loi relative a la prevention de la delinquance
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loi relative a la prevention de la delinquance
N°29 - Mars 2007 RAPPEL DES ACTIONS MENÉES PAR L'UNASEA : LES PROJETS DE LOI EN COURS, TOUS ADOPTÉS Le 22 février dernier, soit un jour avant la fin de la XIIème législature, le Parlement a adopté les trois principaux projets de loi qui ont mobilisé l'UNASEA et ses adhérents au cours de l'année 2006, à savoir celui réformant la protection de l'enfance, celui relatif à la prévention de la délinquance et enfin, celui concernant la réforme de la protection juridique des majeurs. Un Flash info spécial vous a présenté la loi réformant la protection de l'enfance. Celui-ci est consacré à celle relative à la prévention de la délinquance. LOI RELATIVE A LA PREVENTION DE LA DELINQUANCE L e texte a été adopté par une commission mixte paritaire (Assemblée - Sénat), le 22 février dernier, malgré les contestations des associations et fédérations, dont l'UNASEA. Le Conseil Constitutionnel, saisi le 26 février, a décidé que le texte était conforme à la constitution (à l'exception du III de l'art. 34 qui modifiait le code de procédure pénale) le 3 mars dernier. Touchant tous les aspects de la politique de lutte contre la délinquance, cette loi comprend 82 articles répartis en 9 chapitres : chapitre 1 : dispositions générales (art. 1 à 7) chapitre 2 : dispositions de prévention fondées sur l'action sociale et éducative (art. 8 à 13) chapitre 3 : dispositions tendant à limiter les atteintes aux biens et à prévenir les troubles du voisinage (art. 14 à 29) chapitre 4 : dispositions fondées sur l'intégration (art. 30 à 32) chapitre 5 : dispositions relatives à la prévention d'actes violents pour soi-même ou pour autrui (art. 33 à 46) chapitre 6 : dispositions tendant à prévenir la toxicomanie et certaines pratiques addictives (art. 47 à 54) chapitre 7 : dispositions tendant à prévenir la délinquance des mineurs (art. 55 à 62) dès 2002 : étude des premières versions du texte du projet de loi. 5 mai 2006 : l'UNASEA a participé à la présentation, par le Ministre d'Etat, de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, Nicolas SARKOZY, des principaux axes du projet de loi, et notamment de la question du secret professionnel. 18 mai 2006 : l'Assemblée Générale de l'UNASEA a débattu des principes à défendre dans le cadre de l'élaboration du projet de loi. 30 mai 2006 : présentation du projet de réforme de l'ordonnance du 2 février 1945 inclus dans le projet de loi par le Garde des Sceaux à Michel DESMET, Président de l'UNASEA, à Jean-Michel DETROYAT, Président de la Commission Juridique, à l'UNIOPSS, à l'UNAF et aux représentants de la CNAPE. 13 juin 2006 : rencontre du nouveau Secrétaire Général du Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance. juin 2006 : transmission aux délégués régionaux et présidents d'associations adhérentes des amendements proposés par la CNAPE. juillet 2006 : la CNAPE élabore un document provisoire de propositions remis au comité interministériel de la prévention de la délinquance. 29 août 2006 : audition de l’UNASEA à la commission des lois du Sénat. 5 septembre 2006 : courrier adressé au Premier Ministre par l'UNIOPSS, l'UNASEA et l'UNAF pour lui faire part de leur interrogation sur les conditions d'examen du projet de loi et sur la nécessaire cohérence avec le projet réformant la protection de l'enfance. 