Entretien avec Lucien Lacroix
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Entretien avec Lucien Lacroix
© 2010 - EurotaxGlass’s Entretien avec Lucien Lacroix Directeur Commercial, Directeur Technique, Pièces de Rechange et Développement Réseau de Lada France SAS Le Codex Automobile : Quelle est la situation actuelle de Lada en France ? Lucien Lacroix : Lada France SAS a officiellement succédé à l’ancienne structure Lada France SA en février 2009 mais nous sommes réellement devenus opérationnels en août. Plusieurs mois de réflexion se sont en effet avérés nécessaires pour définir notre stratégie et mettre en place les éléments nécessaires à notre nouvelle activité. Naturellement, cette période de relative latence n’a pas eu d’impact pour nos clients ou nos distributeurs. Nous avons conservé le contact avec le réseau qui continuait d’être approvisionné en pièces détachées. Cela a aussi malheureusement entraîné beaucoup de retard dans les procédures d'homologation de nos nouveaux modèles et dans le développement du réseau. L.C.A. : Quels changements la nouvelle structure Lada France SAS a-t-elle amenés ? L.L. : Les douze mois écoulés ont construit un nouvel état d'esprit, tant au sein de notre jeune société que dans notre réseau de distribution. À ce jour, nous employons quinze salariés à plein temps ainsi qu'une dizaine d'intérimaires. Nous avons intégré notre centre de préparation de véhicules neufs et notre parc de stockage sous douane sur notre site de Saint-Ouen-l'Aumône pour une meilleure maîtrise de notre outil de production, de la qualité et du respect des délais de livraison. Nous avons retrouvé un volume de vente satisfaisant pour une première année, il nous reste à persévérer pour améliorer nos performances commerciales. Lada France SAS a décidé de commercialiser l’ensemble de la gamme Lada contrairement à Lada France SA qui, ces dernières années, s’était autolimitée en ne commercialisant que la Niva. L.C.A. : Vous êtes également en charge du marché belge. Quelles sont les grandes différences avec le marché français ? L.L. : Par rapport à la France, ce marché est plus demandeur de berlines, les ventes de Niva étant surtout concentrées dans les Ardennes. Nous n'y vendons qu'un faible pourcentage de véhicules GPL alors qu’il avoisine les 70 % en France. Nos volumes sont pour l’instant très faibles en Belgique, de l’ordre de quelques véhicules par mois seulement, mais il est vrai que nous n’y sommes encore que faiblement représentés. Il existe donc de réelles opportunités de progression même si la Belgique n’est pas un marché spécialement facile, notamment en raison des questions de langues. L.C.A. : Que représente Lada en Russie ? L.L. : Il est toujours, et de loin, le premier constructeur du marché russe où il détient plus de 28 % de parts de marchés avec 272 499 immatriculation depuis le début de l’année. On ne voit pas qui pourrait lui contester cette première place, en vous précisant que le deuxième constructeur est Chevrolet avec 6,4 % d'immatriculation sur la même période, même si l’année 2009 a été particulièrement difficile avec seulement 300 000 véhicules vendus. La restructuration d’Avtovaz et les sérieux bouleversements du marché local n’y sont pas étrangers. Au total, Lada dispose d’une capacité de production d’un million de véhicules par an en prenant en compte les productions décentralisées, dont 750 000 pour l’usine de Togliatti. L.C.A. : L’entrée de Renault dans le capital d’Avtovaz a-t-elle déjà eu des effets percep- Valeurs résiduelles : encore du chemin à parcourir Avec la Kalina et la Priora, Lada effectue son retour sur des segments qu’il avait quasiment désertés depuis huit ans. L’image de la marque et celle de ses produits reste donc à reconstruire. On ne s’étonnera donc pas que les prévisions de valeurs résiduelles de la Kalina, nonobstant les qualités du produit, soient pour le moment inférieures à celles de ses concurrentes directes. Ainsi, à 36 mois et 45 000 km, une Kalina cinq portes 1.4 en finition de base devrait se revendre à 45 % de son prix neuf pour une valeur de reprise à 36 %. À 48 mois et 60 000 km, ces valeurs passent, respectivement, à 38 % et 29 %. Ces chiffres arrondis sont des moyennes prévisionnelles et s’entendent dans tous les cas pour une transaction de professionnel à particulier. © 2010 - EurotaxGlass’s © 2010 - EurotaxGlass’s tibles ? L.L. : Bien qu'il soit encore un peu tôt pour mesurer l'apport de notre partenaire et actionnaire, nous avons noté une plus grande régularité dans la qualité de nos véhicules et une très nette amélioration quant aux finitions et aux possibilités d'options. La présence du logo Lada sur les voitures de Renault F1 Team est par ailleurs un atout