Les magistratures romaines (sous la République) : le cursus

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Les magistratures romaines (sous la République) : le cursus
Les magistratures romaines (sous la République) :
le cursus honorum, les tribuns de la plèbe, le
dictateur.
La constitution républicaine est fondée sur la séparation des pouvoirs. Les
magistrats représentent le pouvoir exécutif, et ils ont des pouvoirs à la fois
politiques et religieux.
a) Le cursus honorum (carrière des honneurs ou
c o u r s d e s m a g i s t r a t u r e s , fi x é p a r l a l o i e n 1 8 0 a v. J. C.).
Ce terme désigne la carrière politique, les différentes charges dans l’ordre où
l’on devait y accéder et le laps de temps qui devait s’écouler entre chacune (2
ans). Obtenir une magistrature « dans sa propre année » (suo anno) signifiait à
l’âge minimal requis. Les magistrats sont nommés pour un an.
(Service militaire)
Questure : chargés des finances, payeurs aux armées, trésoriers des Provinces.
Elus chaque année par le peuple. Deux des 4 questeurs administraient le trésor
d’Etat (aerarium) : les quaestores aerarii ou urbani. Leur nombre augmenta peu
à peu au fur et à mesure que le nombre des provinces augmentait (sous Sylla :
20, sous César : 40, sous Auguste : 20 à nouveau). 30 ans est l’âge minimal.
Edilité : administration municipale (police, voirie, approvisionnement en blé ,
archives, temples, bâtiments, marchés, jeux publics). Charge élective et annuelle.
4 édiles : 2 curules et 2 plébéiens.
Préture : préteur urbain (praetor urbanus) et préteur pérégrin (affaires
juridiques impliquant des étrangers) chargés de rendre la justice. Peuvent
exercer le pouvoir des Consuls en leur absence. Elus chaque année par le peuple
(dans les comices centuriates).
Consulat : magistrats civils et militaires suprêmes . Age minimal 42 ans. Les 2
consuls sont les premiers magistrats de la République romaine. Après
l’expulsion des rois en 509, ils reçurent le pouvoir de commandement
(imperium), c’est-à-dire l’autorité militaire et judiciaire qui était celle des rois.
Au cours des siècles, les consuls perdirent une partie de leur pouvoir lorsque de
nouvelles magistratures furent créées. Ils convoquent et président le Sénat, les
Comices curiates et centuriates, ils lèvent et commandent les armées. Dans le
calendrier romain, on date les années d’après les noms des consuls en exercice.
b ) L e s t r i b u n s d e l a p l è b e.
Obligatoirement d’origine plébéienne et de naissance libre, ils défendent les
intérêts de la plèbe et ont droit de veto contre tous les magistrats (ils peuvent
ainsi contrecarrer les élections, lois ou décrets du Sénat), ils peuvent convoquer
les conciles plébéiens (qui les élisent) et les comices tributes. Ils sont en outre
inviolables (sacrosancti) et ont donc un pouvoir considérable. Connotation
révolutionnaire, représentent un danger pour le Sénat).
c ) L e d i c t a t e u r.
Il s’agit d’une magistrature extraordinaire : en période de crise grave, l’autorité
suprême est confiée à un seul homme. Après approbation du Sénat, le dictateur
est désigné par un des consuls, parmi les anciens consuls, pour une durée de 6
mois maximum avec les pleins pouvoirs (autorité militaire et judiciaire suprême),
il n’a pas à rendre compte de ses actes. Les pouvoirs des autres magistrats (qui
restent en place) sont alors suspendus, sauf ceux des tribuns de la plèbe.
Egalement appelé magister populi « maître de l’infanterie », le dictateur nomme
immédiatement son second, le magister equitum « maître de la cavalerie ».
Sylla fut nommé dictateur en 82 « pour rétablir la République », ainsi que
César en 49, en 48 pour un an, en 46 pour 10 ans et en 44 à vie. Mais ces
dictatures étaient différentes de la dictature ancienne. Après le meurtre de
César, la dictature fut officiellement abolie et Auguste refusa de la rétablir.
d) Les censeurs : élus tous les 5 ans par mi les
anciens consuls, ils ont une charge de 18 mois max.
Ils font le cens (recensement quinquennal des citoyens et classification d’après le
chiffre de fortune). Ils recrutent le Sénat, surveillent les mœurs.
Le fonctionnement de la République : le rôle des
consuls, du Sénat, des Comices.
le rôle des consuls : deux consuls sont élus chaque
a n n é e. ( v o i r 1 ) .
Le rôle du Sénat.
Conseil royal qui survécut à l’abolition de la monarchie. Autorité permanente
(une fois sénateur, on le restait à vie). Sous la République, le Sénat est le
véritable chef de l’Etat romain.
Rôle de consultation en toute matière, publicum consilium populi Romani
(« Conseil de la République »), surveille la religion nationale, gère totalement les
finances (vote des dépenses) avec les questeurs, contrôle la politique extérieure,
les effectifs, opérations et commandements militaires, le gouvernement et
l’administration des provinces, décrète les mesures de salut public.
Le rôle des Comices (assemblées du peuple).
Les Comices curiates (comitia curiata) : souvenir de l’époque royale, où les
patriciens ont un rôle prépondérant. Rôle religieux: valider les lois votées par
les autres Comices.
Les Comices centuriates (comitia centuriata) : élire les magistrats supérieurs,
voter certaines lois, déclarer la guerre, juger en appel sur les sentences des
magistrats.
Les Comices tributes (comitia tributa) : à l’origine, les premiers meetings de la
plèbe, élection des tribuns de la plèbe et des conciles plébéiens. Importance
grandissante; au IIIe siècle, les Comices tributes représentent le peuple entier ;
c'est le véritable organe de la souveraineté populaire. Leur rôle : élire les édiles
curules et les questeurs et voter la plupart des lois (le Sénat n’a plus qu’à ratifier.)

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