Sebastian Roché Délinquance, famille et désorganisation sociale
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Sebastian Roché Délinquance, famille et désorganisation sociale
Sebastian Roché Délinquance, famille et désorganisation sociale Ousar integrar – revista de reinserção social e prova 2010 5: 9-22. RÉSUMÉ - Cet article présente des analyses qui estiment la taille des effets statistiques sur la délinquance juvénile des variables de structure et de fonctionnement de la famille. Elles permettent aussi de comparer la taille des effets familiaux à celle des effets des autres cadres sociaux dans lesquels les enfants évoluent. Les résultats confirment que la famille oriente le comportement délinquant des enfants, mais point tant par sa structure que par le fonctionnement familial (l'entente et surtout la supervision). De plus, nous soulignons l'importance des variables extra familiales, comme l'insertion scolaire (qui constitue la principale variable explicative de la délinquance toutes choses égales par ailleurs), le nombre de copains délinquants (également l'une des trois variables les plus importantes), le type de logement ou encore les désordres autour du logement. Toutes ces variables ont des effets propres et non réductibles à "la famille" puisqu'elles délivrent leurs effets après contrôle de la structure et même du fonctionnement familial. Il est en conséquence absolument nécessaire de tenir compte de la désorganisation sociale qui prévaut dans le lieu de résidence des jeunes pour expliquer leur délinquance. La base empirique de ce travail est constitué d'enquêtes françaises utilisant l'ISRD (International Self-Reported Delinquency Survey) réalisées en 1999 et en 2003 dans les agglomérations de Grenoble et Saint-Etienne. Mots-clés - dissociation familiale, pauvreté, violence, justice, police