Catalogue 1 - Baobab Center

Transcription

Catalogue 1 - Baobab Center
Décembre 2011
December 2011
Culture & Exchange
Numéro Spécial
Special Edition
Des Iles et des Hommes
Of Islands and Men
Combat Tyson
vs
Balla Gaye 2
Interview avec
Gerard CHENET
Les activités culturelles de 2011
A publication of Africa Consultants International
Interview avec
Diaw Sarr,
ancienne habitante
de l’île de Gorée
Editorial
CHER( ES) AMI ( ES) LECTEURS ASALAA MAALEKUM !
2010 fut certes une année de joies et de tristesses
partagé.
Nous avons accueilli de nouveaux collègues parmi
nous, tandis que d’autres nous ont quitté
Nous avons tous été affecté par la disparition brutale de certains de nos illustres collègues.
Il s’agit de Zator Tounkara, et de Abe Waldstein
respectivement, professeur de langues et membres du conseil d’administration de ACI. C’est pour
nous un devoir de perpétuer leur œuvre au service
des générations futures. Ainsi va la vie. Rendons
grâce à Dieu.
Notre cadeau dans ce numéro est une exploration
des îles :
o L’île comme symbole pour comprendre la situation humaine ;
o Les îles du Sénégal et d’ailleurs : rêve de lieu
idyllique aux cocotiers, à la mer bleu d’azur et aux
sables blancs – façon de chasser la solitude de notre quotidien ? ou lieu de recherche d’isolement,
de méditation, de réflexion et de solitude ?
o Et pour les insulaires qui y naissent et
grandissent – quel impact sur leur sens de
communauté, leur développement, leur perception du monde ?
Notre première interrogation vous invite à
méditer cette citation tirée du poème de John
Donne : « No man is an island » Aucun homme
n'est une île, complet en soi-même; chaque
être humain est une partie du continent, une
partie du tout.» - hommage à l’humanité qui
nous réunit et qui fait de chacun de nous une
partie du « continent ».
Ensuite, nous vous proposons une série
d’articles et d’interviews pour découvrir les
îles et leur relation aux continents, des scènes
des îles suivies de témoignages inédits, un
carnet de voyage de nos étudiants…
Mais aussi, et surtout, la double vie des insulaires entre terre et mer…
Ba beneen et bonne lecture
Cheikh Thomas Faye
Publié par: Africa Consultants International (ACI)
Directeur de publication Gary Engelberg
Rédacteur en chef : Cheikh Thomas Faye
Conseillers et membres de la rédaction : Cheikh Thomas Faye, Gary Engelberg, Daour Wade,
Diarra Diakhaté, Papa Mamadou Kassé
Infographiste, Design : Diarra Diakhaté, Ibrahima Diallo
Nos remerciements à tout le personnel de ACI, ses partenaires (étudiants, professeurs, et
autres collaborateurs)
1
Editorial
Dear readers, asalaa maalekum!
2010 was a year of shared joy and sorrow. We welcomed many new colleagues while we said goodbye to
others.
We received students from many continents. Most of
them studied African languages and culture and benfited for family homestays organized by the Baobab
Center.
We were all deeply affected by the difficult loss of two
of our long time colleagues, Zator Tounkara and Abe
Waldstein, language instructor and member of the
board of directors respectively. We are left to continue
their work in the service of future generations. Thus is
life. We give thanks to God.
quote from the poem of John Donne: “No man is
an island entire of itself; every man is a piece of
the continent, a part of the main” – homage to
the humanity that unites us and makes each of us
“a part of the continent”.
Following, we offer you a series of articles and
interviews to discover islands and their relation to
continents, scenes of islands followed by personal
testimonies, a travel diary of our students… and
especially, the double life of islanders between
earth and sea
Ba beneen (until next time) and happy reading.
Translated by Gary Engelberg and Molly Offer-Westort
Our gift in this issue is an exploration of islands:
-
Islands as a symbol for understanding the human condition;
-
Islands of Senegal and elsewhere: the dream of
a paradise graced with coconuts trees, azure seas and
white sands – a manner to chase away the solitude of
our day-to-day? Or a place to look for isolation, meditation, reflection in solitude?
-
And for those who were born and raised on islands – what impact is there on their sense of community, their development, their perception of the world?
Our first question invites you to meditate on this short
2
Sommaire
4
Interview avec Diaw SARR
Nostalgia for Goree
7
Les activités culturelles de 2011
10
Review of major cultural events 2011
Interview avec Gerard CHENET
Interview with Gérard CHENET
12
18
24
Les Mangroves de Sokone
Mangroves of Sokone
Combat Tyson vs Balla Gaye 2
Zator’s dream
25
26
Wrestling: Tyson versus Balla Gaye 2
Le rêve de Zator
11
27
28
30
The Experience Senegal Program©
le Programme Experience Senegal©
ACI’s Center for Resources and Information
Centre de Ressources et d’Information de ACI
32
34
36
37
3
Nostalgie de Gorée
Interview de Diaw Sarr,
ancienne habitante de l’île de Gorée
Située à 4 kilomètres au large de Dakar, à vingt minutes par chaloupe, l'île de Gorée est un
des endroits les plus attachants du Sénégal.
Etre
Goréenne
c’est quoi selon
vous ?
Etre
Goréenne,
c’est d’abord le fait
d’être né là-bas et
d’y avoir grandi.
Mes frères Saaku,
Moustapha et El
Hadji qui résident
actuellement aux
USA et en France
sont aussi nés
à Gorée et sont
toujours Goréens.
Nous avons certes des choses en commun
comme je l’ai dit précédemment. Par contre
beaucoup de choses nous différencient. Par
exemple à Dakar ou en ville les gens sont
toujours en activité si je ne veux pas dire
dispersés. A Gorée, les gens sont de nature
calme et très posés. En même temps les
gens sont unis, solidaires et restent souvent
ensemble. Je ne veux pas dire qu’on ne
retrouve pas ces valeurs ailleurs, mais à
Gorée on les vit intensément.
Tu veux dire qu’à Gorée les gens sont
plus solidaires ?
Pas forcément, je veux juste dire qu’à
Gorée, les gens sont ensemble à l’occasion
des cérémonies. Et s’il arrive un malheur à
quelqu’un, il peut compter sur les autres. Et
cela, on le retrouve rarement à Dakar. En fait
je voudrais vraiment insister sur le fait qu’il
y a la paix. Et si cela dépendait de moi, je
n’aurais jamais quitté Gorée.
Peux-tu me parler un peu des citoyens
Goréens ?
Bien sur qu’il existe des Goréens d’origine. Ce
sont les descendants des anciens esclaves ou
d’européens qui vivaient dans l’île. Il y’a aussi
d’autres Goréens qui sont natifs de parents
affectés a un travail dans l’île. Il s’agit du
personnel de l’ancienne prison, de la poste, Est-ce parce qu’il existe des choses
et de la municipalité. Il y’avait aussi un musée qu’on ne trouve qu’à Gorée et nulle part
ailleurs?
de la mer et un musée historique voila.
Cela n’est pas du tout la principale raison.
Pendant combien de temps as-tu vécu à Au contraire la plupart des choses que l’on
utilise à Gorée et dont nous avons vraiment
Gorée ?
Je suis née à Gorée. Ma mère est originaire besoin, nous les achetons soit à Dakar ou à
de la Casamance mais elle a passée presque l’intérieur.
toute sa vie à Gorée. Mon père Bouna était à
Est-ce que c’était difficile pour toi de
quitter Gorée ?
Gorée parce que son frère était le gérant de la Tu sais Daour, si c’était de mon propre gré,
poste de Gorée. Il s’appelait Pape Maguatte je n’aurais jamais quitté cette île. Tu conviens
bien avec moi qu’il est toujours difficile de
Sarr.
quitter un endroit après y avoir vécu une
A l’époque où tu étais à Gorée, qu’est ce grande partie de sa vie. Gorée me manque.
qui te différenciait alors des gens de la
Je suis née à Gorée et quel que soit l’endroit
ville ?
où je puisse être, je vis et réfléchis comme
4
une Goréenne. D’ailleurs, mes enfants sont
souvent à Gorée. Moi-même je m’y rends Aujourd’hui tu ne résides plus là-bas et
régulièrement.
pourtant tu te sens toujours Goréenne
n’est-ce pas ?
C’est juste de l’attachement. Sais-tu qu’il est
plus facile de vivre à Dakar qu’à Gorée ? A
Gorée la vie des gens est réglementée par les
allers et retours quotidiens de la chaloupe. Ici
à Dakar ce n’est pas le cas. Je te donne un
exemple : quelquefois il m’arrivait de venir à
Dakar pour une cérémonie ou pour une autre
raison. La peur de râter la dernière chaloupe
Te rends-tu souvent à Gorée pour voir la me poussait à écourter mes visites.
famille et les amis qui sont restés là bas?
Bien sûr, j’y vais fréquemment. J’ai des Est-ce que tu ne te sentais pas trop à
sœurs qui vivent à Gorée avec leur famille. l’étroit dans l’île ?
A l’occasion des scrutins ma famille et moi Il est vrai qu’on peut faire le tour de l’île en
allons voter à Gorée. Les gens ont tout fait une trentaine de minutes. Mais tu sais, il y’a
pour me dissuader, mais en vain. Pendant plein de choses qu’on peut faire avec les
ces événements, à Gorée il n’y a jamais visiteurs. Par exemple : à cinq cent mètres
de bousculade au niveau de la chaloupe.
Les gens font souvent preuve de discipline Que veut dire «cinq francs» dans l’eau ?
et d’amabilité. Les choses sont mieux C’est un jeu qui consistait à demander aux
organisées à Gorée qu’à l’intérieur.
touristes de jeter une pièce d’argent que nous
devions aller chercher au fond de l’eau. Le
Dans ce cas pourquoi as-tu quitté Gorée plus rapide d’entre nous arrivait à cueillir la
pour venir vivre ici à Yeumbeul?
pièce. On interdit ces pratiques maintenant
J’ai quitté Gorée pour venir m’installer ici, puisqu’il y’a eu beaucoup d’accidents. Le soir
parce que la maison où nous habitions ne on rentrait avec pas mal de sous en poche.
nous appartenait pas. A un certain moment de l’arrivée dans l’île, les touristes nous
le propriétaire à voulu récupérer son bien et proposaient ce que nous appelions «cinq
nous avions décidé de quitter l’île. Et vous francs dans l’eau». Ensuite nous guidions
savez, les maisons à Gorée coûtent très les touristes dans les différents endroits de
chère.
l’île. C’était très bien.
5
J’imagine que la plupart des insulaires
savent nager.
Effectivement, à Gorée on apprend à nager
très jeune. Certains parents interdisent à leurs
enfants d’aller à la plage. Mais ils finissent
toujours par céder à l’envie de leurs enfants
à jouer avec leurs camarades.
Es-tu en train de regretter Gorée ?
Tu sais Daour, je ne connais que Gorée. Et
il y’a la paix là-bas. On nest jamais victime
d’agressions ou de tracasseries comme ici.
