Au-delà de la culture: sagesses et pratiques 28 juin mt 11 h 30

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Au-delà de la culture: sagesses et pratiques 28 juin mt 11 h 30
Au-delà de la culture: sagesses et pratiques
28 juin mt 11 h 30 -13 h - TR28A1
L'interculturalité : leurres,
malentendus et perspectives
L'imaginaire, la nature et le
chamanisme dans le p'ansori
Jean-Marie Pradier
Maison des Sciences de l'HommeParis Nord, Paris, France
Yumi Han
[email protected]
Les missions étrangères de Paris
en Corée: regards croisés
EHESS, Paris, France
[email protected]
La réception des cérémonies
chamaniques en France - et
l'actualité du chamanisme en Corée
du sud
Hyun Ju Lee
Maison des Sciences de l'Homme- Hervé Péjaudier
Paris
Nord,
Paris,
France EHESS, Paris, France
[email protected]
Présidence
Sophie-Hélène Trigeaud
ISPC – Paris France
[email protected]
[email protected]
Nom : PRADIER
Prénom : Jean-Marie
Titre de la communication :
L’interculturalité : leurres, malentendus et perspectives
Critical anthropology perspective on interculturality. Toward a new approach to
interreligious dialogue.
Biographie :
Professeur émérite de l’université Paris 8 dont il a co-dirigé le Département
Théâtre Jean-Marie Pradier est docteur en psychologie (1969) et docteur d’Etat ès
Lettres (1980). Après des recherches dans le Kurdistan d'Irak, nommé à
l’université d’Istanbul, congédié par les autorités turques en raison de ses travaux
antérieurs, il a été en poste en Uruguay puis affecté à l’université de Rabat.
Membre de l’International School of Theatre Anthropology (ISTA) J.-M. Pradier
a été à l’initiative de la fondation de l’ethnoscénologie (1995). Membre de la
Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord, il poursuit ses recherches sur les
incarnations de l’imaginaire.
Emeritus Professor, Jean-Marie Pradier holds a university Doctorate in
Psychology (1969) and a State Doctorate specializing in biological aspects of the
body in performance (1980). He conducted fieldwork in Iraqi Kurdistan and
Uruguay and taught at Istanbul and Rabat Universities before joining the faculty
of the Drama Department at the University of Paris 8 where he founded a research
group on ethnoscenology (1995) dedicated to the study of organized human
performing behaviours including rituals. A member of the Maison des Sciences
de l’Homme Paris Nord, he continues his research in the interdisciplinary study
of embodiments of the imaginary.
Argumentaire :
Dans la perspective retenue, les croyances se définissent pour les individus
et les communautés moins par rapport à une doxa, qu'à un habitus spirituel,
éthique et esthétique où se retrouvent les constituants de l'expérience sensible.
Institutionnalisées les croyances composent des synesthétiques (sun – esthétique)
qui peuvent s’avérer aussi contraignantes et oppressives sinon plus que les
doctrine souvent peu ou mal connues et comprises des croyants.
Sinologues et chercheurs en études religieuses au Japon (Tetsuo
Yamaori, Isomae Jun'ichi, Susumu Shimazono,) – ont avancé la notion
d’orthopraxie. Le croire est dans l’être et l’agir. La correction de la pratique fait
sens plus que la déclaration d’un Credo.
La définition de l’ethnoscénologie comme l’étude interdisciplinaire des
incarnations de l’imaginaire met l’accent sur la corporéité des actions qui
constituent l’objet de la recherche, sans pour autant revenir à une conception
dualiste de l’humain. La pratique ne constitue-t-elle pas en elle-même une forme
de croyance sans doctrine, le discours doctrinal étant second par rapport à
l’expérience sensible comme le suggèrent les travaux de l'école japonaise d'études
religieuses (Isomae Jun'ichi, Yuasa Yasuo ), peu embarrassée par le modèle
occidental de la "religion" (Daniel Dubuisson)? Comment les croyances incarnées
peuvent-elles dialoguer ?
Within the chosen perspective beliefs are defined both for individuals and
communities, less in relation to a doxa than to a spiritual, ethical and aesthetic
habitus where the constituents of sensory experience meet. Once institutionalised,
beliefs make up codified synaesthetics which are as oppressive, if not more so, as
doctrines that are often only approximately known and understood.
Sinologists and Religious Studies researchers in Japan (Tetsuo Yamaori, Isomae
Jun’ichi and Susumu Shimazono) – have put forward the notion of orthopraxis.
