solius - Multiplex modélisme

Transcription

solius - Multiplex modélisme
Nom : Solius RR+
Fabricant : Multiplex
Prix public conseillé version RR+ : 359,90 €
Prix public conseillé version RR : 279,90 €
Prix public conseillé version kit : 119,90 €
ESSAI PLANEUR
SOLIUS
RR+
Texte : Jean-Louis Coussot
Photos : Cécile & Jean-Louis Coussot
Comme vous le
découvrirez dans le
reportage du salon de
Nuremberg, Multiplex a
présenté trois nouveaux
modèles, deux avions
et un planeur. Le Tucan
et le Solius attiraient
vraiment tous les
regards, avec des lignes
d’une grande élégance,
et des conceptions
particulièrement
soignées, mettant une
fois encore la barre un
peu plus haut en matière
de qualité de modèle
moulés en Elapor. Aucun
doute, ces modèles font
irrésistiblement envie !
Type de modèle :
Motoplaneur électrique trois axes
Motorisation
Moteur prévu : Permax BL-O-3516-0850
Moteur utilisé : Permax BL-O-3516-0850
Mode de fabrication :
Version RR+ : cellule en Elapor,
entièrement montée et équipée,
avec moteur, hélice, contrôleur,
servos, récepteur, accu.
Fonctions
commandées :
Profondeur, ailerons, direction, moteur.
Aérofreins selon émetteur utilisé.
La synthèse
du talent de Klaus Michler
MODELISTE
Constructeur :
Novice - Occasionnel - Expérimenté - Expert
Niveau de pilotage :
Débutant - Moyen - Confirmé - Expert
MODELE
Conception :
Passable - Correcte - Bonne - Super
Qualité :
Passable - Correcte - Bonne - Super
Agrément de pilotage :
Passable - Standard - Plaisant - Excellent
Caractéristiques :
Envergure : 2160 mm
Longueur : 1100 mm
Corde emplanture : 190 mm
Corde saumon : 95 mm
2
Surface aile : 35,2dm
Profil aile : Légèrement creux
2
Surface du stab : 5,5 dm
Profil stab : Biconvexe sym.
Masse annoncée : 1450 g
Masse obtenue : 1362 g
2
Charge alaire obtenue : 38,7 g/dm
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Au premier coup d’œil, un élément nouveau sur un modèle Multiplex en Elapor : la verrière transparente. Mais c’est
loin d’être tout !
E
t quel bonheur ! Le Solius est dévoilé fin janvier à Nuremberg avec
cette nouvelle : il est déjà disponible
! Nous étions habitués à devoir patienter
«un certain temps» avant de pouvoir goûter aux nouveautés de Multiplex, comme
d’ailleurs de la plupart des marques, mais
là, il est déjà dans les magasins ou en
cours de livraison…
Une raison à cette disponibilité rapide :
la fabrication est de nouveau entièrement
réalisée en Allemagne, alors que ces dernières années, ue partie était délocalisée.
Classique et
novateur à la fois
Tout d’abord, quand on observe le Solius
pour la première fois, et que l’on connait
un minimum les planeurs grandeurs, on ne
peut que trouver une ressemblance avec le
L-33 Solo, un planeur métallique fabriqué
par LET, et dérivé du L-23 Super Blanik…
Et Solo/Solius, ça ne laisse guère de doute
sur l’idée de base. Le Solius n’est toutefois
pas une maquette, les ailes en particulier
sont elliptiques, ce qui n’est pas le cas du
L-33. Simplement, les formes générales
du fuselage ont bien des points communs,
et ce pur modèle réduit donne une sensation de semi-maquette, une tendance qui
se profilait depuis les Easy Cub et Fun
Cub. D’ailleurs, le Tucan qui sort en même
temps que le Solius n’est autre qu’une semi
maquette inspirée du Tucano d’Embraer.
Cette sensation est nettement renforcée
par la présence d’une verrière transparente et ça, c’est nouveau, car jusqu’ici, les
modèles en Elapor avaient tous une verrière du même «métal» et donc opaque. La
verrière transparente ajoute un vrai plus à
l’aspect du modèle, d’autant qu’un siège et
un tableau de bord en trompe l’œil viennent
habiller l’intérieur du baquet.
