Les taux directeurs de la BCE
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Les taux directeurs de la BCE
F I C H E D ’ I N F O R M AT I O N Les taux directeurs de la BCE Attacher le qualificatif de « directeurs » à des taux d’intérêt leur confère un prestige indiscutable : pour mériter cet honneur, ceux-ci doivent être plus importants que les taux qui nous sont familiers, comme le taux de notre emprunt hypothécaire, ou celui que nous percevons sur un dépôt d’épargne. Il est vrai que les taux directeurs ont quelque chose de plus, car leur rôle est d’imprimer une direction à l’économie. Dans la zone euro, l’objectif assigné à la politique monétaire est la stabilité des prix. Les décisions prises par le Conseil des gouverneurs de la BCE reposent sur une stratégie qui consiste à examiner une série d’indicateurs économiques et monétaires ayant une influence sur l’inflation. Et, finalement, les décisions prennent une forme concrète : le choix d’un taux directeur. Encore faut-il que ce taux directeur ait une incidence sur la vie économique. En simplifiant, ce taux agit de deux manières. Tout d’abord, il a un impact sur les banques commerciales, qui viennent emprunter auprès de la banque centrale au taux directeur. À leur tour, les banques vont répercuter ces conditions plus ou moins onéreuses sur les opérations qu’elles mènent entre elles ou avec leur clients, prêteurs ou emprunteurs. Confiance Mais le taux directeur exerce aussi son influence par d’autres canaux que celui du crédit. L’un d’entre eux est particulièrement important : le simple fait que la banque centrale diminue ou augmente son taux directeur donne un signal qui va être pris en compte par les agents économiques. Par exemple, un relèvement du taux directeur va indiquer aux agents économiques que la banque centrale a perçu un réel risque d’inflation, mais qu’elle agit pour empêcher la matérialisation de ce risque. Une telle mesure, qui est de nature à rassurer les chefs 22 d’entreprise, les consommateurs et les investisseurs, modifiera leur comportement. Évidemment, cela ne marche que si la banque centrale jouit de la confiance des agents économiques. L’Eurosystème dispose de trois taux directeurs, dont le plus important est celui des opérations principales de refinancement (main refinancing operations ou MRO), par lesquelles l’Eurosystème accorde des crédits aux banques, à une fréquence hebdomadaire. Il y a, en outre, les taux des « facilités permanentes » : le taux de la facilité de prêt marginal, une sorte de « guichet » où les banques peuvent emprunter de l’argent pour une durée d’un jour, et le taux de la facilité de dépôt, c’est-à-dire le taux d’intérêt appliqué aux excédents de liquidités que les banques déposent auprès de leur banque centrale. Ils forment un corridor de part et d’autre du premier. À la suite de la crise financière de 2008, l’Eurosystème a également consenti des prêts à plus long terme (longer term refinancing operations ou LTRO) aux banques, d’une durée qui pouvait atteindre plusieurs années, et à un taux d’intérêt peu élevé. Plusieurs de ces opérations de refinancement à plus long terme sont en outre « orientées » (targeted longer term refinancing operations, ou TLTRO). Le terme « orienté » ou « ciblé » fait référence à l’une des conditions liées à ces emprunts : les banques ne peuvent y recourir que lorsqu’elles ont suffisamment prêté à l’économie réelle. En, d’autres termes, les TLTRO ont pour objectif d’améliorer l’octroi de crédit par les banques au secteur privé non financier de la zone euro et de renforcer ainsi le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire. Le crédit joue en effet un rôle fondamental dans ce mécanisme. Pour en savoir plus • Chapitre 5 du dossier pédagogique : Une monnaie stable • Fiches d’information : La politique monétaire, fiche n° 2 – Le prêteur en dernier ressort, fiche n° 23 – Les opérations principales de refinancement, fiche n° 24 © Banque nationale de Belgique, le 1er septembre 2014 Tous droits réservés. La reproduction de cette publication, en tout ou en partie, à des fins éducatives et non commerciales est autorisée avec mention de la source.