Roanne Eco n°13 - Juin 2005
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Roanne Eco n°13 - Juin 2005
Venez vous sensibiliser aux Technologies de l’Information Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs, 10 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants : 1 Sécurité et confidentialité de votre poste informatique lorsque vous surfez 6 @ (pour les utilisateurs d’Outlook) Utilisez les fonctions avancées d’Outlook (l’assistant gestion des Attention ! Dès que vous surfez sur le net, vous vous exposez à certains risques... Comment vous protéger au mieux ? Virus, Hoax messages, signature automatique, options de suivi...) Jeudi 22 septembre : 12 h - 14 h 15 (blagues), spywares (espions), intrusions, phishing, sauvegardes... Jeudi 8 septembre : 12 h - 14 h 15 7 2 Maîtrisez vos e-mails avec Outlook Internet : prise en main du navigateur, ses fonctionnalités, et premières recherches Les gratuiciels Tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés par catégorie : utilitaires, suite bureautique, antivirus... (freeware, shareware, téléchargement...) Jeudi 29 septembre : 12 h - 14 h 15 Internet Explorer, Firefox, http, https, gérer ses favoris… Mercredi 8 juin : 8 h - 10 h / Jeudi 15 septembre : 12 h - 14 h 15 8 3 Comment chercher sur Internet ? Techniques et astuces (moteurs de recherche, agents intelligents, opérateurs...) Avantages, inconvénients et coûts des réseaux WIFI (sécurité, confidentialité, point d’accès, portée, cryptage...) Jeudi 9 juin : 12 h - 14 h 15 Mercredi 15 juin : 8 h - 10 h 4 Comment vous équiper pour utiliser les TIC Quel matériel, quelle configuration, quels logiciels, quelle connexion internet ? Qu’est-ce que l’on va pouvoir faire avec ces équipements ? 9 Imagerie numérique Formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche d’images, droits d’auteur... Mercredi 22 juin : 8 h - 10 h 5 Vous voulez mettre vos ordinateurs en réseau et vous affranchir d’un câblage gênant et onéreux. Venez découvrir les réseaux sans fil. Jeudi 16 juin : 12 h - 14 h 15 / Lundi 12 septembre : 12 h - 14 h 15 Votre Entreprise et les Autres (clients, fournisseurs, concurrents) sur Internet. Où et comment trouver de l’information ? Moteurs de recherche, sites d’information économique gratuits, payants... Jeudi 7 juillet : 12 h - 14 h 15 10 Signature électronique et télé-procédures (gratuit) Gagnez du temps et de l’argent en effectuant vos formalités sur le net (aspects juridiques, comptes bancaires, télé TVA, télé carte grise, Net entreprises, URSSAF...) Jeudi 23 juin : 12 h - 14 h 15 / Lundi 26 septembre : 12 h - 14 h 15 Lieu : CCI du Roannais - Espace Numérique Entreprises Tarif : 10 euros par atelier (Repas compris pour le 12 - 14 h15). Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne). Possibilité d’horaires “à la carte” si une entreprise souhaite sensibiliser un minimum de 4 personnes. Inscription et renseignements : Bruno Demont - 04 77 44 54 95 [email protected] N° 13 / JUIN 2005 ROANNE ECO INTERVIEW 6 PAGE SOMMAIRE Conjoncture Editorial par Jean-Bernard Devernois Jean-Thierry Catrice, président de Diam Group Réalisation : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais 4, rue Marengo 42334 Roanne Cedex Tél. : 04 77 44 54 64 Fax : 04 77 72 17 17 www.roanne.cci.fr E-mail : [email protected] ISSN : 1632-9406 Directeur de la publication : Robert Barriquand DOSSIER MANAGEMENT PAGE Haut de gamme Quenin, préférée des têtes couronnées Industrie 14 SAB fonde sa stratégie sur l’investissement International L’espagnol Iturri s’installe à Roanne Commerce Distribution Rédactrice en chef : Elisabeth Ballery Ecole et entreprises en rangs serrés Secrétaire de rédaction : Claudine Auboyer Le Panier Neulisien a trouvé sa place Tourisme Après avoir suivi des trajectoires distinctes pendant des années, école et entreprises multiplient aujourd’hui les initiatives communes. Rédaction : Frédéric Thomasson, Agence de presse be.presse Collaboration : Béatrice Perrod-Bonnamour Publicité : Elisabeth Frémont Tél. : 04 77 44 54 65 Ecole et entreprises en rangs serrés Il y a un an, Diam Group arrivait aux commandes de l’entreprise Demurger, rebaptisée Ultra Diam. Entretien avec le nouvel homme fort d’Ultra, Jean-Thierry Catrice. Commission paritaire : 0307 B 05950 Interview Produits Actualités Dossier Photos : Thierry Beguin. Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de la direction de Roanne Eco Flashage, impression, façonnage et routage : Imprimerie Chirat 42540 St-Just-La-Pendue Distribution : La Poste LISTE DES ENTREPRISES CITÉES DANS CE NUMÉRO Services La Clinique du Renaison soigne son développement Multimédia Témoignages. RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Le Prieuré croit en sa bonne étoile PAGE 35 Carré Blanc traque les virus Création-Reprise Au bonheur du lavoir Économie d’un territoire Agroalimentaire : tracer pour maîtriser le risque Pour garantir la sécurité du consommateur, la traçabilité s’impose désormais à tous les maillons de la chaîne. Le territoire de l’Ouest Roannais Culture 4 5 6 8 10 14 19 20 21 22 23 24 25 26 28 32 Le procès de Jacques Coeur en chambre forte. Un écrin pour “Les bijoux des deux Empires”. Le point avec les acteurs rhônalpins. Atelier Floral, Atelier Métallurgique Industriel, Atelier Nalla Création, Balbigny Semi-Remorques Trouillet (BSRT), Bel Maille, Carré Blanc, CBPL Industrie, CIC LBO Partners, Compacteurs du Centre (CDC), Clinique du Renaison, Comptoirs du Lavoir, Despierres, Diam Group / Ultra Diam, Duarig, François Dorieux, Eco-Village, Gicé Graph, Iturri, La Mascotte, Le Panier Neulisien, Monroe Etiquette, Plasse, Restaurant Le Prieuré, Roanne Gastronomie, SAB, Samro, Steria, Quenin, U10. Annonceurs : Agefos PME, Bijouterie Allier - Julien d’Orcel, Crédit Agricole, Desbenoit, Dumoulin Traiteur, Grand Roanne Agglomération, IUT de Roanne, Le Progrès Voyages, Lycée Sainte-Anne, Roanne Bâtiment, TSA. JUIN 2005 >Roanne Éco< 3 RUBRIQUE CONJONCTURE Evolution des offres d’emplois(1) sur le bassin roannais Source : ANPE 1er trimestre Nombre d’offres d’emploi 1 238 2003 2nd trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre 1er trimestre 1 449 1 675 1 711 2004 2005 2nd trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre 1er trimestre 1 626 1 721 1 547 1 704 (1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat. Projets de recrutements pour l’année 2005 dans le Roannais Source : Enquête UNEDIC-ASSEDIC-GARP-CREDOC Métiers Fonctions administratives Fonctions liées à la vente, au tourisme et aux services Ouvriers des secteurs de l’industrie Fonctions sociales et médico-sociales Autres Ouvriers du BTP Autres techniciens et employés Fonctions d’encadrement Ensemble des métiers Roannais en nombre 578 449 421 334 199 197 94 70 2 342 Rhône-Alpes en % 7,8 38,4 10,4 11,5 8,6 10,8 4,1 8,4 100 en % 24,7 19,2 18,0 14,3 8,5 8,4 4,0 3,0 100 France en % 8,3 37,2 9,9 11,8 8,1 10,1 3,6 11 100 Evolution des emplois publics par grands secteurs Source : Enquête CCI Enseignement - Formation Etablissements de santé Armée - Police - Justice Autres services de l’Etat Collectivités territoriales Autres services publics et parapublics (dont emplois publics GIAT Industries) Etablissements consulaires Total 31/12/2002 31/12/2003 2 694 1 809 608 620 2 318 2 472 1 843 615 682 2 645 Evolution 2002/2003 - 222 + 34 +7 + 62 + 327 2 269 2 348 79 10 397 76 10 681 2 689 