Syndrome de la page blanche Il faut maintenant l`apprivoiser!
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Syndrome de la page blanche Il faut maintenant l`apprivoiser!
J’ignore si vous le savez, mais écrire un éditorial à toutes les quatre Avril 2007 : semaines est un exercice plutôt ardu pour quelqu’un qui n’en a pas « Occupons notre place !» l’habitude. Les idées ne manquent pas mais souvent elles se bousculent! Comme il s’agit pour moi d’un privilège de pouvoir m’adresser à vous de Sympathique celui là! Sympathique car j’aurais pu, trois ans après, en re façon si directe à chaque mois, j’essaie d’y mettre mon meilleur effort. J’aimerais vous parler des rencontres préparatoires en vue du sommet sur la forêt privée et qui se tiennent actuel lement, mais les discussions sont trop embryonnaires. Ce n’est donc pas en core le moment. Et mon téléphone qui hurle depuis deux heures. Je l’agrippe enfin et, comme prévu, le directeur du jour nal m’apprend que je suis en retard. J’achète un peu de temps en lui faisant ma demande : les éditoriaux du mois d’avril des quatre dernières années, his toire d’organiser un peu mes idées. Avril 2009 : « Le consensus est important » Le président expliquait pourquoi il était primordial que les acteurs du monde forestier travaillent ensemble afin de mettre sur pied un régime dans lequel les enjeux des intervenants sont com pris et respectés. Considérant la récente adoption una nime du projet de loi 57 par l’Assemblée nationale, il faut croire que cette idée de partage des valeurs fut une bonne idée. Comme nous travaillons présente ment à la révision du régime de la forêt privée, j’espère que le MRNF adoptera une stratégie tout aussi avisée. Avril 2008 : « Des occasions à saisir » Cet éditorial porte sur les possibilités de développement en forêt privée as sociées à la biomasse forestière. Trois de nos groupements forestiers sont directement impliqués dans des initia tives de valorisation de la biomasse. Il faut croire que le message a passé et que nos organisations, comme à leur habitude, sont aux premières lignes du développement forestier et économique régional. Bravo! Ceci me rappelle que le congrès 2010 de RESAM sera tenu dans la région Chaudière-Appalaches. On y abor dera entre autres choses cette capacité qu’ont les groupements forestiers de développer une gamme de services di versifiés et adaptés aux besoins de leur communauté. On regardera aussi ce constant désir de renouvellement qui permet le développement de projets structurants. J’en profite donc pour vous y inviter les 22, 23 et 24 août pro chain. prendre les grandes lignes pour mon présent éditorial. Monsieur Rioux, en berger éclairé, nous fait l’éloge de la certification pour les groupements forestiers afin que ces derniers con tinuent à occuper la place de leader de l’aménagement sur les terres privées du Québec. Et bien, en 2010, les propriétaires re groupés de dix groupements forestiers sont certifiés sous la bannière FSC et dix autres ont entamé la démarche. Encore une fois, je dis bravo! L’aménagement en forêt privée c’est l’affaire des groupe ments forestiers et nous sommes en train de le prouver de nouveau. Avril 2006 : «Continuons à aménager la forêt privée » Celui là, c’est du bonbon. Je vous en lis l’introduction : « Dans le contexte que traverse le monde forestier actuel lement et l’imminence d’une rencontre des partenaires de la forêt privée, le dépôt du budget du Québec est par ticulièrement attendu. Quels seront les budgets dévolus à la forêt privée? Com ment soutiendrons-nous le développe ment des communautés rurales? » Une petite impression de déjà-vu n’est-ce pas? J’aurais dû débuter mes lectures par celui-ci. J’y aurais trouvé mon sujet puisque nous sommes aujourd’hui dans une situation quasi iden tique. Je vous avouerai Rénald Bernier que cela est loin de me Président du Regroupement rassurer. Quatre ans des sociétés d’aménagement après le dernier som forestier du Québec met sur la forêt privée, nous sommes toujours inquiets des dépôts de budgets, nous n’avons toujours pas de vision globale permettant le soutien des communau tés forestières et nous sommes, encore une fois, en route vers un sommet sur la forêt privée! Si nous travaillons aujourd’hui encore sur des enjeux semblables, peut-être est-ce dû au fait que nous n’avons pas suffisamment creusé les problé matiques alors. J’y vais d’une simple suggestion. Cette fois-ci, dotons-nous d’une véritable vision d’avenir per mettant le développement de la forêt privée à son plein potentiel. Cette fois-ci, allons au fond des choses et réglons véritablement les problèmes. Bref, assurons-nous qu’en 2014, le président de RESAM ne sera pas à écrire, pour son éditorial d’avril, com ment le sommet sur la forêt privée à venir pourra améliorer le sort de la forêt privée… éditoriaux Syndrome de la page blanche Il faut maintenant l’apprivoiser! « Le