Le Solius reste un planeur d’une taille très
facile à transporter, puisque son envergure n’est que de 2160 mm. Ainsi, il se
situe entre l’Easy Glider Pro (1800 mm)
et le Cularis (2610 mm). Assurément, tout
pilote d’Easy Glider pourra piloter le Solius
La fixation des ailes est moins visible, mais constitue une nouveauté
technique particulièrement étudiée. On voit ici les deux ailes et leurs
verrous, et la clé horizontale qui sera également solidaire du fuselage.
et ainsi monter en taille en douceur. L’aile
est équipée comme sur l’Easy Glider d’ailerons, mais pas de volets, il n’y aura pas de
complexité supplémentaire à gérer, juste
des performances supérieures.
Mais il faut entrer dans le détail pour découvrir bien d’autres innovations :
Tout d’abord, les ailes sont d’une conception totalement nouvelle : Les longerons,
qui sont aussi des clés d’ailes, sont des
tubes alu de section rectangulaire à angles
arrondis, avec un insert en fibre intégré.
Du robuste, qui sait garder juste la bonne
souplesse. Ils sont noyés dans l’Elapor au
moulage, et il n’y a donc plus la pièce de
fermeture à coller à l’intrados, qui posait
parfois quelques soucis aux débutants,
pas assez rapides ou précis pour parfaitement la mettre en place avant que la colle
ne prenne. Ici, on distingue juste quelques
trous côté intrados qui ont servi pendant le
moulage à maintenir les longerons en position. Ces longerons ne dépassent qu’assez
peu aux emplantures, et sont décalés, afin
qu’ils puissent passer l’un devant l’autre
dans le fuselage. Ainsi, le longeron de l’aile
gauche vient juste s’engager dans l’emplanture de l’aile droite et réciproquement.
Des pièces d’emplanture en plastique moulé reçoivent ces extrémités de longerons,
un montage qui ferait quasiment penser
à celui d’un planeur grandeur… Le dièdre
est ainsi donné par les encastrements des
longerons dans les emplantures, et peut
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La boîte du Solius, toujours très soignée
comme pour tous les kits Multiplex.
facilement être plus important qu’avec les
classiques clés en tube carbone qui sont
obligatoirement rectilignes. Multiplex a
supprimé une opération de montage un
peu délicate, gagne en respect du profil à
l’intrados, et grâce au dièdre plus important, va améliorer les qualités de vol, en
spirale notamment.
Les emplantures sont munies de verrous,
qui recevront une «clé» traversant le fuselage et ces deux verrous. Ainsi, les ailes ne
risqueront pas de s’écarter en vol, mais les
verrous sont «fendus» afin de permettre un
déverrouillage en cas de contrainte importante (choc). Le montage des ailes sera
vraiment facile et fiable.
On note dans le fuselage la présence
d’une roue, qui permettra en version non
motorisée de décoller facilement derrière
un remorqueur.
La poutre de queue est renforcée par un
tube métallique de section hexagonale.
Les servos de direction et de profondeur
sont installés directement dans l’épaisseur de la dérive, mais restent accessibles
après montage du modèle, car des caches
en adhésif peuvent être déposés s’il fallait
intervenir sur ces servos.
Le kit du Solius est particulièrement riche en documentation, c’est un plus
assurément. Notez ci-dessous la qualité de la notice de montage, même si
dans le cas du RR+, celui-ci est déjà réalisé.
Trois versions
Le Solius est disponible en version «kit»,
à assembler et livrée sans équipements,
en version RR, montée à 100%, et équipée des quatre servos Nano-S, du moteur
Permax BL-O 3516-850, du contrôleur
Multicont BL40 S-Bec, de l’hélice 12 x 6
repliable. La version RR+ est identique
à la RR, mais comprend en plus le pack
d’accus Lipo 2200 mAh en 3S et un récepteur RX-5 M-Link ID4, donc directement
compatible avec tous les émetteurs M-Link
de la marque, dont entre autre l’émetteur
Smart qui va pouvoir reconnaitre directement le type de modèle (ID 4 = Solius) et
possède d’origine le programme adapté.
