Roanne Eco n°17 - Juin 2006

Transcription

Roanne Eco n°17 - Juin 2006
N°17 - Juin 2006 - 2,50 €
ROANNE ECO
Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais
DOSSIER :
International,
des passeports
pour l’export
SERVICES :
AIS en ordre
de marche
Biennale Textile :
stratégies
gagnantes
Nathan Gabay, pdg de la société roannaise
Jo’Ben, présidera cet évènement attendu
par les professionnels du textile-habillement.
E NTREPRISES
Financer vos investissements et vos projets de développement
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Direction Entreprises
61, rue Jean Jaurès - 42300 ROANNE
Tél. 04 77 44 03 70
Venez vous sensibiliser aux Technologies de l’Information
Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs,
12 modules de sensibilisation* de 2 heures sur les thèmes suivants :
1
Sécurité et confidentialité de votre poste
informatique lorsque vous surfez (virus, espions...)
Lundi 12 juin 2006 12h-14h15
6
Imagerie numérique (formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche d’images...)
Lundi 26 juin 2006 12h-14h15
2
Comment chercher sur Internet ?
Annuaires et moteurs.
Google : syntaxe et astuces.
Jeudi 22 juin 2006 12h-14h15
7
Pourquoi, comment et avec qui créer son site
Internet (hébergement, référencement...)
Lundi 3 juillet 2006 12h-14h15
8
Téléphonie sur Internet et outils audio/vidéo
gratuits sur le Net
Jeudi 15 juin 2006 12h-14h15
Lundi 10 juillet 2006 12h-14h15
9
Les nouveaux outils de la mobilité
(cartes 3G, smartphones, assistants personnels...)
Jeudi 6 juillet 2006 12h-14h15
10
Les gratuiciels (tous les logiciels “gratuits” disponibles
sur le net classés par catégorie)
Jeudi 8 juin 2006 12h-14h15
3
Comment surveiller sur Internet ?
Agents de recherche et fils d’info.
Jeudi 29 juin 2006 12h-14h15
4
Concurrents, fournisseurs, clients, prospects,
votre entreprise et les autres. Trouver sur Internet
les informations pour votre business.
Lundi 19 juin 2006 12h-14h15
5
Signature électronique et télé-procédures
Lundi 17 juillet 2006 12h-14h15
(*) Programme détaillé : http://www.roanne.cci.fr (rubrique TIC).
Lieu : CCI du Roannais - Espace Numérique Entreprises - Tarif : 10 euros par module (Repas compris).
Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne).
Inscription et renseignements : Bruno Demont - 04 77 44 54 95 - [email protected]
ROANNE ÉCO N°17 JUIN 2006
SOMMAIRE
4
5
6
Réalisation :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
4, rue Marengo
42334 Roanne Cedex
Tél. : 04 77 44 54 64
Fax : 04 77 72 17 17
www.roanne.cci.fr
E-mail : [email protected]
Commission paritaire :
0307 B 05950
ISSN 1632-9406
Directeur
de la publication :
Robert Barriquand
Interview
Rédactrice en chef :
Elisabeth Ballery
Secrétaire de rédaction :
Claudine Auboyer
Rédaction :
Frédéric Thomasson,
Agence de presse
be.presse
Collaboration :
Béatrice Perrod-Bonnamour
Publicité :
Elisabeth Frémont,
Danièle Rollet
Tél. : 04 77 44 54 64
Distribution :
La Poste
INTERVIEW
10
12
17
17
P.
International
24
ACTUALITÉS
CRÉATION-REPRISE
39
COMMERCE
Joué Club Roanne
fait des bonds
P.
Rhône-Alpes Économie
26
HAUT DE GAMME
Leblanc, l’huile des huiles
SERVICES
AIS en ordre de marche
28
TOURISME
Les barrages
font leur festival
29
ENVIRONNEMENT
Eaux-Vives Skywater
apprivoise les nuages
30
MULTIMÉDIA
Media’Help soigne
les ordinateurs
DOSSIER
Le doux appel de Londres
25
27
PRODUITS
International :
Des passeports
pour l’export
Seules 100 000 PME
françaises vendent
produits et services au-delà
des frontières hexagonales.
Le dispositif “Cap Export”,
mis en place par l’État,
apporte des aides concrètes
au développement
international.
Photos :
Thierry Beguin.
Crédits photos :
UIT de Roanne et régions.
Musée des Beaux Arts et
d’Archéologie J. Déchelette.
Tous droits réservés.
Reproduction interdite
sauf accord de la direction
de Roanne Eco
Flashage,
impression, façonnage
et routage :
Imprimerie Chirat
42540 St-Just-La-Pendue
ÉDITORIAL
Nathan Gabay,
président de
la Biennale Textile 2006
6
P.
CONJONCTURE
32
ÉCONOMIE
D’UN TERRITOIRE
Le territoire du Grand Roanne
36
CULTURE
Cent ans d’explorations
dessinent le désert
Peintures murales révélées
39
RHÔNE-ALPES
ÉCONOMIE
La région joue
la carte
de l’innovation
La collaboration
entre recherche, entreprises
et universités se trouve
aujourd’hui confortée par
la labellisation de 15 pôles
de compétitivité en région
Rhône-Alpes.
Responsabilité Civile des Dirigeants d’Entreprise
et Mandataires Sociaux ou d’Association
Assurez votre protection
et celle de votre partrimoine personnel
Dirigeant ou mandataire social,
il est désormais impératif de vous protéger
Chaque jour, pour votre entreprise ou association,
vous prenez de nombreuses décisions dans l’exercice
de votre fonction de dirigeant ou mandataire social.
Savez-vous que ces décisions sont susceptibles
d’engager votre responsabilité civile personnelle ?
Législation de plus en plus complexe,
jurisprudence plus abondante, recherche croissante
de responsabilité... vous exposez, sans en être
toujours conscient, votre patrimoine personnel,
et parfois celui de votre conjoint !
Face à ces évolutions, il est devenu impératif
d’anticiper en souscrivant un contrat d’assurance
qui vous protège efficacement des conséquences
de votre responsabilité.
C A B I N E T
J.P. DESCOMBES
Espace St Louis - Rue A. Raffin
BP 50 - 42300 ROANNE
Tél. 04 77 71 67 67 - Fax 04 77 44 92 77
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ROANNE ÉCO JUIN 2006 3
CONJONCTURE
L’emploi dans le Roannais
Évolution des demandeurs d’emplois(*) dans l’arrondissement de Roanne
(*) Demandeurs d’emplois inscrits en catégorie 1. Chiffres en fin de trimestre.
Source : DDTEFP.
Évolution des offres d’emplois(*) sur l’arrondissement de Roanne
(*) Toutes offres d’emploi confondues quelque soit le type et la durée du contrat, enregistrées par l’ANPE.
Source : ANPE.
Évolution du taux de chômage dans la zone d’emploi de Roanne
(arrondissement de Roanne + cantons Thizy et Amplepuis)
Données au 31 décembre de chaque année.
Le taux de chômage est le rapport (en %) entre une estimation du nombre de chômeurs, au sens du Bureau International du Travail (BIT),
et la population active estimée au lieu de résidence. À tout niveau géographique, les taux de chômage sont des indicateurs statistiques dont
l’estimation fait l’objet de révisions périodiques. La dernière révision date de fin 1998, ce qui crée une rupture statistique à cette date.
Source : INSEE (série de décembre 1998 à décembre 2005, disponible le 6 mars 2006).
4 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Situation de l’emploi en Roannais
Comme le montrent les trois tableaux, l’ensemble des indicateurs portant sur l’emploi
évolue favorablement :
le nombre de demandeurs d’emplois
inscrits en catégorie 1 sur l’arrondissement
de Roanne recule : - 9,5% entre mars 2006 et
mars 2005. Cette baisse est similaire à celle
enregistrée dans la Loire (-9,6%) et en Région
Rhône-Alpes (-9,9%), mais supérieure au
chiffre national (-7,5%) ;
les offres d’emplois enregistrées par
l’ANPE sur l’arrondissement de Roanne
continuent de progresser : 6073 offres enregistrées en 2003, 6598 en 2004, et 6726 en
2005. Le premier trimestre 2006 enregistre,
quant à lui, une progression des offres de plus
de 26% par rapport au premier trimestre
2005 ;
le taux de chômage sur le bassin d’emploi
de Roanne (arrondissement de Roanne +
cantons de Thizy et Amplepuis dans le
Rhône) continue de reculer avec un taux de
8,3% en décembre 2005 égal à celui de
Rhône-Alpes. Le bassin d’emploi de Roanne
est le seul à afficher, sur l’année écoulée,
une baisse aussi sensible (- 1 point entre
décembre 2004 et décembre 2005). En effet,
les évolutions constatées au niveau départemental, régional ou national oscillent entre
- 0,4 point et - 0,5 point au cours de la même
période.
Dans les prochains mois, cette tendance positive devrait perdurer avec les projets de développement qui émergent dans le Roannais :
Transcom : 560 emplois aujourd’hui, avec
une projection à 650 emplois ;
STERIA : implantation début avril 2006,
dans les locaux de la CCI, avec une projection
à 60 emplois ;
le centre pénitentiaire, avec une projection à 400 emplois, dont 250 directs en juin
2007 ;
l’Établissement Spécialisé du Commissariat à l’Armée de Terre (ESCAT) avec
180 emplois en 2006 ;
la création d’une zone logistique de
100 ha à Bonvers qui permettra d’accueillir
dans un premier temps 50 nouveaux emplois
en 2007.
Sur ces seuls projets, un minimum de
800 emplois nouveaux est prévu sur la
période 2006/2007.
ÉDITORIAL
Lucien Deveaux, nouveau président
de l’Union des Industries Textiles
Lucien Deveaux, président du conseil
de surveillance de Deveaux SA,
directeur général d’Armand Thierry et
président de la CCI du Roannais,
a été élu président de l’Union des
Industries Textiles, le 17 mai dernier.
À 65 ans, il prend ainsi la tête
de l’ensemble des groupements
professionnels patronaux du secteur
textile habillement, qui représentent
environ 1000 entreprises et 91000 emplois.
Il entre aussi au comité exécutif du Medef
et devient vice-président du Groupe
des Fédérations Industrielles. Il livre
ses premières réactions après l’élection.
Qu’est-ce qui vous a incité à accepter ces
fonctions ? Au moment où mon prédécesseur,
Guillaume Sarkozy, quittait la profession textile, l’UIT souhaitait trouver une personnalité
suffisamment disponible pour porter les problématiques de notre secteur, et cela à un
moment clé pour ses entreprises. Car force est
de reconnaître que l’évolution de l’industrie
textile n’est pas très favorable : notre secteur
perd chaque année 8 à 9% de ses emplois, et
le moral dans certaines entreprises n’est pas au
beau fixe. Mon nom a été cité et a fait l’objet
d’un consensus. Comme je ne suis plus aussi
indispensable qu’hier dans le groupe Deveaux
grâce à la présence de mes enfants et d’un bon
encadrement, j’ai pu accepter cette fonction.
Quelle est votre vision du textile-habillement, et les grands défis sur lesquels devra
se pencher l’UIT ? Pour moi, il y a deux textiles aujourd’hui : le textile habillement qui,
pour être celui du XXIème siècle, doit être
celui de la créativité, de l’innovation, de l’intelligence ; il s’agit d’une industrie avant tout
culturelle, reflet de nos modes de vie, je
dirais même de notre art de vivre en Europe,
et que l’on aurait donc tort de négliger. Car
un vêtement, même si on ne l’achète plus
pour satisfaire des besoins primaires comme
se protéger et tenir chaud, fait encore partie
des produits de notre quotidien. Et s’il se rapproche des démarches d’achat qui sont celles
que l’on observe par exemple pour la cosmétique, il gagne en valeur qui peut bénéficier
aux entreprises européennes. Donnez un
vêtement à une femme, s’il ne lui plaît pas,
elle ne le portera pas. Certaines seront en
prises dans des locaux modernes et adaptés à
leur activité. Grâce à cette prise de risque,
nous avons pu recevoir une implantation qui
a généré plus de 500 emplois. C’est aussi de
cette façon que, même dans un secteur réputé
aussi difficile que le textile, le groupe
Deveaux, depuis 1962, a pu passer de 100 à
600 personnes. Mais pour garder espoir,
encore faut-il, bien sûr, que les conditions
d’exercice instaurées par les pouvoirs publics
ne soient pas pénalisantes.
revanche prêtes à payer assez cher un produit
qui jouera un effet séduction, et qui deviendra
presque comme une deuxième peau. Il faut
donc nous battre à un autre niveau que le
prix, et travailler encore plus dans les directions de la création et de l’innovation.
Et puis il y a un deuxième textile, le textile
technique, basé sur les brevets, la recherche
et la propriété intellectuelle, qui, lui aussi, est
promis à un bel avenir et qui connaît un fort
taux de croissance.
Voici deux langages totalement différents du
textile du XIXème siècle dont trop de responsables conservent l’image, et qu’il nous faut
désormais parler si l’on veut conserver un
avenir dans la profession.
Pensez-vous que votre expérience en tant
que président de la CCI du Roannais vous
sera utile ? À Roanne comme dans la profession textile - mais c’est sans doute vrai en
France en général - on a tendance à se croire
plus malade qu’on ne l’est. Quand vous dites
que le taux de chômage est ici devenu égal à
la moyenne de Rhône-Alpes, personne ne
vous croit. Nous avons, nous Français, beaucoup trop le sens du déclin. Le message qu’il
faut continuer à porter au sein d’une CCI
comme de l’UIT, c’est qu’un futur est possible, à condition de garder espoir et de créer
ses propres voies d’avenir. C’était le sens,
notamment, de l’investissement réalisé par la
CCI du Roannais pour accueillir des entre-
À cet égard, quelles sont les mesures que
vous allez défendre en priorité au sein de
l’UIT ? D’abord, je l’ai dit, transformer
l’image d’une industrie du XIXème en celle du
XXIème siècle. Et puis bien faire comprendre
aux responsables publics que l’industrie
textile est une industrie d’intelligence, de
création, qui doit être, d’abord, bien protégée
contre les copies, et ensuite pouvoir être prise
en compte au même titre que la recherche.
Dans notre secteur, les entreprises ne peuvent
bénéficier que d’un crédit d’impôt de 100 K€
sur trois ans, quand les entreprises technologiques disposent d’un crédit d’impôt de 8 M€
par an ! Pourquoi une telle différence de traitement ? D’autant que je ne peux croire qu’un
continent entier se désintéresse totalement du
textile-habillement. Un dernier point dont
il faut bien prendre conscience, c’est que
la bataille que livre le textile depuis déjà
plusieurs décennies est celle que vivra l’ensemble de l’industrie demain, y compris
l’aéronautique.
Il s’agit pour vous d’une bataille à l’échelle
européenne ? Parfaitement ! Nous avons
bien vu d’ailleurs à Roanne que le combat
pour l’autoroute A89 s’est mené à ce
niveau-là. De même, lorsque je veux faire
passer l’idée de considérer la création comme
de la recherche, on se heurte à un problème de
directive européenne. L’avenir de la profession passera par des entrepreneurs qui croient
en l’avenir et décideront d’investir. À côté de
cela, les industriels européens ne doivent pas
accumuler tous les handicaps de la terre par
rapport aux autres pays compétiteurs. Nous
avons des atouts - notre culture, notre art de
vivre. Sachons les renforcer pour créer de la
valeur, ici, en Europe.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 5
INTERVIEW
Nathan GABAY, président
de la Biennale Textile 2006
que cet événement
tienne vraiment son
rang de “Davos du
textile”, que la
réflexion soit très
poussée. Nous bénéficierons au total
d’une vingtaine d’interventions de grande
valeur réparties en
cinq tables rondes,
toutes organisées en
séance plénière, ce
qui permettra à chaque participant de
suivre l’intégralité
des débats. Nous
voulons que la discussion s’appuie sur
des faits, sur des
données précises.
En quittant la
Biennale, chaque
congressiste se verra
remettre une clé
USB collectant des
études sociologiques
ou professionnelles
présentées pendant
ces deux jours.
La 12ème Biennale
Textile de Roanne
rassemblera plus de
300 congressistes,
les 20 et 21 juin
prochains. Nathan
Gabay, pdg de
la société roannaise
Jo’Ben, présidera
cet événement
attendu avec
impatience par
les professionnels du
textile-habillement
français et européens.
Une vingtaine
d’interventions
de haut niveau
tenteront de lever
le voile sur “les stratégies gagnantes”
des années à venir.
Premier aperçu…
- Pourquoi avoir choisi
le thème des “stratégies gagnantes” ?
- Aujourd’hui une
- Quel ton souhaitez-vous donner
à la Biennale ?
- Nathan Gabay : J’aimerais que
Propos recueillis
par Frédéric Thomasson.
6 ROANNE ÉCO JUIN 2006
cette manifestation soit porteuse
d’espoir. Notre métier est compliqué, mais il n’est pas sinistré,
contrairement à ce que l’on peut
entendre trop souvent. Il ne faut
pas se voiler la face sur la complexité du textile-habillement,
mais il ne faut pas non plus sombrer dans un défaitisme qui
n’apporterait rien de bon. Cette
Biennale aura pour objectif de
montrer au plus grand nombre
qu’il y a des opportunités à saisir
dans tous les secteurs.
- Quels seront les temps forts de
cette 12ème édition ?
- Nous avons effectué un impor-
tant travail en amont en commandant plusieurs études sur chaque
partie de la filière. Nous voulons
entreprise est dans
l’obligation de mettre
en place de véritables stratégies
pour avancer. Elle doit anticiper
les évolutions au risque de voir
ses concurrents le faire avant
elle. La grande différence entre
notre économie actuelle et celle
des décennies précédentes, c’est
que les cycles de vie des stratégies sont de plus en plus courts.
Ce qui était vrai il y a cinq ans
ne l’est plus forcément aujourd’hui, et la stratégie gagnante de
INTERVIEW
2006 sera peut-être obsolète en
2009. L’important est de faire
les bons choix au bon moment.
Quel que soit le métier, les
entreprises qui se portent bien
sont celles qui ont la meilleure
capacité d’analyse de leur environnement.
- La bonne stratégie, c’est avant
tout celle qui crée de la valeur
ajoutée...
- Bien entendu, mais encore
faut-il se mettre en capacité de
créer cette valeur ajoutée. Quelle
que soit sa place au sein de la
filière, une entreprise voit se
présenter à elle des opportunités
en matière de conception du
produit, de fabrication, de sourcing, de transformation, de distribution, de merchandising...
Nous essaierons notamment de
donner des pistes de réflexion
pour détecter les désirs cachés ne veut plus être noyé dans la
de ce consommateur du XXIème masse mais au contraire se diffésiècle qui ne
rencier
des
veut plus res- “La différenciation autres. La diffésembler
aux
renciation est
autres, au profit
est aujourd’hui aujourd’hui esd’une customisentielle. Si nous
essentielle.”
sation, d’une
observons
le
appropriation
retour de certains
personnelle du produit.
distributeurs vers des producteurs français, c’est tout simple- On parle souvent de stratégie ment qu’ils se sont aperçus
du “hors-prix”. Est-ce une stra- qu’ils avaient pratiquement tous
tégie gagnante ?
les mêmes sources d’approvi- Absolument. Nous sommes sionnement à l’étranger et qu’ils
passés d’une offre pléthorique ne parvenaient plus à se difféoù seul le prix faisait la différence, rencier.
à une offre plus qualitative qui
donne au consommateur un réel - C’est une chance pour une
pouvoir de décision. Il existera région textile comme Roanne ?
toujours du hard-discount, mais - Oui, à condition d’être créatifs,
je crois que l’époque du “produit réactifs, performants. Une entrepar le prix et rien d’autre” est prise comme celle que je dirige,
derrière nous. Le consommateur Jo’Ben, travaille encore à 50%
Programme de la Biennale Textile 2006
18h00 : Alexandre Adler, Journaliste, Historien :
“J’ai vu finir le monde ancien : lignes de forces et fractures,
conséquences économiques”.
Pierre-Jacques Brivet, Délégué Général Habillement
Rhône-Alpes.
. Intervenants : François Gadrey, Avance Diffusion :
“Chercher, trouver, jeter… ne retenir que le meilleur !” ;
Michel Troigros, Maison Troisgros : “Oser… imaginer…
partager, un festival du goût : les saveurs acidulées” ; Alain
Schimel, Président de Zilli : “L’envie de voir ailleurs : à la
conquête de nouveaux territoires”.
21h00 : Show Mode “La mode sans frontières”
Espace Fontalon - Halle André Vacheresse.
14h15/14h45 : Jean-Bernard Devernois, Devernois : “Sens
et cohérence dans les stratégies gagnantes”.
MARDI 20 JUIN (Théâtre)
17h30 : Ouverture de la Biennale par Nathan Gabay,
Président de la Biennale 2006, Lucien Deveaux, Président
de la CCI et Yves Nicolin, Député-Maire de Roanne.
MERCREDI 21 JUIN (CCI du Roannais)
8h30/9h45 : VISION 2010
. Animation : Nathan Gabay, Président de la Biennale 2006
et Président de Jo’Ben ; Jean-Claude Lagarrigue.
. Intervenants : Gérard Mermet, Francoscopie :
“Évolutions sociologiques et arbitrage du consommateur en
2010” ; Pascal Morand, Institut Français de la Mode : “Les
grandes tendances textiles en 2010”, Xavier Marin,
Fédération de la Maille : “Éthique et valeurs en 2010”.
