Roanne Eco n°19 - Décembre 2006

Transcription

Roanne Eco n°19 - Décembre 2006
N°19 - Décembre 2006 - 2,50 €
ROANNE ECO
Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais
FORMATION :
Des solutions
sur un PLATO
INTERVIEW :
Jacques Chirat,
pdg de
l’imprimerie Chirat
RN7-RN82 à 2x2 voies :
objectif 2013
“Notre ambition est de renouer notre
dialogue avec l’État et de lui demander
de mettre en phase ses discours et
ses actes”, déclare Jean-Bernard Devernois,
Président de la CCI du Roannais et
de l’association “La N7 à 4 voies... vite !”
Antoine Francioso, président
(à droite), et Guy Drique, directeur.
Depuis le 15 février 2006, votre partenaire
de la formation professionnelle AFPI Roanne est devenu
Cifor Roanne
“Le progrès par les compétences”
Qualité, réactivité et proximité commerciale
articulées autour de 10 thèmes de formation
Dirigeants et Cadres : Gestion de l’entreprise et management des hommes.
Compétitivité Industrielle : Organisation, qualité, sécurité et environnement.
Actions Collectives : Programme Performance PME.
Management/Communication : Encadrement, maîtrise et chef d’équipe.
Maintenance Industrielle : sur mesure en entreprise.
Logistique : Opérateur en logistique et gestion d’un magasin.
Gestion financière et comptable : Techniques comptables et Droit Social.
Commercial/Marketing/Relation client : Techniques de commercialisation et téléphoniques / IFV.
Langues : Communication internationale professionnelle ou personnelle.
Informatique : Pack Office, Système et réseaux.
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Tous les jeunes de la promotion des IFV 2005/2006
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se sont vu proposer un contrat d’embauche dans les entreprises qui les ont accueillis
ni
Der
pendant leur apprentissage : 100% de réussite.
La formation de l’Institut des Forces de Vente, accessible aux jeunes Bac + 2
se déroule en apprentissage sur un an. La nouvelle promotion a démarré le 13 Novembre.
Contact IFV à Roanne : [email protected]
Cifor Roanne - 7, place des Minimes - 42334 ROANNE Cedex
Tél. 04 77 44 54 31 - Fax 04 77 70 93 62
E-mail : [email protected] - Site web : www.cifor-roanne.com
Membre
du réseau
ROANNE ÉCO N°19 DÉCEMBRE 2006
4
5
6
Réalisation :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
4, rue Marengo
42334 Roanne Cedex
Tél. : 04 77 44 54 64
Fax : 04 77 72 17 17
www.roanne.cci.fr
E-mail : [email protected]
Commission paritaire :
0307 B 05950
ISSN 1632-9406
Directeur
de la publication :
Robert Barriquand
SOMMAIRE
6
P.
Interview
8
10
14
Publicité :
Danièle Rollet
Tél. : 04 77 44 54 56
14
P.
Dossier
Distribution :
La Poste
19
PRODUITS
25
DOSSIER
Des solutions sur un PLATO
21
INTERNATIONAL
Une nouvelle boîte à outils
pour Flex-Féma
35
P.
Rhône-Alpes Économie
22
26
COMMERCE
INDUSTRIE
Deltalyo Valmy
abat les masques
28
ÉTUDE
ÉCONOMIQUE
Rue Maréchal Foch :
le prêt-à-porter s’affiche
32
CULTURE
Trésor dans un clocher
Pierre Troisgros,
héraut de la gastronomie
et des ouvrages anciens
HAUT DE GAMME
FORMATION
CRÉATION-REPRISE
Les Voyages Guillermin
gagnent la montagne
ACTUALITÉS
Les fourneaux
retrouvent la flamme
20
Photos :
Thierry Beguin
Crédits photos :
Création Mervil SAS.
Jérôme Mondière,
Association “La N7
à 4 voies... vite !”.
Tous droits réservés.
Reproduction interdite
sauf accord de la direction
de Roanne Eco
Flashage,
impression, façonnage
et routage :
Imprimerie Chirat
42540 St-Just-La-Pendue
INTERVIEW
SERVICES
GBP Production,
l’organisation par passion
ÉDITORIAL
RN7-RN82 à 2x2 voies :
objectif 2013
L’axe routier ne veut plus
d’un avenir en pointillés.
Les élus économiques
et politiques exigent de l’État
qu’il tienne ses engagements.
Secrétaire de rédaction :
Claudine Auboyer
Collaboration :
Béatrice Perrod-Bonnamour
24
Jacques Chirat,
pdg de l’imprimerie Chirat
Rédactrice en chef :
Elisabeth Ballery
Rédaction :
Frédéric Thomasson,
Agence de presse
be.presse
CONJONCTURE
35
RHÔNE-ALPES
ÉCONOMIE
La gastronomie joue
ses meilleures cartes
La région Rhône-Alpes
offre une mosaïque
de saveurs réputées
et participe à la renommée
de la gastronomie française.
Intersport change de terrain
23
TOURISME
Le karting indoor
s’élance à Villerest
Ce numéro comprend :
. un encart détachable “La RN7-RN82 à
2x2 voies - Notre priorité... Votre priorité !”
. un encart joint : “Entreprises : recruter
sans préjugé”.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 3
CONJONCTURE
L’emploi dans le Roannais
Évolution des offres d’emplois(1) sur l’arrondissement de Roanne
(1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat.
Source : ANPE.
Évolution du taux de chômage dans la zone d’emploi de Roanne
(arrondissement de Roanne + cantons Thizy et Amplepuis)
Données au 31 décembre
de chaque année,
sauf dernières données
disponibles au deuxième
trimestre 2006 (juin 2006).
La méthode de calcul
a été affinée pour les taux
de chômage par zone d’emploi
publiés à partir de septembre
2006. Les nouvelles séries
ont été rétropolées à compter
de décembre 1998.
Source : INSEE.
Évolution des demandeurs d’emplois
dans l’arrondissement de Roanne
Évolution
Août 2005 Août 2006 2005/2006
Arrondissement
de Roanne
5 795
5 120
- 11,6%
Loire
28 034
25 053
- 10,6%
Rhône-Alpes
203 674
181 019
- 11,1%
France
2 432 382 2 183 431 - 10,2%
Évolution des projets de recrutements dans l’arrondissement
Projets de Projets de
recrutement recrutement
2005
2006
Fonctions administratives
578
296
Fonctions d’encadrement
70
94
Fonctions liées à la vente au tourisme et aux services
449
553
Fonctions sociales et médico-sociales
334
191
Ouvriers des secteurs de l’industrie et du BTP
673
1 069
Autres métiers
144
200
Autres techniciens et employés
94
72
Famille de métiers
TOTAL
Source : DDTEFP.
4 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
2 342
2 475
Source : enquête UNEDIC-ASSEDIC-GARP-CREDOC.
ÉDITORIAL
Mondialisation : croire en l’avenir
L
e mondialisme est aujourd’hui
devenu réalité et fait partie de
notre quotidien. Lors de l’achat
d’un bien de consommation, qui s’enquiert du pays où il a été produit ?
Importations/exportations rythment nos
activités industrielles et commerciales.
Si maintenant un bruit de délocalisation
se fait jour, l’attention est éveillée, particulièrement si quelques proches sont
menacés dans leur emploi ou bien si
notre propre activité professionnelle
risque d’être affectée directement ou
par ricochet ! Mais qu’on ne se voile
pas la face, la délocalisation fait partie
de notre paysage et ne suscite plus de
levées massives de boucliers !
Alors doit-on en conclure que notre
activité industrielle doit inexorablement
se réduire au profit des pays à bas coûts ?
Doit-on prévoir une désertification des
régions éloignées d’un pôle maritime
propice aux échanges mondiaux, ou des
agglomérations trop petites pour justifier les investissements logistiques
nécessaires à toute activité industrialocommerciale ?
Sans vouloir entrer dans un débat de
fond, bien que le sujet le mérite, laissezmoi vous faire part de deux remarques
simples synonymes d’espoir et qui permettent de croire en l’avenir dans nos
pays Ouest européens, et tout autant
dans mon agglomération d’origine.
Les pays à bas coût existent, on ne peut
le nier. C’est pour ces pays un avantage
concurrentiel certain, notamment lorsque
le coût de la main d’œuvre représente
un pourcentage important du coût ajouté.
Ceci dit, il me paraît important de rappeler que le critère de décision du client
reste in fine le coût du service global
qui lui est proposé. Le coût de production est un élément, mais l’on ne doit
pas oublier le coût logistique rendu
client qui sera inexorablement plus élevé pour un producteur très éloigné du
lieu de consommation. Le client par ail-
Par Pierre Gugliermina(*)
leurs cherche aujourd’hui de plus en
plus de réactivité de la part de son fournisseur, veut pouvoir spécifier sa commande le plus tard possible, veut de
l’assistance à la mise en œuvre/à l’utilisation, cherche des fournisseurs capables de l’accompagner dans son propre
développement. Un producteur éloigné
devra donc dans ce contexte se doter de
stocks avancés, de réseaux de proximité,
et cela représente une charge non négligeable. Je suis convaincu que l’écoute
du client et de ses besoins spécifiques
permet aux producteurs locaux de rester
compétitifs par rapport aux “low cost
countries” sous réserves de coller au
juste besoin du client avec une organisation interne la plus légère et la plus
réactive possible pour chasser tout surcoût et pouvoir s’adapter au plus tôt à
toute évolution du contexte économique.
Concentrer toute l’activité d’un pays,
d’une région en quelques lieux stratégiques me paraît dangereux pour l’avenir,
même si quelques raisonnements courtterme permettent de le soutenir économiquement. Posons-nous la question
des surcoûts liés à l’existence de quelques
grandes mégalopoles, surcoûts liés
essentiellement aux pertes de temps,
que ce soit pour nos personnels, que ce
soit pour les transferts de matière. Il y a
donc la place pour des agglomérations
de taille plus raisonnable, à condition
bien entendu qu’elles soient bien connectées sur un plan logistique dans ce
contexte de commerce mondial ! La
logistique devient actuellement un
point dur, que ce soit par les coûts qui y
sont rattachés, mais également par la
disponibilité des moyens, pour laquelle
la libéralisation a eu des effets néfastes
quant aux investissements réalisés par
les opérateurs traditionnels ; la prudence
a été de mise ces dernières années et la
disponibilité des sillons, des wagons,
des flottes de camions, devient à ce jour
motif de préoccupation pour de nombreux industriels. Cependant cette diffi-
culté identifiée devient une opportunité
si on cherche à remettre en cause ses
processus logistiques, si on réduit les
temps morts comme on sait si bien le
faire à l’intérieur de nos propres centres
de production, et si bien entendu les
infrastructures suivent…
L’agglomération Roannaise abrite de
nombreux talents, confirmés et en
devenir. Je suis convaincu qu’il y a des
opportunités pour qu’ils s’expriment
sur place en regardant objectivement
non seulement les faiblesses de la
région, mais aussi les forces et les
opportunités. Au rang des forces, je
veux souligner la jeunesse toujours
mieux formée qui est le moteur de nos
réussites futures. Au rang des opportunités, je vous apporte tout mon soutien
dans votre quête pour obtenir les infrastructures routières nécessaires à l’épanouissement économique de la région
Roannaise.
(*) Pierre Gugliermina,
vice-président d’Arcelor Mittal,
en charge des 25 usines aval
de l’Europe de l’Ouest du groupe.
Né à Roanne en 1951,
diplômé de l’École Centrale Paris.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 5
INTERVIEW
Jacques Chirat,
pdg de l’Imprimerie Chirat
professionnel de la sérigraphie française, le
Syndicat de la pré-presse.
Réélu pour trois ans
à la tête de la Fédération
de l’Imprimerie
et de la Communication
Graphique (FICG),
Jacques Chirat
vient de convaincre
Bruxelles de se pencher
sur l'avenir d'une
profession qui veut
résister à la montée
en puissance chinoise
et rester en première
ligne. À l’image
de l’Imprimerie Chirat
(230 salariés) qui vient
de lancer un nouveau
plan d’investissement
de 8 millions d’euros
sur son site de
Saint-Just-la-Pendue.
- À votre initiative, une
étude européenne va
être réalisée pour cerner
l’impact des délocalisations sur vos professions.
C’est un cri d’alarme que
vous lancez ?
- En quelque sorte. Je me
- Vous venez d’être réélu à la présidence de la Fédération de l’imprimerie et de la communication
graphique (FICG). Quelle est la
mission de cette structure professionnelle ?
- Jacques Chirat : Le rôle de la
FICG est de fédérer l’ensemble
des métiers de l’imprimerie afin
de renforcer l’attractivité et la
pertinence du média imprimé.
Notre profession souffre d’un
déficit d’image que nous essayons
de combler en communiquant
davantage avec les collectivités,
6 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
l’union des annonceurs, les éditeurs... Je suis extrêmement
favorable à la défense des
métiers de l’écrit dans leur
ensemble, à une forme de polycompétence et d’approche solidaire qui permettra de consolider
la filière. Dès ma première élection, en juin 2003, j’ai d’ailleurs
souhaité que la FICG instaure
une logique de partenariat avec
d’autres syndicats professionnels :
la Chambre syndicale de la reliure-brochure-dorure, le Syndicat
des routeurs, le Groupement
suis effectivement rendu
à Bruxelles pour plaider
la cause des métiers de
l’impression à l’échelle
européenne. Les organisations professionnelles
de toutes les grandes
nations m’ont soutenu
dans ma démarche. Cette
étude devrait confirmer
la montée en puissance
des délocalisations d’imprimés dans les pays de
l’Est et en Asie. La
Chine,
notamment,
investit de façon massive. Toutes les entreprises, françaises et européennes, qui ont déjà
délocalisé leur cœur de
métier en Asie, poursuivent le processus en
délocalisant désormais tout ce
qui va avec, notamment la réalisation des notices d’utilisation,
des documents de garantie... Le
transport n’est pas réellement un
problème : dans un sens, l’envoi
de fichiers est facilité par les
possibilités de téléchargement,
et dans l’autre, les produits finis
sont peu volumineux. J’espère
que les conclusions des experts
inciteront l’Europe à lancer un
plan d’urgence car, si rien n’est
fait rapidement, des entreprises et
des emplois disparaîtront encore.
INTERVIEW
- En 15 ans, le secteur des industries graphiques en France est en
effet passé de 92 000 à 56 000
salariés. L’hémorragie n’est donc
pas terminée...
- Nous ne sommes ni défaitistes,
ni défensifs dans nos analyses,
mais notre profession souffre et
devrait encore souffrir. Il est
clair que la mécanisation et
l’évolution technologique de
nos métiers ont été préjudiciables
à certains types d’emplois.
Notre industrie est très capitalistique. Ceux qui n’ont pas investi
à temps, qui n’ont pas pris les
bons virages, ont disparu. Les
ruptures technologiques et organisationnelles que nous connaissons
doivent nous conduire à une
réflexion beaucoup plus prospective sur les métiers, les compétences, les emplois.
- Cela fait partie du plan d’actions
2006-2009 de la FICG ?
- C’est même notre priorité.
Pour agir, il faut comprendre son
environnement économique. En
partenariat avec le Ministère de
l’Industrie, les DRIRE, les
Comités d’expansion, les
Conseils régionaux et généraux,
nous avons mis en place des
observatoires dans les régions.
Certains fonctionnent déjà très
bien en Poitou-Charentes, en
Ile-de-France, en région Centre.
L’analyse des contextes régionaux permet de faciliter des
regroupements d’entreprises ou
des partages de moyens afin
d’intégrer tous les métiers de la
chaîne graphique et d’aller plus
loin dans le service global. Ces nos parts de marché et améliorer
observatoires nous permettent notre offre sur des produits
également d’analyser les glisse- nécessitant une très forte technicité. Si nous
ments de marn’avions pas
ché, de fournir
des informa- “Le papier imprimé relevé ce défi,
nous ne serions
tions lisibles par
a encore
plus là aujourtoutes les entreprises, quels que
En douze
de belles années d’hui.
soient leur posians, nous avons
tionnement ou
investi près de
devant lui .”
leur taille, de
20 millions d’eucomprendre les
ros, dont 85%
arbitrages entre le média papier affectés à l’outil de production.
et le média électronique.
- Justement, quel est l’impact
d’Internet sur vos professions ?
- L’écrit et Internet sont parfaitement complémentaires. Il n’y a
jamais eu autant d’imprimés
depuis qu’il y a Internet car le
message imprimé vient en renfort du message multimédia. La
dématérialisation des documents
a eu moins de conséquence sur
nos professions que n’en a eu,
par exemple, le développement
des imprimantes domestiques.
Certains de nos adhérents, dont
l’activité principale était centrée
sur l’imprimerie administrative
(factures, têtes de lettres, cartes
de visite...), ont terriblement
souffert de cette concurrence
domestique.
- Ce contexte délicat n’a pas
empêché l’Imprimerie Chirat de
prendre le bon pli grâce notamment à une politique d’investissement hors du commun...
- Nous avons joué la carte du
suréquipement pour conserver
L’Imprimerie Chirat en bref
Création : 1911
Pdg : Jacques Chirat, 49 ans
Site de production : St-Justla-Pendue (12 000 m2)
Agences commerciales : Paris,
Lyon.
Effectif : 230 personnes
CA 2006 : 20 millions d’euros.
Activité : impression de périodiques spécialisés, de livres
techniques, de beaux livres, de
livres d’art, d’annuaires associatifs et professionnels, de
catalogues de salons et d’expositions, de catalogues industriels, d’ouvrages spécialisés
(médecine, droit, économie,
histoire...). Dans les cinq premiers imprimeurs français de
l’impression offset feuilles à
feuilles, courtes et moyennes
séries.
- Des investissements qui se
poursuivront en 2007 ?
- Absolument. Nous sommes
actuellement en cours de construction d’un bâtiment de 4000 m2
sur notre site de Saint-Just-laPendue, de l’autre côté de la route
départementale. Ce bâtiment sera
dédié au stockage des matières
premières “papier” et d’une partie
des produits finis. Cet investissement immobilier de 1,5 million
d’euros nous permettra d’injecter,
d’ici avril 2007, 6,5 millions
d’euros dans une quatrième et
une cinquième machine huit
couleurs. Nous allons ainsi
conforter et développer nos
positions sur la fabrication de
beaux livres et de livres illustrés,
tout en abordant le marché de la
multichromie auquel je crois
beaucoup.
- En quoi consiste la multichromie ?
- Nous avons travaillé sur le traitement informatique de l’image.
À partir d’algorithmes, nous
avons réussi à élargir le spectre
chromatique. C’est une grande
première. Cette technologie,
développée par notre propre
structure R&D, sera précieuse
dans la réalisation de livres d’art
pour lesquels certaines teintes
étaient jusqu’alors très difficiles
à restituer. Cette innovation
devrait également séduire le
marché du luxe et de l’automobile.
- Les fabrications banalisées se
font désormais ailleurs. Il nous
faut donc aller chercher de la
valeur ajoutée dans l’innovation,
la qualité, le service. Il faut aussi
diversifier nos débouchés.
Aujourd’hui, le marketing direct
est le moteur de croissance de
notre profession. Nous allons
donc renforcer notre présence
dans ce domaine, mais pas n’importe comment. Nous allons nous
tourner vers un marketing direct
à forte valeur ajoutée, en effectuant des travaux très ciblés pour
le compte d’agences spécialisées,
de collectivités et de grandes
entreprises, notamment dans le
secteur du luxe.
- À quel rang vous situez-vous
sur l’échiquier national ?