Le seul problème était que la chaloupe arrêtait
de fonctionner à minuit. et si on s’attardait en
ville on était désespéré. Même l’évacuation
des malades posait problème. Seul le service
de pilotage de la chaloupe pouvait vous
évacuer. Il fallait donc patienter. Je sais que
maintenant avec le nouveau maire Augustin
Senghor la chaloupe est disponible la plupart
du temps. En période de fête elle fonctionne
sans arrêt.
Comment était organisé le transport des
habitants de l’île ?
Il y avait des cartes d’abonnement spéciaux
pour les habitants de l’île. Deuxièmement, les
personnes du 3ème âge ne payaient pas de
transport. La carte d’abonnement valait juste
150 francs CFA. Et même les Dakarois qui
ont de la famille à Gorée pouvaient bénéficier
de cette mesure de réduction Maintenant, je
sais que c’est plus chère. .
attention. Il savait
bien
expliquer
l’histoire de la Maison
des Esclaves de
Gorée. Il utilisait, à
mon
sens,
une
pédagogie
simple
pour transmettre ses
messages.
Penses-tu retourner
vivre à Gorée un de
ces jours ?
Ça c’est mon vœu le
plus cher. Si un de mes enfants disposait de
moyens, je lui demanderais d’aller acheter une
maison à Gorée. Je me souviens à l’époque
où les amis de mon frère venait à la maison,
nous passions des moments magnifiques
ensemble. Notre domicile était très animé.
As –tu déjà voyagé dans une ville ou région
similaire ou diffèrente de Gorée ?
J’ai vécu une partie de ma jeunesse à SaintLouis. Je garde de bons souvenirs de mon
séjour là-bas. Je sais que nous avons beaucoup
de similitudes avec les Saint Louisiens. La
différence est qu’il y a plus d’espace à Saint
louis. Mais chez nous à Gorée, nous aimons
partager tout avec les autres. C’est quelque
chose de très unique. On est éduqué comme
ça.
Propos recueillis par Daour Wade
Assistant : Cheikh Thomas Faye
Que pensent les Goréens au sujet de
Joseph Ndiaye, le défunt conservateur de
la Maison des Esclaves ?
Joseph Ndiaye, de
son
vrai
nom
Boubacar Ndiaye
était quelqu’un de
très talentueux. Il
était dévoué à la
cause Goréene. Il
avait un sens très
élevé du devoir.
C’était un grand
parolier à qui tous
les visiteurs et les
résidents prêtaient
6
Nostalgia for Goree
An interview with Diaw Sarr, former
inhabitant of the Island of Goree
Located 4 kilometers off the coast of Senegal, a 20 minute ferry
ride from the Port of Dakar, the Island of Gorée is one of the most
endearing sites in Senegal
In your opinion, what does it mean to be
a Goreen?
First of all, it is the fact of having been born
on Gorée and having grown up there. My
brothers Saaku, Moustapha and El Hadji
who currently live in the US and France were
born and raised on Gorée as I was, and they
remain Goreen.
Can you tell me a little bit about the
inhabitants of Goree?
Well, there are certainly «native» Goreens,
the descendants of former slaves or
Europeans who lived on the island. There are
other Goreens who are natives of the island
because there parents were posted to Goree
or came to work on the island. They were
mostly the personnel of the former prison, the
police or the Mayor’s office. There were also
those who worked in Goree’s oceanography
museum.
characteristics with the people of Dakar, but
there are a few things that distinguish us from
them. For example, in Dakar or in the cities in
general, people are always busy and seem to
be moving in several directions at once!
On Goree, people are naturally calmer and
more poised. At the same time
they are united, stand together
and spend lots of time with each
other. I don’t mean to say that you
cannot find these characteristics
elsewhere, but on Goree it is a
fact of life that is experienced
intensely by all who live there..
Do you mean to say that there is greater
solidarity among Goreens ?
Not necessarily. I just mean that on Goree,
people come together for various ceremonies.
And if someone has a misfortune, he can
count on the others. This is less common in
Dakar. I just want to insist on how peaceful
For how long did it is on Goree. And if it had been up to me, I
you live on Goree?
would never have left Goree.
I was born on Goree.
My mother came from Is that because there are things you
the Casamance but can find on Goree that you cannot find
spent most of her life anywhere else?
on Goree. My father That is not at all the case. On the contrary,
also lived on Goree everything one uses or needs on Goree is
because his brother, purchased in Dakar or in the interior of the
Pape Maguatte Sarr, country.
was manager of the
Post Office.
Was it difficult to leave Goree?
You know Daour, if it had been up to me, I
At the time when never would have left that island. I am sure
you lived on Goree, you will agree with me that it is always difficult
was there anything that distinguished to leave a place after having spent a large part
you from the people who lived in Dakar? of your life there. I miss Goree. I was born on
As I said before, we certainly share a lot of Goree and wherever I may be, I live and think
7
like a Goreen. In fact, my children often go tourists proposed what we called « five francs
to Goree. I, myself, go there regularly.
in the water. » Then when they docked on the
island, we would guide them to the interesting
Do you travel frequently to Goree to see sites.
friends and family that have remained
there?
What does «five francs in the water»
Of course, I go there often. I have sisters mean?
who live on Goree with their families. On It was a game where we asked tourists to throw
Election Day, my family and I always go a coin in the ocean and we would dive to find
to Goree to vote. Everybody has tried, it. The quickest among us always grabbed
without success, to convince me not to go the coin! These practices are forbidden now
because they fear it might be dangerous. because there were too many accidents. But
But during these events on Goree, there in the evening we used to go home with lots of
is never any pushing or shoving getting coins in our pockets! It was great fun!
on and off the ferry. People are friendly
and well-disciplined. Things are better I suppose that most of the people living on
organized on Goree than in the interior of the island know how to swim.
Right, Goreens learn to swim at a very early
the country.
age. Certain parents would forbid their children
Well then, why in the world did you leave to go to the beach, but they would end up giving
Goree to come live here in Yeumbeul? in to their kids’ desires to go and play on the
I left Goree to move here because the beach with their friends.
house we lived in on Goree did not belong
to us. The owner decided, at one point, to Do you miss Goree as we speak?
take back his property so we decided to You know Daour; the only place I really know
leave the island. You know that houses on is Goree. It is so peaceful there. You are never
Goree are very expensive.
mugged or hassled the way you are here. The
only problem was the ferry that stopped running
You no longer live there today, and you at midnight, and if we stayed in Dakar until late
nevertheless feel even more Goreen
than before, don’t you?
It’s just a feeling of deep attachment. Do
you know that it is easier to live in Dakar
than on Gorée? Life on Goree is based
on the rhythms of the daily comings and
goings of the ferry. Here in Dakar, you do
not have those constraints. For example,
I used to come to Dakar from Goree for
a ceremony or another reason only to
shorten my visit and leave early out of fear
of missing the last ferry.
Didn’t you ever feel trapped or claustrophobic on the island?
It is true that it only takes about thirty
minutes to do the tour of the island. But, you
know, there are plenty of things to do with
visitors. For example, on the ferry at about
500 meters from shore before docking,
8
at night, we were always stressed. Even the
evacuation of people who were seriously ill
posed a problem. Only the ferry’s pilot service
could evacuate you to Dakar. So you had to
wait. I know that now with the new Mayor
Augustin Senghor, the ferry is more available
most of the time. During the holidays, it runs
almost non-stop.
How was transport organized for the
inhabitants of Goree?
There were special subscription cards for
the inhabitants of the island. Secondly,
senior citizens did not pay for transport. The
subscription card only cost 150 fcfa! Now, I
know it is much more expensive. Even people
living in Dakar who had family on Goree could
benefit from these reductions.
What did the Goreens think of Joseph
Ndiaye, the recently deceased curator
of the House of Slaves (Maison des
Esclaves)?
Joseph Ndiaye, whose real name was
Boubacar Ndiaye was a very talented man.
He was devoted to the promotion of Goree.
He has a very strong sense of duty. He was a
great orator and all the visitors to the slave
house and residents of Goree listened to him
attentively. He really knew how to explain the
history of Goree’s «Maison des Esclaves».
In my opinion, he used an accessible form of
pedagogy to transmit his messages.
Do you plan on returning to Goree one day
to live?
That
is
my most
fervent
wish.
If
one of my
children
had
the
means, I
would ask
them
to
go buy a
house on
Goree. I
remember
the good
old times
when
my
brother and his friends came to spend the day
or the weekend at our house. We spent some
unforgettable moments together. Our home
was always bursting with life!
Have you ever traveled to a city or region
that was similar or different to Goree?
I spent part of my youth in Saint Louis. I have
kept warm memories of my time there. I know
that we Goreens have lots in common with the
Saint Louisians. The difference is that there is
more space in Saint Louis. But at home on
Gorée, we like to share everything with others.
That is how we were educated…
Interview by Daour Wade
Assistant : Cheikh Thomas Faye
9
LES GRANDS RENDEZ VOUS CULTURELS
2010-2011
Monument de le Renaissance Africaine
Avec ses 52 mètres de hauteur, en bronze et cuivre, elle surplombe
la capitale sénégalaise. Inaugurée en grandes pompes, le 3 avril
2010, son coût serait de : 15 Milliards de FCFA
Site Web : www.monuraf.com/
Troisième Festival Mondial des Arts Nègres
:
Après Dakar en 1966 et Lagos en 1977, le Festival est revenu
à Dakar du 10 au 31 décembre 2010. C’est dans une grande
ferveur que l’Afrique et sa Diaspora ont fêté l’Art Nègre dans toute
sa plénitude et sa grandeur. Des expositions de photos, d’œuvres,
des séances de danses, de théatre, des projections de films, des
colloques, conférences et débats ont été organisés à Dakar, dans
les capitales régionales et communautés rurales du Sénégal. On
a noté la présence d’illustres invités.
Site Web pour visionner un film sur le festival
http://www.bworldconnection.tv/index.php/Emissions/FESMAN-2010-Festival-des-ArtsNegres.html
Festival International de Jazz de St Louis du
Sénégal :
La 19eme édition a eu lieu à St Louis du 9 au 12 juin 2011. Ce
sont Mina Agossi et Kenny Baron qui ont clôturé ces rendezvous de swing. C’est un prestigieux festival qui a eu l’honneur,
dans le passé, d’accueillir le grand Miles Davis. La 20ème
édition de ce festival est prévue du 24 au 28 mai 2012. Site
Web : www.saintlouisjazz.com
Festival Kaay Fecc
: Communément appelé festival de toutes les
danses, il est organisé tous les deux ans à Dakar.
Site Web : www.africandanseeschedule.com
Le Roi du Mbalax, Docteur Honoris Causa
Au mois de mai 2011, le Roi du Mbalax, Youssou Ndour a
reçu la distinction de Docteur Honoris Causa, attribuée par
l’Université de Yale (Usa) La distinction lui a été remise dans
l’enceinte de la prestigieuse université américaine. Youssou
Ndour s’est adressé à un auditoire de 3.000 étudiants pour
remercier le choix porté sur sa personne pour cette distinction
qui est généralement réservée aux chefs d’état.