C’est cette version RR+ que j’ai testé pour
vous, et donc, le montage s’est résumé à…
charger l’accu et à appairer un émetteur
Smart ! Heureusement que j’ai eu l’occasion de photographier à Nuremberg un fuselage «éclaté» de Solius sur le stand, car
sinon, je ne saurais pas vous décrire l’intérieur, si ce n’est par l’étude de la notice…
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Klaus Michler, papa du Solius et de
dizaines de modèles Multiplex.
Et le pilotage du Solius est lui aussi signé Klaus, on retrouve un
comportement qui est caractéristique des planeurs de ce concepteur qui a
toujours privilégié des qualités de vols adaptées à la majorité des pilotes.
Signé «KM» ?
Le kit RR+
Vous remarquerez l’immatriculation «DKLAS» sur le fuselage et les lettres façon
planeur gradeur sur la dérive «KM»…
Elles ne sont pas le fait du hasard, mais
la signature du concepteur de la machine.
KM, c’est Klaus Michler, qui a conçu une
quantité de modèles impressionnante pour
Multiplex. On lui doit déjà les modèles
«d’avant les mousses», tels que l’Alpina
4001, l’Akro, et tant d’autres… Klaus a pris
sa retraite désormais, mais il est bien difficile à la fois pour Multiplex de remplacer un
tel talent, et pour lui de ne plus concevoir…
Et donc, si Klaus n’est plus directement
salarié de Multiplex, il est resté «consultant» et le Solius est bien évidemment un
de ses «bébés», et tout dans ce modèle
est typique de l’esprit ingénieux, pratique,
et novateur de celui que l’on surnomme «le
Sorcier de Bretten» (Bretten est la ville où
est implanté Multiplex). Et quand j’ai mis
en l’air le Solius pour la première fois, une
fois encore, la magie a opérée… Chapeau
Klaus, c’est encore un coup de maître que
ce Solius. J’ai eu l’occasion de rencontrer
Klaus, c’est quelqu’un de discret, gentil,
toujours prêt à vous expliquer les motivations qui l’on conduit à choisir telle ou telle
solution… une logique implacable, dans un
homme qui n’a jamais pris la grosse tête
malgré les dizaines de modèles à succès
qu’il a conçu. Quand vous volez avec un
modèle Multiplex, ayez une pensée pour
lui, vous êtes des milliers à lui devoir tant
d’heures de plaisir !
Allez, c’est l’heure d’ouvrir la belle boîte
qu’un transporteur vient de déposer…
Comme souvent avec les planeurs MPX, la
boîte est munie d’une poignée de transport,
car le modèle rester démontable et pourra
toujours être rangé et transporté dans son
emballage d’origine. A l’ouverture, plus de
container en polystyrène comme on en a
connu sur certains modèles, mais chaque
pièce est emballée dans une épaisseur
impressionnante de bull-pack. La protection est assurée ! On va sortir tout d’abord
la documentation, vraiment abondante et
en plusieurs langues, dont le Français. On
trouve une notice pour le modèle (la même
notice est livrée avec toutes les versions),
un additif pour la version RR+, qui en gros
vous dit tout ce que vous n’aurez pas à
faire puisque c’est déjà fait, une notice
pour le pack d’accus, une autre pour le
contrôleur… Ajoutez la fiche de réclamation (moi, je ne vois pas de quoi réclamer,
je préfèrerais une fiche de félicitations…),
un petit catalogue, et vous voilà avec une
sacrée dose de lecture ! Très bien, on est
loin d’un produit chinois acheté en direct
qui vous laisse vous débrouiller avec une
notice rédigée à la va vite dans un anglais
assez approximatif et trois croquis pas
toujours en rapport avec le modèle… et
aucun moyen de re-régler l’électronique si
d’aventure vous la transposez sur un autre
modèle par la suite. Ici, le montage est non
seulement décrit en bon français, mais
chaque étape est illustrée par des dessins
en CAO 3D parfaitement limpides.