- Nous figurons désormais dans
les cinq premiers imprimeurs
français de l’impression offset
feuilles à feuilles, courtes et
moyennes séries. Chaque jour,
nous réalisons et livrons quinze
ouvrages différents. En tant que
représentant de la troisième
génération, je suis fier de ce
résultat car j’ai aussi connu
l’Imprimerie Chirat lorsqu’elle
n’était encore qu’une TPE de six
personnes. Aujourd’hui, nous
sommes 230 et une trentaine de
créations de postes sont prévues
sur cinq ans. Dans un métier qui
a considérablement évolué, je
suis surtout fier de la mutation
collective réussie de tous les
acteurs de l’entreprise, du pdg
au manutentionnaire. Le papier
imprimé a encore de belles
années devant lui. Je crois en ce
métier et je l’aime. Celui qui ne
l’aime pas ne peut pas le comprendre.
Propos recueillis
par Frédéric Thomasson.
- On sent une volonté de monter
en gamme sur le plan technique,
mais également commercial ?
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 7
PRODUITS
La mode selon Miss Cerise
Il était une fois une jolie jeune fille transformée en cerise par
une sorcière jalouse de son look. Par un heureux hasard, elle fut cueillie
par un prince et embrassa un fabuleux destin... Ainsi débute l’histoire
de Miss Cerise, la dernière-née des marques roannaises de textile.
Signe particulier ? Miss Cerise est distribuée exclusivement via Internet.
“J’avais envie de créer une marque qui réponde à une nouvelle forme
de distribution”, explique Jonathan Cytron, gérant de Johntex à l’origine
du projet. Avec 35 millions de transactions bancaires par an et
une progression annuelle estimée à 50% d’ici 2011, la vente en ligne
a en effet de beaux jours devant elle. Une styliste et une modéliste
ont fait bourgeonner une première collection d’une quarantaine de
pièces différentes (jeans, tee-shirt, vêtements maille). Elle s’adresse
prioritairement à de jeunes étudiantes “audacieuses, séductrices
et malicieuses”, et a fait l’objet d’une campagne de communication
nationale (Jeune et jolie, Côté Nana...). Un show-room de présentation
à la presse féminine nationale sera également organisé à Paris, en
janvier 2007. Johntex mise sur la vente de 20 000 à 30 000 articles dès
la première année, et sur une progression annuelle de 20%. Les produits
sont livrés sous 48 heures. Christophe Côte (responsable informatique)
et Richard Schlang (responsable commercial) ont pris une part active
au développement de Miss Cerise (www.misscerise.com), également
distribuée lors des Folies Textiles.
La “Touche finale”
de vos intérieurs
La décoration, “c’est l’art d’utiliser l’espace,
la lumière, les couleurs, les matières”. En résumé,
c’est “la touche finale”. La définition s'inscrit sur
les murs lumineux du magasin ouvert, 1 rue Brison,
par Marie Chevalerin, décoratrice d’intérieur dûment
diplômée. “Touche finale” propose une collection
de mobilier contemporain et classique, ainsi que des
luminaires et des objets déco très design. “Je veux faire
rimer déco avec nouveau. Les gens sont à la recherche
de pièces qu’ils ne retrouveront pas chez leurs amis
la semaine suivante”, explique la jeune commerçante
qui s’efforce de répondre aux souhaits de ses clients.
“C’est un plaisir de rechercher l’objet qui modifiera de
façon décisive leur intérieur. Je suis présente au salon
“Maison et Objets” deux fois par an. Je recherche
des produits de qualité, bien finis. Je fonctionne aussi
au coup de cœur”. L’ensemble des produits sont
remarquablement mis en valeur dans un vaste espace
de 70 m2. Pour offrir un objet original ou apporter
la... “touche finale” à sa décoration d’intérieur,
l’enseigne de la rue Brison est incontournable.
On peut également y déposer sa liste de mariage...
8 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
PRODUITS
Ducs de Gascogne : le Sud-Ouest authentique
Pour de nombreux Roannais, c’est “l’adresse” des fêtes de fin d’année. Le magasin
Ducs de Gascogne, installé tout en haut de la rue Maréchal Foch, à Roanne, réalise
d’ailleurs 50% de son chiffre d’affaires au mois de décembre, période à laquelle
son effectif passe à neuf personnes. Réputée pour son foie gras, “issu des Landes,
de la Gascogne et du bas des Pyrénées”, l’enseigne créée, voici 14 ans, par Catherine
et Jacques Munoz, auxquels va succéder Martine Vermorel, respire le Sud-Ouest
à pleins poumons. Ses produits gastronomiques, “haut de gamme mais accessibles
à toutes les bourses”, bénéficient de l’IGP (Indication géographique protégée)
Gascogne. Truffes, caviar, pâté, foie gras, champagnes, vins, apéritifs, sirops, whisky
(issus d’une cave affichant 140 références), produits d’épicerie fine et de confiserie,
font le bonheur d’une clientèle régionale. Passer la porte des Ducs de Gascogne, c’est
aussi accomplir un petit tour de France des saveurs. “Nous proposons des spécialités
de toutes les régions, notamment en confiserie. Lorsque le journal de 13 heures
de TF1 présente un produit régional, nous avons des demandes dès le lendemain”,
explique Martine Vermorel. Le magasin roannais est l’un des franchisés indépendants
de l’enseigne Ducs de Gascogne qui compte 200 points de vente en France.
L'univers coloré de Paul Virga
L’entreprise Putanier (menuiserie aluminium, vitrerie,
miroiterie...), désormais installée à l’Hôtel d’entreprises de
Roanne, quai du canal, est bien connue des entreprises
locales de bâtiment et du grand public. L’activité de fusing
développée pas son dirigeant, Paul Virga, l’est un peu
moins. “C’est un plus que nous proposons à nos clients,
explique-t-il. Les créations en fusing peuvent prendre place
à l’intérieur de châssis en aluminium, sous forme de
décorations de placards, mais aussi en remplissage de portes
d’intérieur ou de portes d’entrées”. Paul Virga prépare ses
créations avant de faire monter le verre jusqu’à 830°C et de le faire redescendre en température
par paliers. L’opération dure entre huit et dix heures. “Je n’ai rien inventé. Le fusing
était pratiqué il y a fort longtemps par les Italiens. Ce qui me plaît est de voir la réaction
toujours surprenante du verre sous l’effet de la chaleur. À force d’expérience, on maîtrise
certains types de déformation, mais pas tous. Chacun met sa touche personnelle. En ce qui
me concerne, c’est la couleur. Il faut que cela flashe...”. L’artiste fabrique également des objets
de décoration ou de consommation courante (cendriers, coupes, assiettes...), notamment vendus
dans le magasin Putanier, installé rue Chanteloup, dans le centre-ville de Charlieu. On y trouve
également les fabrications originales de souffleurs et de fileurs de verre.
Les “douceurs hivernales” de la Bonbonnière
Un petit chocolat pour faire face aux premiers frimas ? Pourquoi pas ! Rue des
canaux, à Riorges, l’entreprise “La Bonbonnière” fait désormais cohabiter sur
un même lieu son laboratoire de fabrication et un magasin de 100 m2. Spécialisés
à l’origine dans la fabrication de pralines, Michel Poyet et Jean-Pierre Provillard,
proposent des produits de confiserie avec plus de 55 variétés de chocolats préparées
pour les fêtes de Noël. Au contact de la clientèle, leurs épouses mettent en valeur
les douceurs-maisons : chocolats, pralines, pâtes de fruits, papillotes, marrons
glacés, chardons, fondants, liqueurs... La Bonbonnière commercialise également
ses pralines auprès de grossistes. En période de fêtes (Pâques et Noël), l’effectif
passe de quatre à six personnes et le magasin étale ses plages horaires : 9 h à 12 h
le matin, 14 h à 19 h l’après-midi, du lundi au samedi.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 9
ACTUALITÉS
GIAT Industries devient Nexter
Des cadres
à temps partagé
L’antenne roannaise CTP 42
est née. Cette association
regroupe des cadres proposant en temps partagé
leurs compétences. Un site
(http://ctp.loire.roanne.free.
fr) permet aux employeurs
de consulter une base de
données et de déposer
des propositions de travail
ou de missions.
L’ESCAT prend
ses quartiers
80 collaborateurs de
l’Etablissement spécialisé
du commissariat de
l’Armée de terre sont à
pied d’œuvre, boulevard
Valmy. L’ESCAT a pour
mission d’entretenir et de
rénover des matériels
indispensables à la vie des
militaires en phase opérationnelle. “On assure
la logistique de tout ce
qui permet aux hommes
de vivre et de durer sur
le terrain”, résume le
Lieutenant-Colonel Noël
Guerrini, à la tête de l’établissement roannais. À terme, le site accueillera 195
collaborateurs (160 personnels civils, en majorité
anciens salariés de GIAT
Industries, et 35 militaires)
au sein de bâtiments en
cours d’aménagement par
Grand Roanne Agglomération. Un bâtiment
“instruction” de 1000 m2
sera également construit.
Le Roannais
sur Air France
Un film promotionnel sur
l’agglomération roannaise
sera diffusé, en décembre
et janvier, sur tous les vols
moyen et long courrier
d’Air France. Grand Roanne
Agglomération compte
sur cette opération pour
mettre en valeur la qualité
de vie et les atouts économiques du Roannais.
Près de 2 millions de passagers auront l’occasion
de visionner un film de
4 minutes réalisé, cet été,
par le service communication d’Air France.
G
IAT Industries est devenu
Nexter, le 1er décembre
dernier. Le groupement
d’armement terrestre s’est réorganisé en filiales spécialisées par
métiers : Nexter Systems (1700 personnes), qui couvrira les activités
de systèmes d’armes et blindés à
partir des sites de Roanne (777
personnes), de Tarbes et de Bourges,
Nexter Munitions (Bourges),
Nexter Electronics (Toulouse) et
Nexter Mechanics (Tulle). CTAI,
la société commune créée avec le
groupe anglais Bae Systems, intègre Nexter Systems pour travailler
à l’élaboration d’un nouveau canon
de 40 mm moyen calibre. Le nouveau groupe souhaite d’ailleurs
multiplier les alliances européennes. Un accord de coopération a
déjà été signé avec l’allemand
Krauss Maffei Wegmann pour la
réalisation d’un blindé médian.
Nexter Systems, qui vise les 650 à
700 millions d’euros de chiffre
d’affaires pour 2006, souhaite
construire un pôle européen capable
de répondre au renouvellement
des parcs prévus pour 2015-2020.
Le site de Roanne est désormais
dirigé par Dominique Guillet. Il a
succédé à Laurent Chauveau, qui
a rejoint l’équipe dirigeante de
CTAI.
Reconnaissance nationale
pour l’association Sésame
L’
association Sésame, qui
assure depuis 18 ans, l’accompagnement individualisé de demandeurs d’emplois en
phase d’insertion sociale et professionnelle, vient d’être reconnue
“association d’intérêt général”. Les
dons dont elle peut faire l’objet sont
déductibles des impôts à 66% pour
les particuliers et à 60% pour les
entreprises. En 2005, Sésame a permis à 330 demandeurs d’emploi
d’assurer 63 000 heures de travail
auprès de 590 clients (particuliers,
associations, collectivités, artisans,
commerçants, PME...), soit l’équivalent de 40 postes à temps complet.
À l’issue de ces missions (nettoyage,
manutention, jardinage, petit bricolage, aide-ménagère...), 20% des
demandeurs d’emplois ont trouvé
ments. L’association,
présidée par Serge
Talbat, met rapidement à disposition du
personnel qu’elle suit
au quotidien. Sésame
assure également la
gestion des Ateliers et
Chantiers d’Insertion,
et accueille des demandeurs d’emplois
Serge Talbat entouré des membres du Bureau.
bénéficiant de diagun emploi ou sont entrés en for- nostics et d’accompagnements
mation. Sésame, qui emploie six professionnels. Elle dispose d’ansalariés et s’appuie sur de précieux tennes à Balbigny, Charlieu, La
partenaires (DDTEFP, ANPE, CAF, Pacaudière, Mably, Renaison,
Mission locale...), compte déve- Saint-Symphorien-de-Lay, et vient
lopper son activité auprès des de s’installer dans de nouveaux
entreprises et des collectivités afin locaux, à Roanne au 98, bd Baron
de les aider à faire face à des sur- du Marais. Renseignements : assocroîts d’activité ou à des remplace- [email protected].
AGENDA
7 décembre 2006
Table ronde “Et si
votre prochain salarié
était un jeune en insertion”,
au centre AFPA de Roanne,
avec la Mission Locale
du Roannais.
25 janvier 2007
Eductour sur
la Côte Roannaise.
10 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
25 janvier 2007
Forum des Métiers
et des Formations
Opération Carrières,
Espace Congrès à Roanne.
6 février 2007
Réunion d’information
organisée par l’AGEFIPH et
la CCI sur la Loi Handicap,
à la CCI du Roannais.
23 au 25 février 2007
8ème édition
du Salon du Tourisme,
Espace Congrès à Roanne.
8 mars 2007
Colloque ALSAPE/Agence
de l’Eau, à Roanne.
18 et 19 mars 2007
Congrès National
des Acteurs du Commerce
Urbain, à Roanne.
29 mars au 1er avril 2007
Folies Textiles,
Espace Congrès à Roanne.
Pour tout renseignement,
contactez Christiane :
04 77 44 54 64.
ACTUALITÉS
Christian Cane diversifie sa distribution
L
dix autres grands noms du sousvêtement masculin, dont Hom et
Calvin Klein. La griffe s’exporte
en Europe et particulièrement en
Russie où elle s’appuie sur l’importateur Parizhanka (“La Parisienne”)
qui détient notamment des magasins à Moscou, Saint-Petersbourg
et Toliati. La marque Christian
Cane est distribuée par la société
Création Mervil (30 salariés,
3,5 millions d’euros de chiffre
d’affaires) qui vient de fêter ses
70 ans et de créer une nouvelle
marque (Atipik) destinée au marché
de la vente directe (Folies Textiles
notamment).
Photo Création Mervil
e créateur de vêtements de
nuit, de vêtements d’intérieur et de sous-vêtements
masculins, Christian Cane, diversifie ses réseaux de distribution.
Vendues dans 400 points de vente
multimarques en France et près de
200 à l’étranger, les collections
créées en interne, sont présentes
dans 8 corners Galeries Lafayette,
notamment à Paris (Boulevard
Haussmann), Lyon, Bordeaux,
Nantes, Marseille... Dès l’été prochain, la marque roannaise fera
son entrée au BHV et tisse sa toile
sur Internet : elle a été retenue par
le site “homewear.com” au côté de
Roanne fait des Folies
dans toute la France
Jean-Marc Duray,
voyageur dans l’âme
J
ean-Marc Duray, ambulancier
aux urgences du centre hospitalier de Roanne, vient de
signer un remarquable ouvrage de
photographies, souvenirs de ses
rencontres et de ses expériences en
Afrique, en Inde, en Indonésie...
Plus qu’un recueil de photos, “Voir
sans frontière” est un formidable
support de réflexion sur le sort de
la planète, l’avenir de certains peu-
ples et traditions, la diversité des
âmes et la ressemblance des êtres.
“Voyager c’est vivre des moments
uniques et magiques, (...) des instants sans rendez-vous, sans calcul”,
indique Jean-Marc Duray dont
l’ouvrage est disponible dans les
librairies roannaises. Il est également proposé aux comités d’entreprises (renseignements : [email protected]).
EN BREF
Pierre Dupasquier,
invité de prestige
d’Innovus
L’ancien directeur de compétition de Michelin, Pierre
Dupasquier, était l’invité
des Trimestrielles d’Innovus.
L’homme au palmarès
impressionnant (1300 victoires dans les disciplines mondiales, dont 92 en F1, 13 aux
24 heures du Mans, 534 en
GP moto) a donné quelques
secrets de la réussite de
Bibendum : “Pour réussir
dans l’innovation, il faut
fabriquer autour de soi
un univers de curiosité et
de compétence. Il faut aussi
être têtu, savoir combattre
une idée à laquelle on croit,
y compris contre le reste
du monde”.
musical est placé sous le
parrainage du Ministère de
la Culture. Renseignements :
www.printempsmusical.com
Musique à l’usine
Tout savoir sur
la Loi Handicap
La société “Les enfants de
la Côte”, organisatrice du
Printemps musical en Pays
Roannais, lance “Musique à
l’Usine”. Plusieurs concerts
(classique, jazz, musiques
du monde...) sont proposés
en mai 2007 aux entreprises
qui mettent à disposition
leurs locaux et invitent leur
personnel.Le Printemps
La section Rhône-Alpes
de l’AGEFIPH (Association
de Gestion du Fonds pour
l’Insertion des Personnes
Handicapées) et la CCI organisent, le 6 février, de 18 à
20 heures, dans les locaux
de la CCI, une rencontre
autour de l’insertion des
personnes handicapées
en entreprise.
Roanne, ville
accueillante pour
les entreprises
Roanne occupe la 13ème
place du palmarès
“L’Entreprise-Coface
Service” des villes moyennes
françaises les plus accueillantes pour les entreprises.
Un classement qui lui
permet de figurer en tête
des villes moyennes de
Rhône-Alpes. Elle s’illustre
notamment par un taux
de création d’entreprises
particulièrement élevé.
Une dizaine d’entreprises
textiles roannaises viennent
de créer la SARL des “Folies
Textiles de Roanne” afin
de développer le concept
innovant de distribution
des “Folies” dans l’hexagone. Reims sera la première ville française à
accueillir les industriels
roannais du 7 au 10
décembre, au Parc des
expositions. Huit autres
dates sont d’ores et déjà
fixées pour 2007 à Rouen,
Grenoble, Bourges,
Vannes, Angers, Dijon,
Saint-Malo et Avignon,
sans oublier les deux
éditions roannaises,
prévues Espace Congrès.
Les sociétés et marques
Jo Ben, La Mascotte, Atipik,
Miss Cerise, Timodine,
Zanae, Agatella, Sandy
Diffusion, Tournicoton et
Tête Rouge participeront
à cette première saison.
Festi’Soldes :
première édition
en janvier 2004
À l’initiative de la Fédération des commerçants
du Roannais, les Festi’Soldes
auront lieu, pour la première fois, les 12, 13 et
14 janvier 2007 (10 à 20 h),
à l’Espace Congrès de
Roanne. Cette manifestation permettra aux commerçants et artisans du
Roannais qui le souhaitent
de se regrouper sur un
seul site pendant la période
des soldes 2006-2007.
Des espaces sont à louer
à partir de 12 m2 (200
euros).
Le GAEC Dorieux
récompensé
Les frères Dorieux, célèbres rosiéristes installés à
Montagny, ont reçu le premier prix de dynamisme
agricole de la part de
la Banque Populaire.
Le second prix a été
attribué à “La ferme
aux biches” de CommelleVernay.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 11
ACTUALITÉS
Le Salon du Tourisme prend du galon
Mieux faire connaître
le Roannais, et promouvoir
une culture de l’accueil
dans une région de tradition
industrielle, tels sont les objectifs
du Salon du Tourisme et
des Loisirs organisé chaque année
à Roanne. Coup de projecteur
sur la prochaine édition, du 23
au 25 février à l'Espace Congrès.
de gastronomie, de sport, que
de visites à caractère culturel.
Mais les exposants extérieurs
viennent aussi de plus en plus
nombreux, attirés par la clientèle que représente une agglomération de plus de 70 000
habitants, et une zone de
chalandise de 4 millions d’habitants à moins de 100 kilomètres, reprend Ginette
Chatillon. Une grande nouveauté pourrait, de plus, être
proposée cette année : la
possibilité de réserver son
voyage sur place avec une
présence accrue des agences
de voyages pour répondre à la
demande des visiteurs. Tout
en gardant, bien sûr, l’âme du
salon, qui est celui de la
convivialité et de la mise en
valeur des destinations de
proximité”.
