Brigitte Burman
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Brigitte Burman
20 BUSINESS L’INVITÉ Brigitte Burman fondatrice et dirigeante de Distriplus ”L’externalisation commerciale a le vent en poupe” À la tête de Distriplus, cette femme visionnaire a développé une solide expertise de l’externalisation commerciale en B to B. Interview. PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE BATTEUX © D.R. Points de Vente : Vous avez créé Distriplus en 1997, un groupe de sociétés spécialistes de l'externalisation commerciale, dont la force de vente supplétive. Pourquoi ? Pour qui ? Brigitte Burman : Notre obsession, c'est d'obtenir le meilleur retour sur investissement pour nos clients, les industriels, qui font appel à nous pour mettre en place des forces de vente supplétives. Pour cela, nous avons développé une culture du résultat très importante. D'abord en interne. Chez nous, 100 % de nos collaborateurs sont incentivés sur leurs résultats, quelle que soit leur fonction. Et, puis, bien sûr, vis-à-vis de nos clients, avec qui nous nous engageons contractuellement sur l'atteinte des objectifs fixés. Tout est organisé de manière à ce qu'ils aient un risque zéro en travaillant avec nous. Une fonçeuse, clairvoyante, agissant avec discernement et… optimiste. Telles sont les qualités qui, au premier contact, sautent aux yeux à la rencontre avec Brigitte Burman, fondatrice et dirigeante de Distriplus. Son métier : l’humain, au travers de ses activités de recrutement, d’outsourcing ou de forces de vente supplétives. Sa cible, les PME et les grands comptes, en particulier de la distribution. Son leitmotiv : la culture du résultat. De quoi donner à ses clients les moyens d’augmenter leur chiffre d’affaires. Risque zéro ? Vous savez, c'est très difficile pour un industriel de choisir un prestataire. Tout simplement parce qu'il prend le risque de confier ses clients à un tiers. Il faut donc qu'une certaine affinité s'établisse dès le départ pour se muer, très rapidement, en une relation de totale confiance. Toute notre démarche a consisté, ces dernières années, à essayer de sortir d'une relation de méfiance quasi naturelle entre prestataire et client pour nous engager sur un terrain de transparence et de confiance, gage d'efficacité. Ce qui n'est pas évident puisqu'en tant que prestataire, nous subissons les mêmes problématiques que n’importe quel gestionnaire de force de vente. De quoi s'agit-il ? Il s’agit de monter nos équipes en compétence extrêmement rapidement, qui plus est, souvent, sur plusieurs marchés à la fois. Nous devons contenter ces populations en terme de formation et de perspectives sous peine d'un turn over important. D'autre part, nous ne pouvons permettre aucune dérive du genre "je ne fais pas telle visite, ou encore je ne décoche pas tel produit dans mon relevé alors qu’il n’est plus présent en point de vente". La sanctionserait immédiate : la perte totale de confiance de l’industriel qui fait appel à nous. Et c'est un marché qui fonctionne ? L'externalisation commerciale a vraiment le vent en poupe en ce moment. Il faut dire qu'elle présente de nombreux avantages, pour les clients comme pour les vendeurs. Quels sont les avantages pour les vendeurs que vous recrutez ? Ils sont nombreux. Avec l'essor de l'externalisation, les vendeurs se voient, désormais, proposer un véritable plan de carrière chez le prestataire. En fait, dans le cadre d'une transmission de savoirs et d'expériences multi-marchés, ils bénéficient chez nous d'une formation digne d'une excellente école de vente, en CDD ou en CDI (50 à 60 % de nos contrats). Autrement dit, une carte de visite très intéressante qui peut leur permettre, à terme, de rejoindre les équipes d'un industriel ou de se revendre ailleurs très avantageusement. Comment ces vendeurs sont-ils recrutés et formés ? Nous portons un soin particulier au recrutement au travers d'un processus bien rôdé. D'abord, nous vérifions 100 % des données des CV. Et puis, parmi nos critères, nous avons introduit un élément atypique : l'optimisme. C'est une des clés du succès. Parce qu'un vendeur optimiste est capable de trouver des solutions. Cette pré-sélection effectuée, nous recevons tous les candidats en entretien de groupe autour de 3 jeux de rôle. Vient ensuite un debriefing personnalisé, en tête à tête, qui nous permet, d'emblée, de cibler les points forts et les points www.pointsdevente.fr 1096_PDV.indd 20 20 juin 2011 - N°1096 20/06/11 16:26 BUSINESS d'amélioration. Les nouveaux vendeurs partent, ensuite, en formation. Ils bénéficient de notre propre module de formation d'abord, puis celle de notre client sur sa gamme de produit. D'ailleurs, nous allons ouvrir, en 