25 septembre : Réponse du 1er Ministre chapitre 8 : dispositions organisant la sanction-rréparation et le travail d'intérêt général (art. 63 à 66) octobre 2006 : rapport de Jean-Michel DETROYAT, Président de la Commission Juridique de l'UNASEA, sur le texte du projet de loi dans le Forum 35. chapitre 9 : dispositions diverses (art. 67 à 82) 26 octobre 2006 : audition de l’UNASEA à la commission des lois et des affaires sociales de l’Assemblée Nationale. Cette loi (1) entend renforcer la répression des infractions commises par les mineurs, faire du maire le pivot de la politique de prévention dans la commune et renforcer le rôle du L'UNASEA a régulièrement informé ses adhérents via le site Internet, des évolutions apportées au texte initial par les parlementaires, et a élaboré un document comparatif quant à l'évolution du projet de loi au cours des navettes parlementaires. Flash in nfo parquet dans cette politique. Il s'organise autour de thèmes tels que notamment : les compétences d'action sociale de la commune, le repérage et soutien des familles fragiles, la délinquance des mineurs, le durcissement des textes en matière de lutte contre la toxicomanie, la sanction-réparation… Le volet santé mentale a été retiré en février dernier à la suite de la mobilisation des médecins psychiatres hospitaliers. 1) Comp pétences resp pectives en matière de prévention de la délinquance et rôle du maire Le maire devient le coordinateur et l'animateur de la politique de prévention de la délinquance dans sa commune : il peut être informé des actes de délinquance commis sur sa commune et des suites qui leur ont été données par le Procureur ; les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) sont obligatoires dans certaines communes. (art. 1) Le conseil général concourt désormais aux actions de prévention de la délinquance dans le cadre de ses compétences d'action sociale, et peut déléguer par convention «tout ou partie de ses compétences d'action sociale aux communes». Ainsi, le rôle clé du maire en matière de prévention de la délinquance est officiellement reconnu. (art. 3) Attention : l’UNASEA était opposée à cette disposition nouvelle parce qu’elle dénature la mission générale d'action sociale des départements. En effet, le risque est alors que les financements consacrés à l'action sociale mise en œuvre par le maire (par délégation), soient réservés aux actions de prévention de la délinquance plutôt qu'à celles de prévention spécialisée. Des postes de travailleurs sociaux peuvent être créés dans les commissariats et gendarmeries. (art. 2) Le professionnel de l'action sociale qui constate que l'aggravation des difficultés sociales, éducatives, ou matérielles d'une personne ou famille appelle l'intervention de plusieurs professionnels, en informe le maire et le Président du Conseil n°29 - Mars 2007 Général (PCG). Il n'est pas soumis au secret professionnel lorsqu'il transmet des informations dans ces conditions. (art. 8) Le maire désigne un coordonnateur parmi les professionnels intervenant auprès d'une famille, après l'accord de l'autorité dont il relève. (art. 8) Est autorisé le partage du secret professionnel entre les professionnels qui interviennent auprès d'une même personne ou famille, en limitant toutefois les échanges d'informations confidentielles «à ce qui est strictement nécessaire à l'accomplissement de la mission d'action sociale», et «afin d'évaluer la situation et de déterminer les mesures d'action sociale à mettre en œuvre». (art. 8) NB : les parlementaires ont finalement supprimé l'obligation, pour le professionnel, d'informer, préalablement la famille concernée. Le «conseil pour les droits et devoirs des familles» est une instance facultative, présidée par le maire, lui permettant de proposer un accompagnement parental aux familles et, le cas échéant de saisir le PCG en vue de la mise en œuvre d'une mesure d'accompagnement en économie sociale et familiale. (Cf. schéma joint de l'art. 9) Le maire peut saisir le juge pour lui signaler les difficultés d'une famille afin qu'il désigne un délégué aux prestations familiales. Le maire peut également demander que cette mission soit attribuée au coordonnateur (après accord de l'autorité dont il relève). (art. 10) 2) Disp positions relatives à la justice des mineurs Le texte modifie l'ordonnance du 2 février 1945, relative à l'enfance délinquante, et élargit la gamme des sanctions encourues par les mineurs. Il instaure