L`air du temps Mon pool pour cette année
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L`air du temps Mon pool pour cette année
Il y a quelqu’un qui a déjà dit que les gens ne réagissaient pas en considérant leur réalité, mais plutôt par rapport à leur perception de la réalité. Logique. Et quand on y pense un peu, ça pourrait expliquer que, lorsque que l’on commence à croire que tout va mal, tout va réellement mal. Dans le monde forestier, les mau vaises nouvelles ont eu la fâcheuse habitude de se succéder depuis quelques années. Problèmes d’approvisionnement, problème de marché, problèmes financiers, pro blèmes monétaires et j’en passe n’ont cessé de remplir les revues de pres se. Plutôt difficile de garder le moral. D’autant plus que ces mauvaises nou velles nous atteignent directement. Mais si nous voulons garder le moral, et nous en avons besoin pour réin venter le secteur forestier de demain, nous devrons travailler sur notre per ception de la réalité. Si nous voulons une redynamisation du secteur fo restier, nous devrons briser ce cercle vicieux. Évidemment, une reprise très forte de la consommation américaine pour rait aider grandement, mais... nous n’avons pas beaucoup de contrôle là-dessus. Plutôt que d’être atten tiste, autorisons-nous à travailler sur des dossiers que nous pouvons faire progresser. Heureusement, il y en a quelques-uns qui nous permettent de garder espoir. Processus d’octroi des contrats en forêt publique Avant de me tirer des pierres parce que je parle de forêt publique, attendez un peu. Lors du dépôt du projet de Loi 57, il avait été clair que l’État voulait mettre en place une industrie de l’aménagement forte et efficace. L’élément central qui devait contribuer à l’atteinte de cet objectif était d’offrir de la stabilité aux entreprises pour que celles-ci puissent aussi en donner à la main d’œuvre. Malheureusement, ces détails ne pou vaient se régler à temps pour l’adoption de la loi. C’est donc sur la base de la confiance que nous avons accepté de participer à un comité qui devait régler le processus d’octroi des contrats. Régler quelque chose a fortiori est toujours ris qué, mais nous avons joué le jeu et les récents développements semblent nous donner raison. De ce fait, avec nos partenaires, nous avons récemment rencontré Madame Normandeau afin de faire le point sur ce dossier. Nous avons appris avec bonheur que la ministre accepte notre idée d’une approche mixte d’octroi de contrats. C’est donc dire qu’une première partie des contrats serait octroyée directement aux entreprises déjà en place selon un historique et pour une période de 5 ans, alors qu’une seconde partie serait oc troyée par appel d’offres. Ajoutons à cela que Madame Normandeau appuie le maintien de la grille de taux, tant pour les octrois directs que pour ceux en appels d’offres, et le portrait est encourageant. Ne fêtons pas trop rapidement. Il reste du travail à réaliser pour arriver au pro gramme final. Toutefois, l’esprit de col laboration dans lequel se développe le processus représente le meilleur gage de succès que nous pouvons espérer. Financement du programme de mise en valeur en forêt privée Je n’apprendrai rien à personne en dis ant que les relations entre la Fédération des producteurs de bois du Québec et RESAM ont connu des épisodes plutôt tendus au cours des dernières années. De ce fait, plusieurs enjeux pourraient encore nous diviser. Toutefois, je suis fier de voir que nos deux organisations sont parées à mettre de côté leurs divergences afin de mettre en com mun leurs forces. Ainsi, une démarche conjointe voit le jour afin de travailler avec le MRNF pour le finance ment du programme de mise en valeur des forêts privées durant cette crise qui n’en finit plus de finir. Sur cette base et dans le respect de la nature pro pre de nos organisations respectives, il sera pos sible de tirer le meilleur parti de nos potentiels pour le bénéfice des pro priétaires. Rénald Bernier éditoriaux L’air du temps Président du Regroupement des sociétés d’aménagement forestier du Québec En guise de conclusion Ces deux exemples ne peuvent à eux seuls changer le cours des choses. Ils sont toutefois un reflet de ce qui peut se passer si on essaie vraiment. L’occasion sera belle de tester la capacité des ac teurs du système dans les prochains mois avec le Rendez-vous sur la forêt privée. Saurons-nous sortir de notre mode de fonctionnement actuel et proposer une approche intéressante aux financiers de notre gouvernement? Serons-nous prêts à changer une approche parfois trop normative pour prendre le risque de faire confiance à nos partenaires et à leur ex pertise? Je ne connais pas la réponse. J’aime penser toutefois que c’est dans «l’air du temps». Mon pool pour cette année Depuis le départ des Nordiques en 1995, j’avais délaissé le hockey. Je n’avais plus d’intérêt. En tant que fier québécois, jamais je n’ai pu succomber à l’idée de prendre pour le Canadien de... ouch! Durant mon séjour en Outaouais, j’ai bien tenté de suivre les péripéties d’Ottawa mais, de là à encourager des sénateurs, ouf! suis laissé prendre au jeu de me faire le «pooler» du secteur