UNIVERSEL que les fleurs renaiflent. Si cette circonftance eft vraye, il

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UNIVERSEL que les fleurs renaiflent. Si cette circonftance eft vraye, il
V<ri-tus.
3*4
G U
T R A I T E '
U N I V E R S E L
que les fleurs renaiflent. Si cette circonftance eft v r a y e , il faut qu'il tire fa nourriture
¿11 tronc de cet arbre pendant le teins qu'il y demeure.
On dit que ce petit oifeau eft bon pour la goutte feiatique étant pris en poudre dans
du vin.
G U A M A B A N U S .
S "
Guanabanus
3
Oviedi., Cluf. in Garz. En François, Guanabane.
Eft un grand Se bel arbre des Indes, dont le bois eft fort tendre : il porte un fruit
trés-beau, gros ordinairement comme un Melon médiocre, & quelquefois comme la
tête d'un enfant. L'écorcedece fruit eft verte , & femble diftinguëe par'certaines
écailles, comme la pomme de pin, mais qui ne font pas fi élevées ny fi rudes ; car toute
l'écorce eft fort déliée, n'étant pas plus épaiffe que celle des poires. Sa chair eft fort
blanche & d'un goût trés-délicat ; elle fe fond ou fe diffout en la bouche auffi facilement comme la crème du lait ; elle envelope de grandes femences noirâtres, un peu
plus groffes que celles des courges.
Ce fruit eft de qualité rafraîchiffante , Se profitable dans Ics graindes chaleurs.
Vertus.
Cette efpece de Guanabane eft différente de celle dont Scaliger parle au livre des
Subtilitez contre C a r d a n , en cette manière ;
Guzna- •
.[ Le Guanabane eft un arbre haut qui a le tronc comme le Pin ; fa feuille eft grande
h mut s
& longuette, fon fruit eft gros comme un melon , couvert d'une peau épaiffe d'un
Scaligerid o i g t , v e r t e , luifante comme un Coing-, fa chair eft blanche Se douce comme du lait
caillé, contenant des grains qui ont la figure des Fazioles. ]
GuanamGuillaume Pifon prétend que Clufius s'eft trompé avec Scaliger en plufieurs chobsmus Pi- fes dans la defeription du Guanabane , qu'il appelle Guanambanus : voicy ce qu'il
finis.
en dit ;
[ Charles Clufius , trés-expert en la Botanique , dans fes Annotations fur les plantes des Indes décrites par Gartzias, L i v r e z . Chapitre 10. cite Jules Scaliger, décrivant
ce fruit ;.mais cette defeription eft entre-mêlée d'erreurs qui ne font pas petites. EnG'iunabaae
:
Autre efpece de
Guanamban.
pas plus haute qu'à la moitié d'un homme, & pouliant plutôt aes larmens que
des rameaux , lefquels portent des fleurs d'une belle couleur jaune : le fruit de Guanamban leur fuccede ; il a cinq angles Se autant de jointures un peu élevées , qui étant
ouvertes , montrent des femences reffemblantes aux pois chiches , premièrement v e r tes , puis en meuriffant elles prennent une couleur bleue-noirâtre Se luifante. C e fruit
eft en fa fuperficie lanugineux & piquant comme les feuilles du Chardon b é n i t l e s
feuilles de la plante font fçmblables à celles du Pentaphyllum commun. On ne fe fert
de fes femences chez la Malaiens que comme des autres légumes i on les fait cuire dans
les foupes avec de la viande ; elles excitent des vents comme les pois -, elles ont quelque chofe de dégoûtant, Se elles lâchent le ventre à ceux qui n'ont pas coutume d'en
manger. C'eft i c y , continue nôtre Auteur , la véritable defeription du Guanambau
que j ' a y vû de mes propres yeux : Se l'on doit plus ajouter de foy à un homme qui a
vû , qu'à dix qui ont feulement ouï dire. ]
Voilà ce que dit Pifon à ce fujet ; mais j'eftime qu'en donnant fa defeription il n'a
pas fujet de crier contre les autres, puifqu'apparemment ce font des fruits differens
fous un même nom , .Se qui croiflent en divers climats de l'Amérique.
Pifon rapporte pneore une autre efpece de Guanamban qui croît dans la Guinée, fa
feuille eft grande ., fembla'ble à celle del'Acante , incifée profondément : fes fleurs font
jaunes, fes fruits font g r o s , oblongs,ayant plufieurs caneleures Se incifeures éminentes en fa Longueur, aboutrfiant à une couronne cornpofée de huit petites feuilles.
*
GUAO.
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