apsl. le plan de financement
Transcription
apsl. le plan de financement
LE PLAN DE FINANCEMENT Le développement d’une association génère souvent des besoins de financement nouveaux. Pour s’assurer de la pérennité et de la crédibilité du projet, le plan de financement permet de vérifier que la totalité des flux financiers s’équilibre. L’association peut s’appuyer sur 3 outils de gestion prévisionnelle pour évaluer la viabilité économique et financière de son projet de développement : - le compte de résultat prévisionnel permet de vérifier que les besoins de financement liés au fonctionnement courant sont couverts : les produits générés (subvention d’exploitation, participation des usagers…) sont-ils supérieur aux charges correspondantes (charges de personnels, loyers, amortissements des investissements…) ? - le plan de trésorerie (ou prévisionnel de trésorerie), tableau périodique des encaissements et décaissements, permet d’identifier les éventuelles périodes d’insuffisance ; c’est un outil précieux, pour la relation bancaire notamment ; il est généralement réalisé sur une période d’un an - le plan de financement permet de s’assurer que les besoins en investissements et l’évolution du besoin en fond de roulement sont pris en charge sur plusieurs exercices et que l’assise financière de l’association va rester équilibrée. On parle ici d’équilibre financier (qui se rapporte au bilan) et non d’équilibre du modèle économique (qui se rapporte au compte de résultat). En d’autres termes, il permet de s’assurer de la cohérence du plan de développement en ce qui concerne l’équilibre entre les besoins et les ressources de financement. C’est aussi un outil de négociation auprès des apporteurs de fonds externes. Le plan de financement doit donc porter sur plusieurs exercices, idéalement 3 ou 5 ans. On trouve d’un côté les besoins financiers (ou emplois) de l’association pendant les années considérées, et de l’autre, les ressources en trésorerie dont elle disposera. - les emplois prévisionnels sont les besoins en trésorerie liés : o aux nouveaux investissements o aux variations du besoin en fond de roulement (BFR). Le BFR calcule le décalage entre les entrées d’argent encaissées et les sorties décaissées ; il traduit le besoin de financement lié au cycle d’exploitation de la structure - les ressources prévisionnelles correspondent à toutes les ressources durables (internes et externes) dont peut bénéficier le structure pour financer ses emplois. Le tour de table financier peut se concrétiser par une réunion avec différents acteurs financiers sollicités. Il peut également s’agir de rendez vous distincts avec chacun des financeurs pressentis. L’objectif est d’identifier le rôle et la participation de chacun dans la réussite du projet. L’association devra vérifier que les objectifs du projet correspondent bien aux critères d’éligibilité à un soutien financier des partenaires. L’argumentaires devra être adapté : faisabilité économique (pour les banques), valeur ajoutée sociale (pour les pouvoirs publics), visibilité de l’action et valorisation des partenaires (pour les fondations) Besoins de financement Investissement Solutions de financement .subventions d’investissement .emprunts bancaires .apports en fonds associatifs Variation du besoin en fonds Apports en fonds associatifs de roulement Acteurs du financement .collectivités .fondations .banques .France Active France Active LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU PLAN DE FINANCEMENT Emplois (argent qui « sort ») Investissements Remboursement des dettes financières Variation du BFR TOTAL emplois N+1 N+2 N+3 Ressources (argent qui « entre ») Subvention d’investissement Apports en fonds associatifs Emprunts bancaires Capacité d’autofinancement TOTAL Ressources N+1 N+2 N+3 SOLDE CUMUL Les investissements Un investissement (actif immobilisé) se distingue d’une dépense d’exploitation qui elle sera affectée à un seul exercice. L’investissement est un bien utilisé durablement par la structure (plus d’un an). Il peut être matériel (locaux, matériel informatique, véhicule..), immatériel (logiciel, brevets….) ou financier (dépôt de garantie…) Le développement d’un nouveau projet nécessite souvent de réaliser de nouveaux investissements. Pour les estimer, l’association doit s’appuyer sur des devis qui permettent d’évaluer précisément les coûts engendrés. La variation du besoin en fonds de roulement L’évolution du besoin en fonds de roulement constitue un éléments important des besoins de financement liés au développement. Un projet peut être économiquement viable (produit d’exploitation > charges d’exploitation) mais nécessiter des besoins de trésorerie plus importants : en se développant, une association fait souvent face à un allongement des délais de paiement de ses nouveaux financeurs (créances), tout en devant honorer d’avantage de charges. Ces décalages doivent être anticipés dans la mesure où les phases de forte croissance créent d’importants besoins. Le calcul de la variation du BFR peut se réaliser de la manière suivante : - calcul du BFR de l’année N = actif circulant (créances, stocks et en cours, charges constatées d’avance) – dettes d’exploitation (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales) = ce qu’on me doit – ce que je dois - estimation du BFR de l’année N+1 = produits d’exploitation prévisionnels rapportés à leurs délais d’encaissement prévisionnels + croissance des stocks en cours – charges d’exploitation prévisionnelles rapportées à leurs délais de décaissement prévisionnels = besoins d’exploitation – Ressources d’exploitation - Calcul de la variation du BFR = BFR prévisionnel de l’année N+1 – BFR de l’année N Dans certains cas, la variation de BFR est négative (peu souvent). Cela représente alors une ressource pour la structure Les subventions d’investissement Ce sont des subventions destinées à acquérir de l’actif immobilisé. Il s’agit des seules subventions que l’on retrouve au bilan (et non au compte de résultat comme les subventions d’exploitation). Elles émanent de partenaires publics (collectivités, services de l’Etat…) ou privés (fondations…) Les apports en fonds associatifs Tout comme les subventions d’investissement, les apports en fonds associatifs sont des ressources externes à l’association. On distingue les apports effectués avec et sans droit de reprise. Les apports avec droit de reprise permettent la reprise par l’apporteur des fonds apportés au terme fixé (c’est le cas des apports du réseau France Active) ou à la dissolution de l’association. Ces apports peuvent financer aussi bien des investissements qu’une évolution du BFR. Les emprunts bancaires Il s’agit de prêts émanant d’établissements bancaires, accordés sur des durées supérieures à un an (la durée dépendra de l’objet du financement). Ils financent essentiellement des investissements. Si les emprunts bancaires représentent une ressource au plan de financement, le remboursement de ces emprunts représente un emploi (il va falloir sortir de l’argent au moment du remboursement) La capacité d’autofinancement La CAF est la seule ressource du plan de financement générée par l’activité de l’association. Elle se calcule à partir du budget prévisionnel : CAF= produits monétaires de l’exercice que l’on encaisse – charges monétaires de l’exercice que l’on décaisse. On emploie le terme de produits et charges « monétaires » en opposition aux produits et charges « monétaires » bien réels mais ne donnant pas lieu à des flux financiers (dotation aux amortissements) La CAF se calcule également de la manière suivante : CAF = résultat net + dotation aux amortissements et provisions - reprises sur amortissements et provisions - quotes parts de subventions virées au résultat - plus values de cession d’actif + moins values de cession d’actif La CAF représente le résultat « dépollué » de tous les produits et charges calculées. C’est l’un des indicateurs les plus regardés par les banques lorsqu’elles instruisent un dossier de demande de financement d’une association sous forme de prêt. La CA devra être supérieure au montant des remboursements d’emprunt (sur une année) Le solde Le solde du plan de financement (ressources – emplois) représente la variation de trésorerie de la période. Il permet de constater s’il y a un déséquilibre entre emplois et ressources.