considérable : cela nous donne une très grande visibilité et transmet une image très positive de notre marque. L.C.A. : Comment comptez-vous reconstruire et faire évoluer l’image de Lada auprès du public français ? L.L. : En continuant notre démarche de proximité et de communication ciblée. Ajouté à la communication de notre constructeur, cela devrait nous permettre d’évoluer vers une meilleure représentativité de notre marque et d’améliorer nos performances commerciales. N’ayant malheureusement pas de gros budgets de communication, nous axons celle-ci vers la presse écrite et nous ciblons nos supports par rapport à notre clientèle potentielle. Par contre, notre site Internet www.lada.fr est de-venu très performant. À ce jour, nous avons quadruplé le nombre de visites, pour dépasser les 20 000 connexions mensuelles. Nous misons aussi sur le développement de noter réseau. Il nous faut absolument être présents dans toutes les grandes villes ; si vous n'êtes pas présent dans un rayon de 20 à 25 km, vous avez peu de chances de vendre une berline ou break de votre marque. Pour la Niva, le contexte est différent : les clients peuvent parcourir de très longues distances pour nous acheter un véhicule. L.C.A. : Comment ressentez-vous la concurrence de Dacia sur le créneau du low cost ? L.L. : Dacia est évidemment un concurrent direct mais nous lui sommes d’une certaine manière redevables d’avoir véritablement démocratisé le concept de l’automobile low cost. Le succès de Dacia crée un véritable appel d’air dont nous profitons également. Il ne faut pas oublier que, dès les années 1980, Lada a été le premier constructeur low cost sur le marché français. De même, dès 1987, nous avons été précurseurs dans le domaine du GPL sur lequel Dacia fait aujourd’hui son entrée. Chacun possède ses atouts : le rapport prix/ équipement des Kalina et Priora est meilleur que celui des Sandero et Logan MCV sur les versions essence. En revanche, nous ne possédons pas encore de motorisation Diesel à notre catalogue. De même, on ne peut pas vraiment considérer que la Niva et le Duster sont des produits équivalents. En résumé, il y a de la place pour deux sur le marché du low cost et le succès de chacun peu profiter à l’autre. L.C.A. : Après les Kalina et Priora, doit-on attendre de nouveaux modèles ? L.L. : Nous n'attendons pas de nouveaux modèles dans l'immédiat. Nous allons laisser les gammes Kalina et Priora s’installer et augmenter leurs parts de marché. Des évolutions sont cependant en cours de développement sur ces gammes : nous terminons actuellement l’homologation de versions GPL sur ces deux modèles. L.C.A. : Quelle est la taille de votre réseau de distribution ? L.L. : À ce jour, nous disposons de 91 représentants Lada en France et de 18 en Belgique. Nous avons nommé 36 nouveaux distributeurs entre la fin de 2009 et juin 2010. Nous poursuivons notre développement, l’objectif et d'atteindre 100, voire 120 représentants Lada sur le territoire français et 30 en Belgique avant la fin de l’année 2010. Nous recherchons des distributeurs Lada soit dans des départements où nous ne sommes pas présents soit dans des secteurs ou nous estimons que notre marque peut soutenir un ou deux représentants supplémentaires. Nous avons ainsi ouvert une adresse e-mail ([email protected]) pour recevoir les candidatures. L.C.A. : Quelles sont vos exigences envers d’éventuels candidats ? L.L. : La première exigence est la motivation. C'est pour nous un critère essentiel dans le recrutement des nouveaux distributeurs. Nous constatons chaque jour une attention très encourageante de la profession automobile pour notre marque. Le low cost suscite un réel intérêt et nous ne sommes actuellement que deux constructeurs dans ce créneau. Mais ce n'est pas pour autant que tout est facile et simple au niveau commercial. Les autres critères sont uniquement fonctionnels. Pas de grands travaux ni de grands investissements : nous voulons rester simples et proches de nos clients. Nos véritables valeurs demeurent la relation humaine et la qualité de l'écoute et du service. L.C.A. : Quels sont vos orientations et objectifs pour les années à venir ? L.L. : Continuer à nous développer avec sagesse et sérénité afin de permettre à nos réseaux de distribution de commercialiser nos produits dans les meilleures conditions possibles. Nous sommes dans une décennie de crise et cette période laissera certainement des traces au sein de la profession automobile. Notre objectif reste a minima de 2 500 véhicules annuels en France et de 200 en Belgique. L'arrivée prochaine de notre gamme GPL de-vrait nous aider à améliorer sensiblement et, nous l’espérons, rapidement nos performances commerciales. © 2010 - EurotaxGlass’s