Roanne Eco n°19 - Décembre 2006
Transcription
Roanne Eco n°19 - Décembre 2006
N°19 - Décembre 2006 - 2,50 € ROANNE ECO Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais FORMATION : Des solutions sur un PLATO INTERVIEW : Jacques Chirat, pdg de l’imprimerie Chirat RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 “Notre ambition est de renouer notre dialogue avec l’État et de lui demander de mettre en phase ses discours et ses actes”, déclare Jean-Bernard Devernois, Président de la CCI du Roannais et de l’association “La N7 à 4 voies... vite !” Antoine Francioso, président (à droite), et Guy Drique, directeur. Depuis le 15 février 2006, votre partenaire de la formation professionnelle AFPI Roanne est devenu Cifor Roanne “Le progrès par les compétences” Qualité, réactivité et proximité commerciale articulées autour de 10 thèmes de formation Dirigeants et Cadres : Gestion de l’entreprise et management des hommes. Compétitivité Industrielle : Organisation, qualité, sécurité et environnement. Actions Collectives : Programme Performance PME. Management/Communication : Encadrement, maîtrise et chef d’équipe. Maintenance Industrielle : sur mesure en entreprise. Logistique : Opérateur en logistique et gestion d’un magasin. Gestion financière et comptable : Techniques comptables et Droit Social. Commercial/Marketing/Relation client : Techniques de commercialisation et téléphoniques / IFV. Langues : Communication internationale professionnelle ou personnelle. Informatique : Pack Office, Système et réseaux. te Tous les jeunes de la promotion des IFV 2005/2006 inu m e r è se sont vu proposer un contrat d’embauche dans les entreprises qui les ont accueillis ni Der pendant leur apprentissage : 100% de réussite. La formation de l’Institut des Forces de Vente, accessible aux jeunes Bac + 2 se déroule en apprentissage sur un an. La nouvelle promotion a démarré le 13 Novembre. Contact IFV à Roanne : [email protected] Cifor Roanne - 7, place des Minimes - 42334 ROANNE Cedex Tél. 04 77 44 54 31 - Fax 04 77 70 93 62 E-mail : [email protected] - Site web : www.cifor-roanne.com Membre du réseau ROANNE ÉCO N°19 DÉCEMBRE 2006 4 5 6 Réalisation : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais 4, rue Marengo 42334 Roanne Cedex Tél. : 04 77 44 54 64 Fax : 04 77 72 17 17 www.roanne.cci.fr E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0307 B 05950 ISSN 1632-9406 Directeur de la publication : Robert Barriquand SOMMAIRE 6 P. Interview 8 10 14 Publicité : Danièle Rollet Tél. : 04 77 44 54 56 14 P. Dossier Distribution : La Poste 19 PRODUITS 25 DOSSIER Des solutions sur un PLATO 21 INTERNATIONAL Une nouvelle boîte à outils pour Flex-Féma 35 P. Rhône-Alpes Économie 22 26 COMMERCE INDUSTRIE Deltalyo Valmy abat les masques 28 ÉTUDE ÉCONOMIQUE Rue Maréchal Foch : le prêt-à-porter s’affiche 32 CULTURE Trésor dans un clocher Pierre Troisgros, héraut de la gastronomie et des ouvrages anciens HAUT DE GAMME FORMATION CRÉATION-REPRISE Les Voyages Guillermin gagnent la montagne ACTUALITÉS Les fourneaux retrouvent la flamme 20 Photos : Thierry Beguin Crédits photos : Création Mervil SAS. Jérôme Mondière, Association “La N7 à 4 voies... vite !”. Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de la direction de Roanne Eco Flashage, impression, façonnage et routage : Imprimerie Chirat 42540 St-Just-La-Pendue INTERVIEW SERVICES GBP Production, l’organisation par passion ÉDITORIAL RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 L’axe routier ne veut plus d’un avenir en pointillés. Les élus économiques et politiques exigent de l’État qu’il tienne ses engagements. Secrétaire de rédaction : Claudine Auboyer Collaboration : Béatrice Perrod-Bonnamour 24 Jacques Chirat, pdg de l’imprimerie Chirat Rédactrice en chef : Elisabeth Ballery Rédaction : Frédéric Thomasson, Agence de presse be.presse CONJONCTURE 35 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE La gastronomie joue ses meilleures cartes La région Rhône-Alpes offre une mosaïque de saveurs réputées et participe à la renommée de la gastronomie française. Intersport change de terrain 23 TOURISME Le karting indoor s’élance à Villerest Ce numéro comprend : . un encart détachable “La RN7-RN82 à 2x2 voies - Notre priorité... Votre priorité !” . un encart joint : “Entreprises : recruter sans préjugé”. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 3 CONJONCTURE L’emploi dans le Roannais Évolution des offres d’emplois(1) sur l’arrondissement de Roanne (1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat. Source : ANPE. Évolution du taux de chômage dans la zone d’emploi de Roanne (arrondissement de Roanne + cantons Thizy et Amplepuis) Données au 31 décembre de chaque année, sauf dernières données disponibles au deuxième trimestre 2006 (juin 2006). La méthode de calcul a été affinée pour les taux de chômage par zone d’emploi publiés à partir de septembre 2006. Les nouvelles séries ont été rétropolées à compter de décembre 1998. Source : INSEE. Évolution des demandeurs d’emplois dans l’arrondissement de Roanne Évolution Août 2005 Août 2006 2005/2006 Arrondissement de Roanne 5 795 5 120 - 11,6% Loire 28 034 25 053 - 10,6% Rhône-Alpes 203 674 181 019 - 11,1% France 2 432 382 2 183 431 - 10,2% Évolution des projets de recrutements dans l’arrondissement Projets de Projets de recrutement recrutement 2005 2006 Fonctions administratives 578 296 Fonctions d’encadrement 70 94 Fonctions liées à la vente au tourisme et aux services 449 553 Fonctions sociales et médico-sociales 334 191 Ouvriers des secteurs de l’industrie et du BTP 673 1 069 Autres métiers 144 200 Autres techniciens et employés 94 72 Famille de métiers TOTAL Source : DDTEFP. 4 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 2 342 2 475 Source : enquête UNEDIC-ASSEDIC-GARP-CREDOC. ÉDITORIAL Mondialisation : croire en l’avenir L e mondialisme est aujourd’hui devenu réalité et fait partie de notre quotidien. Lors de l’achat d’un bien de consommation, qui s’enquiert du pays où il a été produit ? Importations/exportations rythment nos activités industrielles et commerciales. Si maintenant un bruit de délocalisation se fait jour, l’attention est éveillée, particulièrement si quelques proches sont menacés dans leur emploi ou bien si notre propre activité professionnelle risque d’être affectée directement ou par ricochet ! Mais qu’on ne se voile pas la face, la délocalisation fait partie de notre paysage et ne suscite plus de levées massives de boucliers ! Alors doit-on en conclure que notre activité industrielle doit inexorablement se réduire au profit des pays à bas coûts ? Doit-on prévoir une désertification des régions éloignées d’un pôle maritime propice aux échanges mondiaux, ou des agglomérations trop petites pour justifier les investissements logistiques nécessaires à toute activité industrialocommerciale ? Sans vouloir entrer dans un débat de fond, bien que le sujet le mérite, laissezmoi vous faire part de deux remarques simples synonymes d’espoir et qui permettent de croire en l’avenir dans nos pays Ouest européens, et tout autant dans mon agglomération d’origine. Les pays à bas coût existent, on ne peut le nier. C’est pour ces pays un avantage concurrentiel certain, notamment lorsque le coût de la main d’œuvre représente un pourcentage important du coût ajouté. Ceci dit, il me paraît important de rappeler que le critère de décision du client reste in fine le coût du service global qui lui est proposé. Le coût de production est un élément, mais l’on ne doit pas oublier le coût logistique rendu client qui sera inexorablement plus élevé pour un producteur très éloigné du lieu de consommation. Le client par ail- Par Pierre Gugliermina(*) leurs cherche aujourd’hui de plus en plus de réactivité de la part de son fournisseur, veut pouvoir spécifier sa commande le plus tard possible, veut de l’assistance à la mise en œuvre/à l’utilisation, cherche des fournisseurs capables de l’accompagner dans son propre développement. Un producteur éloigné devra donc dans ce contexte se doter de stocks avancés, de réseaux de proximité, et cela représente une charge non négligeable. Je suis convaincu que l’écoute du client et de ses besoins spécifiques permet aux producteurs locaux de rester compétitifs par rapport aux “low cost countries” sous réserves de coller au juste besoin du client avec une organisation interne la plus légère et la plus réactive possible pour chasser tout surcoût et pouvoir s’adapter au plus tôt à toute évolution du contexte économique. Concentrer toute l’activité d’un pays, d’une région en quelques lieux stratégiques me paraît dangereux pour l’avenir, même si quelques raisonnements courtterme permettent de le soutenir économiquement. Posons-nous la question des surcoûts liés à l’existence de quelques grandes mégalopoles, surcoûts liés essentiellement aux pertes de temps, que ce soit pour nos personnels, que ce soit pour les transferts de matière. Il y a donc la place pour des agglomérations de taille plus raisonnable, à condition bien entendu qu’elles soient bien connectées sur un plan logistique dans ce contexte de commerce mondial ! La logistique devient actuellement un point dur, que ce soit par les coûts qui y sont rattachés, mais également par la disponibilité des moyens, pour laquelle la libéralisation a eu des effets néfastes quant aux investissements réalisés par les opérateurs traditionnels ; la prudence a été de mise ces dernières années et la disponibilité des sillons, des wagons, des flottes de camions, devient à ce jour motif de préoccupation pour de nombreux industriels. Cependant cette diffi- culté identifiée devient une opportunité si on cherche à remettre en cause ses processus logistiques, si on réduit les temps morts comme on sait si bien le faire à l’intérieur de nos propres centres de production, et si bien entendu les infrastructures suivent… L’agglomération Roannaise abrite de nombreux talents, confirmés et en devenir. Je suis convaincu qu’il y a des opportunités pour qu’ils s’expriment sur place en regardant objectivement non seulement les faiblesses de la région, mais aussi les forces et les opportunités. Au rang des forces, je veux souligner la jeunesse toujours mieux formée qui est le moteur de nos réussites futures. Au rang des opportunités, je vous apporte tout mon soutien dans votre quête pour obtenir les infrastructures routières nécessaires à l’épanouissement économique de la région Roannaise. (*) Pierre Gugliermina, vice-président d’Arcelor Mittal, en charge des 25 usines aval de l’Europe de l’Ouest du groupe. Né à Roanne en 1951, diplômé de l’École Centrale Paris. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 5 INTERVIEW Jacques Chirat, pdg de l’Imprimerie Chirat professionnel de la sérigraphie française, le Syndicat de la pré-presse. Réélu pour trois ans à la tête de la Fédération de l’Imprimerie et de la Communication Graphique (FICG), Jacques Chirat vient de convaincre Bruxelles de se pencher sur l'avenir d'une profession qui veut résister à la montée en puissance chinoise et rester en première ligne. À l’image de l’Imprimerie Chirat (230 salariés) qui vient de lancer un nouveau plan d’investissement de 8 millions d’euros sur son site de Saint-Just-la-Pendue. - À votre initiative, une étude européenne va être réalisée pour cerner l’impact des délocalisations sur vos professions. C’est un cri d’alarme que vous lancez ? - En quelque sorte. Je me - Vous venez d’être réélu à la présidence de la Fédération de l’imprimerie et de la communication graphique (FICG). Quelle est la mission de cette structure professionnelle ? - Jacques Chirat : Le rôle de la FICG est de fédérer l’ensemble des métiers de l’imprimerie afin de renforcer l’attractivité et la pertinence du média imprimé. Notre profession souffre d’un déficit d’image que nous essayons de combler en communiquant davantage avec les collectivités, 6 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 l’union des annonceurs, les éditeurs... Je suis extrêmement favorable à la défense des métiers de l’écrit dans leur ensemble, à une forme de polycompétence et d’approche solidaire qui permettra de consolider la filière. Dès ma première élection, en juin 2003, j’ai d’ailleurs souhaité que la FICG instaure une logique de partenariat avec d’autres syndicats professionnels : la Chambre syndicale de la reliure-brochure-dorure, le Syndicat des routeurs, le Groupement suis effectivement rendu à Bruxelles pour plaider la cause des métiers de l’impression à l’échelle européenne. Les organisations professionnelles de toutes les grandes nations m’ont soutenu dans ma démarche. Cette étude devrait confirmer la montée en puissance des délocalisations d’imprimés dans les pays de l’Est et en Asie. La Chine, notamment, investit de façon massive. Toutes les entreprises, françaises et européennes, qui ont déjà délocalisé leur cœur de métier en Asie, poursuivent le processus en délocalisant désormais tout ce qui va avec, notamment la réalisation des notices d’utilisation, des documents de garantie... Le transport n’est pas réellement un problème : dans un sens, l’envoi de fichiers est facilité par les possibilités de téléchargement, et dans l’autre, les produits finis sont peu volumineux. J’espère que les conclusions des experts inciteront l’Europe à lancer un plan d’urgence car, si rien n’est fait rapidement, des entreprises et des emplois disparaîtront encore. INTERVIEW - En 15 ans, le secteur des industries graphiques en France est en effet passé de 92 000 à 56 000 salariés. L’hémorragie n’est donc pas terminée... - Nous ne sommes ni défaitistes, ni défensifs dans nos analyses, mais notre profession souffre et devrait encore souffrir. Il est clair que la mécanisation et l’évolution technologique de nos métiers ont été préjudiciables à certains types d’emplois. Notre industrie est très capitalistique. Ceux qui n’ont pas investi à temps, qui n’ont pas pris les bons virages, ont disparu. Les ruptures technologiques et organisationnelles que nous connaissons doivent nous conduire à une réflexion beaucoup plus prospective sur les métiers, les compétences, les emplois. - Cela fait partie du plan d’actions 2006-2009 de la FICG ? - C’est même notre priorité. Pour agir, il faut comprendre son environnement économique. En partenariat avec le Ministère de l’Industrie, les DRIRE, les Comités d’expansion, les Conseils régionaux et généraux, nous avons mis en place des observatoires dans les régions. Certains fonctionnent déjà très bien en Poitou-Charentes, en Ile-de-France, en région Centre. L’analyse des contextes régionaux permet de faciliter des regroupements d’entreprises ou des partages de moyens afin d’intégrer tous les métiers de la chaîne graphique et d’aller plus loin dans le service global. Ces nos parts de marché et améliorer observatoires nous permettent notre offre sur des produits également d’analyser les glisse- nécessitant une très forte technicité. Si nous ments de marn’avions pas ché, de fournir des informa- “Le papier imprimé relevé ce défi, nous ne serions tions lisibles par a encore plus là aujourtoutes les entreprises, quels que En douze de belles années d’hui. soient leur posians, nous avons tionnement ou investi près de devant lui .” leur taille, de 20 millions d’eucomprendre les ros, dont 85% arbitrages entre le média papier affectés à l’outil de production. et le média électronique. - Justement, quel est l’impact d’Internet sur vos professions ? - L’écrit et Internet sont parfaitement complémentaires. Il n’y a jamais eu autant d’imprimés depuis qu’il y a Internet car le message imprimé vient en renfort du message multimédia. La dématérialisation des documents a eu moins de conséquence sur nos professions que n’en a eu, par exemple, le développement des imprimantes domestiques. Certains de nos adhérents, dont l’activité principale était centrée sur l’imprimerie administrative (factures, têtes de lettres, cartes de visite...), ont terriblement souffert de cette concurrence domestique. - Ce contexte délicat n’a pas empêché l’Imprimerie Chirat de prendre le bon pli grâce notamment à une politique d’investissement hors du commun... - Nous avons joué la carte du suréquipement pour conserver L’Imprimerie Chirat en bref Création : 1911 Pdg : Jacques Chirat, 49 ans Site de production : St-Justla-Pendue (12 000 m2) Agences commerciales : Paris, Lyon. Effectif : 230 personnes CA 2006 : 20 millions d’euros. Activité : impression de périodiques spécialisés, de livres techniques, de beaux livres, de livres d’art, d’annuaires associatifs et professionnels, de catalogues de salons et d’expositions, de catalogues industriels, d’ouvrages spécialisés (médecine, droit, économie, histoire...). Dans les cinq premiers imprimeurs français de l’impression offset feuilles à feuilles, courtes et moyennes séries. - Des investissements qui se poursuivront en 2007 ? - Absolument. Nous sommes actuellement en cours de construction d’un bâtiment de 4000 m2 sur notre site de Saint-Just-laPendue, de l’autre côté de la route départementale. Ce bâtiment sera dédié au stockage des matières premières “papier” et d’une partie des produits finis. Cet investissement immobilier de 1,5 million d’euros nous permettra d’injecter, d’ici avril 2007, 6,5 millions d’euros dans une quatrième et une cinquième machine huit couleurs. Nous allons ainsi conforter et développer nos positions sur la fabrication de beaux livres et de livres illustrés, tout en abordant le marché de la multichromie auquel je crois beaucoup. - En quoi consiste la multichromie ? - Nous avons travaillé sur le traitement informatique de l’image. À partir d’algorithmes, nous avons réussi à élargir le spectre chromatique. C’est une grande première. Cette technologie, développée par notre propre structure R&D, sera précieuse dans la réalisation de livres d’art pour lesquels certaines teintes étaient jusqu’alors très difficiles à restituer. Cette innovation devrait également séduire le marché du luxe et de l’automobile. - Les fabrications banalisées se font désormais ailleurs. Il nous faut donc aller chercher de la valeur ajoutée dans l’innovation, la qualité, le service. Il faut aussi diversifier nos débouchés. Aujourd’hui, le marketing direct est le moteur de croissance de notre profession. Nous allons donc renforcer notre présence dans ce domaine, mais pas n’importe comment. Nous allons nous tourner vers un marketing direct à forte valeur ajoutée, en effectuant des travaux très ciblés pour le compte d’agences spécialisées, de collectivités et de grandes entreprises, notamment dans le secteur du luxe. - À quel rang vous situez-vous sur l’échiquier national ? - Nous figurons désormais dans les cinq premiers imprimeurs français de l’impression offset feuilles à feuilles, courtes et moyennes séries. Chaque jour, nous réalisons et livrons quinze ouvrages différents. En tant que représentant de la troisième génération, je suis fier de ce résultat car j’ai aussi connu l’Imprimerie Chirat lorsqu’elle n’était encore qu’une TPE de six personnes. Aujourd’hui, nous sommes 230 et une trentaine de créations de postes sont prévues sur cinq ans. Dans un métier qui a considérablement évolué, je suis surtout fier de la mutation collective réussie de tous les acteurs de l’entreprise, du pdg au manutentionnaire. Le papier imprimé a encore de belles années devant lui. Je crois en ce métier et je l’aime. Celui qui ne l’aime pas ne peut pas le comprendre. Propos recueillis par Frédéric Thomasson. - On sent une volonté de monter en gamme sur le plan technique, mais également commercial ? ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 7 PRODUITS La mode selon Miss Cerise Il était une fois une jolie jeune fille transformée en cerise par une sorcière jalouse de son look. Par un heureux hasard, elle fut cueillie par un prince et embrassa un fabuleux destin... Ainsi débute l’histoire de Miss Cerise, la dernière-née des marques roannaises de textile. Signe particulier ? Miss Cerise est distribuée exclusivement via Internet. “J’avais envie de créer une marque qui réponde à une nouvelle forme de distribution”, explique Jonathan Cytron, gérant de Johntex à l’origine du projet. Avec 35 millions de transactions bancaires par an et une progression annuelle estimée à 50% d’ici 2011, la vente en ligne a en effet de beaux jours devant elle. Une styliste et une modéliste ont fait bourgeonner une première collection d’une quarantaine de pièces différentes (jeans, tee-shirt, vêtements maille). Elle s’adresse prioritairement à de jeunes étudiantes “audacieuses, séductrices et malicieuses”, et a fait l’objet d’une campagne de communication nationale (Jeune et jolie, Côté Nana...). Un show-room de présentation à la presse féminine nationale sera également organisé à Paris, en janvier 2007. Johntex mise sur la vente de 20 000 à 30 000 articles dès la première année, et sur une progression annuelle de 20%. Les produits sont livrés sous 48 heures. Christophe Côte (responsable informatique) et Richard Schlang (responsable commercial) ont pris une part active au développement de Miss Cerise (www.misscerise.com), également distribuée lors des Folies Textiles. La “Touche finale” de vos intérieurs La décoration, “c’est l’art d’utiliser l’espace, la lumière, les couleurs, les matières”. En résumé, c’est “la touche finale”. La définition s'inscrit sur les murs lumineux du magasin ouvert, 1 rue Brison, par Marie Chevalerin, décoratrice d’intérieur dûment diplômée. “Touche finale” propose une collection de mobilier contemporain et classique, ainsi que des luminaires et des objets déco très design. “Je veux faire rimer déco avec nouveau. Les gens sont à la recherche de pièces qu’ils ne retrouveront pas chez leurs amis la semaine suivante”, explique la jeune commerçante qui s’efforce de répondre aux souhaits de ses clients. “C’est un plaisir de rechercher l’objet qui modifiera de façon décisive leur intérieur. Je suis présente au salon “Maison et Objets” deux fois par an. Je recherche des produits de qualité, bien finis. Je fonctionne aussi au coup de cœur”. L’ensemble des produits sont remarquablement mis en valeur dans un vaste espace de 70 m2. Pour offrir un objet original ou apporter la... “touche finale” à sa décoration d’intérieur, l’enseigne de la rue Brison est incontournable. On peut également y déposer sa liste de mariage... 8 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 PRODUITS Ducs de Gascogne : le Sud-Ouest authentique Pour de nombreux Roannais, c’est “l’adresse” des fêtes de fin d’année. Le magasin Ducs de Gascogne, installé tout en haut de la rue Maréchal Foch, à Roanne, réalise d’ailleurs 50% de son chiffre d’affaires au mois de décembre, période à laquelle son effectif passe à neuf personnes. Réputée pour son foie gras, “issu des Landes, de la Gascogne et du bas des Pyrénées”, l’enseigne créée, voici 14 ans, par Catherine et Jacques Munoz, auxquels va succéder Martine Vermorel, respire le Sud-Ouest à pleins poumons. Ses produits gastronomiques, “haut de gamme mais accessibles à toutes les bourses”, bénéficient de l’IGP (Indication géographique protégée) Gascogne. Truffes, caviar, pâté, foie gras, champagnes, vins, apéritifs, sirops, whisky (issus d’une cave affichant 140 références), produits d’épicerie fine et de confiserie, font le bonheur d’une clientèle régionale. Passer la porte des Ducs de Gascogne, c’est aussi accomplir un petit tour de France des saveurs. “Nous proposons des spécialités de toutes les régions, notamment en confiserie. Lorsque le journal de 13 heures de TF1 présente un produit régional, nous avons des demandes dès le lendemain”, explique Martine Vermorel. Le magasin roannais est l’un des franchisés indépendants de l’enseigne Ducs de Gascogne qui compte 200 points de vente en France. L'univers coloré de Paul Virga L’entreprise Putanier (menuiserie aluminium, vitrerie, miroiterie...), désormais installée à l’Hôtel d’entreprises de Roanne, quai du canal, est bien connue des entreprises locales de bâtiment et du grand public. L’activité de fusing développée pas son dirigeant, Paul Virga, l’est un peu moins. “C’est un plus que nous proposons à nos clients, explique-t-il. Les créations en fusing peuvent prendre place à l’intérieur de châssis en aluminium, sous forme de décorations de placards, mais aussi en remplissage de portes d’intérieur ou de portes d’entrées”. Paul Virga prépare ses créations avant de faire monter le verre jusqu’à 830°C et de le faire redescendre en température par paliers. L’opération dure entre huit et dix heures. “Je n’ai rien inventé. Le fusing était pratiqué il y a fort longtemps par les Italiens. Ce qui me plaît est de voir la réaction toujours surprenante du verre sous l’effet de la chaleur. À force d’expérience, on maîtrise certains types de déformation, mais pas tous. Chacun met sa touche personnelle. En ce qui me concerne, c’est la couleur. Il faut que cela flashe...”. L’artiste fabrique également des objets de décoration ou de consommation courante (cendriers, coupes, assiettes...), notamment vendus dans le magasin Putanier, installé rue Chanteloup, dans le centre-ville de Charlieu. On y trouve également les fabrications originales de souffleurs et de fileurs de verre. Les “douceurs hivernales” de la Bonbonnière Un petit chocolat pour faire face aux premiers frimas ? Pourquoi pas ! Rue des canaux, à Riorges, l’entreprise “La Bonbonnière” fait désormais cohabiter sur un même lieu son laboratoire de fabrication et un magasin de 100 m2. Spécialisés à l’origine dans la fabrication de pralines, Michel Poyet et Jean-Pierre Provillard, proposent des produits de confiserie avec plus de 55 variétés de chocolats préparées pour les fêtes de Noël. Au contact de la clientèle, leurs épouses mettent en valeur les douceurs-maisons : chocolats, pralines, pâtes de fruits, papillotes, marrons glacés, chardons, fondants, liqueurs... La Bonbonnière commercialise également ses pralines auprès de grossistes. En période de fêtes (Pâques et Noël), l’effectif passe de quatre à six personnes et le magasin étale ses plages horaires : 9 h à 12 h le matin, 14 h à 19 h l’après-midi, du lundi au samedi. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 9 ACTUALITÉS GIAT Industries devient Nexter Des cadres à temps partagé L’antenne roannaise CTP 42 est née. Cette association regroupe des cadres proposant en temps partagé leurs compétences. Un site (http://ctp.loire.roanne.free. fr) permet aux employeurs de consulter une base de données et de déposer des propositions de travail ou de missions. L’ESCAT prend ses quartiers 80 collaborateurs de l’Etablissement spécialisé du commissariat de l’Armée de terre sont à pied d’œuvre, boulevard Valmy. L’ESCAT a pour mission d’entretenir et de rénover des matériels indispensables à la vie des militaires en phase opérationnelle. “On assure la logistique de tout ce qui permet aux hommes de vivre et de durer sur le terrain”, résume le Lieutenant-Colonel Noël Guerrini, à la tête de l’établissement roannais. À terme, le site accueillera 195 collaborateurs (160 personnels civils, en majorité anciens salariés de GIAT Industries, et 35 militaires) au sein de bâtiments en cours d’aménagement par Grand Roanne Agglomération. Un bâtiment “instruction” de 1000 m2 sera également construit. Le Roannais sur Air France Un film promotionnel sur l’agglomération roannaise sera diffusé, en décembre et janvier, sur tous les vols moyen et long courrier d’Air France. Grand Roanne Agglomération compte sur cette opération pour mettre en valeur la qualité de vie et les atouts économiques du Roannais. Près de 2 millions de passagers auront l’occasion de visionner un film de 4 minutes réalisé, cet été, par le service communication d’Air France. G IAT Industries est devenu Nexter, le 1er décembre dernier. Le groupement d’armement terrestre s’est réorganisé en filiales spécialisées par métiers : Nexter Systems (1700 personnes), qui couvrira les activités de systèmes d’armes et blindés à partir des sites de Roanne (777 personnes), de Tarbes et de Bourges, Nexter Munitions (Bourges), Nexter Electronics (Toulouse) et Nexter Mechanics (Tulle). CTAI, la société commune créée avec le groupe anglais Bae Systems, intègre Nexter Systems pour travailler à l’élaboration d’un nouveau canon de 40 mm moyen calibre. Le nouveau groupe souhaite d’ailleurs multiplier les alliances européennes. Un accord de coopération a déjà été signé avec l’allemand Krauss Maffei Wegmann pour la réalisation d’un blindé médian. Nexter Systems, qui vise les 650 à 700 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2006, souhaite construire un pôle européen capable de répondre au renouvellement des parcs prévus pour 2015-2020. Le site de Roanne est désormais dirigé par Dominique Guillet. Il a succédé à Laurent Chauveau, qui a rejoint l’équipe dirigeante de CTAI. Reconnaissance nationale pour l’association Sésame L’ association Sésame, qui assure depuis 18 ans, l’accompagnement individualisé de demandeurs d’emplois en phase d’insertion sociale et professionnelle, vient d’être reconnue “association d’intérêt général”. Les dons dont elle peut faire l’objet sont déductibles des impôts à 66% pour les particuliers et à 60% pour les entreprises. En 2005, Sésame a permis à 330 demandeurs d’emploi d’assurer 63 000 heures de travail auprès de 590 clients (particuliers, associations, collectivités, artisans, commerçants, PME...), soit l’équivalent de 40 postes à temps complet. À l’issue de ces missions (nettoyage, manutention, jardinage, petit bricolage, aide-ménagère...), 20% des demandeurs d’emplois ont trouvé ments. L’association, présidée par Serge Talbat, met rapidement à disposition du personnel qu’elle suit au quotidien. Sésame assure également la gestion des Ateliers et Chantiers d’Insertion, et accueille des demandeurs d’emplois Serge Talbat entouré des membres du Bureau. bénéficiant de diagun emploi ou sont entrés en for- nostics et d’accompagnements mation. Sésame, qui emploie six professionnels. Elle dispose d’ansalariés et s’appuie sur de précieux tennes à Balbigny, Charlieu, La partenaires (DDTEFP, ANPE, CAF, Pacaudière, Mably, Renaison, Mission locale...), compte déve- Saint-Symphorien-de-Lay, et vient lopper son activité auprès des de s’installer dans de nouveaux entreprises et des collectivités afin locaux, à Roanne au 98, bd Baron de les aider à faire face à des sur- du Marais. Renseignements : assocroîts d’activité ou à des remplace- [email protected]. AGENDA 7 décembre 2006 Table ronde “Et si votre prochain salarié était un jeune en insertion”, au centre AFPA de Roanne, avec la Mission Locale du Roannais. 25 janvier 2007 Eductour sur la Côte Roannaise. 10 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 25 janvier 2007 Forum des Métiers et des Formations Opération Carrières, Espace Congrès à Roanne. 6 février 2007 Réunion d’information organisée par l’AGEFIPH et la CCI sur la Loi Handicap, à la CCI du Roannais. 23 au 25 février 2007 8ème édition du Salon du Tourisme, Espace Congrès à Roanne. 8 mars 2007 Colloque ALSAPE/Agence de l’Eau, à Roanne. 18 et 19 mars 2007 Congrès National des Acteurs du Commerce Urbain, à Roanne. 29 mars au 1er avril 2007 Folies Textiles, Espace Congrès à Roanne. Pour tout renseignement, contactez Christiane : 04 77 44 54 64. ACTUALITÉS Christian Cane diversifie sa distribution L dix autres grands noms du sousvêtement masculin, dont Hom et Calvin Klein. La griffe s’exporte en Europe et particulièrement en Russie où elle s’appuie sur l’importateur Parizhanka (“La Parisienne”) qui détient notamment des magasins à Moscou, Saint-Petersbourg et Toliati. La marque Christian Cane est distribuée par la société Création Mervil (30 salariés, 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) qui vient de fêter ses 70 ans et de créer une nouvelle marque (Atipik) destinée au marché de la vente directe (Folies Textiles notamment). Photo Création Mervil e créateur de vêtements de nuit, de vêtements d’intérieur et de sous-vêtements masculins, Christian Cane, diversifie ses réseaux de distribution. Vendues dans 400 points de vente multimarques en France et près de 200 à l’étranger, les collections créées en interne, sont présentes dans 8 corners Galeries Lafayette, notamment à Paris (Boulevard Haussmann), Lyon, Bordeaux, Nantes, Marseille... Dès l’été prochain, la marque roannaise fera son entrée au BHV et tisse sa toile sur Internet : elle a été retenue par le site “homewear.com” au côté de Roanne fait des Folies dans toute la France Jean-Marc Duray, voyageur dans l’âme J ean-Marc Duray, ambulancier aux urgences du centre hospitalier de Roanne, vient de signer un remarquable ouvrage de photographies, souvenirs de ses rencontres et de ses expériences en Afrique, en Inde, en Indonésie... Plus qu’un recueil de photos, “Voir sans frontière” est un formidable support de réflexion sur le sort de la planète, l’avenir de certains peu- ples et traditions, la diversité des âmes et la ressemblance des êtres. “Voyager c’est vivre des moments uniques et magiques, (...) des instants sans rendez-vous, sans calcul”, indique Jean-Marc Duray dont l’ouvrage est disponible dans les librairies roannaises. Il est également proposé aux comités d’entreprises (renseignements : [email protected]). EN BREF Pierre Dupasquier, invité de prestige d’Innovus L’ancien directeur de compétition de Michelin, Pierre Dupasquier, était l’invité des Trimestrielles d’Innovus. L’homme au palmarès impressionnant (1300 victoires dans les disciplines mondiales, dont 92 en F1, 13 aux 24 heures du Mans, 534 en GP moto) a donné quelques secrets de la réussite de Bibendum : “Pour réussir dans l’innovation, il faut fabriquer autour de soi un univers de curiosité et de compétence. Il faut aussi être têtu, savoir combattre une idée à laquelle on croit, y compris contre le reste du monde”. musical est placé sous le parrainage du Ministère de la Culture. Renseignements : www.printempsmusical.com Musique à l’usine Tout savoir sur la Loi Handicap La société “Les enfants de la Côte”, organisatrice du Printemps musical en Pays Roannais, lance “Musique à l’Usine”. Plusieurs concerts (classique, jazz, musiques du monde...) sont proposés en mai 2007 aux entreprises qui mettent à disposition leurs locaux et invitent leur personnel.Le Printemps La section Rhône-Alpes de l’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées) et la CCI organisent, le 6 février, de 18 à 20 heures, dans les locaux de la CCI, une rencontre autour de l’insertion des personnes handicapées en entreprise. Roanne, ville accueillante pour les entreprises Roanne occupe la 13ème place du palmarès “L’Entreprise-Coface Service” des villes moyennes françaises les plus accueillantes pour les entreprises. Un classement qui lui permet de figurer en tête des villes moyennes de Rhône-Alpes. Elle s’illustre notamment par un taux de création d’entreprises particulièrement élevé. Une dizaine d’entreprises textiles roannaises viennent de créer la SARL des “Folies Textiles de Roanne” afin de développer le concept innovant de distribution des “Folies” dans l’hexagone. Reims sera la première ville française à accueillir les industriels roannais du 7 au 10 décembre, au Parc des expositions. Huit autres dates sont d’ores et déjà fixées pour 2007 à Rouen, Grenoble, Bourges, Vannes, Angers, Dijon, Saint-Malo et Avignon, sans oublier les deux éditions roannaises, prévues Espace Congrès. Les sociétés et marques Jo Ben, La Mascotte, Atipik, Miss Cerise, Timodine, Zanae, Agatella, Sandy Diffusion, Tournicoton et Tête Rouge participeront à cette première saison. Festi’Soldes : première édition en janvier 2004 À l’initiative de la Fédération des commerçants du Roannais, les Festi’Soldes auront lieu, pour la première fois, les 12, 13 et 14 janvier 2007 (10 à 20 h), à l’Espace Congrès de Roanne. Cette manifestation permettra aux commerçants et artisans du Roannais qui le souhaitent de se regrouper sur un seul site pendant la période des soldes 2006-2007. Des espaces sont à louer à partir de 12 m2 (200 euros). Le GAEC Dorieux récompensé Les frères Dorieux, célèbres rosiéristes installés à Montagny, ont reçu le premier prix de dynamisme agricole de la part de la Banque Populaire. Le second prix a été attribué à “La ferme aux biches” de CommelleVernay. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 11 ACTUALITÉS Le Salon du Tourisme prend du galon Mieux faire connaître le Roannais, et promouvoir une culture de l’accueil dans une région de tradition industrielle, tels sont les objectifs du Salon du Tourisme et des Loisirs organisé chaque année à Roanne. Coup de projecteur sur la prochaine édition, du 23 au 25 février à l'Espace Congrès. de gastronomie, de sport, que de visites à caractère culturel. Mais les exposants extérieurs viennent aussi de plus en plus nombreux, attirés par la clientèle que représente une agglomération de plus de 70 000 habitants, et une zone de chalandise de 4 millions d’habitants à moins de 100 kilomètres, reprend Ginette Chatillon. Une grande nouveauté pourrait, de plus, être proposée cette année : la possibilité de réserver son voyage sur place avec une présence accrue des agences de voyages pour répondre à la demande des visiteurs. Tout en gardant, bien sûr, l’âme du salon, qui est celui de la convivialité et de la mise en valeur des destinations de proximité”. “N ous en avons fait du chemin depuis le salon de mars 2000 !”, déclare Ginette Chatillon, élue à la CCI du Roannais, à la veille de la huitième édition du 23 au 25 février prochains. “La première année, poursuit-elle, nous réunissions treize exposants, tous Roannais, pour 4800 visiteurs. Nous avons depuis plus que doublé la fréquentation, avec une quarantaine d’exposants présents. Avec aussi, depuis 2001, un invité d’honneur. Après, entre autres, le Lubéron, la Corse, la Slovaquie, nous avons sélectionné cette année le thème du thermalisme, du bien-être et de la remise en forme. Un secteur en plein développement grâce à la démocratisation des cures et l’élaboration de mini cures proposées à la carte”. Le Salon accueille ainsi la participation de la route des Villes d’Eaux du Massif Central et de la station thermale de Montrond-les-Bains. Et des équipements spécialisés permettront aux volontaires de tester les bienfaits du massage… Le Salon du Tourisme et des Loisirs est organisé par le Pôle de promotion touristique du Roannais et la CCI, avec le soutien de l’Office de Tourisme du Grand Roanne. La manifestation est notamment financée par la Région Rhône-Alpes à travers le Contrat de Pays, le Conseil général de la Loire et les collectivités locales. Le Salon offre aux visiteurs des idées de courts séjours, de voyages et de loisirs dans une ambiance conviviale. “Les professionnels du Roannais y sont bien représentés, ce qui permet à la population de la région de recueillir des buts de promenade et de se familiariser avec toute la richesse de l’offre touristique, tant en matière de patrimoine, Qui peut participer ? Activités de loisirs, parcs d’attraction Agences de voyages - Comités Départementaux et Régionaux du Tourisme - Hébergements - Musées Offices de Tourisme - Producteurs fermiers et artisans - Sites touristiques. Entrée gratuite. Dates et horaires : vendredi 23 février de 14 h à 19 h, samedi 24 et dimanche 25 février de 10 h à 19 h. Contact : 04 77 44 96 01 QUESTION À Olivier Richard, animateur du Pôle de promotion touristique du Roannais. La stratégie de promotion touristique du Roannais pour la période 2007-2010 vient d’être adoptée. Quels sont ses grands axes ? ette stratégie issue d’une concertation avec les professionnels, les collectivités et les institutionnels, fixe quatre objectifs. Premièrement, faire du Roannais une destination reconnue sur les courts séjours. Notre région s’y prête et “C 12 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 pourrait bénéficier plus encore de la tendance de la clientèle à partir moins loin, moins longtemps. L’axe 2 traite de la fidélisation de la clientèle de passage. Le premier acte de la fidélisation, c’est la qualité de la destination touristique. Dans ce domaine, beaucoup a été fait par les professionnels à travers des initiatives comme Escapades en Roannais, ou la démarche “ Roannais Tout Sourire” proposée par la CCI. Ces actions en commun seront renforcées sur la période 2007-2010. La fidélisation passe aussi par un développement de l’offre touristique et des campagnes de promotion utilisant les outils Internet comme le e-mailing. Ce dernier point constitue d’ailleurs le troisième axe de notre stratégie. Internet est devenu le media phare du tourisme, tant pour accroître la connaissance de la destination, que pour la commercialiser. Notre site leroannais.com existe depuis 1997 et a déjà vécu plusieurs versions. Il doit aujourd’hui faire l’objet d’investissements renforcés pour l’adapter aux nouveaux enjeux. Le site devrait ainsi comprendre de nouvelles entrées thématiques, des traductions, et une base de données des professionnels adhérents aux offices de tourisme. Enfin, le quatrième axe consistera à développer un marketing adapté à chaque clientèle, avec définition d’une offre sur mesure. Ce plan d’actions global reçoit un financement de la Région à hauteur de 35%, soit environ 42 000 euros par an grâce au Contrat de Pays. Rappelons que le Pôle est financé par les collectivités locales, la Région, le Département et la CCI. ACTUALITÉS Une dynamique pour le commerce rural Avec le projet Loire Multiservices, le Conseil Général souhaite soutenir le développement des commerces en milieu rural et aider à leur pérennisation. Une initiative qui intègre en Roannais une démarche “Qualité Loire Multiservices”, mise en place par la CCI. H enri Nigay, conseiller général de la Loire, est catégorique : la sauvegarde des commerces en milieu rural représente un enjeu fort de développement durable. Un enjeu économique d’abord, parce que le village qui perd son dernier bar, commerce, restaurant, perd souvent sa seule activité. Un enjeu environnemental, ensuite, parce que les habitants sont contraints de prendre leur véhicule pour effectuer leurs achats de première nécessité. Un enjeu social enfin, parce que la fermeture de ces lieux de convivialité signifie souvent la mort du village, et le départ des habitants dépendants comme les personnes âgées. “J’ai été très frappé par le nombre de Maires préoccupés par le devenir de leur commerce. À l’occasion de la révision des aides du Conseil général au commerce et à l’artisanat rural, j’ai donc souhaité que l’on fédère plusieurs aides de façon à être plus efficace dans la pérennisation de ces établissements”. À travers le projet Loire Multiservices, c’est en fait une politique très globale qui a été définie. Le premier volet consiste à aider les établissements à proposer une offre la plus large possible afin de renforcer leur attractivité. Le deuxième, porte sur la création d’un Sylvette Greffe fait partie des dix commerçants engagés en Roannais. réseau départemental des multiservices situés dans les communes de moins de 2000 habitants, animé par le Conseil Général avec les Chambres consulaires, afin d’offrir un lieu d’échange d’expériences. Troisième volet : la possibilité, pour ces établissements, d’engager une démarche qualité s’accompagnant d’une labellisation des commerces les plus en pointe afin de mieux les faire connaître. Le quatrième volet prévoit des aides financières substantielles tant à l’investissement.qu’à la constitution du premier stock ou l’achat d’un véhicule de tournée. Dans le Roannais, un premier groupe “Qualité Loire Multiservices” a été mis en place par la CCI au profit de dix commerçants(1). La méthode employée - la qualité managériale comprend des entretiens individualisés chez les commerçants, associés à des réunions de groupes permettant les échanges entre professionnels, et des conseils d’experts susceptibles d’offrir des solutions d’amélioration. Sylvette Greffe, gérante d’un multiservices à Saint-Alban-les-Eaux, fait partie de ce premier groupe. “Il y a bien sûr des améliorations à apporter dont j’étais déjà consciente. Mais la visite du client mystère et une réunion de travail avec un architecte ont permis de souligner des points auxquels je serai très attentive à l’avenir, comme l’importance de l’éclairage, de la signalisation, de la présentation des produits”. Sylvette Greffe tiendra compte de ces enseignements lorsqu’elle s’installera au printemps dans un nouveau local qui lui permettra de doubler son espace de vente. Philippe Grenet et Lionel Hubert gèrent quant à eux un bar-restaurant à Saint-Hilaire-sousCharlieu. Ils ont particulièrement apprécié la création d’un réseau des multiservices. “C’est faux de dire que l’on perd du temps en réunion, on en gagne en apprenant ce qui a été fait ailleurs. Et puis, nous pourrions prendre l’initiative commune de constituer une centrale d’achat pour travailler avec des producteurs locaux. En milieu rural, terminent-ils, ce n’est pas en laissant les multiservices se débrouiller seuls que l’on avance. On progresse mieux ensemble”. (1) Les commerces du Roannais impliqués : Les “Vival” de Lentigny, Saint-André-d’Apchon, Pouilly-les-Nonains, Vougy - Les “Proxi” de Neulise et Belmont-de-la-Loire - Les épiceries de Violay et Saint-Alban-les-Eaux - Les restaurants “Aux comptoirs du lavoir” et “Le Cracovie” de Saint-Hilaire-sous-Charlieu et Mars. TAXE D’APPRENTISSAGE www.roanne.cci.fr (rubrique : Entreprise, Formalités-Déclarations) Avec la CCI du Roannais, la déclaration de la taxe d’apprentissage c’est un jeu d’enfant ! La Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais* aide les entreprises à calculer leur taxe, à établir et à envoyer leurs documents libératoires à la recette des impôts en toute simplicité et sécurité. Un numéro : 04 77 44 54 72 CCI du Roannais - Service taxe d’apprentissage 4, rue Marengo - 42334 ROANNE CEDEX (*) Par délégation de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 13 Photo J. Mondière La RN7, ancienne grande liaison entre Paris et le Sud de la France, a fait les frais des coupes budgétaires de l’État. Elle doit aujourd’hui sortir de l’impasse. DOSSIER RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 L'axe routier RN7-RN82 ne veut plus d’un avenir en pointillés. Désormais regroupés au sein d’un seul et unique comité de coordination, les élus économiques et politiques de la Loire, de l'Allier et de la Nièvre, exigent de l’État qu’il tienne ses engagements et réalise à 2X2 voies l’ensemble des 243 kilomètres reliant Cosne-sur-Loire et l’A77 au Nord, à Balbigny et l’A89 au Sud. Pour cela, ils ont engagé une vaste campagne de pétitions(1). (1) Pétition à télécharger sur www.rn7a4voies.com ou imprimé disponible à la CCI du Roannais. 14 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 Q u’on se le dise, “l’Union sacrée” est proclamée. Et résolument déterminée ! Depuis le 12 mai dernier, la mobilisation des associations de défense et de promotion de l’itinéraire routier RN7-RN82 a pris un tournant décisif. En se regroupant en un seul comité de coordination, tous les défenseurs de cet axe, aujourd’hui délaissé et meurtri, ont lancé un message d’unité à leur principal interlocuteur : l’État. Plus question pour eux d’agir en ordre dispersé, de négocier, presque au comptegouttes, quelques kilomètres de bitume ici ou là. “Nous avons fait une force de ce qui a été notre faiblesse pendant des années, indique Martine Carillon-Couvreur, députée de la Nièvre et présidente de l’association pour la mise à 2x2 voies de la RN7 au Sud de Nevers. Auparavant, la mobilisation était éclatée sur trois départements. Il y avait trois batailles, donc trois bonnes raisons pour l’État de botter ce dossier en touche. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule bataille que nous voulons gagner au plus vite et totalement. Nous serons solidaires sur le moindre des 243 kilomètres qui séparent Cosne-sur-Loire et Balbigny”. “Une alliance objective” dont se réjouit Yves Nicolin, députémaire de Roanne : “C’est la pre- RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 DOSSIER mière fois que tous les partenaires économiques et politiques, y compris des élus politiquement opposés, parlent d’une seule et même voix. Je suis très sensible à l’action des consulaires qui s’investissent sans compter pour cette cause commune”. 45 000 entreprises pénalisées cence “d’une route qui n’a pas eu de chance”, estime-t-il. “Il suffit de prendre une carte entre les mains pour tout comprendre. La RN7 passe à la marge de trois régions administratives, et non des moindres, pour lesquelles elle ne constitue pas un axe stratégique. Rhône-Alpes a misé sur le développement de la vallée du Rhône, la Bourgogne a privilégié l’A6, et l’Auvergne a conforté sa liaison avec Paris via l’A71. De fait, elles ont négligé la RN7”. Cette “intelligence collective” entre les forces vives des départements de la Loire, de l’Allier et de la Nièvre, s’est traduite, dès le début de l’automne, par la publication d’un “livre bleu”. Ce document très détaillé d’une De la Route Bleue cinquantaine de pages synthétise à l’itinéraire bis de façon remarquable les L’ancienne grande liaison entre enjeux de l’indispensable mise Paris et le Sud de la France, à 2x2 voies : “Un travail de titan “Grand Chemin du royaume de a été accompli par les élus poli- France” pendant cinq siècles, tiques, les élus économiques, et puis “Route Bleue” des grandes l’ensemble de leurs collabora- migrations estivales chantées teurs, pour donner naissance à par Trénet, est passée “de l’atun argumentaire de grande qua- tractivité à la marginalisation”, lité aux données incontournables comme le souligne le livre bleu. sur le plan économique, démo- De façon terriblement pragmagraphique, humain... Nous tique, l’État en a fait un très utiavons désormais un bon dossier le “itinéraire-bis”, toujours prêt entre les mains”, s’enthousiasme à absorber les reflux des Jean-Bernard Devernois, qui, réseaux autoroutiers (A6 et A7 dès son arrivée à la présidence notamment) et surtout une circulation poids lourds de la CCI du Roannais, a fait de cet “En finir avec en augmentation constante. aménagement routier vingt ans Elle a ensuite fait les une priorité. “Mon prédécesseur, Lucien d’atermoie- frais de coupes budgéments” taires de la part de Deveaux, a mouillé la l’État, lequel, à pluchemise pour faire avancer le dossier de l’A89 sieurs reprises, n’a pas tenu ses avec le succès que l’on sait. engagements. En 1979, alors Aujourd’hui, nous allons mettre que les autoroutes avaient déjà toutes nos forces dans la bataille marqué leur territoire, le schéma pour cet axe. J’ai appelé de mes directeur routier national faisait vœux la création de ce comité encore de la RN7 une GLAT de coordination unitaire. C’était (Grande liaison d’aménagement un préalable à toute action sus- du territoire). En 1989, l’État, ceptible de réussir. Ce ne sera conscient des difficultés de cirpas facile, mais nous ne lâche- culation et de la dangerosité de l’itinéraire, mettait en place un rons rien”. L’association qu’il préside, “La PSA (programme spécifique N7 à 4 voies... vite !”, a réussi à d’accélération) destiné à améfédérer les élus économiques nager, en huit ans, la majeure des trois départements limitro- partie du tracé en 2x2 voies. En phes : dix chambres consulaires 1995, il promulguait même un en font désormais partie. Elles arrêté - reconduit en 2000 - perreprésentent pas moins de mettant d’assurer la maîtrise 45 000 entreprises, pénalisées, foncière pour une mise à 2x2 au quotidien, par la déliques- voies de l’ensemble du tracé. “L’État est conscient de l’importance de cet axe. Il l’a dit et écrit à plusieurs reprises. Le problème c’est qu’il ne tient pas ses promesses, reprend JeanBernard Devernois. Il faut maintenant qu’une volonté politique émerge pour que l’on en finisse avec vingt ans d’atermoiements”. “Les travaux avancent trop lentement et de façon trop morcelée, poursuit Bernard Jayol, porte-parole du comité de coordination NièvreAllier-Loire et animateur, au côté d’Yves Collanges, maire de Saint-Pierre-Laval, de l’association “Sécurité RN7RN82”. Nous souhaitons que l’État constate que ce qu’il fait actuellement ne fonctionne pas et qu’il en finisse avec un mode d’intervention qui consiste à réaliser quelques contournements isolés ou quelques kilomètres de voies rapides qui débouchent dangereusement sur des portions d’un autre temps. Il faut qu’il cesse de faire du fractionné”. Une absence de vision d’ensemble sur l’itinéraire Passer du “fractionné” à la course de fond, “du coup d’accélérateur inopérant” au rythme régulier... Car 17 ans après la mise en place du PSA, on est bien loin du compte. En 1989, 120 kilomètres de travaux avaient été programmés par l’État. Seuls 60 ont été réalisés, et 33 n’ont même pas été commencés. À ce jour 83 kilomètres ne sont ni programmés, ni financés. “Rien n’a été anticipé Une attractivité à retrouver D epuis 1990, les bassins économiques situés le long de l’axe RN7-RN82, ont perdu, imperturbablement, 2400 emplois par an, soit, au total, plus de 36 000 ! L’inadaptation de cet axe aux exigences de transports modernes a rendu les échanges économiques particulièrement difficiles. De nombreuses PME, déjà confrontées à la dure loi de la mondialisation et de la compétition sur les prix, ont été définitivement distancées sur leur propre terrain en étant dans l’incapacité de tirer profit d’arguments de proximité, de réactivité, de qualité de service... Les stratégies de “hub” et les délais sans cesse raccourcis ont donné une importance capitale à la qualité des infrastructures : “Nos clients nous mandatent pour rechercher des territoires sur lesquels ils seront susceptibles de s’installer. Et tous réclament des infrastructures roulantes, sans feux rouges, sans stops, sans priorités à droite”, indique Claude Cadot, directeur du développement industriel du groupe Eiffage construction Centre-Est. Difficile dans les conditions actuelles de circulation sur la RN7 et la RN82 de renouveler un tissu économique en pleine mutation par l’arrivée de nouvelles entreprises créatrices d’emploi. “Cet axe est très pénalisant au strict point de vue économique, c’est une évidence, abonde Jean-Bernard Devernois, président de la CCI du Roannais. Il l’est aussi en terme d’image. Un investisseur qui emprunte la RN7 pour venir visiter un bâtiment ou une entreprise à reprendre a un a priori négatif avant même de poser pied à terre”. Les activités liées au tourisme sont également en première ligne : “La qualité du trajet fait partie intégrante de la satisfaction du client. Elle influe sur une nouvelle visite et sur le bouche à oreille”, indique Arnaud Benett, pdg du parc d’attraction et animalier du Pal (400 000 visiteurs par an). La mise à 2x2 voies de l’axe RN7-RN82 apparaît donc vitale pour les territoires traversés, d’autant que les projections de l’INSEE, si les choses restent en l’état, ne sont guère optimistes. Elles laissent apparaître, entre 2013 et 2026, un transfert de PIB (produit intérieur brut) de l’ordre de 18 milliards d’euros des trois départements concernés vers d’autres territoires, une perte de fiscalité de 2 milliards d’euros pour les collectivités territoriales et, par voie de conséquence, un ralentissement significatif des projets de développement locaux. À cela s’ajoutent une perte de 48 000 actifs et une perte de pouvoir d’achat de 5,8 milliards d’euros en direction du commerce local. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 15 DOSSIER RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 sur cet itinéraire, enchaîne Martine Carillon-Couvreur. Il n’y a pas eu de vision d’ensemble. Au fil des années, on a même régressé en réalisant des sections à 2x1 voie qu’il faudra reprendre un jour ou l’autre (le contournement de SaintGermain-Lespinasse en fait par- tie, NDLR). On a atteint des limites inacceptables”. Sur le plan de la sécurité, le morcellement des travaux s’est même avéré contre-productif. “Mais comment peut-on imaginer sécuriser un itinéraire lorsque chaque nouvelle portion de quelques kilomètres débouche sur une série de tronçons sans cohérence, interroge le président de la CCI du Roannais. La RN7 actuelle, c’est un changement de vitesse tous les 600 mètres ! Arriver à Roanne sans avoir dérogé au code de la route représente un effort physique et mental insoupçonné. Et le Démographie : inverser la courbe P Carte extraite du “livre bleu” réalisé par l’association “La N7 à 4 voies... vite !” 