10
REVIEW OF THE MAJOR CULTURAL EVENTS
OF 2010-2011
Monument to the African Rennaissance
This bronze and copper monument, 52 meters in height,
dominates the Senegalese capital’s skyline. Inaugurated with
great ceremonty on April 3, 2010, the cost of the monument
is estimated at 15 billion CFA francs.
Web Site : www.monuraf.com/
Third World Festival of Negro Arts : After the first festivals
in Dakar in 1966 and in Lagos in 1977, the World Festival of Negro Arts
returned to Dakar from December 10-31, 2010. With great enthusiasm
Africa and the Diaspora celebrated all the facets and magnificance of
Negro Art. Photo exhibits, works of art, dance, theater, film showings,
colloquia, conferences and debates were organized in Dakar and in the
reqional capitals and rural communities of Senegal.
Web site to watch a film about the festival :
http://www.bworldconnection.tv/index.php/Emissions/FESMAN-2010Festival-des-Arts-Negres.html
The Saint Louis International Festival of Jazz in
Senegal
The 19th installment of this Festival took place in Saint Louis Senegal
from June 9 -12, 2011. Mina Agossi and Kenny Baron closed this
gathering of swing. In the past, this prestigious festival had the honor
of receiving Miles Davis. The next festival is scheduled for May 24 to
28, 2012. Web site : www.saintlouisjazz.com
Kaay Fecc Festival (« Come Dance » Festival).
Known as the festival of all dance, Kaay Fecc is organized every two
years in Dakar. Web Site Web : www.africandanseeschedule.com
THE KING OF MBALAX, DOCTEUR HONORIS
CAUSA
In May 2011, the King of Mbalax, Youssou Ndour was honored with
the title of Docteur Honoris Causa, by Yale University in the US.
The honor was discerned on the singer within the prestigious Yale
University campus. Youssou Ndour spoke to an audience of 3000
students to thank them for choosing him for this distinction generally
reserved for Heads of State.
11
Interview with Gérard CHENET
Historian, teacher, actor, musician, sculptor, architect, ecologist, and visionary, Gérard
Chenet is now over 80 years-old. Despite his age, Chenet retains a youthful and
extraordinary demeanor. Of Haitian origin, he studied political science and African
history, culminating with a doctoral thesis on the relationship between Germany and his
native Haiti. Starting his career as a history teacher in Guinea, he later left Conakry
to come to Senegal in the late 1960s, where he worked as an advisor to the Ministry
of Scientific Research in Dakar. He actively participated in the first World Festival of
Black Arts (Féstival Mondial des Arts Nègres), an initiative of Senegal’s first president,
Leopold Sedar Senghor. At the same time, he acquired a small house in the Lébou
fishing village of Toubab Dialao, located approximately 50 kilometers down the coast
from Senegal’s capital Dakar, where he gradually created his cultural complex named
“Sobo Badé”. There, he indulges in his favorite activities: music, sculpture, and writing. In
2000, he got the idea of creating a retreat center where artists could simultaneously learn
different subjects related to art (sculpture, theater, yoga, etc.). This second complex,
situated three kilometers from Sobo Badé in the Dialao hills, was named Ndoungouma.
Through this passion, he shares with Cheikh Thomas Faye and Daour Wade memories
from his youth, his vision of life, the secrets of this magical place called Sobo Badé, and
its relationship with the villagers and his projects.
THE 1960s
Your first experience in Africa was indeed
in Guinea?
Yes, I spent 4 years teaching African history
in Guinea under Sékou Touré
You also wrote about Elhaj Omar?
That is correct. That was when I was in
Guinea I started to write about Elhaj Omar. I
taught African history and I was very attracted
to this person who reminded me of Haitian
characters from the war: our anti-slavery
figures like Toussaint Louverture, Jean
Jacques, the King Henri Rousseau. Well, the
grand Imam Elhaj Omar made a great tour to
the east, passing through Al Hazar University
in Egypt, Algeria, and Fez in Morocco—all
the religious centers of Islam. He was also a
character who in some ways dominated the
West African environment, by his democratic
and liberal doctrine, and by the patriotic
sentiments that he professed to liberate Africa.
From the beginning of colonization in West
Africa to the time of Faidherbe, he brought
together many people from Guinea to Mali,
Boundou, the banks of the Faleme, through
the “Petite Côte”, where he settled for a while
to recruit talibés (disciples) to conduct his
jihad against the invasion of West Africa by the
colonizers. He worked cautiously, starting first
by Islamizing surrounding populations. In my
opinion, while it is true that these populations
I just mentioned already had their own cults
and religions, the policy in West Africa at the
time required a unifying factor. This unifying
factor was Islam, and an Islam as conceived
by Elhaj Omar.
Also, it seems as though you were an actor
in the first World Festival of Black Arts?
It is true that I participated in the first World
Festival of Black Arts here in Dakar. At the time
there was a cultural effervescence in Senegal
where people discovered modern art, that is
12
to say a modern form
of the art practiced at
that time. It was not
necessarily a divorce
from traditional art
forms because it was
very much inspired
by traditional arts:
masks,
statues,
clothing, and the
different bas-relief
favored by Senghor.
Were you close to President Senghor?
Senghor was a very gracious and welcoming
man. He welcomed all people and
professionals who understood a bit of his
thoughts, his doctrine on negritude. He also
worked for the betterment of the poor. When
he became the president of Senegal, he used
all those who wanted to join him. It was the
same thing in Guinea after independence
when all the technical assistants left. I was
a part of that cohort of people who helped
Sékou Touré rebuild the country. So, back
to Senghor, whenever I had the opportunity
to intervene on debates about Negritude,
I would receive encouraging messages
from President Senghor. That gave me the
opportunity to see him, to visit him, and we
exchanged correspondence, in particular,
access to the writings of the time, poems
on Toubab Dialao, and
Elhaj Omar. Also, I have
a letter from Senghor
that I published in
one of my editions. To
return to the time of
Senghor, there was a
cultural effervescence
in the country that he
himself had promoted
as a poet with that
pithy and so seductive
concept that “culture is at the begining and
at the end of development”. We cannot think
of the development of a country without
remembering him, and it was upon his memory
that the country is built, a memory of African
art, African poetry, and traditional values that
have experienced renewed expression.
When he spoke of cultural dialogue, it
was long before the globalization we are
currently experiencing. To what extent do
you see history catching up to Senghor’s
vision of the future?
Senghor had a vision that I could express
differently. Senghor spoke about the universality
of culture and the validity of this universality. He
spoke of the mixing of cultures as an important
factor in the reconstruction of well being and
development.
13
What do you think of Senegalese culture?
When President Diouf was in power, he
published a cultural charter. Those around
him were supposed to express themselves
through this charter. And then the idea of Wolé
Soyinka came to me: the tiger does not sing
of his tigritude. He leaps upon his prey, and it
is expressed in this manner. Each group lives
culture in its own manner. Each group lives
in the shadow of its neighbors who also have
a culture of their own. Culture is made up of
memories from childhood. It is what we have
lived, that with which we came into the world,
our frustrations, our problems. Then, after
birth, other illusions are added to what we
have known since birth. The illusions distort
our vision. These illusions are malfunctions
of the spirit.
TOUBAB DIALAO
And Sobo Badé? Today it is a very popular
cultural complex, is it not?
Ah! Yes, Sobo Badé is a great place… Let’s
begin with how Sobo Badé was named…
In our cultural memory, Sobo et Bade are
Voodoo gods. Gods of thunder and lightning;
the couple commanding light and sound. And
I found that calling the place I had constructed
by this name was at the same time a sort of
cultural guarantee, a memory I was trying to
revive through the disciplines that we were
already practicing at the time.
And I think that you settled in Toubab
Dialao circa 1970?
Yes, that’s it. Around 1970.
It is true that you and your family have
spent a lot of time in Toubab Dialao. What
ties do you and your family have to the
people here?
Well, the people in Toubab Dialao consider me
like a Dad. Here, they call me Papa Gerard.
Everyone is well aware that the moment I
moved here many things changed. First I
started practicing art and sculpture and many
young people came to join me, to practice
with me. And it has attracted many people. My
friends first, and then a lot of people from the
city came to see the first building I constructed
here. It was a small, modest house that I built
out of recycled materials that I looked for
everywhere. You can find everything in this
house: straw from African houses, marble,
sumptuous wood floors, woodwork, bamboo,
etc. I keep the momentum of an ecological
vision going for anything I do in construction
or building. Thus Sobo Badé became an
inescapable tourist attraction. By this time,
a lot of people had come here to see the
originality and the approach that I had used
for this establishment.
When did you come up with the idea to
move to Ndoungouma?
In the year 2000. Since the year 2000.
And why? Because of the fresh water
spring?
Well, since my arrival in Senegal, I had been
looking for an ideal, interesting place that
allows one to reflect, write, isolate oneself, to
practice an artistic discipline. Then I ended
up stumbling upon this place Sobo Badé
near the village of Toubab Diallo. After having
built Sobo Badé, I discovered this space that
seduced me. Come with me and see this
place we named Ndoungouma, the spring…
We are almost next to the spring. The
water runs here all year round?
Ah yes! There is water all year-round. It has
changed a lot. The space was larger. The first
thing that I saw when I got here in the year
2000 was a fig tree, a large fig tree, which
14
is still there. There was a large fig tree in the
water and at the foot of this tree in the water, a
big python. And I told myself, hey, that’s how
the myth of the creation of the world began.
It’s the serpent in paradise. That gave me a
desire, a passion to recreate an environment
here that I could share with visitors.
Do you spend a lot of time in
Ndoungouma?
I come here every day to continue working.
I also spend a little time on the computer
to look for funds that allow me to continue.
I would like to make this place a home for
artists. This residence should lodge artists
and work on their artistic education according
to their tastes and needs. I am also creating
an ecological swimming pool to make this
place an ideal location.
How do you find the funds to realize all of
these projects?
You won’t believe me. I have never had
available funds to achieve anything. When I
built my little house, I only had a small amount
of funds available. It was a modest sum of
500,000 FCFA. First I made a guest room,
then another room for rent, and gradually I
created all of this. Of course, all of this with
the support of my wife, Sylvaine. You see,
she is very courageous, and when I opened
the space to customers that provided me with
a little more money to build all this. To reduce
costs, I often supervise the work myself, and
with the help of the workers we accomplish
a lot.
What materials do you use to construct
these huts?
Here is the material. We used laterite to
construct these Nubian vaults. It is an ancient
technique practiced by the Nubians since the
time of the Pharaohs. It allows for a clean
habitat, anti-seismic with good acoustics. It
is what I want to continue making: Nubian
vaults, a swimming pool, a playground for
the children, an artists’ workshop.
RHYTHMS AND MALFUNCTION
Have
you been approached by
other African artists for daring to do
something different at Sobo Badé and
Ndoungouma?
Lots of architects have come here.