Believing is a matter of being and doing. Correct practice is what is meaningful,
more than declaring a creed. The definition of ethnoscenology as the
‘interdisciplinary study of embodiments of the imaginary’ puts the accent on the
embodiment of actions which are the object of research, without however
reverting to a dualist conception of humanity. Doesn’t practice in itself constitute
a form of belief without doctrine? – doctrinal discourse being secondary in
relation to sensory experience, as suggested by the work of the Japanese religious
studies school (Isomae Jun’ichi and Yuasa Yasuo), far from the western model of
‘religion’ (Daniel Dubuisson). How embodied beliefs are able to dialog ?
Nom : LEE
Prénom : Hyun joo
Titre de la communication :
Missions françaises de Corée entre enseignement et acculturation
French Catholic Missionaries in Korea : between teaching
and acculturation process
Biographie :
Titulaire d’un Master de l’université Sang-Myeong (Corée du Sud), LEE Hyeonju
a poursuivi ses études en France aux universités de Paris III (2008), et de Paris 8
où elle a soutenu un doctorat en ethnoscénologie (2014). Metteure en scène et
actrice elle a intégré le Centre Dramatique National de Lorient pendant trois ans.
Sa recherche qui s’inscrit dans les perspectives de l’anthropologie croisée a pour
objet l’influence de la culture nationale des missionnaires catholiques français
dans leurs activités d’enseignement en Corée. Hyun joo a présenté ses travaux
académiques et artistiques dans plusieurs colloques et manifestations, notamment
une création au festival d’Avignon (2015-2016). Elle a obtenu une bourse de
recherche post-doctorale en études coréennes.
LEE Hyeonju received her Master’s degree in Drama and performance studies
from Sang-Myeong University (South Korea), and a second Master’degree from
Paris III University (2008). She holds a PhD in ethnoscenology from Paris 8
University (2014). She has performed at Cours Florent (Classe libre) in Paris and
at Centre Dramatique National de Lorient. Her academic interests focus on the
critical intersection of performing arts and anthropology, using methods of crosscultural studies to explore the influence of French missionaries national culture
on their relationships with Korean pupils. Hyun joo has shared her research and
performance work at several conferences and art festivals, including the Avignon
Festival (2015-2016). She got a postdoctoral research fellowship in Korean
studies.
Temporary research engineer (Labex Arts H2H Project)
Associate professor, University Paris 13
University Paris 8
University Paris-Est, Marne-la-Vallée
Argumentaire :
Je me propose de présenter et d’analyser les relations de similarité et d’opposition
que l’on peut observer dans les modèles européens du théâtre introduits en Corée
via le Japon et les pratiques dramatiques des prêtres catholiques français des
Missions Étrangères de Paris venus évangéliser le pays. Après avoir dressé un
tableau du contexte politique et culturel marqué par l’occupation japonaise et
l’entreprise d’occidentalisation de la Corée, je présente un corpus inédit trouvé à
Séoul dans les archives de l’Église catholique. Il s’agit de deux types de
manuscrits et de textes polycopiés. D’une part des fragments de pièces de théâtre
jouées au séminaire de Yongsan à Séoul, et une pièce écrite en latin par un prêtre
français, le Père Émile Devred (1877-1926) en l’honneur du martyr coréen le plus
fameux, le Père André Kim – par ailleurs premier prêtre coréen. La pièce s’intitule
Acta et Gesta Venerabilis Andreas Kim. En plus de la version latine, j’étudie sa
première version coréenne, et une troisième publiée sous forme de feuilleton dans
la revue Kyŏnghyangsinnum (1921-1922), important organe de l’Église
catholique. A ces textes dramatiques s’ajoute un article publié en 1917 par la
même revue qui expose le point de vue critique de l’Église sur le théâtre. L’étude
est une contribution à la compréhension du phénomène d’acculturation qui
accompagne l’évangélisation.
This paper examines the similarities and dissimilarities between European
theatrical patterns introduced to Korea via Japan and the theatrical practices of the
MAP – the French Catholic missionaries who came to evangelize the country.
After reconstructing the political and cultural context of the time marked by the
Japanese occupation and the westernization of Korea, we present and analyze a
novel corpus found in the archives of the Catholic Church in Seoul. It consists of
two types of manuscripts and duplicated texts: small fragments of plays performed
at the Yongsan seminary in Seoul from 1912 to 1920 and a play which was written
in Latin by French missionary Emile Devred (1877-1926) in honor of one of the
most famous Korean martyrs, and one of its first priests, Father Andrew Kim:
Nom
Acta: etHAN
Gesta Venerabilis Andreas Kim. In addition to the Latin version, I have
found two
translated adaptations of this play as well as a third version published
Prénom
: YUMI
in serial form in Kyŏnghyangsinnum (1921-1922), an important Catholic
magazine in Seoul. The study of the dramatic work is complemented by the
analysis
an article on the :Korean Catholic Church’s particular point of view on
Titre
de laofcommunication
theater (1917). The paper contributes to highlight the misunderstandings at work
in the process of acculturation.