Bien, le stab sort le premier de sa protection. On note un jonc en fibre qui le renforce, une pièce centrale qui reprendra
les efforts des vis de fixation, et une pièce
collée qui recevra la commande de profondeur.
Le fuselage est déballé à son tour. Vite,
ouvrir la verrière : à l’intérieur, le moteur est
d’un diamètre conséquent, et quand on voit
la 12 x 6 repliable installée dans le nez, on
sent que «ça va tirer»… Le récepteur et le
contrôleur sont fixés par du velcro au fond
et contre un flanc du fuselage. Une sangle
en velcro attend l’accu pour l’immobiliser.
Les fils sont bien rangés, mais la place
pour passer l’accu reste assez étroite, le
pack 3S 2200 mAh prévu sera impératif,
pas question de mettre plus.
La verrière est collée sur son baquet (c’est
vraiment nouveau chez Multiplex), avec un
siège et un tableau de bord en adhésif. Il
est juste un peu dommage qu’une tête de
pilote n’ai pas été prévue… Ceux qui choisiront la version kit pourront ajouter un petit
buste, d’autant que Multiplex en sort dans
ses nouveautés 2013.
Pas de servo visible, puisque ceux-ci sont
installés dans l’épaisseur de la dérive. Des
adhésifs peuvent toutefois être retirés s’il
s’avérait nécessaire d’intervenir sur un
servo. Bien vu, car un pignon à changer ne
signifie pas destruction du modèle pour y
parvenir.
La découpe pour installer les emplantures
des ailes montre les deux rallonges collées, prêtes à recevoir les prises des ser-
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Revue de détail du stab, notez le renfort d’assise, et le jonc qui le rigidifie.
vos d’ailerons.
Sous le fuselage, la roue est montée dans
un support plastique. Sous l’étambot, une
fausse roue est moulée et peinte, mais
attention, sur le dur, l’usure risque d’être
rapide.
Pour la ventilation, deux ouïes de chaque
côté du nez permettent d’aspirer l’air frais,
et deux sortie sont situées sous les bords
de fuite.
On passe aux ailes : On remarque immédiatement les longerons qui dépassent des
Le fuselage à la
loupe, tel qu’il
se présente à
l’ouverture du kit :
irréprochable.
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Verrière déposée, on découvre le moteur, le contrôleur et le récepteur «ID 4», directement reconnu par une Smart
qui contient un programme adapté au Solius.
Les deux faces de la dérive : celle-ci renferme les servos de direction et de profondeur. Notez les caches adhésifs
qui permettent en cas de besoin d’y accéder. On voit ci-dessous leur implantation et la fixation du stab.
emplantures. Pour une fois, il n’y aura pas
de clé d’aile à insérer, ces deux longerons
se croisent dans le fuselage et rejoignent
l’emplanture de l’autre aile, donnant le
dièdre plus important qu’avec une clé, et
aussi une rigidité importante à la voilure.
On comprend que le verrouillage est indispensable, car si les ailes s’écartent, il
n’y a plus de tenue aux efforts. Ajoutons
que vous ne risquez plus d’oublier la clé
à la maison ! (Qui n’a jamais oublié une
clé d’aile me jette la première pierre… ou
plutôt, il ya ceux qui ont oublié la clé, et…
ceux qui oublieront un jour !).
Les servos d’ailerons sont montés, raccordés aux guignols d’ailerons et dissimulés
sous des caches thermoformés. Les rallonges sont pliées dans les rainures afin
de ne dépasser que le strict nécessaire au
branchement dans les prises du fuselage.
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Cette coupe du fuselage a été photographiée à Nuremberg et permet de bien comprendre l’agencement de l’avant
du fuselage du Solius. Dessous à droite, le tube hexagonal qui renforce l’arrière.
Le dessous du bacquet de verrière,
avec les clips de fixation, un
standard chez Multiplex.
Ces rainures sont refermées très proprement par un adhésif transparent.
On note que chaque aileron est rigidifié par
un jonc métallique.
