Revue de presse du 29/01/2014
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conect 2014 Votre Revue de Presse Du 29 / 01 /2014 By N°95 Suivez nos actualités www.conect.org.tn [email protected] // [email protected] tel : +216 71231 402 // Fax : +216 71231059 29 Janvier 2014 Revue de presse Mercredi 29 Janvier 2014 1 29 Janvier 2014 Revue de presse Réformes du système bancaire et financier Quelle vision et quel plan stratégique en priorité? La stratégie de réformes et de restructuration du système bancaire et financier envisagée s’est focalisée sur «le volet de la capitalisation des banques publiques en difficultés et la dynamisation du marché financier (en particulier boursier) par la seule alternative de consolidation du nombre et du volume des introductions en Bourse», précise M. Sami Moulay, professeur de finance internationale, dans une étude qu’il a élaborée, portant sur «Les réformes et la restructuration du système bancaire et financier en Tunisie : quelle vision et quel plan stratégique prioritaire». Une stratégie «devant être conçue dans une perspective plus large et multidimensionnelle englobant les questions d’inclusion bancaire et financière, notamment régionale, d’optimisation des concours à l’économie, de levée des obstacles majeurs à l’accès des entreprises privées, dont les PME,PMI, aux sources de financement, de recherche d’outils non conventionnels de mobilisation de l’épargne et d’intermédiation des risques, et ce, pour une meilleure contribution du système bancaire et financier à une croissance de qualité et à l’emploi», affirme M. Moulay. En examinant ces différents axes, l’objectif de cette étude est de «revisiter l’ensemble des points de diagnostic de la problématique de financement des entreprises afin de repenser un schéma alternatif de réformes et de restructuration du système bancaire et financier en Tunisie». Cette étude fait un tour d’horizon sur les contraintes structurelles de l’investissement et leur impact sur la croissance. En effet, les indicateurs montrent une régression de la contribution au PIB à hauteur de 21,4% en moyenne (2011-2013) contre une quasi- stagnation à 24,5% auparavant. Parmi les contraintes, l’étude enregistre un taux moyen d’investissement privé brut modéré, de l’ordre de 22,3% en moyenne (2011-2013) contre 25,1% auparavant, un rendement insuffisant du capital moyennant 2,4%, l’un des plus faibles de la région MENA et un déficit structurel de l’épargne brut par rapport à l’investissement brut, qui a augmenté passant de -2,7% du PIB auparavant à -5,7% durant la période de transition. «Dans les déficiences généralisées du climat des affaires et de l’investissement, les difficultés d’accès aux sources de financement bancaires et non-bancaires sont globalement perçues comme l’obstacle le plus majeur, notamment pour les PME et PMI», précise M. Moulay. L’étude montre également que le score des difficultés d’accès aux sources de financement (9,3%) «est associé au climat actuel d’instabilité et d’incertitude politiques (16,5%)». Pour ce qui est des crédits qui sont en baisse, ceux liés aux secteurs productifs demeurent limités à des crédits de court terme (56,1% dans l’industrie et 50,5% dans les services) au détriment de ceux de moyen et long terme (34,9% dans l’industrie et 49,5% dans les services). Mercredi 29 Janvier 2014 2 29 Janvier 2014 Revue de presse Réformes du système bancaire et financier (Suite) Quelle vision et quel plan stratégique en priorité? Rationnement des crédits PME-PMI D’après l’étude, près de 89% du tissu entrepreneurial tunisien est du type PME-PMI (dont 97,8% opèrent dans le secteur on-shore et emploient près de 65% de la main-d’œuvre), mais le rationnement s’est aggravé passant de 23,15% en moyenne du nombre total d’emprunteurs durant la période 2099-2010 à 20,7% en moyenne en 2011-2013. Par ailleurs, une croissance des crédits à l’économie, «qui contraste avec une croissance plus faible des dépôts bancaires, a été à l’origine de la baisse conséquente du taux de couverture et de dégradation du coefficient de transformation qui est passé de 101,4% en moyenne en 20082010 à 116,3% durant la période de transition. De ce fait, le système bancaire continue de subir une crise permanente d’illiquidité globale nécessitant des interventions massives de la BTC d’une ampleur sans précédent (plus de 4.500 MDT en moyenne par mois au titre des opérations