1 884 627 626 2 654 Evolution 2003/2004 + 217 + 41 + 12 - 56 +9 + 79 1 938 - 410 -3 + 284 65 10 483 - 11 - 198 31/12/2004 Chiffre d’affaires du commerce Evolution du chiffre d’affaires en pourcentage par rapport au même mois de l’année précédente Source : CCI du Roannais Arrondissement de Roanne Branches professionnelles Région Rhône-Alpes Janv. 2005 Janv. 2004 Fév. 2005 Fév. 2004 Mars. 2005 Mars 2004 Janv. 2005 Janv. 2004 Fév. 2005 Fév. 2004 Mars 2005 Mars 2004 Commerces alimentaires - 4,5 % + 1,1 % + 3,0 % - 1,5 % - 3,1 % + 7,6 % Equipement de la personne - 14,1 % + 7,6 % + 3,1 % - 5,1 % + 4,9 % + 5,8 % Equipement de la maison - 5,4 % + 9,5 % + 14,0 % - 3,1 % - 0,1 % + 1,5 % Culture, loisirs, cadeaux - 12,8 % - 5,1 % + 13,9 % - 4,6 % - 3,7 % + 2,6 % Santé, beauté - 2,3 % + 6,1 % + 7,1 % 0,0 % + 1,3 % + 2,5 % Total - 8,9 % + 0,7 % + 8,0 % - 3,5 % - 0,6 % + 3,6 % 4 >Roanne Éco< JUIN 2005 1 317 ÉDITORIAL En ces temps de déferlante chinoise, il importe de ne pas perdre espoir Par Jean-Bernard Devernois(*) es perturbations considérables apportées par la fin des quotas textiles (à laquelle il faut sans doute ajouter de probables effets de stocks), sont particulièrement sensibles dans une région comme la nôtre, qui hérite paradoxalement des conséquences de sa réussite industrielle. Ce n’est évidemment pas dans les Hautsde-Seine que les délocalisations font des dégâts. L Pour autant, ces perturbations ne doivent pas masquer les aspects positifs de la réalité, et pour la région roannaise, le cap reste le même. Il faut d’abord et avant tout inverser la tendance démographique actuelle qui, si elle allait encore plus loin, amènerait le départ des services publics de proximité qui sont essentiels pour que l’agglomération garde son rang. Pour cela, il faut impérativement améliorer l’attractivité de notre ville, qui reste encore marquée par une image négative d’industries en déclin et d’agitation sociale. Dans une région qui a une fois et demie la proportion nationale de population employée dans l’industrie, il faut absolument rééquilibrer l’emploi, et pour cela, il faut impérativement accélérer le développement du tertiaire. C’est pour cela que nous nous sommes battus pour Transcom. Dans un monde où les communications jouent un rôle crucial, il faut absolument accélérer le désenclavement de Roanne pour faciliter l’arrivée de nouvelles entreprises et de nouveaux talents. C’est pour cela que nous nous battons pour l’autoroute A89 et pour l’installation du très haut débit dans les télécommunications. développement, il faut absolument le conforter en mettant l’accent, dans le textile mais aussi dans les autres industries, notamment dans la mécanique, sur la valeur ajoutée de création/innovation et de service/logistique pour sortir de la pure compétition de coûts sur laquelle nous sommes battus d’avance. C’est pour cela que nous nous battons pour le pôle de compétitivité. De même, il faut absolument valoriser la base d’enseignement supérieur, qui forme aujourd’hui 1 800 étudiants à Roanne, en renforçant et en resserrant les liens entre le monde des entreprises et le monde universitaire, afin que ce dernier réponde encore mieux aux besoins des entreprises, contribue à fixer des jeunes de qualité, et apporte par son rayonnement une contribution positive à l’image de la ville. Par dessus tout, il faut absolument arriver à mieux valoriser les qualités qui nous sont propres, au niveau de l’environnement, au niveau des savoir-faire, au niveau de la qualité des hommes, en les faisant connaître et partager par une meilleure communication. (*) Président du Directoire du Groupe Devernois SA, Vice-Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais, Président du Conseil d’Orientation de l’Institut Français de la Mode, Administrateur de l’Union des Industries Textiles. Trop souvent, les Roannais doutent d’euxmêmes. À bien regarder les choses, ils n’ont pas de raison de douter plus que les autres. La bourrasque passera, le Roannais restera. C’est par gros temps qu’on voit les bons équipages. Gardons le moral ! Parallèlement, même si l’existant industriel ne peut pas être l’unique base de JUIN 2005 >Roanne Éco< 5 RUBRIQUE INTERVIEW Jean-Thierry Catrice, président de Diam Group rachat d’une première PME, l’entreprise Adiamas à Thiers. Nous avons ensuite fonctionné par croissances externes : Demurger est la huitième, et les huit entreprises que nous avons intégré sont toujours en activité. Avec plus ou moins de bonheur pour certaines, mais elles sont toutes là. Au total, nous employons désormais 620 personnes. En ce qui concerne la fabrication de lames, nous ne sommes pas le plus grand groupe au monde, mais nous sommes le seul à proposer l’intégralité des produits aujourd’hui sur le marché du sciage des métaux. Il y a un an, Diam Group arrivait aux commandes de l’entreprise Demurger, rebaptisée Ultra Diam. Malgré la hausse persistante du prix de l’acier et la prolifération des contrefaçons chinoises, l’unité roannaise a atteint ses premiers objectifs financiers. Entretien avec le nouvel homme fort d’Ultra, Jean-Thierry Catrice. Quelle est votre organisation sur le terrain ? Nous nous sommes organisés dans l’idée de maîtriser trois paramètres : comment servir nos clients dans les meilleures conditions dans le monde entier, comment protéger nos savoir-faire, comment atteindre les coûts internationaux en termes de production et de commercialisation. Si vous regardez de près, ces trois objectifs sont antinomiques. Et impossible à atteindre si l’on reste sur une seule partie du globe. D’où une présence très internationale de Diam Group... Votre groupe a repris, voici un an, l’entreprise roannaise Demurger. Quels éléments ont motivé votre décision ? Jean-Thierry Catrice : Plusieurs Propos recueillis par Frédéric Thomasson 6 >Roanne Éco< JUIN 2005 facteurs sont entrés en jeu. Le premier a bien sûr été notre connaissance du métier puisque Diam Group évolue, en partie, sur le marché des lames industrielles. Les synergies avec d’autres unités du groupe étaient possibles, notamment à l’export. Nous étions déjà très présents en Amérique du Nord alors que Demurger avait des réseaux bien établis en Asie et au MoyenOrient. La proximité géographique de nos autres sites français, pour la plupart installés en Auvergne, a également compté. Et puis, nous savions que la marque Ultra, même si elle avait été un peu galvaudée ces dernières années, bénéficiait d’une bonne image. Quelle place occupe l’unité roannaise au sein de Diam Group ? Diam Group est organisé en trois divisions indépendantes : une division lames industrielles, qui pèse 40 millions d’euros et à laquelle est rattachée Ultra Diam, une division lames pour l’électro-ménager (19 millions d’euros de chiffre d’affaires) et une division qui fabrique des systèmes embarqués pour poids lourds (12 millions d’euros de CA). Diam Group est né en 1997 avec le Tout à fait. Nous avons choisi de découper notre organisation en quatre niveaux de valeur ajoutée. Premier niveau : des centres de production français au sein desquels nous protégeons notre savoir-faire et investissons massivement. Roanne en fait partie. Deuxième niveau : une unité de fabrication au Mexique, qui réalise des produits fortement consommateurs de main d’œuvre tout en demandant moins d’investissements. Troisième niveau : nous avons besoin de réaliser du “sourcing” de