Il reste le sachet d’accessoires qui était
rangé au départ dans le fuselage : on va
surtout en extraire le verrou d’ailes. Une clé
Allen est fournie pour le réglage du neutre
des gouvernes. On trouve des velcros ad-
hésifs, qui ne serviront que si vous deviez
démonter contrôleur ou récepteur et les
remplacer. Une bille d’acier est destinée à
un recul éventuel du centrage est doit se
loger dans la dérive. Je ne l’ai pas utilisée.
Les ailes à la sortie de la boîte... A
droite, détail d’un des verrous déjà
en place.
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Encore des détails de l’aile. A gauche, la nervure
d’emplature moulée, et le longeron-clé d’aile. Ci-dessus,
le cheminement du fils de servo d’aileron, et dessous,
le cache servo, et le jonc qui rigidifie la gouverne.
Ci-dessous, le fuselage écorché
vu à Nuremberg permet de bien
comprendre le verrouillage des ailes.
Préparation avant le
premier vol
Cette version RR+ est supposée être complètement prête à voler, surtout si on utilise un émetteur Smart. Il ne faut à priori
que réaliser l’appairage du récepteur avec
l’émetteur. Il est toutefois impératif d’effectuer un contrôle complet du modèle et
quelques ajustements.
La procédure d’appairage de la Smart est
simple et rapide : L’émetteur est mis sous
tension en maintenant le bouton «multifonctions» enfoncé. Le cercle lumineux
autour du bouton de mise sous tension clignote alors rapidement. Le récepteur est à
son tour mis sous tension en maintenant
la touche «SET» enfoncée. Le récepteur
doit être tout proche de l’émetteur (20 cm),
l’appairage est alors quasi immédiat.
La Smart possède une sécurité qui évite un
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Nous avons mené les essais en vol avec la Smart préprogrammée et également avec une
Royal Pro M-Link, ce qui a permis de tester toutes les possibilités du Solius, et aussi de
découvrir la facilité de mise en œuvre d’un modèle prévu pour les récepteurs «ID» en liaison
avec l’émetteur au look de manette de jeu vidéo.
démarrage inopiné du moteur : il faut appuyer (clic) sur le manche de gaz et amener le manche en bas pour déverrouiller la
fonction. Un nouvel appui sur ce manche
reverrouille les gaz, c’est très bien !
Le premier contrôle va être que les servos soient correctement connectés sur le
récepteur, et ce contrôle est absolument
impératif : sur le modèle testé, les servos
de direction et de profondeur aveint été
inversés sur le récepteur.
Ensuite, un contrôle du sens de débatte-
ment est également impératif. A ce niveau,
tout était correct, ce qui semble normal
puisque le récepteur ID4 fourni indique à la
Smart que c’est un Solius qui est connecté,
et la Smart possède le programme avec les
sens, les débattements et l’option «deux
ailerons» avec différentiel qui vont bien.
Ça marche et dans le bon sens ? Ce n’est
pas une raison pour en rester là. Il faut
également contrôler le neutre de chaque
gouverne et le recaler au besoin, à l’aide
de la clé Allen fournie.
Et toujours en ce qui concerne les gouvernes, je vous recommande de déconnecter les guignols et de vérifier que les
charnières sont suffisamment souples. Sur
mon modèle, les ailerons étaient durs, l’un
plus que l’autre, ce qui faisait forcer les
servos et donnait de plus un débattement
dissymétrique. En les manœuvrant plusieurs fois à +/- 45°, c’est déjà mieux, mais
je préfère encore assouplir la charnière en
pratiquant quelques incisions au cutter :
Une fente de 2 cm, 3 cm sans coupe, une
A gauche, les quelques accessoires livrés dans le kit. C’est peu, mais comme tout est monté, c’est normal ! A
droite, le pack d’accus Lipo 3S 2200 mAh fourni avec cette version RR+.
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La ligne du Solius est remarquablement
fluide et les proportions idéales pour un
pilotage agréable.
autre fente de 2 cm et ainsi de suite. Là,
sans risquer le moins du monde de perdre
un aileron, les articulations sont suffisamment souples pour que les débattements
soient symétriques, que le différentiel soit
bien présent.
