universite rene descartes paris v faculte de medecine
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UNIVERSITE RENE DESCARTES PARIS V FACULTE DE MEDECINE COCHIN PORT-ROYAL MEMOIRE POUR LE DIPLÔME D’ETUDES SPECIALISEES EN MEDECINE DU TRAVAIL LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES PARMI LES ACCIDENTS DU TRAVAIL SURVENUS A BORD CHEZ LE PERSONNEL NAVIGANT COMMERCIAL D’UNE COMPAGNIE AERIENNE FRANCAISE DURANT L’ANNEE 2002 Mémoire présenté et soutenu le 28 Avril 2004 par : Bernadette PUYGRENIER-AUROY Directeur de mémoire : Madame le Docteur LEBUISSON Année universitaire 2003/2004 1 Sommaire 1 2 3 Introduction 1.1 Contexte 1.2 Objectifs Matériel et méthodes 2.1 Matériel 2.2 Méthode Résultats 3.1 Caractéristiques des personnels 3.2 Description des accidents de travail 3.3 Comparaison des données avec celles de la population générale des PNC 4 Discussion 5 Conclusion 2 Liste des abréviations CC : Chef de cabine CCP : Chef de cabine principal CRASDAB : Compte-Rendu d’Accident, Soins et de Dommage à Bord HST : Hôtesse, Steward PNC : Personnel Navigant Commercial PNT : Personnel Navigant Technique TMS : Troubles musculo-squelettiques 3 Liste des tableaux Tableau 1 : Variables utilisées Tableau 2 : Durée des arrêts de travail (percentiles) Tableau 3 : Caractéristiques des personnels ayant déclaré un accident associé à un trouble musculo-squelettique Tableau 4 : Répartition des cas selon l'existence d'un arrêt de travail et la nature de l'affectation en vol Tableau 5 : Caractéristiques des accidents déclarés Tableau 6 : Répartition des cas selon l’existence ou non d’un arrêt de travail et le siège de l’atteinte Tableau 7 : Nature de l’activité, type de mouvement et matériel en cause Tableau 8 : Taux d'accident du travail pour 100 personnels selon l'emploi et le sexe Tableau 9 : Taux d'accidents du travail selon l'affection au vol et le sexe Liste des figures Figure 1 : Répartition des cas selon la durée de l'arrêt de travail (cas avec arrêt de travail) Figure 2 : Répartition des accidents selon le type de lésion et par mouvement en cause Figure 3 : Répartition des accidents selon la date de survenue dans la semaine Figure 4 : Répartition selon le sexe dans la population totale des PNC et dans les cas Figure 5 : Répartition selon l'âge des PNC (population totale, cas) Figure 6 : Répartition des PNC selon leur ancienneté (population totale, cas) 4 1 1.1 Introduction Contexte Les troubles musculo-squelettiques liés au travail correspondent à des symptômes ou des lésions des muscles, tendons, ligaments, cartilages, nerfs et disques intervertébraux auxquels contribuent l’environnement de travail et la réalisation de la tâche de travail. Ils sont à mettre également dans leur survenue, en rapport avec des conditions prolongées et délétères de travail [1] [2]. Ils regroupent diverses pathologies dont la douleur est l’expression la plus manifeste. Elle est généralement associée à une gêne fonctionnelle qui peut parfois être invalidante [3]. Les TMS sont le résultat d’un déséquilibre entre les sollicitations biomécaniques et les capacités fonctionnelles de l’opérateur. Lorsque ces sollicitations sont supérieures aux capacités fonctionnelles, la probabilité de survenue d’un trouble musculo-squelettique est majorée. A l’inverse, si ces sollicitations sont inférieures aux capacités fonctionnelles, le risque de TMS reste faible [3]. Ils sont plurifactoriels et favorisés par la répétition des mouvements, la réalisation d’efforts excessifs, le dépassement de certains angles articulaires, la réalisation de mouvements complexes, et ce, d’autant plus que les gestes sont réalisés sous contraintes temporelles. Les sites préférentiels de ces symptômes ou lésions sont le rachis dorso-lombaire, la région cervico-brachiale, l’épaule et le membre supérieur. Ils s’expriment par des dorso-lombalgies, des cervicalgies, des douleurs articulaires pouvant aboutir à de véritables syndromes rhumatologiques. De par leur fréquence et leur impact tant médical que socioprofessionnel, les troubles musculo-squelettiques constituent un problème majeur de santé au travail. Bien que de nombreux progrès scientifiques nous éclairent sur leur problématique, celle-ci est complexe 5 tant du point de vue de l’approche multifactorielle des causes que dans la recherche de mesures préventives. Les causes favorisantes sont multiples, physiques, organisationnelles, individuelles ou socioculturelles. En pathologie professionnelle, les affections périarticulaires des membres supérieurs et des membres inférieurs reconnues, sont répertoriées dans le tableau 57 du régime générale de sécurité sociale. Ce tableau ayant été remanié en septembre 1991, dans le sens de l’élargissement des conditions de reconnaissance, depuis ce jour le nombre d’affections périarticulaires n’a cessé d’augmenter. Les affections du rachis en rapport avec les vibrations et la manutention manuelle de charges lourdes sont reconnues dans les tableaux 97 et 98 du régime générale de la sécurité sociale. Si leur évolution relève de la chronicité, la survenue de faits plus soudains, douloureux, sous forme d’accidents du travail ou simplement d’incidents au travail, est autant d’indices cumulés dénonçant une insuffisance dans le système de prévention. Depuis plus de 10 ans, les facteurs liés au travail, aux susceptibilités individuelles des sujets et au contexte sociétal sont reconnus comme favorisant leur survenue. Dans plusieurs industries, le caractère invalidant de ces lésions et le coût économique ont été soulignés. Très peu de travaux ont évalué, à ce jour, les troubles musculo-squelettiques survenant chez le personnel navigant commercial [4]. 