produits ou de composants annexes non stratégiques dans des pays à bas coûts. On va dans ces pays pour rechercher du prix. Point final. On sait que l’on risque de nous piquer des idées, mais cela n’a pas grande importance car nous n’étalons pas notre savoir-faire. INTERVIEW Quatrième niveau : nous avons mis en place des centres de services et de distribution proches des clients. Ces centres terminent le produit en fonction des spécifications locales et le distribuent. C’est finalement une alternative aux délocalisations pures et dures ? C’est en tout cas un moyen efficace de ne pas exposer son savoir-faire, donc son fond de commerce, tout en restant dans la réalité du marché mondial en termes de coûts de fabrication et de prix de vente. L’installation de notre usine mexicaine nous a également permis de fabriquer davantage en dollar, ce qui était devenu impératif. La notion de services est aussi préservée avec quatre centres de distribution en France (Est, Centre, Ouest, Sud-Est) et quatre à l’international, Barcelone, Chicago, Singapour et Queratero (Mexique). L’objectif à court terme est d’en installer deux autres, l’un en Chine, l’autre dans l’Est de l’Europe. Quel a été l'impact du prix de l’acier sur vos fabrications ? Il faut savoir que certains de nos produits sont composés d’acier à 50% et que celui-ci a augmenté de 100% en quelques trimestres, en raison d’une trop forte demande mondiale, notamment de la part de l’Asie et en premier lieu de la Chine. Dans un secteur où les prix étaient stables depuis 15 ans, il aurait fallu procéder à des augmentations délirantes pour conserver nos marges. On a décidé d’y aller en douceur et d’appliquer une hausse de 7 à 8% tous les trimestres. Nous avons été assez inquiets, mais finalement le marché a accepté les nouvelles conditions. Tout le monde sait très bien que nous sommes dans l’obligation de le faire. Pour l’heure, on finance le décalage de prix qui reste important, et on laisse passer la crise. Les périodes de crise sont toujours intéressantes... C’est-à-dire ? Les entreprises, comme les gens d’ailleurs, se déterminent dans les périodes de crise. En japonais, l’idée de “crise” est représentée par deux idéogrammes : l’un veut dire “danger”, l’autre “opportunité”. Ceux qui voient la crise comme un danger la prennent en pleine figure. Ceux qui la voient comme une opportunité la saisissent pour progresser. À la fin de toute crise, il y a des gagnants et des perdants. Soit on rentre dans une spirale fataliste, soit on opère des ruptures commerciales, technologiques ou organisationnelles. C’est ce que nous faisons. L’augmentation tarifaire nous permet de gagner du temps, en terme financier notamment, pour réussir ces ruptures. Revenons à Ultra Diam. Quelle touche nouvelle avez-vous apportée ? En terme de produits, nous n’avons rien changé. Nous nous appuyons sur deux grandes lignes : d’une part, les produits légers, qui comprennent les lames mains, les scies sauteuses, les trépans, et qui sont commercialisés via la grande distribution et les Grandes surfaces de bricolage (GSB) ; d’autre part, toute la gamme des scies rubans qui s’adresse à une clientèle industrielle. Nous savions que l’outil de production était correct mais que certains investissements importants n’avaient pas été faits. Nous avons lancé un programme de deux millions d’euros sur deux ans. Roanne est désormais le centre de recherche et développement de la division lames industrielles. Diam Group en bref Création : 1997. Activité : fabricant de lames industrielles, de lames pour l’électro-ménager et de systèmes embarqués pour poids lourds. Chiffre d’affaires : 70 millions d’euros, dont 24 millions d’euros pour Ultra Diam (Roanne). Export : 70%. Effectif : 620 salariés, dont 160 pour Ultra Diam. Sites de production en France : Yssingeaux, Roanne, Le Chambon-Feugerolles (SOF Diam) pour les lames industrielles ; Thiers, Alençon (Orne) pour les lames électroménager ; Montluçon pour les systèmes PL. Production Ultra Diam : 10 millions de scies sauteuses par an, 1600 km de rubans. Fondateur du groupe : Jean-Thierry Catrice, ingénieur Arts et Métiers (Lille), formé à la finance internationale aux EtatsUnis avant d’intégrer Valéo puis Manducher (Oyonnax). Vous avez repris 186 personnes. Comment s’est déroulée cette transition sur le plan social ? Comme prévu, entre 75 et 90 personnes ont dû quitter les différentes sociétés du groupe. Une vingtaine de personnes a bénéficié de départs en pré-retraite FNE. La cellule de reclassement, gérée par l’administrateur, a bien fonctionné. À titre d’exemple, nous avons créé trois postes depuis la reprise. Nous nous sommes bien entendu adressés à la cellule de reclassement qui a eu du mal à nous indiquer des personnes disponibles sur les postes que nous souhaitions. La réorganisation s’est traduite aussi par la simplification des structures d’entreprise : des quatre structures existantes (Demurger, SOF, Partec, Trading), nous en avons fait deux : Ultra Diam à Roanne et SOF Diam au Chambon-Feugerolles. Que sont devenues les implantations en Espagne et en Tunisie ? La structure espagnole, installée à Barcelone, a été maintenue. Il ne s’agissait pas d’une unité de production mais d’une unité de commercialisation. Elle est tout naturellement devenue l’un de nos centres de services et de distribution. Quant à la filiale tunisienne, nous avons arrêté de la faire travailler. Ce qui était fait là-bas est désormais fait à Roanne. En aucun cas il est dans nos projets de la réactiver. Financièrement, avez-vous atteint vos objectifs initiaux ? En partie, oui. L’activité est légèrement en-dessous de nos prévisions, en raison de l’augmentation du prix de l’acier principalement. Mais il n’y a rien d’alarmant : 2004 s’est terminée correctement en terme financier. La santé d’une société qui sort d’un redressement judiciaire se juge à sa trésorerie et non en termes de résultats, car mécaniquement elle fait toujours du résultat. Notre trésorerie est conforme à ce que nous avions budgété. Quels ont été les principaux écueils au redémarrage ? D’abord, il faut faire vite. Le tribunal vous dit OK et le lendemain vous êtes sur le pont ! Notre expérience a joué pour nous sur ce point et nous avons été rapidement en action. Ensuite, nous nous sommes surtout efforcés de redynamiser les RUBRIQUE équipes. À Roanne comme au Chambon, il existe une vraie conscience professionnelle, des gens qui aiment leur société, qui ont envie de bien faire. Ça c’est très positif. Ils sentent que les choses bougent. En revanche, ils manquent de repère de ce qui se passe dans le monde et les remises en cause sont difficiles. On avance par petites touches. Il ne faut pas heurter. Il faut qu’ils comprennent qu’il est préférable qu’ils se remettent en question avant que le monde ne le fasse pour eux. La contrefaçon est très forte dans votre secteur. Avez-vous trouvé les parades efficaces ? Lorsque vous dites “très forte”, vous êtes très en dessous de la réalité. Nous n’avons pas de chiffres précis, mais il est possible que dans le monde, il circule autant de lames Ultra contrefaites que de lames fabriquées dans nos ateliers ! Les copies, réalisées en Chine principalement, sont tellement bien faites qu’il faut essayer les lames en atelier pour être certains qu’elles ne sortent pas de chez nous. Pour mener cette lutte difficile, nous venons