La Creuse Agricole - SAFER Marche
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La Creuse Agricole - SAFER Marche
15 La Creuse agricole et rurale - 16 septembre 2016 Comprendre Foncier La Safer Marche Limousin vous informe. Les tendances du marché agricole en 2015 (première partie) HC Le marché agricole au niveau national et européen L’Europe est aujourd’hui déficitaire nette de l’équivalent de 20 % de sa surface agricole pour atteindre son autonomie alimentaire. L’acquisition de 1 700 hectares par des investisseurs chinois dans l’Indre fait prendre conscience de l’importance de la nécessité de réguler le marché des terres agricoles pour le maintien d’un bon niveau d’autosuffisance alimentaire en Europe et pour la survie d’une agriculture de type familiale. Ce modèle a toujours été défendu par un certain Edgar PISANI, ministre de l’agriculture de l’époque, et initiateur des grandes réformes agricoles des années 60. Une pression foncière avec l’arrivée de capitaux étrangers Suite à l’année internationale de l’agriculture familiale de 2014, le Comité économique et social européen (CESE) a attiré l’attention sur « l’accaparement des terres en Europe » qui, selon lui, constitue une menace imminente pour l’agriculture familiale. Aussi, le CESE « estime nécessaire d’élaborer, tant au niveau des États membres qu’à l’échelle de l’Union européenne (UE), un modèle clair en matière de structures agricoles ». Il demande de préserver l’exploitation familiale dans toute l’UE, pour des raisons de sécurité alimentaire, d’attractivité des territoires, de localisation de la valeur ajoutée et de prise en compte de l’environnement. La FNSafer rejoint les préoccupations des instances européennes. Elle entend bien continuer à œuvrer en faveur de l’agriculture familiale, où les décisions de gestion et le travail sont du ressort de la famille. Elle entend souligner l’impor- et les SCEA qui ont le plus augmenté en nombre mais surtout en surface, traduisant bien l’effacement des exploitations familiales au profit de sociétés plus capitalistiques. Ces phénomènes mettent en avant la nécessité de pouvoir contrôler le transfert de parts de société afin de permettre au monde agricole et en particulier aux exploitants de maitriser l’outil indispensable à toutes les productions « le foncier ». Les tendances du marché agricole en 2015 tance de la régulation foncière pour un développement équilibré des exploitations agricoles. Dans la mesure où la politique agricole commune (PAC) a pour objet de soutenir le revenu de ceux qui travaillent dans l’agriculture, elle doit prendre en considération l’hétérogénéité des unités de production. À défaut, l’UE contribuerait plus à rémunérer le capital des grandes exploitations que les travailleurs agricoles. La PAC, première politique européenne, ne tiendra pas si, par exemple dans le secteur des grandes cultures, des exploitations de plus de 1 000 ha « jouent » dans la même cour que des exploitations d’une centaine d’hectares. Le modèle de l’exploitation familiale remis en cause En deux décennies, les achats de foncier des personnes morales agricoles ont été multipliés par 4 en nombre et par safer Prix des terres selon le type de culture. 2,5 en surface. Les acquisitions faites par des GFA et des SCI sont en progression très importantes depuis 2010 et rattrapent les acquisitions faites par des sociétés agricoles (SCEA, GAEC ou EARL). Cette évolution souligne la séparation nette existant entre le capital foncier (composante du patrimoine personnel) et le capital d’exploitation (outil de production). Les raisons de partage et de fiscalité peuvent expliquer cette situation mais avec un risque à la fois de spéculation sur le prix des terres et de non maitrise du foncier par En 2015, le prix du terrain agricole libre a continué d’augmenter de 1,6 %, portant la moyenne nationale à l’hectare à plus de 6 000 euros/ha. Ce prix moyen enregistre aussi de grande variation d’une région à l’autre : en Limousin, le prix moyen des terres libres se situent entre 2 800 euros et 3 400 euros suivant les départements (avec là aussi de grandes variations d’un secteur à l’autre de chacun des départements). Conformément à la hiérarchie de prix par secteur de production, les plus faibles valeurs restent localisées dans les zones fortement spécialisées en élevage : La Franche-Comté reste la région la moins chère, suivie par le Limousin et les Pays de la Loire. la profession agricole. Le mouvement de financiarisation du capital s’applique autant pour le foncier que pour le capital d’exploitation : il entraîne la concentration de capitaux au sein d’unités de production de plus en plus importantes en taille. Les exploitations individuelles restent majoritaires en France en nombre (2 sur 3) mais représentent uniquement 38 % de la surface. Elles sont au nombre de 296 000 sur les 452 000 exploitations sur notre territoire, mais ont diminué de 13 % entre 2010 et 2013. Ce sont les EARL Le marché a progressé en surface (+6,2 %) et en valeur globale (+8,1 %). Il n’a pas encore rattrapé le niveau d’avant la crise de 2008. Il reste très actif sur la partie « Grand Ouest » de la France. Les surfaces échangées correspondent à 1,4 % de la SAU nationale (1,7 % en Limousin). Depuis 2010 le marché des terres louées dépasse le marché des terres libres signe de l’arrivée de capitaux extérieurs. Le prix consenti par les acquéreurs agricoles en zone de grandes cultures s’établit, en moyenne, à 7 230 euros/ha, soit 20 % au-dessus du prix moyen national. Les terres situées en zone de polyculture-élevage s’adjugent à 5 620 euros/ha. Enfin, en bas de l’échelle, le prix des terres et prés en zone d’élevage bovin s’établit, en 2015, à 4 500 euros/ha, soit 25 % en dessous du prix moyen national. safer Prix des terres et prés libres non bâtis par région agricole en 20132015 (moyenne triennale). Moyenne nationale 2013-2015 : 5 890 euros/ha. Moyenne nationale 2015 : 6 010 euros/ha.