Ma ville est-elle dangereuse?

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Ma ville est-elle dangereuse ?
Plus de 60 % des villes de notre classement ont vu leur
délinquance baisser en deux ans. Mais de sérieux points noirs
subsistent, notamment à Paris et sur la côte méditerranéenne.
16 e
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C
holet et ses 42 000 habitants pavoisent. Pour la deuxième année consécutive, cette commune du Maine-et-Loire est en tête du classement des villes les plus sûres
de France. Au palmarès de la délinquance, elle est talonnée par
Rodez (27 000 âmes), qui monte de la troisième à la deuxième place. Son maire, Marc Censi, attribue ce bon résultat au
faible taux de chômage (5 %) dans sa ville, « car il y a une corrélation directe entre chômage et délinquance ». Ce tour de France de la criminalité a été établi grâce aux statistiques des ministères de l’Intérieur et de la Justice : taux de criminalité,
vols de voitures, cambriolages, vols perpétrés contre les
femmes et condamnations prononcées par les tribunaux.
Parmi les villes de même importance, Vichy (27 500 habitants) s’en tire avec le bonnet d’âne, reculant de la neuvième à la vingt-sixième place. Ce qui « étonne » son maire,
Claude Malhuret, ancien secrétaire d’Etat aux droits de
l’homme. N’ayant pas noté dans sa ville « plus d’insécurité
que par le passé », il attribue à une « anomalie de courbe »
cette évolution traduite dans les chiffres, mais non dans
les rapports que le commissaire lui transmet régulièrement.
« Ça avait beaucoup baissé ces trois dernières années, observe-t-il. Peut-être la baisse est-elle plus forte ailleurs qu’à
Vichy. » Le maire, ancien président de Médecins sans frontières, avance une autre explication : l’ouverture dominicale des magasins, où afflue une clientèle importante, pourrait être la cause de l’augmentation des vols constatés.
Aucun problème particulier n’a en revanche été décelé dans
le grand ensemble érigé sur le plan d’eau de la ville sous
forme de petites barres où se mêlent logements sociaux et
habitat privé. Claude Malhuret invite à lire les chiffres avec
circonspection. Comme, paradoxalement et pour des raisons opposées, Emile Zuccarelli, maire de Bastia. Sa ville
d’« un peu moins de 40 000 habitants » fait un bond de la
62 | 27 janvier 2005 | Le Point 1689
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Société Où vit-on le mieux ?
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58,2
Rodez (12)
35,9
Limoges (87)
56,9
Castres (81)
71,5
Aurillac (15)
54,3
Cherbourg (50)
57,1
Gap (05)
56,1
La Roche-sur-Yon (85)
80,4
Châteauroux (36) *
60,8
Niort (79) *
70,5
Vannes (56)
73
*
Pau (64)
64
Clermont-Ferrand (63)
67,6
Brest (29)
81,7
Montluçon (03)
52,3
Périgueux (24) *
63,9
Laval (53) *
57,9
Dijon (21)
80
Bastia (2B)
66,4
Epinal (88)
77,4
Dunkerque (59)
63,6
Angers (49)
84,5
Quimper (29)
83
Valenciennes (59)
75,3
Belfort (90)
76
Vichy (03)
61,8
Chalon-sur-Saône (71)
92,3
Le Mans (72)
86,4
Ajaccio (2A)
60,3
Angoulême (16) *
63,6
Lorient (56)
79,7
Bayonne (64) *
82,6
Blois (41)
79,6
Charleville-Mézières (08) 77,1
Albi (81)
63,4
Saint-Nazaire (44)
79,4
Tarbes (65) *
70,4
Brive-la-Gaillarde (19)
76,3
Colmar (68)
85,1
Rennes (35)
95,9