de politique monétaire)», précise M. Moulay. Le marché financier n’est pas en reste, puisque des dysfonctionnements ont été enregistrés. Ainsi, les fonds mobilisés ne représentent en moyenne jusque-là que 2%. Le marché boursier est de faible taille, soit une moyenne de seulement 5% du PIB de financement de l’économie, contre des encours de crédits au secteur privé de l’ordre de 68,2% du PIB durant la période 2008-2012. Quel plan d’actions prioritaires à court terme devrait être instauré pour desserrer les obstacles majeurs à l’accès des entreprises privées, notamment les PME et PMI, aux sources de financement tout en préservant la stabilité financière, et pour une meilleure contribution du système bancaire et financier à la relance d’une croissance de qualité génératrice d’emplois en 2014. Il faudrait établir une relecture de la taille optimale du secteur bancaire : parallèlement avec l’incitation au rapprochement des banques privées, quatre options seront envisageables pour les banques publiques ou mixtes, à savoir la recapitalisation (banques publiques), la mise en place d’un mécanisme de résolution bancaire séparé des créances improductives sur les secteurs du tourisme et de l’agriculture, la conservation de ces banques publiques en nouvelles banques mixtes tout en cédant partiellement les participations de l’Etat dans les anciennes qui sont devenues concurrentes de fait, et enfin la fusion-absorption des banques publiques. «La variante de recapitalisation estime les besoins additionnels de fonds propres des trois banques publiques (dont les actifs représentent environ 40% du total des actifs du système bancaire) en cours de full audit à 2,6% du PIB. Pour l’ensemble du secteur bancaire (public et mixte), le besoin de recapitalisation nécessite de lourds financements estimés à près de 7% du PIB. La fusion des trois premières options serait optimale. La quatrième (fusion-absorption) est plus qu’invraisemblable», indique M. Moulay. Mercredi 29 Janvier 2014 3 29 Janvier 2014 Revue de presse Restructuration des Banques publiques Taille critique et performance S’il est facile de dresser les bilans et de pointer du doigt certaines banques, il demeure difficile de dresser les choix et les perspectives pour le secteur qui finance l’économie. Il faut avancer à pas de géant pour rattraper les percés réalisés par les pays de la région, notamment des concurrents, et s’aligner aux normes internationales. La fusion des banques publiques a été avancée, depuis des années, comme l’une des solutions qui permet de constituer un pôle bancaire performant, notamment, une grande banque qui innove pour satisfaire les besoins des entreprises et les accompagne sur les marchés étrangers... «Je ne pense pas que la fusion, sans projet industriel, autre mesure d’accompagnement, puisse régler les problèmes des banques publiques», affirme M. Radhi Meddeb, ancien administrateur à la Banque Centrale de Tunisie. Certes, elle permettra de constituer un pôle bancaire public de taille respectable, continue-t-il, mais la taille n’a jamais entraîné systématiquement la performance ou l’innovation. «La faiblesse de la dotation de ces banques en ressources humaines de qualité, l’inadéquation de leurs systèmes d’information, l’absence de culture du risque», énumère-t-il, autant de faiblesses qui ne seront pas réglées par la fusion. Une banque qui ne maîtrise pas son système d’information, estime-t-il, est une banque incapable d’évaluer les risques qu’elle porte. «Elle doit cesser de croître et s’attacher d’abord à se structurer avant de grandir», tranche l’expert. L’objectif de la fusion devrait être de rendre ces banques plus fortes pour qu’elles apportent plus efficacement encore leur contribution au financement de l’économie. Dans cette perspective, la fusion devrait se préparer, selon M. Meddeb, au niveau stratégique pour capitaliser sur la complémentarité historique des trois banques publiques et être surtout acceptée par les équipes managériales et les partenaires sociaux, mais aussi pour éviter toute destruction de valeurs. «Il ne faudrait pas se limiter à croire l’adage anglo-saxon : “Too big to fail” : Trop gros pour faire faillite», prévient-il. La fusion est nécessaire. Mais elle a des préalables et doit être accompagnée par un plan d’action précis. D’autres options La première consiste à transformer ces banques publiques en banques de développement