de nous associer avec notre principal concurrent, le scandinave Bahco, qui connaît le même problème. On multiplie les saisies-arrêts en Chine afin de les décourager. C’est la seule parade car il ne faut pas compter sur le gouvernement chinois pour nous aider. Lors de la reprise, vous aviez indiqué que l’objectif principal était de “tenir dans la durée”. Le premier temps de passage, un an après, vous satisfait-il ? Oui, mais ce n’est effectivement qu’un temps de passage. Tout se fait avec le temps. Aujourd’hui les horizons se sont raccourcis. Il y a bien longtemps qu’on ne fait plus de plan à cinq ans. Personnellement, je suis d’ailleurs réfractaire à toute planification. Il faut des années pour construire et quelques mois pour disparaître. C’est sa propre organisation qui fait avancer l’entreprise, sa capacité d’anticipation, sa capacité d’adaptation. Être toujours dans les meilleures dispositions sur le plan commercial, sur le plan de la R&D produits, sur le plan des process, c’est ce qui fait tenir dans la durée. JUIN 2005 >Roanne Éco< 7 ZOOM PRODUITS Baoba grimpe aux murs Q uatre ans après avoir lancé son premier produit propre, le cantilever System 3, la société Plasse, située au Cergne, récidive avec un ingénieux monte-matériaux : le Baoba. Destiné aux artisans du bâtiment, Baoba permet de hisser plaques de plâtres, sacs de ciment et autres fenêtres jusqu’au 3ème niveau d’une habitation. “Il est le seul monte-matériaux à s’installer le long de la façade et n’empiète donc pratiquement pas sur la voierie, ce qui est très appréciable en ville, notamment dans les rues étroites”, indique Annie Plasse. Fourni avec l’échelle, la caisse matériaux et le kit plaques, il tient dans un petit véhicule utilitaire. Cette invention est née de l’imagination de Jean-Pierre Bérerd, artisan à Thizy. Après avoir été récompensé au concours Lumière du salon des inventions en 2000, il s’est associé à une PME capable de fabriquer et commercialiser son produit. Main dans la main, l’artisan et l’industriel ont exposé avec succès leur produit au salon du bricolage et des inventions de Lyon. Plasse, qui emploie 55 salariés, a réalisé un chiffre d’affaires 2004 de 6,3 millions d’euros. Le “3D” de Bel Maille donne le frisson à la polaire Jorge Coelho affiche sa volonté I llustrateur et graphiste, Jorge Coelho est à la tête de Gicé Graph, installée rue du Moulin à Vent, à Roanne. Après avoir travaillé en région lyonnaise, cet artiste de 48 ans a décidé de mettre sa solide expérience au service des entreprises locales. Il a réalisé la première affiche officielle des Folies, l’affiche de la 11ème Biennale Textile et les nouveaux logos des trois clubs-seniors de la ville de Roanne (Jean-Puy, Suzanne-Lacore, Paul-Vernay). Déficient auditif à 90%, Jorge Coelho a conservé un statut d’entrepreneur-salarié via la structure Cap Ondaine. “Si tout se passe bien, je pourrai voler de mes propres ailes. Mon handicap est pénalisant. Dans le privé comme dans le public, on montre du respect, de l’attention vis-à-vis de gens comme moi mais il est souvent difficile d’avoir une suite commerciale”, regrette-t-il. Il lui en faudrait plus pour baisser les bras. Jorge Coelho travaille depuis quelques années avec l’éditeur de cartes postales Bouard (Saint-Chamond). “J’essaie d’apporter un regard différent sur la mise en valeur des villes et des villages”. Création de logos, de cartes commerciales, de plaquettes, d’affiches, mise en page de catalogues ou de magazines, communication par l’objet... la palette de Gicé Graph est variée. Jorge Coelho a également “remasteurisé” plusieurs emblèmes de villes françaises pour le compte de la société héraldique de France. 8 >Roanne Éco< JUIN 2005 P our tester un produit, rien de tel que de le placer dans des conditions extrêmes d’utilisation. C’est la philosophie de l’entreprise riorgeoise Bel Maille qui équipe le Roannais Patrick Wagnon dans chacune de ses expéditions himalayennes. L’alpiniste de renommée mondiale vient de s’attaquer à deux sommets vierges du Chomo-Lonzo (Tibet), équipé de vêtements en maille “3D” conçus par la PME riorgeoise. “Le vêtement est constitué de trois épaisseurs de tissus, explique Véronique Renucci. La couche du milieu est composée d’un fil capable de résister à de très faibles températures”. Six mois ont été nécessaires au département “Recherche tissus techniques” de l’entreprise pour mettre au point ce produit qui pourrait bien donner le frisson à la traditionnelle polaire : “C’est le tissu moderne de la polaire, même si celle-ci est encore difficile à détrôner”, tempère la co-présidente de Bel Maille. Outre le milieu du sport extrême, le tissu maille “3D” a déjà fait ses preuves dans la lingerie-corseterie, le pré-assemblage des tissus évitant les sur-épaisseurs. La souplesse et l’élasticité du “3D” font aussi merveille dans la confection de ceintures de maintien. Déjà présenté au salon des tissus techniques CITEXT de Troyes, le “3D” tentera prochainement une percée à l’international lors du TechText de Francfort. “Nous sommes très satisfaits de l’accueil par le marché. Les produits techniques représentent désormais 10% de notre chiffre d’affaires. Notre volonté d’innover est plus grande que jamais”, indique Véronique Renucci. Bel maille emploie 145 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires 2004 de 26 millions d’euros. PRODUITS ZOOM Compacteur CDC : les déchets réduits en miettes L’ augmentation du coût de gestion et de traitement des ordures ménagères est un douloureux sujet d’actualité. La société roannaise CDC (Compacteurs du Centre) a peut-être trouvé une solution au problème. Elle vient de mettre au point un compacteur ménager qui réduit de 80% le volume des bouteilles plastiques, canettes métalliques, briques en carton, etc. Léger et peu volumineux, il est utilisable manuellement et sans effort : des tests concluants ont été pratiqués auprès de personnes âgées, d’enfants et de personnes à mobilité réduite. Il prend place dans un coin de la cuisine. Son utilisation rapide permet de réduire par cinq le volume de déchets et de multiplier d’autant la masse transportée, ce qui évite les déplacements inutiles. “C’est une nouvelle porte d’entrée au tri sélectif”, indiquent les inventeurs du procédé, Amaury Chevrier, Hervé Sérol et Michel Dumont. Présenté au salon Pollutec, le compacteur ménager fait l’objet d’un brevet mondial. Il a obtenu une médaille d’argent au concours Lépine et une médaille d’or au salon de Genève. Des contacts avec des industriels sont en cours pour passer à une production en série. Ce produit innovant, qui devrait être vendu entre 30 et 40 euros, peut également intéresser les collectivités, les hôpitaux, les entreprises... Pour plus de renseignements : www.cdcsarl.com. L’Atelier Floral : la fleur “déco”en son royaume L orsqu’il parle de ses fleurs, Joseph Pilato a l’œil qui pétille. “On emploie parfois le terme de fleur artificielle pour parler de nos produits. Je trouve qu’il est impropre : la fleur de décoration est une véritable création artistique, elle se fond dans un intérieur par sa couleur et sa forme”. En dix ans d’existence, l’Atelier Floral a étoffé sa clientèle. Les bouquets d’intérieur, à destination de particuliers, représentent 80% de l’activité. Importées d’Asie, les fleurs sont généralement en soie, en latex, en tergal, en polyforme, en papier, en bois. Les