9h45/10h45 : DÉSIRS CACHÉS
. Animation : Georges Cytron, Président de Cukier et
Président de Mutex ; Jehan Quettier, Directeur Général
d’Eurovet.
. Intervenantes : Évelyne Chaballier, Institut Français de la
Mode : “Les récentes études sur l’individualisation, la
customisation, le sur-mesure” ; Ann-Charlotte Pasquier,
Aubade : “La stratégie marketing et commerciale de la
marque Aubade” ; Édith Keller, Carlin International :
“Revendiquons la création, creusons l’écart ensemble : vous
inspirer, vous émouvoir, vous provoquer”.
11h15/12h30 : IMAGINER L’INIMAGINABLE !
. Animation : Christian Cane, Président de Christian Cane ;
14h45/16h00 : “TOUT” MAKE OR NOT “TOUT” MAKE
. Animation : Véronique Renucci, Présidente de Bel Maille ;
Claude Levy-Rueff, Président de Brouardel Communication.
. Intervenants : Lucien Deveaux, Groupe Deveaux :
“Complémentarité des productions européennes et
internationales” ; Rinze Koopmans, Uco Sportswear
(Belgique) : “Alliance du groupe Uco avec le groupe Indien
Raymond afin de proposer une gamme complète de denim et
une capacité de production développée” ; Corinne
Champagner Katz, Avocat à la Cour, spécialiste en Propriété
Intellectuelle : “Délocalisation ? Comment éviter l’évasion
des droits de création ? Protection légale et contractuelle”.
16h00/17h15 : ENVIES EN SCÈNES
. Animation : Georges Lustigman, Président de La Mascotte ;
Éric Mézin, Délégué Général de Unimaille - Uric.
. Intervenants : Christophe Girardier, Asterop : “Stratégie
de distribution : nouveaux concepts et vocation locale du
point de vente : quelles nouvelles proximités créatrices de
valeurs ?” ; Laure Klotchkoff, Interdéco : “Comment une
typologie de consommatrices permet d’éclairer des choix de
réseaux de distribution ?” ; Jean Duforest, Okaidi : “Vers
un nouveau capitalisme responsable au service de l’homme,
comment concilier exigences financières et humaines ?”.
avec des façonniers roannais. Je
le fais parce que, sur certains
produits, ils sont bons. Ils sont
même les meilleurs. Mais ils
savent très bien que leur impératif
au quotidien, c’est d’apporter au
produit qu’ils fabriquent une
valeur ajoutée en terme de couleur, de matières, de fonctionnalité, de qualité... Leur avenir
passe par cette exigence.
- Quelle est l’image du textile
roannais en France et au-delà ?
- Roanne est toujours considérée
à juste titre comme une place
forte du textile français et son
image reste excellente. Des
entreprises n’ont pas survécu
aux difficultés de la filière,
notamment dans les années 90,
mais il ne faut surtout pas
oublier toutes celles qui ont pris
le bon virage, qui ont su se repositionner à temps, notamment
grâce au plan MUTEX. Sur tous
les salons, on entend de grands
distributeurs dire qu’ils ont
besoin de la créativité des façonniers roannais. Cela fait plaisir.
- Qu’est-ce qui fait la réussite de
la Biennale de Roanne ?
- Je crois que si cette Biennale
existe toujours c’est parce qu’elle
a su, elle aussi, évoluer avec le
temps, grâce notamment à l’apport successif de chefs d’entreprises roannais. Tous ont apporté
leur touche personnelle. Elle a su
devenir un événement de portée
nationale et internationale et
sortir des débats roanno-roannais. Comme le disait récemment
Jean-Claude Lagarrigue, qui
apporte sa précieuse expérience
à notre organisation, l’événement
Biennale, et notamment son
show-mode, est unique en France
et peut-être en Europe. C’est un
point de passage incontournable
pour tous ceux qui veulent jouer
un rôle dans le textile d’aujourd’hui et de demain.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 7
SHOW MODE À ROANNE LE 20 JUIN 2006
La mode sans frontières
Le 20 juin à 17h30 et 21h00, dans le cadre
de la Biennale Textile de Roanne, la
Chambre Syndicale de la Maille de
Roanne nous offrira à travers son défilé
de mode, le monde, ses couleurs et sa
diversité, un Show Mode scénographié où
se mêleront la beauté et les extravagances
de chaque Continent.
Sur des rythmes suaves, chauds, zen ou
ensoleillés, des mannequins danseurs
nous entraîneront dans un tourbillon
d’étoffes, de son et de lumière pour un
voyage sans frontières.
Ce spectacle de qualité orchestré
par le Producteur d’évènements Mode
“MODELENIUM” mettra à l’honneur la
créativité légendaire et l’implication
dynamique de diverses enseignes
roannaises.
Le 20 juin, ce sont les grands noms du
TEXTILE Roannais qui vous ouvrent
leurs portes et vous emmènent dans un
périple inoubliable !
Tarif : 6 euros
(gratuit pour les moins de 12 ans)
Réservations :
Chambre Syndicale de la Maille
Tél. 04 77 44 54 40
Office de Tourisme du Grand Roanne
Tél. 04 77 71 51 77
Participeront au défilé :
Bel Maille, Chassagnard, Christian Cane, Cukier, Deveaux, Devernois, Gil’B Poussière d’Etole,
Griffon, Jean-Louis Kurpiel, Jo’Ben, La Fée, Le Chat, Le Petit Baigneur, Lewinger, Mado Marcel
pour Mado et les Autres, Pauporté, Plasse, Rodam, Yves Delorme, Créatech Révélateur de talents,
Lycée Professionnel Carnot.
8 ROANNE ÉCO JUIN 2006
www.devernois.fr
11, avenue du Polygone
42300 ROANNE
Tél. : 04 77 71 85 24
Fax : 04 77 70 28 41
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Fax : 04 77 70 22 61
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ROANNE ÉCO JUIN 2006 9
PRODUITS
L’Univers du boxer
Il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts... Le boxer, qui met à mal
slips et caleçons, a trouvé son bonheur place du Marché, à Roanne.
“L’Univers Masculin”, créé en novembre 2004 par Christine Uhring,
propose un panel complet de toutes les grandes marques mondiales :
Emminence, le leader en la matière, mais aussi Hom, Punto Blanco,
Cacharel, Bruno Banani, Impetus, Aubade, Dolce Gabbana, Calvin Klein,
sans oublier la marque roannaise Christian Cane dont les créations
sont superbes. “Le boxer est devenu ma vente numéro un”, commente
la commerçante roannaise. Après avoir dirigé Nouveautés Clermont,
pour femmes et enfants, et Steph Mode, pour hommes, elle s’est tournée
avec succès vers la lingerie masculine. “La créativité dans le boxer
est impressionnante. Impetus vient par exemple de mettre au point
des microcapsules de bois-bandé afin de parfumer ses boxers
au Calvin Klein”. Le boxer séduit toutes les tranches d’âges,
y compris les pré-adolescents “qui veulent porter les mêmes
sous-vêtements que papa”. Christine Uhring propose également
une belle collection de pyjamas et de strings plébiscités par des hommes
plus mûrs (50-60 ans). De quoi donner des idées, à quelques jours
de la Fête des Pères...
Traclet en Savane
Qu’il s’agisse de se balader
dans la campagne roannaise,
de faire son jardin ou
de s’aventurer en terres
inconnues, le chapeau
Savane s’adapte à toutes
les situations. “Nous le
proposons depuis quelques étés
et c’est en général l’une de nos très belles ventes,
explique Sébastien Traclet, à la tête de la chapellerie
roannaise. Il plaît à une clientèle très large, de 25
à 80 ans. Son prix de 39 euros reste également
très abordable”. Ce chapeau 100% coton, beige clair
et jean délavé, n’est pas sans rappeler le couvre-chef
du célèbre Indiana Jones. Fabriqué par une société
pyrénéenne, il est lavable à la main à l’eau tiède.
Savane est également l’une des meilleures ventes
du site Internet de la chapellerie Traclet, laquelle
touche aujourd’hui les dividendes de son audace.
“C’est vrai qu’en 1997, peu de commerçants
indépendants s’étaient aventurés dans la vente en ligne.
Depuis Noël, la progression est particulièrement
intéressante : le chiffre d’affaires Internet est
sensiblement égal à celui enregistré au magasin.
C’est très encourageant”.
10 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Un Zest de Côte
Roannaise
Le Domaine Sérol (Renaison) a mis
au point une bouteille de 25 centilitres
baptisée “Zest d’Originelles” pour
le marché européen, et “Zest Troisgros”
pour le marché japonais. “Ce produit
est lié aux nouvelles habitudes
de consommation”, indique Stéphane Sérol.
A l’issue de la récolte manuelle,
une fermentation-macération de sept jours
est observée afin d’obtenir
des arômes de fruits rouges intenses.
L’élevage en cuve ciment dure
de trois à six mois pendant lesquels
ont lieu au moins deux soutirages
et un collage à l’albumine d’œuf.
“Au palais, on retrouve
la concentration des arômes
soutenue par des tanins discrets
et soyeux donnant de la rondeur
au vin. Même si nous sommes
confrontés sur ce marché à des vins
de cépage à très bas prix, l’accueil
est bon car le consommateur
apprécie de trouver un vin
de vigneron indépendant dans
un tel format”. Zest fait l’objet
d’un packaging moderne : capsule
à vis et étiquettes aux couleurs
atypiques. Le viticulteur de
la Côte Roannaise a produit 6000
bouteilles dans ce conditionnement
en 2004, et 8000 en 2005.
PRODUITS
CMF met de la couleur
sur ses charpentes
Didier Bonche a décidément le sens de l’action
collective. Co-fondateur de “Charpentiers de la Loire”,
centre de production mis en place à Saint-Germain-Laval
par cinq professionnels du département, il est aujourd’hui
l’un des piliers de l’action nationale NABOCO lancée par
le centre de ressources des industries du bois, CERIBOIS.
“Je travaillais depuis pas mal de temps sur la couleur,
explique le pdg de CMF, basée à Saint-Just-en-Chevalet.
J’avais obtenu des pigments, mais la qualité n’était pas
satisfaisante”. Ses recherches ont cependant capté
l’attention de CERIBOIS. Un collectif de 15 charpentiers
et menuisiers a été constitué. Consultants, ingénieurschimistes, experts en peinture et en nanoparticules
ont planché sur le sujet. Un programme de R&D de
440 000 euros a été lancé. “L’objectif était d’aboutir à
des peintures qui tiennent dans le temps. Un fabricant
mondial a trouvé une formule offrant des garanties
de durabilité d’environ dix ans en version opaque”.
Tous les tests AEV (air, eau, vent) et de vieillissement
accéléré se sont révélés concluants. Chaque partenaire
a depuis adapté le concept à son propre marché.
CMF (17 salariés) a ainsi créé en interne un atelier
de peinture afin de décliner ses charpentes industrialisées
selon un nuancier d’une douzaine de couleurs (gris bleu,
gris vert, vert amande, vert anglais, bordeaux, terre
d’ocre...). “Nous nous sommes rapprochés d’une coloriste
professionnelle avec qui nous avons fait l’inventaire des
couleurs existantes sur d’autres matériaux, qu’il s’agisse
de PVC, de crépis ou de métal. Nous avons travaillé
sur des pastels sobres, des demi-teintes et des couleurs
pleines”. Adaptables “à tout ce qui est visible”
(charpentes apparentes, marquises, consoles, solivages,
hautvents de portails...), les produits couleurs de CMF
peuvent évoluer dans le temps : “On peut changer
de couleur sans décapage”, précise Didier Bonche
qui a présenté son innovation, en avant-première,
lors de la Foire du Roannais. La démarche NABOCO
a obtenu un Lyon d’Or lors du récent salon Eurobois.
Les Ateliers d’Aix innovent dans la sécurité
Spécialisés dans l’injection plastique, les Ateliers d’Aix
viennent de mettre au point deux produits de sécurité destinés
aux métiers du bâtiment. La société installée à Saint-Martinla-Sauveté réalise des embouts universels pour fer à béton.
“Ces accessoires se fixent à l’extrémité de serre-joints, des tubes
d’échaffaudage ou de fers, explique Jean-Guy Auroux, à la tête
de cette PME créée en 1977. Ils protègent les ouvriers ou
toute personne ayant accès aux chantiers”. Les Ateliers d’Aix
se sont démarqués avec succès de la concurrence en optant
pour une forme champignon. En 2005, ils ont vendu 60 000
embouts de 6 à 32 mm. Un résultat qui sera largement dépassé
en 2006, puisque 57 000 ventes ont déjà été réalisées auprès
d’entreprises du BTP ou de distributeurs. Les couleurs jaunes et
oranges ont été choisies pour une meilleure perception visuelle.
Autre produit-maison : des réservations à double opercule
destinés à l’installation de garde-corps. “Là encore, il s’agit
de produits de sécurité. On les installe avant de couler une chape
ou une dalle. Une fois l’opération effectuée, il suffit de retirer
la partie visible de la pièce pour fixer le pied de garde-corps”.
Les Ateliers d’Aix (quatre salariés) fabriquent deux autres
produits propres : des panonceaux de signalétique pour
tout type d’activité et des embouts de rouleaux. La PME
travaille également pour de nombreuses entreprises régionales
spécialisées dans la mécanique, le matériel agricole, le mobilier
médical, les sports et loisirs... Elle réalise ainsi des cochonnets
plastiques pour la célèbre boule OBUT. Les Ateliers d’Aix
(400 K€ de chiffre d’affaires) comptent un parc de onze presses
d’injection de 50 à 300 tonnes.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 11
ACTUALITÉS
Sous le soleil, la plage...
Un accès gratuit
aux marché publics
Depuis le décret du 30 avril
2002 et les directives
européennes de 2004,
les marchés publics ont
été dématérialisés. L’accès
à l’information et le traitement des dossiers sont
simplifiés. La CCI propose,
via son site Internet
(www.roanne.cci.fr) de
consulter gratuitement
les avis d’appels d’offres
les plus récents faisant
l’objet de procédures
simplifiées ou paraissant
dans les bulletins officiels.
Il est possible d’accéder
aux marchés publics de
4 000 à 90 000 euros pour
l’Allier, la Loire, le Puy-deDôme, le Rhône et la
Saône-et-Loire. Il est
également possible de
sélectionner, par thèmes,
les avis nationaux ou
européens. Pour toute
question ou renseignement
complémentaire, contacter
Martine Thivind au
04 77 44 54 64.
Serge Talbat,
nouveau président
de Sésame
Serge Talbat est le nouveau
président de l’association
Sésame. Il succède à Jean
Pierre Goufrier. Sésame
assure l’accompagnement
socioprofessionnel de
demandeurs d’emploi
rencontrant d’importantes
difficultés d’insertion.
L’association, dans
un objectif commun de
mutualisation des moyens,
s’est associée, en début
d’année, avec la société
de travail temporaire
d’insertion, Visa Emploi.
Un CFA du bâtiment
en projet
L’implantation à Roanne
d’une antenne du CFA
Bâtiment de Saint-Etienne
est en très bonne voie.
L’établissement accueillerait
150 jeunes.
12 ROANNE ÉCO JUIN 2006
L
e Parc de la Plage à
Villerest vient de fêter ses
20 ans. “Je suis présente
sur le site depuis le début, indique
Marta Huguet, à la tête de Huguet
Loisirs. Chaque année, nous
avons amélioré nos prestations”.
Cet été, une piscine de 5x10 mètres
remplie de 36 000 balles en plastique a été installée. Deux espaces,
dont un pour les tout-petits, ont
été aménagés. Cette animation
s’ajoute au manège aquatique,
aux toboggans et parcours gonflables, aux quatorze pédalos, aux
tables de ping-pong, aux babyfoot, au trampoline, sans oublier
le fameux toboggan aquatique à
sensation doté de quatre pistes de
16 mètres. “Nous avons un projet
d’allongement. Nous faisons les
choses progressivement”, pour-
suit Marta Huguet, heureuse de
travailler en famille. Seuls les
enfants paient leur entrée (6,50
euros) valable toute la journée, de
10 à 22 heures. Les parents ont
accès au site gratuitement, y com-
pris pour pique-niquer. Le Parc de
la Plage participera, cette année
encore, à la Fête de la musique, à
la Fête de l’eau, le 2 juillet, et proposera deux soirées Flamenco, le
7 juillet et le 4 août.
L’agroalimentaire affine sa formation
P
lusieurs PME roannaises de
l’agroalimentaire (Valentin
Traiteur, SICAREV, La Ferme
Collet, Révillon Chocolatier...) et
le CFPPA (Centre de formation
professionnelle et de promotion
agricole), installé rue Emile-Noirot,
à Roanne, viennent de lancer une
plateforme de professionnalisation
et d’expérimentation. Elle a pour
objectif de répondre aux besoins
des entreprises en matière de for-
mation, de recrutement et d’innovation. La SOFRED, l’ISARA et
l’ENILBIO de Poligny, sont également associées au projet. Dès la
rentrée, les premiers parcours de
formation, intégrant la GPEC
(Gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences) devraient être
proposés aux chefs d’entreprises et
aux demandeurs d’emploi. La plateforme roannaise, qui travaille en
étroite collaboration avec l’Univer-
sité parisienne de Jussieu, bénéficie d’un soutien de taille : Claude
Spanghero, 22 fois sélectionné en
équipe de France de rugby, a accepté de soutenir l’initiative collective
des PME roannaises. Il est aujourd’hui à la tête de Spanghero SA
(600 salariés), une société spécialisée dans les produits du SudOuest.
AGENDA
9 juin 2006
Déjeuner des Entreprises
sur le thème : “La sécurité
dans l’entreprise : les différentes formes “d’attaques”
et leurs conséquences”,
CCI du Roannais.
12 au 22 juin 2006
Formation
“Cinq jours pour
Entreprendre”,
CCI du Roannais.
20 et 21 juin 2006
Biennale Textile
de Roanne sur le thème
“Stratégies gagnantes”,
CCI du Roannais.
sur le thème : “La sécurité
dans l’entreprise : les solutions à mettre en place
pour se protéger”,
CCI du Roannais.
20 juin 2006
Show Mode : “La Mode
sans frontières”,
Halle André Vacheresse.
10 septembre 2006
17ème Meeting aérien
international de Roanne.
11 et 12 octobre 2006
Les Journées Innovus
et 4ème Trimestrielle
d’Innovus.
9 au 16 octobre 2006
Journées Nationales
Portes Ouvertes Entreprises.
Pour tout renseignement,
contactez Christiane :
04 77 44 54 64.
30 juin 2006
Déjeuner des Entreprises
9 octobre 2006
Forum CréationTransmission d’Entreprise,
Espace Congrès Roanne.
ACTUALITÉS
Le DUT roannais
ne manque pas de débouchés
L’
IUT de Roanne vient de
réaliser une enquête sur
l’intégration des lycéens
depuis 1996, et sur le taux de réussite de ses étudiants. Le suivi des
promotions de 1996 à 2002 montre
que 67% des étudiants roannais ont
réussi leur DUT en deux ans (1311
sur 1971), et 73% en trois ans. Neuf
jeunes sur dix qui décident de mettre
fin à leur études, DUT en poche
(62% des cas), trouvent un poste
d’employé et de cadre intermédiaire.
Ce taux d’insertion grimpe à 93%
pour les diplômés optant pour des
études complémentaires (licence
professionnelle, cursus à l’étranger...). L’enquête met aussi en avant
les conditions avantageuses de la vie
étudiante roannaise, particulièrement en terme de loyers : le prix
moyen de location d’un studio en
centre-ville s’élève à 218 euros,
alors qu’il atteint 350 euros à Lyon
ou à Clermont-Ferrand. Les bacheliers issus de la promotion 2002
ayant suivi une filière ES (Économie-Social) ont décroché leur
DUT à 90%. Le taux de réussite est
également excellent pour les bacs
technologiques et industriels, lesquels ont comblé le retard par rapport aux années antérieures. À noter
que les étudiants de l’IUT viennent
de s’illustrer au niveau national en
obtenant le second prix du Concours
national des Jeunes créateurs d’unité
de production, grâce à la conception
d’un boitier CD baptisé In-Slyde.
KRH et Malbrunot changent de mains
L’
industriel Claude Chambon
(ex-Gimaex) a repris, à
quelques mois d’intervalle, KRH et Malbrunot LFT,
deux sociétés d’ingénierie. En quête
de bureaux d’études jouant le rôle
d’intégrateur, Claude Chambon a
misé sur la capacité technologique
des deux PME. KRH, bureau
d’études spécialisé dans la
conception de bancs d’essais
notamment pour les équipementiers
automobiles et la fabrication de
machines spéciales, emploie 16
salariés, réalise un chiffre d’affaires
de l’ordre de 2 millions d’euros,
et mise sur une progression de
12% en 2006. Malbrunot LFT
(ex-Linco France Technologies),
spécialisée dans la conception et
la fabrication de lignes d’abattage
pour la volaille, emploie sept personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1 million d’euros.
EN BREF
Rose Pomme à Marseille
La marque roannaise, spécialisée dans la conception de
vêtements de nuit, a opté
pour l’affiliation afin de
développer son réseau
de partenaires. Elle compte
notamment s’installer
en PACA et vient de signer
un contrat de partenariat
avec un détaillant marseillais.
Bon début d’année
pour Chirat
L’imprimerie Chirat (St-Justla-Pendue) a enregistré une
hausse de chiffre d’affaires
de 7,9% au cours du premier
semestre de son exercice
2005-2006. Un résultat très
satisfaisant compte tenu
des performances globales
du secteur.