Poitiers (86)
91,8
Nevers (58)
91,4
Troyes (10) *
85,6
Saint-Brieuc (22)
86,8
Saint-Malo (35)
94,9
Orléans (45) *
99
Alençon (61)
70,6
Rouen (76) *
80,5
Lens (62)
72
Boulogne-sur-Mer (62)
75,9
*
▼ 4,5 0,39
6,2 0,04
–
▼ 5,3 0,34
▲ 4,2 0,53
▼ 7,5 0,28
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▼
▼ 7,4 0,39
▼ 5,5 0,37
7,1 0,19
–
– 6,9 0,19
▲ 6,5 0,31
5 0,39
–
▼ 7,2 0,50
▼ 7,1 0,45
▼ 10,3 0,24
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– 6,8 0,35
▼ 4,7 0,72
▼ 7,2 0,54
7 0,32
▼
7,2
0,82
▼
▲ 4,5 0,38
▼ 5,9 0,41
▼ 3,5 0,67
11 0,44
▼
▼ 8,8 0,66
6 0,48
▼
▲ 8,3 0,53
9 0,55
▼
– 6,5 0,48
▼ 7,5 0,43
– 6,9 0,65
▲ 5,6 0,64
▼ 5,6 0,65
▼ 7,3 0,53
▲ 6,3 0,50
6,2 0,54
–
8 0,51
▼
▼ 6,2 0,63
▼ 5,5 0,74
▲ 9,2 0,39
▼ 10,7 0,59
7,2 0,75
–
6,8
0,72
▼
8 0,44
▲
4,7 0,62
–
▲ 9,4 0,74
– 6,8 1,03
▼ 5,9 1,28
▼ 8,7 0,63
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1
2,1
1,6
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1,1
1,2
1,9
2
2,2
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1,9
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3,1
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3,4
2,1
2,7
2,5
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2,6
2,6
2,8
2,7
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2,9
2,8
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3,8
2,1
3,2
4,3
3
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5,8
4,2
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2,9
4
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4,6
3,7
2,9
3,8
5,3
5,7
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4,6
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3,9
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3,4
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6,8
3
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4,9
4,6
50 e Caen (14)
52 e Tours (37)
53 e Saint-Etienne (42)
54 e Bourges (18) *
55 e Nancy (54)
56 e Bourg-en-Bresse (01)
57 e Calais (62)
58 e Besancon (25)
59 e Chambéry (73)
60 e Le Havre (76) *
61 e Reims (51)
62 e Beauvais (60)
63 e Arras (62)
64 e Metz (57)
65 e Toulon (83) *
66 e Arles (13)
67 e Chartres (28)
68 e Nantes (44)
69 e Bordeaux (33)
70 e Sète (34)
71 e Thonon-les-Bains (74)
72 e Montauban (82)
73 e Evreux (27)
74 e Strasbourg (67)
75 e Annecy (74)
76 e Compiègne (60)
77 e Auxerre (89)
78 e Narbonne (11)
79 e Grenoble (38)
80 e Amiens (80) *
81 e Agen (47)
81 e Lille (59) *
83 e Valence (26)
84 e Carcassonne (11)
85 e Mulhouse (68)
86 e Toulouse (31)
87 e Lyon (69)
88 e Aix-en-Provence (13)
89 e Fréjus (83)
90 e Nîmes (30)
91 e La Rochelle (17) *
92 e Perpignan (66)
93 e Paris (75)
94 e Nice (06)
95 e Cannes (06)
95 e Béziers (34) *
97 e Montpellier (34) *
98 e Antibes (06)
99 e Marseille (13) *
100 e Avignon (84)
vingt-huitième à la dix-huitième place. « Pour arriver
à ce classement, je me demande si les actes terroristes,
les attentats racistes ou de type mafieux, les menaces de
chantage ou le racket ont été pris en compte », s’interroge
Emile Zuccarelli. La spécificité délictuelle corse n’entre pas
en considération dans les statistiques 2001/2003, soumises
à l’examen, la criminalité « ordinaire » ayant, dans l’île de
Beauté, la même intensité que sur le continent.