bouquets sont réalisés sur mesure et à l’avance. “C’est ce qui fait notre force”, renchérit le fondateur. Les compositions extérieures, à destination des cimetières notamment, sont le plus souvent confectionnées en tergal imperméabilisé. L’Atelier Floral propose également des décorations (arbustes, plantes...) destinées à agrémenter les entrées d’immeuble, les bureaux, les magasins, les entreprises, les grandes propriétés... Joseph Pilato entretient de bons rapports avec les fleuristes de la ville. “Certains proposent mes produits en complément de leurs fleurs naturelles, d’autres m’envoient des clients. Nous travaillons en bonne intelligence. Nous avons tous la passion du bouquet. Plusieurs de mes collaboratrices ont d’ailleurs travaillé pendant des années dans d’excellents magasins roannais”. Très fier de son équipe de six personnes, Joseph Pilato a fait germer quelques projets d’agrandissement, sur son site de la route de Briennon, à Mably (près du CFA) : le royaume de la fleur “déco” est en plein épanouissement... JUIN 2005 >Roanne Éco< 9 RUBRIQUE ACTUALITÉS Six sociétés roannaises parmi les 100 plus rentables de Rhône-Alpes Le magazine économique “L’Entreprise” vient de publier le palmarès des cent sociétés les plus rentables de la région Rhône-Alpes. Six (dont trois du secteur textile) sont sur le bassin d’emploi roannais : Jo’Ben (Roanne), les laboratoires Bouvier-Hache-Vock regroupés dans une société commune avec les laboratoires Gerbay, Meunier (Roanne) et le laboratoire de Thizy, Aubonnet et Fils (Cours-la-Ville), Carré Blanc (Roanne), La Fée (Roanne), AEL Electronique (Champoly). Colette Desprez à la tête de la Sous-Préfecture Colette Desprez, 54 ans, est devenue la première Sous-Préfète de l’histoire de l’arrondissement de Roanne. Tour à tour en poste dans le Tarn-et-Garonne, l’Indre, la Creuse, l’Eure et la Loire, Madame Desprez succède à Michel Bergue, nommé secrétaire général de la Préfecture d’Orléans (Loiret) après 27 mois passés à Roanne. Chambre de métiers : François Chantelot réélu à la présidence François Chantelot a été réélu à la présidence de la Chambre de Métiers de Roanne. Pour ce nouveau mandat, il sera entouré de trois vice-présidents : Christian Perraudin, Jean-Luc Brise et Philippe Verruy (Trésorier : Jean-Paul Chambosse ; Secrétaire : Jean-François Vacheresse). Les Spots d’Or à l’IUT La soirée des Spots d’Or 2005 organisée par les étudiants du Département Techniques de Commercialisation de l’IUT de Roanne aura lieu le jeudi 16 juin, à l’Espace Renoir : 24 spots publicitaires ainsi qu’une sélection de courts métrages réalisés par des lycéens roannais et des régions Rhône-Alpes et Auvergne seront proposés au public (séance lycéens et étudiants à 18 h, séance grand public à 21 h). Une antenne de Loire Numérique au Télépôle de Roanne L’association ligérienne des professionnels du numérique, Loire Numérique, installe une antenne au Télépôle. Près de 200 entreprises numériques sont désormais implantées dans le Nord de la Loire. 10 >Roanne Éco< JUIN 2005 Le Vendéen Samro aux commandes de BSRT eureux dénouement pour le fabricant de semiremorques Trouillet, installé à Balbigny. Placée en redressement judiciaire en début d’année, l’entreprise vient d’être reprise par le groupe Vendéen Samro, premier constructeur français de remorques et de semi-remorques (150 millions d’euros de chiffre d’affaires, 680 personnes). Samro conserve 90 des 117 salariés au sein d’une nouvelle filiale baptisée Balbigny Semi-Remorques Trouillet (BSRT). 50 à 60 créations d’emplois sont prévues d’ici 2008. Un investissement de 2,3 M€ est également programmé, principalement en matériel de production et de gestion de production. L’usine de Balbigny sera dédiée à la H fabrication de fourgons (semi-remorques tôlées) et de plateaux spéciaux (porte-fer, porte-bobine, portecontainer, surbaissés). Elle sera également dotée d’une chaîne de production “boulonnée” (semi-remorques réalisés sans aucune soudure) pour laquelle Samro bénéficie d’un brevet européen. Stéphane Soulard, pdg de Samro, et Xavier Philippot (dg) comptent sur ce nouveau produit pour percer à l’export. Samro confiera à BSRT l’approvisionnement du Sud-Est de la France et sans doute de l’Italie. BSRT, dirigée par Sandro Massabieaux, mise sur un chiffre d’affaires prévisionnel de 10 millions d’euros en 2005 et de 25 millions d’euros à l’horizon 2007. Un crédit d’impôt de 1 000 euros par salarié pour les entreprises roannaises a CCI du Roannais, qui agit pour la compétitivité de l’ensemble du bassin économique, remercie tous ceux qui ont aidé à obtenir cet aménagement de la taxe professionnelle. En effet, le bassin d’emploi de Roanne (cantons de Thizy, Cours-la-Ville et Amplepuis compris) vient d’être déclaré éligible au crédit de taxe professionnelle inscrit dans la Loi de Finances pour 2005. Le Roannais en bénéficie au titre L Les honneurs d’Ibis pour Jean Dalaudière L’association des franchisés de la chaîne hôtelière Ibis a tenu son assemblée générale dans les locaux de la CCI, début avril. Un événement qui a rassemblé plus de 150 professionnels. Gérard Pélisson, à la tête du groupe Accor (158 000 collaborateurs dans le monde, 4 000 hôtels) a rendu un vibrant hommage au Roannais Jean Dalaudière, qui après 21 ans à la tête de l’association a passé le témoin au Nîmois, Henri Philip. Jean Dalaudière devrait prendre de nouvelles responsabilités au sein du groupe. Le beau bilan des Eductours Lancés en juin 1995 par le SMART et la CCI, les “Eductours” du Roannais ont tiré leur révérence. Au total, 35 “Eductours” ont été organisés en dix ans : 700 professionnels ont visité près “des restructurations industrielles en cours qui risquent d’altérer gravement la situation de l’emploi”, et non au titre d’un taux de chômage supérieur de deux points au taux national, comme la plupart des autres zones. Cette décision va avoir des répercussions immédiates pour les entreprises roannaises : le crédit d’impôt s’élèvera à 1 000 euros par salarié pour une durée de trois ans, dans la limite de 100 000 euros sur trois ans par entreprise. de 175 sites, en parcourant plus de 3000 kilomètres. Un nouveau concept est à l’étude. Lancement de la 2e édition des JNPO Pour la 2ème année, la CCI organisera, du 17 au 24 octobre, les Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises, baptisées JNPO. Durant une semaine, les entreprises ouvrent leurs portes au public. En 2004, 38 entreprises du Roannais ont participé aux JNPO et accueilli près de 3 000 visiteurs. Renseignements et inscriptions : 04 77 44 54 64. Duarig touche du bois Le fabricant d’articles de sports Duarig vient d’inaugurer un nouveau bâtiment en zone intercommunale du Bois-Vert à Balbigny. Ce nouveau site est également destiné à accueillir la filiale Maillosport, installée route de Charlieu, à Roanne. Duarig (65 salariés) a réalisé un CA 2004 de 8 millions d’euros, en progression de 15%. François Dorieux, pape de la rose Organisées au Palais des Papes, en Avignon, les journées Altéra Rosa ont été favorables à François Dorieux. Le professionnel de Montagny a obtenu les deux premiers prix du public avec deux roses pourpres “Empreinte de Dorieux” et “Palais des Papes”. La rose “Aimé Jacquet” sera baptisée le 25 juin à Saint-Victor-sur-Loire, en présence de l’entraîneur Champion du monde. Sésame s’ouvre rue Marx-Dormoy Sésame, association