1.2 Objectifs Ce travail a comme objectif la description des accidents du travail, en rapport avec des troubles musculo-squelettiques, survenus à bord chez le personnel navigant commercial d’une compagnie aérienne française, pour l’année 2002. 6 2 2.1 Matériel et méthodes Matériel Population La population étudiée est celle du personnel navigant commercial (PNC) de bord d’une compagnie aérienne (n = 12 425). Elle regroupe, par ordre hiérarchique, les chefs de cabine principaux, chefs de cabine, hôtesses et stewards. Ce personnel réalise un temps de travail de 75 heures de vol par mois, vols assurant des liaisons, en métropole pour les vols courts courriers, en métropole et en Europe pour les vols moyens courriers, en Asie Afrique et Amériques pour les vols longs courriers. Avant de monter à bord et de commencer leur service aérien, les PNC ont un temps de préparation de vol sous forme d’un briefing avec l’ensemble de l’équipage. Ils sont ensuite transférés à bord de l’appareil par une navette. Vient ensuite le véritable service à bord qui débute par la prise en charge de l’avion (temps de vérification et de préparation de l’appareil, contrôle des prestations, contrôle des installations de sûreté et de sécurité en cabine), se poursuit par l’accueil et la prise en charge des passagers (aide à l’installation), la fermeture des portes, le verrouillage et le branchement des systèmes automatiques de sécurité. Après le décollage, les services se poursuivent, distribués en soins particuliers (auprès d’enfants, passagers handicapés, personnes âgées), en préparation des prestations (charges et décharges des chariots-repas…), en distribution des repas. Enfin, en dehors du réel service à bord, ont été étudiées les activités suivantes : l’arrivée sur le lieu de travail (incluant la manipulation des bagages personnels dès le parking automobile situé à l’intérieur de l’entreprise), les différents transferts jusqu’à l’avion. 7 Critères d’inclusion La définition des troubles musculo-squelettiques retenue dans la sélection des cas de l’étude, correspond à des lésions musculaires, ligamentaires, articulaires engendrées par des mouvements répétitifs, des mouvements excessifs, des faux mouvements et des mouvements complexes (torsion, flexion,…), des maintiens de posture debout prolongés, excluant tous les accidents liés à des chutes, des chocs ou des blessures. Le qualificatif « survenu à bord » signifie qu’a été pris en compte l’ensemble des activités réalisées depuis l’arrivée du personnel à l’aéroport (parking) jusqu’au retour à la cité. Ont donc été incluses les phases d’activités suivantes : arrivée sur le parking, passage à la préparation des vols, transfert par navette, activités liées à la préparation de l’appareil, activités et services au cours du vol proprement dit, retour à la cité. Seuls les accidents du travail reconnus par la sécurité sociale ont été étudiés. Ont été pris en compte les accidents du travail, suivis ou non d’un arrêt de travail. 2.2 Méthode La sélection des cas (accidents du travail en rapport avec des troubles musculo-squelettiques) a été réalisée à partir du répertoire des accidents du travail reconnus par la sécurité sociale. CRASDAB Tout incident ou accident survenant à bord dans quelque domaine que ce soit (dommages matériels ou incidents concernant aussi bien les passagers que les PNC et les PNT) est rapporté dans un document : le CRASDAB présent dans la dotation de bord (soit 5000 CRASDAB par an). Les rapports sont rédigés par le chef de cabine principal et sont contresignés par le Commandant de bord. Le CRASDAB remplace ainsi le registre d’infirmerie. Ces comptes-rendus sont indispensables à la déclaration d’un accident du travail, qui sera faite au retour d’une rotation. Ils sont ensuite conservés dans le dossier médical du travail du personnel concerné [5]. 