2011 , un centre de formation tant pour nos besoins que ceux de nos clients. Et les industriels, quels avantages retirent-ils de l'externalisation de tout ou partie de leur force de vente ? Incontestablement, la flexibilité. L'externalisation commerciale permet de bénéficier d'une force de vente en parfaite adéquation avec les besoins, souvent fluctuants, de l'industriel sur l'année. Et puis, elle offre la possibilité de visiter plusieurs univers - produits, formats d'enseigne -, là où une force de vente interne est financièrement et opérationnellement dans l'incapacité de le faire. Le coût de visite des petites supérettes est tel, qu'en règle générale, elles ne sont plus visitées. En s'adossant aux forces de vente supplétives du prestataire, l'industriel peut répondre à ce besoin ponctuel et programmer un nombre de visites par an a minima afin de tester un marché. Au final, l’externalisation commerciale permet d’étendre l’univers visité et donc de créer de l’emploi. Flexibilité ? Que voulez-vous dire ? En force de vente, nous travaillons de façon annuelle ou ponctuelle. En contrat annualisé, l'industriel peut choisir d'externaliser tout ou partie de sa force de Pas vu, pas vendu Des produits présents, visibles, argumentés, mis en valeur dans les points de vente. Pour répondre à cet objectif, Distriplus articule son action autour de 5 métiers : . Vente : force de vente terrain externalisée et supplétive avec la mise à disposition d’équipes de commerciaux formées au métier de l’industriel ; . Télévente ; . Recrutement ; . Merchandising . Conseil … et bientôt une division “Formation”. 1096_PDV.indd 21 “ © Fotolia.com ” 21 Flexibilité. L’externalisation commerciale permet de bénéficier d’une force de vente en parfaite adéquation avec les besoins, souvent fluctuants, de l’industriel sur l’année. vente. Exemple : un client visite tous les hypermarchés toute l'année et confie à un prestataire le soin de visiter les supermarchés six fois par an. Le prestataire monte alors une équipe de vendeurs qui, pendant 6 mois, interviendra sur ce contrat et les 6 mois restants pour le compte d'un autre industriel. Il est entendu que l'industriel ne possède pas, en interne, la compétence pour le faire (profil adapté , nombre de vendeurs) et qu’il décidera de le faire d’une façon différente de ce qu’il fait en interne. Encore une fois, même si, en apparence, nous mettons à disposition des forces commerciales, c’est une prestation complète que l’on nous achète. Une prestation bien différenciée de ce qui est mis en œuvre chez nos clients. Sans quoi, il serait plus simple pour eux d’utiliser les CDD.En contrat ponctuel, l'opération la plus courante est celle du commando, qu'il soit mutualisé ou non. Concrètement, il permet d'intervenir sur des lancements, de la saison, des descentes d'assortiment. À cette occasion, les points de vente non visités habituellement font l'objet d'une opération commando de quelques mois. Les tendances d'externalisation s'expriment-elles plutôt en besoins annuels, ponctuels, opérations commando, mutualisation… ? Globalement, les entreprises soustraitent de plus en plus. Et nous recevons énormément de demandes d'externalisation totale de la part de grosses PME. Tout simplement par qu'il existe un seuil de rentabilité à une force de vente. ” Autrement dit, l'entreprise doit compter un nombre minimum de vendeurs pour rendre sa force de vente rentable. La deuxième tendance concerne les commandos et la mutualisation. Encore en retrait il y a deux ans, nous constatons, aujourd'hui, l'existence d'une vraie recherche d'optimisation des coûts pour les extensions de couverture. Dans ce contexte, la mutualisation permet à l'industriel de disposer de visiter davantage de points de vente pour un coût qui reste acceptable. Dans chacun de nos numéros, nous publions votre Baromètre des chefs de rayon, une mine précieuse d'informations remontées du terrain… L'idée du baromètre des chefs de rayon a germé face à un constat : nous nous sommes rendus compte que par manque de temps et compte tenu de la masse très importante de produits toujours plus techniques et innovants qu'ils ont à gérer, les chefs de rayon n’avaient pas forcément eu la possibilité de se pencher sur les fondamentaux sur l'ensemble des produits. Dans ce contexte, nous sommes convaincus que le couple chef de rayon/force de vente est essentiel pour dégager des bénéfices communs. La transmission de la connaissance produit, des fondamentaux, s'inscrit dans une chaîne qui part de l'industriel à la force de vente, puis du vendeur au chef de rayon pour, enfin, aboutir au consommateur. Une chaîne où l'humain est et restera un maillon essentiel. ■ 20/06/11 16:26