U10 prend le contrôle
de Dutexdor (Lille)
Troisième édition
des Spots d’Or
Le groupe U10 (Bourg-deThizy), spécialisé dans la
conception et la gestion de
lignes de produits destinés à
l’équipement de la maison,
vient d’acquérir 60% du
capital de Dutexdor, société
spécialisée dans la conception de gammes d’accessoires
de la personne auprès de
la grande distribution et de
la distribution spécialisée.
La soirée des Spots d’Or
2006, organisée par l’IUT
de Roanne, permettra de
découvrir, le 15 juin, à
l’Espace Renoir, 24 spots
publicitaires réalisés par
les étudiants.
Cris du cœur
pour l’Afrique
Plusieurs PME dont GBP
Production (St-Just-la-Pendue)
et Media’Help (Roanne)
ont soutenu l’association
Mably-Pô qui vient d’éditer
un CD intitulé “Cris du cœur
pour l’Afrique” : chaque
minute, un enfant meurt
du paludisme en Afrique
Noire.
Un Roannais élabore
le vin de “Johnny”
Jean-Louis Callier, directeur
général de France Boissons
Roanne et membre de
la commission des vins de
France Boissons, a participé
à l’élaboration du premier
vin de Johnny Hallyday,
“Terre d’Aumes”, issu d’une
parcelle languedocienne.
Une bière
pour Glasgow
La micro-brasserie de
Pouilly-sous-Charlieu,
Les Brasseurs du Sornin,
vient de mettre sur le marché
une bière “collector”
aux extraits de verveine
en souvenir de l’épopée
verte des footballeurs
de Saint-Etienne, battus en
finale de la Coupe d’Europe
1976, à Glasgow. Georges
Bereta et Georges Polny
ont participé à la soirée
de lancement.
Concours de saut
international
Pour la première fois,
le Centre Équestre de
l’Étrier, à Vougy, organise
un concours à portée
internationale. Il s’agit
du concours de saut
international deux étoiles,
qui se déroulera du 7
au 9 juillet.
Contact : 04 77 71 78 80,
[email protected]
RN7 : déjà plus
de 50 000 pétitions
Le baromètre des pétitions
récoltées par l’association
interrégionale “La N7 à 4
voies... vite” n'en finit pas
de grimper. Le cap de
50 000 signatures a été
atteint début juin.
L’association présidée par
Jean-Bernard Devernois
a entériné son rapprochement avec les structures
politiques lancées dans la
même action de lobbying
en faveur de l’aménagement en voie rapide et
sécurisée de la RN7 au
nord de Roanne. D’ici
septembre, un document
sera édité. Il rassemblera
les études réalisées depuis
1996, et englobera de
nouvelles données liées
aux mécanismes de financements. Un possible
recours aux financements
PPP (partenariat publicprivé) sera examiné.
Stéphane Bouillon,
nouveau Préfet
de la Loire
Stéphane Bouillon, 49 ans,
a pris ses fonctions de
Préfet du département
de la Loire. Cet énarque
a occupé de nombreuses
fonctions au sein de cabinets ministériels. Il fut, tour
à tour, Préfet de l’Aube et
de la Sarthe. Stéphane
Bouillon a accompli sa première sortie en Roannais
lors de la signature, fin
avril, du contrat de développement “Roanne, pays
de Rhône-Alpes”.
Hôtel d’entreprises
Depuis l’ouverture
de l’Hôtel d’entreprises
en 2004, c’est une dizaine
de sociétés, représentant
630 emplois, qui se sont
installées bd Jean-Baptiste
Clément. Ces entreprises
ont trouvé dans les bâtiments construits et aménagés par la CCI du
Roannais des locaux
adaptés à leur activité,
industrielle ou de services.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 13
ACTUALITÉS
Sur la piste des adresses “Tout Sourire”
La qualité de l’accueil,
des services, est essentielle
pour donner une bonne image
du Roannais et fidéliser
les touristes. La démarche
Roannais Tout Sourire
travaille depuis son lancement
à ces objectifs. Dernière action
en date : l’édition 2006 du Guide
des Bonnes Adresses Tout Sourire.
“L’
idée de fédérer les professionnels du tourisme pour concevoir une charte de qualité et
définir les critères d’un bon accueil a
d’abord été vue de haut par les autres
régions. L’initiative est aujourd’hui pleinement reconnue, et reprise à l’extérieur”, note,
amusée, Florence Gontard, maîtresse de
maison du restaurant “Le Canard est dans
l’assiette”, à La Pacaudière. Florence et
Alain Gontard, anciens Lyonnais d’origine
convertis à la vie rurale, exploitent depuis
les années 80 un élevage de canards qu’ils
transforment eux-mêmes en foie gras. À
côté du restaurant, principale source de chiffre
d’affaires, ils vendent leur production, y
compris à distance sur Internet, et animent
également des visites et stages de préparation
de foie gras. Leur adhésion à la démarche
“Roannais Tout Sourire” coulait de source :
“même si on ne participe pas à tout ce que
l’on voudrait, l’échange avec d’autres professionnels est bénéfique et génère une plus
forte cohésion pour bâtir l’offre touristique
de la région, remarque Florence Gontard.
Nous bénéficions aussi des outils de communication conçus pour commercialiser la
destination Roanne, malgré une clientèle de
groupes en perte de vitesse. Elle est heureusement relayée par celle des particuliers et
des familles issus des grandes agglomérations qui nous entourent, et même par une
clientèle étrangère solidement implantée
dans la région !”.
La démarche “Roannais Tout Sourire” est
née en 1994 d’une étude réalisée par la CCI
du Roannais pour connaître les besoins en
formation des professionnels du tourisme.
Tout en désirant mieux connaître leur environnement touristique, ils ont exprimé le
souhait d’améliorer les prestations en matière
de service, d’animation, d’information,
d’accueil. Le concept était né ! Une charte
qualité a été mise en place dès
1996 par la CCI du Roannais et
les professionnels. Elle a évolué en
1999 avec une formulation simplifiée et un renfort des critères de
qualité. Une visite client-mystère
est effectuée chez les candidats au
label par un cabinet spécialisé afin
de contrôler le respect de la charte.
Il en résulte pour le professionnel
la connaissance des principaux
points forts et aspects à améliorer,
et la suggestion d’un plan d’actions. “Ces audits ont permis de
sensibiliser les professionnels à
l’importance d’une démarche
qualité, de créer une émulation au
sein du réseau, et de faire prendre
conscience aux prestataires des
nouvelles attentes de la clientèle”,
résume Jean Dalaudière, président
de la commission tourisme à la
CCI. L’initiative est cofinancée
par la Région Rhône-Alpes, le
Fonds social européen, les professionnels eux-mêmes, et la CCI.
Le réseau constitué de 140 professionnels
engagés dans la démarche vient encore
d’acquérir une nouvelle visibilité avec la
parution de l’édition 2006 du “Guide des
Bonnes Adresses Tout Sourire”. Ce support
de promotion des lieux de convivialité, de
découverte touristique et gastronomique du
Roannais est édité à 25 000 exemplaires en
français et anglais. Il est disponible à la CCI,
dans les offices de tourisme et syndicats
d’initiative, les mairies, et chez les professionnels du tourisme.
QUESTION À
Anik Parenti,
Présidente d’Escapades en Roannais
Vous venez de fêter
les 20 ans de l’association.
Quel est son bilan ?
scapades en Roannais a été
créée en 1986 par les professionnels du tourisme, hôteliers,
restaurateurs, producteurs fermiers,
artisans d’art, gestionnaires d’équipements de loisirs afin de développer
les retombées économiques du
tourisme dans notre région. Notre
“E
14 ROANNE ÉCO JUIN 2006
cheval de bataille a toujours été de
faire du Roannais une réelle destination touristique et de contribuer
à l’attractivité de notre territoire.
À ce titre, l’association a bénéficié
du soutien constant de la CCI et
de l’appui d’organismes partenaires
(Comité Départemental du Tourisme
de la Loire, Offices du Tourisme,
Syndicats d’initiative, collectivités
locales…). En vingt ans, Escapades
en Roannais est passée de 15
à 60 membres. Elle est aujourd’hui
reconnue comme le spécialiste de
l’organisation de séjours. Le volet
le plus réussi est sans aucun doute
la diversification de l’offre, avec
des visites à la journée, des courts ou
moyens séjours conçus d’abord pour
les groupes, puis élargis aux particuliers et aux familles. J’ajouterais
encore à notre bilan la participation
à de nombreux salons professionnels
et la création d’outils de communication, dont un site Internet
www.escapades-roannais.com.
En terme de perspectives, aux
professionnels qui ont la fibre
touristique d’aller encore de l’avant
en proposant des actions dans
le cadre du Contrat de Pays signé
avec la Région. Celui-ci nous positionne aujourd’hui comme l’outil
de commercialisation officiel de la
destination roannaise. Nous envisageons également de nous orienter
vers le tourisme d’affaires pour
saisir l’opportunité de l’ouverture
du Scarabée en 2008, et de la rénovation de l’Espace Congrès de
Roanne. Des offres “post-congrès”
pourraient ainsi voir le jour.
ACTUALITÉS
Les Vitrines dessinent l’avenir du commerce
Le 24 avril dernier,
le plan de dynamisation
pour le commerce de
proximité a été présenté
aux professionnels roannais.
Un plan d’envergure
pour préparer l’avenir.
“O
n prétend souvent que les commerçants sont indépendants par
nature. Nous venons précisément de démontrer que les actions communes
sont possibles”, déclare François Damarin,
vice-président de la CCI du Roannais.
L’association “Les Vitrines de Roanne” soutenue par la CCI du Roannais, la Ville de
Roanne et la Chambre de Métiers, a en effet
réalisé un parcours sans faute sur le dossier
de candidature destiné à l’appel à projet
“Commerçants, l’énergie de tout un pays”,
lancé en 2005 par le ministre des PME
Renaud Dutreil. Résultats : l’intégralité
des actions proposées a été retenue par le
gouvernement, avec ses lignes de financement. Ce sont ainsi 355 000 euros de
dotation de l’État qui viendront abonder le
plan de dynamisation du commerce de
proximité, sur trois ans. Le dossier a même
été récompensé par une place de lauréat
national… L’explication d’un tel succès ?
“Il y a eu une bonne conception de projet au
départ. Un partenariat local fort et sa capacité
à être transposable, partagé avec d’autres
villes, comme la crédibilité acquise par les
Vitrines en tant qu’animateur du commerce
de proximité et fédérateur des Unions commerciales, a joué”, poursuit François
Damarin. “L’association fête ses dix ans en
2006. Nous avons présenté des actions dans
la continuité de ce qui avait été fait, en nous
appuyant sur un bilan chiffré, et en donnant
dans le même temps un élan ambitieux à
notre programme, placé sous la maîtrise
Les cinq rubriques
du Plan de dynamisation
du commerce de proximité :
. Structurer les associations de commerçants.
. Coordonner les acteurs du commerce urbain.
. Développer l’offre de services consommateurs.
. Développer le professionnalisme commercial.
. Améliorer l’offre commerciale.
Pour François Damarin (CCI du Roannais), Leslie Jourdan et Jean-Yves Demeure
(Vitrines de Roanne), “ Le plan de dynamisation marque un tournant
pour le commerce de proximité roannais.”
d’ouvrage de la CCI”, confirme Jean-Yves
Demeure, président des Vitrines de Roanne.
La carte de fidélité (26 000 porteurs, chiffre
d’affaires généré : 5,3 M€) s’accompagnant
de 20 minutes de parking gratuit, les bons
d’achat (chiffre d’affaires généré : 280 K€),
la création d’un site Internet avec 200 boutiques en ligne, la coordination effective des
six unions commerciales de quartier, sont
autant d’initiatives qui ont vu le jour à
Roanne depuis la création de l’association.
Des mesures pour le commerce urbain
Avec le Plan de dynamisation, les Vitrines
de Roanne passent cependant la vitesse
supérieure. Parmi les mesures phares, la
création d’une Boutique Services. Ce
concept innovant devrait être mis en place
avec la Star (société de transport de l’agglomération roannaise). En plein centre ville, le
public pourra ainsi disposer d’un bouquet
de services (borne Internet, consignes, prêts
de parapluie, change bébé, billetterie spectacles). Un manager de ville sera également
installé. Au-delà de la coordination des
unions commerciales, il devra jouer un rôle
d’interface entre tous les acteurs économiques, les professions libérales, les associations de quartier et la municipalité pour
“faciliter” la ville à ses usagers. Autre action
significative : le renforcement du professionnalisme. En s’appuyant sur les 50 villes
en France qui arborent la marque “Vitrines
de…”, l’objectif est bien de la transformer
en véritable concept marketing, cohérent au
niveau national et seul capable de rassembler
aussi les grandes enseignes. La puissance de
la marque “Vitrines de” permettra aux commerçants de Roanne comme des autres villes
de mieux se différencier tout en bénéficiant
d’économies d’échelle qui seront réinvesties
dans la promotion locale. Dans cet objectif,
le Plan de dynamisation a inscrit l’organisation d’un premier congrès national des
Vitrines de France à Roanne en mars 2007.
“Avec, nous l’espérons, 400 membres d’ici
trois ans, le Plan doit précisément nous aider
à ancrer et diffuser plus encore la marque des
Vitrines pour en faire une force décisive
auprès des commerçants, et surtout des
consommateurs”, concluent de concert
François Damarin et Jean-Yves Demeure.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 15
Journées Nationales
Portes Ouvertes
Entreprises
DU 9 AU 16 OCTOBRE 2006
MERCI À TOUTES LES ENTREPRISES QUI ONT VERSÉ
LEUR TAXE D’APPRENTISSAGE À LA CCI :
Le montant total des versements collectés sur
le Roannais est de 1 988 140 euros, en progression
de 18,5%.
Sur les sommes disponibles pour une affectation à
l’Apprentissage ou aux Écoles habilitées, 79% ont
été affectés directement par les entreprises sur des
établissements du Roannais.
De son côté, la CCI a affecté 100% des fonds libres
laissés “disponibles”, pour des formations sur le
Roannais.
Chefs d’entreprises
participez aux JNPO
Merci de votre engagement pour le Roannais.
Renseignements :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
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16 ROANNE ÉCO JUIN 2006
L’entreprise roannaise Valentin Traiteur soigne son entrée sur la scène européenne.
(photo : Didier Moissonnier, directeur commercial).
International :
Des passeports pour l’export
DOSSIER
Alors que 170 000 PME italiennes
et 200 000 allemandes
exportent de façon régulière,
seules 100 000 PME françaises
vendent produits et services
au-delà des frontières hexagonales.
Le dispositif "Cap Export",
mis en place par l'État,
apporte des aides concrètes
au développement international
grâce notamment à une assuranceprospection étendue
et à des incitations fiscales.
M
éconnaissance des mécanismes et de la démarche
d’exportation, peur du risque et
de l’inconnu, taille critique
insuffisante... Peu importe finalement la cause majeure, le
résultat est là : alors que 170 000
PME italiennes et 200 000 allemandes exportent de façon
régulière, seules 100 000 PME
françaises vendent produits et
services au-delà des frontières.
La moitié d’entre-elles le font
d’ailleurs de façon occasionnelle,
leur chiffre export ne dépassant
pas les 15%. Si la France a
conservé, en 2005, son rang de
5ème exportateur mondial de
marchandises (350 milliards
d’euros) et de 4ème exportateur
de services (90 milliards d’euros),
elle le doit à ses principales
armadas : les exportations de
5 000 entreprises de plus 250
salariés représentent près de
40% des exportations françaises.
Les sociétés du CAC 40 réalisent
ainsi les deux tiers de leur activité à l’export.
Des opportunités à saisir
Le potentiel français de croissance à l’international est donc
concentré sur les PME. Une étude
SOFRES a révélé qu’un peu
plus de 200 000 PME étaient en
mesure de se mobiliser rapidement pour entamer leurs premières campagnes au long cours :
9 000 ont un projet export à
ROANNE ÉCO JUIN 2006 17
DOSSIER INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT
moyen terme (cinq ans), 47 000 Cap Export,
ont “conscience des opportunités une “assurance prospection”
à saisir” et 157 000 sont posi- Pour aider les PME françaises
tionnées sur des marchés por- à gagner du terrain à l’internateurs à l’international. “Certains tional, l’État a mis en place un
secteurs comme l’agroalimen- dispositif adapté à leurs besoins :
taire ont devant eux de très belles Cap Export. Ce programme renperspectives à condition de force notamment l’assurance
prospection. Gérée par
mettre en place des
la COFACE, l’assustratégies conçues
d’emblée pour l’ex- “Il ne faut pas rance prospection est à
se faire
la fois une action d’acport. Mais de façon
générale, il n’y a
un monde compagnement des
et une assurance
pas de produits inexde l’export”. PME
contre le risque
portables”, indique
d’échec commercial.
François Alland, nommé, en septembre dernier, direc- Elle prend ainsi en charge, temteur régional du commerce porairement, une partie des
extérieur, après avoir occupé dépenses engagées en direction
des postes à Mexico, Buenos- d’une zone géographique définie
Aires, Barcelone, Nairobi, San (études de marché, salaires de
Francisco. Il est aujourd’hui à la collaborateur, frais de fonctiontête d’une des régions les plus nement d’un bureau ou d’une
performantes de France en filiale à l’étranger, dépôt de
matière d’export : l’excédent marque, location et aménagestructurel de Rhône-Alpes, en ment d’un stand lors d’un évéprogression de 16% en 2004 à nement commercial...). Les
6 milliards d’euros, comble une dépenses sont indemnisées dans
partie du déficit commercial la limite de 65% du budget. Ce
taux a récemment été porté à
français.
Valentin passe à
S
pécialisée dans la charcuterie pâtissière (feuilletés,
tartes salées, quiches, croque-monsieur, croissants,
rouleaux de fromage...), l’entreprise roannaise Valentin
Traiteur a soigné son entrée sur la scène européenne en
décrochant, fin 2005, la plus prisée des normes de
qualité de la profession agro-alimentaire : la
certification IFS (International Food Standard). “C’est
une norme moins connue que l’ISO, note Didier
Moissonnier, directeur commercial de l’entreprise. Mais
dans notre profession c’est ce qui se fait de mieux.
Parmi les cinq ou six principaux fabricants français, nous
sommes les premiers à obtenir cette certification mise
en place par les plus grands distributeurs allemands
regroupés au sein du Hauptverband des Deutschen
Einzelhandels”. Sur le passeport des produits Valentin,
notamment celui de sa marque D’élistine, l’IFS ne passe
pas inaperçue. La PME roannaise a signé un contrat de
collaboration avec l’importateur espagnol PLN (Séville)
et a participé, en mars dernier, au salon Alimentaria de
Barcelone. “Nous avons décidé de travailler avec un
importateur qui connaît bien le marché. Nous sommes
audacieux mais nous n’avons pas l’habitude de signer
des chèques en blanc. Partir à l’export, cela coûte cher.
Nous avons préféré rester les pieds près du sol en
choisissant une solution peut-être moins percutante à
court terme, mais plus bénéfique sur le long terme”.
Valentin n’est pas rentrée l’estomac vide de Barcelone :
Carrefour Espagne va tester ses produits pendant cinq
18 ROANNE ÉCO JUIN 2006
85% vers cinq pays cibles tous azimuts, ça ne fonctionne
(Chine, Japon, Inde, Russie et pas. Il est indispensable de se
États-Unis). Les contrats d’assu- structurer avant d’exporter”.
rance prospection s’échelonnent
de trois à neuf ans. Pendant la L’erreur suprême ?
période de garantie, la COFACE Arriver en terrain conquis.
verse une indemnité à la fin de “Il ne faut pas se faire un monde
chaque exercice en fonction des de l’export”, indique joliment
dépenses engagées. De son côté, Franck Tournery, responsable
l’entreprise reverse un pourcen- du service international de la
tage des recettes réalisées : CCI du Roannais. Mais il faut
“Elle ne rembourse jamais plus tout de même se mettre dans
que l’indemnité attribuée, pré- une disposition particulière.
cise Marie-Claire Sarliève, L’international, c’est un état
déléguée régionale chargée du d’esprit avant tout. En face de
développement des procédures soi, il y a quelqu’un qui pense
publiques au sein de la COFACE. différemment, qui n’a pas les
mêmes références
L’assurance prospecObjectif ?
culturelles, économition est vraiment
l’outil adapté aux Constituer 1000 ques, qui n’a pas les
raisonnements.