8 Déclaration d’un accident de travail Avec le CRASDAB, l’accident peut être déclaré auprès du bureau de gestion des accidents du travail de la compagnie, après la rotation. Un dossier d’accident du travail est alors ouvert et les informations sont saisies sur un fichier informatique. Recherche des cas et variables étudiées La recherche des cas a été réalisée manuellement à partir du répertoire des accidents du travail des PNC pour l’année 2002. L’ensemble des comptes-rendus a été lu et la sélection des cas a été effectuée sur la description des symptômes et des circonstances de chaque accident. Les données ont été recueillies à l’aide d’un canevas pré-établi. A partir de l’identifiant, le dossier informatique complet correspondant à l’accident en cause a été consulté afin de compléter les données. Ont été ainsi précisées la date d’embauche, l’emploi occupé et le type d’affectation au vol (court, moyen et long courrier), la durée de l’arrêt de travail éventuel. Les variables recueillies sont rapportées dans le Tableau 1. Tableau 1 : Variables utilisées Variables Déclarant : Sexe Valeurs Commentaires Homme Femme Age au moment de l’accident du travail Age Années Date d’embauche Date Ancienneté Années Différence entre la date de survenue et la date d’embauche Emploi CCP CC HST Chef de cabine principal Chef de cabine Hôtesse, steward Pathologie Siège Colonne cervicale Colonne dorsale Colonne lombaire Epaule Coude Poignet Genou 9 Variables Circonstances Affection-vol Valeurs Commentaires Court courrier Moyen courrier Long courrier Métropole – départ d’Orly Métropole, Europe – départ Charles de Gaulle Asie, Afrique, Amériques Conditions Sol hors avion Sol dans l’avion En vol SI Turbulences Atterrissage Au sol en dehors de l’avion Dans l’avion, à l’arrêt En vol sans indication particulière En vol avec turbulences Au cours de l’atterrissage Lieu Parking Navette Cité Avion Parking automobile de l’aéroport Activité en cause Nature de l’activité Nature du mouvement Type de mouvement Elément matériel Arrêt de travail et conséquences Date du début de l’arrêt de travail Transport bagage personnel Préparation de l’avion Accueil passager Chargement bagage cabine Service repas Contrôle des prestations Contrôle sécurité En dehors du service repas Service à bord Soulever Porter Tirer Pousser Torsion Accroupir Décoincer S’équilibrer Mouvement habituel Effort excessif Maintien statique Faux mouvement Aucun Bagage personnel Coffre à bagage Chariot-repas Tiroir à boissons Passager Plateau repas Coffre à journaux Armoire repas Bagage passager Aide à un passager (autonome ou handicapé) Date Jours Durée de l’arrêt de travail 10 Analyse de données L’analyse des données a été réalisée avec le logiciel STATA 6.0. Les résultats sont exprimés en moyenne +- déviation standard ou en percentiles. Des tests ont été réalisés afin de comparer les accidents avec ou sans arrêt de travail ; seules les associations significatives ont été précisées dans les résultats. Un seuil de signification à 5% a été retenu. Les données de population générale concernant le personnel navigant commercial ont été recueillies à partir du bilan social PN [6]. 3 Résultats Parmi les 2008 accidents du travail (dont 1475 suivis d’un arrêt de travail), 275 correspondaient à des accidents survenus en vol concernant des personnels navigants commerciaux associés à des troubles musculo-squelettiques dont 192 (70%) ont été à l’origine d’un arrêt de travail. Il n’a pas été retrouvé de sujet ayant plus d’un incident associé à des troubles musculo-squelettiques survenu au cours de l’année étudiée (2002). Pour les incidents ayant entraîné un arrêt de travail, la durée des arrêts de travail est rapportée dans le Tableau 2. Tableau 2 : Durée des arrêts de travail (percentiles) Intervalles Durée des arrêts de travail (jours) 0-25ième percentile 25ième-50ième percentile 50ième-75ième percentile 75ième-100ième percentile [3 – 7] [8 – 11] [12 – 22] [23 – 305] La médiane de la durée des arrêts de travail est de 11 jours. La durée moyenne d’un arrêt de travail est de 19 +- 30 jours. La distribution des arrêts de travail selon leur durée est 11 représentée par tranche de 7 jours dans la Figure 1. Le total cumulé des arrêts de travail est de 3601 jours. 1barre=7jours Fraction .4 .2 0 0 ITT Répartition des cas selon la durée de l'arrêt de travail Figure 1 : Répartition des cas selon la durée de l'arrêt de travail (cas avec arrêt de travail) 3.1 Caractéristiques des personnels Les caractéristiques des sujets ayant eu un accident du travail sont rapportées selon l’existence ou non d’un arrêt de travail associé à l’accident dans le Tableau 3. 12 Tableau 3 : Caractéristiques des personnels ayant déclaré un accident associé à un trouble musculosquelettique Caractéristiques des personnels Sexe (%) * Femme Homme Accidents de travail survenus à bord Sans arrêt de travail (n = 83) Avec arrêt de travail (n = 192) Total (n = 275) 71 29 100 58 42 100 62 38 100 [24 – 29] [30 – 32] [33 – 41] [42 – 57] [23 – 29] [30 – 34] [35 – 41] [42 – 57] [23 – 29] [30 – 34] [35 – 41] [42 – 57] [0,4 - 3,3] [3,4 – 5,9] [6,0 – 13,9] [14,0 – 28,4] [0,4 – 2,5] [2,6 – 7,0] [7,1 – 14,1] [14,2 – 30,6] [0,4 – 2,7] [2,8 – 6,4] [6,5 – 14,1] [14,2 – 30,6] 4 28 66 2 0 100 5 25 68 2 <1 100 4 26 68 2 <1 100 5 19 76 100 22 29 49 100 17 26 57 100 Age (ans) 0-25ième percentile 25ième-50ième percentile 50ième-75ième percentile 75ième-100ième