La légende de la Pomme d`Amour

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La légende de la Pomme d`Amour
La légende de la Pomme d’Amour
Il était une fois, à Marmande, la fille d'un riche bourgeois, jeune, belle et sage.
Les prétendants ne cessaient de tourner autour d'elle mais Ferline Giraudeau
(c'était son nom) n'en trouvait aucun à son goût, au désespoir de son père qui,
veuf, voyait avancer son âge.
Et pourtant, un de ces jeunes gens, Peyotl Bury, de modeste extraction, mourait
d'amour pour elle, mais n'osait le lui avouer, conscient d'être trop pauvre pour
pouvoir y prétendre, tant et si bien que rempli de chagrin, il décida de quitter
Marmande.
Il arriva à Bordeaux juste au moment où un navire mettait les voiles pour les
« Isles »
Pendant quatre ans, il bourlingua, visita les Antilles et la Nouvelle Grenade.
Il travaillait dur et pourtant, il ne pouvait se défaire de l'image de Ferline.
Un beau jour, il prit le chemin du retour avec dans ses bagages, un gros sac de
cuir rempli de doublons d'Espagne et une pochette dans laquelle se trouvaient
d'étranges graines plates et d'un gris foncé.
Revenu à Marmande, il sema dans un coin ensoleillé du jardin paternel les
fameuses graines et, au début de l'été, apparurent des grappes de magnifiques
fruits rouges, ronds et lisses.
Chaque matin, il en cueillait quelques uns et les déposait dans une petite
corbeille d'osier qu'il abandonnait sur le bord de la fenêtre de la belle.
Au bout de quelques jours, elle le surprit et, au moment même où il renouvelait
son offrande :
“Dis-moi, ami, lui dit-elle, comment s'appelle donc ce fruit délicieux que tu
m'apportes chaque jour?”
“Lorsque j'étais aux Amériques, les Indiens l'appelaient la “tomate”, mais moi je
l'appelle “Ferline” en souvenir de toi, tant elle est belle !”
“Eh bien, lui dit-elle en se jetant dans ses bras, à partir d'aujourd’hui, nous
l'appellerons “la pomme d'amour”.

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