moment était venu de procéder à une réforme majeure du régime forestier. Tel que promis, nous avons présenté un plan de travail détaillé et l’avons réalisé grâce à la collaboration de tous nos partenaires. Aujourd’hui, le Québec dispose d’une loi qui nous permet de mettre en place un nouveau régime forestier durable, de calibre international, adapté aux réalités du 21e siècle et répondant aux besoins des travailleurs, de nos communautés et de l’industrie, a déclaré la ministre NATHALIE NORMANDEAU.» C’est en ces termes que madame Normandeau a qualifié l’adoption de son projet de loi de réforme forestière. Bien que satisfaits de savoir le nou veau régime entériné, nous pouvons penser que les acteurs du milieu re gardent désormais la réforme avec un peu d’anxiété. L’espoir de voir les choses bouger vient de céder le pas à l’inquiétude de devoir modifier ses propres habitudes. Des rôles à apprivoiser Le succès par l’essai Débutons par le plus pressant: la vente de bois aux enchères. Force est de constater que les acteurs du secteur forestier québécois ne sont pas familiers avec les enchères. Ils ne le sont pas davantage avec des garan ties d’approvisionnement substantiel lement réduites. Comment réagira le marché à ces changements? Devons- nous attendre l’application complète du mécanisme pour l’améliorer? Nous considérons que le mécanisme de vente doit être choisi avec pru dence. Un mécanisme défaillant au Planification des travaux forestiers Le MRNF devra désormais planifier lui-même, ou en le donnant à con trat, l’aménagement forestier. Com ment utilisera-t-on l’expertise en place sans dénaturer les entreprises établies depuis plusieurs années? Comment le MRNF réussira-t-il à in staurer un fonctionnement efficace? Il nous semble impératif que le nou veau régime s’affère à utiliser les ressources en place et si les com pétences ne sont pas encore suf fisamment présentes, qu’il parti cipe à l’adaptation des entreprises en place au nouveau modèle. Mais notre vision est-elle partagée? Seul l’établissement de projets pilotes nous le dira. Forêt de proximité Il existe un élément nouveau néces sitant aussi une expérimentation. L’émergence du concept de forêt de proximité aura des répercussions di rectes sur la forêt privée du Québec. Nous devons savoir rapidement quel sera le format de ces forêts «nouveau genre» et quel rôle chacun y jouera. Aussi, nous devrons tester et éprouver Marc Beaudoin ces nouvelles tenures afin d’en dégager Directeur général du Regroupement les critères de réus des sociétés d’aménagement forestier du Québec site nécessaires à leur implantation en plus grand nombre. Si le ministère souhaite voir poindre des forêts de proximité viables pour 2013, il serait grand temps d’en définir le concept et d’en tester la recette, encore une fois, sur la base de projets pilotes. Le compte à rebours est entamé Nous sommes en avril 2010 et le nouveau régime se met en branle d’ici trois ans! En 2013, nous de vrons le faire fonctionner. Pour ce faire, les mécanismes devront être compris, adoptés et maitrisés. Tous les acteurs du système devront pas ser par ce processus, y compris, et surtout le MRNF. Ultimement, c’est à lui qu’appartiendra le changement de culture le plus important. De gestionnaire, il passera au rôle de planificateur-vendeur-propriétaire. Et à ce titre, il sera certainement un bé néficiaire de premier plan des projets pilotes que nous suggérons. Le Monde Forestier • Avril 2010 9 La réforme forestière modifie les fon dations de la culture des dernières décennies. La planification des opérations, la tenure des forêts, La récolte de bois ainsi que sa mise en vente; tout est revu, tout est à ap privoiser. Ainsi, l’industrie de la transformation n’est plus au centre du modèle fo restier québécois, elle est acheteuse de bois. L’industrie de l’aménagement n’est plus tributaire de la récolte, elle devient une industrie reconnue. La forêt privée n’est plus un approvisi onnement secondaire, elle est au cen tre du principe de libre marché (bon, ça reste à prouver). Le milieu munici palisé ne fait plus seulement office de législateur, il peut devenir gestion naire. Finalement, le ministère n’est plus seulement gestionnaire de la forêt publique, il devient vendeur de bois. La tâche est lourde n’est-ce pas? Pour faire atterrir cette réforme, tous les acteurs doivent maîtriser leurs nouveaux rôles. Pour y arriver, ils doi vent apprendre à faire confiance au système. Il serait sage d’augmenter nos chances de succès en nous fa miliarisant avec ces changements avant leur application complète non? départ pourrait avoir à long terme des impacts majeurs. En ce sens, nous croyons que des projets pi lotes devraient être mis en place le plus rapidement possible afin d’une part, de permettre au MRNF de se familiariser avec son nouveau rôle et d’autre part permettre aux entrepri ses d’adapter leur modèle d’affaires.