Nom : HAN
Prénom : YUMI
Titre de la communication :
²²
L'imaginaire complexe du pansori, patrimoine coréen : dialogue entre les
cultures populaires et savantes, entrelacement des systèmes de pensée
(bouddhisme, confucianisme, chamanisme, rationalisme)
Biographie :
HAN Yumi est l’auteure d’une thèse sur le pansori, dont elle a tiré Le pansori, un
art de la scène coréen, patrimoine coréen vivant (PUFC, 2015). Co-traductrice
avec Hervé Péjaudier, elle a publié de nombreux ouvrages et dirige depuis 2004
la collection Scènes Coréennes aux éditions IMAGO où elle a publié entre autres
un pansori classique, Sugungga, le dit du palais sous les mers (2012), et un pansori
moderne de Lee Jaram, Le dit de Sichuan, d’après La bonne âme du Sichuan de
Brecht (2010). Elle a créé en 2013 le festival K-Vox /Voix coréennes.
Argumentaire :
Le pansori est un art scénique où un interprète à la voix rauque chante et joue un
long récit transmis oralement depuis le XVIIIe siècle. La complexité de ces
narrations qui peuvent durer plusieurs heures pose la question du « dialogue » :
comment les cultures savantes et populaires se sont entrelacées au fil du temps, et
comment la présence des courants de pensée orientaux majeurs complexifient
singulièrement la question de la « morale » de ces fables. L’exposé se centrera sur
Simcheongga, Le dit de Simcheong, l’un des cinq pansoris classiques restants,
histoire d’une fille si bonne qu’elle se sacrifie pour sauver son vieux père aveugle
du parjure, jetée dans la mer, remontée à la surface dans un lotus magique,
recueillie par le roi qui l’épouse et organise un banquet pour les aveugles du
royaume... Devinez ce qu’il adviendra ? Récit illustrant la première vertu
confucéenne, l’amour des parents, mais aussi fable bouddhiste de la renaissance
et de la voie de la clairvoyance, ce dialogue entre les deux grands systèmes de
pensée ennemis s’enrichit de la présence nette de la pensée chamanique, mais
aussi de la pensée critique rationaliste.
Nom : PÉJAUDIER
Prénom : HERVÉ
Titre de la communication :
La réception des cérémonies chamaniques coréennes en France - et l'actualité
du chamanisme en Corée du sud
Biographie :
Hervé Péjaudier, auteur et enseignant, a passé une thèse d’anthropologie
consacrée au Chamanisme coréen, intitulée « Rituel ou spectacle ? Des
représentations chamaniques coréennes (kut) dans des salles occidentales : autour
de la chamane (mudang) Kim Keum-hwa. » (EHESS). Il dirige avec Han Yumi la
collection Scènes coréennes aux éditions Imago, où il a traduit entre autres
l’autobiographie de Kim Keum-hwa, Partager le bonheur, dénouer la rancœur,
récit de la chamane aux dix-mille esprits (2015), et publié le livre d’Alexandre
Guillemoz La chamane à l’éventail : récit de vie d’une mudang coréenne, suivi
de La chamane et l’ethnologue (2010).
Argumentaire :
A partir de nombreuses enquêtes de terrain autour de la chamane coréenne Kim
Keum-hwa, tant en France qu’en Corée, cet exposé illustré présentera d’abord un
état des pratiques chamaniques aujourd’hui en Corée du Sud, très riche et variée,
pour voir ensuite comment une des plus célèbres chamanes d’aujourd’hui est
devenue une vedette internationale, et comment elle « représente » les rituels (kut)
sur les scènes occidentales. La question de savoir s’il s’agit d’un rituel ou d’un
spectacle se révèlera bien vite dépassée, voire retournée, et les entretiens
approfondis menés avec les spectateurs, coréens ou français, de ces
représentations nous montreront la complexité du dialogue des cultures qui
s’instaure, et qui se révèle concerner quatre grands axes de perception distincts, le
théâtre, le rituel, le chamanisme et la médecine, qui créent quatre espaces
imaginaires de référence, le spectaculaire, le religieux, le mystique, et le magique.

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