Notez que j’ai testé le Solius avec un émetteur Smart, mais aussi avec une Royal Pro,
ce qui m’a permis de profiter de la fonction
aérofreins en relevant les deux ailerons.
Cette fonction demande impérativement
un débattement symétrique des deux
ailerons, sans quoi, utiliser les aérofreins
aurait un effet en roulis bien désagréable.
L’assouplissement des charnières a été
indispensable pour y parvenir.
J’ai noté que les grands débattements sur
la Smart me donnaient un peu trop de débattement à la profondeur (mais les petits
ne donnent pas assez d’ailerons). Avec la
Royal Pro, c’est sans problème que j’ai
réglé les débattements de la notice partout.
Contrôlez aussi le collage des guignols
: sur cette version RR+, ils sont collés à
la colle chaude, pas à la Zacki, et j’ai eu
un guignol qui s’est décollé sur un aileron
assez rapidement. Sécurisez le collage à
l’aide de Zacki ou de cyano mi-épaisse et
accélérateur.
Il faut mettre en place le verrou d’ailes dans
le fuselage. Un petit trou permet d’installer
une petite ficelle qui facilitera le déverrouillage si vous avez de gros doigts.
Le centrage indiqué dans la notice, à 70
mm du bord d’attaque à l’emplanture, est
facile à vérifier : il y a deux excroissances
à l’intrados pour placer les doigts. Pour le
premier vol ou un pilote modérément entraîné, ce sera parfait. Pour un pilote confirmé, on peut reculer le centrage vers 75 mm
sans problème, juste en reculant l’accu. On
gagne ainsi en agrément à haute vitesse et
en performances.
La mise en place de l’accu est un peu
gênée par les nombreux fils arrivant au récepteur et par le tore de ferrite qui est placé
Le pack d’accus passe juste dans son logement, mais est parfaitement calé.
En le déplaçant plus ou moins vers l’arrière, on peut régler le centrage.
La commande de profondeur,
particulièrement discrête.
sur le fil du contrôleur. J’ai un peu avancé
le contrôleur (facile grâce au velcro) afin de
gagner quelques millimètres lors de la mise
en place du pack.
C’est dans la boîte…
Pour se rendre au terrain, le Solius peut
être rangé dans sa boîte. Utilisez une partie
du bull-pack d’origine pour protéger ailes et
fuselage et éviter de petites marques sur
les surfaces en Elapor. Il ne faudra qu’un
tournevis plat pour remonter le stab. Pour
les ailes, pas d’outils, on les mets en place
tout en connectant les servos d’ailerons, et
on insère le verrou, c’est fini !
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MODEL’AIR AUX COMMANDES DU SOLIUS
Mise sous tension : Le Solius monté, on va mettre la radio sous tension. Avec la Smart, on allume d’abord l’émetteur, puis, on
connecte l’accu dans le modèle. A ce stade, le moteur ne peut pas démarrer, ce qui laisse le loisir d’effectuer un contrôle du débattement des gouvernes. Une fois en piste, prêt à lancer, on appuie sur le manche de gaz, et on le place tout en bas. Cette fois, le moteur
est armé et prêt à fonctionner, donc, on veille à garder le champ d’hélice libre. Avec la Royal, j’utilise aussi la fonction de coupure
moteur pour assurer la sécurité lors de la mise sous tension et pour manipuler le modèle avant le vol et immédiatement après atterrissage.
Lancer : Le volume du fuselage et l’aile implantée suffisamment haute assurent une excellent prise en main. Pour le lancer, on peut
se contenter de 2/3 des gaz, ou plein gaz si on veut attaquer une montée forte pente. Trois pas d’élan et on lance aile et fuselage à
plat. Les gouvernes sont immédiatement efficaces, et le modèle monte presque immédiatement. Plein gaz, la pente peut être très
forte, pratiquement verticale en début de pack… Mais le meilleur taux de montée sera obtenu avec une montée sous 45° environ. On
constate que la motorisation est parfaitement dosée : ça tire très fort, pour donner du taux de montée, mais la vitesse n’est jamais
exagérée et le pilotage reste donc facile.