une «présentation immédiate» devant le magistrat des mineurs de 16 à 18 ans qui remplace désormais le jugement à délai rapproché. (art. 55 et 58) Il prévoit l'application de la procédure de composition pénale aux mineurs d'au moins 13 ans (mesure Flash in nfo actuellement réservée aux majeurs). Celle-ci permet au ministère public de proposer à l'auteur de l'infraction qui reconnaît les faits, certaines obligations, en contrepartie de l'abandon des poursuites. (art. 55) n°29 - Mars 2007 - obligation de placement dans un établissement permettant la mise en œuvre de programmes à caractère éducatif et civique ; - accomplissement d'un stage de formation civique ; - suivi régulier d'une scolarité ou d'une formation professionnelle jusqu'à la majorité de l'intéressé. Outre les cas prévus par les articles 41-2 et 41-3 du Code de Procédure Pénale, le procureur de la République peut désormais proposer cinq séries de Création de nouvelles mesures et sanctions éducamesures qui ne sont pas actuellement prévues pour tives pour les mineurs dès 10 ans : les majeurs : accomplissement d'un stage de formation civique ; suivi de façon régu- mesure de placement dans un lière d'une scolarité ou d'une établissement public ou privé formation professionnelle ; d'éducation habilité permetRappel de la procédure législative respect d'une décision judiciaire tant la mise en œuvre d'un de placement ; consultation d'un travail psychologique, éducatif Sénat, 1ère lecture psychiatre ou d'un psychologue ; et social ; 21 septembre 2006 exécution d'une mesure d'activité - exécution de travaux scolaires ; ère Assemblée Nationale, 1 lecture de jour. - avertissement solennel ; 5 décembre 2006 - placement d'une année dans Sénat 2ème lecture Une «mesure d'activité de jour» un établissement scolaire doté 11 janvier 2007 (activité de réapprentissage d'un internat. (art. 59) scolaire et/ou d'insertion profesème Assemblée nationale, 2 lecture L'excuse de minorité des sionnelle) vient compléter le 13 février 2007 mineurs de 16 à 18 ans peut panel des mesures éducatives Commission mixte paritaire être écartée par le juge des pouvant être ordonnées par le 22 février 2007 juge des enfants ou le tribunal enfants, soit compte-tenu des pour enfants en matière correcfaits et de la personnalité du tionnelle. Elle peut intervenir à mineur, soit en cas d'atteinte tous les stades de la procédure (pendant l'instruction volontaire à la vie ou à l'intégrité physique ou et à l'issue du jugement). (art. 55, 56, 59 et 61) psychique de la personne et de récidive. (art. 60) Le texte étend les possibilités de recourir à un contrôle judiciaire pour les mineurs de 13 à 16 ans en matière correctionnelle (alors que jusqu'à présent, il n'était possible pour cette tranche d'âge qu'en matière délictuelle et criminelle) et prévoit des sanctions en cas de non respect des obligations imposées par le contrôle judiciaire : placement en CEF et détention provisoire. (art. 57) De plus, il modifie et complète la liste des obligations spécifiques auxquelles peuvent être astreints les mineurs de 13 à 18 ans dans le cadre du contrôle judiciaire : Les habilitations des centres éducatifs fermés sont complétées. En effet à l'heure actuelle, la plupart des jeunes sont accueillis dans le cadre d'un contrôle judiciaire d'un sursis avec mise à l'épreuve ou à la suite d'une libération conditionnelle. Désormais, ce cadre s'étend au placement extérieur (exécution des peines privatives de liberté). (art. 62) L’UNASEA a, jusqu’au bout, défendu la nécessité de supprimer l’ensemble du volet «justice des mineurs» du projet de loi. Les parlementaires en ont décidé autrement. Dommage... (1) Retrouvez prochainement l'intégralité de la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance sur : www.unasea.org rubrique Les documents - Textes officiels. 118, rue du Château des Rentiers 75013 Paris Tél. 01 45 83 50 60 Fax. 01 45 83 80 36 www.unasea.org - [email protected]