PME et notamment
groupements mêmes
L’erreur suprême est
aux primo-exportade PME
bien entendu d’arriver
teurs. Elle permet de
compenser les efforts à l’exportation. en pays conquis”. Un
péché un tantinet
de prospection de la
première année. Grâce à ce dis- français et complètement rédhipositif pluriannuel, on incite bitoire. “Si vous cherchez à
l’entreprise à bâtir une véritable imposer vos certitudes et vos
stratégie à l’export et non plus à méthodes, vous allez à l’échec,
tenter des coups ici ou là. Partir prévient Michel Guret, directeur de SETIC, PME exportatrice
s’il en est (voir encadré).
table en Espagne
L’adaptation de son produit au
marché local et aux besoins du
mois sous marque distributeur. Un bonheur n’arrivant
client est indispensable”.
jamais seul, Lidl vient de confirmer la vente, également
sous marque distributeur, des produits Valentin en Italie
Une exigence qui passe égaleet au Portugal. “Pour ne pas nous disperser, nous avons
ment par la mise en place
mis au point une stratégie géographique. Nous savons
de structures performantes en
que nos produits ont une durée de vie plus adaptée à
termes de maintenance et de serl’export dans les pays limitrophes et que les modes de
vice après-vente : “Dans l’équiconsommation des pays du Sud de l’Europe sont plus
pement industriel, vous jouez
proches des nôtres. En toute logique, l’Italie devrait être
votre crédibilité sur le service.
notre prochain marché-cible”, indique Didier
Si vous voulez durer, votre SAV
Moissonnier, qui apprécie l’engagement de certains
doit être irréprochable”, note
distributeurs internationaux. “Certaines contraintes ont
Jean-Pierre Pinot, président de
rendu nos distributeurs français frileux. Mais la
Barriquand Steriflow, l’une des
tendance change peu à peu. Pendant des années, la
grande distribution française a raisonné presque
références roannaises de l’interexclusivement en terme de prix. Depuis quelques mois,
national. En 2005, le fabricant
elle parle d’innovation et d’élargissement de gammes
d’autoclaves de stérilisation
pour offrir un plus grand choix aux consommateurs.
pour les industries agro-alimenNous avons une carte à jouer”. L’outil de production de
taires et pharmaceutiques a été
Valentin prend lui aussi du volume. La PME vient
élu “exportateur de l’année” par
d’investir 1,1 million d’euros dans une nouvelle ligne de
la CCIP (Chambre de commerfabrication de croissants afin d’absorber une
ce et d’industrie de Paris).
progression de la gamme de 20% en 2005. Le nouvel
Présent commercialement dans
équipement permettra d’atteindre à terme une
plus de cent pays, Barriquand
production de 5600 tonnes (2300 tonnes actuellement).
Steriflow (16 millions d’euros
Comme l’an dernier, Valentin Traiteur (170 salariés,
chiffre d’affaires : 30 millions d’euros) créera, en 2006,
de chiffre d’affaires) est aujourune quarantaine d’emplois.
d’hui le 4ème fabricant mondial
d’autoclaves. Chaque année,
INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT DOSSIER
plus de 6 milliards de produits
emballés sont stérilisés par les
autoclaves de la PME roannaise.
“L’export, c’est la logique de
toute entreprise qui grandit. Elle
doit bâtir sa croissance auprès
de pays eux-mêmes en croissance”, résume Jean-Pierre Pinot.
Assurer une présence locale
Si, pour entamer des démarches
commerciales à l’export, “un
ouvreur de portes” (dixit Franck
Tournery) est indispensable, la
PME ne peut se contenter de
fonctionner à distance via des
agents ou des importateurs.
Pour montrer patte blanche, rien
ne vaut une présence physique,
définitive ou ponctuelle, d’un
ou plusieurs collaborateurs. Le
dispositif “Cap Export” se penche
non seulement sur les besoins
des PME, mais tente aussi de
répondre aux aspirations des
salariés. “Une motivation fiscale
simple et lisible est désormais
proposée à ceux qui acceptent
les contraintes attachées aux
missions à l’international, explique François Alland. Qu’un
commercial soit rompu et préparé à des voyages de plusieurs
semaines à l’étranger, cela va de
soi. Ce n’est pas forcément le
cas d’un technicien ou d’un
opérateur. Cela freine parfois le
chef d’entreprise d’une PME
qui peut avoir des scrupules à
demander un effort de mobilité
à ses salariés et, au final, qui
renonce à exporter alors que les
chances de réussite sont réelles”.
Depuis le 1er janvier 2006, “Cap
Export” permet ainsi d’exonérer
de l’impôt sur le revenu, sur la
part de salaires correspondant,
les collaborateurs passant plus
de 120 jours à l’étranger.
De même, le VIE (Volontariat
international en entreprise),
d’une durée de six mois à deux
ans, permet aux PME d’avoir
recours à de jeunes diplômés.
Depuis le début de l’année, la
formule, auparavant réservée
aux destinations lointaines, couvre l’Europe, zone de prospection
naturelle des PME primoexportatrices. Un crédit d’impôt
SETIC câblée au monde entier
L
’entreprise roannaise SETIC, spécialisée dans la
conception et la fabrication de machines de câbleries,
n’a pas attendu les incitations gouvernementales pour
exporter. Cette PME, filiale du groupe belge Gauder,
réalise 87% de son chiffre d’affaires sur l’ensemble de la
planète (Europe, Asie, Moyen-Orient, États-Unis,
Amérique du Sud). “Nous allons où sont nos clients,
explique Michel Guret, directeur du site. Depuis 2002,
plusieurs de nos donneurs d’ordre européens ont créé
des joint-ventures en Asie, notamment en Chine. Nous
avons accompagné les effets des délocalisations”. SETIC
pense “export”, agit “export”, vit “export”. De la
cellule commerciale au bureau d'études en passant par
les ateliers, l’anglais est omniprésent. “On ne devient
pas exportateur du jour au lendemain. Exporter, c’est
un état d’esprit, une ouverture d’esprit. Chez nous, pas
de ponts généralisés, pas de fermeture de l’entreprise
au mois d’août sous prétexte que le rythme français est
ainsi fait. A l’autre bout du monde, le client ne
export, plafonné à 40 000 euros,
permet le recrutement d’un
salarié dont l’activité est liée à
l’exportation. L’assiette porte
sur 50% des dépenses réalisées,
qu’il s’agisse de frais ou indemnités de déplacement et d’hébergement liés à la prospection, de
dépenses visant à réunir des
comprendrait pas. Notre métier est autant de vendre du
service que des machines. L’acte d’exporter ne s’arrête
pas à la vente et aux garanties contractuelles. Il faut
être capable de proposer de la formation, de
l’assistance technique, de la maintenance. Le SAV fait
partie intégrante de la stratégie export”. Sur le terrain,
SETIC travaille avec des agents commerciaux, “de
précieuses antennes” au contact des marchés locaux.
“Dans certains pays, si on attend le résultat des
consultations pour que les commandes tombent, on
peut attendre longtemps. En matière de grand export, il
est indispensable de comprendre la culture locale”. Les
commerciaux maison gardent cependant la main. Ils
formulent l’offre, répondent aux questions techniques
et conduisent la négociation finale. “Les modes de
paiement doivent être adaptés à chaque situation et
sécurisés”, recommande Michel Guret. SETIC (50 salariés)
exporte désormais dans 50 pays.
informations sur les marchés et
clients, de dépenses de participation à des salons et à des foiresexpositions... La nouvelle formule connaît un bel engouement.
Lors du seul salon “Classe
Export”, organisé à Eurexpo
Lyon, 44 PME ont signé des
contrats VIE avec 60 jeunes,
soit trois fois plus que lors de
l’édition 2004. “Cela permet de
tester l’importance du marché,
indique Franck Tournery. Cela
peut permettre ensuite de passer
à l’étape de la filiale, du jointventure ou du rachat d’une entité
locale”. Une première approche
que Laurent Le Henaff, directeur
ROANNE ÉCO JUIN 2006 19
DOSSIER INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT
Pour Carole Rzepka-Chanroux (Rodam) : “Nous devons nous inscrire dans la dynamique de groupements d’entreprises à l’export.”
de l’agence Grandes Entreprises
du Crédit Agricole, juge même
indispensable : “Il peut être
dangereux de s’implanter ou de
s’associer avec un partenaire
étranger trop hâtivement”.
seront opérées chaque année.
Tout groupe d’au moins deux
PME ou TPE peut se porter candidat au label “Groupement de
PME à l’export” à condition de
se constituer sous forme d’association ou de GIE, de formaliser
Un nouveau label :
un projet de développement colle groupement de PME
lectif à l’international et de faire
à l’export
appel aux services d’un ou pluPour “doper” l’activité des sieurs “accompagnateurs” expéentreprises françaises à l’export, rimentés, qu’il s’agisse de
les ministères des PME et du sociétés de services ou de
commerce extérieur viennent conseil, d’organisations profeségalement de confier à l’agence sionnelles, d’organismes de
française pour le déveproximité tels que les
loppement internatiochambres consulaires
“Le solo
nal des entreprises
à l’export, ou les agences de déve(Ubifrance) la responloppement local, ou
cela ne
sabilité opérationnelle
d’entreprises de plus
paie pas.” grande taille dans le
d’un programme collectif doté de 2,5 milliards
cadre d’un portage.
d’euros par an. Son objectif ? L’association Partenariat France
constituer, à court terme, 1000 Entreprises réunit ainsi 33 grougroupements de PME à l’expor- pes français résolument engagé
tation.
dans une démarche de soutien
Le premier appel à candidatures des PME à l’international. “Ces
a été lancé en mars dernier. Le grandes entreprises se sont
deuxième devrait l’être en juillet engagées, sur la base du volonprochain. En régime de croisière, tariat, à accélérer, faciliter et
deux ou trois consultations sécuriser les projets des PME
20 ROANNE ÉCO JUIN 2006
sur les marchés internationaux”, qu’elle ne va pas la chercher”(1).
reprend François Alland. Le À ce titre, le réseau des CCI est
particulièrement apsoutien revêt pluprécié des PME :
sieurs formes : la
communication d’in- “Seule, une PME une enquête nationane peut pas
le auprès des entreformations sur les
marchés, la mise en
se permettre prises françaises déjà
engagées à l’internarelation directe avec
d’engager
tional indique que le
des opérateurs, l’appui logistique, le un commercial.” taux de notoriété du
réseau consulaire
tutorat de VIE, l’organisation de missions collectives, dépasse les 40%.
notamment dans le cadre de la
Encourager les démarches
promotion des produits français.
“De façon générale, le solo à collectives
l’export, cela ne paie pas, résume “Nous apportons un réel service
Marie-Claire Sarliève (Coface). de proximité, commente Carole
J’ai connu bon nombre de PME Rzepka-Chanroux, animatrice du
qui avaient les bons produits groupe opérationnel international
pour bien voyager et qui ont au sein de la CCI du Roannais. Je
échoué, car elles ont agi en souhaite que nous intensifions
dilettantes ou en francs-tireurs. notre apport aux entreprises en les
La compétition internationale aidant encore davantage sur le
est rude mais il est tout à fait plan administratif. Nous devons
possible de tirer son épingle aussi nous inscrire résolument
du jeu en s’appuyant sur les dans la dynamique de groupeméthodes qui fonctionnent. Il ments d’entreprises à l’export. Il
est faux de dire aujourd’hui que y a quelques années, un groupeles PME sont livrées à elles- ment textile avait été mis en place
mêmes à l’export. Une entreprise sur l’Allemagne. Je viens de renqui n’a pas la bonne info, c’est contrer la CCI de Montpellier qui
INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT DOSSIER
soutient une démarche collective sont communs et équilibrés. Il
de ses PME dans le domaine doit exister des synergies sur le
agroalimentaire. C’est une réus- plan logistique, commercial et
site”. La taille du bassin d’emploi financier”, complète Laurent Le
roannais et les résultats avérés Henaff qui, en financier averti,
des récentes expéconseille la plus
riences de travail colgrande vigilance aux
laboratif, notamment Créer des liens primo-exportateurs.
au sein de MUTEX et avec des groupes “Afin de verrouiller
de PLATO sont des pour exporter. les contrats de vente
gages de succès.
et les modalités de
“Nous savons trapaiement, il est inconvailler ensemble, poursuit la chef cevable de se passer d’un conseil
d’entreprise roannaise. Seule, une juridique et financier compétent à
PME ne peut pas se permettre l’international”. Pour faciliter les
d’engager un commercial. À plu- démarches des PME, l’État, dans
sieurs, c’est possible. Pour que le cadre de “Cap Export”, a fait
cela fonctionne, il faut que les passer ses taux de contre-garantie
PME partenaires évoluent dans le de 50 à 70%.
même secteur d’activité et trouvent des synergies géographi- Un développement
ques. Il ne faut pas non plus nous géographique
refermer sur nous-mêmes : ce “en pelure d’oignon”
type de regroupement doit nous Parmi les champions toutes
permettre de créer des liens avec catégories de l’export roannais,
des groupes plus importants déjà le fabricant d’outils coupants,
dotés d’une expérience à l’inter- Ultra Diam, a adopté une stranational”. “Les groupements tégie efficace. “Il ne s’agit pas
d’entreprises fonctionnent lors- seulement d’exporter au travers
que les intérêts entre adhérents d’importateurs, mais de distriJean-Pierre Pinot, Président de Steriflow :
“Dans l’équipement industriel, vous jouez
votre crédibilité sur le service.”
buer localement à partir
de nos propres
centres qui développent leur
marketing, finissent localement le produit
à la demande
client, et livrent
en temps réel,
indique JeanThierry Catrice,
président du
groupe. Cette
stratégie nous
permet de couvrir toute la
chaîne
de
valeur ajoutée
jusqu’au client
final, et ainsi
de maîtriser
nos ventes sur
Jean-Thierry Catrice, Président d’Ultra Diam :
le long terme.
“Il n’est pas plus difficile d’exporter
que de vendre localement”.
Cela nous permet aussi d’intégrer une partie des coûts en Boccard, à Villeurbanne, qui,
monnaie locale exonérée de après s’être taillées une belle
frais de douane”. Ultra Diam, part de marché auprès du marqui réalise 65% de son chiffre ché français de l’agro-industrie,
d’affaires à l’export, a ainsi ambitionne aujourd’hui de
créé, en direct ou sous forme de devenir un leader européen de
JV, des centres de distributions la cuve en acier inoxydable. La
en Espagne (Barcelone), aux société réalise déjà une part
Etats-Unis (Chicago), au importante de son activité à
Mexique, à Singapour, à Hong l’export auprès de la majorité
Kong, en Suède, et travaille à la des pays communautaires, de
mise en place de structures du l’Europe de l’Est (Russie,
même type à Shanghai et en Kazakhstan) et du marché sudRépublique Tchèque. “Il ne faut américain.
pas avoir peur de l’export,
reprend le chef d’entreprise. Il Le textile en tête
n’est pas plus difficile d’exporter Tous secteurs confondus, les
que de vendre localement. En entreprises roannaises réalisent
revanche, il faut
la majeure partie
agir progressivede leurs échanges
“À Roanne,
ment et ne pas aller
internationaux avec
chercher au bout du le secteur textile l’Europe : 42 PME
monde des clients concentre une part exportent en Belque l’on peut avoir
gique, 40 en Alleimportante
plus
facilement
magne, 35 en Italie,
des actes
près de chez soi. La
33 en Espagne et
à l’export.”
technique du déveen Suisse, 24 en
loppement géograGrande-Bretagne,
phique en pelure d’oignon est 21 aux Pays-Bas. Les échanges
sans doute la plus productive”. avec l’Amérique du Nord ont
Une stratégie que ne renierait progressé ces dernières années :
pas Les Constructions Soudées 21 PME locales ont des coudu Coteau, filiale du groupe rants d’affaires réguliers avec
ROANNE ÉCO JUIN 2006 21
DOSSIER INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT
les États-Unis, treize avec le certifications matérielles de
Canada. Au Proche-Orient et signature, visa de facture, carMoyen-Orient, trois pays font nets ATA...) sont délivrés chapartie des destinations privilé- que année par la CCI du
giées des exportateurs roannais : Roannais. “Le secteur textile
les Emirats Arabes
concentre une part
Unis, Israël et le
importante des
Liban, alors que
actes à l’export. Il
“L’export
tout naturellement, n’est pas un palliatif faut cependant disle Japon, la Chine
tinguer l’exportaà une situation
et Hong-Kong arrition définitive de
nationale
vent en tête des
l’exportation temdestinations extrêporaire des pays
difficile.”
me-orientales. Une
travaillant à façon
douzaine d’entrecomme la Bulgarie,
prises sont également présentes l’Ukraine, la Roumanie, la
sur les trois pays du Maghreb.
Chine et les pays du Maghreb”,
Entre 1800 et 2000 actes inter- indique Christelle Chalencon,
nationaux (certificats d’origine, l’une des interlocutrices des
entreprises locales aux Douanes
de Roanne. Installée avenue de
la Marne, la structure roannaise
veille à l’application des règlements douaniers, tout en développant un rôle de conseil parfois méconnu. “Vouloir exporter,
c’est bien, conclut Marie-Claire
Sarliève. A condition de ne pas
considérer l’export comme
un palliatif à une situation
nationale difficile. C’est lorsque
cela va bien sur son marché
intérieur qu’il faut songer à
l’export, car on ne doit jamais
oublier que l’export coûte avant
de rapporter”.
(1) Les sites pour en savoir plus :
www.pme.gouv.fr
www.commerce-exterieur.gouv.fr
www.ubifrance.fr
www.erai.org
www.douane.gouv.fr
www.coface.fr
www.missioneco.org
www.roanne.cci.fr
Dossier réalisé
par Frédéric Thomasson.
La Fée se penche
sur l’Amérique du Nord
J
ean-Michel Calsat et Jean-Pierre Braillard ne sont pas du style à brûler
les étapes. Après avoir métamorphosé La Fée en l’imposant sur le
circuit sélectif (850 points de vente dont sept boutiques La Fée
Maraboutée et douze franchisés), ils pointent désormais le bout du nez
à l’export. “Historiquement, nous avons toujours travaillé avec la
Belgique et les Pays-Bas, puis avec la Suisse, l’Angleterre, le Danemark,
l’Espagne, explique Jean-Michel Calsat. Nous allons tenter, en août, une
percée significative en Espagne en participant au salon de Barcelone.
Nous sommes également en train de finaliser un accord avec un agent
importateur Canadien pour le printemps-été 2007. À terme, nous
devrions faire nos premières ventes dans le Nord des États-Unis”. La
marque féminine (femmes actives de 30-40 ans) s’appuie sur des salons
français, notamment celui du “Prêt à Porter” organisé à Paris, pour
nouer les contacts avec les agents. “Lorsque l’agent fonctionne bien et
commence à tourner avec une quarantaine de clients, nous participons
à un salon professionnel dans le pays démarché. Cela permet de rendre
les relations moins informelles et de bien sentir les attentes de la
clientèle”. La Fée n’a pas de collections spécifiques pour l’export, mais
s’adapte à la demande du marché. Celui qui arrive en pays conquis, avec
des certitudes bien établies, en est souvent pour ses frais : “À l’export, il
ne faut rien imposer. Notre collection est vaste et nous permet de retirer
certains produits qui ne marcheront pas parce qu’ils ne correspondent
pas à la culture du pays en termes de formes et de couleurs. Cela ne
veut pas dire qu’il faille supprimer toute forme d’originalité. On
propose même en priorité tout ce qui est tendance, original, tout ce qui
peut se démarquer de ce que la cliente achète depuis des années. On
met en avant notre touche personnelle, mais dans un cadre bien
défini”. La Fée, qui affiche depuis 1999 une croissance annuelle de
l’ordre de 15% (CA : 18 millions d’euros, dont 15% à l’export), s’est
donnée les moyens de mener à bien ses campagnes au long cours.
L’investisseur en capital-développement, Naxicap Partners, filiale de
Natexis Private Equity (groupe Banques Populaires) vient d’entrer à
hauteur de 33% au capital de Magique, holding de tête de La Fée. “Ils
croient à ce que l’on fait, indique Jean-Michel Calsat. Leur apport va
notamment permettre à La Fée de franchir une étape supplémentaire à
l’international”. Tout en développant sa notoriété à Paris : début 2006,
la marque a ouvert une boutique dans le quartier du Marais.
22 ROANNE ÉCO JUIN 2006
CRÉATION-REPRISE
Le doux appel de Londres
Début 2006, Florent
et Brigitte Veillas ont repris
l’hôtel-restaurant “Le Londres”
à Saint-Just-en-Chevalet.
Dans leurs bagages : une solide
expérience et une réelle envie
de participer au développement
du tourisme roannais.
D
epuis une quinzaine d’années,
Florent et Brigitte Veillas mijotaient
leur projet : “Nous voulions nous
installer pour mettre en place nos propres
idées, créer une atmosphère qui nous ressemble, nous exprimer librement”, expliquent
les tous nouveaux propriétaires de l’hôtel
restaurant “Le Londres”, idéalement situé
sur la place principale de Saint-Just-enChevalet.
Un retour aux sources que Florent, originaire
du village, a apprécié à sa juste valeur. Ses
deux grands-pères, respectivement gardechampêtre et chef des Ponts et Chaussées,
étaient des figures locales. “Mes parents
habitent toujours là, commente-t-il. Ces
profondes racines familiales ont beaucoup
compté dans notre choix. C’est très important
pour bien démarrer”. Après plusieurs semaines de travaux, leur établissement a rouvert
ses portes mi-février. La salle de restaurant
a été superbement renovée. Le bois et la
pierre donnent le ton. “Qu’il s’agisse du restaurant ou de l’hôtel, nous voulons que le
client se sente bien”, prévient la souriante
Brigitte. “Il faut que tout le monde ait envie de
pousser la porte, poursuit son mari. Il n’est pas
question que le montant de l’addition soit un
frein”. Le prix des menus (11 à 39 euros) a
d’ailleurs été étudié en conséquence.
Formé à l’école hôtelière de Saint-Chamond,
Florent Veillas a fréquenté les cuisines de
plusieurs restaurants haut-savoyards.
Brigitte a également fait “les saisons” près
du Lac Léman avant de travailler dans le
commerce. “Il s’agit pour nous d’une nouvelle aventure exaltante. Nous avons vraiment envie de connaître autre chose, de
nous rapprocher des gens, de leur apporter
quelques heures de décompression, car la
vie va parfois trop vite”, analyse cette
Lorraine d’origine.