16 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 lus de 65 000 habitants perdus en 30 ans ! L’évolution démographique globale des trois départements (Loire, Allier, Nièvre) que traverse l’axe RN7-RN82 est éloquente. Les aires urbaines directement ou indirectement irriguées par cet axe (Moulins, Montluçon, Roanne), ont toutes perdu des habitants. Cette chute de population a eu des conséquences très négatives sur le maintien des services publics en milieu rural (fermetures de classes et d’écoles, de bureaux de poste...). “Les territoires traversés s’anémient car l’état de leurs infrastructures ne leur permet plus d’affronter la concurrence exercée par d’autres territoires mieux lotis”, indique le libre bleu RN7-RN82. Cette saignée démographique touche prioritairement les actifs (25-45 ans), ce qui aggrave le vieillissement des populations et confine le taux de natalité de certains bassins de vie en dessous de la moyenne nationale. La concomitance entre le développement d’infrastructures routières et l’évolution démographique d’un bassin de vie est bien réelle : une récente analyse de l’INSEE RhôneAlpes sur “les équipements routiers et la localisation des populations” fait apparaître que les communes bénéficiant de la mise en place d’une liaison avec un axe à circulation rapide, enregistrent, à court ou moyen terme, une augmentation mécanique de leur solde migratoire. Le déclin démographique des territoires traversés par l’axe RN7-RN82 n’est donc pas inéluctable. Le temps presse cependant. Si les travaux se poursuivent au rythme moyen constaté depuis 1989, la mise à 2x2 voies totale de l’itinéraire ne sera pas achevée avant 2026. conducteur qui s’est aventuré sur cette route, avec toute sa famille à bord, jure qu’on ne l’y reprendra plus. Notre région a beau être magnifique, nos tables accueillantes, nos chambres d’hôtes ravissantes, rien n’y fera. Les mauvaises expériences sont plus tenaces que les bonnes. En terme d’image de notre Roannais où il se fait tant de belles choses, la RN7 actuelle est une catastrophe. Il faut avoir le courage de le dire. Nous sommes en face d’un triple désastre : un désastre humain, avec plus de 200 morts en dix ans et autant d’ici 20 ans si rien n’est fait, un désastre économique, marqué par une attractivité en chute libre, et un désastre environnemental, avec des communes rurales complètement défigurées par le passage d’un axe de circulation inadapté”. Le trafic poids lourds engendre des nuisances sonores insupportables, notamment dans les traversées de villages. Les façades noircies, les habitations laissées à l’abandon et les commerces en berne se comptent par dizaines. Sur certaines portions, on constate un flux de 16 000 véhicules par jour, dont 30% de poids lourds. “Le taux moyen de poids lourds sur la RN7 est davantage comparable au trafic moyen constaté sur autoroute (19,4%) que celui constaté sur les routes nationales (12%)”, analyse froidement le livre bleu. Un montant de travaux compris entre 780 et 860 millions d’euros “Notre ambition est de renouer le dialogue avec l’État et de lui demander, en toute cordialité, de mettre en phase ses discours et ses actes”, poursuit JeanBernard Devernois qui, en concertation avec ses partenaires, a fixé un objectif de mise à deux fois deux voies pour 2013. “Ce n’est pas une date choisie au hasard. La liaison rapide entre Cosne-sur-Loire et Balbigny doit être concomitante avec l’achèvement de l’A89, RN7-RN82 à 2x2 voies : objectif 2013 DOSSIER “C’est effectivement un atout non négligeable, même si l’État devrait inscrire la dépense dans son budget et, par conséquent, s’engager sur plusieurs dizaines d’années, ce qu’il n’aime pas faire. Mais, en l’état actuel des choses, c’est assurément dans cette direction qu’il faut aller”, indique Yves Nicolin. Le recours à une procédure PPP serait donc de nature à sortir l’itinéraire RN7-RN82 de l’impasse. “Au final, cela coûtera certes un peu plus cher à l’État, mais celui-ci y trouvera aussi des compensations financières, embraye JeanBernard Devernois. Si les travaux se poursuivent au rythme actuel de 40 millions d’euros injectés chaque année, il faudra attendre 2026 pour obtenir une voie rapide et sécurisée. L’INSEE estime la perte d’actifs à 48 000 personnes entre 2013 et 2026. Cela veut dire des pertes d’emplois et des défaillances d’entreprises qui auront évidemment un coût important. La multiplication des accidents représente, à elle seule, un coût estimatif pour la collectivité de l’ordre de 220 millions d’euros sur ces treize années supplémentaires. Nous sommes persuadés que l’État saura faire les bonnes additions”. Une période propice Le comité de coordination, qui a présenté son “livre bleu” à l’Assemblée nationale avant de le remettre au Premier Ministre et aux ministres concernés, demande la nomination, dans les plus brefs délais, d’un Préfet coordonnateur : “Nous agissons désormais d’une seule voix. Nous demandons à l’État d’en faire autant, indique Philippe Treyve, vice-président de la CCI de Moulins-Vichy, en charge de l’aménagement du territoire. Politiquement, la période est également propice. Nous comptons bien profiter de la double campagne présidentielle et législative pour obtenir des Photo J. Mondière prévue pour 2012. Nous obtiendrons alors un aménagement du territoire cohérent entre l’A77 au Nord, et l’A89, au Sud. L’État a besoin de cette épine dorsale car l’A6 est saturée. Même les sociétés d’autoroutes sont impatientes car cette liaison redonnerait de l’oxygène à certaines parties de leur réseau tout en réorganisant les flux de circulation. ASF, par exemple, sait très bien qu’une RN7-RN82 à 2x2 voies doperait la circulation sur l’A89. De ce côté-là, il n’y a pas d’obstacle, pas plus qu’il n’en existe sur le plan foncier, puisque l’ensemble des terrains est acheté”. L’obstacle majeur, comme souvent en pareil cas, réside davantage du côté des finances publiques. Le montant des travaux restant à réaliser se situe dans une fourchette comprise entre 780 et 860 millions d’euros. Près d’un tiers de cette dépense devrait être pris en charge par l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transports de France). Celle-ci a pour mission de concourir, dans le respect des objectifs de développement durable et selon les orientations du gouvernement, au financement de projets de transport d’intérêt national ou international. Elle a notamment contribué au financement du viaduc de Millau. “On nous a dit, à plusieurs reprises, qu’après le viaduc de Millau, ce serait notre tour”, indiquent les membres du comité de coordination. Millau étant achevé, nous sommes donc les mieux placés”. La deuxième partie du financement pourrait faire l’objet d’un PPP (Partenariat Public Privé). Comme son nom l’indique, ce type de procédure permet à l’État de s’appuyer sur un partenaire privé qui met la main à la poche et trouve une rémunération sur plusieurs dizaines d’années. Inconvénient de la formule : comme pour tout crédit, l’addition a tendance à prendre de l’embonpoint. Avantage : l’État n’avance pas d’argent. Sécurité : des vies à sauver A u fil des 243 kilomètres séparant Cosne-sur-Loire au Nord, et Balbigny, au Sud, les mannequins noirs au cœur brisé défilent dramatiquement. Depuis 1995, 206 personnes ont trouvé la mort sur l’axe RN7-RN82, 471 ont été gravement blessées et portent toujours les séquelles de l’accident dont elles ont été les victimes, 1251 ont été blessées plus légèrement. Sur certaines portions, cette liaison est tout simplement la plus accidentogène de France : alors que l’indice de gravité des accidents est de 11,2 pour l’ensemble du réseau français à 2x1 voies, celui constaté sur plusieurs dizaines de kilomètres de l’axe RN7-RN82 est supérieur à 30. Plus de 1200 accidents sont survenus en dix ans. Le passage à 2x2 voies permettrait de réduire de façon considérable le nombre et la gravité des accidents. Un phénomène déjà constaté dans la Nièvre : l’inauguration de la portion à 2x2 voies entre Cosne-sur-Loire et Nevers a été à l’origine d’une baisse significative du nombre d’accidents. Dans ce département, entre 2000 et 2004, 17 des 21 personnes tuées l’ont été sur des sections non aménagées. L’accélération du programme de mise à 2x2 voies sur l’ensemble du réseau permettrait de sauver des dizaines de vies. “Entre une mise en service en 2013, ce que nous espérons, et une mise en service en 2026, date envisagée si les travaux n’avancent pas plus vite, il y a une différence humaine énorme, explique Antoine Francioso, trésorier de l’association “La N7 à 4 voies... vite !”. Cette différence c’est tout simplement 800 accidents de moins et 130 vies sauvées. L’État, qui fait beaucoup de choses en matière de sécurité routière, notamment sur le plan répressif, ne peut faire l’impasse sur ce dossier”. engagements fermes de la part des candidats”. Une première réponse pourrait effectivement être apportée dès le premier trimestre 2007. “Si la mise à 2x2 voies de la RN7-RN82 dans son ensemble figure dans le programme national de développement et de modernisation d’itinéraire (PDMI), nous aurons gagné”, affirment les élus. “Et si ce n’est pas le cas, nous changerons de ton. Nous sommes des gens légalistes et bien élevés. Nous considérons l’État comme un partenaire, pas comme un adversaire”. En attendant la mobilisation continue : chaque semaine, les réunions publiques d’information des habitants font le plein et le cap des 80 000 pétitions signées vient d’être dépassé... Dossier réalisé par Frédéric Thomasson. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 17 Concessions automobiles, distributeurs, carrosseries Carrosserie MIGNARD Distributeur ZI - 43, bd Charles de Gaulle - 42120 LE COTEAU Tél. 04 77 23 74 14 - Fax 04 77 23 74 19 24 rue Rabelais 42300 ROANNE - 04 77 71 31 67 LOIRE REMORQUAGES Dépannage 24H/24 - 7J/7 - 04 77 71 61 45 LAGOUTTE S.A.S. DISTRIBUTEUR AGRÉÉ CITROËN 212, av. de la Libération LE COTEAU 04 77 68 93 28 SAS LAFAY 31 bd, Charles de Gaulle 42120 LE COTEAU - 04 77 44 47 00 Venez découvrir la nouvelle VA-T-ELLE SAUVER LA VIE DE QUELQU’UN SANS QU’IL LE SACHE ? Peugeot 2007 NOUVELLE VOLVO S80. VOUS AIMEZ ANTICIPER. ELLE AUSSI. C’EST EN PRENANT LA ROUTE AVEC LA NOUVELLE VOLVO S80 QUE VOUS ALLEZ DÉCOUVRIR LES POSSIBILITÉS INFINIES QUI S’OUVRENT À VOUS. LA TECHNOLOGIE PROACTIVE DONT ELLE BÉNÉFICIE LUI CONFÈRE UN POUVOIR D’ANTICIPATION PERMETTANT DE PROGRESSER EN TOUTE SÉCURITÉ. LA CAMÉRA ANTI-ANGLE MORT (BLIS), LE RADAR ANTI-COLLISION, L’ASSISTANT DE FREINAGE D’URGENCE ET LA CLEF INTELLIGENTE SONT AUTANT D’OPTIONS QUI VONT VOUS FAIRE AIMER LA ROUTE ET SES IMPRÉVUS. RETROUVEZ-LA SUR VOLVOCARS.FR Concessionnaire PEUGEOT ROANNE - RIORGES - 04 77 44 88 00 Nouveau PEUGEOT RAPIDE : entretien sans RDV VOLVO - GARAGE GOBELET 54, avenue Gambetta - 42300 ROANNE - 04 77 72 30 22 Formulaire d’abonnement Roanne Éco Pour recevoir VOTRE magazine à VOTRE Nom, Abonnez-vous ! Nom Prénom Adresse C.P. Ville désire s’abonner pour une durée d’un an. Soit 4 numéros, 10 euros. Ci-joint règlement à l’ordre de CCI du Roannais, 4, rue Marengo, 42334 ROANNE Cedex Tél. 04 77 44 54 64 - Fax 04 77 72 17 17 - E-mail : [email protected] 18 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 HAUT DE GAMME Les fourneaux retrouvent la flamme Installé au cœur du village de Balbigny, Alain Boisserenc, “l’Antiquaire du Fourneau”, redonne une âme à une fabrication qui a marqué l'histoire ligérienne. U n bon brocanteur est un historien qui s’ignore. Alain Boisserenc, diplômé de l’École nationale des Métiers d’Art, pipe à la bouche et catalogue 1906 de la “Manu” à la main, remonte le cours de l’histoire des fameux fourneaux stéphanois. “Ils ont été conçus par des dizaines de petits artisans, installés entre Rive-de-Gier et Le Puy, pour permettre l’exploitation du charbon de Saint-Etienne qui montait très haut en température et ne convenait pas aux fourneaux traditionnels de l’époque”. Les Pierre Louser, Jean Robert, Fourneyron, exploitent le filon. Dans les années 30, on retrouve des fourneaux stéphanois tout au long des lignes de chemin de fer acheminant le précieux combustible. “Ils ont eu l’idée de remplacer la fonte, qui cassait sous l’effet de la forte chaleur, par de la tôle, qui se déformait mais résistait. Et même si elle cédait, elle était réparable indéfiniment”. Cette belle résistance aux épreuves du temps a permis aux fourneaux stéphanois de retrouver la flamme, à la fin des années 70, lorsque notre brocanteur en a retrouvé un exemplaire dans une ferme de la région. “Je ne l’ai pas vu en tant que fourneau, mais en tant qu’objet de décoration. Je l’ai remis en état et je l’ai présenté à une brocante dans la vallée du Rhône. On l’a vendu en dix minutes. Il est resté exposé toute la journée et on a eu un nombre incroyable de demandes”. L’Antiquaire aux fourneaux était né. Depuis, Alain Boisserenc a redonné une âme à des dizaines de pièces et en propose encore près de 250 à la vente. “Nous avons une clientèle nationale, explique son épouse Irène, qui travaille à ses côtés. Nous avons eu des articles dans des journaux de décoration. Notre site Internet (www.boisserenc.com) est également très visité”. Une fois requinqués, les fourneaux de l’antiquaire de Balbigny, récupérés dans la région stéphanoise “avant qu’ils ne passent à la ferraille”, sont en parfait état de marche. “Très rapidement, nos clients ne se sont pas contentés du formidable esthétisme de ces pièces, reprend l’homme à la pipe. Ils ont voulu les utiliser pour retrouver les sensations de leur enfance et les saveurs particulières qu’offre ce type de cuisinière”. Assisté d’un métallier hautement qualifié, et doté d’un matériel adapté (massicots, plieuses...), il a redonné leur raison d’être à ces beaux fourneaux. Ils fonctionnent au charbon et surtout au bois, avec des adaptations gaz et électricité, “et en toute sécurité, précise Alain Boisserenc. Dans certains cas, nous refaisons pratiquement l’ensemble. On s’est aperçu que la tôle des exemplaires fabriqués pendant la guerre était, le plus souvent, découpée dans des boîtes de conserve”. La pénurie de métaux de 1940 à 1948 signifiera d’ailleurs l’arrêt de fabrication du fourneau stéphanois. Foyers en briques réfractaires, garnitures en laiton, pieds et armatures en fonte massive, les fourneaux d’Alain Boisserenc sont fournis avec la fameuse bouilloire. Certains disposent de poignées en porcelaine et de décors émaillés somptueux. D’autres arborent les céramiques Minton, du nom de cet ingénieur britannique, qui, en 1894, mit au point la céramique polychrome en deux cuissons seulement. “Auparavant, on cuisait par couleur et par émaux. Cela revenait très cher. L’invention de Minton a été une révolution”. Et pendant que l’historien décrypte les secrets de fabrication, le brocanteur s’adapte aux goûts du jour et fait du sur-mesure. “Pendant 20 ans, nos clients recherchaient des pièces plutôt colorées. Depuis cinq ans, ils ne veulent plus que du noir et le laiton”. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 19 FORMATION Des solutions sur un PLATO Agora-Tec et Cor Caroli, deux sociétés de Belmontde-la-Loire spécialisées dans le négoce de produits de coutellerie et d’armes de chasse, ont rompu, grâce à PLATO, un double isolement managérial et géographique. L orsqu’il a appris l’existence de PLATO, Philippe Fonteret, pdg des sociétés Agora-Tec et Cor Caroli, “a fait des bonds de cabri”. Il a immédiatement vu dans ce dispositif une réponse possible à ses interrogations de chef d’entreprise. “Quand j’ai su que des dirigeants se rencontraient régulièrement pour rompre leur isolement et pour trouver des solutions à leurs problèmes en utilisant le vécu et les compétences des uns et des autres, j’ai effectivement été séduit”. Un an de participation assidue aux réunions a conforté ses espoirs. A tel point que son épouse, directrice générale des deux sociétés, vient d’intégrer l’un des deux nouveaux groupes(1) qui portent désormais à sept le nombre d’équipes PLATO en Roannais. “Il n’y a pas d’école pour devenir chef d’entreprise, indique Gisèle Fonteret. On peut connaître à la perfection son métier et éprouver des difficultés dans tel ou tel domaine. Etre chef d’entreprise, c’est pratiquer dix métiers différents à la fois. Pour nous, rompre l’isolement était une nécessité à double titre, car au-delà de l’isolement du décideur, nous sommes confrontés à un véritable isolement géographique”. Installées à Belmont-de-la-Loire, aux confins de la Loire, du Rhône et de la Saône-et-Loire, Agora-Tec et Cor Caroli avaient besoin de renforcer leur appartenance au bassin d’emploi roannais. PLATO, développé localement par la CCI, leur a tendu les bras. Né en 1998, dans la province du Turnhout, en Belgique flamande, PLATO (Petershap Leerplan Arrondissement de Turnhout Ondernemingen) est parti du constat que de nombreuses PME rencontrent le même type de difficultés notamment lors de leur processus de croissance. Le principe a été introduit en France et développé par Gaz de France. Lors de chaque réunion, un animateur, le plus souvent 20 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 un cadre issu d’un grand groupe industriel ou un expert régional spécialiste du thème abordé, est chargé de construire la séance et de répondre aux questions techniques. “PLATO c’est une forme concrète et efficace de formation en réseau et de partage de connaissances”, estime Eric Pommier, directeur de Potain Charlieu et président du comité de pilotage de PLATO en Roannais. L’expérience d’experts “Le principe de PLATO est de permettre à des responsables de PME comme nous de bénéficier de l’expérience d’experts, de cadres ou de dirigeants de grandes entreprises. Ces gens-là ont un vécu, ils savent de quoi ils parlent. Dans un groupe PLATO, on ne se raconte pas d’histoires, on avance”, reprend Philippe Fonteret. De retour dans son entreprise, il a mis à profit de nouvelles connaissances en matière financière (relations avec son banquier), sociale (relations avec les salariés), environnementale, administrative, fiscale... Il a notamment modifié le statut juridique de ses deux structures pour plus de pertinence. Grossiste en coutellerie, Agora-Tec importe en France des pièces américaines, espagnoles, italiennes et scandinaves et distribue également la marque française Opinel. Elle vend ses produits à des coutelleries, des grossistes spécialisés dans l’e-commerce et à des armuriers. Un point commun avec Cor Caroli, spécialisée dans l’importation d’armes de chasse, notamment de la célèbre marque italienne Bettinsoli. Cor Caroli vend également des accessoires d’optique et de visée. Les deux entités emploient quinze personnes et réalisent 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. (1) Les sociétés des deux nouveaux groupes PLATO : Groupe 6 : Fruiteleg, Les Brasseurs du Sornin, Laboratoire Bouvier-Hache-Vock, Oz Media, Hôtel Ibis, Adecco, AFC, Agora-Tec, Miss Cerise, Yanigav. Groupe 7 : Descours et Cabaud, Samro BRST, DPHI, Soufferant Viandes, Blanc SA et Associés, Le Petit Stand, Ferme Collet, Patay SA, In Virtuel, BGL Diffusion. INTERNATIONAL Une nouvelle boîte à outils pour Flex-Féma Début 2007, la PME de Saint-Romain-la-Motte, spécialisée dans la conception et la fabrication d’outillage électroportatif professionnel, installera son outil industriel dans un nouveau bâtiment de 3000 m2. Avec 15 nouveaux emplois à la clef. L a zone industrielle de SaintRomain-la-Motte, en bordure de RN7, prendra du volume, début 2007. Actuellement installée sur 1500 m2, la société Féma, spécialisée dans la conception et la fabrication d’outillage électroportatif professionnel, va tripler sa surface de production. Un nouveau bâtiment, au design soigné, lui permettra d’accompagner la montée en puissance, en France et en Europe, de sa marque Flex. “Nous allons investir 1,5 million d’euros et créer une quinzaine d’emplois, ce qui portera notre effectif à 50 personnes”, indique Marc Antoine Bottazzi, pdg-fondateur de l’entreprise. Une politique de recherche et d’innovation Féma distribue sa gamme Flex par l’intermédiaire de revendeurs, eux-mêmes au contact des professionnels du bâtiment (carreleurs, plâtriers, ébénistes, maçons...) et des industriels. “Notre cœur de cible, ce sont les artisans de la fabrication de la maison, précise Marc-Antoine Bottazzi. Nos produits ne s’achètent pas, c’est à nous de les vendre. Nous nous appuyons sur quatorze commerciaux exclusifs qui multiplient les démonstrations. Les hommes du bâtiment sont des hommes de contact, de touché. On met le bleu avec eux. L’outil qu’ils choisissent est le prolongement de leur bras et de leur main. Ils l’épousent réellement”. C’est également depuis le terrain que la PME fait germer une politique de recher- Marc-Antoine Bottazzi, pdg fondateur de Flex-Féma (à droite) et Philippe Bayet, directeur commercial, devant le chantier du nouveau bâtiment de l’entreprise. che et d’innovation, véritable moteur de son développement. Chaque année, elle dépose entre 10 et 20 brevets. Certaines machines font l’objet de cinq à sept dépôts différents. “Nous travaillons dans trois directions : l’amélioration de la productivité, l’atténuation de la pénibilité et la sécurité”, explique Philippe Bayet, directeur commercial de la société. Féma a ainsi intégré des systèmes d’aspiration des poussières et des substances indésirables (amiante, plomb) dans chacun de ses produits. Sur son nouveau site, elle concevra des outillages à dépression : “Ce sont des outils à turbine inversée. Il n’y a plus de moteur. On gagne en poids, ce qui signifie moins d’effort pour l’utilisateur et un gain de temps assuré”. Son “concept révolutionnaire” dans le domaine du forage et du perçage, grâce à l’utilisation du diamant, lui a également permis de se démarquer de la concurrence à bas prix. De l’outillage de haute qualité “On peut se flatter d’être dans le haut de gamme, la haute technicité et la haute qualité”, enchaîne Marc-Antoine Bottazzi. Chaque année, Flex conçoit et fabrique 30 000 à 40 000 pièces (meuleuses, polisseuses, rainureuses, visseuses, perceuses, marteaux, foreuses, matériel de mesure laser, harnais, chariots à plafond...), ce qui représente 3,5% du marché français. Elle réalise 20% de son activité à l’export : Italie, Espagne, Grèce, Belgique, Portugal, États-Unis et bien entendu l’Allemagne où elle s’appuie sur une unité de fabrication Flex (Stuttgart). Ses ventes 2006 passeront de 15 à 20 millions d’euros. L’effet bâtiment ? Pas seulement : “Pour les très grands groupes, la bonne santé du secteur du bâtiment est indispensable. Pour nous, cela n’a pas d’incidence décisive. En revanche, nous nous efforçons de résoudre un problème de plus en plus épineux rencontré par nos clients : la pénurie de main d’œuvre. Cette pénurie les oblige à mécaniser davantage les tâches. Et c’est sur ce point précis que nos produits, créés avec eux et pour eux font la différence”. L’innovation, encore et toujours... ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 21 COMMERCE Intersport change de terrain En s’installant dans la galerie marchande de l’hypermarché Carrefour, à Mably, l’enseigne roannaise a doublé sa surface de vente et s’est placée dans les meilleurs conditions pour battre des records. P lus spacieux, plus pratique, plus complet... Cela pourrait être la devise du nouveau magasin Intersport Roanne, installé depuis octobre dernier dans la galerie marchande de l’hypermarché Carrefour. L’enseigne a doublé sa surface de vente (1450 m2) et musclé son jeu dans plusieurs disciplines. “La superficie de notre magasin de centre-ville ne nous permettait plus de nous développer, ni en terme de chiffre d’affaires, ni en terme d’offre. Cela fait six ou sept ans que nous avions cet agrandissement en tête. Les premières semaines d’exploitation nous confortent dans notre décision”, explique Anthony Rolland, 32 ans, à la tête du directoire de la société au côté de son épouse Elisabeth. Le jeune couple incarne la nouvelle génération de l’enseigne développée, dès 1966, par Noël et Nicole Villars, alors aux commandes d’“Intersport-La Hutte”, place de l’Hôtel de ville à Roanne, puis, rue Jean Jaurès. Pour ses 40 ans, Intersport Roanne a fait un bond en avant décisif, dans la foulée de la coopérative nationale (500 magasins) qui compte détenir 15% du marché français à très court terme. Intersport Roanne a développé son terrain de jeu selon une tactique bien établie : “Nous voulons satisfaire notre client quel que soit son niveau ou sa fréquence de pratique, qu’il soit spécialiste ou utilisateur occasionnel”, indique Anthony Rolland. Le magasin est composé de 18 univers différents. Trois disciplines ont été titularisées : un espace cycle qui propose, entre autres, la marque-maison, Nakamura ; un espace musculation-fitness ; et un espace golf, distributeur, entre autres, de la marque Dynatour, développée par Intersport au niveau national. L’offre d’autres rayons (sports collectifs, randonnée, nature, tennis...) a également été renforcée, de même que certains services (cordages de raquettes, locations de skis...). Une troisième caisse a été installée et les équipes de vente jouent désormais les prolongations (9h-20h sauf le dimanche). Cette montée en puissance s’est accompagnée de six créations d’emplois, ce qui porte l’effectif à 18 personnes. Anthony Rolland s’est appuyé sur plusieurs sportifs confirmés comme le Coursiaud Guillaume Canet, ancien champion de France de cyclisme, Sylvain Choletton, sociétaire du Vélo-Club Roannais, ou encore Julien Michel, compétiteur de haut niveau dans la discipline du ski de fond. “Ce sont à la fois des techniciens et des pratiquants. Ils ont également un très bon contact avec les clubs. Vis-à-vis des clubs, notre politique est avant tout de tenir nos engagements et de répondre à leurs besoins au quotidien”. Même si Intersport a fortifié son offre sportswear, avec l’apparition de nouvelles marques, c’est surtout l’offre “matériel” qu’a souhaité dynamiser Anthony Rolland, histoire de marquer davantage encore son territoire. “Nous voulons effectivement que notre magasin soit considéré, avant tout, comme un magasin de sport doté d’un bel espace textile. Et non le contraire”. EN BREF Le Noël des Vitrines de Roanne ne manque pas de saveur Le 9 décembre, le Twirling Club Roannais lancera les festivités en défilant dans les quartiers commerciaux (Clermont, Mulsant, Diderot, St Louis) avant de parcourir le Marché de Noël et le centre-ville. Les 13 et 20 décembre seront consacrés à la sculpture sur glace. Les Sabots Bourbonnais emboîteront le pas, le samedi 16, pour un défilé dans toute la ville, imités par les Fifres Roannais, le 23 décembre. 22 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 À noter également, dimanche 17, la “crèche vivante” sur le parvis de l’Église St-Etienne, la présence de grooms en centre-ville et des séancesphotos avec le Père Noël dans le chalet des Vitrines de Roanne, les 17 et 23 décembre. La Ville de Roanne et les Vitrines renouvelleront le concours de la plus belle vitrine de Noël. Charlieu en fête L’association du marché de Noël de Charlieu organisera son célèbre marché, du 8 au 17 décembre, place des Canuts. La ville allemande de Eningen, jumelée avec Charlieu, sera à l’honneur. Les vitrines seront décorées et le Père Noël sillonnera les rues en calèche. Une partie des 25 chalets seront occupés par de nouveaux exposants à compter du 13 décembre. “Cela permet de proposer deux marchés en un” souligne Roger Nugue, dynamique président de l’association. Tél. 04 77 60 04 53 Fax 04 77 69 02 57 www.dumoulin-traiteur.com TOURISME Le karting indoor s’élance à Villerest Travailler et s’amuser sur un même lieu : c’est ce que proposent Cédric Guillot et Philippe Dumont, à l’origine d’une activité inédite dans le département, le “kart indoor”. Plusieurs entreprises et collectivités ont déjà affolé les chronos... A près le golf, les loisirs nautiques, le tennis et l’équitation, le pôle touristique de Villerest passe la cinquième. Depuis le 11 août dernier, Cédric Guillot et Philippe Dumont, 35 ans tous les deux, ont donné le départ à une nouvelle activité : le karting indoor. Les deux coéquipiers ont racheté une piste de 250 mètres, quatorze “karts” électriques et un impressionnant stock de pneumatiques de sécurité lors d’une vente aux enchères à Grenoble. Ils ont installé leur équipement, sur les bords de Loire, dans un bâtiment de 4300 m2. Les premiers tours de roues ont été à la hauteur des espoirs placés dans cette activité inédite en Roannais et peu développée dans la région, puisque les amateurs de sensations fortes devaient auparavant se déplacer à Clermont-Ferrand ou Yssingeaux (HauteLoire). “Nous avons bien tourné en août, notamment avec une clientèle touristique. Depuis, nous réalisons nos meilleurs chiffres du vendredi au dimanche, avec des pointes à 160 personnes certains samedis”, commente Cédric Guillot, qui a assuré ses arrières en maintenant son activité d’artisan-plombier à Roanne. Son associé, employé d’une entreprise textile de Riorges, en a fait de même. Leur structure est composée d’une responsable commerciale à plein temps, Sonia Mineiro, et, en fin de semaine, d’un portier, d’une serveuse et d’un mécanicien. Le karting indoor de Villerest propose ses installations au grand public mais également aux entreprises et aux collectivités. “Nous venons d’aménager une salle de séminaire de 200 m2 qui permet aux participants de tenir leurs réunions de travail avant de s’amuser”. La CAF de Roanne, une association d’experts-comptables, des professionnels du bâtiment et des centres sociaux ont effectué les premiers tours de roues. Des challenges inter-entreprises, avec essais libres, essais chronométrés et finales, renforcent, selon les formules, l’esprit de compétition ou l’esprit de groupe. Parfois les deux... Les comités d’entreprises ont également été démarchés. La série (8 minutes de course, soit environ 18 tours de piste) coûte 13 euros par personne. Entre trois et cinq “karts” peuvent en découdre dans une même série. Les adeptes du développement durable apprécieront une activité “qui ne fait pas de bruit, ne pollue pas et n’est pas salissante”. La formule de fin de soirée (14 euros la série) fait monter la pression d’un cran : les phares des bolides s’allument, le bâtiment est plongé dans le noir et de la fumée simule un épais brouillard. Il faut alors être un bon pilote pour gagner la ligne d’arrivée en vainqueur. A chaque tour, les concurrents sont renseignés sur leur performance grâce à un système cellulaire. Au terme de la série, un classement s’affiche ainsi que le record du tour de chaque participant. Le record (23"980) est déjà solidement accroché. “Nos karts peuvent monter jusqu’à 50 km/h. Ce ne sont pas des jouets. Nous sommes parfois obligés de faire la police pour calmer ceux qui les confondent avec des autos tamponneuses”. En mars prochain, une formule restauration (grill et pizza) viendra renforcer cette nouvelle animation qui fait le bonheur des familles et des passionnés de vitesse. Le karting indoor de Villerest est ouvert les mardis et jeudis de 17 à 23 h, les mercredis de 15 à 23 h, les vendredis et samedis de 15 h à 1 heure du matin et les dimanches de 15 à 21 h. EN BREF Olivia Reig, présidente d’Escapades en Roannais CARLSON WAGON-LIT TRAVEL 10, rue Alsace Lorraine - 42335 ROANNE Pour la Réussite de vos Vacances Pour la Gestion de vos Voyages d’affaires Service Tourisme Service Entreprises Tél. 04 77 71 38 43 Tél. 04 77 70 70 39 Fax 04 77 70 51 55 [email protected] La gérante de l’Auberge du barrage à Renaison succède à Anik Parenti qui passe la main après une année satisfaisante (+ 33% de chiffre d’affaires). La brochure 2007 regroupe de nouvelles idées de courts séjours et d’escapades d’une journée. Une plaquette destinée aux “individuels” sortira en mars. À noter que la nouvelle version du site (www.escapades-roannais.com) est disponible en anglais. Immense succès des JNPO Avec 60 entreprises et 3700 visiteurs, les JNPO 2006 ont rencontré un immense succès. 90% des chefs d’entreprise souhaitent reconduire leur participation en 2007. Près d’un quart des sociétés ont souhaité modifier leur image auprès du public et 19,6% améliorer leur notoriété. Les Journées Nationales Portes Ouvertes sont organisées en Roannais par la CCI avec le concours de la Banque Populaire du Massif Central et du Grand Roanne. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 23 SERVICES GBP Production, l'organisation par passion En décembre, la société dirigée par Alain Garmier, à Saint-Just-la-Pendue, fait travailler jusqu'à 90 intermittents du spectacle dans toute la France.. I l a décollé, au milieu des années 80, à bord d’une discothèque itinérante au nom prédestiné : Discovery. Chaque samedi, Alain Garmier et ses DJ, se déplaçaient de villages en villages pour faire danser les foules. “On avait vraiment développé un concept original. J’ai fait ça pendant dix ans avant d’avoir envie de créer autre chose”. Alain Garmier a changé de piste mais poursuit sa carrière sur un rythme endiablé à la tête de GBP Production, aujourd’hui installée à Saint-Just-la-Pendue. “Nous sommes une agence de conseil en création d’événement capable de maîtriser toute l’ingénierie de l’organisation”, commente-t-il. GBP est le partenaire tout désigné des entreprises au moment de l’inauguration de nouveaux bâtiments, de la présentation de produits, de l’organisation de réunions clients-fournisseurs, de colloques, de ventes d’usines. Lu, Amora, Danone et de nombreuses entreprises locales font appel à son savoir-faire. “Pour réussir dans cette profession, il ne faut jamais rien laisser au hasard”, indique Alain Garmier, qui s’appuie naturellement sur son expérience en matière de sonorisation, d’éclairage, d’aménagement de structures scéniques, d’installations électriques, de vidéo. “Nous sommes capables d’organiser un événement de A à Z même si, bien entendu, nous sous-traitons certaines fonctions comme la restauration”. Dans bien des cas, événement rime avec spectacle. GBP Production est en mesure de proposer 500 artistes ou troupes différents. “On tourne vraiment avec 50 professionnels, qu’il s’agisse de chanteurs, de magiciens, de musiciens, de mimes, d’automates...”. L’entreprise roannaise est également agréée par le Ministère de la Culture pour veiller sur la carrière d’artistes en herbe. “On découvre de nouveaux talents et on essaie de leur mettre le pied à l’étrier. Avec certains, on essaie même de travailler sur le contenu”. GBP Production, qui affiche une croissance à deux chiffres depuis trois ans (700 000 euros de chiffre d’affaires) a diversifié son offre et modifié sa façon de travailler, notamment en direction des associations de commerçants. “Nos liens sont désormais très étroits : nous gérons leur budget à l’année. Cela comprend l’organisation d’événements promotionnels, mais aussi l’animation globale via, par exemple, la gestion de cartes de fidélité. Nous allons même jusqu’à monter leurs dossiers de subventions”. GBP travaille dans toute la France : Calais, Saint-Chamond, Beaune... Des galeries marchandes (Lyon-Bron, Espace SaintLouis) font partie des références de GBP. Alain Garmier, informaticien de formation, a également développé le logiciel “Cyber K’Do” à destination de la grande distribution. La quarantaine sportive, Alain Garmier ne voit que des avantages à travailler en milieu rural. “Nous avons l’air pur et l’ADSL, cela suffit à notre bonheur”. Au côté de Pascale, son épouse, il gère un planning qui s’emballe en fin d’année. “En décembre, notre structure de trois personnes sollicite 90 intermittents, qu’ils soient artistes ou techniciens”. Certains d’entre eux ont participé l’an dernier à l’installation des marches du Festival de Cannes, puis de la tribune présidentielle du 14 juillet sur les Champs Elysées. QUESTION À Daniel Fréchet, président de la Roannaise de l’Eau Depuis 2005, la “Roannaise de l’Eau” regroupe, sous la même entité, l’exercice des compétences “eau” et “assainissement” sur le territoire de 18 communes roannaises. Qu’est-ce que cela change pour le monde économique ? out d’abord, la Roannaise de l’Eau prouve que le secteur public sait s’adapter pour répondre “T 24 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 aux attentes des usagers que sont nos 19 000 clients, dont de nombreux industriels. En réunissant toutes les compétences ayant trait à l’eau, nos clients trouvent, en un point unique, l’information et les ressources humaines et techniques. L’adhésion de cinq nouvelles collectivités en 2006 et l’arrivée en 2007 de la commune du Coteau nous confortent dans ce choix d’avoir une structure exclusivement dédiée à ces compétences avec une logique industrielle et commerciale dominante : notre chiffre d’affaires finance nos charges dans une totale transparence. Nous apportons également plus d’attention à nos clients, notamment les industriels, par le renforcement du partenariat, par la généralisation du conventionnement sur le traitement des effluents et par une meilleure information en amont de nos décisions. Ainsi, à compter de 2007, les industriels seront informés, avant le 1er janvier, des tarifs pour l’année à venir et non plus à réception de leurs factures, ce qui leur permettra d’anticiper toute évolution. Nos techniciens informent en permanence les industriels sur la qualité de l’eau et les renseignent sur nos capacités de traitement des effluents. La mise en place de notre site Internet d’ici la fin de l’année (www.roannaise-de-leau.fr) complétera utilement ce dispositif. Pour tout renseignement : [email protected]”. CRÉATION-REPRISE Les Voyages Guillermin gagnent la montagne La PME de Saint-Symphoriende-Lay, qui compte désormais 300 salariés, a su anticiper l’essor des activités hivernales en installant, avant tous ses concurrents, un hub en Savoie. Et son récent rachat du lorrain Schon et Brullard lui a permis d’ouvrir ème agence “Ailleurs”. sa 40 on ne le fait pas à l’arrivée de notre client à l’autre bout du monde. On le réalise à son départ en étant capable, grâce à notre parc d’autobus, d’aller le chercher au plus près de chez lui et lui permettre de voyager en toute tranquillité”. L e destin d’une entreprise tient parfois à une décision stratégique, une anticipation qui change le cours des choses. Christian et Yves Guillermin en savent quelque chose : en 1985, ils ont pris le bon tournant, celui qui les a conduits, avant tous leurs concurrents, sur la route des stations alpines. “Nous devions trouver des activités en fort développement car le matériel de tourisme représente des investissements importants, indique Christian Guillermin, qui dirige l’entreprise familiale en binôme avec son frère Yves. Nous avons joué la carte des sports d’hiver en installant un hub à Moutiers”. Chaque année, début décembre, l’entreprise opère sa “transhumance” vers la Savoie. Du vendredi au dimanche, une quarantaine de cars de Guillermin font la navette entre la gare TGV de Moutiers et les stations de la vallée de la Tarantaise (Valmorel, Méribel, Courchevel, Les Menuires, Val Thorens, La Plagne...). “Notre clientèle est étrangère à 95%. Elle arrive à bord de l’Eurostar, via Londres, et de Thalys, en provenance de Bruxelles et d’Amsterdam”. Les principaux tour-opérateurs font confiance au transporteur roannais. “Cinq d’entre eux sont même installés dans nos locaux. Il sont devenus de véritables partenaires”. La qualité de service de l’entreprise roannaise n’a pas laissé de glace les collectivités locales. L’an dernier, la station de Méribel lui a signifié la reconduction pour cinq ans de son service intra-muros. Lors de chaque saison hivernale, dix autocars “Méribus”, fournis par Guillermin, acheminent gratuitement les touristes au pied des remontées mécaniques et leur facilitent les trajets au sein du village. Guillermin a développé la même stratégie de proximité en direction des touristes fraîchement débarqués à Saint-Exupéry, Chambéry et Grenoble. Son agence de Chimilin (Isère) est située à l’épicentre des trois aéroports. “Rétrospectivement, on peut effectivement dire que ces choix géographiques étaient les bons. D’autant que nous avons eu la chance de participer aux JO d’Albertville. Cela a boosté l’entreprise pendant au moins dix ans”, analyse l’aîné des Guillermin. Son frère, Yves, a entamé une autre forme de diversification en veillant au développement de la marque “Ailleurs” et du réseau d’agences de voyages du groupe. Si Guillermin est aujourd’hui reconnu comme le plus important groupe de transports en commun de Rhône-Alpes, c’est aussi parce qu’il a su évoluer vers le métier de producteur de voyages. “Nous sommes devenus tour-opérateurs à notre tour. Le petit plus au niveau de la qualité de service, En passant par la Lorraine... La boucle est bouclée, mais pas refermée. En octobre dernier, Guillermin a opéré deux croissances externes : l’une en Rhône-Alpes avec la reprise de neuf agences de la société berjalienne Abc Voyages ; l’autre dans l’Est de la France, avec l’acquisition de cinq agences de l’autocariste lorrain Schon et Brullard, présent à Metz, Nancy, Thionville, Merlebach et Saint-Avold. En passant par la Lorraine, Guillermin (7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, 90 véhicules dont 40 “grand tourisme”) a franchi deux caps importants : celui des 40 agences (dont une à Roanne et six à Lyon) et celui des 300 salariés, dont 60 basés à Saint-Symphorien-de-Lay, son siège social. “Notre attache locale est primordiale, reprend Christian Guillermin. Chaque matin et chaque soir, nous transportons 1500 élèves entre Roanne, Feurs et Tarare. Les transports scolaires représentent encore 28% de notre chiffre d’affaires”. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 25 INDUSTRIE Deltalyo Valmy abat les masques Le groupe lyonnais Deltalyo a choisi Roanne pour honorer une commande de l’État de 50 millions de masques de prévention contre la grippe aviaire. Un comité scientifique devrait l’aider à démocratiser ce type de protection. l’aider à réfléchir aux différentes applications du masque dans le domaine de la santé. “Puisque ce masque se révèle efficace dans la prophylaxie du virus H5N1, pourquoi ne pas devancer la nécessité et l’utiliser dès à présent pour éviter les maladies respiratoires provoquées par d’autres virus, mais aussi la pollution, les allergies. Le port d’un masque, c’est simple et beaucoup moins coûteux que certains antibiotiques”, explique-t-il. L a courbe de l’emploi privé en Roannais a retrouvé des couleurs ces dernières années. Une embellie à laquelle Vianney Brillat a largement contribué. En l’espace de 15 ans, ce Lyonnais bon teint, diplômé de “sciences-po” Paris, a créé plus de 200 emplois dans le Nord de la Loire : à la direction des Ateliers de SaintDenis, puis de Pramac, et, depuis six mois, à la tête de Deltalyo Valmy, à Roanne. Trois ans après avoir repris Deltalyo (Grézieu-la-Varenne), une société de négoce de matériel et d’accessoires de pulvérisation de peinture pour le bâtiment et la carrosserie, Vianney Brillat a retrouvé son âme de fabricant en installant, dans d’anciens bâtiments locaux de GIAT, cinq lignes de fabrication de masques anti-poussières de type FFP2. Un investissement destiné à répondre à une commande de l’État portant sur la fourniture de 50 millions de masques de protection dans le cadre du dispositif national de prévention contre la grippe aviaire. Deltalyo Valmy (48 salariés) travaille 7 jours sur 7, en cinq équipes, dont deux spécifiques pour le week-end, afin d’être en mesure d’honorer son contrat. À raison de 250 000 exemplaires par jour, elle devrait être dans les temps pour livrer près d’un tiers de la Une fabrication française commande avant la fin de l’année. Doté d’une barrette nasale adaptable et de deux élastiques, le masque créé par Deltalyo pèse moins de six grammes et assure une étanchéité parfaite sur tout le visage. “Nos produits sont façonnés en tissu non tissé et hypoallergénique, explique Vianney Brillat. Ils sont capables de filtrer 94% de l’air, ce qui leur permet de retenir la salive. Un masque, ça ne se fabrique pas uniquement avec des techniciens. Il faut aussi s’appuyer sur de bons juristes, car plus de 1200 modèles sont déposés mondialement”. Vianney Brillat postule déjà pour un autre marché d’État mais prépare également sa diversification. Il a notamment créé un comité scientifique composé de biologistes et de médecins Roannais et Lyonnais afin de Deltalyo Valmy, en cours de certification ISO 9001, mise également sur un développement de ses ventes auprès d’entreprises des secteurs du bâtiment, de la métallurgie, de la chimie, et auprès de grandes entreprises appliquant le “plan grippe aviaire” imposé par l’OMS et l’État. “Toutes les sociétés doivent en avoir un, insiste le pdg roannais. Pour notre part, nous exigeons de nos fournisseurs qu’ils soient en conformité avec ce plan. Cela figure dans nos contrats”. Une technique d’impression deux couleurs permet à la PME roannaise de faire apparaître le logo du client sur ses produits. “Nous sommes fiers de développer cette fabrication en France, ce qui prouve que lorsque notre pays anticipe les événements, il peut être efficace. Après l’Australie, la France est le deuxième pays au monde le mieux préparé à une éventuelle pandémie. Nous fabriquons plus de masques que la Chine”, indique Vianney Brillat. Son groupe, doté d’une filiale de commercialisation en Angleterre, verra son chiffre d’affaires passer de 7,5 millions d’euros en 2005 à plus de 20 millions d’euros en 2007. QUESTION À Jean-Paul Descombes, agent général d’assurances Le contrat responsabilité civile de l’entreprise couvre-t-il systématiquement le dirigeant de la société ou le mandataire social ? haque jour, le dirigeant d’entreprise prend des décisions pour gérer et développer son entreprise. Lors de l’exercice de ses fonctions, les salariés, fournisseurs, actionnaires ou clients, peuvent mettre en cause “C 26 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 sa responsabilité personnelle pour des motifs allant de la faute de gestion au non respect d’une loi ou d’un texte réglementaire. Sa responsabilité civile peut ainsi être engagée et son patrimoine personnel exposé. En cas de condamnation, les conséquences financières pouvant atteindre son patrimoine ne sont effectivement pas couvertes par le contrat responsabilité civile de l’entreprise. Exemple : un chef d’entreprise a vu sa responsabilité civile personnelle engagée après qu’un salarié ait été gravement blessé suite à la rupture d’un bloc de béton. Il est donc conseillé aux chefs d’entreprise et mandataires sociaux de rentrer en relation avec leur partenaire assureur afin de demander un devis portant sur cette responsabilité civile et sur les précautions à prendre pour se protéger et protéger son patrimoine personnel”. Venez vous sensibiliser aux Technologies de l’Information Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs, 14 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants : 1 Sécurité et confidentialité de votre poste informatique lorsque vous surfez Imagerie numérique Formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche d’images... Jeudi 11 janvier 2007 OU Lundi 12 février 2007 @ Virus, logiciels espions et autres outils malveillants, intrusions... Lundi 22 janvier 2007 OU Jeudi 8 mars 2007 2 8 9 Internet : prise en main du navigateur fonctionnalités et premières recherches Pourquoi, comment, et avec qui créer son site Internet ? Les différents types de site, nom de domaine, hébergement, référencement... Lundi 19 février 2007 OU Jeudi 15 mars 2007 Jeudi 18 janvier 2007 OU Lundi 5 mars 2007 10 3 Comment chercher sur Internet ? Annuaires et moteurs. Google : syntaxe et astuces Téléphonie sur Internet et outils audio/vidéo gratuits sur le Net Jeudi 8 février 2007 Jeudi 25 janvier 2007 OU Lundi 12 mars 2007 11 4 Concurrents, fournisseurs, clients, prospects, votre entreprise et les autres. Trouver sur Internet les informations pour votre business Jeudi 22 février 2007 5 6 12 Télé TVA, télécartegrise, compte fiscal en ligne, déclarations sociales, factures dématérialisées, marchés publics... Lundi 15 janvier 2007 OU Jeudi 1er février 2007 Très haut débit, mode d’emploi Le très haut débit arrive sur Roanne. Comment en bénéficier et pour quoi faire ? Lundi 29 janvier 2007 OU Jeudi 1er mars 2007 Maîtrisez vos e-mails avec Outlook (pour les utilisateurs d’Outlook) Signature électronique et télé-procédures Les gratuiciels Tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés par catégorie (open office...) Lundi 26 février 2007 OU Jeudi 29 mars 2007 13 Mails, agenda, contacts... Lundi 5 février 2007 OU Jeudi 22 mars 2007 7 Cartes 3G, smartphones, assistants personnels, tabletPC... Jeudi 15 février 2007 Comment surveiller sur Internet ? Agents de recherche et fils d’info. AlertInfo, fils RSS... Lundi 19 mars 2007 Les nouveaux outils de la mobilité 14 Mettez vos postes en réseau sans cablâge informatique Avantages, inconvénients et contraintes des réseaux sans fil (Wifi). Possibilités offertes par le courant porteur en ligne (CPL, réseau électrique). Lundi 26 mars 2007 Lieu : CCI du Roannais, Espace Numérique Entreprises - Horaire : 12h - 14h15 Tarif : 10 euros par module (Repas compris). Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne). Possibilité d’horaires “à la carte” si une entreprise souhaite sensibiliser un minimum de 5 personnes. Inscription et renseignements : Bruno Demont - 04 77 44 54 95 [email protected] ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 27 ÉTUDE ÉCONOMIQUE Rue Maréchal Foch : le prêt-à-porter s’affiche Après la présentation du Schéma de développement commercial du Roannais dans le numéro de septembre 2006, Roanne Éco fait désormais le point sur un espace commercial, une rue commerçante ou le commerce d’un village du Roannais dans chacune de ses parutions. Un zoom sur l’activité commerciale de la rue Maréchal Foch inaugure cette série. Deuxième rue piétonne de la Commune de Roanne après la rue Charles de Gaulle, la rue Maréchal Foch compte 86 boutiques, dont plus de la moitié dédiées à l’équipement de la personne. Évolution de l’offre commerciale L a période récente a vu la rue se spécialiser en prêt-à-porter de moyen/ haut de gamme par une recomposition progressive de l’offre. Pour comprendre ce phénomène, il convient de le situer dans la mutation de l’appareil commercial que l’on observe à l’échelle de l’agglomération roannaise. Depuis les années 80, la périurbanisation et l’étalement des zones résidentielles dans un rayon de 20 km autour de Roanne ont conduit à une augmentation importante de la distance entre les lieux de résidence et les lieux d’achat et à une modification du comportement d’achat des ménages. Parallèlement, sur la même période, la périphérie 28 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 a développé des surfaces de vente importantes et gagné des parts de marché (près de 70% des dépenses des ménages roannais sont réalisées en grandes surfaces, contre 50% en 1994). La vocation commerciale des lieux de vente a ainsi été peu à peu modifiée. D’une manière générale, la logique de promenade et d’achat plaisir prévaut désormais en centre-ville par opposition aux achats courants et de proximité (fonction des centres bourgs, faubourgs, commerces de quartiers) et aux achats d’approvisionnement hebdomadaires et de gros équipements (périphérie). ÉTUDE ÉCONOMIQUE Le commerce de la rue Maréchal Foch en chiffres 86 boutiques dont 46 en équipement de la personne 170 emplois environ 1700 €/m2 environ pour le prix des fonds de commerce/ pas de porte à la vente 4 300 m2 de surface de vente au total et 6 800 m2 de locaux commerciaux au total 60 m2 en moyenne pour la taille des points de vente 350 euros, soit 7 euros/m2 et par mois en moyenne pour les loyers (extrapolation base 1999) 14 millions d’euros de chiffre d'affaires au total 180 000 euros de chiffre d’affaires moyen par point de vente 44 boutiques jugées très qualitatives (52%). Positionnement commercial Un positionnement commercial qui s’affirme L’offre commerciale de la rue Maréchal Foch (en nombre de boutiques par catégorie) Avec l’explosion des surfaces de périphérie, le centre ville n’avait d’autre solution que de se spécialiser en équipement de la personne. L’arrivée d’enseignes nationales durant les années 1990-2000 ainsi que les opérations d’aménagement et d’animation de l’espace marchand, ont permis au centre ville de maintenir son niveau de chiffre d’affaires, au prix d’un recentrage important sur l’hyper centre et au détriment des faubourgs historiques. Dans ce contexte, ce qui constitue généralement un frein pour le développement de l’activité commerciale en centre ville, à savoir la taille limitée des points de vente (60 m² en moyenne), s’est aussi révélé être un atout pour la rue Maréchal Foch : le manque de locaux de grande surface a limité l’arrivée massive d’enseignes nationales (seulement quatre en prêt-àporter), mais a aussi incité les commerçants indépendants à développer une offre de plus en plus qualitative et diversifiée. Et de fait, la rue s’est trouvée à l’écart du phénomène d’uniformisation des rues piétonnes et de banalisation de l’offre que l’on déplore dans la plupart des rues piétonnes des centres villes dans lesquels on retrouve les mêmes produits, les mêmes enseignes. De ce point de vue, on a bien aujourd’hui un équilibre entre la rue Charles de Gaulle qui concentre des enseignes nationales attractives susceptibles de jouer un rôle d’entraînement, et la rue Maréchal Foch avec des enseignes locales plutôt haut de gamme qui font la spécificité et l’image du commerce local. L’activité commerciale de la rue Maréchal Foch (en chiffre d’affaires global par catégorie 2005) Chiffre d’affaires du prêt-à-porter par commune de vente Roanne dont Roanne centre-ville dont rue Maréchal Foch 25,4 M€ 18,8 M€ 5,2 M€ Mably 8,8 M€ Riorges 3,5 M€ Le Coteau 2,1 M€ ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2005 29 ÉTUDE ÉCONOMIQUE L’activité commerciale Spécialisation de l’axe commercial Une spécialisation qualitative Sur un chiffre d’affaires total estimé à près de 14 millions d’euros pour l’ensemble des boutiques de la rue, 8 millions d’euros concernent l’équipement de la personne et 5 millions d’euros le seul prêt-à-porter. En prêt-à-porter, la rue pèse près du tiers du chiffre d’affaires du centre ville de Roanne. Donner envie aux consommateurs de se promener, de découvrir des produits nouveaux et “se faire plaisir” dans un cadre agréable, c’est ce que sont en train de réussir les commerçants de la rue Maréchal Foch. Ce positionnement est un atout pour le centre ville puisqu’il contribue à son image, à son attractivité, et constitue une réponse aux attentes des consommateurs. A la question “pour vous la consommation c’est avant tout… ?”, 63% des consommateurs répondent aujourd’hui “…se faire plaisir” (source : enquête ASTEROP/ TNS SOFRES septembre 2006). Dans un contexte où le potentiel de consommation global stagne à l’échelle du bassin roannais dans le prêt-à-porter, c’est bien une bataille pour les parts de marché qui a lieu entre les lieux et les formes de vente. Sur l’ensemble de la rue Maréchal Foch, plus d’une vingtaine de boutiques ont été refaites sur la période récente ou sont en cours de travaux, dont certaines ont bénéficié d’aides financières dans le cadre du dispositif Roanne Centre 2000. Une rapide analyse permet de constater qu’à ce jour, 52% des vitrines de la rue peuvent être considérées comme très qualitatives, c’est-à-dire au standard des enseignes nationales des rues piétonnes des grandes villes. Enfin, le taux de vacances est très réduit. Cette stratégie de différenciation par une “spécialisation qualitative” donne aujourd’hui des résultats. Mais en matière de commerce, rien n’est jamais figé : même s’ils ne sont pas directement touchés, les commerçants de la rue Maréchal Foch regardent de près l’implantation récente de l’enseigne Kiabi à Mably dont le chiffre d’affaires pourrait représenter l’équivalent d’une vingtaine de boutiques. Observatoire du Commerce : Qui achète ? Quoi ? Où et Combien ? L’Observatoire du Commerce, créé en 1994 et réactualisé en 1999 et 2003, est construit à partir d’une enquête menée auprès de 800 ménages du Roannais répartis sur 27 secteurs d’habitation. Véritable outil d’analyse des comportements d’achat et des flux de consommation à l’échelle du Roannais, son objectif est de répondre aux questions suivantes : Qui achète ? Quoi ? Où ? et Combien ? Le traitement des données de l’Observatoire donne lieu à plusieurs types d’utilisation : appui aux entreprises et aux collectivités locales, dans le cadre de projets d’implantation ou de développement d’activités commerciales, aide à l’analyse des dossiers instruits dans le cadre de la CDEC (demandes d’autorisation pour l’exploitation des surfaces de vente de plus de 300m2), fourniture d’éléments utiles à la mise en œuvre et à l’évaluation de politiques locales sur la thématique commerce, aide à l’élaboration, à l’actualisation et à l’évaluation de l’impact du Schéma Départemental de Développement Commercial de la Loire. Étude réalisée par David Cordeiro, CCI du Roannais. 