Senegalese and African architects and
architects from overseas are stunned and
amazed by this place. That’s what always
amazed me. I undertook architecture without
having the slightest notion about it. This is a
manner of speaking: in fact, as a sculptor, I
am an architect by profession. Architecture,
is a form of sculpture, a way of shaping
space. Building a sculpture in stone or in
marble involves the same principle, the same
approach. The first principle of art is above all
else, rhythm. Rhythm is what the metabolism
of our bodies is made of. Rhythm is in the
human body, in the wind, and in space. It is
especially to be found in social relations, in
the trees, in the movement of the celestial
bodies and the planets that orbit the sun,
in our hearts. Our lives are rhythm. All of
these rhythms produce an effect when they
come together. For example: when you are
facing a battery of drums, each rhythm is
different. However, overall it creates music
and produces harmonious sounds. That is
the first principle of art, of life, and that is what
15
I practice. This is what allows me to go from
one artistic activity to another. From writing,
because the word is sacred, religious books
produce the sacred word. It is also a call to
rhythm as it is in the verses of the Bible and the
Koran and in traditional and ancestral songs
that express this concordance of rhythm.
And if you had to summarize this
approach?
I would call this the universal concordance
of rhythm. We all depend on this. As living
human beings, we depend on the different
rhythms of the body, from the rhythms of the
brain, to the rhythms of walking, through the
organic rhythms. Should a single rhythm fail,
it jeopardizes the entire organism, and in
this case we find ourselves in the midst of a
malfunction. Sickness reaches us because
one of these rhythms has failed. That is
what I call the universal concordance of
rhythm. We need to have all of our rhythms
in concordance. And that is why I say that
the first principle of the rhythm of art and of
life can be called the principle of universal
concordance of rhythm.
Since you are familiar with ecology, how
do you understand what is happening in
Japan?
You make connections between what is
happening in Japan with ecology. You
also need to explain to me why there is a
relationship between natural disaster and
ecology. In light of what I just explained, I
might also add that the universal concordance
of rhythm is a phenomenon inherent to
all existence and concerns all human and
physical environments. It’s a terrestrial
malfunction that provoked this earthquake
followed by a tsunami. There’s a malfunction.
Where did this malfunction come from?
Human beings are largely responsible for this
malfunction. We have always said that the
phenomena occurring in Bangladesh, Japan,
Haiti, and elsewhere come from the fact that
the atmosphere that envelopes the earth is
affected by an acute malfunction caused by
humans through the spread of toxic gases
through the air until they reach the ozone
layer. I think that the greater powers should
review their policies regarding this subject.
The infinitely large is linked with the infinitely
small. The tiny atom can affect the infinitely
large. There is no animal that attacks the
multitude of its kind: it is only human beings
who make war while other animals do not.
HAITI
Do you have any childhood memories that
you would like to share with us?
Childhood memories? I could say that what
is currently happening in Arab countries
does not surprise me. It is the Arab spring
with youth revolting against the established
order. I myself came out of a similar situation.
Democracy was gradually installed after a
similar youth revolution in Haiti in 1946. Among
this group of young students, there was René
Dupestre, Jacques Alexis, Girard Boncourt,
and myself. Jacques Alexis was killed by the
murderous Duvalier, and it was then that we
created a newspaper called La Ruche, and
in it we expressed our world vision. It was
right after the Great War. Haiti knew neither
political party nor union, nor freedom of the
press; there was one government newspaper
and no one was concerned with human rights.
16
It was the gunmen who had the upper hand in
Haiti, and we succeeded in generating interest
among the youth who rebelled against them.
Exactly, let’s talk about Haiti. Haiti has a
new president who is an artist, a singer.
What are your reactions to this decision?
Well, it raises a lot of debate. It is true that
Michel Martely is not an intellectual, I mean,
a “Sorbonnard”. He is not a man who studied
political science. He was chosen to be the
president. A lot of people think that it is a
calamity that the men who established the
old order are no longer in power. I find it quite
reasonable that the Haitian people got rid of
that old order that was not at all concerned
with their aspirations for a better life. You don’t
have to be a good clerk to run a country. To
build a nation we need a heart that beats in
harmony with all the other rhythms of biological
and social life. We will see what this choice
represents. A man with a passion for artistic
expression: singing and music cannot be a
source of trouble. He can surround himself
with intellectuals. He is a man whose heart
beats with the rhythm of the universe.
people who built the country with their blood.
We built something very original. I love the
land of Haiti. It was a good initiative, and a
very generous gesture by President Wade.
NOTES
Do you have any children?
Yes, my oldest daughter is named Rachel.
She runs the Dambala dance company. You
can see it on the web site. The youngest is
a teacher and works in Dakar. I also have a
daughter who is in Washington and works
there.
Are your children interested in what you
do?
When was the last time you were in Haiti? Oh yes! Especially the one that practices
Renée Prévale was running his campaign for dance. She is preparing for a dance
a second term. I have not been back to Haiti showcase in a few days…
since the earthquake. I am sad to see all of the
places that I knew and visited as a child that Thank you and until next time
It was my pleasure
have been destroyed: that is very painful.
Do you have any contact with the Haitian
students who are currently living in
Senegal?
The first time was when they arrived here in
Dakar at the Meridien President Hotel. The
second time was during the commemoration
of the “72 hours of Dialao”. They came down
here and we discussed a lot; it was very nice.
This feeds into President Wade’s generosity of
spirit. But I spoke to them of Haiti as a people
that founded an idea, a way of doing things, a
This interview was conducted by Cheikh
Thomas Faye and Daour Wade, and
translated from French to English by
Katie Grimes and Gary Engelberg for
ACI’s Yëgòo Magazine.
17
Interview avec Gérard CHENET
Historien, enseignant, auteur, musicien, sculpteur, architecte, écologiste, visionnaire, Gérard Chenet est aujourd’hui âgé de plus de 80 ans. Malgré tout il garde un air de
jeunesse et de plénitude extraordinaire. Haïtien d’origine, il a fait des études en sciences
politiques sur l’histoire africaine sanctionnées par un doctorat sur les relations entre
l’Allemagne et son île natale Haïti. D'abord professeur d'histoire en Guinée, il quitte
ce pays pour le Sénégal vers la fin des années 1960 où il travaille comme conseiller
au Ministère de la recherche scientifique à Dakar. Il participe activement au premier
Festival Mondial des Arts Nègres à l’initiative du président Senghor . En même temps il
acquiert une petite maison à Toubab Dialao un village de pêcheurs Lébou situé à une
cinquantaine de kilomètres de Dakar, la capitale Sénégalaise où il crée petit à petit un
complexe culturel dénommé Sobo Badé. Là il s’adonne à ses activités favorites que sont
la musique, la sculpture et l’écriture. En 2000 Il eu l’idée de créer un centre de retraite
où les artistes peuvent en même temps apprendre différentes chose liées au métier de
l’art. Il s’agit de la sculpture, du théâtre du yoga etc. Ce centre baptisé Ndoungouma
ou le refuge, se trouve à trois kilomètres de Sobo Badé dans les montagnes du Dialao.
A travers cet entretient il nous livre ses souvenirs de jeunesses, sa vision de la vie, les
secrets de ce lieu baptisé Sobo Badé, ses relations avec les villageois et de ses projets.
LES ANNEES SOIXANTE
Votre première expérience en Afrique c'était
bien en Guinée ?
Oui, j’ai passé quatre années à enseigner
l’histoire de l’Afrique en Guinée sous SékouTouré
.
Vous avez aussi écrit sur Elhaj Omar ?
C’est bien cela. C’est lorsque j’étais en Guinée
que j’ai commencé à écrire sur Elhaj Omar.
J’enseignais l’histoire de l’Afrique et j’étais très
attiré par ce personnage qui me rappelait les
personnages Haïtiens de la guerre. Nos figures
anti-esclavagistes comme Toussaint Louverture,
Jean Jacques, le roi Henri Rousseau. Eh bien
le grand Imam Elhaj Omar avait fait un grand
périple en orient, en passant par l’université Al
Azhar d’Egypte, l’Algérie et Fès au Maroc
ainsi que dans tous les centres religieux
de l’Islam. C’était aussi un personnage qui
surplombait un peu le milieu Ouest Africain
de par sa doctrine qui était démocratique
et libérale, par ses sentiments patriotiques
qu’il professait pour libérer l’Afrique. Dès
le début de la colonisation de l’Afrique de
l’ouest au temps de Faidherbe, il a regroupé
beaucoup de gens depuis la Guinée en
passant par le Mali, le Boundou les rives
de la Falémé jusqu’à la Petite Côte où il
s’est installé un moment pour recruter des
talibés afin de mener son Jihad contre
l’invasion de l’Afrique de l’ouest par le
colonisateur. Il y est allé prudemment en
commençant d’abord par islamiser les
populations environnantes. En ce qui me
concerne ces populations que je viens de
mentionner avaient leurs cultes et leurs
religions. Cependant l’édification de la
politique de l’Afrique de l’ouest nécessitait
à cet époque un facteur d’unité et de
rassemblement. Ce facteur d’unité c’était
l’Islam et l’Islam tel que l’avait conçu Elhaj
Omar.
18
Toubab Dialao et Elhaj Omar. D’ailleurs j’ai
une lettre de Senghor que j ai publié sur une
de mes rééditions. Pour revenir à Senghor,
il y’avait une effervescence culturelle dans le
pays qu’il avait lui-même favorisé étant luimême un poète et avec cette formule lapidaire
et tellement conquérante que la culture est au
commencement et à la fin du développement.
On ne peut pas penser pouvoir développer un
pays sans faire appel à sa mémoire et c’est
sur sa mémoire qu’un pays se construit, et sa
mémoire c’était l’art africain, c’était la poésie
africaine, c’étaient les valeurs traditionnelles
Aussi il parait que vous étiez un des qui ont connu un regain d’expression.
acteurs du premier Festival des Arts
Négres en 1968 ?
Quand il parlait de dialogue des cultures,
C’est vrai que j’ai participé au premier c’était bien avant la globalisation qu’on
Festival des Arts Nègres ici à Dakar. A cet est en train d’expérimenter. Dans quelle
époque il y’avait une effervescence culturelle mesure voyez-vous que l’histoire a rattrapé
au Sénégal où les gens découvraient l’art Senghor dans sa vision du futur?
moderne, la forme moderne, c'est-à-dire l’art Senghor avait une vision que j’ai pu exprimer
qu’ils pratiquaient en ce moment là. C’était autrement. Senghor a parlé de l’universalité de
nécessairement non pas un divorce parce la culture et du bien fondé de cette universalité.
qu’ils se sont beaucoup inspirés de l’art Il a parlé de métissage des cultures comme
ancien, de l’art des masques, des statuts, un facteur assez porteur de reconstruction de
des costumes, des différents bas relief bien être et de développement.
favorisés par Senghor
Que pensez-vous de la culture au
Etiez vous un proche du président Sénégal?