qui, ainsi, continueraient leur rôle de soutenir les politiques de développement de l’Etat. Pour la deuxième, les autorités chargent une équipe ou une entreprise de gérer ces banques, par le biais d’un contrat de gestion, sans pour autant céder les parts de l’Etat. A l’échelle internationale, cette alternative est la moins prisée. Elle se limite, souvent, au recrutement de dirigeants et de compétences confirmées pour assurer la mise à niveau du management de l’institution. A cet égard, les banques nationales, sous la tutelle du ministère des Finances, trouveraient du mal à recruter ces managers. Déjà, les entraves aux recrutements d’administrateurs externes dans ces banques en ont donné un avant-goût. Mercredi 29 Janvier 2014 4 29 Janvier 2014 Revue de presse Restructuration des Banques publiques Taille critique et performance (Suite) La troisième est une cession d’un bloc des actions des banques à un partenaire stratégique. Toutefois, techniquement, le partenariat stratégique sera plus compliqué à identifier et à mettre en place pour trois institutions de faible taille à l’échelle internationale, que pour une seule de taille plus respectable. Sur le terrain, l’histoire du rachat de l’ancienne Banque de Sud par un groupe bancaire étranger a montré des résultats probants. Le senior spécialiste du secteur financier à la Banque mondiale, M. Laurent Gonnet, insiste sur l’apport financier et technique du partenaire stratégique. «Un apport financier, c’est sûr! Il faut qu’il mouille sa chemise», réitèret-il. De plus, l’apport technique est de nature à mettre à niveau les compétences du personnel, les procédures de travail et la structure organisationnelle de l’institution. Pour ce qui est de la fusion, il est plutôt favorable à une restructuration séparée des banques avant une fusion à terme. «Une restructuration compétitive», qualifie-t-il. La restructuration commence par le top management «Quand on modifie le top management de la banque publique, on s’attend à une cascade de modifications pour s’adapter à la nouvelle manière de gérer», souligne M. Gonnet. Dans son analyse, l’expert n’a pas manqué de souligner que, dans tous les scénarios possibles, on doit tenir compte des dysfonctionnements dans les banques publiques, dont certains sont communs avec leurs concurrentes privées. «Comme une entreprise publique, les banques font appel à des responsables de la fonction publique», rappelle-t-il. Et d’ajouter : «Il est opportun d’associer aux CA des compétences nouvelles pour adopter un nouveau mode de pilotage et de gouvernance». En d’autres termes, il recommande de s’entourer de compétences plus fines ayant développé des expériences significatives dans le secteur privé. «Loin de privatiser les banques, il s’agit de constituer un conseil de professionnels pour apporter un plus dans la gouvernance de la banque», explique-t-il. C’est au niveau du rendement de ce conseil que notre interlocuteur remarque une différence fondamentale avec les banques privées. Et c’est aussi l’un des grands chantiers de la restructuration d’une banque publique. Donc, les changements en haut de la hiérarchie sont de nature à faciliter tout plan de restructuration. Toujours au top management, le financier déplore la lenteur du processus de prise de décision. En effet, le conseil d’administration est alourdi par le recours quasi systématique au ministère des Finances pour avaliser les décisions. «Dans quelle situation on met ces administrateurs si les décisions sont prises par une tierce partie?», s’interroge-t-il. Mercredi 29 Janvier 2014 5 29 Janvier 2014 Revue de presse Restructuration des Banques publiques Taille critique et performance (Suite) Sur le plan technique, les banques publiques souffrent d’une gestion archaïque, voire contreproductive. «Sans système de notification des risques, on ne sait pas où on navigue. Et il est difficile de donner le crédit au bon taux», illustre-t-il en précisant que c’est l’un des plus importants décalages par rapport au secteur privé. «Au final, le choix du client et plus tard la surveillance des crédits seraient forcément moins bons que ceux des banques privées», ajoute-t-il. Ce qui explique, en partie, le volume de créances douteuses dans le secteur public. Egalement, un système d’information moderne figure parmi les axes de la restructuration. «Tout bonnement dans les banques publiques, cela n’a jamais