30 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 Spécifiquement destinées aux créateurs d’entreprise, des études sectorielles présentant le marché local, l’emprise des formes et des lieux de vente, la zone de chalandise selon le lieu d’implantation et l’évasion, sont disponibles pour une quarantaine de produits au prix de 75 euros HT. Contact : David Cordeiro - 04 77 44 54 64 Shopping rue Maréchal Foch Art - Meubles, l’art de la décoration Encadrement sur mesure, Déco - Cadeaux, Reproductions sur bois, etc... Chèques cadeaux Vitrines de Roanne acceptés 79, rue Maréchal Foch - ROANNE - 04 77 67 28 84 Jocavi Apriori Infinitif Aqua Jeans Sono Io Madame Zaza Dieu créa la femme Gio’Anna Katmai etc... 77, rue Maréchal Foch - ROANNE - 04 77 70 16 51 70, rue Maréchal Foch - ROANNE - 04 77 71 19 47 [email protected] Paradoxe ox 88, rue Maréchal Foch - 42300 ROANNE Tél. 04 77 67 16 03 26, rue Maréchal Foch - ROANNE - 04 77 70 30 04 Bons d’achats Vitrines de Roanne, un plus pour vos salariés et votre entreprise AND IKKS WOMEN one step 43, rue Maréchal Foch - ROANNE - 04 77 23 36 93 Vitrines de Roanne - 4 rue Marengo Tél. 04 77 44 54 66 - [email protected] CULTURE Trésor dans un clocher Pour Pâques 2007, le clocher réhabilité de l’église cistercienne de La Bénisson-Dieu sonnera sa résurrection. Il accueillera alors les trésors de l’abbaye. Le public grimpant les 202 marches de l’escalier à vis pourra découvrir à quelque 35 m de haut un magnifique panorama sur la vallée de la Teyssonne et le Roannais. “N ous souhaitons présenter d’une manière vivante et compréhensible par tous, l’évolution historique d’une abbaye chère à Saint Bernard de Clairvaux, grâce à la présentation d’objets relatifs à son histoire. Cet ensemble sera ainsi conservé sur les lieux”, raconte Anne Carcel, conservateur des Antiquités et Objets d’Art de la Loire. “Les quatre étages du clocher rénové seront affectés à une présentation précise : la salle du premier évoquera les origines et la fondation de l’abbaye par Bernard de Clairvaux au XIIème siècle et les transformations de l’abbaye au XVème siècle sous l’abbé Pierre de la Fin, premier abbé commendataire, les niveaux deux et trois présenteront les grands bouleversements du XVIIème siècle avec l’abbesse de Nérestang. Parallèlement, dans ces mêmes espaces, seront exposées des œuvres d’art appartenant à La Bénisson-Dieu : retable, tissus d’autel, chasuble aux armes des Nérestang, reliquaires, sculptures. Quant à la pièce du quatrième, elle accueillera des objets liturgiques, à savoir des calices, ostensoir, vêtements sacerdotaux, ainsi que tout ce qui touche au culte de Saint Isidore et des saints”. Une flèche de 17 mètres Si l’église de l’abbaye date du XIIème, le clocher actuel est du XVème siècle. Du sol du parvis Albéric à la galerie ajourée qui le couronne, il s’élance sur trente-trois mètres. Sa flèche qui le ponctue, surmonté d’un coq, mesure dix-sept mètres. “Le corps du clocher contient cinq salles superposées et un niveau de beffroi. Un appendice rattache le clocher à l’église abbatiale à l’Ouest”, indique Philippe de la Chapelle, assistant-architecte au cabinet de Jean François Grange- 32 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 Chavanis, architecte en chef des Monuments historiques, en charge du dossier de réfection du clocher. “Le clocher avait souffert des stigmates du temps”, rappelle Jean-Luc Favard, Maire de La Bénisson-Dieu, qui s'est battu pour obtenir des subventions afin que le monument classé soit restauré. “La Conservation des Monuments Historiques (DRAC Rhône-Alpes), le Conseil Général de la Loire, la Communauté de Communes du Pays de Charlieu et la commune ont conjugué leurs efforts pour lancer l’opération de réhabilitation”. Ainsi le gros œuvre et les restaurations extérieures seront menées par la DRAC, tandis que la partie aménagement et réfection des parements intérieurs sera conduite par le Pays de Charlieu, dans le cadre de l’aménagement du trésor de l’abbaye. Un échafaudage a donc été monté permettant les travaux de restauration du gardecorps ajouré, de la terrasse supérieure et des pinacles, du parement extérieur et des baies de la façade Sud-Ouest, redonnant notamment aux pierres de taille leur belle couleur dorée, restituant la beauté des fenêtres à meneaux murées ou abîmées. Le coq descendu de son perchoir, doit remonter, ponc- tuant la flèche restituée et dominant la couverture refaite en tuiles plates vernissées définissant des motifs conformes à l’originel. “Le clocher a réservé des surprises”, révèle le maire. “On a trouvé des pièces cachées, un local de cinq mètres carrés, avec quelques traces de décors, un sol en terre cuite. Il s’agissait sans doute d’un passage vers l’église. Dans les salles restaurées, on a pu conserver des menuiseries du XVème, remettre à jour écussons, petites frises et décors peints”. “Ce chantier est l’un des plus importants de Rhône-Alpes”, souligne Philippe de la Chapelle, de concert avec Frédéric Sauvage de la DRAC. Qui se sont réjouis, tout comme la municipalité, de la compétence et du cœur des artisans de la région, mis à l’ouvrage. Pâques sonnera l’ouverture des salles du trésor. Un plus pour le tourisme de la région. Renseignements pratiques : Visite de l’église et du clocher, à partir de Pâques. Contact : Amis de l’Abbaye, Tél : 04 77 66 64 65. CULTURE Pierre Troisgros, héraut de la gastronomie et des ouvrages anciens Le grand chef Pierre, qui fit grimper au sommet le célèbre restaurant de la place de la Gare à Roanne, a passé le relais à son fils. Il s’adonne aujourd’hui à la lecture et à l’écriture. En ces fêtes prochaines de fin d’année, Pierre Troisgros nous ouvre les pages de son cœur et de sa bibliothèque. “C’ est l’avantage de la retraite que de pouvoir lire. Le matin, je parcours le quotidien ou les hebdomadaires de chez nous, puis je me plonge dans les revues professionnelles de la gastronomie pour rester au fait de l’actualité, explique Pierre Troisgros. Comme j’ai des projets en cours, il ne me reste que le soir pour ouvrir un ouvrage. Je ne lis jamais de romans, ni de polars. Actuellement, je dévore le Dictionnaire amoureux du Vin que m’a envoyé Bernard Pivot. C’est mon livre de chevet. En outre, j’ai le Marie-Antoinette de Castelot, le Raspoutine de Troyat, le Napoléon de Decaux qui m’attendent. Les biographies me captivent et j’aime me glisser dans la peau des héros”, précise le hérault de la haute cuisine, qui fit sortir de l’ombre Roanne. Sur les rayons de sa bibliothèque, point d’éditions originales du Banquet de Platon, de l’encyclopédie de d’Alembert ou Diderot, du Gargantua de Rabelais. Mais, parmi les livres anciens, quatre volumes numérotés de Antonin Carême, habillés de vert. Un volume sur Le Pâtissier Pittoresque (1854), 125 sujets illustrés de dessins, et trois tomes du Pâtissier Royal, paru en 1891, illustré de 25 planches gravées. “C’était un écrivain prolifique qui pratiquait son art dans la cour des notables. Mais un faux modeste”, indique Pierre, qui nous sort religieusement sa bible : Le guide Escoffier daté de 1907 et réédité régulièrement par Flammarion. “Tout cuisinier se doit de le posséder. Escoffier a dégraissé tout ce qui était de trop dans un plat. Révolutionnaire, il fut un véritable précurseur en son temps de la cuisine moderne. Il a codifié les recettes, sans jamais indiquer de proportion. Ce maître à penser a permis aux talents de s’exprimer librement. Ainsi at-on évolué vers la nouvelle cuisine de 1970 à 1990. Aujourd’hui, on parle de la cuisine moléculaire déstructurée”. Plus loin, en bonne place, le Lacam 1903, ou Mémorial de la Pâtisserie, historique et géographique, orné de gravures. 3000 recettes de pâtisserie, glaces et liqueurs, y sont répertoriées. Il y a encore l’Almanach Gourmand, de Grimod de la Reynière, “le premier à avoir organisé des réunions gastronomiques chez lui dans les années 1904. Il attribuait des notes. Il est en quelque sorte l’ancêtre du Gault et Millaut”, précise le chef. Qui prend une expression gourmande quand il nous sort d’un écrin blanc deux petits livres rouges, grands comme la main. Deux exemplaires rarissimes, datés de 1900. “Les premiers Michelin étaient distribués gratuitement à l’époque aux chauffeurs”. Ces deux exemplaires uniques ont été acquis, l’un lors d’une vente aux enchères en 2004 à Clermont pour la somme de 5400 euros, l’autre exemplaire auprès d’un particulier. Pierre Troisgros a donc deux collections complètes des guides Michelin de 1900 à 2006. Elles sont chacune pourvues de 96 volumes, car pendant les deux guerres, il n’y a pas eu d’édition. Bien entendu, le guide millésimé des trois étoiles figure en bonne place. Si Pierre collectionne Les Michelin et les ouvrages emblématiques des anciens maîtres, il passe de l’autre côté de la barrière, livrant des secrets de la haute cuisine de la maison, seul ou à quatre mains avec Michel, dans des livres aussi éclairés que bien illustrés, s’apparentant à de véritables ouvrages d’art. La gastronomie étant le 8ème art, à quand Pierre Troisgros sous la coupole ? Pages réalisées par Béatrice Perrod-Bonnamour ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 33 Gaz de France, une énergie durable entre nous L’Association vinicole roannaise (AVR) regroupe une quarantaine de producteurs : “Nous sommes le premier vignoble de Loire”, déclare son président Pascal Néron. La gastronomie joue ses meilleures cartes La région Rhône-Alpes offre une mosaïque de saveurs réputées et participe à la renommée de la gastronomie française. Entre tradition et mutation, le secteur marque à la fois son attachement au terroir et son souci d’adaptation à l’évolution de la consommation. L a gastronomie en Rhône-Alpes est très souvent une histoire de famille. À la tête d’une entreprise plus que centenaire basée à Voiron, en Isère, Stéphane Bonnat représente l’une des plus vieilles lignées de chocolatiers dans le monde. Il est aussi l’un des cinq véritables artisans chocolatiers en France à travailler la fève de cacao. “Le général de Gaulle, le prince Rainier et d’autres chefs d’État ont été les meilleurs ambassadeurs de nos produits, et indirectement de notre terroir”, reconnaît le quatrième maître chocolatier de la filiation. À Chambéry, Sylvain Chiron est l’un des fils de la famille fondatrice des pâtes Alpina Savoie, la société qui a remis le crozet au goût du jour. Lui s’est attelé à créer en 1999 la Brasserie du Mont-Blanc, pour faire revivre un passé brassicole disparu (CA 2006 : 1 M€, 8 personnes). “Il existait autrefois ••• ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 35 LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES SAINT-ÉTIENNE Les Hautes-Chaumes fleurent bon la fourme L Photo P. Rony orsque son grand-père décida de revendre sa fromagerie au début des années 1990, Hubert Tarit récupéra les anciennes caves. Il y bâtit sa société, la fromagerie des Hautes-Chaumes, en choisissant de préserver les techniques ancestrales de fabrication de la fourme. C’est au cœur des monts du Forez, dans une forêt de sapins exposée au nord, à 1 100 mètres d’altitude, qu’il élabore le fameux fromage à pâte persillée. “Je choisis du lait cru pour conserver toute la flore naturelle du lait, à partir de vaches nourries sans ensilage. L’affinage est optimisé par une source naturelle qui coule en permanence dans les caves”, explique-t-il. Hubert Tarit a produit 18 tonnes de fourme de Montbrison cette année. Il écoule la plus grande partie de sa production auprès de tables locales réputées et dans quelques crémeries. Près des caves, un magasin permet aussi de vendre les fromages au public. Où la fourme côtoie d’autres spécialités laitières, tomes et vachards, et quelques côtes-du-forez. “L’été, les touristes sont de plus en plus nombreux à nous rendre visite. Le besoin d’authenticité joue en notre faveur. Les collectivités en ont pris conscience, en incluant la fourme comme élément du patrimoine dans leur communication et en créant un musée dédié à ce fromage.” Hubert Tarit contribue lui-même à l’attractivité du terroir en organisant des visites de sa fromagerie. ■ ••• des brasseries dans les Alpes, alimentées par l’eau pure des montagnes. Et notamment une brasserie du MontBlanc, à Sallanches”, raconte Sylvain Chiron. Pour créer sa société, il s’est notamment entouré de la société Dolin, SUD-ISÈRE le fabricant chambérien de sirops et de liqueurs, qui lui apporte un savoir-faire dans la diffusion, et d’un pool de brasseurs belges pour le process industriel. Le maire de la station des Houches est également partenaire du projet : “La Le Japon adopte les chocolats Bonnat O n peut être l’une des plus anciennes chocolateries de France et savoir se projeter dans l’avenir. Créés à Voiron en 1884, les chocolats Bonnat viennent d’ouvrir cet automne leur premier magasin à Tokyo. “Nous étions déjà présents depuis plusieurs années au Japon, à travers la grande distribution. Un client, gros acteur informatique japonais, est tombé amoureux de notre maison. Il a souhaité que nous nous implantions là-bas et nous a aidés à le faire”, raconte Stéphane Bonnat, le directeur. Cette opportunité nouvelle sera suivie d’effet puisque quatre à cinq magasins devraient ouvrir l’an prochain au pays du Soleil-Levant. Une perspective de croissance qui devrait booster la part à l’export du chiffre d’affaires (CA 2005 : 2 M€, 20 personnes), déjà supérieure à 25 %. D’où vient la force de cet artisan chocolatier ? “Notre structure qui reste à taille humaine, nous permet de tester de nouveaux produits. Nous nous attelons à sortir au moins un nouveau chocolat par an. La sélection de nos cacaos est aussi très rigoureuse : une seule provenance, certifiés bio et 65 % de cacao minimum”, dévoile Stéphane Bonnat, qui reconnaît être un cas atypique dans son secteur. “Nous échappons aux stratégies habituellement mises en œuvre : nous sommes présents dans plus de 500 points de vente dans le monde, mais nous n’avons jamais fait de démarchage commercial. Notre seule communication, c’est la qualité de nos produits.” ■ 36 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 commune nous a donné accès à un captage sous le dôme du Goûter, à plus de 2 000 mètres d’altitude, dans le massif du Mont-Blanc. Cette eau très faiblement minéralisé convient parfaitement à la brasserie, et en plus elle donne toute son image de pureté au produit”, explique Sylvain Chiron. La création de la Brasserie du Mont-Blanc est aussi tombée à pic : le consommateur, longtemps privé de choix dans un marché oligopolistique, s’est naturellement tourné vers un produit qui fleure bon le terroir. Résultat : plus d’un million et demi de bouteilles auront été écoulées cette année, principalement dans les grandes surfaces, cafés et hôtels-restaurants des deux Savoie et de l’Isère. Parmi les références de sa gamme, la brasserie propose notamment une bière verte au génépi et une autre, plus douce, aromatisée à la violette et aux airelles, un produit résolument orienté vers la consommatrice. “La tradition n’empêche pas de rester moderne et de s’adapter à l’évolution et à la diversité des goûts. Au contraire, c’est ainsi que nous défendrons au mieux notre terroir”, résume Sylvain Chiron, qui constate en outre un engouement croissant à l’export, au Japon, aux États-Unis et au Canada, notamment. LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES Le beaujolais encore plus nouveau Le terroir. Cette notion, qui exhale parfois des parfums de nostalgie, est d’abord portée par le vin, qui plonge ses racines profondément dans le pays. Elle est garantie par le sigle AOC (Appellation d’origine contrôlée), mis en place dès 1935 pour certifier la qualité des vins vis-à-vis des importations de mauvaise qualité. Les AOC se sont étendues depuis 1990 aux produits laitiers et autres denrées agroalimentaires. Une stratégie qui n’est plus toujours suffisante quand il s’agit d’affronter les contraintes économiques : concurrence des produits étrangers, élargissement de la distribution, coût de la promotion… La promotion est justement l’une des missions essentielles du comité R3AP. Créé en 1986 par la Chambre régionale de commerce et d’industrie, la Chambre régionale d’agriculture et la Chambre régionale de métiers, R3AP associe des syndicats professionnels et des entreprises du secteur. Soutenu par la Région Rhône-Alpes, il participe notamment à des animations de dégustation à l’occasion d’événements du terroir. “Nous nous efforçons aussi de défendre les couleurs régionales lors des salons professionnels nationaux. Le château de Bagnols joue la carte du patrimoine L’enjeu est de taille, 11 % des AOC françaises étant situées en Rhône-Alpes”, explique Brigitte Coquard, directrice adjointe du comité. La promotion représente également deux tiers du budget de l’Interbeaujolais, la fédération des producteurs et négociants de la filière. Une campagne avec le slogan “It’s beaujolais nouveau time” a été déclinée dans plusieurs pays cet automne. “Nos cibles diffèrent selon les pays : la clientèle du beaujolais nouveau est jeune en France, elle l’est moins en Grande-Bretagne, où nous allons toucher surtout les restaurants”, explique Michel Deflache, directeur de l’Interbeaujolais. Une restructuration, en cours, de la filière doit aussi permettre aux quelque 3 000 exploitants de mieux contrer la concurrence internationale et européenne, notamment espagnole : “Nous devons être en mesure de baisser nos coûts de production pour rester dans la compétition, et cela passera par le regroupement des exploitants, qui sont majoritairement des entreprises de petite taille”, concède-t-il. Des vignobles qui souffrent paradoxalement d’une image industrielle alors qu’ils sont en fait travaillés de manière artisanale. Pour corriger ce ressenti, des efforts d’innovation ont amené la création d’une dénomination vin de pays des Gaules, en complément de l’AOC. “Ce vin de table supérieur a été créé pour toucher de nouvelles cibles. Il utilise des cépages nouveaux et se distingue par une publicité et un packaging différents. Il répond en plus à des exigences de souplesse de production dont nous privait l’AOC”, dévoile Michel Deflache, qui veut aussi parier sur le renouvellement des vignerons pour relancer la filière. Surtout, un cluster Beaujolais a été mis en place. “C’est la première fois qu’une région viticole s’organise en cluster. Il s’agit d’encourager la mutualisation des moyens par des projets de type coopératif et de soutenir les projets d’innovation des entreprises”, explique-t-il. Ce cluster, qui trouvera sa phase opérationnelle l’an prochain, doit mobiliser non seulement les entreprises de la filière mais aussi toutes les sociétés du territoire situées en amont et en aval de la production viticole. Une stratégie de promotion locale L’ensemble des vignobles rhônalpins a saisi l’importance des mutations à opérer pour coller à une demande mondiale qu’on prévoit en hausse dans les ••• VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE C Photo V. Gout ’est un vaste château du XIIIe siècle, classé monument historique et entièrement restauré en 1993, qui abrite l’hôtel-restaurant de Bagnols (CA 2005 : 3 M€, 54 personnes dont 19 à demeure). Une imposante forteresse offrant vingt et une chambres ouvertes sur les monts du Beaujolais et qui ont souvent conservé les peintures murales de l’époque. “Notre situation est idéale pour les personnes circulant entre Paris et la Côte-d’Azur, car nous sommes à mi-chemin entre les deux destinations et à 14 km à peine de l’A 6”, explique Franco Mora, directeur général de l’établissement. La cuisine, à la fois rustique et raffinée, utilise les produits du terroir fournis par des producteurs locaux. “Notre chef Matthieu Fontaine se rend lui-même à Lyon et au marché de Villefranche-sur-Saône, un extraordinaire marché couvert, quatre fois par semaine. Nous proposons des plats classiques adaptés à la clientèle internationale, mais aussi des recettes spécifiques de la région Rhône-Alpes, telles que la tarte tiède de pommes de terre aux pieds de cochon ou des poissons endémiques comme le féra, qui ne vit que dans le lac d’Annecy.” La carte des vins, récemment ramenée à 550 références, fait la part belle aux grands crus du Beaujolais. Une identité vinicole renforcée par la salle du Cuvage, adossée aux caves, qui accueille concerts, soirées privées et dégustations de vins. ■ ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 37 LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES DRÔME L’Université du vin exhorte les entreprises à innover À ••• prochaines années. Ils s’efforcent d’abord de se