Attribution préférentielle : contrôle exercé par la
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Attribution préférentielle : contrôle exercé par la
Publié sur Dalloz Actualité (http://www.dalloz-actualite.fr) Attribution préférentielle : contrôle exercé par la Cour de cassation le 19 novembre 2012 CIVIL | Mariage - Divorce - Couple | Succession - Libéralité Par deux arrêts en date du 24 octobre 2012, la première chambre civile de la Cour de cassation casse deux arrêts d’appel qui se prononcent en matière d’attribution préférentielle dont l’une par voie de partage. Civ. 1re, 24 oct. 2012, F-P+B+I, n° 11-19.326 Civ. 1re, 24 oct. 2012, FS-P+B+I, n° 11-20.075 La Cour de cassation continue d’exercer son contrôle tant sur le contentieux de l’attribution préférentielle spécifique à la communauté conjugale (V. Rép. civ., v° Partage (4° modes d’attribution spécifiques), par Brenner, nos 44 s. ; J.-Cl. Civil, v° Communauté légale, liquidation et partage - partage de l’actif, par Piedelièvre, nos 20 s.) que sur celui par voie de partage comme en témoigne les deux arrêts sous examen (V. Rép. civ., préc. nos 3 s. ; B. Farge, Droit patrimonial de la famille, v° Modalités de réalisation du partage, Dalloz Action, n° 271.101 s.) Dans la première espèce (n° 11-19.326), pour débouter un héritier de sa demande d’attribution préférentielle de deux parcelles dépendant de la succession de sa mère, qui faisait valoir que la perte de certaines des parcelles, objet de l’attribution préférentielle provoquerait le démembrement de blocs de culture et donc le démembrement de l’unité économique constituée par son exploitation, l’arrêt d’appel énonce que l’exploitation agricole, objet de la demande d’attribution préférentielle, doit constituer une unité économique et retient que la cour ne trouve pas dans les pièces et dans les conclusions du demandeur qui lui sont soumises les renseignements lui permettant de vérifier la cohésion économique des éléments sur lesquels porte la demande d’attribution. L’arrêt d’appel est cassé, la cour n’ayant pas donné de base légale à sa décision. En effet, la Cour de cassation, exerçant son contrôle, précise que la cour d’appel aurait dû rechercher, s’il ressortait des pièces produites et des explications fournies, que les parcelles litigieuses étaient comprises dans l’exploitation agricole que l’héritier mettait en valeur et, si celle-ci constituait une unité économique. En effet, aux termes de l’article 832, alinéa 3, du code civil dans sa rédaction antérieure à celle issue de la loi n° 206-728 du 23 juin 2006, applicable en la cause et ayant servi de visa à la cassation, l’unité économique que doit constituer une exploitation agricole pour pouvoir faire l’objet d’une attribution préférentielle par voie de partage peut être formée pour une part, de biens dont le demandeur était déjà propriétaire ou copropriétaire avant le décès. La notion d’unité économique doit donc être appréciée non seulement au regard des parcelles, objet de la demande, mais aussi des parcelles dont le demandeur est également propriétaire (V. J.-Cl. Civil, v° Partage, attribution préférentielle – généralités - les biens, par Catala, n° 19). Dans la seconde espèce (n° 11-20.075), deux époux qui s’étaient mariés sans contrat préalable ont divorcé. Le mari soutenant que la société civile immobilière, appartenant à la communauté, était propriétaire du logement familial et d’un box, a sollicité l’attribution préférentielle des parts de cette société (V. Rép. civ., Brenner préc., nos 47 et 237). Pour accueillir sa demande, l’arrêt d’appel énonce que l’attribution préférentielle de parts sociales n’est exclue par aucun texte. Autrement dit, l’arrêt d’appel a ordonné l’attribution préférentielle à l’époux des parts de la société civile immobilière, appartenant à la communauté de biens ayant existé entre les époux. Au visa de l’article 831 du code civil qui s’inscrit dans le cadre de l’entreprise agricole, commerciale, industrielle, artisanale ou libérale et de l’article 831-2 du code civil qui prévoit l’attribution préférentielle du local d’habitation, du local à usage professionnel et des objets mobiliers les garnissant, la Cour de cassation casse l’arrêt. La première chambre civile précise que dans une telle hypothèse, la cour d’appel aurait dû rechercher, si l’attribution préférentielle à l’époux des parts de la société civile immobilière dépendant de la communauté, emportait dévolution exclusivement à celui-ci de la pleine propriété du seul local, et de ses accessoires, qui servait Dalloz actualité © Éditions Dalloz 2017 Publié sur Dalloz Actualité (http://www.dalloz-actualite.fr) d’habitation aux époux. Site de la Cour de cassation par Julien Marrocchella Dalloz actualité © Éditions Dalloz 2017