Senghor ? Senghor était un homme très Quand le président Diouf était au pouvoir,
affable et très accueillant. Il accueillait il avait sorti une charte culturelle. Ceux qui
toutes les personnes ou professionnels qui l’entouraient devaient s’exprimer à travers
comprenaient un peu sa pensée, sa doctrine cette charte. Ainsi me vint l’idée de Wolé
sur la négritude et qui œuvrait aussi pour Soyinka : le tigre ne chante pas sa tigritude.
l’amélioration du sort des démunis. Lorsqu’il Il bondit sur sa proie et s’exprime de cette
est devenu président du Sénégal, il a fait manière. La culture, chaque peuple la vit à
appel à tous ceux qui voulaient le rejoindre. sa manière. Chaque peuple la vit en fonction
C’était la même chose qu’en Guinée ou
après l’indépendance tous les coopérants
sont partis. Je suis parti dans cette cohorte
de gens pour aider Sékou Touré à refaire
le pays. Donc pour revenir à Senghor, à
chaque fois que j’ai eu l’occasion d’intervenir
dans les débats sur la Négritude, j’ai reçu un
message d’encouragement de sa part. Ce
qui m’a mis dans l’occasion et l’opportunité
de le voir, de le visiter et on a eu à échanger
des correspondances particulièrement axès
sur les écrits de l’époque, les poèmes sur
19
de celle qui se trouve être la voisine, à l’égard
du voisin qui a aussi une culture. La culture,
c’est la mémoire de l’enfance. C’est ce que
nous avons vécu, ce avec quoi nous sommes
venus au monde, nos frustrations, nos
problèmes. Puis après la naissance d’autres
fantasmes se sont ajoutés à ceux que nous
avons connus depuis notre naissance. Les
fantasmes déforment notre vision des choses.
Les fantasmes sont les dysfonctionnements
de l’esprit.
TOUBAB DIALAO
Et Sobo Badé dans tout cela ? C’est
aujourd'hui un complexe culturel très
populaire n’est ce pas ?
Ah ! Oui Sobo Badé est un endroit formidable.
Parlons d’abord des termes de l’appellation
de Sobo Badé. Dans notre mémoire culturelle
Sobo et Badé ce sont des divinités du Vaudou.
Des divinités de l’orage et de l’éclair; le couple
son et lumière. Et j’ai trouvé que mettre l’espace
que je construisais sous cette appellation était
en même temps une sorte de gage culturel,
une mémoire que j’essayais de faire revivre
à travers les disciplines que nous pratiquions
déjà à cette époque
matériaux de récupération que je cherchais
partout. On peut tout trouver dans cette
maison : la paille de la maison Africaine,
du marbre, des parquets somptueux, des
boiseries, des bambous etc. J’ai continué sur
cette lancée à avoir une vision écologique
des choses pour tout ce que j’entreprenais
comme construction ou bâtiment. C’est
ainsi que Sobo Badé est devenu un lieu
touristique incontournable. En ce moment
beaucoup de gens y viennent pour voir
l’originalité et l’approche que j’ai eu de cet
établissement.
Quand vous est venue l’idée de vous
installer ici à Ndoungouma?
Et je pense que vous vous êtes installé à C’est en l’an 2000. Depuis l’an 2000
Toubab Dialao vers les années 1970 ?
Et pourquoi ? A cause de la source
Oui c’est ça, vers les années 1970
d’eau?
Il est vrai que vous et votre famille avez Eh bien depuis que je suis au Sénégal,
passé beaucoup de temps ici à Toubab je cherchais un lieu privilégié, un endroit
Dialao. Quels rapports avez-vous avec les intéressant qui permet de réfléchir, d’écrire,
de s’isoler, de pratiquer une discipline
populations ?
Eh bien je suis considéré par les populations artistique. Et puis j’ai fini par tomber sur ce
de Toubab Dialao comme le Papa. Ici on lieu là Sobo Badé prés du village de Toubab
m’appelle Papa Gérard. Tout le monde est Dialao. Apres avoir construit Sobo Badé, j’ai
bien conscient que c’est à partir du moment où découvert ce coin Ndoungouma qui m’a
je me suis installé ici que beaucoup de choses conquit. Venez voir avec moi cette place
ont changé. D’abord j’ai commencé à pratiquer que nous avons baptisée la source ...
l’art, la sculpture et beaucoup de jeunes sont
venus me rejoindre pour pratiquer avec moi. Nous sommes presque à coté de la
Et cela à attiré beaucoup de monde. Mes amis Source. L’eau y coule toute l’année ?
d’abord et par la suite beaucoup de gens de Ah oui ! Il y’a de l’eau toute l’année. ça a
la ville sont venus voir le premier bâtiment beaucoup changé. L’espace était plus grand.
modeste que j’avais construit ici. C’était une La première chose que j’ai vu quand je suis
petite maison que j’ai construite avec des arrivé ici en l’an 2000, c’était un figuier, un
20
fonds pour réaliser tout cela. Pour réduire les
coûts, c’est moi qui dirige souvent les travaux
et avec l’aide des ouvriers nous arrivons à
réaliser beaucoup de choses.
grand figuier, il est encore là. Il y’avait un
grand figuier dans l’eau et au pied de ce
figuier dans l’eau un grand python. Et je me
suis dis mais c’est comme ça qu’à commencé
le mythe de la création du monde. C’est le
serpent dans le paradis terrestre. Ça m’a
passionné de vouloir recréer ici un milieu
de bien être que je pourrais partager avec
les visiteurs.
Vous passez beaucoup de temps ici à
Ndoungouma ?
Je viens ici tous les jours pour continuer les
travaux. En même temps, je reste un peu
avec l’ordinateur pour chercher des fonds
qui me permettent de continuer. Je voudrais
bien faire de cet endroit une résidence
d’artistes. Cette résidence doit héberger
des artistes et travailler à leur formation
artistique selon leur gout et leur besoin. Je
suis en même temps en train de créer une
piscine écologique pour faire de cet endroit
un lieu privilégié pour les artistes.
Comment trouvez – vous des fonds pour
réaliser tous ces projets ?
Vous n’allez pas me croire. Je n’ai jamais
eu un fond disponible pour réaliser quoique
ce soit. Lorsque je construisais ma petite
maison, j’avais juste un petit fond disponible.
C’était une modeste somme de cinq cent
mille Cfa. Au début j’ai fait une chambre
d’amis, puis une autre chambre à louer et
petit à petit j’ai crée tout cela. Bien sur avec
l’appui de ma femme Sylvaine. Vous voyez,
elle est très brave et lorsque j’ai ouvert
l’espace à la clientèle, j’ai eu un peu plus de
Quels
matériaux
utilisez-vous
pour
construire ces cases ?
Le matériau c’est ça. C’est de la latérite que nous
utilisons pour construire ces voûtes Nubiennes.
C’est une technique ancienne pratiqué par les
Nubiens depuis le temps des Pharaons. Ça
permet d’avoir un habitat propre, antisismique
et avec une bonne résonance. C’est ce que je
veux continuer à faire : les voûtes Nubiennes,
la piscine, une aire de jeux pour enfants, un
atelier d’art
RYTHMES ET DYSFONCTIONNEMENTS
Avez-vous été approché par des artistes
africains pour avoir osé faire autre chose à
Sobo Badé et Ndoungouma ?
Beaucoup d’architectes sont venus ici. Des
architectes Sénégalais, Africains, et d’Outre
Mer qui sont aussi sidérés et émerveillés par
ce lieu, ce qui m’a toujours étonné. J’ai abordé
l’architecture sans en connaitre la moindre
notion. Afin c’est une manière de parler. Je
suis architecte de profession. L’architecture,
c’est une sculpture, une façon de modeler
l’espace. Edifier une sculpture en pierre ou en
marbre ça participait du même principe, de la
même approche. Le principe premier de l’art
est surtout rythmique. Le rythme étant tout le
métabolisme dans notre organisme. Le rythme
est dans le corps humain, dans le vent et
dans l’espace. Il est surtout dans les rapports
sociaux, dans les arbres, dans l’espace sidéral,
dans les planètes qui tournent autour du soleil,
dans notre cœur. Nous vivons de rythmes.
Tous ces rythmes ne produisent d’effet que
quand ils sont en concordance. Je vous donne
un exemple: lorsque vous êtes en face d’une
batterie tambourinaire, chaque rythme est
particulier. Cependant l’ensemble forme une
musique et émet une sonorité harmonieuse.
C’est ça qui est le principe premier de l’art, de
la vie et c’est ça que je pratique. C’est ce qui
me permet d’aller d’une activité artistique à une
autre. A partir de l’écriture, parce que le verbe
est sacré, les religions du livre ont produit le
21
verbe sacré. C’est aussi un appel au rythme
car c’est dans les versets Coraniques
et Bibliques et aussi dans les chansons
traditionnelles et ancestraux que s’exprime
cette concordance des rythmes.
aigue provoqué par l’homme en répandant
dans l’atmosphére des gaz toxiques jusqu’à
atteindre la couche d’ozone. Je pense que
les grandes puissances doivent revoir leur
politique en la matière. L’infiniment grand est
lié à l’infiniment petit. L’atome peut agir sur
Et si vous deviez résumer cette l’infiniment grand. Il n’ya pas un être animal
approche?
qui s’en prend à la multitude de son espèce.
J’appellerais tout cela la concordance L’être humain fait la guerre alors que les
universelle des rythmes. Nous dépendons autres animaux ne font pas la guerre.
tous de cela. Nous mêmes, êtres humains
qui vivons, nous dépendons des différents HAITI
rythmes du corps depuis les rythmes Avez-vous des souvenirs de jeunesse que
cérébraux jusqu’au rythme de la marche vous aimeriez partager avec nous ?
en passant par les rythmes organiques. S’il Des souvenirs de jeunesses ? Je pourrais
arrive qu’un seul rythme défaille, cela met dire que ce qui se passe en ce moment dans
en péril tout l’organisme. Et dans ce cas les pays arabes ne me surprend guère. C’est
nous nous retrouvons en pleine défaillance. le printemps arabe avec des jeunes qui se
La maladie nous atteint parcequ’un des révoltent contre l’ordre établit. Cela ne me
rythmes a défailli. C’est cela que j’appelle la surprend pas. J’en sors moi-même. C’est
concordance universelle des rythmes. Il faut à partir d’une révolution semblable des
que tous les rythmes soient en concordance. jeunes d’Haïti en 1946 que la démocratie
Et c’est pour ça que je dis que le principe s’est installée petit à petit. Parmi ce groupe
premier du rythme de l’art et de la vie peut de jeunes lycéens, il y ’avait René Dupestre,
s’appeler le principe de la concordance Jacques Alexis Girard Boncourt et moimême. Jacques Alexis a été emporté par la
universelle du rythme.
folie meurtrière des Duvalier et nous avions
Puisque vous êtes en plein dans l’écologie, à cet époque fondé un journal lycéen appelé
comment appréciez vous ce qui se passe la Ruche et dans lequel nous exprimions
notre vision du monde. Et c’était tout de suite
au Japon ?
Vous liez ce qui est en train de se passer après la grande guerre. Haïti ne connaissais
au Japon avec l’écologie. Il faudrait que vous ni partie politique, ni syndicat, ni liberté de la
m’expliquiez aussi pourquoi il y’a un rapport presse ; Il y’avait un journal du pouvoir et on
entre les catastrophes naturelles et l’écologie.A ne se souciait pas du tout des droits humains.
la lumière de ce que je viens de vous expliquer, C’était l’homme armé qui avait le haut du
je pourrais aussi ajouter que la concordance pavé et nous avions suscité un intérêt parmi
universel des rythmes est un phénomène les jeunes qui se sont soulevés contre le
immanent de l’existence et qui concerne
tout l’environnement humain et matériel.