été mis en place», remarque-t-il. Et d’expliquer : «Aucune des banques publiques n’a recruté un administrateur qui s’y connaisse et qui assure le pilotage du chantier de modernisation. Et c’est le changement de mode de gouvernance qui ferait découler tous les autres changements projetés», insiste-t-il. Dans cette lignée, les banques seraient dotées de mécanismes de gestion efficace et de structures de gouvernance performantes. De même, la gestion du personnel serait basée sur les performances, «notamment la rémunération à concurrence de la contribution», illustre-t-il. Mercredi 29 Janvier 2014 6 29 Janvier 2014 Revue de presse L’essoufflement du financement bancaire La PME paie la facture Le manque d’appétit des banques au marché des PME se manifeste par la satisfaction limitée des demandes de financement, «de 28% pour les crédit à LMT et de 40% pour les crédits de gestion», selon une étude de l’Iace. Ainsi, la réticence des banquiers est plus marquante avec les nouveaux dossiers. «D’autres structures financières sont compétentes à ce stade de financement», affirme Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. Toutefois, les banques, précise-t-il, n’ont pas accompagné les entreprises dans leur développement. «De 1996 à 2011, seuls 2% des entreprises de moins de 50 employés ont réussi à porter leurs effectifs à plus de 100 employés», indique l’ancien gouverneur. Sur la même lancée, l’ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, souligne que «les PME et les TPE ne bénéficient que de 15% des concours bancaires, alors qu’elles représentent 90% du tissu économique, et pourvoient 70% dans l’emploi ». Au Maroc, l’enveloppe allouée à ce segment a évolué à 25%, après une étude et des programmes de réforme engagés, au début des années 2000. «On a fait le même diagnostic», fait savoir Abderrahim Bouazza de la «Bank Al Maghrib». Et l’inflation maîtrisée à 2%, continue-t-il, permet de maintenir les taux d’intérêt à des niveaux relativement bas. L’essoufflement des banques tunisiennes, particulièrement les trois banques publiques, s’explique par le poids des dettes accrochées qui réduit la possibilité de réallouer les fonds immobilisés, selon le senior spécialiste en finance de la Banque mondiale, Laurent Gonnet. De même, à défaut de «crédit bureau», continue l’expert, les banquiers ne disposent pas des informations nécessaires pour une meilleure évaluation des risques. Par ailleurs, «avec le plafonnement des taux d’intérêt à 300 points de base, les banquiers ne peuvent pas facturer le risque à sa juste valeur», renchérit-il. Des fragilités à tous les niveaux «Nous pouvons détecter la fragilité des banques tunisiennes à plusieurs niveaux», critique M. Moëz Laâbidi, ancien administrateur de la BCT. Au niveau de la qualité des actifs, le poids des créances non performantes (Non-performing loans) reste à un niveau inquiétant, près de 14 % contre 5 % pour le Maroc. «Ce chiffre pourrait atteindre les 23 % pour certaines banques publiques», déplore-t-il. Et le niveau de provisionnement de ces créances, ajoute-t-il, reste en deçà des normes internationales. Au niveau de la composition des actifs, une concentration sur un nombre limité de secteur notamment l’immobilier, le tourisme, les industries exportatrices et les crédits à la consommation. «Cette structure a été renforcée avec la fragilité des fondamentaux observée depuis la révolution», relève l’économiste. Mercredi 29 Janvier 2014 7 29 Janvier 2014 Revue de presse L’essoufflement du financement bancaire La PME paie la facture (Suite) Au niveau des indicateurs de rentabilité (Return on equity et Return on asset), ils demeurent largement en deçà des standards internationaux de performance bancaire, malgré l’insuffisance de l’effort de provision. «Un ROA inférieur à 0,5% pour les trois banques publiques et un ROE ne dépassant pas les 4% pour la BH et la STB», précise-t-il. Au niveau du retard dans l’application des normes prudentielles de Bâle : «Le monde s’oriente vers l’introduction des normes de Bâle III, alors que l’heure de Bâle II n’a pas encore sonné pour la Tunisie», souligne-t-il. Et d’ironiser : «Peut-être sommes-nous au niveau de ‘‘Bâle 1,5’’». Pas très loin de chez nous, le Maroc poursuit sa politique de réforme pour préparer l’ancrage de son secteur bancaire aux exigences de l’accord de Bâle III. Les banques tunisiennes souffrent de la faiblesse de leur