intermédiaire ayant pour but de favoriser l’insertion professionnelle, dispose de nouveaux locaux, rue Marx-Dormoy, à Roanne. Née en 1988, Sésame est actuellement présidée par Jean-Pierre Gaufrier. ACTUALITÉS Monroe Etiquette séduit le Liban e fabricant d’étiquettes pour l’industrie vinicole, Monroe Etiquette, exporte désormais 20% de son chiffre d’affaires qui s’est élevé l’an dernier à 8 millions d’euros (900 clients actifs). Très présente dans les pays francophones, via notamment sa filiale Gern, installée à Neuchâtel (Suisse), la PME de Montagny a accéléré son déploiement au Liban : “Nous travaillons désormais avec une vingtaine de domaines, principalement dans la plaine de la Bekaa”, indique Guy Monroe, à la tête de l’entreprise au côté de son fils, Stanislas. “Nos clients Libanais ont énormément travaillé avec des œnologues du Bordelais et élaborent des vins de grande qualité”. Ces vins L sont le plus souvent destinés à l’export. Ils sont notamment très prisés par la communauté libanaise installée au Canada, en Europe du Nord et en France. Monroe Etiquette qui compte 40 salariés à Montagny, dont sept à la création, investit chaque année près de 10% de son chiffre d’affaires. Ses cinq lignes de fabrication disposent de groupes (couleur, vernis, gaufrage) indépendants et amovibles : “C’est ce qui fait notre force, poursuit Guy Monroe. Nous sommes capables de fabriquer du surmesure et de la petite série avec une qualité optimale”. Le groupe informatique Steria s’installe à Roanne a société Steria, troisième groupe français de services informatiques, vient de décrocher le marché d’externalisation d’une partie des fonctions informatiques (support bureautique, support logiciel, hotline) de GIAT Industries. Conformément à l’appel d’offres, qui a mis en concurrence dix des plus grands groupes mondiaux du secteur, Steria, basée à Issy-les-Moulineaux, s’est engagée à installer une plateforme “service desk” sur le bassin d’emploi de Roanne. Quarante emplois seront créés dans les trois ans à L AGENDA 13 au 23 juin 2005 Formation “5 jours pour Entreprendre”, CCI du Roannais. 23 juin 2005 Club Management Qualité-Sécurité-Environnement : “L’entreprise face aux risques émergents”, CCI du Roannais. 24 et 25 juin 2005 Congrès régional du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise sur le thème “La Performance Globale”, CCI du Roannais. 28 juin 2005 Journée “Compétitivité et industrie textile”, organisée RUBRIQUE Activité en hausse pour les Folies Textiles Même si la fréquentation a légèrement reculé (- 10%), la 3ème édition des Folies Textiles de Roanne a enregistré un panier moyen en hausse de 7% (66 euros par ménage) et un chiffre d’affaires de 716 000 euros. 50 000 pièces ont été vendues par les 25 participants. De quoi donner des idées aux organisateurs qui planchent actuellement sur un concept d’organisation des “Folies” dans plusieurs grandes villes de France. 2 200 m2 d’atelier partagé à Neulise La Communauté de communes d’entre Loire et Rhône vient d’inaugurer les 2 200 m2 de l’Atelier Partagé des Jacquins, installé sur son parc d’activité de Neulise. De quoi faire le bonheur d’entreprises artisanales ou industrielles en quête d’espace. Cinq modules, allant de 200 à 800 m2, sont disponibles. L’Agence de développement économique de la Loire a parallèlement accordé son label “Qualité Loire” à l’ensemble du parc des Jacquins dont la deuxième tranche va débuter. Le moral d’acier d’AMI L’Atelier Métallurgique Industriel, installé à Neulise, s’était donné trois ans pour atteindre un effectif de dix salariés. En deux fois moins de temps, il a doublé cet objectif : “Aujourd’hui nous sommes effectivement onze salariés embauchés et je fais appel à une dizaine d’intérimaires, explique Laurent Clairet. L’activité est soutenue. Je suis vraiment satisfait”. AMI est spécialisée dans la tôlerie et la chaudronnerie industrielle (découpe, pliage, montage). venir, avec l’objectif d’atteindre 60 emplois à terme. Le recrutement sera réservé prioritairement aux salariés de GIAT Industries mais pourra être élargi. Le groupe Steria se positionne comme l’opérateur global de services informatiques des entreprises et des administrations à l’échelle européenne. Il a réalisé un chiffre d’affaires 2004 de 1,1 milliard d’euros et emploie plus de 9000 collaborateurs. Ces derniers détiennent 26% du capital de leur entreprise. Le groupe est coté à U10 crée Skymart en Chine Euronext Paris, Eurolist (compartiment B). L’entreprise de Bourg-de-Thizy U10 s’est associée au groupe Smerwick pour créer une filiale commune en Chine : Skymart International. La nouvelle entité proposera sur le plan mondial par Roanne Territoire à la CCI du Roannais. des gammes complètes et personnalisées d’équipements de la maison. 3 au 5 septembre 2005 Lyon mode city et Interfilière, Eurexpo Lyon. CIC LBO Partners reprend Carré Blanc 10 octobre 2005 CIC LBO Partners, accompagné de CIC Forum Création-Transmission d’Entreprise, Espace Finance, vient de reprendre le spécialiste du linge de maison, Carré Blanc, Fontalon, Roanne. dont le siège est installé à Roanne. Cette acquisition intervient en asso17 au 24 octobre 2005 ciation avec l’équipe dirigeante Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises. conduite par Claude Jantet. Le groupe (65 millions d’euros de CA, 200 points Pour tout renseignement, de vente) a connu une progression de contacter : Christiane 10% l’an dernier et table sur 20 nouTél. 04 77 44 54 64 velles implantations en 2005. JUIN 2005 >Roanne Éco< 11 RUBRIQUE ACTUALITÉS Une région de tradition textile : Rhône-Alpes est la première région française pour le textile, la troisième pour l’habillement, avec : - 1 700 entreprises, - 35 000 personnes, dont 6 000 à Roanne, - un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros, dont 45% réalisés à l’exportation. Les savoir-faire d’excellence : Roanne - Maille et chaîne et trame pour vêtements et applications techniques, éponge, ameublement, soierie, voilage. - Ennoblissement. - Fabrication de vêtements. - Réseau de sous-traitance. Saint-Etienne - Passementerie et rubannerie haut de gamme pour le prêt-à-porter, l’ameublement et la décoration. - Textile à usage médical, pôle textile santé. - Technologies du tissu étroit pour les applications industrielles (levage, véhicules, aéronautique…). - Conception, marketing et logistique pour l’habillement enfant. Lyon - Soieries, tissus d’ameublement. - Ennoblissement. - Dessins textiles. - Textiles à usage techniques et fonctionnels. - Tissage des matières techniques (verre, carbone). - Lingerie. - Vêtements de travail. - Création mode. - Sportswear. Tarare - Capitale du voilage (80% de la production nationale), tissage et confection de tissus d’ameublement voilage. - Ennoblissement textile. - Confection de linge de maison, fabrication d’articles ménagers, textiles d’entretien (bassin de Cours, Thizy, Amplepuis). - Tissages industries cotonnières, couvertures. - Machines textiles (bassin de CoursThizy). - Textiles d’isolation. Villefranche-sur-Saône - Vêtements de travail et de sécurité. - Ennoblissement et impression. 