“N
ous en avons fait du chemin
depuis le salon de mars 2000 !”,
déclare Ginette Chatillon, élue
à la CCI du Roannais, à la veille de la huitième édition du 23 au 25 février prochains.
“La première année, poursuit-elle, nous réunissions treize exposants, tous Roannais,
pour 4800 visiteurs. Nous avons depuis plus
que doublé la fréquentation, avec une quarantaine d’exposants présents. Avec aussi,
depuis 2001, un invité d’honneur. Après,
entre autres, le Lubéron, la Corse, la
Slovaquie, nous avons sélectionné cette
année le thème du thermalisme, du bien-être
et de la remise en forme. Un secteur en plein
développement grâce à la démocratisation
des cures et l’élaboration de mini cures proposées à la carte”. Le Salon accueille ainsi
la participation de la route des Villes d’Eaux
du Massif Central et de la station thermale
de Montrond-les-Bains. Et des équipements
spécialisés permettront aux volontaires de
tester les bienfaits du massage…
Le Salon du Tourisme et des Loisirs est
organisé par le Pôle de promotion touristique du Roannais et la CCI, avec le soutien
de l’Office de Tourisme du Grand Roanne.
La manifestation est notamment financée
par la Région Rhône-Alpes à travers le
Contrat de Pays, le Conseil général de la
Loire et les collectivités locales. Le Salon
offre aux visiteurs des idées de courts
séjours, de voyages et de loisirs dans une
ambiance conviviale. “Les professionnels
du Roannais y sont bien représentés, ce qui
permet à la population de la région de
recueillir des buts de promenade et de se
familiariser avec toute la richesse de l’offre
touristique, tant en matière de patrimoine,
Qui peut participer ?
Activités de loisirs, parcs d’attraction Agences de voyages - Comités
Départementaux et Régionaux du
Tourisme - Hébergements - Musées Offices de Tourisme - Producteurs
fermiers et artisans - Sites touristiques.
Entrée gratuite.
Dates et horaires : vendredi 23 février
de 14 h à 19 h, samedi 24 et dimanche
25 février de 10 h à 19 h.
Contact : 04 77 44 96 01
QUESTION À
Olivier Richard,
animateur du Pôle de promotion
touristique du Roannais.
La stratégie de promotion touristique du Roannais pour la période
2007-2010 vient d’être adoptée.
Quels sont ses grands axes ?
ette stratégie issue d’une
concertation avec les professionnels, les collectivités et les institutionnels, fixe quatre objectifs.
Premièrement, faire du Roannais une
destination reconnue sur les courts
séjours. Notre région s’y prête et
“C
12 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
pourrait bénéficier plus encore de
la tendance de la clientèle à partir
moins loin, moins longtemps. L’axe 2
traite de la fidélisation de la clientèle
de passage. Le premier acte de la
fidélisation, c’est la qualité de la
destination touristique. Dans ce
domaine, beaucoup a été fait par les
professionnels à travers des initiatives
comme Escapades en Roannais, ou la
démarche “ Roannais Tout Sourire”
proposée par la CCI. Ces actions en
commun seront renforcées sur la
période 2007-2010. La fidélisation
passe aussi par un développement de
l’offre touristique et des campagnes
de promotion utilisant les outils
Internet comme le e-mailing.
Ce dernier point constitue d’ailleurs
le troisième axe de notre stratégie.
Internet est devenu le media phare
du tourisme, tant pour accroître la
connaissance de la destination, que
pour la commercialiser. Notre site
leroannais.com existe depuis 1997 et
a déjà vécu plusieurs versions. Il doit
aujourd’hui faire l’objet d’investissements renforcés pour l’adapter aux
nouveaux enjeux. Le site devrait ainsi
comprendre de nouvelles entrées
thématiques, des traductions, et une
base de données des professionnels
adhérents aux offices de tourisme.
Enfin, le quatrième axe consistera à
développer un marketing adapté à
chaque clientèle, avec définition
d’une offre sur mesure. Ce plan
d’actions global reçoit un financement de la Région à hauteur de
35%, soit environ 42 000 euros
par an grâce au Contrat de Pays.
Rappelons que le Pôle est financé
par les collectivités locales,
la Région, le Département et la CCI.
ACTUALITÉS
Une dynamique pour le commerce rural
Avec le projet
Loire Multiservices,
le Conseil Général souhaite
soutenir le développement
des commerces en milieu rural
et aider à leur pérennisation.
Une initiative qui intègre
en Roannais une démarche
“Qualité Loire Multiservices”,
mise en place par la CCI.
H
enri Nigay, conseiller général de la
Loire, est catégorique : la sauvegarde
des commerces en milieu rural représente un enjeu fort de développement durable.
Un enjeu économique d’abord, parce que le
village qui perd son dernier bar, commerce,
restaurant, perd souvent sa seule activité. Un
enjeu environnemental, ensuite, parce que
les habitants sont contraints de prendre leur
véhicule pour effectuer leurs achats de première nécessité. Un enjeu social enfin, parce
que la fermeture de ces lieux de convivialité
signifie souvent la mort du village, et le départ
des habitants dépendants comme les personnes âgées. “J’ai été très frappé par le
nombre de Maires préoccupés par le devenir
de leur commerce. À l’occasion de la révision
des aides du Conseil général au commerce et
à l’artisanat rural, j’ai donc souhaité que l’on
fédère plusieurs aides de façon à être plus efficace dans la pérennisation de ces établissements”.
À travers le projet Loire Multiservices, c’est
en fait une politique très globale qui a été définie. Le premier volet consiste à aider les
établissements à proposer une offre la plus
large possible afin de renforcer leur attractivité. Le deuxième, porte sur la création d’un
Sylvette Greffe fait partie des dix commerçants
engagés en Roannais.
réseau départemental des multiservices situés dans les communes de moins de 2000
habitants, animé par le Conseil Général avec
les Chambres consulaires, afin d’offrir un
lieu d’échange d’expériences. Troisième
volet : la possibilité, pour ces établissements,
d’engager une démarche qualité s’accompagnant d’une labellisation des commerces les
plus en pointe afin de mieux les faire connaître. Le quatrième volet prévoit des aides
financières substantielles tant à l’investissement.qu’à la constitution du premier stock ou
l’achat d’un véhicule de tournée.
Dans le Roannais, un premier groupe “Qualité
Loire Multiservices” a été mis en place par la
CCI au profit de dix commerçants(1). La
méthode employée - la qualité managériale comprend des entretiens individualisés chez
les commerçants, associés à des réunions de groupes permettant les
échanges entre professionnels, et
des conseils d’experts susceptibles
d’offrir des solutions d’amélioration.
Sylvette Greffe, gérante d’un multiservices à Saint-Alban-les-Eaux,
fait partie de ce premier groupe. “Il y
a bien sûr des améliorations à apporter dont j’étais déjà consciente. Mais
la visite du client mystère et une réunion de travail avec un architecte ont
permis de souligner des points auxquels je serai très attentive à l’avenir,
comme l’importance de l’éclairage,
de la signalisation, de la présentation
des produits”. Sylvette Greffe tiendra
compte de ces enseignements lorsqu’elle s’installera au printemps dans
un nouveau local qui lui permettra de
doubler son espace de vente. Philippe
Grenet et Lionel Hubert gèrent quant
à eux un bar-restaurant à Saint-Hilaire-sousCharlieu. Ils ont particulièrement apprécié la
création d’un réseau des multiservices.
“C’est faux de dire que l’on perd du temps
en réunion, on en gagne en apprenant ce qui
a été fait ailleurs. Et puis, nous pourrions prendre l’initiative commune de constituer
une centrale d’achat pour travailler avec des
producteurs locaux. En milieu rural, terminent-ils, ce n’est pas en laissant les multiservices se débrouiller seuls que l’on avance.
On progresse mieux ensemble”.
(1) Les commerces du Roannais impliqués : Les
“Vival” de Lentigny, Saint-André-d’Apchon,
Pouilly-les-Nonains, Vougy - Les “Proxi” de
Neulise et Belmont-de-la-Loire - Les épiceries de
Violay et Saint-Alban-les-Eaux - Les restaurants
“Aux comptoirs du lavoir” et “Le Cracovie” de
Saint-Hilaire-sous-Charlieu et Mars.
TAXE D’APPRENTISSAGE
www.roanne.cci.fr (rubrique : Entreprise, Formalités-Déclarations)
Avec la CCI du Roannais,
la déclaration de la taxe
d’apprentissage
c’est un jeu d’enfant !
La Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais*
aide les entreprises à calculer leur taxe, à établir
et à envoyer leurs documents libératoires
à la recette des impôts en toute simplicité et sécurité.
Un numéro : 04 77 44 54 72
CCI du Roannais - Service taxe d’apprentissage
4, rue Marengo - 42334 ROANNE CEDEX
(*) Par délégation de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 13
Photo J. Mondière
La RN7, ancienne grande liaison entre Paris et le Sud de la France, a fait les frais des coupes budgétaires de l’État.
Elle doit aujourd’hui sortir de l’impasse.
DOSSIER
RN7-RN82 à 2x2 voies :
objectif 2013
L'axe routier RN7-RN82 ne veut plus
d’un avenir en pointillés. Désormais
regroupés au sein d’un seul et unique
comité de coordination, les élus
économiques et politiques de la Loire,
de l'Allier et de la Nièvre, exigent de l’État
qu’il tienne ses engagements et réalise
à 2X2 voies l’ensemble des 243 kilomètres
reliant Cosne-sur-Loire et l’A77 au Nord,
à Balbigny et l’A89 au Sud. Pour cela,
ils ont engagé une vaste campagne
de pétitions(1).
(1) Pétition à télécharger sur www.rn7a4voies.com
ou imprimé disponible à la CCI du Roannais.
14 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
Q
u’on se le dise, “l’Union
sacrée” est proclamée. Et
résolument déterminée ! Depuis
le 12 mai dernier, la mobilisation
des associations de défense
et de promotion de l’itinéraire
routier RN7-RN82 a pris un
tournant décisif. En se regroupant en un seul comité de coordination, tous les défenseurs de
cet axe, aujourd’hui délaissé et
meurtri, ont lancé un message
d’unité à leur principal interlocuteur : l’État. Plus question
pour eux d’agir en ordre dispersé,
de négocier, presque au comptegouttes, quelques kilomètres de
bitume ici ou là. “Nous avons
fait une force de ce qui a été
notre faiblesse pendant des
années, indique Martine
Carillon-Couvreur, députée de
la Nièvre et présidente de l’association pour la mise à 2x2 voies
de la RN7 au Sud de Nevers.
Auparavant, la mobilisation
était éclatée sur trois départements. Il y avait trois batailles,
donc trois bonnes raisons pour
l’État de botter ce dossier en
touche. Aujourd’hui, il n’y a
plus qu’une seule bataille que
nous voulons gagner au plus
vite et totalement. Nous serons
solidaires sur le moindre des
243 kilomètres qui séparent
Cosne-sur-Loire et Balbigny”.
“Une alliance objective” dont se
réjouit Yves Nicolin, députémaire de Roanne : “C’est la pre-
RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 DOSSIER
mière fois que tous les partenaires économiques et politiques,
y compris des élus politiquement opposés, parlent d’une
seule et même voix. Je suis très
sensible à l’action des consulaires
qui s’investissent sans compter
pour cette cause commune”.
45 000 entreprises pénalisées
cence “d’une route qui n’a pas
eu de chance”, estime-t-il. “Il
suffit de prendre une carte entre
les mains pour tout comprendre.
La RN7 passe à la marge de
trois régions administratives, et
non des moindres, pour lesquelles elle ne constitue pas un axe
stratégique. Rhône-Alpes a
misé sur le développement de la
vallée du Rhône, la Bourgogne
a privilégié l’A6, et l’Auvergne
a conforté sa liaison avec Paris
via l’A71. De fait, elles ont
négligé la RN7”.
Cette “intelligence collective”
entre les forces vives des départements de la Loire, de l’Allier
et de la Nièvre, s’est traduite,
dès le début de l’automne, par
la publication d’un “livre bleu”.
Ce document très détaillé d’une De la Route Bleue
cinquantaine de pages synthétise à l’itinéraire bis
de façon remarquable les L’ancienne grande liaison entre
enjeux de l’indispensable mise Paris et le Sud de la France,
à 2x2 voies : “Un travail de titan “Grand Chemin du royaume de
a été accompli par les élus poli- France” pendant cinq siècles,
tiques, les élus économiques, et puis “Route Bleue” des grandes
l’ensemble de leurs collabora- migrations estivales chantées
teurs, pour donner naissance à par Trénet, est passée “de l’atun argumentaire de grande qua- tractivité à la marginalisation”,
lité aux données incontournables comme le souligne le livre bleu.
sur le plan économique, démo- De façon terriblement pragmagraphique, humain... Nous tique, l’État en a fait un très utiavons désormais un bon dossier le “itinéraire-bis”, toujours prêt
entre les mains”, s’enthousiasme à absorber les reflux des
Jean-Bernard Devernois, qui, réseaux autoroutiers (A6 et A7
dès son arrivée à la présidence notamment) et surtout une circulation poids lourds
de la CCI du
Roannais, a fait de cet “En finir avec en augmentation constante.
aménagement routier
vingt ans
Elle a ensuite fait les
une priorité. “Mon
prédécesseur, Lucien d’atermoie- frais de coupes budgéments”
taires de la part de
Deveaux, a mouillé la
l’État, lequel, à pluchemise pour faire
avancer le dossier de l’A89 sieurs reprises, n’a pas tenu ses
avec le succès que l’on sait. engagements. En 1979, alors
Aujourd’hui, nous allons mettre que les autoroutes avaient déjà
toutes nos forces dans la bataille marqué leur territoire, le schéma
pour cet axe. J’ai appelé de mes directeur routier national faisait
vœux la création de ce comité encore de la RN7 une GLAT
de coordination unitaire. C’était (Grande liaison d’aménagement
un préalable à toute action sus- du territoire). En 1989, l’État,
ceptible de réussir. Ce ne sera conscient des difficultés de cirpas facile, mais nous ne lâche- culation et de la dangerosité de
l’itinéraire, mettait en place un
rons rien”.
L’association qu’il préside, “La PSA (programme spécifique
N7 à 4 voies... vite !”, a réussi à d’accélération) destiné à améfédérer les élus économiques nager, en huit ans, la majeure
des trois départements limitro- partie du tracé en 2x2 voies. En
phes : dix chambres consulaires 1995, il promulguait même un
en font désormais partie. Elles arrêté - reconduit en 2000 - perreprésentent pas moins de mettant d’assurer la maîtrise
45 000 entreprises, pénalisées, foncière pour une mise à 2x2
au quotidien, par la déliques- voies de l’ensemble du tracé.
“L’État est conscient de l’importance de cet axe. Il l’a dit et
écrit à plusieurs reprises. Le
problème c’est qu’il ne tient pas
ses promesses, reprend JeanBernard Devernois. Il faut
maintenant qu’une volonté politique émerge pour que l’on en
finisse avec vingt ans d’atermoiements”. “Les travaux
avancent trop lentement et de
façon trop morcelée, poursuit
Bernard Jayol, porte-parole du
comité de coordination NièvreAllier-Loire et animateur, au
côté d’Yves Collanges, maire
de Saint-Pierre-Laval, de l’association “Sécurité RN7RN82”. Nous souhaitons que
l’État constate que ce qu’il fait
actuellement ne fonctionne pas
et qu’il en finisse avec un mode
d’intervention qui consiste à
réaliser quelques contournements isolés ou quelques kilomètres de voies rapides qui
débouchent dangereusement sur
des portions d’un autre temps. Il
faut qu’il cesse de faire du fractionné”.
Une absence de vision
d’ensemble sur l’itinéraire
Passer du “fractionné” à la
course de fond, “du coup d’accélérateur inopérant” au rythme
régulier... Car 17 ans après la
mise en place du PSA, on est
bien loin du compte. En 1989,
120 kilomètres de travaux
avaient été programmés par
l’État. Seuls 60 ont été réalisés,
et 33 n’ont même pas été commencés. À ce jour 83 kilomètres
ne sont ni programmés, ni
financés. “Rien n’a été anticipé
Une attractivité à retrouver
D
epuis 1990, les bassins économiques situés le long de l’axe RN7-RN82,
ont perdu, imperturbablement, 2400 emplois par an, soit, au total,
plus de 36 000 ! L’inadaptation de cet axe aux exigences de transports
modernes a rendu les échanges économiques particulièrement difficiles.
De nombreuses PME, déjà confrontées à la dure loi de la mondialisation et
de la compétition sur les prix, ont été définitivement distancées sur leur
propre terrain en étant dans l’incapacité de tirer profit d’arguments de
proximité, de réactivité, de qualité de service... Les stratégies de “hub” et
les délais sans cesse raccourcis ont donné une importance capitale à la
qualité des infrastructures : “Nos clients nous mandatent pour rechercher
des territoires sur lesquels ils seront susceptibles de s’installer. Et tous
réclament des infrastructures roulantes, sans feux rouges, sans stops, sans
priorités à droite”, indique Claude Cadot, directeur du développement
industriel du groupe Eiffage construction Centre-Est. Difficile dans les
conditions actuelles de circulation sur la RN7 et la RN82 de renouveler un
tissu économique en pleine mutation par l’arrivée de nouvelles entreprises
créatrices d’emploi. “Cet axe est très pénalisant au strict point de vue
économique, c’est une évidence, abonde Jean-Bernard Devernois,
président de la CCI du Roannais. Il l’est aussi en terme d’image. Un
investisseur qui emprunte la RN7 pour venir visiter un bâtiment ou une
entreprise à reprendre a un a priori négatif avant même de poser pied à
terre”. Les activités liées au tourisme sont également en première ligne :
“La qualité du trajet fait partie intégrante de la satisfaction du client. Elle
influe sur une nouvelle visite et sur le bouche à oreille”, indique Arnaud
Benett, pdg du parc d’attraction et animalier du Pal (400 000 visiteurs par
an). La mise à 2x2 voies de l’axe RN7-RN82 apparaît donc vitale pour les
territoires traversés, d’autant que les projections de l’INSEE, si les choses
restent en l’état, ne sont guère optimistes. Elles laissent apparaître, entre
2013 et 2026, un transfert de PIB (produit intérieur brut) de l’ordre de 18
milliards d’euros des trois départements concernés vers d’autres
territoires, une perte de fiscalité de 2 milliards d’euros pour les
collectivités territoriales et, par voie de conséquence, un ralentissement
significatif des projets de développement locaux. À cela s’ajoutent une
perte de 48 000 actifs et une perte de pouvoir d’achat de 5,8 milliards
d’euros en direction du commerce local.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 15
DOSSIER RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013
sur cet itinéraire, enchaîne
Martine Carillon-Couvreur. Il
n’y a pas eu de vision d’ensemble. Au fil des années, on a
même régressé en réalisant des
sections à 2x1 voie qu’il faudra
reprendre un jour ou l’autre (le
contournement de SaintGermain-Lespinasse en fait par-
tie, NDLR). On a atteint des
limites inacceptables”.
Sur le plan de la sécurité, le
morcellement des travaux s’est
même avéré contre-productif.
“Mais comment peut-on imaginer sécuriser un itinéraire lorsque chaque nouvelle portion de
quelques kilomètres débouche
sur une série de tronçons sans
cohérence, interroge le président de la CCI du Roannais. La
RN7 actuelle, c’est un changement de vitesse tous les 600
mètres ! Arriver à Roanne sans
avoir dérogé au code de la route
représente un effort physique et
mental insoupçonné. Et le
Démographie : inverser la courbe
P
Carte extraite du “livre bleu”
réalisé par l’association
“La N7 à 4 voies... vite !”