L’hôtel compte sept chambres qui seront
rénovées au fil du temps. Les jeunes repreneurs (37 ans tous les
deux) comptent séduire une
clientèle de professionnels et de
touristes en quête d’oxygène et
de grands espaces. “Il y a de
plus en plus de passage, notamment l’été. De nombreuses randonnées en moto et des rallyes
de véhicules anciens passent par
Saint-Just, car les paysages sont
magnifiques et les routes sont de
qualité”.
La clientèle du restaurant est
avant tout cantonale, mais des
habitants du Puy-de-Dôme, de
l’Allier et du Roannais au sens
large n’hésitent pas à prendre la
direction de “Londres” ! “L’établissement s’appelle ainsi car, à
la fin du XIXème siècle, l’une des
propriétaires avait été cuisinière
dans la capitale anglaise. Nous
recevons d’ailleurs de plus en
plus de touristes anglais installés
dans la région. Ça les fait sourire
de venir passer une soirée
à Londres ! Ils sont charmants et plein
d’humour”.
Dès leur arrivée, Florent et Brigitte Veillas
ont adhéré à “Roannais Tout Sourire” estimant
qu’en matière de tourisme “on n’est rien
tout seul”. Ils entretiennent d’ailleurs de très
bons rapports avec l’autre hôtel du village et
comptent participer à l’essor d’une commune
en plein renouveau. “En quelques mois,
quatre ou cinq commerces ont été créés ou
ont changé de propriétaire. C’est un signe
qui ne trompe pas”.
QUESTION À
Catherine Redondo-Sapt,
gérante des Ambulances
de la Croix-Bleue
À 26 ans, vous avez repris
les Ambulances de la Croix-Bleue.
Quel premier bilan tirez-vous
de cette expérience ?
ai effectivement repris cette
société en septembre 2003.
Je connaissais bien l’entreprise
car je faisais partie du personnel
depuis la fin de mes études de
psychologie. La société est basée
“J’
24 ROANNE ÉCO JUIN 2006
à Saint-Symphorien-de-Lay.
Nous disposons d’une ambulance,
d’un taxi et de deux VSL (Véhicules
Sanitaires Légers). Avec mes deux
collaborateurs, nous apportons
compétence, jeunesse, dynamisme
et surtout chaleur humaine
à nos clients qui, généralement,
en ont bien besoin. Une société
comme la Croix-Bleue, à taille
humaine, permet de bien
connaître la clientèle et d’établir
un climat de confiance.
Pour assurer un meilleur
fonctionnement, j’ai été amenée
à modifier certaines pratiques
au niveau des gardes,
des urgences, des plannings.
Pour réussir, il est également
nécessaire de se former
régulièrement. En 2004, j'ai
ainsi obtenu le DSA (Défibrillateur
semi-automatique) et en 2005,
j’ai réussi mon permis taxi.
Lorsque j’effectue un premier bilan,
je suis surtout satisfaite d’avoir mis
en place une équipe de très bon
niveau et d’avoir su fidéliser
la clientèle.
J’ai relevé le challenge de
la reprise d’entreprise sans aide
financière, en essayant de
faire face aux difficultés qui
se présentaient. Je suis partie
du principe que j’aurais eu
au moins le mérite d’essayer.
Il faut oser entreprendre,
et l’âge ne doit pas constituer
un frein.”
COMMERCE
Joué Club Roanne fait des bonds
Jean-Pierre Meunier a multiplié
par cinq sa surface de vente
au cœur de la rue Mulsant.
Son espace de 300 m2 lui permet
de présenter une gamme
complète d’activités de plein air.
D
e la corde à la corde à sauter, il n’y
a qu’un bond. Jean-Pierre Meunier
incarne la 7ème génération du commerce familial de la rue Mulsant : “Mon
grand-père tenait une corderie. Puis, peu à
peu, nous nous sommes orientés vers la vente
de ballons, de petites voitures, de jeux et de
jouets. Le virage était pris”. En 1982,
La Farandole des Jouets devenait même
franchisé Joué Club. “Une excellente décision, analyse le chef d’entreprise. Rester
indépendant aurait été une erreur fatale”.
En 20 ans, Joué Club Roanne a multiplié par
cinq sa surface de vente, laquelle atteint
désormais les 300 m2. Peluches, vélos,
jouets en bois, jeux d’éveil, de logique, de
société, de plein air... La panoplie est absolument complète. Les deux catalogues
annuels de Joué Club servent de livre de
chevet aux enfants et aux parents qui n’ont
que l’embarras du choix au moment des
fêtes. “Joué Club a mis en place une bonne
politique de communication TV et radio.
Nous sommes partenaires de plusieurs
émissions grand public et les spots passent
en boucle au moment des fêtes. Pour savoir
si la campagne a débuté, il suffit d’ailleurs
de prêter l’oreille : les enfants entrent dans
le magasin en fredonnant la chanson”.
Noël est bien entendu une période faste
mais l’activité printemps-été est loin d’être
négligeable. “Les articles liés aux activités
de plein air, comme les balançoires, les
toboggans, les trampolines, sont très
demandés. Nous proposons désormais une
quinzaine de petites maisons de jardin,
contre deux ou trois il y a quelques années”.
En avril, Jean-Pierre Meunier a passé l’essentiel de ses commandes de fin d’année
lors du salon Joué Club qui s’est tenu à
Bordeaux, siège de la marque présente sur
300 sites en France, 25 en Italie ainsi qu’au
Maroc. “Joué Club s’appuie sur des fabricants
étrangers tout en leur demandant de respecter
une éthique très précise. Il n’est pas question
de travailler avec des gens qui
exploitent les enfants. Tout
fournisseur est testé pendant un
an avant d’être référencé et les
vérifications sur ses méthodes
de travail sont fréquentes”, précise Jean-Pierre Meunier. Joué
Club Roanne s’approvisionne
également en direct auprès
d’une centaine de fournisseurs,
pour la plupart européens :
Berchet, Smoby, Mattel,
Hasbro, Playmobil, Lego,
Tomy... Lors du récent salon du
jouet, à Paris, le professionnel
s’est déjà fait une idée du
podium des ventes 2006 : le
Scrabble devrait garder une
longueur d’avance sur les
Triominos, mais la plus forte
percée sera celle du Sudoku :
“Tous les fournisseurs en proposent. Les deux versions,
manuelle et électronique, sont
en plein boom”.
Entouré de son frère, Bernard,
et de Anne, sa vendeuse, JeanPierre Meunier a développé, ces dernières
années, une belle clientèle de comités d’entreprise, de Michelin à l’Imprimerie Chirat,
en passant par les Eaux Minérales de SaintAlban, Révillon, ONET, Valentin Traiteur et
plusieurs amicales de sapeurs-pompiers.
“Nous faisons du sur-mesure pour chaque
entreprise”, indique le commerçant roannais, membre du bureau de l’Union
Commerciale Mulsant. “Des jeunes très
dynamiques arrivent au sein de notre Union.
C’est très bon pour l’avenir”.
QUESTION À
David Corneloup,
expert en reloocking
En quoi consiste votre activité ?
e suis le coiffeur artistique
de la société de cosmétiques
Wella France qui organise des shows
en France et à l’étranger. Je suis intervenu à Dakar et plus récemment à
Buenos-Aires. En 2005, j’ai été retenu
par le salon de la haute-couture
organisé au George V à Paris, puis
par le salon du “Prêt-à-porter”
2006, en tant que coiffeur officiel
“J
des défilés. Après avoir été formé
à l’école de coiffure de Lyon,
j’ai travaillé dans différents salons
avant de m’installer aux Avaizes,
près de Charlieu, où j’emploie quatre
salariés, puis à Iguerande avec deux
salariés. Outre la coiffure traditionnelle, je me suis spécialisé depuis
quelques années en morphopsychologie. Je décrypte le visage
de la personne. J’essaie de la découvrir et de réaliser la coupe parfaite
qui prend en compte la nature
des cheveux et la forme du visage.
Au terme de morpho-psychologue,
je préfère d’ailleurs celui de conseil
en image. J’ai également développé
une activité de formation dans toute
la France. En 2000, je suis devenu
meilleur ouvrier de France.
Je travaille également pour
Intercoiffure France qui regroupe
les meilleurs coiffeurs français,
et j’ai fait l’objet l’an dernier de
plusieurs passages télévisés, notamment lors de Top Modèles 2005”.
Tél. 04 77 60 04 53
Fax 04 77 69 02 57
www.dumoulin-traiteur.com
ROANNE ÉCO JUIN 2006 25
HAUT DE GAMME
Leblanc, l’huile des huiles
Blondes ou ambrées,
les huiles Leblanc font désormais
le tour du monde. De New-York
à Tokyo, on se délecte
des potions magiques du petit
atelier d’Iguerande, où le temps
semble s’être arrêté.
E
lle tourne à la même vitesse depuis
126 ans ! La légende affirme même que
la famille Leblanc l’a installée avant
d’ériger les murs de son huilerie, à la sortie
d’Iguerande, aux portes de la Bourgogne. Sans
relâche, l’imposante meule de granit broie les
graines et les fruits. Elle est l’âme commune de
quatre générations.
Non loin d’elle, les presses, fabriquées à Feurs
et à Vichy, sont tout juste centenaires. Tout
aussi lentement, elles tirent le meilleur de la
serrée : des coulées blondes, mordorées, cuivrées, marques de fabrique des huiles d’arachide grillée, d’amande, de noisette, de noix,
de pignon de pin, de sésame. Les reflets verts
des huiles d’olive, de pistache, de colza, illuminent le regard de Jean-Michel Leblanc, 48 ans,
entré dans le giron familial voici deux ans seulement. Associé d’un cabinet d’expert-comptable à Villefranche-sur-Saône, il a été, à son tour,
envoûté par les odeurs et les couleurs. “C’est un
produit magique. La méthode de fabrication
n’a pas changé depuis l’origine. L’une des
bases du succès est d’avoir réussi à conserver
les mêmes fournisseurs depuis des décennies”.
Entre 2 et 2,5 kg de fruits sont nécessaires pour
obtenir un litre d’huile. Les noix sont issues du
Périgord, le colza de l’Allier, les noisettes
d’Italie, les pistaches d’Iran. En verre ou
en pichets de grès, l’huilerie Leblanc propose
désormais une bonne quinzaine de variétés
différentes, toutes destinées à l’assaisonnement. Jean-Charles Leblanc, 45 ans, dirige
l’entreprise depuis 1980. Il n’a pas d’égal pour
tirer la quintessence de nouveaux produits.
L’huile d’Argan, au goût fort et sauvage,
assaisonne à merveille les plats typiques nordafricain, les tajines, les salades. La saveur raffinée de l’huile de noix de Pécan, fruit rare
issu du continent nord-américain, mariage de
la noix et de l’amande, accompagne les pâtes,
le riz, les crudités. Certaines huiles ont même
des vertus médicinales comme l’huile verteambrée de pépins de courge. Partenaire idéale
de l’avocat, elle décuple le fonctionnement
rénal et améliore la circulation sanguine.
26 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Jean-Charles Leblanc dirige l’entreprise depuis 1980.
En France, les huiles Leblanc fréquentent les
cuisines des plus grands restaurants, dont plusieurs trois étoiles. Mais l’essentiel des ventes
est réalisé via des dizaines d’épiceries fines
réparties sur l’ensemble du territoire.
L’entreprise, qui emploie sept salariés et affiche
un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, s’appuie également sur deux magasins : celui
d’Iguerande, principalement fréquenté par une
clientèle bourguignonne, roannaise et lyonnaise, et celui de Paris (rue Jacob dans le 6ème
arrondissement) ouvert en 1996. “Cette boutique, bien située dans le quartier Saint-Germain,
est animée par notre sœur, Anne-Françoise.
Nos deux points de vente nous permettent
d’avoir un contact très direct avec la clientèle”.
D’être au goût du jour. Encore et toujours...
Les huiles Leblanc sont désormais à Iguerande
ce que le sel est à Guérande. En quelques
années la renommée du village a dépassé les
frontières. L’entreprise familiale réalise 38% de
son activité loin de ses bases en s’appuyant sur
des distributeurs américains, japonais, australiens, anglais, espagnols. “Voir notre huile sur
les linéaires des plus grandes maisons de NewYork ou de Londres, c’est bien sûr quelque chose de très fort, savoure Jean-Michel Leblanc.
Nous touchons une clientèle sensible à l’authenticité de notre fabrication et à la qualité des
produits français dans leur ensemble”.
SERVICES
AIS en ordre de marche
La société de surveillance,
créée par Eric Leclerc en début
d’année, dépassera la douzaine
de salariés fin 2006. Elle propose
ses services, en diurne comme
en nocturne, aux particuliers,
aux entreprises, aux collectivités,
aux associations...
U
n agent de sécurité c’est un peu
comme un arbitre de football : si on
ne le remarque pas, c’est qu’il fait
bien son travail. Eric Leclerc, 37 ans, vient
de créer la première société de surveillance
“100% roannaise”. Gérant majoritaire
(51%) d’AIS (Agence d’intervention et de
sécurité), il s’est associé avec Michel
Matillon et la société TSA, installée route
de Paris. “C’est un partenariat à la fois
financier et technique. TSA a une excellente
renommée sur Roanne. Il s’agit d’une parfaite complémentarité entre un fournisseur de
solutions de sécurité et un prestataire présent
sur le terrain au quotidien”.
AIS est spécialisée dans les opérations de
surveillance, télésurveillance, gardiennage,
protection des biens et des personnes. Elle
propose ses services à des particuliers, des
entreprises, des collectivités publiques, des
établissements financiers, des associations.
Elle emploie actuellement huit personnes,
mais son effectif devrait compter entre 11 et
15 salariés dès la fin de l’année. “Depuis
deux ans, le recrutement dans notre métier
est très réglementé. Nous devons fournir à
la Sous-Préfecture une liste nominative des
personnes que nous souhaitons embaucher.
Si une personne a eu des antécédents avec la
justice, même pour des faits mineurs, l’admi-
nistration ne donnera pas son accord. En ce
qui me concerne, je recherche des profils de
médiateurs. Des gens bien dans leur peau
qui savent désamorcer une situation en passe
de tourner au conflit ou à l’incident”.
Dès ses premiers mois d’existence, AIS a
convaincu de nombreux clients : SITA, Elis
Loire, SCA, TAC, la mairie de Riorges
(Fêtes des fleurs, Mardis du Grand Marais),
les Folies Textiles et la Foire du Roannais,
qui fonctionnera avec six agents, 24h/24.
“On établit des préconisations adaptées à chaque structure ou événement. Par exemple, la
présence d’un agent diplômé ERP (établissement recevant du public) n’est pas néces-
saire dans tous les cas. Nous
comptons également dans
notre équipe deux maîtreschiens. Il s’agit de vrais spécialistes”.
Eric Leclerc, fort de 14
années d’expérience dans le
groupe Cinieri, puis chez
Prosegur, travaille également
avec des PC de Télésurveillance comme Maday
Sécurité (Saint-Etienne),
Aquilla (Avignon), Europinter et EPS Surveillance
(Strasbourg). “Lorsque ces
PC ont besoin d’intervenir
sur Roanne, ils font appel à
nous. Nous n’avons pas
encore notre propre PC car
cela nécessite un investissement important, mais
c’est une possibilité à
moyen terme”. Pour l’heure,
AIS souhaite développer
son département “événementiel” en liaison avec les associations
locales. Un milieu que connaît bien Eric
Leclerc, président de l’association “Chorale
Plus”, qui fédère les sponsors de la Chorale
de Roanne et organise plusieurs événements
chaque saison.
Au fil du temps, le gérant d’AIS espère aussi
modifier le regard que le public porte sur les
agents de sécurité : “Dans certains pays,
l’agent de sécurité est aussi respecté que
l’agent de police. En France ce n’est pas le
cas. Il faut savoir que l’agent de sécurité est
là pour prévenir les dangers, alerter les forces
de l’ordre si besoin est, et secourir”.
EN BREF
Socotec à la rencontre
de ses clients
Centre Commercial
CARREFOUR
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Tél. : 04 77 71 92 06
Fax : 04 77 72 03 92
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L’agence Socotec de Roanne,
dirigée par Daniel Vincent, a reçu
récemment une centaine d’ingénieurs et de techniciens évoluant
au sein de l’entité “Loire/HauteLoire/Auvergne” du groupe.
Socotec déploie aujourd’hui
ses activités dans quatre métiers
complémentaires : l’inspection,
l’assistance technique, le conseil
et la formation. Socotec Roanne
emploie treize personnes.
Roanne,
“capitale mondiale”
de Transcom
Le site de Roanne de Transcom
(563 personnes) a accueilli,
en avril dernier, le staff international du groupe spécialisé
dans la relation-clients via
des centres de contacts.
Keith Russell, pdg de Transcom,
a indiqué que le centre de Roanne
“représentait de solides fondations
qui serviront aux futures activités
du groupe”.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 27
TOURISME
Les barrages font leur festival
Connus pour leur rôle hydraulique,
les deux barrages du Chartrain
et du Rouchain font aussi partie
du patrimoine touristique
du Roannais. Dès 2007, un Festival
de la nature mettra en valeur
le site classé et facile d’accès.
O
livia Reig et Jean-Pierre Cherpin,
à la tête de l’Auberge du barrage
depuis 2003, profitent tous les
jours du spectacle grandeur nature offert
par les imposants barrages du Chartrain et
du Rouchain. Et ils ne s’en lassent pas.
“Nous avons ici l’un des plus beaux sites
de la région”. Si le rôle de pourvoyeur
d’eau des deux barrages est souvent mis en
évidence, la beauté du site alentour est
plus rarement mentionnée.
Guide professionnel pendant plusieurs
années, notamment à l’étranger, Olivia
Reig n’a pas hésité à renouer avec ses premières amours. Régulièrement, elle raconte
à de petits groupes de touristes l’histoire
de ces deux édifices monumentaux inaugurés en grandes pompes, l’un en 1891,
l’autre en 1973. Les sentiers conduisant
jusqu’au sommet des ouvrages donnent
lieu à la découverte de la faune et de la flore.
Au pied des barrages, un mini-golf, des
balançoires et des promenades sur de
petits ânes peuvent agrémenter la visite.
Pour conforter la notoriété du site, les deux
professionnels projettent la création d’un
événement d’envergure : “Un festival autour
des activités et des ressources naturelles
que sont le bois, la roche, l’eau. Nous
avons déjà eu des contacts avec des professionnels des métiers de la forêt, des tailleurs
de pierre, des professionnels de l’escalade.
A ce titre, nous allons tenter de faire venir
les fameux Yamakasi, vedettes du film de
Luc Besson. Bien d’autres activités peuvent
venir se greffer. L’idée générale est de
montrer tout ce que peut faire l’homme en
s’appuyant sur le milieu naturel et en le
respectant”. La Roannaise de l’Eau, installée
au pied du barrage, est intéressée par le
projet et les pouvoirs publics “ont bien
accroché”, indique Olivia. La première
édition pourrait avoir lieu, sur deux jours,
au printemps 2007.
Nouveau venu à Renaison, Guido
D’Antonio, jeune dirigeant des vins JB
Clair, situés à quelques hectomètres, croit
lui aussi dans le potentiel touristique de ce
site. “Je suis originaire de la
région italienne des Abruzzes.
C’est une région vallonnée
comme le Roannais et des
sites comme celui-ci sont très
appréciés. Il y a vraiment un
charme dans l’immensité de
ces ouvrages que l’on découvre presque d’un coup derrière
les arbres”. L’entreprise
familiale, développée par
son beau-père, Jean-Baptiste,
(“l’homme aux 54 vendanges”, indique-t-il, admiratif),
fait déjà visiter ses caves au
public. Chaque année, JB
Clair produit 50 000 bouteilles
de vin effervescent obtenu
selon une méthode traditionnelle à partir de Chardonnay
et de Pinot Noir.
Le site bénéficie aussi de la
bonne table de l’auberge :
“Nous avons conservé ce qui a fait la réussite de l’établissement de Jacques Dinet,
avec les grenouilles, les truites, la petite
friture, tout en apportant de nouvelles tendances épicées”, explique Jean-Pierre
Cherpin, formé à Saint-Chamond puis
dans les cuisines de la Maison Troisgros
avant de s’envoler pour l’Amérique
Centrale, les États-Unis et les Antilles.
Membre d’Escapades en Roannais,
l’Auberge du Barrage vient également de
mettre en place un site Internet en direction
des adeptes du camping-car. “Nous avons
une aire d’accueil sur le site. Nous recevons
beaucoup de Belges qui sont de vrais
ambassadeurs de notre région partout où
ils vont. Ils sont tombés sous le charme”.
EN BREF
Daniel Fiot jette l’ancre
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28 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Daniel Fiot, à la tête de “Marins
d’eau douce” depuis dix ans, a passé
la barre de sa célèbre péniche
l’Infatigable à Frédéric Rameau et
Frédérique Debaize, deux jeunes
parisiens fraîchement débarqués à
Briennon. Le jeune retraité continuera à mettre son expérience au
service du tourisme roannais.
Champlong à la “Une”
Olivier et Véronique Boizet, à la
tête du Château de Champlong,
à Villerest, connaissent un début
d’année sur les chapeaux de roue.
Invité d’Olivia Mattei sur France 3
(“Goûtez voir”), le chef roannais a
ensuite fait l’objet d’un dossier de
plusieurs pages dans le magazine
national “Chefs et saveurs”.