niveau de fonds propres. Les institutions financières internationales recommandent une recapitalisation entre 3 et 5% du PIB pour éloigner les banques tunisiennes de la zone de turbulence. Un effort s’impose aussi pour améliorer les ratios de solvabilité. «Le FMI exige de relever le ratio à 10 % d’ici 2014, puis à 12 % d’ici 2016 et d’accroître le Tier one à 7 % d’ici 2016», rappelle-t-il. Au niveau de leurs politiques de gestion des risques : la défaillance dans les systèmes d’information, dans plusieurs banques de la place, prive les banques tunisiennes d’une politique performante de gestion du risque de crédit et explique le poids des prêts immobiliers et des crédits à la consommation accordés aux fonctionnaires de l’Etat dans leurs actifs. Le banquier qui partage le risque avec son client a cédé sa place à un «banquier-rentier». Par ailleurs, la fragilité des fondamentaux de l’économie tunisienne prive, selon l’expert, les banques tunisiennes d’une amélioration de leur profil de risque. Et de s’interroger : «Comment peut-on assurer une solide assise au secteur financier tunisien dans un environnement encore fragile ?» «Une croissance atone, très menaçante pour la qualité des actifs bancaires ; une forte inflation qui provoque la détérioration du pouvoir d’achat des ménages et impacte négativement le comportement d’épargne ; et le creusement du déficit courant qui rationne le refinancement en devises des banques», décrit-il la spirale infernale, à éviter à tout prix. Mercredi 29 Janvier 2014 8 29 Janvier 2014 Revue de presse Etats des lieux et perspectives du système bancaire Atteindre une taille critique La situation du système bancaire tunisien a depuis longtemps préoccupé plusieurs chercheurs ainsi que des professionnels de la banque et de la finance. Après la révolution, les publications se multipliaient sur les sites qui proposent de nouvelles visions pour la Tunisie. D’ailleurs, les tensions sont tellement grandes qu’on craignait le pire. Notamment, le risque systémique qui enfoncerait le pays dans une crise douloureuse. Bref, la restructuration est inévitable. Et ce n’est pas une tâche facile pour un secteur qui occupe une place non négligeable dans l’économie du pays. Les services financiers contribuent à environ 3% au PIB. La masse salariale distribuée dans le secteur s’élève à plus de 400 millions de dinars. On recense 18.000 emplois directs, sans compter les sociétés financières affiliées. L’une des visions pour la restructuration du système bancaire a été présentée sous forme d’un Livre blanc sur le site « idées-tunisie.com ». La première motivation pour formuler cette proposition est que, « après les vingt années de blocage, le système financier tunisien doit sortir de sa torpeur», selon le spécialiste. La deuxième motivation se rapporte à l’état du système bancaire tunisien qui reste à la fois, selon ce document, « fortement atomisé et éclaté entre 4 grandes banques gérant 51 % des actifs du secteur et détenant chacune une part d’actifs dépassant 10%; 5 banques moyennes accaparant ensemble 34% du total actif du secteur; 11 petites banques partageant les 15% restants du total actif». Ainsi, les restructurations s’imposent face à un tissu bancaire fragmenté et dépassé par les exigences prudentielles imposées par la mondialisation. Au troisième constat, le document montre que les banques tunisiennes « n’ont aujourd’hui aucune chance d’être compétitives à l’échelle tant nationale qu’internationale. ». Elles sont loin de pouvoir s’imposer dans d’autres régions comme l’Afrique subsaharienne face au géant africain, notamment maghrébins. Toujours sur la nature des banques, il est à rappeler que les plus grandes banques privées en Tunisie, revêtent une structure familiale. « Cela représente un obstacle majeur pour réaliser des fusions réussies dans l’intérêt d’un meilleur financement de la croissance de l’économie nationale et régionale », peut- on lire sur le site. Rattraper les standards internationaux Pour restructurer ce secteur, le document présente dix propositions. « Les restructurations devraient se traduire par un désengagement progressif et prudent de l’Etat, un accès mesuré et Mercredi 29 Janvier 2014 9 29 Janvier 2014 Revue de presse Etats des lieux et perspectives du système bancaire (Suite) Atteindre une taille critique contrôlé des banques étrangères au marché local, l’ouverture du capital des