Audition M6

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Audition M6
Accroitre la diversité musicale sur les radios et mieux rémunérer la diffusion
des répertoires
Audition M6
POSITION DU SYNDICAT NATIONAL DE L'EDITION PHONOGRAPHIQUE
CONCERNANT LE RENOUVELLEMENT DE L'AUTORISATION ACCORDEE PAR LE
CONSEIL SUPERIEUR DE L'AUDIOVISUEL A LA SOCIETE METROPOLE
TELEVISION/M6.
Le syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) a indiqué au CSA qu'il souhaite la
reconduction à l'identique des obligations de M6 en matière de programmes musicaux, à savoir :
-Réserver 30% de sa programmation annuelle à des émissions musicales avec une part majoritaire de
musique francophone ;
-développer des émissions musicales et de divertissement à composante musicale aux heures de forte
audience ;
-.proposer une programmation ouverte aux différents genres musicaux, notamment à ceux destinés
aux plus jeunes ;
-promouvoir les nouveaux talents ;
-coproduire et diffuser annuellement 150 vidéomusiques consacrées à des artistes francophones dont
30 à des nouveaux talents ;
-consacrer 140 MF par an à la production d'émissions musicales et de divertissements.
Or, M6 a fait connaître son souhait de diminuer de 30 à 20% son taux d'émissions musicales et de
diminuer le nombre de diffusions de clips.
Rien, comme le SNEP l'a indiqué lors de son audition par le CSA, ne justifierait pareille révision de la
convention entre ce dernier et la chaîne. Considérant que l'exposition de la musique sur les télévisions
hertziennes n'est pas globalement satisfaisante et mérite à l'évidence d'être améliorée et certainement
pas d'être amoindrie, il a exposé les motifs qui le conduisent à adopter cette position :
-M6 se trouve dans une situation satisfaisante tant en termes d'audience que de chiffre d'affaires et de
bénéfices et est donc parfaitement en mesure d'assumer l'ensemble de ses obligations.
-L'exposition de nouveaux talents à la télévision est un facteur décisif pour les faire connaître. La
diffusion est un mode déterminant d'accès à la notoriété puisque l'écoute à la radio et/ou l'apparition
d'un artiste à la télévision est le premier facteur pour acheter un disque ou aller au concert.
-Le clip lui-même, mérite d'être soutenu : c'est, en premier lieu, une œuvre audiovisuelle révélatrice
du talent de nombreux réalisateurs ; c'est, en second lieu, un outil de promotion musicale
irremplaçable non seulement en France mais aussi à l'étranger pour l'exportation. Il génère des
revenus de l'ordre de 70Mf par an, ce qui permet à des producteurs, notamment indépendants, de
poursuivre leur action de développement de carrières d'artistes.
-Réduire les obligations de M6 sur ce point revient donc, puisque la chaîne est au centre du dispositif,
à mettre en péril toute l'économie du clip. En effet, M6 joue pour l'édition phonographique un rôle
spécifique qui est assimilable, pour partie, à celui que la télévision remplit à l'égard du cinéma.
Diffusion et production sont intrinsèquement liées. On assistera donc, si M6 obtient satisfaction à une
réduction de 50% du nombre de clips produits, majoritairement ceux de nouveaux talents et de
producteurs indépendants. Partant, c'est la promotion du répertoire national en France et dans les
pays étrangers qui est menacée.
-La diffusion de musique génère par ailleurs pour M6 un chiffre d'affaires publicitaire provenant des
maisons de disques plus que conséquent. En 1999, l'investissement brut a été de 689 MF (source
Secodip), M6 représentant 34,6% des investissements des producteurs en télévision.
-L'existence de chaînes thématiques sur le câble ou le satellite n'est pas, en l'état actuel du paysage
audiovisuel français, de nature à constituer une alternative à la diffusion d'émissions musicales sur les
chaînes hertziennes. Les télévisions spécialisées ne touchent au mieux que 10 millions de personnes et
ne sont pas accessibles dans les services de base.
Affaiblir le dispositif en vigueur, c'est en réalité affaiblir la filière musicale et la création dans son
ensemble: réalisateurs de clips, nouveaux talents musicaux, auteurs, compositeurs, producteurs.
Ce serait tout simplement inacceptable pour les créateurs, les artistes et les producteurs.
Ce serait également paradoxal à l'heure où la France peut se targuer d'un niveau exceptionnel de
ventes de disques issus du répertoire national (env. 60%) et où un disque français sur trois se vend à
l'étranger.
Paris, le 28 mars 2001

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