Nouveau président de l’association
des jeunes restaurateurs d’Europe,
Olivier Boizet vient également de
planter, à Saint-André d’Apchon,
une parcelle de vigne d’un demihectare. Celle-ci sera exploitée par
Lionel Montroussier.
ENVIRONNEMENT
Eaux-Vives Skywater apprivoise les nuages
Face à l’augmentation des
factures d’eau et l’asséchement
des nappes phréatiques,
Franck Bertin propose
une solution originale :
la récupération et la valorisation
des eaux de pluie.
L
a gestion de l’eau à l’échelle de la
planète sera l’enjeu principal du IIIème
millénaire. Les différentes Biennales
nationales de l’eau, organisées à Roanne,
ont montré que les ressources n’étaient pas
inépuisables. “Les nappes phréatiques sont
largement en dessous de leur niveau. On
parle désormais d’aller chercher les eaux
préhistoriques à 400, voire 600 mètres sous
le sol”, explique Franck Bertin à la tête de
la société roannaise Eaux-Vives, spécialisée
dans la récupération et la valorisation des
eaux de pluie.
Au lieu de puiser la ressource en sous-sol,
Franck Bertin a préféré tirer partie des
caprices du ciel. “Je récupère l’eau des toits.
Outre l’aspect environnemental, l’utilisation
de cette eau naturellement douce présente
des avantages économiques indéniables au
moment où les factures augmentent de
façon continue et inéluctable. L’économie
peut aller jusqu’à 53%. En cas de restriction
ou de coupure, l’autonomie est également
assurée”.
Le principe mis en place par Eaux-Vives est
simple : lors de chaque ondée, un filtre installé sur un collecteur laisse passer l’eau
pendant trois minutes afin de laver le toit.
Le précieux liquide est ensuite stocké dans
une cuve dont la volumétrie a été calculée
en fonction des besoins de l’utilisateur.
L’eau stockée peut répondre à tous les usages,
à l’exception des utilisations alimentaires et
corporelles. “En clair, on ne la boit pas et ne
se lave pas avec”, précise Franck Bertin, qui
détient les droits d’exploitation dans la Loire
et le Rhône du procédé Skywater, dont l’entité française est installée à Reims. Un surpresseur fournit ensuite l’eau à la demande.
Si la cuve est vide, il opère automatiquement
une dérivation vers le réseau de ville.
Différentes options peuvent être ajoutées en
fonction des utilisations souhaitées : la nanofiltration et la ionisation permettent notamment de détruire bactéries et virus. “Chaque
fois qu’il y a évaporation, il y a risque”,
explique le chef d’entreprise.
Industriels, collectivités, particuliers font
partie de ses cibles potentielles.
“Le retour sur investissement
s’opère sur trois ans. Je fais du
sur-mesure en fonction des
besoins. Un supermarché, doté
d’importantes surfaces de toit,
va se servir de cette eau pour alimenter ses toilettes et réaliser
l’intégralité de son nettoyage.
Dans certains établissements
scolaires, la chasse d’eau est tirée
plus de 600 fois par jour. Le travail d’explication est énorme.
Mais quand on rappelle au client
que l’eau qui tombe sur son toit
est à lui, cela fait généralement
tilt !”. Pour une famille de cinq
personnes dont l’habitation est
dotée de 120 m2 de toit, l’investissement oscille entre 5000 et
6000 euros. Des subventions
sont actuellement accordées afin
de lancer le procédé en France.
Les pays nordiques et l’Allemagne ont plusieurs longueurs d’avance sur le sujet : chaque
année, 100 000 équipements sont installés
de l’autre côté du Rhin.
Quelques mois seulement après son installation au 221, avenue de la Marne, Franck
Bertin a déjà séduit plusieurs collectivités.
Il s’est également rapproché d’architectes,
de géomètres et de bureaux d’études fluides,
prescripteurs naturels du procédé. “Pour
les lotissements, la rétention d’eau pluviale
revient cher en terrain occupé. Skywater a
ainsi mis en place des solutions permettant
de libérer de la surface”. Eaux-Vives mise
sur un chiffre d’affaires de 270 000 euros en
2006 et de 400 000 euros en 2007.
QUESTION À
Mylène Bernard,
gérante
de Bernard Expertises
Quels sont les services
proposés par votre société ?
a santé publique, et
notamment les problèmes
liés à l’hygiène des bâtiments,
a toujours été une préoccupation
majeure. En imposant une réglementation (arrêté du 26 avril 1996)
concernant la recherche de plomb
et d’amiante sur les biens
“L
immobiliers, le législateur a souhaité
que chaque mutation de biens
soit soumise à des expertises.
Il protège ainsi toutes les parties
dans leur démarche d’achat
et de vente. Notre activité
d’expertise consiste à intervenir
dans la recherche d’amiante
sur différents bâtiments à la vente,
mais aussi, lors du renouvellement
du bail commercial.
Nos mandataires peuvent
être des personnes morales ou
des personnes physiques :
particuliers, notaires, agences
immobilières, sociétés civiles
immobilières, organismes publics.
Un rapport est ensuite établi
et communiqué au mandataire
sur les recherches de plomb
dans les peintures. Suivant
les critères, l’information doit
être portée à la connaissance
du représentant de l’État.
Notre entreprise effectue
également des certificats
d’habitabilité demandés par
les banques pour l’attribution
du prêt à taux 0%, le mesurage
des superficies loi Carrez
pour les copropriétés, ainsi
que le constat de performance
énergétique”. Contact :
[email protected]
ROANNE ÉCO JUIN 2006 29
MULTIMÉDIA
Media’Help soigne les ordinateurs
La jeune équipe de Media’Help
s’est spécialisée dans le sauvetage
des causes informatiques
désespérées. Chaque année, elle
opère plus de 3000 interventions
d’urgence et donne naissance
à des ordinateurs adaptés
aux besoins de ses clients.
I
ls se qualifient eux-mêmes d’“autodidactes de l’informatique”. Les quatre
mousquetaires de Media’Help n’ont
pourtant rien d’apprentis-sorciers. Sébastien
Aires, Franck Otrebowski, Cédric Augagneur
et Jean-Didier Pawloski ont choisi de se
démarquer de la concurrence en concevant
des ordinateurs sur-mesure. “Nous sommes
partis du principe qu’un client n’utilise
jamais tout le potentiel de son ordinateur,
explique Sébastien Aires. Une fois que l’on
a bien cerné ses besoins, on lui propose une
configuration optimisée et au meilleur coût”.
La formule séduit. Les particuliers peuvent
doper à loisir les capacités de leur appareil
en 3D et en cartes-son. Les entreprises privilégient les caractéristiques de sauvegarde
et de haute fiabilité. Media’Help sélectionne,
dans différentes gammes, le meilleur matériel
de chaque fournisseur. Les économies réalisées, sur la mémoire notamment, permettent
d’investir dans une imprimante pour certains,
un écran de plus grande taille pour d’autres.
L’émergence des portables change peu à peu
la donne mais pas de quoi perturber le jeune
quatuor (30 ans de moyenne d’âge). “Selon
les statistiques, les ventes d’ordinateurs portables dépasseront pour la première fois
50% du marché en juillet prochain. Ce que
nous faisons sur des fixes est difficile à
transposer, car le nombre de petits composants est beaucoup plus important sur un
portable. Nous ne pourrions nous aligner au
niveau des prix. Le marché du fixe devrait
cependant rester dynamique pour tout ce qui
est infographie pour les entreprises et jeux
pour les particuliers”.
Media’Help assure le SAV et les réparations
dans son atelier de la rue Nicolas-Cugnot, à
Roanne. “C’est notre grande force, enchaîne
Franck Otrebowski. Nous sommes capables
de réparer 16 ordinateurs en même temps, y
compris pour des personnes qui ne se
seraient pas approvisionnées chez nous à
l’origine. Lorsqu’ils ne savent plus quoi faire,
30 ROANNE ÉCO JUIN 2006
certains distributeurs nous envoient d’ailleurs leurs clients”. Si besoin, Media’Help
remplace “sur le champ” l’ordinateur défaillant. Avant d’intervenir, la société roannaise
fait dans certains cas appel à sa consœur,
In Virtuel, également basée à Roanne, pour
sauvegarder des données importantes.
Chaque année, Media’Help opère plus de
3000 interventions.
“Arriver en sauveur quand rien ne fonctionne
et résoudre le problème, c’est un réel plaisir”,
reprend Sébastien Aires. Media’Help assure la
maintenance du parc informatique de nom-
breuses entreprises et structures roannaises
(Carré Blanc, Mado Marcel, le GRETA,
l’AFPA, plusieurs lycées et communautés
de communes). Elle travaille notamment sur
la sécurité des réseaux. Media’Help (six
salariés) a également développé des activités
de sonorisation-éclairage (concerts, évènements, mariages, matches de la Chorale...)
et de vidéo-surveillance, secteur dans lequel
elle ne manque d’ailleurs pas de projets...
quatre générations
au service de l’immobilier
Depuis
16, rue Brison
42300 ROANNE
04 77 71 37 69
47, rue du 4 Août
69100 VILLEURBANNE
04 78 85 94 17
E-mail : [email protected]
Site internet : www.ginet.fr
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Le territoire du Grand Roanne
Évolution de l’emploi salarié
L’évolution de l’emploi salarié
entre 1993 et 2004(1)
(effectif privé des entreprises auquel s’ajoute l’effectif public de GIAT Industries)
Sources : ASSEDIC - CCI du Roannais.
E
n 2004, le territoire du Grand Roanne
représente 66,5% des salariés et
59% des établissements de l’arrondissement. Il compte 23 955 salariés (secteur
privé et effectifs publics de GIAT Industries).
D’une manière générale, le nombre d’emplois
décroît de manière continue depuis 1993.
La croissance des emplois du secteur privé
entre 1993 et 2001 (+1,2%) n’arrive pas à
compenser les pertes d’emplois de l’entreprise GIAT Industries (-1337 emplois entre
1993 et 2004).
Évolution de l’emploi salarié privé
(1) : Les données ASSEDIC répertorient les salariés des établissements du secteur privé industriel et commercial employant au
moins un salarié en vertu d'un contrat de travail écrit ou oral
quelle que soit sa branche d'activité. Les salariés ayant un statut
public (GIAT Industries, collectivités locales, établissements publics, …) ne sont pas inclus. Cependant afin de rendre compte de
la situation économique de ce territoire et en vertu du poids de
l'entreprise GIAT Industries, les effectifs en statut public de cette
dernière ont été réintégrés aux effectifs privés.
Source : ASSEDIC.
Répartition des emplois salariés en 1993, 2000 et 2004
Le tissu économique actuel
En l’espace d’une dizaine d’années le paysage économique du Grand Roanne a connu
un vrai bouleversement. La part des emplois
industriels (y compris BTP) qui atteignait
54% en 1993, a régressé au fil des années
pour atteindre, en 2004, 40% de l’emploi
salarié total.
Cette évolution s’est faite essentiellement
au profit des emplois de services (qui ont
augmenté de 24,5% entre 1993 et 2004, ce
qui représente près de 2000 emplois en plus
dans ce secteur). Pendant la même période
la part des emplois du commerce progresse
mais de manière moins importante.
32 ROANNE ÉCO JUIN 2006
1993
2000
Sources : ASSEDIC - CCI du Roannais
au 31 décembre de chaque année.
2004
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
L’industrie
Le territoire du Grand Roanne compte 9 534
salariés dans le secteur industriel privé(2).
Avec 40 % des salariés travaillant dans l’industrie, contre 30,6 % au niveau national, ce
secteur conserve encore une place majeure
dans le paysage économique du Grand
Roanne.
Avec 2 793 salariés, soit 29,3 % des salariés
de l’industrie, le textile-habillement conserve
son rôle d’activité emblématique. Ce secteur
compte 175 établissements ; 28 % des établissements ont 20 salariés et plus. On retrouve
sur le territoire essentiellement l’industrie
de la maille / bonneterie (Bel Maille, Henitex,
Tricotages Roux…), du prêt-à-porter
(Devernois, Griffon, Lewinger, Pauporté …),
et de l’ennoblissement (TAD, TAR,
Intexa,…).
Le second employeur du territoire est l’industrie des équipements mécaniques avec
l’entreprise GIAT Industries qui occupe
42% des emplois de cette branche.
Le secteur de la construction est très présent
puisque avec 1228 salariés il se place en
troisième position. On y retrouve les établissements des grandes entreprises nationales
(Cegelec, Eurovia, Leschel et Millet) mais
aussi des entreprises locales : Gardès et Laroche, Desbenoit, Mousse Gava, Vallorge …
Secteur en pleine expansion, l’industrie
agro-alimentaire est représentée par quelques
fleurons : Révillon Chocolatier, fabricant de
Répartition des emplois de l’industrie par secteurs
Sources : ASSEDIC - CCI du Roannais au 31 décembre 2004.
papillotes qui emploie 410 emplois en saison,
Valentin Traiteur qui a multiplié par huit
son chiffre d’affaires entre 1994 et 2004,
SICAREV, leader en Rhône-Alpes pour la
collecte et l’abattage de viande bovine et
porcine et n°1 européen pour la commercialisation d’animaux charolais.
(2) : Ces chiffres intègrent les effectifs de GIAT Industries ayant le
statut public. A titre d'information, ils s’élevaient à 688 au
31/12/2004.
Les services marchands (hors commerce)(3)
En 2004, près de quatre Français sur dix
travaillent dans les services marchands. Par
services marchands, on entend les transports,
les services aux entreprises et services aux
particuliers, ainsi que les activités financières,
immobilières et de travail temporaire.
Sur le territoire du Grand Roanne, les services
marchands occupent 6 210 salariés, soit 26%
de l’emploi total. Même si ce taux n’atteint
pas le niveau national (37,6%), ce secteur a
connu une très forte évolution puisque plus
de 1 500 emplois ont été créés ces dix dernières années(4).
Parmi ces créations, 88% ont été le fait des
services aux entreprises (informatique, bureaux d’études, architecture, ingénierie,
communication, intérim, sécurité, nettoyage,
recherche et développement, voirie, gestion
des déchets ….). Directement dépendants
de la demande des administrations et des industries et donc de la vigueur des marchés,
les services aux entreprises ont explosé face
à une tendance générale des PME-PMI à se
recentrer sur leur cœur de métier et donc à
envisager plus systématiquement une démarche d’externalisation de certaines compétences et savoir-faire.
Les services aux particuliers (hôtels-restaurants, agences de voyage, services à la personne, activités de loisirs…) ont augmenté
mais dans une moindre mesure (+ 214 emplois en dix ans). Il semble cependant que
ce secteur ait du mal à se développer : 6%
des emplois tertiaires sur le territoire du
Grand Roanne, contre 11,6% au niveau national.
(3) : Le reste du secteur des services est composé des services
“administrés” : éducation, santé, action sociale et autres administrations.
(4) Les derniers effectifs connus datent du 31/12/2004. Le développement des emplois intervenu en 2005 au niveau des centres
d’appel roannais n’apparaît donc pas dans ces chiffres. Ainsi,
TRANSCOM, implantée en avril 2004 dans les locaux de l’Hôtel
d’entreprises, emploie 563 salariés (530 en CDI) en mai 2006.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 33
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Le commerce
Avec 50% du potentiel de consommation de
l’arrondissement de Roanne et 70% des surfaces de plus de 300 m2 situées sur son territoire, le Grand Roanne constitue le principal
pôle commercial du Roannais. Comme le
montre la carte, l’emprise de l’agglomération
sur le Roannais est considérable. Plus marquée sur les territoires Ouest, cette attraction
est plus faible sur certaines zones limitrophes
autour de Belmont-de-la-Loire au Nord-Est
et de Balbigny au Sud.
Le potentiel annuel des ménages du Grand
Roanne est estimé à 329 millions d’euros, soit
une moyenne par ménage de 10 314 euros.
Les dépenses alimentaires constituent 47%
des dépenses de consommation courante.
La répartition des dépenses par grands postes
(alimentaire, équipement de la personne,
équipement de la maison, hygiène-santé) se
situe dans la moyenne de l’arrondissement
excepté dans le domaine de la culture et des
loisirs où le taux est deux fois supérieur à la
moyenne roannaise.
L’attractivité de l’agglomération est également manifeste avec une activité commerciale (449 millions d’euros) supérieure de
30% au potentiel de consommation de ses
habitants. 43% de cette activité sont réalisés
sur la commune de Roanne et 32% sur la
commune de Mably.
L’accueil économique
Principal pôle économique de l’arrondissement, le territoire du Grand Roanne met à
la disposition des investisseurs des outils
fonciers et immobiliers qui permettent de
consolider le développement des entreprises
actuelles et d’en attirer de nouvelles. Le
Grand Roanne dispose ainsi de onze zones
d’activité ayant une surface supérieure à
cinq hectares. Trois d’entres elles ont reçu
le label “Qualité Loire” décerné par le
Conseil Général de la Loire. Ce label représente l’assurance et l’engagement de la collectivité locale maître d’ouvrage à pérenniser
des conditions d’accueil, d’implantation et de
suivi répondant aux besoins des entreprises.
Par ailleurs, l’offre immobilière présente
sur l’arrondissement, sous forme de locaux
industriels, d’entrepôts ou de bureaux,
répond également et de plus en plus à la
demande des entreprises. Dans ce domaine
plusieurs grands projets sont en cours ou
prévus :
construction du 4ème quatrième bâtiment
34 ROANNE ÉCO JUIN 2006
La ville de Roanne est particulièrement attractive en équipement de la personne (62%
du chiffre d’affaires de l’agglomération)
alors que Mably réalise 55% du chiffre
d’affaires de l’agglomération en équipement de la maison.
Zone d’activité
Arsenal Sud 1&2 - Aiguilly
Bapaume
Bonvert (Label Qualité Loire)
Demi-Lieue (Label Qualité Loire)
Espace Valmy
Le Marclet
Mâtel
Les Tuileries
Villette Beaucueil
Parc de la Villette (Label Qualité Loire)
ZA Le Coteau
Total
La consommation des ménages se fait essentiellement dans les grandes surfaces :
celles-ci captent 72,6% du chiffre d’affaires
réalisé dans l’agglomération avec des parts
de marché atteignant 91% à Riorges et 96%
à Mably, contre 49% à Roanne.
Surface
Surface
totale (ha) occupée (ha)
52,0
48,8
13,0
10,5
120,0
9,7
27,0
8,9
25,0
13,5
70,0
0,0
54,0
54,0
7,0
4,1
40,2
28,8
31,0
4,4
75,0
75,0
514,2
257,6
de l’Hôtel d’entreprises en continuité
du programme déjà réalisé par la CCI
(dont bâtiment Transcom : 2315 m2). Ce
nouveau bâtiment permet de mettre sur le
marché 3266 m2 de locaux supplémentaires dédiés à l’accueil d’entreprises,
extension du Télépôle : cet équipement
permettra d’installer des porteurs de projets en phase d’incubation, des entreprises en phase de création (pépinière) ou
tout autre projet confirmé,
Surface à
commercialiser (ha)
3,2
2,5
110,3
18,1
11,5
70,0
0
3,0
11,4
26,7
0
256,6
Commune
Roanne
Roanne
Mably
Mably
Roanne
Riorges
Roanne
Mably
Riorges
Riorges
Le Coteau
construction d’un bâtiment industriel sur
la ville de Le Coteau avec 3 550 m2 de
locaux couverts,
réhabilitation d’immobilier industriel sur
le site de Roanne-Bapaume pour y maintenir des activités mécaniques et accueillir
de nouvelles entreprises notamment dans
le domaine de la logistique,
achèvement du programme immobilier à
usage tertiaire sur la commune de Riorges.
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Le Tourisme
Avec 68 % des emplois et 48 % des établissements hôteliers et de restauration présents
sur l’arrondissement, le Grand Roanne
concentre les structures d’accueil touristiques
du Roannais.
Territoire traversé par la Loire (cinq des six
communes composant le Grand Roanne
sont en contact avec le fleuve), le Grand
Roanne propose aux visiteurs de nombreux
centres d’intérêt :
intérêt historique avec le donjon du
Château de Roanne, le plus ancien bâtiment de la ville, le village médiéval de
Villerest qui a conservé un beau patrimoine architectural (remparts et porte
fortifiée du 12ème siècle, manoirs à
colombages des 15 et 16ème siècles) ;
intérêt culturel avec le Musée des Beaux
Arts et d’Archéologie Joseph Déchelette
(2ème musée du département de la Loire 16 323 visiteurs en 2005), le Musée de
l’Heure et du Feu à Villerest…
intérêt ludique avec une palette d’activités : petit train touristique à CommelleVernay, sports nautiques sur la Loire (ski
nautique, aviron, voile..), sports aérien
(ULM à Mably), randonnée aux abords
de la Loire (sentier de découverte entre le
barrage de Villerest et le Pays de
Charlieu)…
intérêt fluvial : Roanne dispose d’un port
de plaisance (70 mouillages) au départ du
canal de Roanne à Digoin, ouvert à la
navigation en 1838 et qui connaît
aujourd’hui un nouvel essor avec la navigation de plaisance. La construction du
barrage de Villerest a permis également
de développer, en amont de cet ouvrage,
un ensemble d’activités : voile, planche à
voile, canoë, kayak, et aussi : pêche, baignade, pédalo ;
intérêt gastronomique : autour de la
renommée de la Maison Troisgros
(37 années consécutives de Trois Etoiles
dans le Guide Michelin) s’est développée
une série de “bonnes tables” qui apportent
à Roanne l’image d’une région “gourmande”. Ce thème est valorisé tous les
ans avec le Festival “Roanne Table
Ouverte”. Concept original, il permet de
marier les plaisirs de la Table à ceux du
spectacle vivant, de la musique et des arts
plastiques.