percentile Ancienneté (ans) 0-25ième percentile 25ième-50ième percentile 50ième-75ième percentile 75ième-100ième percentile Emploi (%) CCP CC HST PNT Techni Affectation vol (%) * Court courrier Moyen courrier Long courrier * p < 0,05 Sur les 275 accidents, 171 (62%) sont survenus chez un personnel féminin. La proportion d’accident du travail concernant des sujets de sexe féminin est moins élevée en cas d’accident ayant nécessité un arrêt de travail. L’âge moyen et l’ancienneté au moment de l’accident sont respectivement de 36 +- 8 ans et de 10 +- 8 ans pour l’ensemble des cas, de 35 +- 8 ans et de 9 +- 7 ans pour les cas avec arrêt de travail, de 36 +- 8 ans et de 10 +- 8 ans pour les cas sans arrêt de travail. Près des 2/3 des cas concernent des HST. 13 Le pourcentage d’accidents avec arrêt de travail est significativement différent selon le type d’affection au vol (Tableau 4). Tableau 4 : Répartition des cas selon l'existence d'un arrêt de travail et la nature de l'affectation en vol Affectation vol* Accidents de travail (%) Court courrier Moyen courrier Long courrier total % % % Sans arrêt de travail 9 21 40 30 Avec arrêt de travail 91 79 60 70 Total 100 100 100 100 * p < 0,05 Il existe une proportion plus importante d’accident sans arrêt de travail dans les cas où le personnel navigant commercial est affecté en long courrier. 3.2 Description des accidents de travail Les caractéristiques des accidents sont rapportées dans le Tableau 5. Tableau 5 : Caractéristiques des accidents déclarés Caractéristiques des accidents Siège du trouble musculo-squelettique (%) * Colonne cervicale Colonne dorsale Colonne lombaire Epaule Coude Poignet Genou Conditions (%) * Hors avion Dans l’avion Dans l’avion : Au sol En vol (sans précision) En vol avec turbulences En vol à l’atterrissage Accidents du travail survenus à bord Sans arrêt de travail (n = 83) Avec arrêt de travail (n = 192) Total (n = 275) 17 11 36 17 1 11 7 100 18 10 54 5 2 4 7 100 18 10 49 8 2 6 7 100 5 95 100 13 87 100 11 89 100 19 77 1 3 100 25 69 4 2 100 23 72 3 3 100 14 Caractéristiques des accidents Accidents du travail survenus à bord Lieu (%) Parking Navette Cité Avion Sans arrêt de travail (n = 83) Avec arrêt de travail (n = 192) Total (n = 275) 3 1 1 95 100 9 2 2 87 100 7 2 2 89 100 * p< 0,05 Les symptômes concernent essentiellement le rachis (77 % des cas) et plus particulièrement le rachis lombaire dont l’atteinte représente près de la moitié des cas. Près de 90% des accidents sont survenus alors que le personnel était dans l’avion. Parmi les accidents survenus à bord de l’avion, un quart est survenu alors que l’avion était au sol, pour le reste (survenu en vol), moins de 10 % sont associés à des conditions de vol particulières (turbulences < 5%, atterrissage < 5%). L’analyse comparée des cas avec ou sans arrêt de travail retrouve une association statistiquement significative avec le siège de la lésion (lombaire vs autre) (Tableau 6). Tableau 6 : Répartition des cas selon l’existence ou non d’un arrêt de travail et le siège de l’atteinte Accident du travail (%) Siège de l’atteinte Sans arrêt de travail Avec arrêt de travail total Atteinte rachidienne* 64 82 78 Atteinte autre 36 18 23 Total 100 100 100 * p < 0,05 L’atteinte rachidienne est prépondérante dans les accidents ayant été à l’origine d’un arrêt de travail. Les accidents du travail avec arrêt pour troubles rachidiens sont dans 123 cas en rapport avec des troubles dorso-lombaires (soit 66% de accidents avec arrêt) et dans 35 cas avec des troubles cervicaux (soit 18% des accidents avec arrêt). La durée cumulée des arrêts de travail est de 2756 jours lors d’atteintes rachidiennes (cervico-dorso-lombaires) ce qui 15 représente 77% de l’ensemble des jours d’arrêts. Les arrêts de travail avec atteintes dorsolombaires représentent à eux seuls un total de 2362 jours d’arrêt de travail (soit 66% de l’ensemble des jours d’arrêt). L’activité en cause, le mouvement déclenchant et le matériel impliqué sont décrits dans le Tableau 7. Tableau 7 : Nature de l’activité, type de mouvement et matériel en cause Nature de l’activité, du mouvement et du matériel Type de l’effort Transport bagage personnel Préparation de l’avion Accueil passager Chargement bagage cabine Service repas Repos Control prestations Control sécurité Service à bord Type de mouvement Mouvement habituel Effort excessif Maintien statique Faux mouvement Nature du mouvement Soulever Porter Tirer Pousser Torsion Accroupir Décoincer S’équilibrer Elément matériel Aucun Bagage personnel Coffre à bagage Chariot-repas Tiroir à boissons Passager Plateau repas Coffre à journaux Armoire repas Bagage passager Porte avion Accidents survenus à bord Sans arrêt de travail (n = 83) Avec arrêt de travail (n = 192) Total (n = 275) 5 3 5 8 66 1 4 4 5 100 14 4 5 9 58 1 0 4 4 100 11 4 5 9 61 1 1 4 4 100 62 30 4 4 100 57 32 6 5 100 58 32 5 5 100 23 11 21 19 4 6 14 3 100 24 17 16 14 3 3 17 6 100 24 16 17 15 3 4 16 5 100 10 5 6 32 15 4 4 1 