Gratteur avant tout, le Solius est
également capable de passer
une agréable voltige de base.
Vol lent, croisière, et recherche d’ascendances : Le Solius se montre agréable aux commandes, mais malgré le différentiel
programmé dans la Smart, les ailerons génèrent encore un lacet inverse qui demande une conjugaison à la direction lors des mises
en virages ou des sorties de virage. Pour des pilotes encore peu entrainés, je recommande de passer sur les petits débattements,
ce qui se fait en appuyant (clic) sur le manche de profondeur. Avec la Royal Pro, j’ai encore augmenté le différentiel et mis un mixage
ailerons-direction pour les phases de vol «normale» et «thermique» (j’ai pinaillé avec trois phases sur cet émetteur, mais ce n’est
absolument pas indispensable sur le Solius). La direction a une efficacité moyenne (le volet n’est pas énorme), suffisante pour bien
conjuguer ailerons et dérive. Elle génère un roulis induit franc, lié au dièdre de la voilure. En insistant, le décrochage est obtenu de
manière franche avec la Smart si elle est en grands débattements, plus sage en petits débattements ou avec la Royal, du fait d’un
débattement volontairement réduit à la profondeur. Il se rattrape très facilement. La vrille est obtenue avec la direction et la profondeur,
et là aussi, stoppe facilement. Par contre, on chute vite en vrille, on n’effectuera cet exercice qu’avec de l’eau sous la quille. Globalement, le Solius est étonnant par ses performances, qui font vite oublier que c’est un «2 mètres et des poussières» en mousse, car aux
manches, on aurait le sentiment de piloter un 3 mètres en structure classique déjà affûté. La finesse en air calme est vraiment bluffante, et pour avoir aussi volé dans du vent et des turbulences, il avance bien et remonte sans problème la masse d’air. Les spirales
sont saines et précises, et malgré l’air glacial du mois de février, j’ai pu prendre quelques ascendances qui se centrent facilement, le
modèle montrant bien le côté où ça porte, avec l’aile qui se soulève nettement. J’ai été très surpris par vent nul du nombre de 360° qui
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peuvent être effectués sans moteur pour une perte d’altitude infime… Ce n’est pas un lancer main, mais quelque part, ça y fait penser
! Il est possible d’évoluer dans un très faible volume avec juste de temps à autres un petit coup de gaz (léger…).
Vol rapide et voltige : Sans moteur, l’accélération reste modérée, le profil d’aile est épais et tempère les ardeurs. Le modèle est
destiné à des pilotes pas débutants, mais n’ayant pas nécessairement une grande expérience, et c’est donc très bien, on ne risque
pas la survitesse accidentelle. De même, j’ai testé le vol en palier plein gaz, et là encore, le choix d’une hélice à pas faible limite la prise
de vitesse. On a de la traction, mais jamais un modèle qui aille «trop vite» pour les pilotes auxquels il est destiné. On ne se traine pas,
mais on ne se sent jamais «derrière» le Solius». La voltige peut passer en plané comme au moteur. La boucle est très facile, il faut tirer
assez peu en début de figure et accentuer un peu quand le badin diminue. Sans moteur, le diamètre est moyen. Au moteur, on peut
étirer la figure à loisir. Il est même amusant de commencer avec un badin qui semble un peu faible et d’emmener la figure en dosant
les gaz pour garder une vitesse assez constante dans la partie montante. La traction importante le permet sans peine. Le tonneau
peut tourner suffisamment vite pour qu’un débutant voltigeur ne se fasse pas peur sur le dos. Il faut pousser pas mal sans moteur la
profondeur sur le dos. Au moteur, on pousse nettement moins. Le fort différentiel ne fait pas spécialement barriquer les tonneaux. On
passe des 4 facettes propres avec le Solius. Le vol dos dégrade l’énergie, ce qui est logique au vu du profil, et en plaine, on préférera
garder du moteur pour cette figure. Le renversement doit être botté tôt, quitte à faire un éventail, car la surface de la gouverne est
faible pour cette figure. Le Solius passe aussi les huit cubains, les retournements sous 45°, et de très beaux huit paresseux. A noter
qu’avec la Royal, j’ai tenté une programmation spéciale pour la voltige, avec moins de différentiel… La différence est tellement minime
que ça ne vaut guère le coup de compliquer les choses.