Malgré le meurtre de deux infirmières à l’hôpital psychiatrique de Pau en décembre – un cas isolé –, la ville d’André Labarrère (100 000 habitants), classée douzième, gagne
quatre places. Un résultat dû, selon le maire, à une importante opération de rénovation urbanistique dans le quartier jadis sensible de l’Ousse-des-Bois, au nord. « Une action sociale de fond a également été engagée vis-à-vis des
SDF », ajoute André Labarrère. Et les rondes de police se
sont multipliées. A Angers (157 000 habitants), en recul de
sept points à la vingt-deuxième place, les vols de deux-roues
ont progressé de 10 %, mais ceux de voitures ont baissé de
29,34 % et les atteintes aux personnes de 30,43 %, précise
Michelle Moreau, adjointe en charge de la sécurité et de la
prévention. 42 % de la population a moins de 30 ans.
Amiens, qui figurait parmi les dix derniers l’an passé, remonte à la quatre-vingtième place. En raison, explique le
maire, Brigitte Fouré, d’une coordination renforcée entre
les différents services de lutte contre la délinquance : polices nationale et municipale, gendarmerie, douane et justice. L’installation d’un système de vidéosurveillance dans
les rues a également eu un effet « très positif » sur la population, faisant baisser « non seulement les statistiques, mais
également le sentiment d’insécurité », relève l’élue. Sans vouloir dresser un tableau « idyllique » de la situation, elle
affirme que les dégradations des abribus et les feux de poubelle ont diminué. Disposées de façon à ne pas filmer l’intérieur des habitations, « afin de ne pas porter atteinte aux
libertés », selon le maire, les quarante caméras sur les soixante
prévues à terme permettent des interventions plus rapides.
Enfin, Paris, avec ses 2 100 000 habitants – dix à douze
millions selon les jours compte tenu de la transhumance –
se maintient au quatre-vingt-treizième rang. Le déploiement
de plus d’un millier de policiers et l’envoi sur le terrain de
800 agents de surveillance de la ville depuis janvier 2002
n’ont pas encore fait sentir leurs effets, alors que se développe un nouveau type de délinquance, le car jacking et le
home jacking, préoccupation de Christophe Caresche, adjoint de Bertrand Delanoë aux questions de sécurité. Inconnu en 1997, ce phénomène se traduit par le braquage
des automobilistes à qui on vole la voiture, les clés sur le
tableau de bord et l’irruption de malfrats dans les appartements en présence de leurs occupants. « Etant donné la difficulté à voler dans les magasins, observe Christophe Caresche,
les malfaiteurs n’hésitent pas à s’attaquer aux personnes. » ■
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Délinquance
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84,8
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100,7
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0,87 2,5 9,5
0,76 2,2 6,2
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0,98 3,6 5,9
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0,73 3,9
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0,64 4,9
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1,54 3,4 5,9
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1,50 6,4 7,6
1,06 3,5 6,1
1,16 5,3 7,2
1,32 3,9 6,2
1,41 9,7
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1,71 11,1 13,2
1,46 7,2 7,5
2,89 9,9 14,9
1,29 3,8 9,4
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3,88 5,8 3,8
3,63
9 8,5
2,60 8,7
7
1,76 7,2 13,5
2,38 10,3 11,8
3,07 7,8 9,3
3,12 7,3 10,2
2,85 7,7 15,2
Pour lire ce tableau
Six indicateurs ont été pris en compte, rapportés à 1 000 habitants : le taux des
crimes et délits par circonscription de sécurité publique ; l’évolution du nombre
de crimes et délits entre 2001 et 2003 (▲ en augmentation, ▼ en baisse) ;
le nombre total de condamnations prononcées par les tribunaux ; le taux
de vols violents sans armes contre des femmes sur la voie publique ; le taux
de cambriolages de résidences principales ; et le taux de vol d’automobiles.
* modification de la taille de la circonscription de sécurité publique en 2003,
évolution 2001/2003 non réalisable (ministère de l’Intérieur année 2003, Casier
judiciaire national année 2002).
Le Point 1689 | 27 janvier 2005 | 63