16 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
lus de 65 000 habitants perdus en
30 ans ! L’évolution démographique globale des trois
départements (Loire, Allier, Nièvre)
que traverse l’axe RN7-RN82 est
éloquente. Les aires urbaines
directement ou indirectement
irriguées par cet axe (Moulins,
Montluçon, Roanne), ont toutes
perdu des habitants. Cette chute de
population a eu des conséquences
très négatives sur le maintien des
services publics en milieu rural
(fermetures de classes et d’écoles,
de bureaux de poste...). “Les
territoires traversés s’anémient car
l’état de leurs infrastructures ne leur
permet plus d’affronter la
concurrence exercée par d’autres
territoires mieux lotis”, indique le
libre bleu RN7-RN82. Cette saignée
démographique touche prioritairement les actifs (25-45 ans), ce
qui aggrave le vieillissement des
populations et confine le taux de
natalité de certains bassins de vie en
dessous de la moyenne nationale. La
concomitance entre le développement d’infrastructures routières
et l’évolution démographique d’un
bassin de vie est bien réelle : une
récente analyse de l’INSEE RhôneAlpes sur “les équipements routiers
et la localisation des populations”
fait apparaître que les communes
bénéficiant de la mise en place
d’une liaison avec un axe à
circulation rapide, enregistrent, à
court ou moyen terme, une
augmentation mécanique de leur
solde migratoire. Le déclin
démographique des territoires
traversés par l’axe RN7-RN82 n’est
donc pas inéluctable. Le temps
presse cependant. Si les travaux se
poursuivent au rythme moyen
constaté depuis 1989, la mise à 2x2
voies totale de l’itinéraire ne sera
pas achevée avant 2026.
conducteur qui s’est aventuré
sur cette route, avec toute sa
famille à bord, jure qu’on ne l’y
reprendra plus. Notre région a
beau être magnifique, nos tables
accueillantes, nos chambres
d’hôtes ravissantes, rien n’y
fera. Les mauvaises expériences
sont plus tenaces que les bonnes. En terme d’image de notre
Roannais où il se fait tant de
belles choses, la RN7 actuelle
est une catastrophe. Il faut avoir
le courage de le dire. Nous sommes en face d’un triple désastre :
un désastre humain, avec plus
de 200 morts en dix ans et
autant d’ici 20 ans si rien n’est
fait, un désastre économique,
marqué par une attractivité en
chute libre, et un désastre environnemental, avec des communes rurales complètement défigurées par le passage d’un axe
de circulation inadapté”.
Le trafic poids lourds engendre
des nuisances sonores insupportables, notamment dans les traversées de villages. Les façades
noircies, les habitations laissées
à l’abandon et les commerces
en berne se comptent par dizaines. Sur certaines portions, on
constate un flux de 16 000 véhicules par jour, dont 30% de
poids lourds. “Le taux moyen
de poids lourds sur la RN7 est
davantage comparable au trafic
moyen constaté sur autoroute
(19,4%) que celui constaté sur
les routes nationales (12%)”,
analyse froidement le livre bleu.
Un montant de travaux
compris entre 780
et 860 millions d’euros
“Notre ambition est de renouer
le dialogue avec l’État et de lui
demander, en toute cordialité,
de mettre en phase ses discours
et ses actes”, poursuit JeanBernard Devernois qui, en
concertation avec ses partenaires, a fixé un objectif de mise à
deux fois deux voies pour 2013.
“Ce n’est pas une date choisie
au hasard. La liaison rapide
entre Cosne-sur-Loire et
Balbigny doit être concomitante
avec l’achèvement de l’A89,
RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 DOSSIER
“C’est effectivement un atout
non négligeable, même si l’État
devrait inscrire la dépense dans
son budget et, par conséquent,
s’engager sur plusieurs dizaines
d’années, ce qu’il n’aime pas
faire. Mais, en l’état actuel des
choses, c’est assurément dans
cette direction qu’il faut aller”,
indique Yves Nicolin.
Le recours à une procédure PPP
serait donc de nature à sortir
l’itinéraire RN7-RN82 de
l’impasse. “Au final, cela
coûtera certes un peu plus cher
à l’État, mais celui-ci y trouvera
aussi des compensations
financières, embraye JeanBernard Devernois. Si les
travaux se poursuivent au
rythme actuel de 40 millions
d’euros injectés chaque année,
il faudra attendre 2026 pour
obtenir une voie rapide et
sécurisée. L’INSEE estime la
perte d’actifs à 48 000
personnes entre 2013 et 2026.
Cela veut dire des pertes
d’emplois et des défaillances
d’entreprises qui auront évidemment un coût important. La
multiplication des accidents
représente, à elle seule, un coût
estimatif pour la collectivité de
l’ordre de 220 millions d’euros
sur ces treize années supplémentaires. Nous sommes
persuadés que l’État saura faire
les bonnes additions”.
Une période propice
Le comité de coordination, qui a
présenté son “livre bleu” à
l’Assemblée nationale avant de
le remettre au Premier Ministre
et aux ministres concernés,
demande la nomination, dans
les plus brefs délais, d’un Préfet
coordonnateur : “Nous agissons
désormais d’une seule voix.
Nous demandons à l’État d’en
faire autant, indique Philippe
Treyve, vice-président de la
CCI de Moulins-Vichy, en charge de l’aménagement du territoire. Politiquement, la période
est également propice. Nous
comptons bien profiter de la
double campagne présidentielle
et législative pour obtenir des
Photo J. Mondière
prévue pour 2012. Nous obtiendrons alors un aménagement du
territoire cohérent entre l’A77
au Nord, et l’A89, au Sud.
L’État a besoin de cette épine
dorsale car l’A6 est saturée.
Même les sociétés d’autoroutes
sont impatientes car cette liaison redonnerait de l’oxygène à
certaines parties de leur réseau
tout en réorganisant les flux de
circulation. ASF, par exemple,
sait très bien qu’une RN7-RN82
à 2x2 voies doperait la circulation sur l’A89. De ce côté-là, il
n’y a pas d’obstacle, pas plus
qu’il n’en existe sur le plan foncier, puisque l’ensemble des terrains est acheté”.
L’obstacle majeur, comme souvent en pareil cas, réside davantage du côté des finances publiques. Le montant des travaux
restant à réaliser se situe dans
une fourchette comprise entre
780 et 860 millions d’euros.
Près d’un tiers de cette dépense
devrait être pris en charge par
l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de
transports de France). Celle-ci a
pour mission de concourir, dans
le respect des objectifs de développement durable et selon les
orientations du gouvernement,
au financement de projets de
transport d’intérêt national ou
international. Elle a notamment
contribué au financement du
viaduc de Millau. “On nous a
dit, à plusieurs reprises, qu’après
le viaduc de Millau, ce serait
notre tour”, indiquent les membres du comité de coordination.
Millau étant achevé, nous sommes donc les mieux placés”.
La deuxième partie du financement pourrait faire l’objet d’un
PPP (Partenariat Public Privé).
Comme son nom l’indique, ce
type de procédure permet à
l’État de s’appuyer sur un partenaire privé qui met la main à la
poche et trouve une rémunération sur plusieurs dizaines d’années. Inconvénient de la formule : comme pour tout crédit,
l’addition a tendance à prendre
de l’embonpoint. Avantage :
l’État n’avance pas d’argent.
Sécurité : des vies à sauver
A
u fil des 243 kilomètres séparant Cosne-sur-Loire au Nord, et Balbigny,
au Sud, les mannequins noirs au cœur brisé défilent dramatiquement.
Depuis 1995, 206 personnes ont trouvé la mort sur l’axe RN7-RN82,
471 ont été gravement blessées et portent toujours les séquelles de
l’accident dont elles ont été les victimes, 1251 ont été blessées plus
légèrement. Sur certaines portions, cette liaison est tout simplement la
plus accidentogène de France : alors que l’indice de gravité des accidents
est de 11,2 pour l’ensemble du réseau français à 2x1 voies, celui constaté
sur plusieurs dizaines de kilomètres de l’axe RN7-RN82 est supérieur à 30.
Plus de 1200 accidents sont survenus en dix ans. Le passage à 2x2 voies
permettrait de réduire de façon considérable le nombre et la gravité des
accidents. Un phénomène déjà constaté dans la Nièvre : l’inauguration de
la portion à 2x2 voies entre Cosne-sur-Loire et Nevers a été à l’origine
d’une baisse significative du nombre d’accidents. Dans ce département,
entre 2000 et 2004, 17 des 21 personnes tuées l’ont été sur des sections
non aménagées. L’accélération du programme de mise à 2x2 voies sur
l’ensemble du réseau permettrait de sauver des dizaines de vies. “Entre
une mise en service en 2013, ce que nous espérons, et une mise en service
en 2026, date envisagée si les travaux n’avancent pas plus vite, il y a une
différence humaine énorme, explique Antoine Francioso, trésorier de
l’association “La N7 à 4 voies... vite !”. Cette différence c’est tout
simplement 800 accidents de moins et 130 vies sauvées. L’État, qui fait
beaucoup de choses en matière de sécurité routière, notamment sur le
plan répressif, ne peut faire l’impasse sur ce dossier”.
engagements fermes de la part
des candidats”.
Une première réponse pourrait
effectivement être apportée dès
le premier trimestre 2007.
“Si la mise à 2x2 voies de la
RN7-RN82 dans son ensemble
figure dans le programme national de développement et de
modernisation
d’itinéraire
(PDMI), nous aurons gagné”,
affirment les élus. “Et si ce n’est
pas le cas, nous changerons de
ton. Nous sommes des gens
légalistes et bien élevés. Nous
considérons l’État comme un
partenaire, pas comme un
adversaire”. En attendant la
mobilisation continue : chaque
semaine, les réunions publiques
d’information des habitants font
le plein et le cap des 80 000
pétitions signées vient d’être
dépassé...
Dossier réalisé
par Frédéric Thomasson.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 17
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18 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
HAUT DE GAMME
Les fourneaux retrouvent la flamme
Installé au cœur du village
de Balbigny, Alain Boisserenc,
“l’Antiquaire du Fourneau”,
redonne une âme à
une fabrication qui a marqué
l'histoire ligérienne.
U
n bon brocanteur est un historien
qui s’ignore. Alain Boisserenc, diplômé de l’École nationale des Métiers
d’Art, pipe à la bouche et catalogue 1906 de
la “Manu” à la main, remonte le cours de
l’histoire des fameux fourneaux stéphanois.
“Ils ont été conçus par des dizaines de petits
artisans, installés entre Rive-de-Gier et
Le Puy, pour permettre l’exploitation du
charbon de Saint-Etienne qui montait très
haut en température et ne convenait pas aux
fourneaux traditionnels de l’époque”.
Les Pierre Louser, Jean Robert, Fourneyron,
exploitent le filon. Dans les années 30, on
retrouve des fourneaux stéphanois tout au
long des lignes de chemin de fer acheminant le précieux combustible. “Ils ont eu
l’idée de remplacer la fonte, qui cassait sous
l’effet de la forte chaleur, par de la tôle, qui
se déformait mais résistait. Et même si elle
cédait, elle était réparable indéfiniment”.
Cette belle résistance aux épreuves du
temps a permis aux fourneaux stéphanois de
retrouver la flamme, à la fin des années 70,
lorsque notre brocanteur en a retrouvé un
exemplaire dans une ferme de la région. “Je
ne l’ai pas vu en tant que fourneau, mais en
tant qu’objet de décoration. Je l’ai remis en
état et je l’ai présenté à une brocante dans la
vallée du Rhône. On l’a vendu en dix minutes.
Il est resté exposé toute la journée et on a
eu un nombre incroyable de demandes”.
L’Antiquaire aux fourneaux était né.
Depuis, Alain Boisserenc a redonné une
âme à des dizaines de pièces et en propose
encore près de 250 à la vente. “Nous avons
une clientèle nationale, explique son épouse
Irène, qui travaille à ses côtés. Nous avons eu
des articles dans des journaux de décoration.
Notre site Internet (www.boisserenc.com)
est également très visité”.
Une fois requinqués, les fourneaux de l’antiquaire de Balbigny, récupérés dans la région
stéphanoise “avant qu’ils ne passent à la ferraille”, sont en parfait état de marche. “Très
rapidement, nos clients ne se sont pas
contentés du formidable esthétisme
de ces pièces, reprend l’homme à
la pipe. Ils ont
voulu les utiliser
pour retrouver les
sensations de leur
enfance et les saveurs particulières
qu’offre ce type
de cuisinière”. Assisté d’un métallier hautement
qualifié, et doté
d’un
matériel
adapté (massicots,
plieuses...), il a redonné leur raison
d’être à ces beaux
fourneaux.
Ils
fonctionnent au
charbon et surtout
au bois, avec des
adaptations gaz et
électricité, “et en
toute sécurité,
précise Alain Boisserenc. Dans certains cas,
nous refaisons pratiquement l’ensemble. On
s’est aperçu que la tôle des exemplaires fabriqués pendant la guerre était, le plus souvent,
découpée dans des boîtes de conserve”. La
pénurie de métaux de 1940 à 1948 signifiera
d’ailleurs l’arrêt de fabrication du fourneau
stéphanois.
Foyers en briques réfractaires, garnitures en
laiton, pieds et armatures en fonte massive,
les fourneaux d’Alain Boisserenc sont fournis
avec la fameuse bouilloire. Certains disposent
de poignées en porcelaine et de décors
émaillés somptueux. D’autres arborent les
céramiques Minton, du nom de cet ingénieur britannique, qui, en 1894, mit au point
la céramique polychrome en deux cuissons
seulement. “Auparavant, on cuisait par couleur et par émaux. Cela revenait très cher.
L’invention de Minton a été une révolution”.
Et pendant que l’historien décrypte les secrets de fabrication, le brocanteur s’adapte
aux goûts du jour et fait du sur-mesure.
“Pendant 20 ans, nos clients recherchaient
des pièces plutôt colorées. Depuis cinq ans,
ils ne veulent plus que du noir et le laiton”.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 19
FORMATION
Des solutions sur un PLATO
Agora-Tec et Cor Caroli,
deux sociétés de Belmontde-la-Loire spécialisées
dans le négoce de produits de
coutellerie et d’armes de chasse,
ont rompu, grâce à PLATO,
un double isolement
managérial et géographique.
L
orsqu’il a appris l’existence de
PLATO, Philippe Fonteret, pdg des
sociétés Agora-Tec et Cor Caroli, “a
fait des bonds de cabri”. Il a immédiatement
vu dans ce dispositif une réponse possible
à ses interrogations de chef d’entreprise.
“Quand j’ai su que des dirigeants se rencontraient régulièrement pour rompre leur
isolement et pour trouver des solutions à
leurs problèmes en utilisant le vécu et les
compétences des uns et des autres, j’ai
effectivement été séduit”.
Un an de participation assidue aux réunions
a conforté ses espoirs. A tel point que
son épouse, directrice générale des deux
sociétés, vient d’intégrer l’un des deux
nouveaux groupes(1) qui portent désormais
à sept le nombre d’équipes PLATO en
Roannais. “Il n’y a pas d’école pour devenir
chef d’entreprise, indique Gisèle Fonteret.
On peut connaître à la perfection son métier
et éprouver des difficultés dans tel ou tel
domaine. Etre chef d’entreprise, c’est pratiquer dix métiers différents à la fois. Pour
nous, rompre l’isolement était une nécessité
à double titre, car au-delà de l’isolement
du décideur, nous sommes confrontés à un
véritable isolement géographique”.
Installées à Belmont-de-la-Loire, aux
confins de la Loire, du Rhône et de la
Saône-et-Loire, Agora-Tec et Cor Caroli
avaient besoin de renforcer leur appartenance au bassin d’emploi roannais. PLATO,
développé localement par la CCI, leur a
tendu les bras. Né en 1998, dans la province
du Turnhout, en Belgique flamande, PLATO
(Petershap Leerplan Arrondissement de
Turnhout Ondernemingen) est parti du
constat que de nombreuses PME rencontrent le même type de difficultés notamment lors de leur processus de croissance.
Le principe a été introduit en France et
développé par Gaz de France. Lors de chaque réunion, un animateur, le plus souvent
20 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
un cadre issu d’un grand groupe industriel
ou un expert régional spécialiste du thème
abordé, est chargé de construire la séance
et de répondre aux questions techniques.
“PLATO c’est une forme concrète et efficace de formation en réseau et de partage
de connaissances”, estime Eric Pommier,
directeur de Potain Charlieu et président
du comité de pilotage de PLATO en
Roannais.
L’expérience d’experts
“Le principe de PLATO est de permettre à
des responsables de PME comme nous de
bénéficier de l’expérience d’experts, de
cadres ou de dirigeants de grandes entreprises. Ces gens-là ont un vécu, ils savent
de quoi ils parlent. Dans un groupe PLATO,
on ne se raconte pas d’histoires, on avance”,
reprend Philippe
Fonteret. De retour
dans son entreprise,
il a mis à profit de
nouvelles connaissances en matière
financière (relations avec son
banquier), sociale
(relations avec les
salariés), environnementale, administrative, fiscale...
Il a notamment
modifié le statut
juridique de ses
deux structures
pour plus de pertinence.
Grossiste en coutellerie, Agora-Tec
importe en France
des pièces américaines, espagnoles,
italiennes et scandinaves et distribue également la
marque française
Opinel. Elle vend
ses produits à des
coutelleries, des
grossistes spécialisés dans l’e-commerce et à des
armuriers. Un point
commun avec Cor Caroli, spécialisée dans
l’importation d’armes de chasse, notamment
de la célèbre marque italienne Bettinsoli.
Cor Caroli vend également des accessoires
d’optique et de visée. Les deux entités
emploient quinze personnes et réalisent
3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.
(1) Les sociétés des deux nouveaux groupes
PLATO : Groupe 6 : Fruiteleg, Les Brasseurs
du Sornin, Laboratoire Bouvier-Hache-Vock,
Oz Media, Hôtel Ibis, Adecco, AFC, Agora-Tec,
Miss Cerise, Yanigav. Groupe 7 : Descours et
Cabaud, Samro BRST, DPHI, Soufferant
Viandes, Blanc SA et Associés, Le Petit Stand,
Ferme Collet, Patay SA, In Virtuel, BGL
Diffusion.
INTERNATIONAL
Une nouvelle boîte à outils
pour Flex-Féma
Début 2007, la PME
de Saint-Romain-la-Motte,
spécialisée dans
la conception et la fabrication
d’outillage électroportatif
professionnel, installera
son outil industriel
dans un nouveau
bâtiment de 3000 m2.
Avec 15 nouveaux
emplois à la clef.
L
a zone industrielle de SaintRomain-la-Motte, en bordure de
RN7, prendra du volume, début
2007. Actuellement installée sur 1500 m2,
la société Féma, spécialisée dans la
conception et la fabrication d’outillage
électroportatif professionnel, va tripler sa
surface de production. Un nouveau bâtiment, au design soigné, lui permettra d’accompagner la montée en puissance, en
France et en Europe, de sa marque Flex.
“Nous allons investir 1,5 million d’euros
et créer une quinzaine d’emplois, ce qui
portera notre effectif à 50 personnes”, indique Marc Antoine Bottazzi, pdg-fondateur
de l’entreprise.