banques familiales ainsi que l’ouverture de l’activité bancaire vers des produits et des services utiles au financement de l’économie dans le respect des équilibres entre les 24 gouvernorats qui constituent les 6 régions avec des potentiels différents », résume le deuxième point. Dans cette perspective, la recherche d’une meilleure efficience et d’une taille critique sont autant de facteurs qui poussent vers la restructuration. Ces nouvelles structures seraient en mesure de jouer le rôle de « moteur de la croissance notamment au niveau régional et de lutte contre l’exclusion au plan social ». Et de préciser : « Ce rôle social des banques tunisiennes devra se traduire par la création de banques régionales de financement. Ces banques s’appuieraient sur le Réseau national des pépinières d’entreprises. ». S’agissant de la fusion des banques publiques, l’expert estime que la fusion des banques publiques pourrait constituer un début de solution pour la mise en place d’un champion bancaire national : « un pas vers un véritable Business Model universel. », décrit-il. Sur un autre plan, le perfectionnement de la fonction de prêt utile à la croissance, « les banques tunisiennes sont acculées à relever un défi : celui de l’amélioration de l’analyse du risque ». Pour ce faire, il faut former des cadres et instaurer une gouvernance bancaire proche des standards internationaux. Au niveau régional, l’étude estime que « la balkanisation de l’espace bancaire maghrébin est contre-productive. ». Dans cette mesure, l’intégration financière maghrébine est une mesure indispensable au bon climat des affaires et à une dynamique entrepreneuriale transmaghrébine. Mercredi 29 Janvier 2014 10 29 Janvier 2014 Revue de presse L’ENTREPRISE AUTREMENTEt le processus économique?! Alors que le pays s’apprête à profiter d’une éventuelle éclaircie politique et sociale afin de se consacrer à plus de croissance économique, véritable bouffée d’oxygène après des mois d’incertitude et de tension, des voix se sont élevées, dont celles provenant de la Centrale syndicale historique, appelant à une réouverture des négociations salariales. Argument avancé, la dégradation du pouvoir d’achat des salariés. Nous revoilà donc exposés à des mouvements sociaux qui s’avèreraient inévitables, puisque l’on sait déjà que ni l’Etat ni les entreprises privées ne pourraient supporter de nouvelles augmentations salariales. Tout au long de ces trois dernières années, après la chute du régime dictatorial et corrompu, les revendications n’ont, en effet, jamais cessé, participant ainsi à mettre en place la spirale inflationniste, le surendettement de l’Etat, des entreprises économiques et des ménages et, surtout, à compromettre la compétitivité de notre économie, baisse notable de la productivité déjà jugée faible au départ, comprise. Fragilisé, l’Etat, représenté par les gouvernements provisoires successifs, s’est ainsi trouvé obligé d’«acheter la paix sociale» en cédant à chaque fois face à la pression syndicale au grand dam des économistes et de certains observateurs et aux dépens du bon sens, ainsi que des résultats. L’année écoulée, cette «revendicationnite» aiguë a coûté, rappelons-le, quelque 4.000 milliards. Soit des dépenses ayant contribué au ralentissement de l’effort national pour le développement et la lutte contre la chômage et la pauvreté. Etat de fait qui révèle une faiblesse inquiétante de la culture économique chez une bonne majorité des citoyens et des élites qui vient s’ajouter à une faiblese de la culture politique, ainsi que celle du civisme, pour ne pas dire du sens patriotique. C’est dire qu’une conscience économique est à cultiver chez le peuple tunisien dont la majorité de ses composantes ont le statut de salarié et ont les yeux rivés sur leur pouvoir d’achat, oubliant ainsi totalement, travail, productivité et rationalisation de la consommation (on se plaint de la cherté du piment en plein hiver). Il est donc plus qu’urgent d’établir, au sein du Dialogue national, un volet processus économique et de développement qui viendrait s’ajouter à ceux déjà pilotés par les différents partenaires, tels que les processus gouvernemental constituant et électoral. Mercredi 29 Janvier 2014 11 29 Janvier 2014 Revue de presse Mercredi 29 Janvier 2014 12 29 Janvier 2014 Revue de presse Mercredi 29 Janvier 2014 13 29 Janvier 2014 Revue de presse Mercredi 29 Janvier 2014 14