"Mommy"
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"Mommy"
PROCHAIN CINE-DEBAT SANTE MENTALE AU CINEMA DE CLERMONT SAMEDI 21 MARS A 17H "Mommy" sélection "en competition" du Festival de cannes 2014 de Xavier Dolan sortie le 8 octobre 2014 avec pour nous accompagner dans nos échanges Mme Dmitrieff, équipe pédopsychiatrie SYNOPSIS Devenue veuve, Diane obtient la garde de Steve, son fils, un adolescent hyperactif et violent. Au centre où il séjourne, on la prévient : les retrouvailles risquent d'être mouvementées. On ne gère pas facilement des personnes psychologiquement instables. Diane, femme forte, indépendante et exubérante, veut faire mentir les médecins de l'hôpital. Elle est la mère de Steve, qui est sa chair et son sang. Elle y arrivera coûte que coûte. Contre toutes attentes, elle parvient à apprivoiser cet enfant imprévisible. Elle peut compter sur l'aide inattendue d'une voisine, Kyla. Ensemble, ils trouvent un certain équilibre. Un équilibre très fragile ... LIENS Film : lien presse : http://www.avoir-alire.com/mommy-la-critique Partenaires site site site site pays du clermontois : http://t.ymlp243.net/wyjaiawmsbacamyatabjy/click.php CHI : http://www.chi-clermont.fr/ Ceméa Picardie: http://www.cemea-picardie.asso.fr/rubrique.php3?id_rubrique=42 Cinéclap Clermont de l'oise: http://cineclapclermont.canalblog.com/ Extraits site « A lire à voir » Outre des acteurs exceptionnels, la mise en scène de Xavier Dolan atteint ici une maturité impressionnante. Le jeune cinéaste persiste a vouloir coupler l’image et la bande-son pour donner un corps sensoriel au script. Ce qui pouvait gêner autrefois, dans ses films que l’on pourra désormais qualifier de jeunesse, devient ici un atout évident, et propulse le résultat très loin dans les émotions. Film d’esthète, Mommy accorde forcément une place primordiale aux dispositifs artistiques, notamment la photographie, toujours aussi maîtrisée et signifiante chez son auteur. Dolan écrit avec la lumière, et plus que jamais expérimente son style, là où on pouvait le trouver un peu piocheur de bonnes idées dans ses précédents longs, tous soignés, mais assurément sous influences extérieures. Ici, la mise en scène innovante du jeune Canadien retrouve un souffle nouveau, qui vivifie et revigore. Il persiste avec le ratio 1,33:1, toujours pour emprisonner ses personnages dans un format qui le fascine et qu’il utilise depuis Laurence Anyways. Ce manque d’espace à l’écran étouffe et suscite le malaise dans une famille exsangue, où la liberté n’est plus, probablement depuis la mort du père, qui a brisé l’équilibre entre la mère et son fils. Mais nous n’en dirons pas mot de plus, les trouvailles de mise en scène demeurant la clé de voûte d’une oeuvre plébiscité à Cannes, qui aborde parallèlement et sans tabous d’autres sujets chers au cinéaste, comme la lutte contre les discriminations et le malaise adolescent. Extraits site « Le passeur critique » Une exigence formelle inouïe Le parti-pris formel est d’une exigence folle. Le cadre carré, d’une étroitesse surprenante, réduit l’écran en l’étouffant et ne propose surtout aucune profondeur de champ (champ contre champ plein écran pour les dialogues, duo de profil pour les affrontements, zoom arrière et profondeur de champ pour les moments d'apaisement). Cette contrainte s’explique aisément. Les personnages essentiellement cadrés de face et en gros plan sont tous prisonniers de dépendances relationnelles impossible à satisfaire. Plus radical et exigeant dans sa mise en scène que les précédents films du réalisateur, Mommy est traversé de fulgurances. Assis sur un formalisme implacable, la mise en scène épouse parfaitement l’évolution du scénario, s’autorisant mêmes quelques respirations jouissives dans cette apnée de la survie. Un procédé de mise en scène libère l'enthousiasme dans la salle, la poussant spontanément à applaudir. Maelstrom émotionnel L'amour seul peut-il guérir, c'est la question que pose Mommy. Dolan est de nature pessimiste mais il livre avec Mommy son œuvre la plus apaisée alors qu’elle est étonnamment la plus violente. Certaines scènes sont déchirantes. On peine à les énumérer tant il y en a, du baiser langoureux du fils à sa mère, à leur scène de dispute qui mettra l’appartement en lambeaux. La bande son à l'image des goûts de cette famille white trash est génialement assumée, de Céline Dion à Andrea Bocelli. On danse et on chante au coeur de cette lutte pour la survie de ce couple mère-fils. En plus les dialogues sont hilarants tout du long... Le genre d’uppercut direct qui vous cloue au sol, vous coupe le souffle et vous laisse des stigmates longtemps après la séance. A nouveau Dolan prend à bras le corps son ambition, la déploie dans une démesure de la générosité. Premier film où il n’est pas crédité au casting mais où il souligne, si c’était encore nécessaire, l’immense directeur d’acteurs qu’il est. Anne Dorval, Suzanne Clément et AntoineOlivier Pilon sont sensationnels. C’est toujours un brin démonstratif mais sans aucune prétention si ce n’est de chercher à cueillir l’émotion du spectateur. Peut-on lui reprocher ? Mommy, c’est le cri d’amour d’un fils à sa mère qu’il malmène malgré lui… chanté et fredonné comme dans un karaoké où l’intention l’emporte toujours sur les fausses notes.