Une politique de recherche
et d’innovation
Féma distribue sa gamme Flex par l’intermédiaire de revendeurs, eux-mêmes au
contact des professionnels du bâtiment
(carreleurs, plâtriers, ébénistes, maçons...)
et des industriels. “Notre cœur de cible, ce
sont les artisans de la fabrication de la maison, précise Marc-Antoine Bottazzi. Nos
produits ne s’achètent pas, c’est à nous de
les vendre. Nous nous appuyons sur quatorze commerciaux exclusifs qui multiplient les démonstrations. Les hommes du
bâtiment sont des hommes de contact, de
touché. On met le bleu avec eux. L’outil
qu’ils choisissent est le prolongement de
leur bras et de leur main. Ils l’épousent
réellement”.
C’est également depuis le terrain que la
PME fait germer une politique de recher-
Marc-Antoine Bottazzi, pdg fondateur de Flex-Féma (à droite) et Philippe Bayet,
directeur commercial, devant le chantier du nouveau bâtiment de l’entreprise.
che et d’innovation, véritable moteur de
son développement. Chaque année, elle
dépose entre 10 et 20 brevets. Certaines
machines font l’objet de cinq à sept dépôts
différents. “Nous travaillons dans trois
directions : l’amélioration de la productivité,
l’atténuation de la pénibilité et la sécurité”,
explique Philippe Bayet, directeur commercial de la société. Féma a ainsi intégré
des systèmes d’aspiration des poussières et
des substances indésirables (amiante, plomb)
dans chacun de ses produits. Sur son nouveau site, elle concevra des outillages à
dépression : “Ce sont des outils à turbine
inversée. Il n’y a plus de moteur. On gagne
en poids, ce qui signifie moins d’effort pour
l’utilisateur et un gain de temps assuré”. Son
“concept révolutionnaire” dans le domaine
du forage et du perçage, grâce à l’utilisation du diamant, lui a également permis de
se démarquer de la concurrence à bas prix.
De l’outillage
de haute qualité
“On peut se flatter d’être dans le haut de
gamme, la haute technicité et la haute qualité”, enchaîne Marc-Antoine Bottazzi.
Chaque année, Flex conçoit et fabrique
30 000 à 40 000 pièces (meuleuses, polisseuses, rainureuses, visseuses, perceuses,
marteaux, foreuses, matériel de mesure
laser, harnais, chariots à plafond...), ce qui
représente 3,5% du marché français. Elle
réalise 20% de son activité à l’export :
Italie, Espagne, Grèce, Belgique, Portugal,
États-Unis et bien entendu l’Allemagne où
elle s’appuie sur une unité de fabrication
Flex (Stuttgart).
Ses ventes 2006 passeront de 15 à 20 millions d’euros. L’effet bâtiment ? Pas seulement : “Pour les très grands groupes, la
bonne santé du secteur du bâtiment est
indispensable. Pour nous, cela n’a pas
d’incidence décisive. En revanche, nous
nous efforçons de résoudre un problème de
plus en plus épineux rencontré par nos
clients : la pénurie de main d’œuvre. Cette
pénurie les oblige à mécaniser davantage
les tâches. Et c’est sur ce point précis que
nos produits, créés avec eux et pour eux
font la différence”. L’innovation, encore et
toujours...
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 21
COMMERCE
Intersport change de terrain
En s’installant dans la galerie
marchande de l’hypermarché
Carrefour, à Mably, l’enseigne
roannaise a doublé sa surface
de vente et s’est placée
dans les meilleurs conditions
pour battre des records.
P
lus spacieux, plus pratique, plus complet... Cela pourrait être la devise du
nouveau magasin Intersport Roanne,
installé depuis octobre dernier dans la galerie
marchande de l’hypermarché Carrefour.
L’enseigne a doublé sa surface de vente
(1450 m2) et musclé son jeu dans plusieurs
disciplines. “La superficie de notre magasin
de centre-ville ne nous permettait plus de
nous développer, ni en terme de chiffre d’affaires, ni en terme d’offre. Cela fait six ou
sept ans que nous avions cet agrandissement
en tête. Les premières semaines d’exploitation
nous confortent dans notre décision”, explique
Anthony Rolland, 32 ans, à la tête du directoire de la société au côté de son épouse
Elisabeth.
Le jeune couple incarne la nouvelle génération
de l’enseigne développée, dès 1966, par
Noël et Nicole Villars, alors aux commandes
d’“Intersport-La Hutte”, place de l’Hôtel de
ville à Roanne, puis, rue Jean Jaurès. Pour ses
40 ans, Intersport Roanne a fait un bond en
avant décisif, dans la foulée de la coopérative
nationale (500 magasins) qui compte détenir
15% du marché français à très court terme.
Intersport Roanne a développé son terrain
de jeu selon une tactique bien établie :
“Nous voulons satisfaire notre client quel
que soit son niveau ou sa fréquence de pratique, qu’il soit spécialiste ou utilisateur
occasionnel”, indique Anthony Rolland. Le
magasin est composé de 18 univers différents. Trois disciplines ont été titularisées :
un espace cycle qui propose, entre autres, la
marque-maison, Nakamura ; un espace
musculation-fitness ; et un espace golf, distributeur, entre autres, de la marque
Dynatour, développée par Intersport au
niveau national. L’offre d’autres rayons
(sports collectifs, randonnée, nature, tennis...)
a également été renforcée, de même que
certains services (cordages
de raquettes, locations de
skis...). Une troisième caisse
a été installée et les équipes
de vente jouent désormais
les prolongations (9h-20h
sauf le dimanche).
Cette montée en puissance
s’est accompagnée de six
créations d’emplois, ce qui
porte l’effectif à 18 personnes.
Anthony Rolland s’est appuyé
sur plusieurs sportifs confirmés comme le Coursiaud
Guillaume Canet, ancien
champion de France de
cyclisme, Sylvain Choletton,
sociétaire du Vélo-Club
Roannais, ou encore Julien
Michel, compétiteur de haut
niveau dans la discipline du
ski de fond. “Ce sont à la
fois des techniciens et des
pratiquants. Ils ont également un très bon contact
avec les clubs. Vis-à-vis des
clubs, notre politique est
avant tout de tenir nos engagements et de répondre à
leurs besoins au quotidien”.
Même si Intersport a fortifié son offre
sportswear, avec l’apparition de nouvelles
marques, c’est surtout l’offre “matériel”
qu’a souhaité dynamiser Anthony Rolland,
histoire de marquer davantage encore son
territoire. “Nous voulons effectivement que
notre magasin soit considéré, avant tout,
comme un magasin de sport doté d’un bel
espace textile. Et non le contraire”.
EN BREF
Le Noël des Vitrines
de Roanne ne manque
pas de saveur
Le 9 décembre, le Twirling Club
Roannais lancera les festivités en défilant dans les quartiers commerciaux
(Clermont, Mulsant, Diderot, St Louis)
avant de parcourir le Marché de Noël
et le centre-ville. Les 13 et 20 décembre seront consacrés à la sculpture sur
glace. Les Sabots Bourbonnais emboîteront le pas, le samedi 16, pour un
défilé dans toute la ville, imités par
les Fifres Roannais, le 23 décembre.
22 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
À noter également, dimanche 17,
la “crèche vivante” sur le parvis de
l’Église St-Etienne, la présence de
grooms en centre-ville et des séancesphotos avec le Père Noël dans le
chalet des Vitrines de Roanne, les 17
et 23 décembre. La Ville de Roanne et
les Vitrines renouvelleront le concours
de la plus belle vitrine de Noël.
Charlieu en fête
L’association du marché de Noël de
Charlieu organisera son célèbre marché, du 8 au 17 décembre, place des
Canuts. La ville allemande de
Eningen, jumelée avec Charlieu, sera
à l’honneur. Les vitrines seront décorées et le Père Noël sillonnera les rues
en calèche. Une partie des 25 chalets
seront occupés par de nouveaux
exposants à compter du 13 décembre.
“Cela permet de proposer deux marchés en un” souligne Roger Nugue,
dynamique président de l’association.
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www.dumoulin-traiteur.com
TOURISME
Le karting indoor s’élance à Villerest
Travailler et s’amuser
sur un même lieu : c’est
ce que proposent Cédric Guillot
et Philippe Dumont, à l’origine
d’une activité inédite dans
le département, le “kart indoor”.
Plusieurs entreprises et
collectivités ont déjà affolé
les chronos...
A
près le golf, les loisirs nautiques, le
tennis et l’équitation, le pôle touristique de Villerest passe la cinquième.
Depuis le 11 août dernier, Cédric Guillot et
Philippe Dumont, 35 ans tous les deux, ont
donné le départ à une nouvelle activité : le
karting indoor.
Les deux coéquipiers ont racheté une piste
de 250 mètres, quatorze “karts” électriques
et un impressionnant stock de pneumatiques
de sécurité lors d’une vente aux enchères à
Grenoble. Ils ont installé leur équipement,
sur les bords de Loire, dans un bâtiment de
4300 m2.
Les premiers tours de roues ont été à la hauteur des espoirs placés dans cette activité
inédite en Roannais et peu développée dans
la région, puisque les amateurs de sensations fortes devaient auparavant se déplacer
à Clermont-Ferrand ou Yssingeaux (HauteLoire). “Nous avons bien tourné en août,
notamment avec une clientèle touristique.
Depuis, nous réalisons nos meilleurs chiffres
du vendredi au dimanche, avec des pointes
à 160 personnes certains samedis”, commente
Cédric Guillot, qui a assuré ses arrières en
maintenant son activité d’artisan-plombier à
Roanne. Son associé, employé d’une entreprise textile de Riorges, en a fait de même.
Leur structure est composée d’une responsable commerciale à plein temps, Sonia
Mineiro, et, en fin de semaine, d’un portier,
d’une serveuse et d’un mécanicien.
Le karting indoor de Villerest propose ses
installations au grand public mais également aux entreprises et aux collectivités.
“Nous venons d’aménager une salle de
séminaire de 200 m2 qui permet aux participants de tenir leurs réunions de travail avant
de s’amuser”. La CAF de Roanne, une association d’experts-comptables, des professionnels du bâtiment et des centres sociaux
ont effectué les premiers tours de roues. Des
challenges inter-entreprises, avec essais
libres, essais chronométrés et finales, renforcent, selon les formules, l’esprit de compétition ou l’esprit de groupe. Parfois les
deux... Les comités d’entreprises ont également été démarchés.
La série (8 minutes de course, soit environ
18 tours de piste) coûte 13 euros par personne. Entre trois et cinq “karts” peuvent en
découdre dans
une même série.
Les adeptes du
développement
durable apprécieront une activité “qui ne fait
pas de bruit, ne
pollue pas et
n’est pas salissante”. La formule de fin de
soirée (14 euros
la série) fait
monter la pression d’un cran :
les phares des
bolides s’allument, le bâtiment est plongé
dans le noir et de la fumée simule un épais
brouillard. Il faut alors être un bon pilote
pour gagner la ligne d’arrivée en vainqueur.
A chaque tour, les concurrents sont renseignés sur leur performance grâce à un système cellulaire. Au terme de la série, un classement s’affiche ainsi que le record du tour
de chaque participant. Le record (23"980)
est déjà solidement accroché. “Nos karts
peuvent monter jusqu’à 50 km/h. Ce ne sont
pas des jouets. Nous sommes parfois obligés de faire la police pour calmer ceux qui
les confondent avec des autos tamponneuses”.
En mars prochain, une formule restauration
(grill et pizza) viendra renforcer cette nouvelle animation qui fait le bonheur des
familles et des passionnés de vitesse. Le
karting indoor de Villerest est ouvert les
mardis et jeudis de 17 à 23 h, les mercredis
de 15 à 23 h, les vendredis et samedis de 15
h à 1 heure du matin et les dimanches de 15
à 21 h.
EN BREF
Olivia Reig, présidente
d’Escapades en Roannais
CARLSON WAGON-LIT TRAVEL
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Pour la Réussite de vos Vacances
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La gérante de l’Auberge du barrage
à Renaison succède à Anik Parenti
qui passe la main après une année
satisfaisante (+ 33% de chiffre
d’affaires). La brochure 2007
regroupe de nouvelles idées de
courts séjours et d’escapades d’une
journée. Une plaquette destinée
aux “individuels” sortira en mars.
À noter que la nouvelle version du
site (www.escapades-roannais.com)
est disponible en anglais.
Immense succès des JNPO
Avec 60 entreprises et 3700 visiteurs,
les JNPO 2006 ont rencontré un
immense succès. 90% des chefs
d’entreprise souhaitent reconduire
leur participation en 2007. Près d’un
quart des sociétés ont souhaité
modifier leur image auprès du
public et 19,6% améliorer leur
notoriété. Les Journées Nationales
Portes Ouvertes sont organisées en
Roannais par la CCI avec le concours
de la Banque Populaire du Massif
Central et du Grand Roanne.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 23
SERVICES
GBP Production, l'organisation par passion
En décembre, la société
dirigée par Alain Garmier,
à Saint-Just-la-Pendue,
fait travailler jusqu'à 90
intermittents du spectacle
dans toute la France..
I
l a décollé, au milieu des années 80, à
bord d’une discothèque itinérante au nom
prédestiné : Discovery. Chaque samedi,
Alain Garmier et ses DJ, se déplaçaient de
villages en villages pour faire danser les
foules. “On avait vraiment développé un
concept original. J’ai fait ça pendant dix ans
avant d’avoir envie de créer autre chose”.
Alain Garmier a changé de piste mais poursuit
sa carrière sur un rythme endiablé à la tête
de GBP Production, aujourd’hui installée à
Saint-Just-la-Pendue. “Nous sommes une
agence de conseil en création d’événement
capable de maîtriser toute l’ingénierie de
l’organisation”, commente-t-il. GBP est le
partenaire tout désigné des entreprises au
moment de l’inauguration de nouveaux
bâtiments, de la présentation de produits, de
l’organisation de réunions clients-fournisseurs, de colloques, de ventes d’usines. Lu,
Amora, Danone et de nombreuses entreprises
locales font appel à son savoir-faire. “Pour
réussir dans cette profession, il ne faut
jamais rien laisser au hasard”, indique Alain
Garmier, qui s’appuie naturellement sur son
expérience en matière de sonorisation,
d’éclairage, d’aménagement de structures
scéniques, d’installations électriques, de
vidéo. “Nous sommes capables d’organiser un
événement de A à Z même si, bien entendu,
nous sous-traitons certaines fonctions comme
la restauration”.
Dans bien des cas, événement rime avec
spectacle. GBP Production est en mesure de
proposer 500 artistes ou troupes différents.
“On tourne vraiment avec 50 professionnels,
qu’il s’agisse de chanteurs, de magiciens, de
musiciens, de mimes, d’automates...”.
L’entreprise roannaise est également agréée
par le Ministère de la Culture pour veiller sur
la carrière d’artistes en herbe. “On découvre
de nouveaux talents et on essaie de leur mettre
le pied à l’étrier. Avec certains, on essaie
même de travailler sur le contenu”.
GBP Production, qui affiche
une croissance à deux chiffres
depuis trois ans (700 000
euros de chiffre d’affaires) a
diversifié son offre et modifié
sa façon de travailler, notamment en direction des associations de commerçants. “Nos
liens sont désormais très
étroits : nous gérons leur budget
à l’année. Cela comprend
l’organisation d’événements
promotionnels, mais aussi
l’animation globale via, par
exemple, la gestion de cartes
de fidélité. Nous allons même
jusqu’à monter leurs dossiers
de subventions”. GBP travaille
dans toute la France : Calais,
Saint-Chamond, Beaune...
Des galeries marchandes
(Lyon-Bron, Espace SaintLouis) font partie des références de GBP. Alain Garmier,
informaticien de formation, a
également développé le logiciel
“Cyber K’Do” à destination
de la grande distribution.
La quarantaine sportive, Alain Garmier ne
voit que des avantages à travailler en milieu
rural. “Nous avons l’air pur et l’ADSL, cela
suffit à notre bonheur”. Au côté de Pascale,
son épouse, il gère un planning qui s’emballe
en fin d’année. “En décembre, notre structure
de trois personnes sollicite 90 intermittents,
qu’ils soient artistes ou techniciens”.
Certains d’entre eux ont participé l’an dernier à l’installation des marches du Festival
de Cannes, puis de la tribune présidentielle
du 14 juillet sur les Champs Elysées.
QUESTION À
Daniel Fréchet,
président de la Roannaise
de l’Eau
Depuis 2005, la “Roannaise de
l’Eau” regroupe, sous la même
entité, l’exercice des compétences
“eau” et “assainissement” sur
le territoire de 18 communes roannaises. Qu’est-ce que cela change
pour le monde économique ?
out d’abord, la Roannaise
de l’Eau prouve que le secteur
public sait s’adapter pour répondre
“T
24 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
aux attentes des usagers que
sont nos 19 000 clients, dont de
nombreux industriels. En réunissant
toutes les compétences ayant trait à
l’eau, nos clients trouvent, en un
point unique, l’information et les
ressources humaines et techniques.
L’adhésion de cinq nouvelles collectivités en 2006 et l’arrivée en 2007
de la commune du Coteau
nous confortent dans ce choix
d’avoir une structure exclusivement
dédiée à ces compétences avec une
logique industrielle et commerciale
dominante : notre chiffre d’affaires
finance nos charges dans une totale
transparence. Nous apportons
également plus d’attention à nos
clients, notamment les industriels,
par le renforcement du partenariat,
par la généralisation du conventionnement sur le traitement des
effluents et par une meilleure information en amont de nos décisions.
Ainsi, à compter de 2007, les industriels seront informés, avant le
1er janvier, des tarifs pour l’année
à venir et non plus à réception
de leurs factures, ce qui leur
permettra d’anticiper toute évolution. Nos techniciens informent
en permanence les industriels sur
la qualité de l’eau et les renseignent
sur nos capacités de traitement
des effluents. La mise en place
de notre site Internet d’ici la fin de
l’année (www.roannaise-de-leau.fr)
complétera utilement ce dispositif.
Pour tout renseignement :
[email protected]”.
CRÉATION-REPRISE
Les Voyages Guillermin
gagnent la montagne
La PME de Saint-Symphoriende-Lay, qui compte désormais
300 salariés, a su anticiper
l’essor des activités hivernales
en installant, avant tous ses
concurrents, un hub en Savoie.
Et son récent rachat
du lorrain Schon et Brullard
lui a permis d’ouvrir
ème
agence “Ailleurs”.
sa 40
on ne le fait pas à l’arrivée
de notre client à l’autre bout
du monde. On le réalise à
son départ en étant capable,
grâce à notre parc d’autobus,
d’aller le chercher au plus
près de chez lui et lui permettre de voyager en toute
tranquillité”.
L
e destin d’une entreprise tient parfois
à une décision stratégique, une anticipation qui change le cours des
choses. Christian et Yves Guillermin en
savent quelque chose : en 1985, ils ont pris
le bon tournant, celui qui les a conduits,
avant tous leurs concurrents, sur la route des
stations alpines. “Nous devions trouver des
activités en fort développement car le
matériel de tourisme représente des
investissements importants, indique
Christian Guillermin, qui dirige l’entreprise
familiale en binôme avec son frère Yves.
Nous avons joué la carte des sports d’hiver
en installant un hub à Moutiers”.
Chaque année, début décembre, l’entreprise
opère sa “transhumance” vers la Savoie. Du
vendredi au dimanche, une quarantaine de
cars de Guillermin font la navette entre la
gare TGV de Moutiers et les stations de la
vallée de la Tarantaise (Valmorel, Méribel,
Courchevel, Les Menuires, Val Thorens,
La Plagne...). “Notre clientèle est étrangère
à 95%. Elle arrive à bord de l’Eurostar, via
Londres, et de Thalys, en provenance de
Bruxelles et d’Amsterdam”. Les principaux
tour-opérateurs font confiance au
transporteur roannais. “Cinq d’entre eux
sont même installés dans nos locaux. Il sont
devenus de véritables partenaires”.