11 7 4 100 12 14 3 30 17 2 1 2 10 9 1 100 11 11 4 31 16 2 2 2 10 9 2 100 16 Dans près d’un tiers des cas, un effort excessif est retrouvé. Le service repas représente la tâche en cause dans environ 60% des cas. La manipulation des bagages personnels représente la deuxième cause (11%). Les résultats vis-à-vis du matériel en cause sont en rapport avec les résultats précédents, puisque dans près de la moitié des cas, il s’agit de matériel utilisé pour le service repas. Parmi les mouvements effectués, dans 17 % des cas avec arrêt de travail, une action visant à décoincer un matériel est retrouvée. Sur l’ensemble des matériels décoincés par les PNC, 61% d’entre eux correspondent à des chariots repas, 17% à de tiroirs à boissons et 12 % à des armoires repas. L’action de porter est dans plus de la moitié des cas en rapport avec la manipulation de bagages personnels, dans 15% des cas, il s’agissait d’un tiroir à boisson. L’action de soulever correspond à la manipulation de tiroir à boisson dans 39% des cas (avec action de soulever) et la manipulation des bagages passagers dans 28 % des cas (mise en place dans les coffres à bagages). Dans les actions pousser et tirer, le matériel en cause est le chariot-repas, l’armoire-repas ou le tiroir à boisson dans plus de 80% de ces actions. Les répartitions des accidents selon le type de lésion et par type de mouvement sont rapportées dans la Figure 2. Figure 2 : Répartition des accidents selon le type de lésion et par mouvement en cause Répartition des accidents selon le type de lésion et le mouvement en cause* % 100% genou poignet épaule 50% lombaire dorsal cervical 0% soulever porter tirer pousser accroupir décoincer équilibre * certaines catégories ne sont pas représentées en raison des faibles effectifs 17 La répartition des accidents selon la date de survenue dans la semaine est rapportée dans la Figure 3. Figure 3 : Répartition des accidents selon la date de survenue dans la semaine Répartition des accidents selon la date de survenue dans la semaine 20% % 10 0 lun mar mer jeu vend sam dim Il n’existe pas de différence significative dans la répartition du jour de survenue des accidents en fonction des jours de la semaine. 3.3 Comparaison des données avec celles de la population générale des PNC Les accidents du travail avec arrêt liés à des troubles musculo-squelettiques représentent prés de 15% de l’ensemble des accidents du travail avec arrêt dans la population des PNC. Le nombre de jours perdus liés à un arrêt de travail pour troubles musculo-squelettiques représente 20% de l’ensemble des jours perdus par arrêts de travail dans la population des PNC. Le taux des accidents du travail ayant entraîné des troubles musculo-squelettiques a été estimé à 2,2 accidents pour 100 PNC-année IC 95% [2,0-2,5] en rapportant le nombre de PNC ayant déclaré un accident du travail avec troubles musculo-squelettiques au nombre total de PNC (12425, année 2002). L’incidence des accidents avec troubles dorso-lombaires est de 1,3 accidents pour 100 PNCannée. 18 L’estimation des taux d’accidents pour 100 personnes selon les spécialités des personnels est rapportée dans le Tableau 8. Tableau 8 : Taux d'accident du travail pour 100 personnels selon l'emploi et le sexe Emploi CC CCP HST Femme Homme Femme Homme Femme Homme Nombre d’accidents du travail pour 100 personnes %, [IC 95%] 2,5 3,4 2,2 1,4 1,7 2,0 [1,8-3,4] [2,3-4,7] [0,9-4,4] [0,4-3,2] [1,5-2,1] [1,5-2,5] Les taux d’accidents ne sont pas significativement différents selon l’emploi des personnels, et ce quelque soit le sexe. L’estimation des taux d’accidents du travail pour 100 personnels selon le type d’affectation au vol et par sexe est rapportée dans le Tableau 9. Tableau 9 : Taux d'accidents du travail selon l'affection au vol et le sexe Affectation-vol Court courrier Moyen courrier Long courrier Nombre d’accidents du travail 3,4 2,4 1,6 pour 100 personnes * %, [IC 95%] [2,5-4,5] [1,9-3,0] [1,4-1,9] femme homme femme homme femme homme Nombre d’accidents du travail 3,0 4,7 2,4 2,5 1,5 1,9 pour 100 personnes * %, [IC 95%] [2,1-4,2] [2,7-7,7] [1,7-3,1] [1,6-3,7] [1,2-1,9] [1,4-2,4] * p< 0,05. Le taux d’accidents du travail est deux fois plus important dans la population « court courrier » comparée à la population « long courrier » et ce quelque soit le sexe. Le nombre d’accidents du travail liés à un trouble musculo-squelettique pourrait représenter près de 15 % de l’ensemble des accidents du travail déclarés par les PNC. La durée totale 19 cumulée des jours d’arrêt de travail liés aux troubles musculo-squelettiques pourrait atteindre près de 20 % de l’ensemble des jours d’arrêt de travail. Les caractéristiques des PNC ayant déclaré un incident associé à des troubles musculosquelettiques au cours de l’année 2002 ont été comparées à des données concernant le personnel navigant commercial issues du bilan social pour l’année 2002 (Figure 4, Figure 5, Figure 6). Figure 4 : Répartition selon le sexe dans la population