Journal Electronique
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9 octobre 2013 article suivant La loi de programmation militaire oblige... Aux Etats-Unis, les start-up peuvent se financer sur le Web San Francisco Correspondance Une nouvelle réglementation permet aux sociétés de lever des fonds en ligne Aux Etats-Unis, le financement participatif (" crowdfunding ") gagne le terrain des start-up. Une nouvelle législation, entrée en vigueur le 23 septembre, permet à ces jeunes sociétés de lever des fonds sur Internet. Plusieurs plates-formes en ligne ont déjà vu le jour pour les mettre en relation avec de potentiels investisseurs. Et de nombreuses entreprises en ont profité : sur le site AngelList, elles se comptent déjà par centaines. En échange de leurs fonds, les investisseurs reçoivent des parts dans la société. Si tout se passe bien, ils pourront les revendre plus tard à un prix plus élevé, quand l'entreprise aura grandi ou lorsqu'elle sera entrée en Bourse. Pour le moment, des conditions de revenus (plus de 200 000 dollars, soit 147 000 euros, au cours des deux dernières années) ou de patrimoine (plus d'1 million de dollars) sont imposées aux investisseurs. Mais dans une seconde phase, qui devrait intervenir l'an prochain, ces plates-formes de financement de l'innovation seront ouvertes à l'ensemble de la population américaine. Cette alternative au financement traditionnel découle du Jobs Act, une loi votée en avril 2012 et dont l'objectif est de favoriser le développement des sociétés en croissance. Sa disposition phare a instauré une procédure confidentielle pour les introductions en Bourse, qui limite les obligations réglementaires. Cette procédure a fait les gros titres le mois dernier, quand Twitter a indiqué l'utiliser. Moins médiatique, le deuxième volet de la réforme autorise les sociétés non cotées à solliciter publiquement des investissements. Depuis 1933, cela leur était interdit par la réglementation américaine : les levées de fonds devaient se passer en privé. Désormais, ces entreprises pourront annoncer sur leur site Internet et sur les réseaux sociaux qu'elles sont à la recherche d'argent frais. La loi ne limite pas les secteurs d'activité éligibles. Sur le site CircleUp, on trouve par exemple un producteur de yaourts bio, un salon de coiffure ou encore un fabricant de lunettes faisant appel à l'intérêt du public. Les sociétés de la nouvelle économie restent cependant les plus nombreuses à entreprendre une telle démarche. Avec les plates-formes en ligne, les start-up auront accès à un éventail plus large de potentiels investisseurs, sans aucune contrainte géographique, ce qui devrait augmenter leurs chances de succès. Aujourd'hui, 8,5 millions de personnes aux Etats-Unis disposent du statut d'investisseur " agréé ", pour investir dans des entreprises non cotées. Mais peu le font. La facilité du nouveau système pourrait en convaincre davantage. Pour de nombreux entrepreneurs, la levée de fonds représente un obstacle majeur, notamment pour les nouveaux venus qui souffrent d'un manque de contacts dans le monde assez fermé des capitaux risqueurs. Il est souvent difficile d'obtenir un rendez-vous, la compétition fait rage et il est rarement accordé de seconde chance. Le nombre de campagnes de financement déjà lancées sur les plates-formes de financement témoigne d'un véritable besoin. Pour autant, Naval Ravikant, le patron d'AngelList, regrette des contraintes réglementaires trop lourdes et " trop faciles à enfreindre accidentellement ". De par sa nature, le crowdfunding des start-up présente aussi des risques pour les investisseurs : les escroqueries sont possibles, les retours sont incertains et la possibilité de perdre sa mise de départ ne peut pas être écartée. Cette question se posera avec encore plus d'insistance lors de l'ouverture au grand public, habitué aux dangers relativement limités des plates-formes comme Kickstarter, qui offrent des récompenses en lien avec le projet financé (une place de cinéma pour un film, un CD pour un musicien...). Ces incertitudes expliquent l'important succès rencontré en quelques jours par l'initiative AngelList Syndicates, qui permet de participer à une levée de fonds emmenée par un investisseur réputé, qui a déjà fait ses preuves dans le passé. Cela doit limiter les risques de se tromper. En contrepartie, 15 % des éventuels gains lui seront reversés. La plate-forme propose une deuxième composante : au lieu d'investir directement, il est possible de déléguer ses fonds à l'un des investisseurs de renom. Celui-ci peut alors les utiliser pour financer les entreprises de son choix. Il gardera aussi 15 % des plus-values. En dix jours, Kevin Rose, associé chez Google Ventures, la branche d'investissements du moteur de recherche, s'est ainsi vu confier 1,5 million de dollars. " Cela ne va pas impacter les grandes firmes de capital-investissement parce qu'elles offrent une importante valeur ajoutée ", prédit Jason Calacanis, un Net-entrepreneur, qui a récolté plus de 300 000 dollars. Cela sonne, en revanche, le glas des firmes de seconde zone. " Jérôme Marin © Le Monde article précédent Pour le gendarme américain des marchés,... article suivant La loi de programmation militaire oblige...