Approche et atterrissage : Avec
la Smart, on ne dispose pas de fonction
aérofreins, et la finesse du Solius impose
une approche ample, car le modèle allonge bougrement ! Sans vent, on sera à
5 mètres sol 100 mètres avant le point de
contact. Le pilote confirmé a la possibilité
de faire des 360° devant lui en perdant de
la hauteur, mais pour le novice, un grand
circuit est préférable. L’arrondi pour poser sur piste en dur demande un peu de
doigté pour ne pas remonter. Sur l’herbe,
il est plus facile de laisser toucher même
un peu vite, car le freinage est important
et donc, l’atterrissage plus facile (tiens, c’est pareil en grandeur… étonnant, non ?). Avec la Royal (ou avec une Cockpit), la possibilité
de relever les ailerons facilite grandement les atterrissages de précision. Sans réduire la vitesse d’approche, ça augmente nettement
le taux de chute, et on peut arriver de plus haut sans problème. De même, lors de l’arrondi, le risque de remonter est gommé, sauf…
si on rentre les aérofreins avant d’avoir laissé chuter la vitesse.
Impression générale : Le Solius est un planeur qui offre un bon niveau de performances, et qui fait tout de suite oublier qu’il est
moulé en Elapor. Ce sera un très bon gratteur en vol de pente, où le moteur sera rarement sollicité. En plaine, le taux de montée est
excellent, et on pourra aller chercher les bulles assez loin, car il transite moteur coupé de manière honorable. En plus, il se voit bien
avec son fuselage façon semi-maquette. C’est un planeur qui demande un pilotage déjà un peu soigné, et donc pas un modèle de
début, mais après un Easy Star II ou un Easy Glider, il s’impose de lui-même pour progresser. Il voltige aussi et supporte aisément
des vents modérés (20 km/h au sol, 30 à 40 km/h en altitude ne lui font pas peur). La cellule est rigide et autorise de bonnes prises de
badin sans risque et sans jamais la sensation de survitesse. Bref, c’est une machine polyvalente, passe partout, capable d’être autant
appréciée par des pilotes en progression que par des pilotes très confirmés qui veulent un modèle pratique d’emploi, toujours prêt à
voler. Je dirais qu’en vol, on sent encore la «patte» de Klaus Michler», sa signature n’étant pas que dans les formes, les technologies,
mais bel et bien aussi dans un style de vol… Et en ce qui me concerne, ce style me convient à merveille…
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Même commencée à vitesse
peu élevée, la boucle passe très
facilement en dosant la puissance,
car la traction permet pratiquement
de monter à la verticale.
Réglages
Centrage
70 à 75 mm du bord d’attaque à l’emplanture.
Débattements
Ailerons : 15 mm vers le haut, 6 mm vers le bas
Profondeur : +/- 10 mm
Direction : +/- 28 mm
Aérofreins : ailerons relevés de 15 mm, compensation 2 mm à piquer.
Bilan
Le Solius commence juste une grande
carrière ! Il va faire de l’ombre à n’en
pas douter à l’Easy Glider, qui reste
pourtant une référence, mais qui commence à accuser les années. Le côté
plus «semi-maquette» du Solius le
rende très attractif, et le niveau de performances est plus proche du Cularis
(sans volets à gérer), ce qui fait que je
le recommande à des pilotes déjà bien
dégrossis, alors que l’Easy Glider est
accessible en tant que premier modèle.
Le cru 2013 Multiplex est assurément
un grand cru, et il ne restera qu’à piloter le Tucan pour s’en assurer… Mais
je n’ai aucun doute en fait ! Chapeau
Klaus, continuez à nous concocter des
modèles aussi réussis, c’est un bonheur que de les monter et de les piloter.
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