totale des PNC et dans les cas 100% Répartition selon le sexe dans la population totale des PNC et dans les cas Pop. totale Avec incident 50 0 femme homme Figure 5 : Répartition selon l'âge des PNC (population totale, cas) 50% Répartition selon l'âge des PNC (population totale, cas) Pop. totale Avec incident 25 0 [moins de 29-29ans] [30-34ans] [35-39ans] [40-40ans et plus] 20 Figure 6 : Répartition des PNC selon leur ancienneté (population totale, cas) 50% Répartition selon l'ancienneté dans la population totale des PNC et dans les cas Pop. totale Avec incident 25 0 [moins de 2-2ans] [3-7ans] [8-13ans] [14-14ans et plus] Il ne semble pas exister de différence importante dans les caractéristiques étudiées ci-dessus selon la population générale ou celle des cas. 4 Discussion Les accidents du travail en rapport avec des troubles musculo-squelettiques représentent une part importante de la pathologie au travail observée en 2002 dans la population générale du personnel navigant commercial de la compagnie aérienne française à laquelle ils appartiennent. En effet, ils représentent plus de la moitié (53%) des otites barotraumatiques, première cause d’accidents du travail survenus à bord en 2002. Les arrêts de travail qu’ils ont entraînés représentent, par ailleurs, 20% de l’ensemble des jours perdus par accidents du travail. Dans la moitié des accidents du travail avec arrêts, la durée de l’arrêt de travail excède 11 jours. L’atteinte rachidienne est prépondérante. Dans plus de la moitié des cas, l’utilisation du matériel pour le service repas est retrouvée. La manipulation des bagages personnels est identifiée dans un cas sur 10. Ces résultats confirment certaines données de rapports internes publiés dans les années précédentes : 21 A partir des résultats d’une étude concernant les dorso-lombalgies survenues chez le personnel navigant au cours des années 1993-1996, le nombre d’accidents du travail avec arrêt pour dorso-lombalgies et la durée cumulée des arrêts de travail pourraient avoir augmenté entre 1996 et 2002. Cette augmentation serait toutefois faible puisque le nombre d’accident avec arrêt serait passé de 113 à 123 et la durée cumulée des arrêts de travail de 2253 à 2756 jours [7] [5]. Pour être interprétées, ces remarques doivent cependant prendre en compte les variations de la population des PNC dans la même période : les effectifs des PNC seraient passés de 7139 à 12 425. Les données collectées sur les accidents du travail liés à des TMS ont été comparées avec des données concernant les PNC obtenues à partir du rapport social (année 2002). Ainsi, le calcul des taux a été obtenu à partir de deux sources de données différentes : l’une provenant du répertoire de déclaration d’accidents du travail, l’autre du bilan social de la compagnie. Malgré l’origine différente des données, ces estimations ou comparaisons ont été faites pour deux raisons : i) le système de déclaration des accidents du travail est le seul système de déclaration utilisé par les PNC, ii) toutes les données sont issues de la même population qui correspond à la population générale des PNC. Comme il n’a pas été retrouvé de personne ayant présenté plusieurs accidents du travail au cours de l’année, le calcul des taux d’accidents a été réalisé dans ce travail en rapportant le nombre d’accidents par le nombre de personnels navigant commercial. Par ailleurs, seuls les accidents du travail reconnus par la sécurité sociale et survenus à bord ont été analysés. Par contre, ont été exclus de l’étude les cas correspondant à un traumatisme « violent » (chutes, par exemple) pour lesquels il pourrait exister une association possible avec des troubles musculo-squelettiques. 22 Ces limites sont en faveur d’une sous estimation de la prévalence et les conséquences réelles des troubles musculo-squelettiques au sein de cette population, renforçant ainsi la notion de réel problème de santé au travail liée aux TMS chez les PNC. Dans ce travail, les accidents avec arrêt et les accidents sans arrêt ont été pris en compte. Si les accidents suivis d’un arrêt de travail peuvent être considérés comme les plus graves, en particulier en raison de leur coût (jours perdus par exemple), l’analyse des accidents sans arrêt trouve son importance du fait de la physiopathologie des troubles musculo-squelettiques. Ces accidents sans arrêt de travail peuvent être considérés comme les témoins d’une situation propice à la survenue d’accidents plus graves [8]. Par ailleurs, comme le diagnostic et le traitement précoces représentent des éléments essentiels au retour plus rapide au poste de travail des patients souffrant de TMS, le suivi des accidents sans arrêt est un outil important pour l’équipe médicale afin de détecter à un stade plus précoce un problème de santé au travail et d’établir des liens en terme de fréquence et de causalité [8]. Depuis plusieurs années, l’importance des TMS dans la pathologie au travail est reconnue dans de nombreuses professions [9] [10] [11]. D’après des données européennes, le coût direct des TMS représente une perte moyenne de quatre jours de travail pour 23% des salariés européens. En prenant en compte les coûts indirects imputés aux entreprises, les TMS représentent plus de 30% du coût des accidents du travail et des maladies professionnelles, constituant ainsi un des problèmes les plus importants de la santé, sécurité au travail [12]. La relation causale entre TMS et travail est également validée et des facteurs favorisants ont été identifiés [2]. L’incidence retrouvée dans ce travail est proche de celles publiées dans la littérature [1]. 