Deux gendarmes et un militaire devant la Cour d`appel d`Abidjan

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Deux gendarmes et un militaire devant la Cour d`appel d`Abidjan
BRAVO A LA JUSTICE
Auteurs d’un meurtre : Deux gendarmes et un
militaire devant la Cour d’appel d’Abidjan
Un militaire des FANCI, et deux gendarmes, ainsi que trois civils, coupables du meurtre
d'un acheteur de produits agricoles, ont été condamnés, en décembre dernier, à 20
années d'emprisonnement ferme par le tribunal des flagrants délits d'Abidjan. Il s'agit du
MDL Camara Mohamed, 29 ans, en service à la 1ère Légion de gendarmerie, du MDL
Goré Eloi, à l'Escadron de gendarmerie de Yopougon, et du caporal des FANCI Ekanza
N'Da Léon 39 ans. Les civils ont pour noms : Ouédraogo Kouliga, Ouédraogo Issa et
Traoré Dramane. Sept mois après leur condamnation, les prévenus qui avaient fait appel,
viennent de comparaître devant la Cour d'Appel d'Abidjan qui rendra son verdict le 25
juillet prochain.
M. Diarra Seydou, acheteur de produits agricoles, a été froidement abattu par deux
gendarmes et un militaire des FANCI le 1er décembre 2006 sur la route d'Alépé. Ceux-ci,
on s'en souvient, avaient dressé au détour de la route à environ trois kilomètres d'Alépé,
un barrage de circonstance pour attendre le véhicule en provenance d'Abidjan de la
victime. Celle-ci qui venait de retirer la somme de 30 millions de francs, avait été
mitraillés dans de sa voiture par les agents des FDS. Ils se sont ensuite emparés du sac
contenant les 30 millions avant de disparaître dans la nature. Un crime crapuleux qui
avait provoqué en son temps une onde de choc dans la population. Fort heureusement,
les limiers de la police criminelle ont réagi avec promptitude et efficacité en mettant le
grappin sur toute la bande ayant pour cerveau le militaire Ekanza en moins de 24 h.
Contrariés par toutes les preuves de leurs culpabilité à l'enquête préliminaire, les six
individus avaient été tous confondus par l'instruction menée à la barre du tribunal des
flagrants délits où ils avaient fini par reconnaître les faits en expliquant le rôle joué par
chacun d'eux. Instruction qui avait permis d'établir l'innocence de trois autres personnes
poursuivies au même titre. (Voir Frat-Mat du 16 et 17 décembre 2006)
A l'audience de la Cour d'Appel la semaine dernière, les mis en cause, plutôt que
d'apporter des preuves de leur innocence, semblent s'être enfoncés davantage. Omettant
de parler des aveux faits à l'audience de 1ère Instance, ils s'arc-boutent sur ceux de
l'enquête préliminaire en faisant croire qu'ils leur ont été extorqués de force par les
policiers. Mais, aux différentes questions de la Cour, du Parquet général et des avocats
de la partie civile, les trois agents des FDS et leurs complices se confondent et font
montre de d'incohérence dans leurs auditions. Ils n'arrivent pas à expliquer pourquoi
Camara Mohamed n'a pas effectué le voyage pour lequel il dit avoir pris en location une
BMW. (Laquelle a servi pour l'opération). Pourquoi, selon Camara, Ekanza lui aurait loué
à 200.000 F la même BMW pour juste faire un tour ?! Pourquoi, la nouvelle BMW achetée
par Camara s'est-elle retrouvée cachée dans un garage au domicile de Ekanza ?
En plus de toutes ces interrogations restées sans réponse, un autre fait les accable : les
30 millions ont été retrouvés en partie chez chacun des prévenus quelques heures après
le coup. C'est pourquoi, dans ses réquisitions, le parquet général a conclu : " Il n'est pas
normal que des agents des FDS censés assurer la sécurité des concitoyens soient
impliqués dans un crime pareil ! ".
La Cour d'Appel rendra son délibéré le mercredi 25 juillet prochain.
Landry Kohon Journaliste à Frat Mat

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