2014-193-10-Espace Social Européen lettre électronique

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2014-193-10-Espace Social Européen lettre électronique
Espace Social Européen lettre électronique du 13 octobre 214
"Notre stratégie concerne la
communication qualitative vers les RH et
les entreprises"
Interview
Carte Blanche Partenaires, plateforme santé créée en 2001, intervient dans le
domaine du tiers payant, de la gestion des réseaux de professionnels de santé et
de l'accompagnement santé. A l'approche de la généralisation de la
complémentaire santé aux salariés, elle va désormais s'adresser aux
entreprises. Entretien avec son directeur général, Jean-François Tripodi.
Carte Blanche Partenaires s'est beaucoup développée ces dernières années,
quelle est aujourd'hui votre stratégie?
Le monde de l'entreprise méconnait les plateformes et les réseaux de soins,
notre stratégie concerne donc la communication qualitative vers les RH et les
entreprises. Le monde de l'assurance connaît bien toutes nos spécificités et nos
avantages, preuve en est notre développement : nous sommes passés de 2,3
millions d'assurés qui bénéficiaient de nos services en 2012 à 6,5 millions dès
2015. Ce que je relève aujourd'hui c'est une demande forte des RH, et donc des
entreprises et de leurs salariés, en matière de services en particuliers devant les
garanties de plus en plus standardisées. Le DRH a besoin d'être accompagné, il
faut passer à une forme de "service après-vente qualitatif". C'est peut-être le
message fort à adresser aux nouveaux entrants en assurance collective qui
proposaient seulement des contrats individuels jusqu'à maintenant.
Quels sont, pour vous, les enjeux attachés à la réforme de la
complémentaire santé ?
Il s'agit justement de structurer nos services et notre reporting en direction de
l'entreprise grâce à l'utilisation des données que nous collectons et à leur
analyse. Nous en sommes aujourd'hui au b.a.-ba car ces pratiques n'étaient pas
encrées dans les habitudes avec une relation uniquement directe vers les
assurés. Nous avons la chance d'avoir des données personnelles de santé,
confidentielles bien sûr, qui nous permettent de donner des analyses très
précises. Au mois de juin nous avons lancé la création d'un "Décisionnel Santé"
avec un volet prédictif, un outil qui permettra dès l'année prochaine d'apporter
ce service aux assureurs bien sûr, mais aussi à l'entreprise.
Et concernant l'offre ?
Même s'il reste du travail à faire, les assureurs santé sont de plus en plus
souvent conscients que les garanties ne peuvent pas être élaborées sans tenir
compte de la plateforme santé. Les actuaires et le marketing produits devraient
travailler avec nous dès le début pour bâtir au mieux les garanties en termes de
services, de prestations et d'adaptations techniques aux réseaux de santé.
Aujourd'hui, dans certains cas des garanties trop disantes contredisent l'action
de nos réseaux. C'est aussi pour cette raison que nous avons lancé Décisionnel
santé. Et, à ma connaissance, nous sommes les premiers à proposer ce type
d'outil de façon industrielle, réactive et structurée. Certains assureurs collectifs,
comme Swiss Life ou Generali par exemple, nous demandent de faire nos
Jean-François Tripodi, directeur général
de Carte Blanche Partenaires
propres simulations sur les effets de nos réseaux en plus des travaux actuariels.
Pour une grande entreprise, dont je ne citerai pas le nom, les RH aidés par les
Achats en collaborations avec les partenaires sociaux ont sélectionné la
plateforme et l'ont imposée à leur assureur : Carte Blanche, 100 000 personnes
sont couvertes, et nous avons fait la simulation avec la mise en place de notre
réseau optique : 1,8 M d'€ sont économisés pour le risque et 450 000 € en reste
à charge, par an. Et cela, objectivement un actuaire n'est pas en capacité de
l'évaluer sans notre aide. Nous nous basons sur la population, les tranches
d'âge, les localités géographiques… et nous utilisons les données issues des
millions de prises en charge optiques détaillées en stock.
Concernant les réseaux de soins, où en êtes-vous ?
Jusqu'au 31 décembre, nous sommes les seuls à avoir un réseau ouvert en
optique. La récente annonce du basculement à cette date d'un grand réseau
comme celui de la MGEN-Istya sur notre modèle, semble démontrer que cela
fonctionne. Nous assurons une large couverture nationale, tout en proposant des
tarifs avantageux et des niveaux de prestations avancées. En optique 9 achats
sur 10 sont effectués dans notre réseau. Pour le dentaire, notre approche est
différente nous avons mis en place un partenariat avec l'Union Française pour
la Santé Buccodentaire (UFSBD), notamment en élaborant une Charte qualité
très contraignante qui nous permet de sélectionner les meilleurs chirurgiensdentistes. Sur l'audioprothèse, nous avons créé le Parcours Auditif Coordonné
(PAC) qui amène une meilleure collaboration entre l'ORL et l'audioprothésiste
et si possible le médecin généraliste. D'après les chiffres les plus reconnus 30 à
50% des équipements restent au fond du tiroir faute d'équipement adapté
notamment à la vie sociale du porteur. Nous avons mis en place des pilotes
toute l'année, pour ensuite généraliser ce parcours de soins qualitatif. Nous
avons l'appui du syndicat des ORL, du syndicat des audioprothésistes, car nous
mettons en avant les bonnes pratiques. Et nous avons aussi des projets en cours
sur les établissements de santé pour 2016…
Propos recueillis par Emilie Guédé

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