Opération « mains propres » à la tète de Banca Carige en Italie

F I N A N C E & MARCHES
Opération « mains propres » à la tète
de Banca Carige en Italie
BANQUE
Le président de Banca
Carige a été débarqué
par ses actionnaires.
Pierre de Gasquet
[email protected]
— Correspondam à Rome
L'heure est au grand nettoyage a la
tète de Banca Carige, la sixième
banque italienne (détenue à 9,9 %
p a r le f r a n g a is BPCE). A la
demande pressante de la Banque
d'Italie, qui a reclame une révision
complète de la gouvernance et une
recapitalisation urgente de la banque génoise, la Fondazione Carige,
son principal actionnaire à 47 %,
s'est résignée à tourner la page des
vingt ans de « règne » de Giovanni
Berneschi, son président sortant,
dont la gestion se retrouve sur la
sellette. Il a été remplacé hier par
Cesare C a s t e l b a r c o A l b a n i ,
soixante et un ans, déjà membre du
conseil d'administration de Carige
(désigné par BPCE1 et de Banca
Leonardo. Après avoir qualifié, à
plusieurs reprises, de « non stratégique » sa participatìon dans Banca
Carige, BPCE devait confi rmer hier
soir ses quatre f'uturs représentants (sur 15).
alarmiste du rapport de la banque
centrale, qui évoque des « précs suspects » à ses propres actionnaires
pour acheter des actions de la banque, outre un niveau cxcessifde
crédits douteux de 17 % (à 4,2 milliards d'euros) et des prévisions de
pcrtes de 1,4 millìard d'euros.
Cible des remontrances de la Banque d'Italie depuis plusieurs mois, le
groupe Banca Carige, qui détìen t cinq
banques régionales, a annoncé en
mars un pian de recapitalisation de
800 millions d'euros par voie de cessions d actifs. Mais la vente de sesactìvités d'assurances (évaluées entre
400 et 600 millions d'euros) au fonds
Clessidra reste encore en suspens.
Opérations douteuses
Outre des failles significatives dans sa
gestiondesrisques.lesinspecteursde
la banque centrale ont aussi relevé
des opérations douteuses avec l'Istituto Opere di Religione (IOR), la banque du Vatican. Considéré comme
proche de l"Eglise et de la politique, et
notamment de l'ex-ministre de
l'Industrie de Silvio Berlusconi.
« Nous avons réussì à nommer les Claudio Scajola - dont le fière était
vice-président de la banque -, Banca
nouveaux dirigeants de la banque
malgré quelques difficultés liées à la Carige jouit d'une réputation mitigée
pression de la Banque d'Italie, qui a en matière de contròie des risques,
fìxé des délais très contraignants ». a Sclon le quotidien génois « Secolo
XIX », sa filiale niepise aurait méme
déclaré Giorgio Noli, un représenl'ait l'objet, par le passe, de rappels à
tant de la Fondanoli. Mais la presse
l'ordre de la Banque de France en
italienne s'interroge sur la tonalité
matière de normes antiblancliimenL
La réorganisation forcée de
Banca Carige s'inscrit dans le
cadre du contròie renforcé de la
Banque d'Italie sur huit banques
régionales. Méme si la gestion
« génoise » était réputée plus
prudente qu'à Sienne, le grand nettoyagc à la tète de Banca Carige
rappelle celui déjà opere au sein de
Monte dei Paschi di Siena (MPS), la
troisième banque italienne en
pleine restructuration. •
Giovanni Berneschi a démissionné hier de la presidente
de Banca Carige. Plwio DR