23 Si la méthodologie utilisée dans ce travail ne permet pas de statuer sur une relation causale entre le travail effectué et les cas étudiés, certains éléments sont en faveur d’une relation entre les accidents observés et le travail réalisé par les PNC. D’après l’analyse des postes de travail, il apparaît que plusieurs contraintes soient susceptibles de favoriser la survenue de troubles musculo-squelettiques [13]. Elles sont liées à la charge physique de travail, représentée par des manutentions diverses sans aide à la manutention, liées aux matériels, liées à des postures inconfortables en rapport avec l’architecture des locaux de travail et l’ergonomie des matériels (nombreux mouvements complexes), le maintien prolongé de la station debout, l’exposition à des vibrations (comme par exemple lors des turbulences en vol, de l’atterrissage ou du décollage). Ces facteurs favorisants jouent un rôle différent selon la nature du trouble musculo-squelettique en cause [1]. Ainsi, la charge physique, le levage de charge lourde, les mouvements de flexion ou de torsion sont des facteurs favorisants la survenue de TMS du rachis lombaire. Pour les TMS du rachis cervical, en plus des facteurs cités ci-dessus, le maintien de certaines postures semblent jouer un rôle prépondérant [1]. Il a par ailleurs été rapporté dans la littérature que le personnel navigant pourrait présenter une incidence supérieure de lésions radiologiques d’arthrose rachidienne par rapport à une population de personnes du même âge affectées à une vie professionnelle sédentaire [4]. A coté de ces facteurs déclenchants « classiquement » retrouvés dans la genèse des TMS, il existe des particularités susceptibles de contribuer à la survenue de TMS, plus spécifiques aux PNC [13]. Ces facteurs particuliers sont liés : - à l’exiguïté de la cabine dans laquelle les PNC évoluent, entraînant de nombreux microtraumatismes articulaires et musculaires, - à la fatigue générale en rapport avec le mode de travail (rotations) réduisant le temps de récupération, - aux contraintes de temps imposées par la durée des vols, 24 - au stress auquel ils sont soumis de par la charge mentale de travail qui leurs revient : gestion du stress des passagers, gestion des urgences médicales, gestion de la sécurité à bord, gestion des horaires impératifs des débuts de vol. D’après l’étude des cas, la relation entre travail et TMS est aussi évoquée dans notre étude devant les circonstances retrouvées. En effet, les circonstances les plus fréquemment en cause correspondent aux activités « habituelles » des PNC et les circonstances plus exceptionnelles comme la survenue de turbulences ne représente qu’une faible part des accidents observés. Les mouvements en cause dans les accidents sont des mouvements habituellement observés dans d’autres études ayant établi la relation entre le travail et les TMS. Enfin, le taux d’accidents plus élevé dans la population affectée sur les vols court courriers comparé au taux de la population affectée sur les vols long courriers est un argument en faveur de la relation entre les TMS observés et le travail. Ce taux plus élevé est à rapporter à une charge de travail plus élevée (4 services possibles dans la journée pour les vols court et moyen courriers contre 2 services sur les vols long courriers) dans la population affectée aux court courriers. Paradoxalement pour une pathologie évoluant sur le mode de la chronicité, il n’est pas retrouvé de relation entre l’ancienneté des personnels et la survenue de TMS. L’absence de relation entre l’ancienneté dans le poste travail et la survenue de troubles musculosquelettiques a déjà été retrouvée dans la littérature. L’absence de relation s’expliquerait par le fait que les salariés inadaptés quittent rapidement leur poste de travail. Il existerait ainsi une « sélection naturelle » : les personnels continuant à travailler s’étant adapté aux contraintes (healthy worker effect), les personnels « malades » ayant tendance à quitter le poste (survivor bias). Ces biais ont pour effet de sous estimer la relation entre le facteur favorisant étudié et 25 les TMS. Ceci a déjà été retrouvé pour l’âge et l’ancienneté (qui sont deux facteurs très corrélés) [1]. Cette absence de relation entre ancienneté et survenue de TMS ne peut donc pas être retenu comme un argument en défaveur de la