La qualité de service de l’entreprise roannaise n’a pas laissé de glace les collectivités
locales. L’an dernier, la station de Méribel
lui a signifié la reconduction pour cinq ans
de son service intra-muros. Lors de chaque
saison hivernale, dix autocars “Méribus”,
fournis par Guillermin, acheminent gratuitement les touristes au pied des remontées
mécaniques et leur facilitent les trajets au
sein du village.
Guillermin a développé la même stratégie
de proximité en direction des touristes
fraîchement débarqués à Saint-Exupéry,
Chambéry et Grenoble. Son agence de
Chimilin (Isère) est située à l’épicentre des
trois aéroports. “Rétrospectivement, on peut
effectivement dire que ces choix
géographiques étaient les bons. D’autant
que nous avons eu la chance de participer
aux JO d’Albertville. Cela a boosté
l’entreprise pendant au moins dix ans”,
analyse l’aîné des Guillermin.
Son frère, Yves, a entamé une autre forme
de diversification en veillant au développement de la marque “Ailleurs” et du réseau
d’agences de voyages du groupe. Si
Guillermin est aujourd’hui reconnu comme
le plus important groupe de transports
en commun de Rhône-Alpes, c’est aussi
parce qu’il a su évoluer vers le métier de
producteur de voyages. “Nous sommes
devenus tour-opérateurs à notre tour. Le
petit plus au niveau de la qualité de service,
En passant
par la Lorraine...
La boucle est bouclée, mais
pas refermée. En octobre
dernier, Guillermin a opéré
deux croissances externes :
l’une en Rhône-Alpes avec
la reprise de neuf agences de
la société berjalienne Abc
Voyages ; l’autre dans l’Est
de la France, avec l’acquisition de cinq agences de
l’autocariste lorrain Schon
et Brullard, présent à Metz,
Nancy, Thionville, Merlebach
et Saint-Avold.
En passant par la Lorraine,
Guillermin (7,5 millions
d’euros de chiffre d’affaires,
90 véhicules dont 40 “grand tourisme”) a
franchi deux caps importants : celui des 40
agences (dont une à Roanne et six à Lyon)
et celui des 300 salariés, dont 60 basés à
Saint-Symphorien-de-Lay, son siège social.
“Notre attache locale est primordiale,
reprend Christian Guillermin. Chaque matin
et chaque soir, nous transportons 1500 élèves
entre Roanne, Feurs et Tarare. Les transports scolaires représentent encore 28% de
notre chiffre d’affaires”.
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 25
INDUSTRIE
Deltalyo Valmy abat les masques
Le groupe lyonnais Deltalyo
a choisi Roanne pour honorer
une commande de l’État
de 50 millions de masques
de prévention contre la grippe
aviaire. Un comité scientifique
devrait l’aider à démocratiser
ce type de protection.
l’aider à réfléchir aux différentes applications du masque dans le domaine de la santé. “Puisque ce masque se révèle efficace
dans la prophylaxie du virus H5N1, pourquoi ne pas devancer la nécessité et l’utiliser
dès à présent pour éviter les maladies respiratoires provoquées par d’autres virus, mais
aussi la pollution, les allergies. Le port d’un
masque, c’est simple et beaucoup moins
coûteux que certains antibiotiques”, explique-t-il.
L
a courbe de l’emploi privé en
Roannais a retrouvé des couleurs ces
dernières années. Une embellie à
laquelle Vianney Brillat a largement contribué. En l’espace de 15 ans, ce Lyonnais bon
teint, diplômé de “sciences-po” Paris, a créé
plus de 200 emplois dans le Nord de la
Loire : à la direction des Ateliers de SaintDenis, puis de Pramac, et, depuis six mois, à
la tête de Deltalyo Valmy, à Roanne.
Trois ans après avoir repris Deltalyo
(Grézieu-la-Varenne), une société de négoce
de matériel et d’accessoires de pulvérisation
de peinture pour le bâtiment et la carrosserie,
Vianney Brillat a retrouvé son âme de fabricant en installant, dans d’anciens bâtiments
locaux de GIAT, cinq lignes de fabrication
de masques anti-poussières de type FFP2.
Un investissement destiné à répondre à une
commande de l’État portant sur la fourniture
de 50 millions de masques de protection
dans le cadre du dispositif national de prévention contre la grippe aviaire.
Deltalyo Valmy (48 salariés) travaille 7 jours
sur 7, en cinq équipes, dont deux spécifiques
pour le week-end, afin d’être en mesure
d’honorer son contrat. À raison de 250 000
exemplaires par jour, elle devrait être dans
les temps pour livrer près d’un tiers de la
Une fabrication française
commande avant la fin de l’année. Doté
d’une barrette nasale adaptable et de deux
élastiques, le masque créé par Deltalyo pèse
moins de six grammes et assure une étanchéité parfaite sur tout le visage. “Nos produits sont façonnés en tissu non tissé et
hypoallergénique, explique Vianney Brillat.
Ils sont capables de filtrer 94% de l’air, ce qui
leur permet de retenir la salive. Un masque,
ça ne se fabrique pas uniquement avec des
techniciens. Il faut aussi s’appuyer sur de
bons juristes, car plus de 1200 modèles sont
déposés mondialement”.
Vianney Brillat postule déjà pour un autre
marché d’État mais prépare également sa
diversification. Il a notamment créé un
comité scientifique composé de biologistes et
de médecins Roannais et Lyonnais afin de
Deltalyo Valmy, en cours de certification
ISO 9001, mise également sur un développement de ses ventes auprès d’entreprises
des secteurs du bâtiment, de la métallurgie,
de la chimie, et auprès de grandes entreprises
appliquant le “plan grippe aviaire” imposé
par l’OMS et l’État. “Toutes les sociétés
doivent en avoir un, insiste le pdg roannais.
Pour notre part, nous exigeons de nos fournisseurs qu’ils soient en conformité avec ce
plan. Cela figure dans nos contrats”. Une
technique d’impression deux couleurs permet à la PME roannaise de faire apparaître
le logo du client sur ses produits.
“Nous sommes fiers de développer cette
fabrication en France, ce qui prouve que
lorsque notre pays anticipe les événements,
il peut être efficace. Après l’Australie, la
France est le deuxième pays au monde le
mieux préparé à une éventuelle pandémie.
Nous fabriquons plus de masques que la
Chine”, indique Vianney Brillat. Son groupe,
doté d’une filiale de commercialisation en
Angleterre, verra son chiffre d’affaires passer
de 7,5 millions d’euros en 2005 à plus de
20 millions d’euros en 2007.
QUESTION À
Jean-Paul Descombes,
agent général d’assurances
Le contrat responsabilité civile
de l’entreprise couvre-t-il systématiquement le dirigeant de la société
ou le mandataire social ?
haque jour, le dirigeant
d’entreprise prend des
décisions pour gérer et développer
son entreprise. Lors de l’exercice
de ses fonctions, les salariés,
fournisseurs, actionnaires ou clients,
peuvent mettre en cause
“C
26 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
sa responsabilité personnelle
pour des motifs allant de la faute
de gestion au non respect d’une loi
ou d’un texte réglementaire.
Sa responsabilité civile peut ainsi
être engagée et son patrimoine
personnel exposé. En cas de
condamnation, les conséquences
financières pouvant atteindre son
patrimoine ne sont effectivement
pas couvertes par le contrat
responsabilité civile de l’entreprise.
Exemple : un chef d’entreprise a vu
sa responsabilité civile personnelle
engagée après qu’un salarié ait été
gravement blessé suite à la rupture
d’un bloc de béton. Il est donc
conseillé aux chefs d’entreprise
et mandataires sociaux de rentrer
en relation avec leur partenaire
assureur afin de demander un devis
portant sur cette responsabilité
civile et sur les précautions à
prendre pour se protéger et protéger
son patrimoine personnel”.
Venez vous sensibiliser
aux Technologies de l’Information
Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs,
14 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants :
1
Sécurité et confidentialité de votre poste
informatique lorsque vous surfez
Imagerie numérique
Formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche d’images...
Jeudi 11 janvier 2007 OU Lundi 12 février 2007
@
Virus, logiciels espions et autres outils malveillants,
intrusions...
Lundi 22 janvier 2007 OU Jeudi 8 mars 2007
2
8
9
Internet : prise en main du navigateur fonctionnalités et premières recherches
Pourquoi, comment, et avec qui créer son site
Internet ? Les différents types de site, nom de domaine,
hébergement, référencement...
Lundi 19 février 2007 OU Jeudi 15 mars 2007
Jeudi 18 janvier 2007 OU Lundi 5 mars 2007
10
3
Comment chercher sur Internet ? Annuaires
et moteurs. Google : syntaxe et astuces
Téléphonie sur Internet et outils audio/vidéo
gratuits sur le Net
Jeudi 8 février 2007
Jeudi 25 janvier 2007 OU Lundi 12 mars 2007
11
4
Concurrents, fournisseurs, clients, prospects,
votre entreprise et les autres. Trouver sur
Internet les informations pour votre business
Jeudi 22 février 2007
5
6
12
Télé TVA, télécartegrise, compte fiscal en ligne, déclarations
sociales, factures dématérialisées, marchés publics...
Lundi 15 janvier 2007 OU Jeudi 1er février 2007
Très haut débit, mode d’emploi
Le très haut débit arrive sur Roanne. Comment en bénéficier
et pour quoi faire ?
Lundi 29 janvier 2007 OU Jeudi 1er mars 2007
Maîtrisez vos e-mails avec Outlook
(pour les utilisateurs d’Outlook)
Signature électronique et télé-procédures
Les gratuiciels
Tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés
par catégorie (open office...)
Lundi 26 février 2007 OU Jeudi 29 mars 2007
13
Mails, agenda, contacts...
Lundi 5 février 2007 OU Jeudi 22 mars 2007
7
Cartes 3G, smartphones, assistants personnels, tabletPC...
Jeudi 15 février 2007
Comment surveiller sur Internet ?
Agents de recherche et fils d’info.
AlertInfo, fils RSS...
Lundi 19 mars 2007
Les nouveaux outils de la mobilité
14
Mettez vos postes en réseau sans cablâge
informatique
Avantages, inconvénients et contraintes des réseaux
sans fil (Wifi). Possibilités offertes par le courant porteur
en ligne (CPL, réseau électrique).
Lundi 26 mars 2007
Lieu : CCI du Roannais, Espace Numérique Entreprises - Horaire : 12h - 14h15
Tarif : 10 euros par module (Repas compris).
Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne).
Possibilité d’horaires “à la carte” si une entreprise souhaite sensibiliser un minimum de 5 personnes.
Inscription et renseignements :
Bruno Demont - 04 77 44 54 95
[email protected]
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 27
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Rue Maréchal Foch :
le prêt-à-porter s’affiche
Après la présentation
du Schéma de développement commercial du
Roannais dans le numéro
de septembre 2006,
Roanne Éco fait
désormais le point sur
un espace commercial,
une rue commerçante
ou le commerce d’un
village du Roannais
dans chacune de ses
parutions. Un zoom sur
l’activité commerciale
de la rue Maréchal Foch
inaugure cette série.
Deuxième rue piétonne
de la Commune de
Roanne après la rue
Charles de Gaulle,
la rue Maréchal Foch
compte 86 boutiques,
dont plus de la moitié
dédiées à l’équipement
de la personne.
Évolution de l’offre commerciale
L
a période récente a vu la rue se spécialiser
en prêt-à-porter de moyen/ haut de gamme
par une recomposition progressive de l’offre. Pour comprendre ce phénomène, il convient
de le situer dans la mutation de l’appareil commercial que l’on observe à l’échelle de l’agglomération roannaise.
Depuis les années 80, la périurbanisation et l’étalement des zones résidentielles dans un rayon de
20 km autour de Roanne ont conduit à une augmentation importante de la distance entre les lieux
de résidence et les lieux d’achat et à une modification du comportement d’achat des ménages.
Parallèlement, sur la même période, la périphérie
28 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
a développé des surfaces de vente importantes et
gagné des parts de marché (près de 70% des
dépenses des ménages roannais sont réalisées en
grandes surfaces, contre 50% en 1994). La vocation commerciale des lieux de vente a ainsi été
peu à peu modifiée.
D’une manière générale, la logique de promenade
et d’achat plaisir prévaut désormais en centre-ville par opposition aux achats courants et de proximité (fonction des centres bourgs, faubourgs,
commerces de quartiers) et aux achats d’approvisionnement hebdomadaires et de gros équipements (périphérie).
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
Le commerce
de la rue
Maréchal Foch
en chiffres
86 boutiques dont
46 en équipement de
la personne
170 emplois environ
1700 €/m2 environ
pour le prix des fonds
de commerce/ pas de
porte à la vente
4 300 m2 de surface
de vente au total et
6 800 m2 de locaux
commerciaux au total
60 m2 en moyenne
pour la taille des
points de vente
350 euros, soit
7 euros/m2 et par
mois en moyenne
pour les loyers (extrapolation base 1999)
14 millions d’euros
de chiffre d'affaires
au total
180 000 euros
de chiffre d’affaires
moyen par point
de vente
44 boutiques
jugées très qualitatives
(52%).
Positionnement commercial
Un positionnement
commercial qui s’affirme
L’offre commerciale de la rue Maréchal Foch
(en nombre de boutiques par catégorie)
Avec l’explosion des surfaces
de périphérie, le centre ville
n’avait d’autre solution que de
se spécialiser en équipement de
la personne. L’arrivée d’enseignes nationales durant les
années 1990-2000 ainsi que les
opérations d’aménagement et
d’animation de l’espace marchand, ont permis au centre ville de maintenir son niveau de
chiffre d’affaires, au prix d’un
recentrage important sur l’hyper centre et au détriment des
faubourgs historiques.
Dans ce contexte, ce qui constitue généralement un frein pour
le développement de l’activité
commerciale en centre ville, à
savoir la taille limitée des
points de vente (60 m² en
moyenne), s’est aussi révélé être
un atout pour la rue Maréchal
Foch : le manque de locaux de
grande surface a limité l’arrivée
massive d’enseignes nationales
(seulement quatre en prêt-àporter), mais a aussi incité les
commerçants indépendants à
développer une offre de plus en
plus qualitative et diversifiée.
Et de fait, la rue s’est trouvée à
l’écart du phénomène d’uniformisation des rues piétonnes et
de banalisation de l’offre que
l’on déplore dans la plupart des
rues piétonnes des centres villes
dans lesquels on retrouve les
mêmes produits, les mêmes
enseignes.
De ce point de vue, on a bien
aujourd’hui un équilibre entre
la rue Charles de Gaulle qui
concentre des enseignes nationales attractives susceptibles de
jouer un rôle d’entraînement, et
la rue Maréchal Foch avec des
enseignes locales plutôt haut de
gamme qui font la spécificité et
l’image du commerce local.
L’activité commerciale de la rue Maréchal Foch
(en chiffre d’affaires global par catégorie 2005)
Chiffre d’affaires du prêt-à-porter
par commune de vente
Roanne
dont Roanne centre-ville
dont rue Maréchal Foch
25,4 M€
18,8 M€
5,2 M€
Mably
8,8 M€
Riorges
3,5 M€
Le Coteau
2,1 M€
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2005 29
ÉTUDE ÉCONOMIQUE
L’activité
commerciale
Spécialisation de l’axe commercial
Une spécialisation qualitative
Sur un chiffre
d’affaires total
estimé à près
de 14 millions
d’euros pour
l’ensemble des
boutiques de la rue,
8 millions d’euros
concernent l’équipement de la personne
et 5 millions d’euros
le seul prêt-à-porter.
En prêt-à-porter,
la rue pèse près
du tiers du chiffre
d’affaires du centre
ville de Roanne.
Donner envie aux consommateurs de se promener,
de découvrir des produits nouveaux et “se faire
plaisir” dans un cadre agréable, c’est ce que sont
en train de réussir les commerçants de la rue
Maréchal Foch. Ce positionnement est un atout
pour le centre ville puisqu’il contribue à son image, à son attractivité, et constitue une réponse aux
attentes des consommateurs. A la question “pour
vous la consommation c’est avant tout… ?”, 63%
des consommateurs répondent aujourd’hui “…se
faire plaisir” (source : enquête ASTEROP/ TNS
SOFRES septembre 2006).
Dans un contexte où le potentiel de consommation global stagne à l’échelle du bassin roannais
dans le prêt-à-porter, c’est bien une bataille pour
les parts de marché qui a lieu entre les lieux et les
formes de vente. Sur l’ensemble de la rue
Maréchal Foch, plus d’une vingtaine de boutiques
ont été refaites sur la période récente ou sont en
cours de travaux, dont certaines ont bénéficié
d’aides financières dans le cadre du dispositif
Roanne Centre 2000. Une rapide analyse permet
de constater qu’à ce jour, 52% des vitrines de la
rue peuvent être considérées comme très qualitatives, c’est-à-dire au standard des enseignes nationales des rues piétonnes des grandes villes. Enfin,
le taux de vacances est très réduit. Cette stratégie
de différenciation par une “spécialisation qualitative” donne aujourd’hui des résultats. Mais en
matière de commerce, rien n’est jamais figé :
même s’ils ne sont pas directement touchés, les
commerçants de la rue Maréchal Foch regardent
de près l’implantation récente de l’enseigne Kiabi
à Mably dont le chiffre d’affaires pourrait représenter l’équivalent d’une vingtaine de boutiques.
Observatoire du Commerce :
Qui achète ? Quoi ? Où et Combien ?
L’Observatoire du Commerce, créé en 1994 et réactualisé en 1999 et 2003, est construit à partir d’une
enquête menée auprès de 800 ménages du Roannais répartis sur 27 secteurs d’habitation. Véritable
outil d’analyse des comportements d’achat et des flux de consommation à l’échelle du Roannais, son
objectif est de répondre aux questions suivantes : Qui achète ? Quoi ? Où ? et Combien ?
Le traitement des données de l’Observatoire donne lieu à plusieurs types d’utilisation :
appui aux entreprises et aux collectivités locales, dans le cadre de projets d’implantation ou
de développement d’activités commerciales,
aide à l’analyse des dossiers instruits dans le cadre de la CDEC (demandes d’autorisation
pour l’exploitation des surfaces de vente de plus de 300m2),
fourniture d’éléments utiles à la mise en œuvre et à l’évaluation de politiques locales
sur la thématique commerce,
aide à l’élaboration, à l’actualisation et à l’évaluation de l’impact du Schéma
Départemental de Développement Commercial de la Loire.
Étude réalisée
par David Cordeiro,
CCI du Roannais.
30 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
Spécifiquement destinées aux créateurs d’entreprise, des études sectorielles présentant le marché
local, l’emprise des formes et des lieux de vente, la zone de chalandise selon le lieu d’implantation
et l’évasion, sont disponibles pour une quarantaine de produits au prix de 75 euros HT.
Contact : David Cordeiro - 04 77 44 54 64
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CULTURE
Trésor dans un clocher
Pour Pâques 2007, le clocher
réhabilité de l’église cistercienne
de La Bénisson-Dieu sonnera
sa résurrection. Il accueillera
alors les trésors de l’abbaye.
Le public grimpant les
202 marches de l’escalier à vis
pourra découvrir à quelque 35 m
de haut un magnifique panorama
sur la vallée de la Teyssonne
et le Roannais.