C’est un dysfonctionnement de la terre qui a
provoqué ce tremblement de terre suivi d’un
Sounami. Il y’a un dysfonctionnement. D’où
vient ce dysfonctionnement ? L’être humain
est pour beaucoup de ce qui a provoqué ce
dysfonctionnement. On a toujours dit que
tous ces phénomènes qui se passent au
Bengladesh au Japon en Haïti ou ailleurs
viennent du fait que l’atmosphère qui enrobe
la terre est atteinte par un dysfonctionnement
22
système.
Justement et si nous parlions d’Haïti?
Haïti a un nouveau président et c’est un
artiste, un chanteur. Que vous inspire ce
choix?
Eh bien ça soulève beaucoup de débats.
C’est vrai que Michel Martely n’est pas un
intellectuel, je veux dire un «Sorbonnard».
Ce n’est pas un homme qui a fait des
études politiques. Il a été choisit pour être
le président. Beaucoup de gens pensent
que c’est une calamité que les hommes qui
ont établit l’ordre ancien ne soient pas au
pouvoir. Je trouve tout à fait raisonnable
que le peuple haïtien se soit débarrassé de
cet ordre ancien qui ne s’est pas du tout
préoccupé de ses aspirations à une vie
meilleure. On n'a pas besoin d’être grand
clerc pour diriger un pays. On a besoin d’un
cœur qui bat en concordance avec tous
les autres rythmes de la vie biologique et
sociale pour bâtir un pays. Nous allons voir
ce que ça représente. Un homme qui s’éprit
de passion pour l’expression artistique : le
chant et la musique ne peut être un facteur
de trouble. Il peut s’entourer d’intellectuels.
C’est un homme dont le cœur bat au rythme
de l’univers.
bien. Ça participe dans l’esprit très généreux du
président Wade. Mais je parlais d’Haïti comme
étant une population qui a fondée une idée, une
manière, un peuple qui a construit le pays dans
le sang. Nous avons construit quelque chose de
très originale. J’aime la terre d’Haïti. C’était une
bonne initiative et très généreuse du président
Wade.
Mangez –vous sénégalais ?
Dans le passée je le faisais. Mais comme je
suis un adepte du yoga aussi j’ai tendance à
devenir végétarien. Donc je ne mange pas de
chair, aucune viande, même du poulet. Mais
par contre, je mange du poisson, des fruits de
mer, des légumes et beaucoup de fruits
Vous avez des enfants ?
Oui ma fille ainée s’appelle Rachel. Elle dirige
une compagnie de danse Dambala. Vous
pouvez voir cela dans le site web. La plus jeune
est institutrice et enseigne à Dakar. J’ai aussi
une fille qui est à Washington et qui travaille làbas.
Est-ce que vos enfants s’intéressent à ce
que vous faites ?
Ah oui ! Surtout celle qui pratique la danse. Elle
s’apprête d’ailleurs à produire un spectacle de
danse dans quelques jours.
Quand est ce que vous avez été en Haïti
Merci et à bientôt
pour la dernière fois ?
Il y a à peu près six ans. J’y suis allée à C’est moi qui vous remercie
l’époque où Renée Prévale faisait sa
Entretien réalisé par
campagne pour un deuxième mandat. Je ne
Cheikh Thomas Faye
suis pas parti à Haïti après le tremblement
et Daour Wade
de terre. Je suis triste de voir que tous les
Yëgòo ACI 2011.
endroits que j’ai connus et visités quand
j’étais enfant soient détruits. C’est quelque
chose de très douloureux.
Avez–vous des contacts avec les
étudiants haïtiens qui résident actuellement au Sénégal ?
La première fois c’était quand ils sont
arrivés ici à Dakar au Méridien Président. La
deuxième fois c’est lors de la commémoration
des 72 heures du Dialao. Ils sont venus ici et
nous avons beaucoup échangé. C’était très
23
Les Mangroves de Sokone
Sokone est située dans la région de Fatick,
à l’ouest du Sénégal. Cette zone est en
vérité l’un des plus beaux endroits du
Sénégal.
La visite à Sokone fut l’une des randonnées
les plus enrichissantes de notre programme.
Le Centre Baobab a organisé une visite
au campement de Fadidi Niombato. Les
gens étaient accueillants et très gentils.
Presque à l’instant de notre arrivée, nous
nous sommes sentis chez nous dans cet
espace avec ses magnifiques bungalows
qui surplombent le Delta du fleuve Saloum.
Au cours de notre première nuit, nous
étions invités à une soirée pendant laquelle
les villageois nous ont reçus dans la pure
tradition Sénégalaise. Nous avons assisté
aux chants, danses et séance de lutte. Des
habitants des villages environnants sont
venus et se sont défoulés pendant la séance
de lutte qui devint incontrôlable avant de
se transformer en une simple séance de
danse. Personne n’a hésité à esquisser un
pas de danse et tous ont insisté pour nous
faire danser. Je ne crois pas avoir autant rit
de ma vie en essayant de danser le mbalax,
une danse Sénégalaise qui consiste à faire
des mouvements au rythme du tam-tam.
Ce n’est vraiment pas une activité pour les
timides !
La matinée suivante, le samedi, après un
excellent petit déjeuner nous avons quitté
le campement pour une journée bien
remplie de découvertes : nous avons visité
une miellerie où nous avons gouté au miel
de la mangrove. Peu de choses en ce
traduit par GE et CTF
monde sont aussi succulentes que la saveur de
ce miel de mangroves ! Pour sûr, si Sokone
est célèbre c’est en partie à cause de ces
forêts de mangroves qui sont si magnifiques.
Nous fîmes une petite promenade pieds nus à
travers la boue mouvante de la mangrove pour
voir les ruches d’abeilles que les populations
y possédent. Nous pataugeâmes encore dans
l’eau en cette matinée ensoleillée en compagnie
d’adorables petites nuées de crabes colorés.
Certains étaient pourpres, d’autres rouges et
blancs…
Ensuite nous partîmes à un endroit d’où
nous embarquâmes dans une pirogue qui
nous conduisit à une petite plage située à un
kilomètre d’un village appelé Bambou. Bambou
est une réserve, une zone interdite aux activités
agricoles ou à la pêche ou à toute cueillette des
produits de la nature.
Nous avons passé l’après midi étendus à
l’ombre de la mangrove et sommes partis en
kayak en ramant le long du fleuve vers un
lagon qui est une réserve fluviale de manatée
et autres formes de vie aquatique de Sokone.
Bien sûr, Il y avait autant de crabes que nous
avions vu dans la matinée : des centaines de
crabes dont nous pouvions entendre le bruit
des sifflements lorsqu’ ils s’éloignaient au fur et
à mesure que nous les approchions. Quand
enfin nous sommes retournés à la pirogue pour
rentrer il y avait un début de coucher de soleil
si splendide que les couleurs m’ont coupé le
souffle ! Je n’oublierai jamais ce coucher de
soleil. C’était la fin magnifique d’une journée
extraordinaire.
24
The Mangroves of Sokone
Sokone iis located in the region of Fatick in
Western Senegal. This area is truly one of the
most beautiful places in Senegal, and was
easily one of the most enjoyable experiences
of our entire program. ACI arranged for us to
visit the Fadidi Niombato campement. Fadidi
Niombato was so warm and welcoming, from
the second we arrived we felt at home in the
little garden of bungalows overlooking the
river delta. Our first evening there we were
invited to a neighborhood soirée, where all
of the local residents welcomed us in true
Senegalese fashion: wrestling, dancing and
drumming. Everyone in the neighborhood
showed up, and the crowd went wild as the
wrestling match turned into a dance party. No
one was afraid to bust a move, and of course
everyone insisted that we couldn’t end the
night without trying a little dancing ourselves.
I don’t think I’ve ever laughed so hard, trying to
imitate Mbalax (a form of Senegalese dance)
is definitely not for the faint of heart.
The next morning, Saturday, we had a lovely
breakfast, and we were off for the day! We
visited a honey distillery, where we tasted
mangrove honey. Few things in this world
are as succulent as mangrove honey! And
Sokone is known for its mangrove forests,
which are just gorgeous. We then went on a
little barefoot walk through the mud into the
mangrove grove to see the beehive boxes
they kept in there. We found ourselves wading
through ankle deep creeks in the morning
sun. All the while, we were accompanied by
these adorable little colorful crabs that were
purple and red and white.
After that we went to a dock and got on a boat
that took us to a beach that was a mile or so
walk from a village called Bambou. Bambou
is a preserve, where there is no fishing
or farming or nature-reaping of any kind
permitted. We spent the afternoon lounging
in the shade of the mangrove trees and then
went kayaking down the river to a lagoon
that is part of Sokone’s manatee and aqua
life reserve. And there they were, again, so
many crabs! Literally herds of hundreds of
crabs skittered away from us wherever we
walked. There were so many of them that
there was a sort of rushing clicking sound
from their collective skittering. When we finally
got back on the boat to head back, there was
a brilliant sunset starting. The colors were
breath taking. I will never forget that sunset;
it was the most beautiful ending to the most
extraordinary day.
By Christine Levis, Kalamazoo College, Sept
2010
25
COMBAT TYSON Vs BALLA GAYE2
L’arène de lutte avec frappe a connu son
moment le plus palpitant de l’année avec
la rencontre qui a opposé Tyson de l’écurie
Boul Falé à Balla Gaye2 de l’écurie du
même nom coaché par son homonyme
qui fut aussi un grand lutteur. Tout semble
opposer les deux lutteurs : l’âge, la taille,
le poids, le palmarès, le style et leur région
d’origine. Balla Gaye2 a 24 ans, mesure
1,86m, pèse 133kg, originaire de la région
de Sédhiou (Casamance) il est le fils de
Double Less, un ancien champion de lutte.
Il compte 18 victoires et 2 défaites (face à
Eumeu Sène et à Issa Pouye) et n’a pas
sa langue dans la poche. Tyson, chef de
file de l’écurie Boul Falé, a 39 ans, mesure
1,97m, pèse 130kg, et est originaire de la
région de Kaolack. Il compte 11 victoires et 5
défaites. Suite à sa défaite contestée face
à Bombardier, il revient à la lutte après une
pause de 4 ans. Tyson qui tire son nom du
boxeur Mike Tyson, arbore une tenue aux
couleurs du drapeau Américain pour entrer
dans l’arène. Contrairement à Balla Gaye,
il a presque toujours un calme olympien.
Pour les besoins de ce grand combat,
Balla Gaye, la coiffure à la Mohican, s’est
vêtu d’un Tshirt portant trois lauriers aux
couleurs nationales du Sénégal avec les
inscriptions : « J’aime mon pays » Chacun
des lutteurs comptent de nombreux Fan clubs
à travers le pays. Le dimanche 31 juillet, le
face à face entre les deux mastodontes a
duré moins d’une minute à la faveur de Balla
Gaye2 qui n’a laissé aucune chance à Tyson.
Il l’a étreint un moment après lui avoir fait
mordre la poussière, question de le consoler.