chronicité des facteurs favorisants les TMS. Il faut toutefois remarquer que la recherche de facteurs favorisants pourrait être optimisée par une méthodologie différente (étude prospective d’une cohorte, étude cas-témoin par exemple). Les mouvements en cause dans les accidents ont été qualifiés d’habituels dans près de 60% des cas. Les efforts excessifs « déclenchants » sont à considérer comme des mouvements rendant réellement symptomatique un processus pathologique chronique évoluant à bas bruit. Des facteurs favorisants d’ordre psychosocial (la perception d’une charge de travail intense, la monotonie du travail, un contrôle limité de son travail, une précision faible dans les tâches à accomplir et un encadrement social faible) ont été évoqués dans la littérature [1]. Ils n’ont pu être appréhendés dans ce travail. A partir de la description détaillée des circonstances inscrites dans les CRASDAB, certaines mesures de préventions sont à évoquer : En terme de prévention collective : - conception ergonomique des cabines et du matériel - optimisation du poids des tiroirs à boisson - maintenance régulière préventive des matériels utilisés pour les services repas (ces éléments matériels sont en effet retrouvés très souvent en cause dans la genèse des accidents observés) - respect strict du poids des bagages cabine des passagers En terme de prévention individuelle - meilleur gestion du poids des bagages personnels 26 - information/formation du personnel aux gestes et postures (il existe à cet effet un support audio-visuel au sein de la compagnie) La proportion plus élevée de femme dans le groupe des accidents sans arrêt de travail pourrait être en faveur d’une tendance à établir plus de signalement de la part des femmes [7]. Des éléments de gravité (en prenant comme critère la prépondérance des accidents avec arrêt comparés aux accidents sans arrêt de travail) ont pu être identifiés. L’atteinte rachidienne lombaire est un élément de gravité important, d’autant plus que cette atteinte est associée à une durée d’arrêt de travail plus importante. Le lieu de survenue « hors avion » est probablement à considérer comme un facteur indirect, le facteur principal étant la manipulation des bagages personnels. 5 Conclusion Les accidents du travail en rapport avec des troubles musculo-squelettiques représentent une part importante de la pathologie au travail dans la population du personnel navigant commercial d’une compagnie aérienne. Ils sont responsables de 20 % de l’ensemble des jours perdus par accident du travail. L’incidence est plus élevée dans la population des PNC affectés sur les vols court et moyen courriers comparée à la population des PNC affectés sur les vols long courriers. L’analyse des facteurs déclenchants met en cause dans plus de la moitié des cas des éléments matériels utilisés pour le service repas et dans 11 % des cas la manipulation des bagages personnels. 27 Bibliographie [1] Bernard BP. Musculoskeletal disorders and workplace factors, a critical review of epidemiologic evidenceof work-related musculoskeletal disordersof the neck, upper extremity, and low back. In: N.I.O.S.H., ed. Cincinnati: National Institute for Occupational Safety and Health, 1997:590. [2] Cohen AL, Gjessing CC, Fine LJ, Bernard BP, McGlothlin JD. Elements of ergonomics programs, a primer based on workplace evaluations of musculoskeletal disorders. In: N.I.O.S.H., ed. Cincinnati: National Institute for Occupational Safety and Health, 1997:146. [3] INRS. Méthode de prévention des troubles musculo-squelettiques du membre supérieuret outils simples. Documents pour le médecin du travail 2000; 83:187-223. [4] Fichera C, Rizzi M, Buonanno A, Napoli G, Di Marco D, M. RE. 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A partir des accidents du travail survenus à bord chez le personnel navigant commercial (PNC) durant l’année 2002, les cas en rapport avec des troubles musculo-squelettiques ont été analysés. Un total de 275 accidents a été identifié. Les arrêts de travail en rapport avec ces accidents représentent 20 % de l’ensemble des jours perdus par accidents du travail. L’incidence est plus élevée dans la population des PNC affectés sur les vols court et moyen courriers comparée à la population des PNC affectés sur les vols long courriers. L’analyse des circonstances déclenchantes montre qu’il s’agit dans plus de la moitié des cas, de la mise en œuvre de matériel utilisé pour les services repas et dans 11% de la manipulation de bagages personnels. Les troubles musculo-squelettiques représentent une part importante des causes d’arrêt de travail. Les causes multifactorielles rendent la prévention complexe. Deux axes de prévention ont été proposés, ils passent par la maintenance des matériels utilisés pour les services-repas et par une meilleur gestion du poids des bagages personnels. Mots clés : Accidents du travail Troubles musculo-squelettiques Personnel navigant commercial Facteurs associés Etude descriptive 30