“N
ous souhaitons présenter d’une
manière vivante et compréhensible par tous, l’évolution historique d’une abbaye chère à Saint Bernard
de Clairvaux, grâce à la présentation d’objets
relatifs à son histoire. Cet ensemble sera
ainsi conservé sur les lieux”, raconte Anne
Carcel, conservateur des Antiquités et Objets
d’Art de la Loire. “Les quatre étages du clocher rénové seront affectés à une présentation précise : la salle du premier évoquera
les origines et la fondation de l’abbaye par
Bernard de Clairvaux au XIIème siècle et les
transformations de l’abbaye au XVème siècle
sous l’abbé Pierre de la Fin, premier abbé
commendataire, les niveaux deux et trois
présenteront les grands bouleversements du
XVIIème siècle avec l’abbesse de Nérestang.
Parallèlement, dans ces mêmes espaces,
seront exposées des œuvres d’art appartenant à La Bénisson-Dieu : retable, tissus
d’autel, chasuble aux armes des Nérestang,
reliquaires, sculptures. Quant à la pièce du
quatrième, elle accueillera des objets liturgiques, à savoir des calices, ostensoir, vêtements sacerdotaux, ainsi que tout ce qui
touche au culte de Saint Isidore et des
saints”.
Une flèche de 17 mètres
Si l’église de l’abbaye date du XIIème, le
clocher actuel est du XVème siècle. Du sol
du parvis Albéric à la galerie ajourée qui le
couronne, il s’élance sur trente-trois mètres.
Sa flèche qui le ponctue, surmonté d’un coq,
mesure dix-sept mètres. “Le corps du clocher
contient cinq salles superposées et un
niveau de beffroi. Un appendice rattache le
clocher à l’église abbatiale à l’Ouest”, indique
Philippe de la Chapelle, assistant-architecte
au cabinet de Jean François Grange-
32 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
Chavanis, architecte en chef des Monuments historiques, en charge du dossier de
réfection du clocher.
“Le clocher avait souffert des stigmates du
temps”, rappelle Jean-Luc Favard, Maire de
La Bénisson-Dieu, qui s'est battu pour obtenir
des subventions afin que le monument classé
soit restauré. “La Conservation des Monuments Historiques (DRAC Rhône-Alpes), le
Conseil Général de la Loire, la Communauté de Communes du Pays de Charlieu et
la commune ont conjugué leurs efforts pour
lancer l’opération de réhabilitation”. Ainsi
le gros œuvre et les restaurations extérieures
seront menées par la DRAC, tandis que la
partie aménagement et réfection des parements intérieurs sera conduite par le Pays de
Charlieu, dans le cadre de l’aménagement
du trésor de l’abbaye.
Un échafaudage a donc été monté permettant les travaux de restauration du gardecorps ajouré, de la terrasse supérieure et des
pinacles, du parement extérieur et des baies
de la façade Sud-Ouest, redonnant notamment aux pierres de taille leur belle couleur
dorée, restituant la beauté des fenêtres à
meneaux murées ou abîmées. Le coq descendu de son perchoir, doit remonter, ponc-
tuant la flèche restituée et dominant la couverture refaite en tuiles plates vernissées
définissant des motifs conformes à l’originel.
“Le clocher a réservé des surprises”, révèle
le maire. “On a trouvé des pièces cachées,
un local de cinq mètres carrés, avec quelques traces de décors, un sol en terre cuite.
Il s’agissait sans doute d’un passage vers
l’église. Dans les salles restaurées, on a pu
conserver des menuiseries du XVème,
remettre à jour écussons, petites frises et
décors peints”.
“Ce chantier est l’un des plus importants de
Rhône-Alpes”, souligne Philippe de la
Chapelle, de concert avec Frédéric Sauvage
de la DRAC. Qui se sont réjouis, tout comme
la municipalité, de la compétence et du
cœur des artisans de la région, mis à l’ouvrage. Pâques sonnera l’ouverture des salles
du trésor. Un plus pour le tourisme de la
région.
Renseignements pratiques :
Visite de l’église et du clocher,
à partir de Pâques.
Contact : Amis de l’Abbaye,
Tél : 04 77 66 64 65.
CULTURE
Pierre Troisgros, héraut de la gastronomie
et des ouvrages anciens
Le grand chef Pierre,
qui fit grimper au sommet
le célèbre restaurant
de la place de la Gare
à Roanne, a passé
le relais à son fils.
Il s’adonne aujourd’hui
à la lecture et à l’écriture.
En ces fêtes prochaines
de fin d’année,
Pierre Troisgros nous ouvre
les pages de son cœur
et de sa bibliothèque.
“C’
est l’avantage de la
retraite que de pouvoir lire. Le matin, je
parcours le quotidien ou les hebdomadaires de chez nous, puis je me
plonge dans les revues professionnelles de la gastronomie pour rester
au fait de l’actualité, explique Pierre
Troisgros. Comme j’ai des projets en
cours, il ne me reste que le soir pour
ouvrir un ouvrage. Je ne lis jamais de
romans, ni de polars. Actuellement, je dévore
le Dictionnaire amoureux du Vin que m’a
envoyé Bernard Pivot. C’est mon livre de
chevet. En outre, j’ai le Marie-Antoinette de
Castelot, le Raspoutine de Troyat, le
Napoléon de Decaux qui m’attendent. Les
biographies me captivent et j’aime me glisser
dans la peau des héros”, précise le hérault de
la haute cuisine, qui fit sortir de l’ombre
Roanne.
Sur les rayons de sa bibliothèque, point
d’éditions originales du Banquet de Platon,
de l’encyclopédie de d’Alembert ou Diderot,
du Gargantua de Rabelais. Mais, parmi les
livres anciens, quatre volumes numérotés de
Antonin Carême, habillés de vert. Un volume
sur Le Pâtissier Pittoresque (1854), 125
sujets illustrés de dessins, et trois tomes
du Pâtissier Royal, paru en 1891, illustré de
25 planches gravées. “C’était un écrivain
prolifique qui pratiquait son art dans la cour
des notables. Mais un faux modeste”, indique
Pierre, qui nous sort religieusement sa bible :
Le guide Escoffier daté de 1907 et réédité
régulièrement par Flammarion. “Tout cuisinier se doit de le posséder. Escoffier a
dégraissé tout ce qui était de trop dans un
plat. Révolutionnaire, il fut un véritable précurseur en son temps de la cuisine moderne.
Il a codifié les recettes, sans jamais indiquer
de proportion. Ce maître à penser a permis
aux talents de s’exprimer librement. Ainsi at-on évolué vers la nouvelle cuisine de 1970
à 1990. Aujourd’hui, on parle de la cuisine
moléculaire déstructurée”.
Plus loin, en bonne place, le Lacam 1903,
ou Mémorial de la Pâtisserie, historique et
géographique, orné de gravures. 3000 recettes
de pâtisserie, glaces et liqueurs, y sont
répertoriées. Il y a encore l’Almanach
Gourmand, de Grimod de la Reynière, “le
premier à avoir organisé des réunions gastronomiques chez lui dans les années 1904.
Il attribuait des notes. Il est en quelque sorte
l’ancêtre du Gault et Millaut”, précise le
chef. Qui prend une expression gourmande
quand il nous sort d’un écrin blanc deux
petits livres rouges, grands comme la main.
Deux exemplaires rarissimes, datés de 1900.
“Les premiers Michelin étaient distribués
gratuitement à l’époque aux chauffeurs”.
Ces deux exemplaires uniques ont été
acquis, l’un lors d’une vente aux enchères
en 2004 à Clermont pour la somme de 5400
euros, l’autre exemplaire auprès d’un particulier.
Pierre Troisgros a donc deux collections
complètes des guides Michelin de 1900 à
2006. Elles sont chacune pourvues de 96
volumes, car pendant les deux guerres,
il n’y a pas eu d’édition. Bien entendu, le
guide millésimé des trois étoiles figure en
bonne place. Si Pierre collectionne Les
Michelin et les ouvrages emblématiques des
anciens maîtres, il passe de l’autre côté de la
barrière, livrant des secrets de la haute cuisine
de la maison, seul ou à quatre mains avec
Michel, dans des livres aussi éclairés que
bien illustrés, s’apparentant à de véritables
ouvrages d’art. La gastronomie étant le
8ème art, à quand Pierre Troisgros sous la
coupole ?
Pages réalisées par
Béatrice Perrod-Bonnamour
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 33
Gaz de France,
une énergie durable entre nous
L’Association vinicole roannaise (AVR) regroupe une quarantaine de producteurs : “Nous sommes le premier vignoble de Loire”, déclare son président
Pascal Néron.
La gastronomie
joue ses meilleures cartes
La région Rhône-Alpes offre
une mosaïque de saveurs réputées
et participe à la renommée
de la gastronomie française. Entre
tradition et mutation, le secteur
marque à la fois son attachement
au terroir et son souci d’adaptation
à l’évolution de la consommation.
L
a gastronomie en Rhône-Alpes est
très souvent une histoire de
famille. À la tête d’une entreprise plus
que centenaire basée à Voiron, en Isère,
Stéphane Bonnat représente l’une des
plus vieilles lignées de chocolatiers dans
le monde. Il est aussi l’un des cinq véritables artisans chocolatiers en France à
travailler la fève de cacao. “Le général
de Gaulle, le prince Rainier et d’autres
chefs d’État ont été les meilleurs
ambassadeurs de nos produits, et indirectement de notre terroir”, reconnaît
le quatrième maître chocolatier de la
filiation. À Chambéry, Sylvain Chiron est
l’un des fils de la famille fondatrice des
pâtes Alpina Savoie, la société qui a
remis le crozet au goût du jour. Lui s’est
attelé à créer en 1999 la Brasserie du
Mont-Blanc, pour faire revivre un passé
brassicole disparu (CA 2006 : 1 M€,
8 personnes). “Il existait autrefois •••
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 35
LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES
SAINT-ÉTIENNE
Les Hautes-Chaumes fleurent
bon la fourme
L
Photo P. Rony
orsque son grand-père décida de revendre sa fromagerie au
début des années 1990, Hubert Tarit récupéra les anciennes
caves. Il y bâtit sa société, la fromagerie des Hautes-Chaumes,
en choisissant de préserver les techniques ancestrales de fabrication de la fourme. C’est au cœur des monts du Forez, dans une
forêt de sapins exposée au nord, à 1 100 mètres d’altitude, qu’il
élabore le fameux fromage à pâte persillée. “Je choisis du lait cru
pour conserver toute la flore naturelle du lait, à partir de vaches
nourries sans ensilage. L’affinage est optimisé par une source
naturelle qui coule en permanence dans les caves”, explique-t-il.
Hubert Tarit a produit 18 tonnes de fourme de Montbrison cette
année. Il écoule la plus grande partie de sa production auprès de
tables locales réputées et dans quelques crémeries. Près des caves,
un magasin permet aussi de vendre les fromages au public.
Où la fourme côtoie d’autres spécialités laitières, tomes et
vachards, et quelques côtes-du-forez. “L’été, les touristes sont de
plus en plus nombreux à nous rendre visite. Le besoin d’authenticité joue en notre faveur. Les collectivités en ont pris conscience, en
incluant la fourme comme élément du patrimoine dans leur communication et en créant un musée dédié à ce fromage.”
Hubert Tarit contribue lui-même à l’attractivité du terroir
en organisant des visites de sa fromagerie. ■
••• des brasseries dans les Alpes, alimentées par l’eau pure des montagnes.
Et notamment une brasserie du MontBlanc, à Sallanches”, raconte Sylvain
Chiron. Pour créer sa société, il s’est
notamment entouré de la société Dolin,
SUD-ISÈRE
le fabricant chambérien de sirops et de
liqueurs, qui lui apporte un savoir-faire
dans la diffusion, et d’un pool de brasseurs belges pour le process industriel.
Le maire de la station des Houches est
également partenaire du projet : “La
Le Japon adopte
les chocolats Bonnat
O
n peut être l’une des plus anciennes chocolateries de France et savoir se
projeter dans l’avenir. Créés à Voiron en 1884, les chocolats Bonnat viennent d’ouvrir cet automne leur premier magasin à Tokyo. “Nous étions
déjà présents depuis plusieurs années au Japon, à travers la grande distribution.
Un client, gros acteur informatique japonais, est tombé amoureux de notre maison.
Il a souhaité que nous nous implantions là-bas et nous a aidés à le faire”, raconte
Stéphane Bonnat, le directeur. Cette opportunité nouvelle sera suivie d’effet puisque
quatre à cinq magasins devraient ouvrir l’an prochain au pays du Soleil-Levant.
Une perspective de croissance qui devrait booster la part à l’export du chiffre
d’affaires (CA 2005 : 2 M€, 20 personnes), déjà supérieure à 25 %.
D’où vient la force de cet artisan chocolatier ? “Notre structure qui reste à taille
humaine, nous permet de tester de nouveaux produits. Nous nous attelons à sortir
au moins un nouveau chocolat par an. La sélection de nos cacaos est aussi très
rigoureuse : une seule provenance, certifiés bio et 65 % de cacao minimum”,
dévoile Stéphane Bonnat, qui reconnaît être un cas atypique dans son secteur.
“Nous échappons aux stratégies habituellement mises en œuvre : nous sommes
présents dans plus de 500 points de vente dans le monde, mais nous n’avons
jamais fait de démarchage commercial. Notre seule communication, c’est la qualité
de nos produits.” ■
36 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
commune nous a donné accès à un captage sous le dôme du Goûter, à plus de
2 000 mètres d’altitude, dans le massif
du Mont-Blanc. Cette eau très faiblement minéralisé convient parfaitement à
la brasserie, et en plus elle donne toute
son image de pureté au produit”, explique Sylvain Chiron. La création de la
Brasserie du Mont-Blanc est aussi tombée à pic : le consommateur, longtemps
privé de choix dans un marché oligopolistique, s’est naturellement tourné vers
un produit qui fleure bon le terroir.
Résultat : plus d’un million et demi de
bouteilles auront été écoulées cette
année, principalement dans les grandes
surfaces, cafés et hôtels-restaurants des
deux Savoie et de l’Isère. Parmi les références de sa gamme, la brasserie propose notamment une bière verte au
génépi et une autre, plus douce, aromatisée à la violette et aux airelles, un produit
résolument orienté vers la consommatrice. “La tradition n’empêche pas de rester moderne et de s’adapter à l’évolution
et à la diversité des goûts. Au contraire,
c’est ainsi que nous défendrons au mieux
notre terroir”, résume Sylvain Chiron, qui
constate en outre un engouement croissant à l’export, au Japon, aux États-Unis
et au Canada, notamment.
LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES
Le beaujolais encore plus nouveau
Le terroir. Cette notion, qui exhale parfois des parfums de nostalgie, est
d’abord portée par le vin, qui plonge ses
racines profondément dans le pays. Elle
est garantie par le sigle AOC (Appellation d’origine contrôlée), mis en place
dès 1935 pour certifier la qualité des
vins vis-à-vis des importations de mauvaise qualité. Les AOC se sont étendues
depuis 1990 aux produits laitiers et
autres denrées agroalimentaires. Une
stratégie qui n’est plus toujours suffisante quand il s’agit d’affronter les
contraintes économiques : concurrence
des produits étrangers, élargissement
de la distribution, coût de la promotion… La promotion est justement l’une
des missions essentielles du comité
R3AP. Créé en 1986 par la Chambre régionale de commerce et d’industrie, la
Chambre régionale d’agriculture et la
Chambre régionale de métiers, R3AP
associe des syndicats professionnels et
des entreprises du secteur. Soutenu par
la Région Rhône-Alpes, il participe
notamment à des animations de dégustation à l’occasion d’événements du terroir. “Nous nous efforçons aussi de
défendre les couleurs régionales lors
des salons professionnels nationaux.
Le château de Bagnols
joue la carte du patrimoine
L’enjeu est de taille, 11 % des AOC françaises étant situées en Rhône-Alpes”,
explique Brigitte Coquard, directrice
adjointe du comité. La promotion représente également deux tiers du budget
de l’Interbeaujolais, la fédération des
producteurs et négociants de la filière.
Une campagne avec le slogan “It’s beaujolais nouveau time” a été déclinée dans
plusieurs pays cet automne. “Nos cibles
diffèrent selon les pays : la clientèle du
beaujolais nouveau est jeune en France,
elle l’est moins en Grande-Bretagne, où
nous allons toucher surtout les restaurants”, explique Michel Deflache, directeur de l’Interbeaujolais. Une restructuration, en cours, de la filière doit aussi
permettre aux quelque 3 000 exploitants
de mieux contrer la concurrence internationale et européenne, notamment
espagnole : “Nous devons être en
mesure de baisser nos coûts de production pour rester dans la compétition, et
cela passera par le regroupement des
exploitants, qui sont majoritairement
des entreprises de petite taille”,
concède-t-il. Des vignobles qui souffrent
paradoxalement d’une image industrielle alors qu’ils sont en fait travaillés
de manière artisanale. Pour corriger ce
ressenti, des efforts d’innovation ont
amené la création d’une dénomination
vin de pays des Gaules, en complément
de l’AOC. “Ce vin de table supérieur a
été créé pour toucher de nouvelles
cibles. Il utilise des cépages nouveaux et
se distingue par une publicité et un
packaging différents. Il répond en plus à
des exigences de souplesse de production dont nous privait l’AOC”, dévoile
Michel Deflache, qui veut aussi parier
sur le renouvellement des vignerons
pour relancer la filière. Surtout, un cluster Beaujolais a été mis en place. “C’est
la première fois qu’une région viticole
s’organise en cluster. Il s’agit d’encourager la mutualisation des moyens par des
projets de type coopératif et de soutenir
les projets d’innovation des entreprises”, explique-t-il. Ce cluster, qui trouvera sa phase opérationnelle l’an prochain, doit mobiliser non seulement les
entreprises de la filière mais aussi toutes les sociétés du territoire situées en
amont et en aval de la production viticole.
Une stratégie de promotion locale
L’ensemble des vignobles rhônalpins a
saisi l’importance des mutations à opérer pour coller à une demande mondiale
qu’on prévoit en hausse dans les •••
VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE
C
Photo V. Gout
’est un vaste château du XIIIe siècle, classé monument
historique et entièrement restauré en 1993, qui abrite
l’hôtel-restaurant de Bagnols (CA 2005 : 3 M€, 54 personnes dont 19 à demeure). Une imposante forteresse offrant
vingt et une chambres ouvertes sur les monts du Beaujolais et qui
ont souvent conservé les peintures murales de l’époque. “Notre
situation est idéale pour les personnes circulant entre Paris et la
Côte-d’Azur, car nous sommes à mi-chemin entre les deux destinations et à 14 km à peine de l’A 6”, explique Franco Mora,
directeur général de l’établissement. La cuisine, à la fois rustique
et raffinée, utilise les produits du terroir fournis par des producteurs locaux. “Notre chef Matthieu Fontaine se rend lui-même
à Lyon et au marché de Villefranche-sur-Saône, un extraordinaire marché couvert, quatre fois par semaine. Nous proposons
des plats classiques adaptés à la clientèle internationale, mais
aussi des recettes spécifiques de la région Rhône-Alpes, telles
que la tarte tiède de pommes de terre aux pieds de cochon ou
des poissons endémiques comme le féra, qui ne vit que dans
le lac d’Annecy.” La carte des vins, récemment ramenée à
550 références, fait la part belle aux grands crus du Beaujolais.