Au-delà de ces centres d’intérêt, le territoire
accueille une série d’équipements culturels et
de loisirs : une patinoire, un centre nautique,
18 gymnases, cinq stades, un théâtre à l’italienne, une médiathèque (4000 m², 6500
abonnés), douze salles de cinéma, un golf
de neuf trous.
Dans les années qui viennent, les grands
projets prévus vont permettre de conforter
et développer ce secteur : aménagement
d’un complexe de loisirs et de service en
centre ville de Roanne (salles de cinéma,
restaurants, commerces), construction d’un
centre de congrès répondant aux besoins de
manifestations évènementielles culturelles,
extension à 18 trous et modernisation du
golf de Champlong.
Dossier réalisé par
Josiane Faure-Guinand
et David Cordeiro
(CCI du Roannais).
ROANNE ÉCO JUIN 2006 35
CULTURE
Cent ans d’explorations dessinent le désert
Le Musée des Beaux-Arts
et d’Archéologie J. Déchelette
à Roanne offre une traversée
du désert riche des témoignages
d’explorateurs européens
militaires, scientifiques,
artistiques, auteurs de raids
automobiles ou aériens.
Partis à l’assaut d’un océan
de sable, ces artistes, amateurs
ou professionnels, ouvrent leurs
carnets de voyage. Rencontres
avec les seigneurs du désert,
Touaregs et Maures.
“L’
exposition n’est ni colonialiste,
ni orientaliste. Son seul but
est de présenter le Sahara et
ses peintres dans une exposition soutenue
par l’Unesco lors de cette année consacrée à
la lutte contre la désertification. Par ailleurs,
Elisabeth Cazenave, spécialiste du mouvement artistique en Algérie du début du
XXème, qui participa à l’exposition Marquet,
publie un ouvrage sur les “Explorations
artistiques au Sahara 1850-1975”. Aussi,
pour marquer les deux évènements, ai-je
monté cette exposition qui vient en écho à
celle de 2003 “Albert Marquet et ses Amis
en Algérie”, lance Brigitte Bouret, conservatrice du Musée.
Dépaysement assuré dès l’approche du
musée par la reconstitution d’une tente
maure, et d’un camp de nomades dans l’antenne vitrée. Un dromadaire grandeur nature
couché au sol, un fennec aux longues oreilles,
ainsi qu’un scorpion et des araignées du
désert, immergent le visiteur dans un océan
de dunes. Deux grandes fresques du Tassili,
en provenance du Musée des Arts Premiers,
stupéfient. Elles présentent un Sahara verdoyant datant du néolithique. Les roches du
Paul-Elie Dubois
36 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Sahara central des Ajjer évoquent ces temps
immémoriaux où faune, flore étaient éclatantes, permettant la vie à des peuplades de
bergers, de chasseurs guerriers. “La découverte de ces peintures rupestres connues des
Maures, datent des années 1847.
L’archéologue Henri Lhote (1903-1991)
reprenant la chronologie du naturaliste
Théodore Monod, distinguera cinq grandes
périodes qui ont marqué l’art rupestre du
Tassili”, poursuit la conservatrice.
Et le fil de l’histoire du fascinant désert se
déroule. Le Sahara jusqu’au XIXème est terre
inconnue. Jusqu’à ce que des pionniers
européens partent à sa conquête. Des premières expéditions militaires,
présentées au rez-de-chaussée,
témoignent les aquarelles, dessins et carnet de voyage d’Henri
Fournial, médecin aide-major de
la mission Foureau Lamy en
1898. Les artistes orientalistes
de la Villa Abd-el-Tif se passionnent pour le Sahara. Eugène
Fromentin, écrivain et peintre,
Gustave Guillaumet, “Le Millet
du désert”, Constant Louche,
Henri Villain, en une
peinture réaliste, soulignent la vie des nomades
à travers désert de
sables, désert de roches.
On apprend que le Père
Charles de Foucauld
(assassiné en 1916),
converti à la foi chrétienne, réalise un énorme
travail scientifique. Il
illustre son itinéraire en
1885 depuis Tiaret à
Kasserine et son journal
de route, “reconnaissance
au Maroc”, de dessins
aquarellés.
Dans la petite salle du
fond,
Odette
du
Puigaudeau, fille d’un
peintre de l’école de
Pont-Aven, installée à
Rabat en 1933, témoigne
de la culture Maure. Au
premier étage, évocation
des missions civiles
avec le raid Citroën, la
croisière noire, toujours
illustrés de témoignages picturaux.
Deux grands peintres se passionnent pour
les Touaregs : Paul-Elie Dubois, boursier de
la villa Abd-el-Tif, qui participe à une mission
scientifique officielle au Hoggar. Son
tableau, “La femme noble du Désert”, figure
sur la Une de couverture de “L’Atlantide”
de Pierre Benoît.
Brigitte Bouret accorde une attention ethnographique particulière “aux grands hommes
bleus” - appelés ainsi en raison de l’indigo
de leurs vêtements qui se décolorent sur leur
peau - ainsi qu’aux Maures. Parmi les
bijoux, la croix d’Agades symbolise le pommeau de la selle du dromadaire et les quatre
points cardinaux. “Quand un Touareg la
donne à son fils, celui-ci s’entend dire, je te
donne les points cardinaux, car nul ne sait
où il va mourir”.
L’exposition se termine sur la présentation
des toiles du peintre contemporain algérien
Hocine Ziani qui, dans une perpétuelle
confrontation avec la lumière, conserve un
caractère ethnologique à ses sujets, pris
dans une ambiance de rêve.
CULTURE
Peintures murales révélées
Marie-Lys de Castelbajac
restauratrice d’œuvres d’art,
en lien avec Anne Carcel,
conservateur des antiquités et
objets d’art de la Loire, a mis
à jour en l’église de Chérier,
sous une dizaine de badigeons,
des décors du Moyen-Âge
et du XVIIème. Une révélation.
D
e Villemontais, empruntez la voie
pédestre entre sapins et vignes, en
direction du Vieux Chérier. À 10 km,
se dresse en pierres de soleil, une église de
campagne dont le clocher carré surmonte le
chœur. “L'église Sainte Marie est l’un des plus
beaux exemples de l’art roman en Roannais.
Les chapelles ont été accolées aux XVIe et
XVIIe”, raconte Anne Carcel. À quelques
coups d’ailes, sonnent à l’unisson les cloches
du petit sanctuaire de la Salette, bien visible,
érigé en 1883 sur le Mont Barbet(l). H. Lazar,
architecte des bâtiments de France dirigea la
restauration extérieure de l’église (19851988). Philippe Gonzales, architecte des
Bâtiments de France pour la Loire, débuta en
2003 la restauration intérieure. Marie-Lys de
Castelbajac et son équipe procédèrent aux
trois grandes mises à jour des peintures
murales.
La première fut celle du décor XVIIème de la
chapelle Nord-Ouest (en face de l’entrée). Au
mur Ouest, apparaît une strate plus ancienne.
Une litre funéraire porte le blason de Renée
de Savoie-Tend, veuve de Jacques d’Urfé,
mère d’Honoré d’Urfé, auteur de l’Astrée.
“Les parois de la chapelle étaient recouvertes
d’une dizaine de badigeons. Lors du dégagement au bistouri des peintures murales sur la
paroi Ouest, j’ai vu apparaître un ensemble
de décors du XVIIème et la litre funéraire de
Renée de Savoie”, explique Marie-Lys.
“Renée de Savoie vivait à Montbrison mais
est sans doute morte à Chérier qui servait de
refuge en ces temps de peste, sans pouvoir
être transportée dans un caveau familial. La
litre funéraire - bandeau noir horizontal et
blason peints - indique que la chapelle a
accueilli la sépulture de l’illustre défunte.
Mais on ne sait si sa dépouille est encore ici.
Le blason a été formellement identifié par des
spécialistes en Héraldique(2). La partie dextre
du blason losangé reprend les armoiries de la
famille d’Urfé : “De vair au chef de gueules”.
Ailes à petits pois
Poursuivant les mises à jour, tout en haut du
mur Est de la nef, la restauratrice découvre,
sur l’arc triomphal au-dessus du chœur,
encadré dans une frise, un Christ en majesté,
tenant un livre ouvert sur son genou gauche,
avec à sa droite la Vierge Marie intercédant,
main droite sur son cœur pour les pécheurs.
Le Christ et Marie, assis sur un même banc
sont entourés de part et d’autre, d’anges thuriféraires aux ailes à petits pois. Puis MarieLys dégage sur l’arc supérieur de la seconde
chapelle nord, un grand vase et son bouquet
aux couleurs très fraîches, daté du XVIIe.
Elle devine un autre décor médiéval, caché
sous le bouquet. Il s’agit d’un personnage
couché, endormi dans un filet, sous lequel on
devine quatre visages. “Il s’agit peut-être du
songe de Saint Antoine, avec un filet retenant
les âmes des damnés”. Une ancienne fenêtre
murée apparaît décorée dans son ébrasement,
d’un oiseau naïf “figurant le Saint Esprit”.
En juin 2005, Marie-Lys fait ressurgir une
dernière peinture murale, sur le pilier en face
de l’entrée entre les deux chapelles Nord.
Un géant porte sur ses épaules un petit personnage dont on ne voit que les pieds, car le
visage a disparu. “Tout indique qu’il s’agit
d’un Saint Christophe du XIIIème”.
“Ces découvertes en l’église Notre Dame de
Chérier sont très belles. La mise à jour du
Triomphe de la Vierge sur l’arc diaphragme
du chœur est d’une grande importance. Je
daterais cette peinture murale du XIIIème. Le
visage du Christ est très typé. Cette fresque
se révèle la plus ancienne découverte dans le
département de la Loire, voire en RhôneAlpes”, a conclu Léon Préssouyre, conseiller
scientifique pour l’archéologie à l’Unesco,
consulté par Anne Carcel.
Béatrice Perrod-Bonnamour
(1) En souvenir de l’apparition de la Vierge aux bergers de
la Salette en Isère en 1846.
(2) Robert Boullier et son épouse, responsables du Musée
Alice Taverne, Claude Guinard.
Restaurations en chiffres
L’église du Vieux Chérier est inscrite à
l’inventaire supplémentaire des monuments
historiques depuis 1968. Trois tranches de
travaux d’un total de 1 790 000 F ont bénéficié
de subventions à hauteur de 90% (10 à 15% de
l’État, et le complément du Conseil Général de
La Loire). La restauration intérieure a été
entreprise en 2003, grâce au soutien de Philippe
Gonzales, architecte des bâtiments de France
pour la Loire, qui a obtenu l’inscription de trois
nouvelles tranches de travaux pour un total de
198 000 euros, subventionnés à hauteur de 15%
par l’État et de 70% par le Conseil général de la
Loire. Le Maître d’œuvre est Christophe
Guyonnet, architecte du Patrimoine à
Champagne-au-Mont-d’Or dans le Rhône.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 37
G. BOIZET
S.A.R.L.
COUVERTURE - ZINGUERIE
CHARPENTE - ÉTANCHÉITÉ
Z.I. Arsenal Sud - 42300 ROANNE
Tél. 04 77 71 61 88 - Fax 04 77 71 59 14
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“Le centre doit nous permettre de maintenir l’emploi textile en France”, explique Yann Perruchot,
chef de projet du Centre national du numérique et de l’innovation pour le textile et l’habillement (CNNITH).
La région joue
la carte de l’innovation
La collaboration entre recherche,
entreprises et universités se trouve
aujourd’hui confortée par
la labellisation de 15 pôles de
compétitivité en région RhôneAlpes. Une stratégie gagnante.
“T
hésame a fait figure de pôle
avant l’heure”, n’hésite pas à
déclarer André Montaud, directeur de la
structure haut-savoyarde. La plate-forme
spécialisée en performance industrielle,
mécatronique et progiciels intègre
depuis 2001 trois acteurs fondamentaux :
la recherche, la formation et l’industrie.
Cette collaboration permet aux entrepri-
ses d’accéder à des compétences dont
elles ne pourraient bénéficier seules et
leur ouvre l’accès à de nouveaux marchés.
Enfin, en s’intégrant dans une vraie stratégie d’entreprise, elle protège l’emploi,
voire lui permet de se développer.
On connaît la faiblesse du taux de R & D
en France. Selon les données de l’Assemblée des chambres françaises de •••
ROANNE ÉCO JUIN 2006 39
LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION
Recherche et compétitivité
Dans son rapport Pour un écosystème de
la croissance, Christian Blanc affirmait :
“Nos dirigeants, comme de nombreux
chefs d’entreprise, se demandent
comment rester compétitifs face à la
concurrence des pays à bas coûts de
main-d’œuvre. Quand le salaire d’un ouvrier français est quarante fois celui de
son homologue chinois, que peut-il
rester à nos PME pour éviter la disparition ou la délocalisation, notamment
dans les secteurs dits traditionnels ?” Et
de citer les exemples des pays d’Europe
du Nord, notamment, qui ont massivement investi dans la recherche autour
de pôles de compétitivité. “Ces pôles
réunissent sur un territoire entreprises,
recherche, universités et investisseurs
autour de quelques filières ou technologies, dans des domaines très variés. Ils
croissent plus vite que les entreprises
isolées et résistent mieux aux crises
et aux délocalisations grâce aux interactions qui se créent entre les acteurs
du pôle.” Ce rapprochement est-il
pour autant suffisant pour lutter contre
les délocalisations ?
Quid des délocalisations ?
En réalité, les délocalisations pèseraient peu dans l’économie française.
“Contrairement à ce que l’on croit
généralement, il y a plus d’emplois créés
en France du fait d’investissements
étrangers que d’emplois perdus à la
suite de délocalisations”, précise le
rapport de l’ACFCI, Délocalisations :
la peur n’est pas une solution, paru
en novembre 2005. “Pour 2004, les délocalisations représenteraient 5 % des
emplois perdus lors de restructurations
et 5 % des investissements français
à l’étranger”, poursuit le rapport. Par
ailleurs, “les délocalisations sont moins
40 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Photo P. Borasci
••• commerce et d’industrie (ACFCI),
“en 2003, les dépenses globales consacrées à la R & D ont représenté aux
États-Unis 2,7 % du PIB, pour seulement
2,3 % en France”. “On peut dès lors
s’interroger sur l’existence et la solidité
des passerelles entre laboratoires de
recherche, universités et entreprises”,
poursuit l’ACFCI. “La persistance de
ce moindre dynamisme relatif est susceptible d’entamer la compétitivité et
la capacité d’innovation des entreprises
en France”, met en garde le ministère
de l’Économie.
Pour Jean Therme, directeur du CEA Grenoble, “la compétitivité passe par trois composantes essentielles :
un territoire innovant, un pôle pour labelliser les projets et des financeurs.”
importantes que les créations d’emplois pas une source de financement, mais
par investissements étrangers en un outil de partenariat. L’objectif est
France : 10 000 emplois d’un côté, 30 000 de travailler ensemble pour être plus
de l’autre”. Même constat au sein de performant, et naturellement créer
l’Insee qui, dans une étude menée en des emplois. Nous sommes dans
2005, affirme que “les délocalisations une logique d’innovation permanente.
n’auraient touché qu’un nombre limité Les pôles sont un outil d’intervention
d’emplois dans l’industrie française : de l’État et des collectivités territoriales
13 500 par an en moyenne entre 1999 et permettant de labelliser des projets.
2001, soit 0,35 % des emplois industriels À Grenoble, le territoire innovant exispar an.” Par ailleurs, certains groupes tait bien avant les pôles. La plupart
étrangers ont décidé d’investir massive- des projets en cours de labellisation
ment en France. Citons l’exemple de auraient de toute façon été lancés sans
l’Alliance, à Crolles, en Isère. L’implanta- Minalogic. Le plus de la labellisation ?
tion de Freescale et Philips aux côtés de Le passage obligé pour trouver des
STMicroelectronics, dans le but d’unir financements.” Il est vrai que Grenoble
leurs efforts de R & D sur un même est symbolique de cet esprit coopératif.
territoire avec l’aide de
Une longue tradition
Travailler ensemble de partenariat unit les
l’État et des collectivités territoriales, aurait
trois acteurs que sont la
pour être plus
ainsi permis la création,
formation, la recherche
performant.
depuis 2002, de 1 100
et l’entreprise. Minatec
emplois directs et de plus de 2 000 en est d’ailleurs une parfaite illustraemplois indirects. Ces “relocalisations” tion. Créé en 2001 à l’initiative du CEA
vont à l’encontre du phénomène de et de l’INPG, ce pôle dédié aux micro
délocalisation observé ailleurs. Il n’en et nanotechnologies vise à rassembler
demeure pas moins que l’un des enjeux dans un même lieu étudiants, chercheurs
de la constitution des pôles de compéti- et entreprises. “Dans ce modèle, la comtivité est bien la lutte contre les déloca- pétitivité passe par trois composantes
lisations, à travers la recherche d’une essentielles : un territoire innovant,
meilleure compétitivité et un renforce- un pôle pour labelliser les projets et des
ment de l’attractivité des territoires.
financeurs. Certains projets sont
toutefois nés de dynamiques locales
Pôles et territoire innovant
dont l’origine est bien antérieure à
“Attention, cependant, prévient Jean l’appel à projets gouvernemental”,
Therme, directeur de la recherche précise Jean Therme.
technologique du CEA et directeur Si le modèle fait l’unanimité, le nombre
du CEA Grenoble. Les pôles ne sont élevé de pôles retenus par le Comité
LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION
Le solaire a son école
SAVOIE
F
interministériel d’aménagement et
de développement du territoire (CIADT)
en juillet 2005 divise les experts. Au final,
ce sont en effet 67 pôles qui ont été
labellisés. Même si la dynamique créée
par les pôles aura nécessairement un
effet positif sur le tissu économique des
territoires concernés, il faudra attendre
quelques années pour savoir s’ils seront
tous capables de survivre et de relancer
véritablement la compétitivité française.
“Dans notre cas, la moitié des projets
n’aurait pas vu le jour si le pôle n’avait
pas existé, prétend Daniel Mathieu,
HAUTE-SAVOIE
F
Photo P. Borasci
ondés en février 2005 à l’initiative de l’entreprise Clipsol,
de l’Ademe et de Gaz de France, Les Compagnons du
solaire ont notamment pour objectif de former les futurs
professionnels à l’installation des systèmes solaires thermiques et
photovoltaïques. “Rhône-Alpes est la première région sur ce
créneau avec un nombre d’installateurs très important, explique
Jean-Marc Bernard, directeur du centre basé à Savoie Technolac.
Le marché du solaire double chaque année, la demande est donc
très forte, et, en face, les entreprises ne disposent pas toujours des
compétences nécessaires.” Première plate-forme solaire en France,
Les Compagnons du solaire réalisent une veille technologique
pour détecter les technologies solaires qui fonctionnent le mieux en
Europe, ciblent les installateurs intéressés et forment leurs salariés
ou des demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle.
“Cette formation répond à la demande des pouvoirs publics, des
installateurs et des industriels qui souhaitent que leurs produits
soient installés de façon professionnelle.” Les Compagnons du
solaire constituent un premier pas dans ce sens. Ils comptent bien,
par ailleurs, travailler avec les équipes de l’Institut national de
l’énergie solaire (Ines) pour conforter leur offre de formation.
animateur de Trimatec. L’adhésion à
un pôle présente plusieurs avantages :
un effet de communication indéniable,
une facilité de rencontre entre les trois
parties, une possibilité de développement
de l’attractivité de la région par la venue
d’entreprises extérieures et, enfin, l’opportunité de faire connaître nos activités
à des financeurs potentiels.” Renforcer
l’attractivité des territoires est d’ailleurs
bien l’un des enjeux de ces pôles.
Quinze pôles en Rhône-Alpes
En Rhône-Alpes, sur 19 projets déposés,
Thésame, pionnier
de la collaboration tripartite
ondée en 2001, la plate-forme Thésame opère sur trois secteurs : la performance
industrielle, l’innovation produit, les logiciels industriels. Capable d’activer
un réseau de 150 experts issus du Centre technique du décolletage, du Centre
de compétences en conception de circuits intégrés (C4i) et de l’université de Savoie ainsi
que de bureaux d’études privés, Thésame travaille avec environ un millier d’entreprises
par an. “Nos interventions sont nombreuses et variées, allant de la diffusion
d’informations jusqu’à l’accompagnement individuel sur des projets d’une durée de
12 à 18 mois, expose André Montaud, directeur de Thésame. Nous travaillons sur
200 à 300 projets par an. Ce peut être la création d’un flux de processus entre donneurs
d’ordre et sous-traitants, ou bien la mise au point d’un logiciel destiné à la gestion
d’atelier. En actions collectives, nous intervenons dans des programmes PPJ (production
au plus juste), par exemple. Nous sommes d’ailleurs agréés comme centre de formation.
Pour les formations initiales, nous contribuons à l’élaboration de leur contenu.”
Thésame accompagne aussi les jeunes entreprises innovantes, participe avec la CCI
de Haute-Savoie à l’animation du club des dirigeants Innovation Stratégie, organise
des séminaires et des rencontres pour les sous-traitants.