Maintenant il pense à l’avenir : certainement
affronter, “l’empereur des arènes” Yékini qui
n’a jamais perdu un combat.
26
WRESTLING : TYSON VERSUS BALLA GAYE2
Dakar’s main wrestling arena experienced its
most palpitating moment of the year in a match
between Tyson from the Boul Falé gyms and
Balla Gaye2 from the gym that carries his name.
He was coached by his namesake Balla Gaye
who was himeself a great wrestler.
All the statistics seemed to pit the two wrestlers
against each other : age, height, weight, record
of wins and losses, style and regions of origin.
Balla Gaye2 is 24 years old ; at 1m86 he weighs
133 kg. He comes from the Region of Sedhiou
and is the son of Double Less, a former wrestling
champion. During his career, Balla Gaye2 has
chalked up 18 victories and only 2 defeats (in
matches with Emeu Sène and Issa Pouye) and
is known as a loud mouth.
Tyson, the main wrestler for the Boul Falé gym
is now 39 years old, stands 1 meter 97 in height
and weighs 130 kg. He comes from the Region of
Kaolack. During his career he has accumulated
11 victories and 5 defeats. His return to the arena
takes place after a four year absence following
his his much-contested defeat by Bombardier.
When he enters the ring, Tyson, who is named
after the American boxer Mike Tyson, wears an
outfit based on the colors of the American flag.
In contrast to Balla Gaye2, he is always calm
and serene.
For this combat, Balla Gaye arrived with a
Mohican haircut and a T-shirt with three laurels
in the colors of Senegal reading « I love my
country.» Each of these wrestlers has many fan
clubs across the country. On Sunday,
July 31, the confrontation between these
two mastodons lasted less than a minute
when Balla Gaye2 left Tyson no opening
whatsoever to win. A minute after forcing
Tyson to bite the dust, Balla hugged the
fallen champion to console him. Now
Balla’s thoughts have turned to the future
which will certainly involve confroning the
current emperor of the wrestling arena,
Yekini, who has never lost a match.
27
LE RÊVE DE ZATOR
L’HISTOIRE DU RÊVE DE ZATOR
Le rêve de Zator est un projet que poursuit
ACI à la suite de la disparition brutale de cet
instructeur de langue chevronné en mars
2010. Il a toujours œuvré pour le renforcement
et l’amélioration des programmes de français
et de langues nationales ainsi que de nos
orientations culturelles. Très engagé dans
une des missions de ACI, celle de promouvoir
la compréhension interculturelle, Zator rêvait
toujours de l’expansion de notre structure en
matériel et équipements afin de devenir un
centre international leader dans l’éducation
internationale.
A cet effet, suite à son décès, une levée de
fond a été entamée auprès de nos anciens
étudiants et partenaires pour faire de son
rêve une réalité. La campagne a permis de
mobiliser à nos jours plus de $7500.
Grâce à cette somme, ACI a acquis
des documents pédagogiques et a mis
en place une bibliothèque wolof avec
l’achat d’ouvrages et l’embauche d’une
documentaliste stagiaire. Ces ouvrages
seront disponibles pour les instructeurs de
langues, les étudiants de la langue wolof et
le personnel. Un système est mis en place
pour la gestion des prêts. Ce travail de
création de bibliothèques de langues va se
poursuivre en étendant l’activité aux autres
langues nationales du Sénégal enseignées
à ACI.
Toutes nos pensées vont à notre collègue
Mamadou Diama Tounkara dit Zator qui
serait extrêmement flatté de voir que son
œuvre se poursuivra pour les temps à venir
et qu’il peut dormir du sommeil du juste.
Zator et moi avions l’habitude de nous asseoir
pour parler de nos rêves concernant ACI, sa
seconde famille. En sa qualité d’instructeur
émérite de wolof et français, Zator avait
beaucoup d’idées pour la réussite de notre
programme de langues, pour le renforcement
du programme, et pour tailler une place de
choix au programme dans un contexte de
compétition féroce.
• Il a toujours pensé qu’il était important
de créer des opportunités de formation
continue pour notre corps enseignant
pour maintenir son enthousiasme et sa
créativité ;
• il a toujours voulu stabiliser la situation
des instructeurs en leur assurant des
subventions en période creuse ;
• Il disait souvent qu’il nous fallait aussi
recruter et former une nouvelle génération
d’instructeurs pour assurer l’avenir du
programme ;
• Il voulait que l’on travaille sur la mise
à jour de notre matériel de français et de
wolof ;
• Il sentait qu’il nous fallait expérimenter
diverses manières d’intégrer les nouvelles
technologies dans notre enseignement,
• Il souhaitait vivement que nous mettions
en place un fonds pour aider les jeunes
étudiants indépendants aux moyens limités
afin de leur permettre de poursuivre le plus
longtemps possible leurs études.
Cependant, la situation économique qui a
prévalu ces dernières années n’a pas permis
de réaliser des surplus pour mettre en œuvre
ces brillantes idées.
Zator est parti brutalement en cette matinée
du dimanche 14 mars 2010, et nous pleurons
encore cet homme si gentil, si attentionné, et
si amusant. Malgré la tristesse ambiante, on
ne peut penser à Zator sans sourire. Pendant
ses quarante années d’enseignement, il
a posé son empreinte sur des centaines,
voire des milliers d’étudiants. Comme une
ancienne de ACI l’a si bien dit: «Quel héritage
28
que d’avoir influencé autant de vies et d’avoir élargi autant d’horizons!»
En hommage à la vie et à l’œuvre de Zator, la salle de classe où il a souvent enseigné porte
aujourd’hui son nom. Sa photo, son album et le recueil de témoignages à son égard y resteront
pour que les générations futures puissent le connaître. Une cérémonie de souvenir le 30 avril
2010 a célébré la vie de notre ami. Aussi, avec l’accord de sa famille, nous lançons dès à
présent un appel qui sera renouvelé à la date du 15 mars de chaque année pour se souvenir
de lui et accompagner ACI dans la réalisation de son rêve. Aidez-nous à faire du rêve de Zator
une réalité.
Au Sénégal, vous voudrez bien remplir et imprimer le formulaire en pièce jointe et le déposer
avec votre contribution en espèces ou chèque à l’ordre de Africa Consultants International
au Centre Baobab, 509 SICAP Baobab où l’envoyer à ACI, BP 5270, Dakar-Fann, Senegal.
Vous pouvez aussi envoyer vos contributions à ACI par Carte de Crédit grâce au PayPal en
vous connectant à notre site Web : www.acibaobab.org
Aux USA, envoyez le chèque à notre représentante :
Leita Kaldi Davis
181 Pinehurst Drive
Bradenton FL 34210
Veuillez préciser sur votre chèque ou bordereau d’envoi Pay Pal que votre contribution est
pour le «Rêve de Zator»
ACI est une organisation à but non-lucratif de type 501(c) (3). Aux USA, votre don est déductible
de vos impôts, comme prévu par le règlement du Service des Revenus Internes
(Internal Revenue Service). (Tax ID # 030341924 Africa Consultants International (ACI)
Formulaire de Don
Oui!
Je veux contribuer pour que le «Rêve de Zator» devienne réalité
Nom: ___________________________________________
Adresse: ___________________________________________________________
Ville: ________________________________________
Etat/Province: ______________________
Code Postal: ___________________ Pays: ______________________
Téléphone: ________________ Courriel: ____________________
Ci-jont, ma contribution de:
$1000 ____$500 ____$250 ____$100 ____$50 ____$35 ____
Autre $_________
Veillez confirmer la réception de ce don auprès de:
___________________________________________________________
(Courriel ou adresse postale)
29
ZATOR’S DREAM
“Zator’s dream” is a project that ACI pursued
after the sudden death of this and dearly love
language instructor in March 2010. During his
career, he worked tirelessly to improve and
strengthen French programs and national
language programs and cultural orientations
at our Baobab Center. Very committed
to our mission to promote intercultural
understanding, Zator‘s dream was always
to expand our structure in materials and
equipment to become a leading center in
international education. Following his death,
a fundraising campaign was initiated by
our alumni and partners to make his dream
come true. The campaign has so far helped
to mobilize more than $7500. With this sum,
ACI has acquired educational documents
and has created a Wolof language library
with the purchase of books and the hiring of
a librarian to manage the collection.
These books are available for language
instructors, Wolof language students and
staff. The work of creating libraries will
continue by extending the activity to other
national languages of Senegal taught at ACI.
All of our thoughts are with Mamadou Diama
Tounkara, nicknamed Zator, who can rest in
peace and would be very pleased to see that
his life’s work will continue for some time to
come.
many ideas for the success of our language
program, namely to strengthen the program
and to carve out a place for it in a context
of fierce competition. He always thought
that it was important to create opportunities
for continuing education for our faculty to
maintain their enthusiasm and creativity. He
always wanted to stabilize the situation of
the instructors by providing grants in hard
times when classes were few. He often said
that we should also recruit and train a new
generation of instructors to ensure the future
of the program. He wanted us to update our
French and Wolof teaching materials. He felt
that the task of creating Wolof library could
also be extended to other national languages
such as Pulaar, Seereer etc.
Zator felt that we had to try out various ways to
integrate new technologies into our teaching.
He strongly wished that we put in place a
fund to help young independent students with
limited means to enable them to continue
their studies as long as possible. However,
the economical situation that has prevailed
in recent years did not allow us to implement
these brilliant ideas. Zator suddenly passed
away on the morning of Sunday, March
14, 2010, and we still mourn this sweet,
thoughtful and fun loving man. Despite the
ambient sadness, one cannot think of Zator
without smiling. During his forty years of
teaching, he marked the lives of hundreds
or even thousands of students. As a former
member of ACI so well said: «His legacy has
influenced so many lives and has expanded
so many horizons!”
In tribute to the life and work of Zator, the
classroom where he often taught today bears
his name. His picture, his album and the
collection of testimonies about him will remain
there so that future generations will get to
know him. A ceremony of remembrance was
celebrated in April 30, 2010. Also, with the
agreement of his family, we are now launching
THE STORY OF ZATOR’S DREAM
an appeal which will be renewed on March 15
Zator and I used to sit down to talk about of each year to accompany ACI in his dream.
our dreams for ACI, his second family. As a Please, help us make Zator’s Dream come
Senior Wolof and French instructor, Zator had true.
30
In Senegal, you can kindly complete and print the attached form and file it with your donation in
cash or check to the order of Africa Consultants International at the Baobab Center, 509 SICAP
Baobab or send it to ACI, BP 5270, Dakar/Fann, Senegal. You can also send your donation to
ACI by credit card through the PayPal by connecting to our Web site: www.acibaobab.org. In
the US, please send the check to our representative:
Leita Kaldi Davis
181 Pinehurst Drive
Bradenton FL 34210
Please specify on your check or pay pal sending slip that your contribution is for the «Zator’s
dream.» ACI is a non-profit organization of type 501 (c) (3). In the USA, your donation is
tax deductible, as provided for by the resolution of the Internal Revenue Service. (Tax ID #
030341924 Africa Consultants International (ACI)
Donation form
Yes!