Une identité vinicole renforcée par la salle du Cuvage, adossée
aux caves, qui accueille concerts, soirées privées et dégustations
de vins. ■
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 37
LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES
DRÔME
L’Université du vin exhorte
les entreprises à innover
À
••• prochaines années. Ils s’efforcent
d’abord de se faire mieux connaître au
cœur même de leur territoire. Le Syndicat des vins du Bugey, qui regroupe près
de 200 producteurs classés VDQS (Vins
délimités de qualité supérieure), fait
jouer les synergies avec les acteurs du
tourisme pour des manifestations conviviales qui animent les villages. Il a réalisé l’an passé une exposition sur les
cinquante ans du vignoble et guette de
pied ferme l’aboutissement de la démarche AOC, lancée en 2003. L’Association
vinicole roannaise (AVR) regroupe de
son côté une quarantaine de producteurs. Elle a réagi à la crise viticole française en s’attelant depuis trois ans à la
définition de nouveaux objectifs de
développement. Un développement
assorti d’une contrainte : garder le
même nombre de vignerons. “Nous
devons préserver la vinification en caves
individuelles, qui garantit la qualité de
notre AOC. Mais cela ne doit pas empêcher le déploiement d’actions collectives”, estime Pascal Néron, président de
l’AVR. Avec l’appui des collectivités locales, l’association a lancé de nombreuses
actions de promotion à travers son territoire : présentation des nouveaux millésimes à l’occasion de la Saint-Vincent,
le 22 janvier, en présence des acteurs du
tourisme, opération portes ouvertes
d’une trentaine de viticulteurs, dégustations durant les dîners-spectacles du
festival Roanne Table Ouverte… L’asso38 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
ciation s’est surtout trouvé des ambassadeurs de choix avec les grandes tables
de la région. Pierre Troisgros a sélectionné un vin de la Côte roannaise dans
le Savour Club, dénicheur des meilleurs
crus. “Nous devons nous battre pour
faire reconnaître notre vin, quelque peu
éclipsé par le Beaujolais proche. Or, si
nous partageons le même cépage, le
gamay, nos coteaux sont essentiellement granitiques. Nous sommes en fait
le premier vignoble de Loire et, à ce
titre, nous participons chaque année au
salon professionnel des vins de Loire”,
martèle Pascal Néron. L’AVR vient aussi
de mettre en place l’opération des
vignes relais. En partenariat avec le Centre de formation pour adultes et apprentis de Roanne et les deux communautés
de communes de la Côte roannaise, l’association cède durant un temps l’exploitation de certaines vignes à de jeunes
élèves du lycée agricole de Roanne pour
leur donner le goût de leur pays... et
l’envie d’assurer la relève, quand le
papy-boom s’apprête à affecter les
vignobles.
Les pays se distinguent
La structuration des territoires autour
de leurs produits emblématiques n’est
pas si neuve. Créée dès 1974 à l’initiative
des présidents des chambres d’agriculture de Savoie et de Haute-Savoie, l’association Marque Savoie orchestre la
promotion collective des fleurons de ses
Photo D. Lattard
Suze-la-Rousse, l’établissement privé d’enseignement supérieur
(180 étudiants) et de formation continue (2 200 personnes) insiste sur
la nécessité d’innover pour rester performant sur le marché viticole.
“La grande équation est de réussir à augmenter la productivité pour baisser les
coûts et être compétitifs sans perdre en qualité”, résume Patrick Galant, directeur général de l’Université du vin. Plus que jamais, l’établissement s’intéresse
au terroir : “La gastronomie d’un territoire nous préoccupe de plus en plus.
Nous voulons alerter les acteurs sur l’indispensable adaptation d’un produit à
la culture du pays auquel il se destine.” Une veille gustative serait nécessaire
pour comprendre et influencer les mentalités, et c’est dans cette optique que
l’Université du vin a mis en place un diplôme universitaire sur l’analyse sensorielle. Patrick Galant met aussi l’accent sur la nécessaire structuration des entreprises de la filière pour une diffusion efficace des produits : “Les PME doivent
se mettre en valeur pour aborder les marchés. La notoriété d’un produit gastronomique se propage naturellement par les médias à l’étranger si l’on est
dans le très haut de gamme. Dès qu’on se situe à un niveau inférieur, ça ne
marche plus. À elles, alors, d’inventer de nouvelles stratégies de promotion.”
terroirs. Il s’agit pour elle de valoriser
les produits de qualité supérieure, valoriser pour mieux protéger, face aux imitations, face aussi au diktat de la grande
distribution. Sa mission a évolué au fil du
temps. D’abord reconnue comme un
organisme certificateur, elle gère depuis
1989 la communication de quatre filières
distinctes : les fromages, les salaisons,
les vins, les pommes et poires de Savoie,
et, depuis 2002, le chocolat. La démarche
de Marque Savoie repose sur plusieurs
principes, parmi lesquels la défense de
savoir-faire spécifiques, la mise en avant
de la sécurité et de la fiabilité des produits et la reconnaissance de l’environnement. C’est en partie sur ces axes que
repose le Syndicat interprofessionnel du
Vercors-Sassenage (SIVER). Imaginé en
1993 par un groupe de producteurs laitiers, il devait d’abord assurer le maintien d’une agriculture vivante sur le territoire pré-alpin. “L’agriculture de montagne est confrontée plus que toute
autre à l’envolée des coûts de production, compte tenu des contraintes de
relief et de climat”, explique Chrystelle
Hustache, animatrice du SIVER, à Lansen-Vercors. Une solution essentielle fut
trouvée avec la création d’un label de
qualité, en l’occurrence l’AOC bleu du
Vercors-Sassenage, déclarée en 1998.
“Cette AOC a été profitable car elle a
permis le retour de producteurs fermiers dans le Vercors, disparus depuis
la Deuxième Guerre mondiale, et le
LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES
AIN
Les chocolats Bosteels
portent le Pays de Gex
L
maintien d’une laiterie coopérative de
60 producteurs”, se réjouit Chrystelle
Hustache. Résultat : plus de 180 tonnes
de bleu ont été fabriquées en 2005,
contre 79 seulement en 1998. La promotion du fromage est notamment assurée
par la Fête du bleu, lancée en 2001. Cet
événement itinérant se déroule pendant
la saison touristique estivale pour permettre aux visiteurs du plateau de
découvrir la richesse et la qualité de son
agriculture. En 2006, la Fête du Bleu a eu
lieu à Léoncel, un village drômois d’à
peine 47 habitants. Les records de fréquentation ont été battus avec plus de
15 000 visiteurs et 1,3 tonne de bleu vendue. Outre ce canal convivial, le fromage
est écoulé à travers les supermarchés et
fromagers régionaux. Quelques restaurateurs du cru l’ont aussi adopté. “Sa
commercialisation à plus grande échelle
est difficile car le bleu vieillit mal et,
donc, ne se stocke pas longtemps. Le
bleu reste avant tout un formidable outil
SAVOIE
Photo D. Gillet
’histoire d’Emmanuel et Marie Bosteels commence en Belgique, entre
Bruxelles et Gand. Lui est ingénieur textile. Elle, dessinatrice dans le
BTP, le suit quand il décide de se reconvertir dans l’alimentaire.
“J’ai d’abord songé à investir dans le vin, mais le chocolat s’est révélé plus
porteur dans mon étude de marché. Et puis, comme tous les Belges, je suis
passionné par le chocolat”, sourit Emmanuel Boostels. L’installation dans
l’Ain ne sera pas le fruit du hasard. “C’est l’un des départements où l’on
consomme le plus de chocolat. Parce que le pouvoir d’achat y est élevé et
que nous sommes situés sur l’axe Lyon-Genève.” Au projet de fournir les
pâtissiers et boulangers de la région suivra vite l’idée de créer un magasin
en propre. Ce sera chose faite à Brénod : “Les gens étaient impatients de
nous voir ouvrir, il y avait foule à la porte !”, se souvient Emmanuel Boostels.
Huit ans plus tard, la boutique est transférée à Hauteville : “La réputation de
cette commune vient du pôle médical, connu à travers la France et au-delà.
On y offre beaucoup de chocolats.” Emmanuel Boostels est soucieux de
représenter sa région adoptive. “Nous sommes porteurs d’une image. Notre
chocolat voyage, il doit valoriser le pays et les gens qui y vivent”, explique-t-il
pour justifier une politique qualité rigoureuse. ■
de promotion touristique du territoire”,
concède Chrystelle Hustache.
Vers une filière intégrée
Viandes, lait, chocolats, vins : l’activité
agroalimentaire est très importante
dans la Loire. Elle fait l’objet d’une forte
dynamisation de la part des collectivités
qui se sont regroupées pour travailler en
synergie sur une stratégie territoriale
nouvelle. Expansion 42, l’agence de
développement économique du •••
La maison Adrien Vacher
affûte sa stratégie de vente
Photo P. Borasci
C
’est encore une histoire de famille. “La maison Adrien Vacher a été créée en
1950 par mon grand-père maternel, raconte Charles-Henri Gayet. C’était alors
essentiellement une société de négoce en vins de Savoie. Mon père l’a ensuite
gérée pendant trente ans, avant que je n’en prenne la tête en 1989.” Depuis 2000, la
société s’est diversifiée dans la production avec le rachat du domaine du Château de la
Violette. Elle exploite aujourd’hui 40 hectares de vignes pour une production annuelle
d’environ 2 500 hectolitres. “Nous achetons aussi en vrac pour revendre sous notre nom.
Une vingtaine de producteurs de vins de Savoie sont associés à notre démarche, mais
aussi des vins fins de France, que nous revendons aux restaurateurs et à travers la
grande distribution”, explique Charles-Henri Gayet. Pour enrayer la crise liée à la baisse
de la consommation d’alcool en France, la maison Adrien Vacher (CA 2006 : 7,2 M€,
30 personnes) s’est trouvé des intérêts communs avec le groupe de négociants Gabriel
Meffre : “Nos produits complètent leur catalogue et leur force de vente intégrée travaille
à l’échelle de la France entière. Cette synergie devrait nous permettre de diminuer une
partie de nos coûts et de lisser nos ventes sur l’année. Les vins de Savoie, surtout
consommés par la clientèle des stations de ski durant l’hiver, doivent trouver de nouveaux
usages”, concède Charles-Henri Gayet. ■
ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 39
LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES
NORD-ISÈRE
La maison Colombier
distille la tradition
L
Photo P. Borasci
e destin d’un produit du terroir tient souvent à la qualité
d’une table. L’historique distillerie d’eau-de-vie de poire,
créée par Joannès Colombier à Villette-de-Vienne, obtient
ses premières lettres de noblesse en 1937 lorsque Fernand Point,
le célèbre restaurateur de la Pyramide à Vienne, choisit
de la proposer à ses clients. Le bouche-à-oreille fera le reste.
Il permettra à la maison Colombier (CA 2005 : 180 K€,
4 personnes) d’être référencée dans les épiceries fines, dont
Fauchon, et chez quelques grandes tables parisiennes. Jamais
l’authenticité du produit ne sera démentie au fil des décennies.
“La qualité ? C’est d’abord une question de terroir, explique
Renaud du Closel, ancien gérant de la structure. Les arbres
se plaisent ici, le terrain est idéalement exposé. Ensuite, la culture
et les procédés de fabrication préservent les propriétés des
fruits : arbres non irrigués, suivi de la maturité, fermentation
naturelle. La culture reste extensive, sur six hectares, pas plus.”
Ce n’est pas le changement de propriétaire qui va infléchir le
cours des choses. Si Renaud et Anne-Marie du Closel ont choisi
de passer la main, Stéphane et Sophie Jay entendent bien poursuivre le même chemin. “Nous sommes véritablement tombés
amoureux de ce produit. Nous travaillons avec Renaud du Closel
depuis janvier 2006 pour que ce changement s’inscrive dans
la continuité. L’avenir de la poire Colombier est assuré”,
s’enthousiasme Sophie Jay. ■
••• département, accompagne depuis
deux ans des entreprises qui souhaitent
investir dans le secteur agroalimentaire.
Une chargée de mission vient d’être
embauchée à plein temps. Ses objectifs :
ROANNE
structurer l’action en réseau, impulser
l’initiative économique et développer les
partenariats public-privé, individuels ou
collectifs. “Coincée entre l’Auvergne et
le reste de Rhône-Alpes, la Loire souffre
Le château de Champlong
joue avec le bon goût
40 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006
Photo T. Beguin
E
n plein cœur du pays roannais, le château de Champlong s’étend depuis le
e
XIV siècle sur un domaine de 238 hectares. Un décor historique d’exception
qu’exploitent depuis 1993 Véronique et Olivier Boizet : “Nous avons énormément investi pour restaurer le domaine et optimiser sa capacité d’accueil”. En
témoigne ce fameux Cuvage, entièrement réhabilité en 1999, serti dans un parc
arboré d’un hectare et ouvert aux réceptions privées, familiales ou d’entreprise.
Tombé dans la marmite magique dès l’âge de onze ans lors d’un stage chez Michel
Troisgros, Olivier Boizet s’impose comme un vrai défenseur du patrimoine gustatif
local : “Il y a de très bons producteurs dans notre région, il faut reconnaître la qualité de leur travail : sans eux il n’y aurait pas de bonne cuisine.” Peu enclin aux
concessions, Olivier Boizet ne travaille que les produits qu’il aime : le cèpe en
automne, la truffe et le topinambour en hiver, l’asperge au printemps, la tomate
en été… avec un trait marqué pour l’inventivité : “Le client peut s’attendre à déguster des plats typiques du terroir, mais je peux aussi faire varier la carte au gré de
mes inspirations du moment et réaliser des plats que je ne referai pas forcément !”
L’affolement des papilles et la noblesse du cadre font du château de Champlong,
intégré dans le réseau Châteaux et Hôtels de France, un site réputé à travers
le pays. ■
d’un manque d’image et de représentativité. Ses AOC, les vins du Forez et la
fourme de Montbrison, doivent bénéficier d’une meilleure reconnaissance.
Pourtant, son identité industrielle est
LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES
HAUTE-SAVOIE
Marc Veyrat fait bouger le terroir
O
Photo P. Borasci
n ne présente plus Marc Veyrat, dont la cuisine florale et inventive a
dépassé toutes les frontières. Le grand chef au chapeau est l’âme
du restaurant La Maison Marc Veyrat, sur les rives du lac d’Annecy.
Ouvert aux beaux jours, il propose une gastronomie aux couleurs
de la belle saison. La table magnifie les produits du terroir autant que les gens
qui l’exploitent. Dans les lunettes de Marc Veyrat, le terroir va résolument de
l’avant : “Je me méfie du mot tradition, qu’on a vite assimilé au conservatisme
et à la nostalgie. Je suis pour une tradition vivante, qui évolue avec des hommes
d’abord soucieux de qualité. Des besogneux du bonheur. La cuisine bouge
toujours, on ne mange pas en 2006 comme on mangeait il y a trente ans.”
Pour perpétuer son art, Marc Veyrat n’a qu’une méthode : l’écoute de sa clientèle,
aussi variée soit-elle. De la Russie au Mexique, du Paraguay au Japon, on vient
de tous les pays du monde en Haute-Savoie pour exhalter ses papilles : “Une
nation est valorisée par le mélange ethnique. La cuisine, c’est pareil : elle doit être
le théâtre d’un choc culturel extraordinaire. Je suis de souche italo-allemande,
je sais ce que c’est, le mélange. À mon sens, on valorise un produit du terroir
avec des produits d’ailleurs. Dans les limites imposées par le plaisir. En cuisine,
il faut savoir étonner sans détonner.” ■
très affirmée. Le département est
même le premier en Rhône-Alpes pour
l’agroalimentaire en termes d’emplois,
devant la métallurgie”, diagnostique
Nouma-Flora Vovor, chargée de mission
au sein d’Expansion 42. Une plus grande
efficacité économique repose sur une
reconnaissance des intérêts communs.
Un travail en réseau qui doit aussi renforcer la connexion du produit final à
son terroir : “Nous nous attelons à une
démarche de filière intégrée qui rapproche les entreprises, les distributeurs,
les équipementiers, les artisans et les
agriculteurs. Il faut faire en sorte que
les acteurs se connaissent mieux pour
mutualiser les outils et mieux travailler
ensemble.” Pour la promotion de la
fourme, une nouvelle démarche collective vient d’être mise en place. Les
entreprises productrices de fourme, le
grand chef étoilé Stéphane Laurier et
l’Association des cuisiniers de la Loire
ont conçu des recettes à base de ce fromage du terroir. Leur expérience commune vient d’être couronnée à travers
l’édition d’un livre.
Qualité et tourisme au menu
Les restaurants jouent le rôle d’ambassadeur du terroir quand ils cautionnent les
productions du cru. Ils sont aussi les prescripteurs d’un tourisme gourmand et culturel quand ils associent leur cuisine à
l’identité des lieux. C’est pour montrer cet
attachement qu’est menée depuis 2004
l’opération “Promenade gourmande”, dans
la Drôme. La CCI du département a imaginé la création d’un réseau regroupant
25 restaurateurs et 52 producteurs (fruitiers, viticulteurs, fromagers…), réunis
pour faire découvrir l’art culinaire local. Un
guide annuel, disponible dans les offices
de tourisme et chez les participants,
recense ces promoteurs du terroir, sélectionnés pour leur souci de qualité d’accueil
et de respect des normes. “L’ouvrage,
édité à 40 000 exemplaires, est relayé par
une lettre d’information semestrielle. Il
sera bientôt complété par un site Internet”, détaille Anne-Sophie Dorne, animatrice du réseau. Ces actions marketing de
l’offre ne se substituent pas pour autant
aux initiatives individuelles. Le restaurant
Le Cloître, à Vienne, a été créé il y a dixhuit ans dans une vieille bâtisse du XIIIe siècle, classée par l’Association des architectes des Bâtiments de France. “Nous ne
sommes pas dans un cloître mais nous
avons tenu à ce nom pour souligner notre
environnement historique. Il y avait autrefois dans ce quartier plusieurs cloîtres,
dont il ne reste pratiquement plus rien”,
explique Antony Caron, sommelier et codirecteur aux côtés de son père, Jacques
Caron. Le Cloître élabore une cuisine de
terroir et de tradition : tartare de cèpes,
joue de lotte, poêlée de saint-jacques aux
fleurs… “Nos produits restent simples et
authentiques, avec une petite note élabo-
rée. Nous changeons régulièrement nos
formules, à la fois pour donner un choix
optimal au client et répondre à ses
contraintes de temps”, dévoile-t-il. Surtout
lyonnaise et stéphanoise, la clientèle du
Cloître est aussi touristique : des Belges,
des Néerlandais et des Anglais s’y arrêtent
sur la route de la Grande Bleue, aiguillés
par les deux fourchettes dans le Guide
Michelin. Le succès du Cloître a encouragé
Jacques Caron à ouvrir un second restaurant en 2005, en association avec Jean-Paul
Lordt, du restaurant Le Castel, à SaintGeorges-d’Espéranche : le Livia, un établissement dont l’originalité est de résider
dans un bateau. Au départ du quai GeorgesPompidou à Vienne, le Livia croise au large
de la cité antique ou des vignobles des
Côtes-Rôties, joignant ainsi le plaisir de la
gastronomie au développement du tourisme local. ■
R. Gonzalez
Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce
et d’industrie, est diffusé par les magazines :
Présences, Grenoble (34 000 ex.) ;
Info CCI, Haute-Savoie (28 000 ex.) ;
Partenaires Savoie (25 500 ex.) ;
Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.) ;
Grand Angle 01, Ain (19 000 ex.) ;
L’Économie drômoise (18 500 ex.) ;
Nord-Isère économie (14 400 ex.) ;
Roanne éco (10 000 ex.) ;
Entreprendre en Beaujolais (6 000 ex.).
Photos : T. Beguin (Roanne), P. Borasci (Grenoble),
B. Laurent (Villefranche), Studio Lattard (Drôme),
P. Rony (Saint-Étienne).
Tous droits réservés. Contact : Présences. Tél. : 04 76 28 28 66.
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