faire mieux connaître au cœur même de leur territoire. Le Syndicat des vins du Bugey, qui regroupe près de 200 producteurs classés VDQS (Vins délimités de qualité supérieure), fait jouer les synergies avec les acteurs du tourisme pour des manifestations conviviales qui animent les villages. Il a réalisé l’an passé une exposition sur les cinquante ans du vignoble et guette de pied ferme l’aboutissement de la démarche AOC, lancée en 2003. L’Association vinicole roannaise (AVR) regroupe de son côté une quarantaine de producteurs. Elle a réagi à la crise viticole française en s’attelant depuis trois ans à la définition de nouveaux objectifs de développement. Un développement assorti d’une contrainte : garder le même nombre de vignerons. “Nous devons préserver la vinification en caves individuelles, qui garantit la qualité de notre AOC. Mais cela ne doit pas empêcher le déploiement d’actions collectives”, estime Pascal Néron, président de l’AVR. Avec l’appui des collectivités locales, l’association a lancé de nombreuses actions de promotion à travers son territoire : présentation des nouveaux millésimes à l’occasion de la Saint-Vincent, le 22 janvier, en présence des acteurs du tourisme, opération portes ouvertes d’une trentaine de viticulteurs, dégustations durant les dîners-spectacles du festival Roanne Table Ouverte… L’asso38 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 ciation s’est surtout trouvé des ambassadeurs de choix avec les grandes tables de la région. Pierre Troisgros a sélectionné un vin de la Côte roannaise dans le Savour Club, dénicheur des meilleurs crus. “Nous devons nous battre pour faire reconnaître notre vin, quelque peu éclipsé par le Beaujolais proche. Or, si nous partageons le même cépage, le gamay, nos coteaux sont essentiellement granitiques. Nous sommes en fait le premier vignoble de Loire et, à ce titre, nous participons chaque année au salon professionnel des vins de Loire”, martèle Pascal Néron. L’AVR vient aussi de mettre en place l’opération des vignes relais. En partenariat avec le Centre de formation pour adultes et apprentis de Roanne et les deux communautés de communes de la Côte roannaise, l’association cède durant un temps l’exploitation de certaines vignes à de jeunes élèves du lycée agricole de Roanne pour leur donner le goût de leur pays... et l’envie d’assurer la relève, quand le papy-boom s’apprête à affecter les vignobles. Les pays se distinguent La structuration des territoires autour de leurs produits emblématiques n’est pas si neuve. Créée dès 1974 à l’initiative des présidents des chambres d’agriculture de Savoie et de Haute-Savoie, l’association Marque Savoie orchestre la promotion collective des fleurons de ses Photo D. Lattard Suze-la-Rousse, l’établissement privé d’enseignement supérieur (180 étudiants) et de formation continue (2 200 personnes) insiste sur la nécessité d’innover pour rester performant sur le marché viticole. “La grande équation est de réussir à augmenter la productivité pour baisser les coûts et être compétitifs sans perdre en qualité”, résume Patrick Galant, directeur général de l’Université du vin. Plus que jamais, l’établissement s’intéresse au terroir : “La gastronomie d’un territoire nous préoccupe de plus en plus. Nous voulons alerter les acteurs sur l’indispensable adaptation d’un produit à la culture du pays auquel il se destine.” Une veille gustative serait nécessaire pour comprendre et influencer les mentalités, et c’est dans cette optique que l’Université du vin a mis en place un diplôme universitaire sur l’analyse sensorielle. Patrick Galant met aussi l’accent sur la nécessaire structuration des entreprises de la filière pour une diffusion efficace des produits : “Les PME doivent se mettre en valeur pour aborder les marchés. La notoriété d’un produit gastronomique se propage naturellement par les médias à l’étranger si l’on est dans le très haut de gamme. Dès qu’on se situe à un niveau inférieur, ça ne marche plus. À elles, alors, d’inventer de nouvelles stratégies de promotion.” terroirs. Il s’agit pour elle de valoriser les produits de qualité supérieure, valoriser pour mieux protéger, face aux imitations, face aussi au diktat de la grande distribution. Sa mission a évolué au fil du temps. D’abord reconnue comme un organisme certificateur, elle gère depuis 1989 la communication de quatre filières distinctes : les fromages, les salaisons, les vins, les pommes et poires de Savoie, et, depuis 2002, le chocolat. La démarche de Marque Savoie repose sur plusieurs principes, parmi lesquels la défense de savoir-faire spécifiques, la mise en avant de la sécurité et de la fiabilité des produits et la reconnaissance de l’environnement. C’est en partie sur ces axes que repose le Syndicat interprofessionnel du Vercors-Sassenage (SIVER). Imaginé en 1993 par un groupe de producteurs laitiers, il devait d’abord assurer le maintien d’une agriculture vivante sur le territoire pré-alpin. “L’agriculture de montagne est confrontée plus que toute autre à l’envolée des coûts de production, compte tenu des contraintes de relief et de climat”, explique Chrystelle Hustache, animatrice du SIVER, à Lansen-Vercors. Une solution essentielle fut trouvée avec la création d’un label de qualité, en l’occurrence l’AOC bleu du Vercors-Sassenage, déclarée en 1998. “Cette AOC a été profitable car elle a permis le retour de producteurs fermiers dans le Vercors, disparus depuis la Deuxième Guerre mondiale, et le LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES AIN Les chocolats Bosteels portent le Pays de Gex L maintien d’une laiterie coopérative de 60 producteurs”, se réjouit Chrystelle Hustache. Résultat : plus de 180 tonnes de bleu ont été fabriquées en 2005, contre 79 seulement en 1998. La promotion du fromage est notamment assurée par la Fête du bleu, lancée en 2001. Cet événement itinérant se déroule pendant la saison touristique estivale pour permettre aux visiteurs du plateau de découvrir la richesse et la qualité de son agriculture. En 2006, la Fête du Bleu a eu lieu à Léoncel, un village drômois d’à peine 47 habitants. Les records de fréquentation ont été battus avec plus de 15 000 visiteurs et 1,3 tonne de bleu vendue. Outre ce canal convivial, le fromage est écoulé à travers les supermarchés et fromagers régionaux. Quelques restaurateurs du cru l’ont aussi adopté. “Sa commercialisation à plus grande échelle est difficile car le bleu vieillit mal et, donc, ne se stocke pas longtemps. Le bleu reste avant tout un formidable outil SAVOIE Photo D. Gillet ’histoire d’Emmanuel et Marie Bosteels commence en Belgique, entre Bruxelles et Gand. Lui est ingénieur textile. Elle, dessinatrice dans le BTP, le suit quand il décide de se reconvertir dans l’alimentaire. “J’ai d’abord songé à investir dans le vin, mais le chocolat s’est révélé plus porteur dans mon étude de marché. Et puis, comme tous les Belges, je suis passionné par le chocolat”, sourit Emmanuel Boostels. L’installation dans l’Ain ne sera pas le fruit du hasard. “C’est l’un des départements où l’on consomme le plus de chocolat. Parce que le pouvoir d’achat y est élevé et que nous sommes situés sur l’axe Lyon-Genève.” Au projet de fournir les pâtissiers et boulangers de la région suivra vite l’idée de créer un magasin en propre. Ce sera chose faite à Brénod : “Les gens étaient impatients de nous voir ouvrir, il y avait foule à la porte !”, se souvient Emmanuel Boostels. Huit ans plus tard, la boutique est transférée à Hauteville : “La réputation de cette commune vient du pôle médical, connu à travers la France et au-delà. On y offre beaucoup de chocolats.” Emmanuel Boostels est soucieux de représenter sa région adoptive. “Nous sommes porteurs d’une image. Notre chocolat voyage, il doit valoriser le pays et les gens qui y vivent”, explique-t-il pour justifier une politique qualité rigoureuse. ■ de promotion touristique du territoire”, concède Chrystelle Hustache. Vers une filière intégrée Viandes, lait, chocolats, vins : l’activité agroalimentaire est très importante dans la Loire. Elle fait l’objet d’une forte dynamisation de la part des collectivités qui se sont regroupées pour travailler en synergie sur une stratégie territoriale nouvelle. Expansion 42, l’agence de développement économique du ••• La maison Adrien Vacher affûte sa stratégie de vente Photo P. Borasci C ’est encore une histoire de famille. “La maison Adrien Vacher a été créée en 1950 par mon grand-père maternel, raconte Charles-Henri Gayet. C’était alors essentiellement une société de négoce en vins de Savoie. Mon père l’a ensuite gérée pendant trente ans, avant que je n’en prenne la tête en 1989.” Depuis 2000, la société s’est diversifiée dans la production avec le rachat du domaine du Château de la Violette. Elle exploite aujourd’hui 40 hectares de vignes pour une production annuelle d’environ 2 500 hectolitres. “Nous achetons aussi en vrac pour revendre sous notre nom. Une vingtaine de producteurs de vins de Savoie sont associés à notre démarche, mais aussi des vins fins de France, que nous revendons aux restaurateurs et à travers la grande distribution”, explique Charles-Henri Gayet. Pour enrayer la crise liée à la baisse de la consommation d’alcool en France, la maison Adrien Vacher (CA 2006 : 7,2 M€, 30 personnes) s’est trouvé des intérêts communs avec le groupe de négociants Gabriel Meffre : “Nos produits complètent leur catalogue et leur force de vente intégrée travaille à l’échelle de la France entière. Cette synergie devrait nous permettre de diminuer une partie de nos coûts et de lisser nos ventes sur l’année. Les vins de Savoie, surtout consommés par la clientèle des stations de ski durant l’hiver, doivent trouver de nouveaux usages”, concède Charles-Henri Gayet. ■ ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 39 LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES NORD-ISÈRE La maison Colombier distille la tradition L Photo P. Borasci e destin d’un produit du terroir tient souvent à la qualité d’une table. L’historique distillerie d’eau-de-vie de poire, créée par Joannès Colombier à Villette-de-Vienne, obtient ses premières lettres de noblesse en 1937 lorsque Fernand Point, le célèbre restaurateur de la Pyramide à Vienne, choisit de la proposer à ses clients. Le bouche-à-oreille fera le reste. Il permettra à la maison Colombier (CA 2005 : 180 K€, 4 personnes) d’être référencée dans les épiceries fines, dont Fauchon, et chez quelques grandes tables parisiennes. Jamais l’authenticité du produit ne sera démentie au fil des décennies. “La qualité ? C’est d’abord une question de terroir, explique Renaud du Closel, ancien gérant de la structure. Les arbres se plaisent ici, le terrain est idéalement exposé. Ensuite, la culture et les procédés de fabrication préservent les propriétés des fruits : arbres non irrigués, suivi de la maturité, fermentation naturelle. La culture reste extensive, sur six hectares, pas plus.” Ce n’est pas le changement de propriétaire qui va infléchir le cours des choses. Si Renaud et Anne-Marie du Closel ont choisi de passer la main, Stéphane et Sophie Jay entendent bien poursuivre le même chemin. “Nous sommes véritablement tombés amoureux de ce produit. Nous travaillons avec Renaud du Closel depuis janvier 2006 pour que ce changement s’inscrive dans la continuité. L’avenir de la poire Colombier est assuré”, s’enthousiasme Sophie Jay. ■ ••• département, accompagne depuis deux ans des entreprises qui souhaitent investir dans le secteur agroalimentaire. Une chargée de mission vient d’être embauchée à plein temps. Ses objectifs : ROANNE structurer l’action en réseau, impulser l’initiative économique et développer les partenariats public-privé, individuels ou collectifs. “Coincée entre l’Auvergne et le reste de Rhône-Alpes, la Loire souffre Le château de Champlong joue avec le bon goût 40 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 Photo T. Beguin E n plein cœur du pays roannais, le château de Champlong s’étend depuis le e XIV siècle sur un domaine de 238 hectares. Un décor historique d’exception qu’exploitent depuis 1993 Véronique et Olivier Boizet : “Nous avons énormément investi pour restaurer le domaine et optimiser sa capacité d’accueil”. En témoigne ce fameux Cuvage, entièrement réhabilité en 1999, serti dans un parc arboré d’un hectare et ouvert aux réceptions privées, familiales ou d’entreprise. Tombé dans la marmite magique dès l’âge de onze ans lors d’un stage chez Michel Troisgros, Olivier Boizet s’impose comme un vrai défenseur du patrimoine gustatif local : “Il y a de très bons producteurs dans notre région, il faut reconnaître la qualité de leur travail : sans eux il n’y aurait pas de bonne cuisine.” Peu enclin aux concessions, Olivier Boizet ne travaille que les produits qu’il aime : le cèpe en automne, la truffe et le topinambour en hiver, l’asperge au printemps, la tomate en été… avec un trait marqué pour l’inventivité : “Le client peut s’attendre à déguster des plats typiques du terroir, mais je peux aussi faire varier la carte au gré de mes inspirations du moment et réaliser des plats que je ne referai pas forcément !” L’affolement des papilles et la noblesse du cadre font du château de Champlong, intégré dans le réseau Châteaux et Hôtels de France, un site réputé à travers le pays. ■ d’un manque d’image et de représentativité. Ses AOC, les vins du Forez et la fourme de Montbrison, doivent bénéficier d’une meilleure reconnaissance. Pourtant, son identité industrielle est LA GASTRONOMIE JOUE SES MEILLEURES CARTES HAUTE-SAVOIE Marc Veyrat fait bouger le terroir O Photo P. Borasci n ne présente plus Marc Veyrat, dont la cuisine florale et inventive a dépassé toutes les frontières. Le grand chef au chapeau est l’âme du restaurant La Maison Marc Veyrat, sur les rives du lac d’Annecy. Ouvert aux beaux jours, il propose une gastronomie aux couleurs de la belle saison. La table magnifie les produits du terroir autant que les gens qui l’exploitent. Dans les lunettes de Marc Veyrat, le terroir va résolument de l’avant : “Je me méfie du mot tradition, qu’on a vite assimilé au conservatisme et à la nostalgie. Je suis pour une tradition vivante, qui évolue avec des hommes d’abord soucieux de qualité. Des besogneux du bonheur. La cuisine bouge toujours, on ne mange pas en 2006 comme on mangeait il y a trente ans.” Pour perpétuer son art, Marc Veyrat n’a qu’une méthode : l’écoute de sa clientèle, aussi variée soit-elle. De la Russie au Mexique, du Paraguay au Japon, on vient de tous les pays du monde en Haute-Savoie pour exhalter ses papilles : “Une nation est valorisée par le mélange ethnique. La cuisine, c’est pareil : elle doit être le théâtre d’un choc culturel extraordinaire. Je suis de souche italo-allemande, je sais ce que c’est, le mélange. À mon sens, on valorise un produit du terroir avec des produits d’ailleurs. Dans les limites imposées par le plaisir. En cuisine, il faut savoir étonner sans détonner.” ■ très affirmée. Le département est même le premier en Rhône-Alpes pour l’agroalimentaire en termes d’emplois, devant la métallurgie”, diagnostique Nouma-Flora Vovor, chargée de mission au sein d’Expansion 42. Une plus grande efficacité économique repose sur une reconnaissance des intérêts communs. Un travail en réseau qui doit aussi renforcer la connexion du produit final à son terroir : “Nous nous attelons à une démarche de filière intégrée qui rapproche les entreprises, les distributeurs, les équipementiers, les artisans et les agriculteurs. Il faut faire en sorte que les acteurs se connaissent mieux pour mutualiser les outils et mieux travailler ensemble.” Pour la promotion de la fourme, une nouvelle démarche collective vient d’être mise en place. Les entreprises productrices de fourme, le grand chef étoilé Stéphane Laurier et l’Association des cuisiniers de la Loire ont conçu des recettes à base de ce fromage du terroir. Leur expérience commune vient d’être couronnée à travers l’édition d’un livre. Qualité et tourisme au menu Les restaurants jouent le rôle d’ambassadeur du terroir quand ils cautionnent les productions du cru. Ils sont aussi les prescripteurs d’un tourisme gourmand et culturel quand ils associent leur cuisine à l’identité des lieux. C’est pour montrer cet attachement qu’est menée depuis 2004 l’opération “Promenade gourmande”, dans la Drôme. La CCI du département a imaginé la création d’un réseau regroupant 25 restaurateurs et 52 producteurs (fruitiers, viticulteurs, fromagers…), réunis pour faire découvrir l’art culinaire local. Un guide annuel, disponible dans les offices de tourisme et chez les participants, recense ces promoteurs du terroir, sélectionnés pour leur souci de qualité d’accueil et de respect des normes. “L’ouvrage, édité à 40 000 exemplaires, est relayé par une lettre d’information semestrielle. Il sera bientôt complété par un site Internet”, détaille Anne-Sophie Dorne, animatrice du réseau. Ces actions marketing de l’offre ne se substituent pas pour autant aux initiatives individuelles. Le restaurant Le Cloître, à Vienne, a été créé il y a dixhuit ans dans une vieille bâtisse du XIIIe siècle, classée par l’Association des architectes des Bâtiments de France. “Nous ne sommes pas dans un cloître mais nous avons tenu à ce nom pour souligner notre environnement historique. Il y avait autrefois dans ce quartier plusieurs cloîtres, dont il ne reste pratiquement plus rien”, explique Antony Caron, sommelier et codirecteur aux côtés de son père, Jacques Caron. Le Cloître élabore une cuisine de terroir et de tradition : tartare de cèpes, joue de lotte, poêlée de saint-jacques aux fleurs… “Nos produits restent simples et authentiques, avec une petite note élabo- rée. Nous changeons régulièrement nos formules, à la fois pour donner un choix optimal au client et répondre à ses contraintes de temps”, dévoile-t-il. Surtout lyonnaise et stéphanoise, la clientèle du Cloître est aussi touristique : des Belges, des Néerlandais et des Anglais s’y arrêtent sur la route de la Grande Bleue, aiguillés par les deux fourchettes dans le Guide Michelin. Le succès du Cloître a encouragé Jacques Caron à ouvrir un second restaurant en 2005, en association avec Jean-Paul Lordt, du restaurant Le Castel, à SaintGeorges-d’Espéranche : le Livia, un établissement dont l’originalité est de résider dans un bateau. Au départ du quai GeorgesPompidou à Vienne, le Livia croise au large de la cité antique ou des vignobles des Côtes-Rôties, joignant ainsi le plaisir de la gastronomie au développement du tourisme local. ■ R. Gonzalez Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Présences, Grenoble (34 000 ex.) ; Info CCI, Haute-Savoie (28 000 ex.) ; Partenaires Savoie (25 500 ex.) ; Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.) ; Grand Angle 01, Ain (19 000 ex.) ; L’Économie drômoise (18 500 ex.) ; Nord-Isère économie (14 400 ex.) ; Roanne éco (10 000 ex.) ; Entreprendre en Beaujolais (6 000 ex.). Photos : T. Beguin (Roanne), P. Borasci (Grenoble), B. Laurent (Villefranche), Studio Lattard (Drôme), P. Rony (Saint-Étienne). Tous droits réservés. Contact : Présences. Tél. : 04 76 28 28 66. ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006 41 42 ROANNE ÉCO DÉCEMBRE 2006