forestier 2010-2011. Voici donc mes sélections : Choix de première ronde Le retour de l’industrie dans le partenariat sur la forêt privée Pour des raisons comme l’absence d’évolution des mécanismes de mise en marché, un retour sur l’investissement douteux et un manque d’efficacité du système, l’industrie de la transformation a décidé de se retirer du partenariat. Il y a à mon avis une limite qui a été atteinte. On peut, j’imagine, évaluer des ap proches novatrices pour faciliter la par ticipation de l’industrie comme une con tribution en regard des produits. On peut aussi, j’imagine, trouver des façons nova trices de faire les choses. Toutefois, com ment peut-on justifier l’indécence de ne pas contribuer au programme de mise en valeur alors que l’on utilise les résultats? La manière dont certaines entreprises prennent leurs fournisseurs de la forêt privée montre assurément l’absurdité de la chose. Choix de troisième ronde La reconnaissance légale des groupements forestiers Nous avons démontré l’importance stra tégique des groupements forestiers dans le développement du potentiel de la forêt privée. C’est pourquoi notre principal partenaire, le MRNF, a déjà signalé son intention de travailler à doter les groupe ments forestiers d’un statut légal afin que nous puissions avoir en main les outils nous permettant de faire fructifier les in vestissements en forêt privée. Ces modifications sont de nature légale et fort complexes. Plusieurs intervenants sont appelés à participer et, donc, étirent les délais. Comme les fenêtres pour des modifications de la Loi sont limitées, nous devrions voir le tout aboutir rapidement afin de permettre à ce dossier de se con crétiser. Choix de quatrième ronde Choix de deuxième ronde La tenue du Rendez-vous sur la forêt privée Ce dossier me semble le plus près de se conclure pour l’instant. La ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Si on se fie aux expériences des années antérieures, les rencontres des décideurs de la forêt privée se sont rarement tenues à la date prévue. Dans le cas qui nous Octroi des contrats en forêt publique intéresse, le Rendezvous devrait se tenir au printemps plutôt qu’à l’automne. On respecte donc encore une fois la tradition... Toutefois, l’entente sur le Marc Beaudoin programme de mise en valeur de la forêt privée Directeur général du Regroupement vient à échéance le 31 des sociétés d’aménagement forestier du Québec mars prochain et nous devons en mettre un au tre en place pour assurer le financement des travaux pour l’année prochaine. Le printemps devient donc une date limite. Choix de cinquième ronde Le retour du secteur forestier dans les bonnes grâces du Conseil du Trésor Dans un pool, on a toujours un choix sentimental qui, nous croyons, va donner des résultats bien au-delà des espéran ces. Dans mon cas, c’est le retour du secteur forestier dans les bonnes grâces du Conseil du Trésor. Le secteur est effec tivement en crise mais, pour quiconque ayant vécu en région, il est évident que la forêt est la pierre d’assise du développe ment à la fois social, économique et en vironnemental. J’ai toujours espoir que le bon sens triomphe. En conclusion Est-ce que tous mes choix livreront la marchandise? Comment le savoir? Mais là est le plaisir des pools! J’ai sélectionné les dossiers qui ont la possibilité d’être réglés dans la prochaine année. Reste à savoir si tous les joueurs feront leur travail. Le Monde Forestier • Octobre 2010 9 Mais le temps passe et guérit bien des blessures. Mon garçon a commencé sa carrière de hockeyeur. J’ai appris la va leur d’un chocolat chaud à 6h30 sur le bord d’une patinoire. Il est maintenant au fait de toutes les statistiques de la LNH. Je n’ai même plus besoin de lire les nouvelles le matin, il s’occupe de me les réciter... Mon devoir de parent m’oblige donc à tenir à jour mes connaissances sur le hockey. Il faut que je puisse entretenir la conversation avec mon fils, certes, mais surtout m’assurer qu’il demeurera dans le droit chemin, i.e. prendre pour une au tre équipe que le Canadien! Cet intérêt croissant m’a amené à côto yer des gens particuliers : les «poolers». Pour ceux qui ne les connaissent pas, ce sont des gens qui se font des ligues de hockey virtuelles en repêchant des joueurs qui existent vraiment. Leur carac téristique principale est d’être névrosés. Comment pouvez-vous expliquer autre ment quelqu’un qui connaît le salaire du troisième joueur de centre des Panthers de la Floride et, surtout, ses pronostiques de rendement compte tenu du fait que le deuxième défenseur sur l’avantage numérique a des problèmes avec sa blonde? ... Et vous l’aurez deviné, je commence à tomber dans cette catégorie. Mais com me mes connaissances du monde fores tier sont un peu plus développées, je me madame Normandeau, a déjà signifié son accord sur plusieurs principes com me le recours à l’octroi direct de contrats selon l’historique des entreprises. Ce dossier a réellement des chances d’aboutir sur quelque chose d’intéressant, car le sort de la main d’œuvre sylvicole est le cheval de bataille de notre minis tre. Comme l’indique l’adage: «quand on veut, on peut!»