16 ont été labellisés (le rapprochement
de ViaMéca et ViaMéca ICI porte ce
nombre à 15), ce qui en fait la première
région française. Tous les départements
vont pouvoir bénéficier de leurs retombées. Des places fortes comme Lyon,
Grenoble ou Saint-Étienne vont tirer les
autres territoires et enclencher une
vraie dynamique de compétitivité. RhôneAlpes détient ainsi deux pôles mondiaux
(Lyon Biopôle et Minalogic) et un à
vocation mondiale, Axelera (Chimieenvironnement Lyon). Les autres pôles
ont une vocation nationale et régionale.
ENERRDIS (Énergies renouvelables
Rhône-Alpes, Drôme, Isère, Savoie),
Techtera (Technical Textiles RhôneAlpes), Lyon Urban Truck & Bus 2015
(véhicules), Sporaltec (équipements
de sport et de loisirs), Arve Industries
(décolletage) et Loisirs numériques
sont des projets entièrement rhônalpins. Les autres s’inscrivent dans une
dimension interrégionale : ViaMéca
(mécanique), Viandes et produits carnés,
Plastipolis (plasturgie), Trimatec (technologies nucléaires), Fruits et légumes,
Parfums, arômes, senteurs.
Sur le plan du financement, le gouvernement a débloqué une enveloppe de
1,5 Md€ sur trois ans. De plus, les pôles
mondiaux bénéficieront de l’affectation
prioritaire de postes de chercheurs.
Pour l’heure, c’est ENERRDIS qui dispose
du plus gros budget national, avec •••
ROANNE ÉCO JUIN 2006 41
LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION
DRÔME
Trimatec promet
de nouvelles applications
P
Photo Studio Lattard
ôle de compétitivité interrégional, Trimatec (Tricastin-Marcoule
Technologies) a pour objectif de valoriser les technologies
innovantes issues du secteur nucléaire et de faire émerger des
activités technologiques responsables participant à un développement
durable. Sept projets ont à ce jour été labellisés. Parmi eux,
la création de l’IFS, à Valence. “Sa mission : coordonner les projets
qui utilisent les fluides supercritiques, assurer une veille stratégique,
donner une visibilité nationale et internationale au développement de
ses applications ou encore réfléchir à la formation dans ce domaine,
expose Daniel Mathieu, animateur de Trimatec. Ces technologies
ne sont pas nouvelles ; leurs applications trouvent, en revanche,
de nouveaux débouchés. Les fluides supercritiques peuvent ainsi être
utilisés pour la destruction des déchets industriels ou l’extraction
de molécules pour l’agroalimentaire, la pharmacie, la cosmétique.
Certaines applications sont déjà à l’état quasi industriel, comme
l’extraction du goût de bouchon. L’intérêt d’un pôle comme Trimatec
est de permettre aux entreprises existantes de développer leurs
marchés et, pour le territoire, d’attirer des activités extérieures.”
••• 27,66 M€ de dotation, suivi, en
Rhône-Alpes, par Minalogic (18,47 M€).
Parmi les projets soutenus par le pôle
ENERRDIS figure l’Ines (Institut national
de l’énergie solaire), à Savoie Technolac,
qui a pour mission d’accroître la R & D,
de diffuser l’information, d’assurer
la formation et de développer la filière
solaire et bâtiment, créatrice d’emplois.
Par ailleurs, il faut noter que la région
Rhône-Alpes compte six clusters : Aerospace Cluster in Rhône-Alpes, Énergies
renouvelables et maîtrise de l'énergie,
Rhône-Alpes Automotive Cluster, Loisirs
numériques, Industrie de la neige et
Produits biologiques. Un septième cluster
sur les sports et loisirs est à l'étude.
Industries traditionnelles
Ces pôles, tout comme les clusters
L’écoconception
pour séduire les clients
régionaux et les systèmes productifs
locaux (SPL), concernent à la fois des
filières de haute technologie et des
industries traditionnelles. Celles-ci ont,
en effet, toute leur place au sein de
ces structures. L’industrie textile, par
exemple, avec sa plate-forme Métis,
dans le Nord-Isère, a pu adosser
certains de ces projets aux pôles de
compétitivité. Printronics s’inscrit ainsi
VILLEFRANCHE
42 ROANNE ÉCO JUIN 2006
Photo B. Laurent
À
Liergues (Beaujolais), MBS-Adic (17 salariés)
est spécialisée dans la conception et la fabrication
de matériel de protection et de balisage pour les stations
de ski. Elle compte près de 180 clients en France. Depuis
l’an dernier, la PME réfléchit avec la CCI de Villefranche
et l’Agence Rhône-Alpes pour la maîtrise des matériaux (Aramm)
à la possibilité de concevoir un matelas de protection dans un
matériau à la fois plus facile à recycler et moins impactant en cas
d’incinération. “C’est le premier projet mené en partenariat avec
un laboratoire extérieur, précise François Gitenet, responsable
qualité-sécurité-environnement chez MBS-Adic. Ce qui nous a
poussés à entamer une telle démarche d’écoconception ? À la fois
la nécessité de trouver un produit innovant et, surtout, la volonté
d’anticiper les demandes des clients. Au sein des stations de ski,
l’impact environnemental est de plus en plus pris en considération
et remis en cause, notamment à propos de la neige de culture.
Il nous a donc paru intéressant de proposer aux stations un produit
recyclable ou biodégradable. Pour leur image, c’est un plus
sur lequel elles pourraient communiquer.” Mais l’écoconception
représente un coût. Reste à MBS-Adic à établir un tour d’horizon
pour savoir si les stations sont prêtes à en payer le prix.
LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION
SAINT-ÉTIENNE
De nouveaux marchés
grâce au design
L
Photo P. Rony
eader européen dans la fabrication de fils et rubans
élastiques, le groupe Cheynet comprend 15 sociétés
et emploie un millier de personnes. Il réalise 70 % de
son chiffre d’affaires avec la lingerie, mais aujourd’hui
le secteur stagne. “Il faut explorer de nouvelles pistes”,
explique Frédérique Cusset, responsable marketing au sein
du département “tissus étroits”. Cette nouvelle orientation passe
notamment par la prise en compte du design. Elle a ainsi suivi,
au sein du Cnam, à Saint-Étienne, une série de conférences
sur le sujet. Frédérique Cusset en est convaincue : “Nous devons
prendre en compte ce nouvel élément. Il s’agit de faire évoluer
aussi bien la texture que les modes d’utilisation de nos produits
afin de trouver de nouveaux débouchés, de capter d’autres
marchés. Nous avons des demandes dans le secteur
automobile, par exemple. Nous avons également l’intention
de développer le secteur médical”. Mais intégrer le design
dans l’entreprise prend du temps. Les équipes R & D n’ont
pas toujours conscience de son importance. “Le design est
une bonne piste pour la pérennité de l’entreprise”, n’hésite
pas à déclarer Frédérique Cusset.
au sein de Minalogic. Un ou deux autres
projets devraient également s’intégrer à
Techtera, un pôle qui regroupe les zones
du Grand Lyon, de Chambéry, de SaintÉtienne et de Bourgoin-Jallieu. “Nous
réfléchissons également à la manière
de mettre en place des passerelles
entre Minalogic et Techtera”, précise
Patrick Bonnefond, directeur de Sofileta
et membre de Métis.
À Roanne, le Centre national du numérique et de l’innovation pour le textile et
l’habillement (CNNITH), fondé en 2002,
a pour objectif de “se montrer plus
réactif face à la mondialisation, pouvoir
répondre ensemble aux appels d’offres,
mieux s’organiser et travailler à l’étranger”, explique Yann Perruchot, chef de
projet. “Le centre doit nous permettre
de maintenir l’emploi textile en France,
notamment la partie créative, puisque la
production est déjà délocalisée. Le but
est donc pour les entreprises textiles
d’intégrer les nouvelles technologies du
numérique. Les Chinois sont déjà en
avance. Nous devons rattraper très vite
notre retard et, si possible, reprendre
de l’avance. Cela suppose un changement de mentalité dans la filière. Il faut
que les professionnels de la confection
comme du tissage apprennent à travailler
ensemble.” “L’idée du CNNITH était
de réaliser une plate-forme numérique
utilisant les technologies 3D, explique
Christian Cane, PDG de Création Mervil,
à Roanne. Un premier projet de collection
virtuelle a réuni une dizaine d’industriels
de la filière. Mais il reste encore difficile
d’intégrer le numérique dans les PME.
Le savoir-faire du CNNITH va surtout
bénéficier dans un premier temps aux
grands groupes.” Le centre réfléchit
actuellement à la façon d’intégrer ses
projets au pôle Techtera.
Associer les PME-PMI
“Il n’y a pas de grandes ni de petites
entreprises, analyse Philippe Rascle,
vice-président industrie de la CCI de
Saint-Étienne. L’idée est de travailler
ensemble avec un même objectif.
ViaMéca sélectionne ainsi les projets
innovants de R & D capables de créer
de l’emploi en associant entreprises,
universités, grandes écoles et laboratoires de recherche. Le deuxième axe de
ViaMéca consiste, grâce à une veille
de marché, à amener des affaires pour
les PME-PMI du territoire de la Loire et
à les faire travailler en grappe pour
répondre aux appels d’offres.” Si les
grands groupes jouent le rôle de locomotives, les PME, voire les TPE, qui
rejoignent les pôles et autres clusters,
profitent indéniablement de cette dynamique. Pour elles, c’est un moyen de
réaliser de la R & D et d’accéder à
des projets innovants. “Les grandes
entreprises apportent des financements
et tirent l’ensemble du pôle, analyse
Isabelle Vérilhac, directrice du pôle des
technologies médicales, à Saint-Étienne.
Nos PME n’ont de toute façon d’autre
solution que de passer par un collectif
pour ouvrir des portes et monter des
projets de R & D.” Mais certaines ont
conscience qu’il ne faut pas non plus
relâcher leurs efforts en interne. “Nous
sommes sur deux fronts, précise Patrick
Bonnefond. Nous devons continuer à
mener nos propres efforts de R & D
parallèlement à notre engagement
au sein de Métis.” De son côté, André
Montaud l’affirme : “La stratégie de fond
de Thésame est d’accroître les compétences des entreprises de pure soustraitance pour leur permettre de proposer
des solutions et de concevoir leurs
propres produits. C’est aussi une façon
de contrer les délocalisations.”
Des clusters très actifs
Bien avant les pôles, les PME ont su
trouver leur place au sein des clusters
régionaux et autres SPL. “Notre secteur
d’activité nécessite une étroite collaboration entre médecins-chercheurs et
industriels, explique Isabelle Vérilhac.
Développer un nouveau produit dans le
médical sans solliciter l’avis de médecins
ne constitue pas la bonne démarche.”
Sur 65 adhérents, le Pôle des tech- •••
ROANNE ÉCO JUIN 2006 43
LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION
NORD-ISÈRE
Métis : un réseau
pour l’industrie textile traditionnelle
E
Photo P. Borasci
n octobre 2004, à l’initiative du conseil général de l’Isère,
de l’AEPI et de la ville de Bourgoin-Jallieu, naissait la plateforme Métis. Elle rassemble quatre entreprises du textile
(Sofileta, Piolat, Siegl, Filatexor), un papetier, ArjoWiggins,
et le CEA Grenoble. “Nous ne pensions pas qu’une PME
comme la nôtre pût un jour travailler avec le CEA”, précise Patrick
Bonnefond, directeur général de Sofileta (CA 2005 : 81 M€,
240 salariés), spécialisée notamment dans le textile technique,
à Bourgoin-Jallieu. Métis vise à rassembler des PME-PMI proches
géographiquement, disposant d’une culture R & D active et sans
positionnement frontal. “Nous apprenons à travailler en réseau,
à aller chercher ailleurs des compétences complémentaires, soutient
Patrick Bonnefond. Notre partenariat avec le CEA est enrichissant
des deux côtés et peut être une source mutuelle d’innovation.”
Un premier projet phare de 20 M€, Printronics, porté par le pôle
Minalogic, est en train d’être monté. L’objectif est de faire émerger
une nouvelle filière autour de la maîtrise électronique organique
imprimée. Une dizaine de projets sont en cours au sein de Métis.
“Grâce à cette plate-forme, nous avons pu établir des contacts
avec des entreprises que nous n’avons pas l’habitude de rencontrer
dans le monde du textile”, note Patrick Bonnefond.
••• nologies
médicales compte 35
entreprises, des laboratoires de recherche, la faculté de médecine et l’École
des Mines de Saint-Étienne. “Cette
collaboration a permis de maintenir
l’emploi dans le textile médical, précise
encore Isabelle Vérilhac. La filière a
ainsi doublé ses effectifs et son chiffre
d’affaires dans la Loire entre 1993
et 2003 et connaît aujourd’hui une croissance continue.” Autre SPL présent
dans la Loire, adossé au pôle ViaMéca :
ISÈRE
Mécaloire, qui rassemble potentiellement
plus de 300 entreprises mécaniques.
SPL hébergé et animé par la CCI, Mécaloire a pour objectif de favoriser la mise
en réseau de ces industries traditionnelles. Il mène également deux actions
fortes : la mutualisation des achats et la
prise en compte du design par ces
entreprises. “Au travers du projet pilote
de design industriel, nous souhaitons
faire muter ces sous-traitants employant
de 10 à 50 salariés pour qu’ils réalisent
Serma Technologies,
la première à rejoindre Minatec
“N
ous avons pour ambition de développer notre activité sur Grenoble
et d’élargir notre offre de services”, précise Claude Cizeau, président
du directoire de Serma Technologies. La société de services et d’ingénierie
technologique dans les domaines des composants cartes, des systèmes électroniques
et des matériaux technologiques, qui dispose à Saint-Égrève d’une unité de 17 personnes,
sera la première entreprise à intégrer Minatec d’ici juillet prochain. “Minatec nous offre
à la fois un environnement et une sécurité nécessaires à notre travail ainsi que des
ressources complémentaires”, poursuit Claude Cizeau. Serma Technologies (CA prévu
en 2006 : 36 M€, effectif total : 400 salariés d’ici fin 2006) prévoit pour son site isérois
un investissement de 2 M€ sur deux à trois ans et l’embauche de quatre à cinq
ingénieurs supplémentaires d’ici fin 2006. “Ce transfert est non seulement synonyme
de création d’emplois et de croissance, mais permettra également un accroissement
de notre palette de prestations. Pôle d’excellence, Minatec représente un centre de
compétences et d’échanges unique en Europe et essentiel pour notre activité, qui exige
des expertises de plus en plus pointues et une très grande réactivité. Grenoble est certes
l’unité la plus petite du groupe mais c’est aussi la plus pointue, celle qui tire la charrue !”
44 ROANNE ÉCO JUIN 2006
leurs propres produits. Cela s’inscrit
clairement dans notre volonté de lutter
contre les délocalisations, précise
Philippe Rascle. Quatre groupes de six
à huit entreprises sont aujourd’hui
constitués autour de designers qui les
accompagnent dans l’émergence de
nouveaux produits.” Le Cnam propose
parallèlement une formation unique
“design innovation”, correspondant à la
philosophie des pôles de compétitivité.
Troisième pilier : la formation
Aux mondes de la recherche et de l’entreprise, il faut adjoindre la formation.
Le milieu universitaire comme les grandes
écoles d’ingénieurs ont un rôle à jouer,
et pas seulement au sein des pôles.
On sait qu’à Grenoble, l’INPG a monté
une structure spécialement dédiée aux
partenariats industriels. À Valence,
l’Ésisar (École supérieure d’ingénieurs
en systèmes industriels avancés RhôneAlpes), une école de l’INPG fondée
en partenariat avec la CCI de la Drôme,
a toujours cherché à créer une forte
osmose entre l’université, la recherche
et les entreprises. “Nous réalisons
1 M€ de chiffre d’affaires au travers de
la formation continue et des transferts
de technologie, précise le directeur
adjoint, Jacques Marty. Nous développons au sein de l’école des projets
LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION
ROANNE
Quand PME et grande école
se rencontrent…
P
Photo T. Béguin
lus petit fabricant européen de crayons en bois avec
un chiffre d’affaires de 1 M€ pour 11 salariés,
la Compagnie française des crayons (CFC), à Lay (Loire),
affiche la volonté farouche de se distinguer de ses concurrents.
“Jusqu’à présent, nous étions capables de réaliser du marquage
monochrome, raconte le dirigeant, Denis Pivot. Nous avons voulu
développer une technologie permettant l’impression d’une image
en quadrichromie sur nos crayons.” Sur les conseils de la CCI,
Denis Pivot se rapproche de l’Ésisar, à Valence. “Nous avons
travaillé avec le pôle d’impression numérique de l’école, qui
a validé le projet sur le plan technique. Il a ensuite réalisé
un tour d’horizon des fournisseurs susceptibles de nous proposer
une machine.” Le projet a finalement abouti en 2003. Le prototype,
unique au monde, utilise la technologie du jet d’encre UV
pour imprimer sur des lots de quatre à 12 crayons des images
d’une qualité remarquable. “Cela nous ouvre réellement
de nouveaux marchés, explique Denis Pivot. Nous travaillons
ainsi sur des niches, les objets publicitaires, les boutiques
des musées avec la reproduction de tableaux sur nos crayons.”
L’investissement, colossal pour une PME, va permettre à CFC
de continuer à se développer, puisqu’elle affiche une croissance
de 20 % par an.
industriels, une particularité que nous
ne trouvons pas ailleurs. Durant six
mois, trois élèves ingénieurs vont
travailler autour d’un sujet confié par
une entreprise. C’est une relation
gagnant-gagnant. D’un côté, l’étudiant a
en face son premier client avec un vrai
projet à réaliser, de l’autre l’entreprise
accède à des domaines, des savoir-faire
qu’elle ne pourrait obtenir autrement.”
Grâce à ces projets, l’Ésisar forme des
ingénieurs opérationnels immédiatement, parfois recrutés par les sociétés
pour lesquelles ils ont déjà travaillé.
Pour 2006, 18 projets industriels sont en
cours avec des entreprises aussi variées
que Thales, Altatech, Mape ou Crouzet.
L’Ésisar a par ailleurs intégré le pôle
traçabilité et impression numérique de
Minalogic. Ses liens avec la recherche
et les entreprises ne cessent donc de
croître. Et, là encore, les PME sont
les bienvenues. Les projets industriels
concernent bien souvent de petites
entreprises. Cela a été le cas de CFC,
TPE de la Loire spécialisée dans la
fabrication de crayons.
Collaborations transversales
Au-delà du rapprochement tripartite,
les pôles eux-mêmes ne doivent pas
être cloisonnés. Leurs acteurs nouent
d’ailleurs déjà des partenariats sur des
projets communs. Le CEA Grenoble est
à l’origine des pôles Minalogic et
ENERRDIS. Il est également un acteur
majeur de Lyon Biopôle et System@tic
(Paris) et intervient dans deux autres
pôles, Solutions communicantes sécurisées (région Paca) et Aerospace Valley
(Toulouse). D’autres plates-formes bien
structurées préfèrent se rapprocher
de tel ou tel pôle en fonction de leurs
projets. “Nous avons établi des relations
avec plusieurs pôles rhônalpins, voire
interrégionaux, affirme André Montaud,
directeur de Thésame. Nous sommes
ainsi au cœur du pôle Arve Industries,
qui va du décolletage à la mécatronique.
Dans la majorité des projets, nous
intervenons en maîtrise d’œuvre ou
d’ouvrage. Par ailleurs, nous travaillons
avec Minalogic et ViaMéca, et nous nous
intéressons à Plastipolis et au pôle
des microtechniques, à Besançon.”
“Nous possédions la philosophie propre
au pôle de compétitivité, mais nous
n’avions pas la taille critique, explique
pour sa part Isabelle Vérilhac. Nous
profitons néanmoins d’une approche
transversale. Sur certains projets, nous
essayons de pousser les pôles à travailler
ensemble. Sporaltec et Techtera, par
exemple, possèdent des sources de
rapprochement.” Pour l’heure, le pôle
des technologies médicales travaille
avec ViaMéca sur les implants orthopédiques, Techtera pour les textiles
techniques et fonctionnels, et Sporaltec
dans le secteur sport-santé. “L’innovation est au croisement des secteurs
d’activité, analyse Isabelle Vérilhac.
Nous avons tous quelque chose à nous
apporter mutuellement. Être au contact
d’autres filières d’activité, connaître
leurs projets, partager nos idées avec
des industriels a priori très éloignés de
notre propre secteur est une source
d’enrichissement mutuel et d’innovation. Ces multiples collaborations
transversales vont permettre à de nouveaux marchés de se créer pour répondre
aux besoins de demain. L’idée est bien
de concevoir de nouveaux produits pour
des marchés émergents et donc, à terme,
F. Combier
de créer des emplois.” ■
Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce
et d’industrie, est diffusé par les magazines :
Présences, Grenoble (34 000 ex.) ;
Info CCI, Haute-Savoie (28 000 ex.) ;
Partenaires Savoie (25 500 ex.) ;
Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.) ;
L’Économie drômoise (18 500 ex.) ;
Nord-Isère économie (14 400 ex.) ;
Partenaire Villefranche et Beaujolais (12 500 ex.) ;
Roanne éco (10 000 ex.).
Photos : T. Béguin (Roanne), P. Borasci (Grenoble),
Studio Lattard (Drôme), B. Laurent (Villefranche), P. Rony (Saint-Étienne).
Tous droits réservés. Contact : Présences. Tél. : 04 76 28 28 66.
ROANNE ÉCO JUIN 2006 45

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