I want to donate to make the «Zator’s Dream» come true
Name: ___________________________________________
Address: ___________________________________________________________
City: ________________________________________
State/Province: ______________________
Post Code: ___________________ Country: ______________________
Phone: ________________ E-mail: ____________________
Attached is my donation of:
$1000 ____$500 ____$250 ____$100 ____$50 ____$35 ____
Other $_________
Please confirm receipt of this donation:
___________________________________________________________
(Email or postal address)
31
A Word About the Experience Senegal Program©
Program Director Al Hassane Diahaté
Since it opened its doors in 1983, ACI has
been working in the field of International
Education: teaching languages and
providing cultural orientation for foreigners
coming to visit or work in Senegal or, in
certain cases, for those relocating here.
With the increase in requests for our
services from individuals and groups,
needs have become more sophisticated
and varied, which has led us to :
 Develop special courses to allow
foreign students to earn credits from their
universities
 Strengthen and in some cases create
partnerships with institutions, NGOs and
associations with expertise in the areas of
interest to our participants

Organize visits to sites and exploratory trips throughout Senegal and the
Gambia

Organize internships and exchange visits for our students with institutions,
NGOs and associations

Set up a system of Senegalese family homestays in Dakar and other locations
in Senegal
The main objective is to allow these foreigners to get to know themselves and Senegal
better, to integrate the community here and be able to communicate more effectively
with their counterparts and with their Senegalese « families » and friends. Over the
years, this has allowed us to participate in the emergence of students, researchers
and professionals well placed to influence decision makers in the development of
policies that respect the customs and practices of Senegal and Africa in general and
are therefore more participatory and effective.
This is why we offer the Experience Senegal Program© to students and professionals
from the four corners of the world (even Papua New Guinea !) to come learn about
local realities with us here in Senegal.
32
The Experience Senegal Program© at
ACI’s Baobab Center in Dakar
What is The Experience Senegal Program© ?
It’s a new concept developed by ACI’s Baobab Center that uses the entire country as a
classroom.
Why sign up for The Experience Senegal Program© at the Baobab Center?
Because ACI’s Baobab Center has been organizing effective language instruction, and
innovative Senegalese cross cultural experiences for more than 25 years. ACI’s Baobab
Center has long experience and a strong network of reliable partners and resources with
expertise in many areas.
What do you gain from The Experience Senegal Program©?
The program helps newcomers strengthen their language skills and cross-cultural competency
and deepen their understanding of Senegal and of themselves.
Who can enroll in The Experience Senegal Program©?
You can sign up online at our Website: www.baobabcenter.org, as independent learners
for individual language courses, excursions and cross-cultural orientations or for an
entire Experience Senegal Program© through your university or high school study abroad
program.
Where does The Experience Senegal Program© take place?
At ACI’s Baobab Center in Dakar which offers customized programs – for universities and
individuals – and throughout the country.
It’s undoubtedly the best place to enter Senegal, meet its people, experience its culture, visit
its land and learn French, Wolof or other local languages of interest to you.
For more information please contact visit www.baobabcenter.org
33
Un mot sur le Programme « Experience Senegal© »
Al Hassane Diahaté
Directeur Adjoint Chargé de Programme
Depuis ses débuts en 1983, ACI travaille dans le domaine de l’éducation internationale
: l’enseignement des langues et la formation
culturelle d’étrangers venus visiter le Sénégal
ou y travailler et dans certains cas, s’y installer.
Avec l’accroissement du nombre d’indépendants
et de groupe d’étudiants faisant appel à nos
services, les besoins sont devenus plus
sophistiqués et plus variés, ce qui nous a amenés
à:

développer des cours spéciaux pour
permettre aux étudiants étrangers d’avoir les
unités de valeurs (crédits) requises par leurs
universités d’origine

renforcer, et parfois créer des rapports
de partenariat avec des Institutions, ONGs, et
Associations travaillant dans des domaines
d’expertise qui intéressent nos clients

organiser des visites de sites et des voyages d’exploration à travers le Sénégal et la
Gambie

organiser pour nos étudiants des séjours auprès des Institutions, ONG, et Associations
pour des stages ou des visites d’échanges

mettre en place un système de séjour en famille Sénégalaise (home stay) à Dakar et
dans d’autres localités du Sénégal.
L’objectif principal étant de permettre à ces étrangers de mieux connaître le Sénégal et de
mieux se connaître, de s’intégrer dans la communauté et de pouvoir communiquer de manière
plus efficace avec leurs homologues, leurs parents ou amis Sénégalais. Ainsi, nous avons
pu, au fil des ans, participer à l’émergence d’étudiants, de chercheurs et de professionnels
capables d’influencer les décideurs pour la mise en place de politiques respectueuses des us
et coutumes des Sénégalais, et de manière plus générale, des Africains, et par conséquent
plus participatives et plus efficaces.
C’est pourquoi, nous offrons le programme Experience Senegal© aux étudiants et
professionnels venant de tous les coins du monde (même la Papouasie Nouvelle-Guinée!)
pour vivre le Sénégal avec nous.
34
Le Programme Expérience Sénégal ©
du Centre Baobab de ACI à Dakar
C’est un nouveau concept développé par le Centre Baobab de ACI qui propose d’expérimenter
l’ensemble du pays comme une salle de classe.
Pourquoi s’inscrire au Programme Expérience Sénégal © du Centre Baobab ?
Parce que le Centre Baobab de ACI organise un enseignement de la langue efficace et
des expériences culturelles innovantes depuis plus de 25 ans. Le Centre Baobab de ACI a
une longue expérience, un solide réseau de partenaires fiables, des personnes ressources
dotées d’une grande expertise dans de nombreux domaines.
Que gagnez-vous en choisissant le Programme Expérience Sénégal © du Centre
Baobab de ACI?
Le programme aide les nouveaux apprenants à développer/renforcer leurs compétences en
langue et culture, tout en approfondissant leur compréhension du Sénégal.
Qui peut s’inscrire au Programme Experience Senegal©?
Inscrivez-vous en ligne à notre site Web : www.baobabcenter.org, comme étudiants
indépendants pour les cours individuels de langue, aux excursions et sessions d’orientations
culturelles ou par l’intermédiaire du programme Etudes à l’étranger de votre université ou
lycée.
Où se déroule le Programme Experience Senegal©?
Au Centre Baobab de ACI à Dakar et à travers le pays avec des programmes personnalisés
– pour les universités et les individuels. C’est sans aucun doute le meilleur endroit pour
entrer en contact avec le Sénégal, rencontrer ses populations, expérimenter sa culture,
voyager à travers le pays et apprendre le français, le Wolof ou toute autre langue locale
présentant un intérêt pour vous.
Pour plus d’informations veuillez visiter notre site web : www.baobabcenter.org
35
ACI’s Center for Resources and
Information (CRI)
Reference Documents and Educational Videos and DVDs
the ACI’s Baobab Center in Dakar
Information Design, Production and
Distribution
One of ACI’s goals is to improve access to
information, skills and technology related
to development and health issues. ACI
promotes the wider circulation of information
through:
•
Assistance in creating and managing
documentation and resource centers
•
Design, production, dubbing and
distribution of films in French, English and
national languages
•
Design, production and distribution of
documents and IEC (Information, Education
and Communication) materials
•
Broad distribution and sale of
subsidized learning materials
•
Design of resource documents (e.g.
Directories of organizations working in the
response to HIV, in Adolescent Reproductive
Health, etc.)
•
Strengthening documentation systems
and information exchange
•
Transforming the results of research
into user-friendly documents
•
Development and management of
e-fora for electronic information sharing and
discussion
ACI Information and Resource Center
Created in 1993, ACI’s Information and
Resource Center houses a rich and varied
collection of print and audio-visual materials
on HIV/AIDS, reproductive health and other
development-related subjects. The Center
includes a lending library with over 250 video
and audio cassettes, CDs and DVDs. Films
and documents are available in French,
English, Wolof and other national languages.
The Center is a founding member of the
Senegalese and Pan African Network of HIV
and AIDS Documentation Centers.
Working independently or in collaboration with
other partners, ACI has produced and widely
disseminated many user-friendly, healthrelated documents, which translate the results
of studies or social science research into
easily accessible formats that can be used by
decision-makers and communities to shape
their programs, policies and activities. ACI is
a major West African distributor for films on
HIV/AIDS and reproductive health.
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Centre de Ressources et d’Information
de ACI (CRI)
Documents de Référence, Vidéos et DvD éducatives
Système de Production et de Distribution
d’Information
L’un des objectifs de ACI est d’améliorer
l’accès à l’information, aux compétences
et aux technologies liées aux questions de
développement et de santé. ACI favorise
une circulation plus large de l’information à
travers :
•
L’assistance, la création et la gestion de
centres de documentation et de ressources
•
La conception, la production et la
distribution de documents en IEC(Information,
Education et Communication)
•
La promotion la production, le doublage
et la distribution de films en langues française,
anglaise et nationale
•
L’élargissement
du
réseau
de
distribution et de vente de matériel
d’apprentissage subventionnés
•
La
promotion
des
documents
ressources ( répertoires d’organismes
travaillant dans la réponse au VIH et en santé
de la reproduction des adolescents, etc.)
•
Le renforcement des systèmes de
documentation et l’échange d’information
•
La transformation des résultats de
la recherche en documents accessibles à
tous
•
Le développement et la gestion de
e-forums de discussion pour un partage de
l’information électronique
Créé en 1993, le Centre de Ressources et
d’Information de ACI (CRI) dispose d’une
collection riche et variée de documents
imprimés et audiovisuels sur le VIH/sida, la
santé de la reproduction et d’autres sujets liés
au développement.
Le Centre dispose en plus d’une bibliothèque
de prêt avec plus de 250 cassettes audio et
vidéos, CD et DVD. Les films et les documents
sont disponibles en français, anglais, Wolof
et autres langues nationales. Le Centre est
membre fondateur du Réseau des Centres
de Documentation sénégalais et Panafricain
de lutte contre le VIH/SIDA.
Travaillant de façon indépendante ou en
collaboration avec d’autres partenaires,
ACI produit et diffuse largement plusieurs
documents accessibles, liés à la santé,
qui traduisent les résultats d’études ou de
recherche en sciences sociales dans des
formats faciles à utiliser par les décideurs et les
collectivités pour façonner leurs programmes,
leurs politiques et leurs activités. ACI est un
important distributeur de films sur le VIH/sida
et la santé de la reproduction en Afrique de
l’ouest.
Pour plus d’informations veuillez
visiter notre site web : www.acibaobab.org
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ACI’s Mission
To promote cross-cultural understanding
social justice and the health and
well-being of Africa’s people
through effective communication and
transformational training.
Mission de ACI
Promouvoir la compréhension interculturelle,
la justice sociale, la santé et
le bien-être des peuples africains
à travers une communication efficace et
la formation transformationnelle.
The Baobab Center
Africa Consultants International
482 et 509, Sicap Baobab
BP 5270
Dakar-Fann, Senegal
Tél. 221 33 825 36 37/
221 33 824 83 38
Fax. 221 33 824 07 41
Email : [email protected]
www.acibaobab.org
www.baobabcenter.org