12 >Roanne Éco< JUIN 2005 Roanne joue la dynamique de pôle Fin février, Roanne a présenté la candidature du “pôle de compétitivité textile Loire-Rhône” à l’appel à projets lancé par le gouvernement. Une initiative capitale pour l’avenir du textile, qui a fédéré de nombreux soutiens parmi les industriels, les universités et grandes écoles, les laboratoires de recherche, et les institutions régionales. Illustration. Yves Nicolin, Député-Maire de Roanne, président de Grand Roanne Agglomération, président de Roanne Territoire : “Parce que la création et l’innovation sont les leviers essentiels de la croissance, Roanne propose une candidature “Pôle de compétitivité Rhône Loire” s’inscrivant dans une dynamique métropolitaine lyonnaise regroupant Roanne, Saint-Etienne, Lyon, Tarare, Villefranche-surSaône. À partir de Roanne peut se développer une véritable stratégie grâce à la présence de trois Universités, de trois écoles d’ingénieurs, de l’IFTH et du Centre National du Numérique et de l’Innovation Textile Habillement (CNNITH), ainsi que des écoles d’ingénieurs et de nombreux laboratoires de recherche (image, vision, laser, simulation, instrumentation, organisation). L’appel à projet a permis de prendre en compte les propositions de nombreuses entreprises, preuve de la richesse de la région Rhône-Alpes et de valider une préoccupation commune : le développement du numérique dans l’industrie textile”. Jean-Claude Bouvier, président du Pôle des Technologies Médicales, directeur des affaires réglementaires de Thuasne : “Au sein des adhérents du pôle des technologies médicales de Saint-Etienne, se retrouvent les principaux acteurs des textiles de santé français. Cette spécificité locale a été reconnue par la DATAR avec la labellisation d’un SPL “Textile de Santé”. Les acteurs de ce SPL ont l’habitude de mener ensemble des projets. C’est donc naturellement qu’ils proposent d’apporter leur expérience et de soutenir le projet de pôle de compétitivité initié par Roanne. Le textile français doit rester à la pointe de la technologie dans tous les domaines, et cela pour investir dans des projets de R&D ambitieux qui permettent une différenciation importante de nos produits. Les industriels du secteur sont dans l’attente d’un réel effet “booster” des mesures prises dans le cadre de ce pôle”. Lucien Deveaux, président du groupe Deveaux, président de la CCI du Roannais : “La créativité, la création représentent pour la plupart des entreprises du textile-habillement un investissement important qui peut correspondre à 50% de la masse salariale de l’entreprise. Si la recherche peut être technologique, elle est souvent une recherche en créativité pour les entreprises de notre secteur. Technologie et création ne doivent pas être différenciées, toutes deux font l’objet de veilles, d’études, de tests, de prototypes, de dépôts de modèles et de brevets, toutes deux sont souvent copiées, toutes deux nous imposent de combattre pour faire respecter les règles de la propriété intellectuelle. L’innovation, source de différenciation, est l’un des axes forts des pôles de compétitivité. En France, la propriété intellectuelle et la création sont nos atouts majeurs. Mettons tout en œuvre pour les développer mais aussi pour les protéger et les défendre”. Jean-Bernard Devernois, PDG de Devernois SA : “Pour le textile-habillement, le territoire Loire-Rhône se caractérise par sa diversité unique en Europe où toutes les technologies de la filière sont présentes, sur des secteurs d’activités très diversifiés : habillement, ameublement, soierie, linge de maison, tissus à usages techniques et médicaux… Dans la région de Roanne, l’innovation, facteur de progrès, se décline dans les aspects de la création, les applications techniques ou des initiatives collectives telles que MUTEX, le groupement d’employeurs GEM, le CNNITH ainsi que CREATECH. La démarche Pôle de compétitivité doit permettre d’amplifier ces orientations, de les développer avec nos voisins du Stéphanois et du Rhône, mais également bien au-delà, en multipliant les relations avec le Nord et d’autres territoires européens tels que Biella”. Raoul Griffon, président de la Chambre syndicale de la Maille de Roanne et sa région : “Une fois encore, les industriels du Roannais ont fait preuve d’esprit d’équipe en répondant d’une seule voix pour présenter l’idée de pôle et son ouverture à une candidature Loire-Rhône. Notre syndicat a lui-même participé à toutes les réunions et constaté l’union sur ce projet. Les Roannais ont l’habitude d’œuvrer ensemble, que ce soit à travers Mutex ou les Biennales textiles. Un travail en profondeur, exemplaire, a été réalisé cette fois-ci à l’échelle de nos deux départements”. ACTUALITÉS Nicolas Faure, directeur général de Julien Faure : “La société Julien Faure, à Saint-Just-Saint-Rambert, spécialisée dans la création et la fabrication de rubans et tissus fantaisie, est impliquée dans des produits à forte valeur ajoutée. Aussi, lorsque le Roannais nous a contacté, nous avons d’emblée donné notre accord pour travailler sur les technologies du numérique qui nous permettront de gagner en compétitivité, en réactivité, en créativité et en proximité avec les marchés. Tout l’enjeu est là. Après la concurrence des produits importés de Chine, viendront ceux venus de l’Inde. Mais une copie d’un produit ne doit pas nous faire peur. Nous devons en revanche intégrer toutes les technologies du numérique afin d’améliorer nos processus de travail, de mieux appréhender l’évolution des marchés, et de mener des stratégies offensives pour vendre nos produits au niveau mondial, y compris sur le continent asiatique à forte croissance. Une stratégie de pôle et de mise en réseau contribuera à cela”. Xavier Labbé, responsable de la délégation de l’antenne de Tarare (CCI de Lyon) : “Près de 90% du voilage en France est produit à Tarare. Depuis plus d’un an, les entreprises du bassin d’emploi ont mis en place une réflexion commune qui a débouché sur trois axes de travail : le lancement d’une démarche commerciale collective, le développement des échanges de flux recourant largement aux technologies numériques, et l’automatisation de la conception de rideaux et voilages. Quand Roanne a annoncé sa volonté de présenter sa candidature au pôle de compétitivité en l’élargissant au département du Rhône, le rapprochement de nos initiatives apparaissait naturel. En misant sur les synergies Loire-Rhône, tous les acteurs jouent gagnant-gagnant”. Guy Foropon, président du conseil local de développement du Pays Beaujolais : “Grâce à l’élargissement aux bassins d’emploi d’Amplepuis, Thizy, Cours-la-Ville, la candidature au “Pôle de compétitivité Loire Rhône” peut affirmer une excellence dans cinq domaines : le textile habillement, le textile médical, les tissus d’entretien, les textiles d’isolation, et les textiles d’ameublement. Beaucoup de nos entreprises spécialisées dans les tissus d’entretien et d’isolation sont aujourd’hui à la pointe de l’innovation et de la R&D, en faisant appel aux techniques de micro-encapsulation ou aux textiles intelligents. Certaines exportent en direction de 40 pays, ou connaissent des taux de progression d’activité à deux chiffres. Le pôle de compétitivité nous offre une trilogie rêvée, celle d’une industrie maillée avec les centres de recherche et le monde de la formation. Avec cette candidature, il en va du futur du textile intelligent en France. Une activité qui connaîtra prochainement, n’en doutons pas, des débouchés exponentiels sur les marchés internationaux”. Gérard Noyel, directeur de l'Institut Supérieur des Techniques Avancées de Saint-Etienne (ISTASE) : “L’apport des nouvelles technologies du numérique peut faire entrer le textile dans la stratégie fixée lors du sommet européen de Lisbonne, c’est-à-dire une stratégie fondée sur l’intelligence, l’innovation, la recherche, l’éducation et la formation. Grâce à ces technologies, les industries pourront acquérir des avantages en accréditation, certification de produits conformes, mais aussi codage, authentification pour éviter les contrefaçons ; elles gagneront aussi en productivité et en efficacité en introduisant des méthodes de travail collaboratif entre des unités de production éclatées, en pilotant à distance des équipes, des collections et des process. Toutes ces mutations technologiques sont nécessaires à la compétitivité de la filière. L’ISTASE peut mettre à disposition pas moins de 400 mois d’ingénieurs par an. Il appartient aux écoles d’ingénieurs de participer à la compétitivité des territoires”. Pierre-Jacques Brivet, délégué général du syndicat de l’habillement Rhône-Alpes : “Au-delà de la qualité des hommes, il convient de souligner la qualité de la candidature de Roanne au regard d’autres projets présentés en France. Notre syndicat a soutenu cette candidature parce que nous y avons vu la possibilité de décloisonner à la fois les filières, les territoires, et les collectivités. Le fait que des créateurs se rapprochent des façonniers, et inversement, est ainsi riche de promesses. Seuls se renforceront les territoires qui sauront mettre en synergie leurs entreprises et leurs compétences. L’angle retenu par le projet, celui de l’intelligence plutôt que la compétition par les prix, nous paraît aussi le plus à même de renforcer nos produits modes et textiles”. Christine Corroy, département textile de l’ITECH : “Je crois au développement des applications du textile, pour l’habillement qui devient de plus en plus technique, et pour les secteurs utilisateurs en dehors du textile. Nos 20 à 30 ingénieurs spécialisés dans les matériaux textiles n’ont ainsi aucun mal à trouver un emploi. Nous pensons porter les promotions entre 40 et 50 jeunes pour répondre aux besoins. Les recherches liées aux trois thèmes porteurs du Pôle (contrôle des procédés, entreprise étendue, et numérique) vont “booster” la synergie entre les entreprises et la formation”. Jacki Caro, responsable de l’antenne roannaise de l’Université Claude Bernard Lyon I : “Des gisements de productivité existent encore dans l’industrie textile si les entreprises utilisent plus encore les technologies du numérique. Ces outils et méthodes interviennent dans chacune des étapes de la filière : veille amont et aval, sourcing, approvisionnement, recherche, gestion de production, instrumentation, automatisation, contrôle, supervision, création et design, commercialisation, merchandising… L’évolution vers les textiles de demain passe par une modernisation de tous les process et le numérique contribue à ce changement”. Une journée “Compétitivité et industrie textile”, se tiendra le 28 juin de 10 h à 16 h, à la CCI du Roannais. RUBRIQUE Le numérique, objectif du pôle : Le numérique est un enjeu majeur de productivité de la filière. La redynamisation du textile habillement passe inévitablement par le renforcement et une grande utilisation des nouvelles technologies. Les interfaces avec tous les métiers doivent être optimisées.. La communication rapide à haut débit avec la distribution sur toute la France, l’Europe et au-delà, et notamment la nécessité de répondre aux appels d’offre est une nécessité incontournable. Le numérique intervient notamment fortement sur la veille, la recherche, la création, la gestion industrielle et commerciale, le rapprochement avec le consommateur. Les universités, écoles d’ingénieurs et centres de recherche associés : Roanne CNNITH (Centre National du Numérique et d’Innovation Textile Habillement) - ITECH (Recherches sur les textiles techniques et les nanotechnologies) - LASPI (Laboratoire de recherche analyse des signaux et des processus industriels) - Télépôle (espace régional d’accueil des entreprises du numérique). Saint-Etienne Université Jean Monnet - ISTASE (Institut Supérieur des Techniques Avancées de Saint-Etienne) - ENSMSE (Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne) - ENISE (Ecole Nationale d’Ingénieurs de Saint-Etienne) - CIS (Centre Ingénierie et Santé) - Plate-forme santé IFTH. Lyon Université Claude Bernard Lyon I Université Lumière Lyon II Université de la Mode - Lycée Diderot - ESMOD - ITECH - ISTIL IFTH (Institut Français du Textile Habillement) - Centre technique du cuir - Centre technique de la teinture et du nettoyage - Institut de recherche sur l’entretien et le nettoyage - LMPNB (Laboratoire Matériaux, Polymères, Naturels et Bioartificiels) - ITECH Entreprise. Agences régionales Agence du numérique - Pôle productique Rhône-Alpes - Pôle traçabilité. Contact : Michel Derinck - 04 77 44 54 64 JUIN 2005 >Roanne Éco< 13 DOSSIER MANAGEMENT École et entreprises en rangs serrés Après avoir suivi des trajectoires distinctes pendant des années, école et entreprises multiplient aujourd’hui les initiatives communes. Formations adaptées au bassin d’emploi local, sensibilisation à l’entreprenariat, orientation vers des métiers en quête de main d’œuvre qualifiée, les exemples sont nombreux en Roannais. Et l’enjeu est important : en France, plus d’un jeune de moins de 25 ans sur cinq n’a pas d’emploi... Par Frédéric Thomasson 14 >Roanne Éco< JUIN 2005 Adeline Vu Van, chargée de mission 3E, Christine Pras, dirigeante de CTM Inox, et Patrick Guichard, proviseur du Lycée Jules Ferry, illustrent au sein de l’association 3E le dialogue entre l’enseignement et les entreprises. i on ne devait choisir qu’un symbole de l’évolution des relations entre les milieux de l’enseignement et de l’économie, c’est sans doute du côté de l’Espace Congrès de Roanne qu’il faudrait s’orienter. Chaque année, fin janvier, professeurs et chefs d’entreprises cohabitent, pendant trois jours, à l’occasion du Forum des Métiers et des Formations, organisé par l’Association 3E, en partenariat avec les Rotary Club de Roanne. Au-delà de son objectif d’orientation des collégiens roannais, ce rendez-vous permet à 3E, S interface entre les acteurs de terrain de l’Enseignement, de l’Economie et des Entreprises, de mesurer le chemin parcouru depuis sa création en 1985. “J’ai connu l’époque où il était difficile de communiquer entre nous, explique Christine Pras, dirigeante de l’entreprise CTM Inox à SaintVictor-sur-Rhins et co-présidente “Entreprises” de 3E. Nous n’avions pas le même language : soit on parlait des heures pour aboutir à rien ou pas grand chose, soit les portes claquaient. Nos deux mondes ont gardé leurs spé- cificités mais entre nous, ce n’est plus un mur. C’est tout au plus une petite barrière”. “L’ambiance est apaisée, résume Patrick Guichard son homologue “Enseignement” au sein de l’association. “Bien connaître les possibilités et les limites de ses partenaires, cela évite de s’envoyer les reproches à la figure à la première occasion”. Battre le pavé ensemble pour avancer Dès leur création, à la fin des années 60, les IUT ont compris que l’Éducation Nationale et les MANAGEMENT entreprises avaient tout intérêt à battre le pavé ensemble pour avancer. “Notre vocation première est de former des cadres intermédiaires pour les entreprises, note Vladimir Serdeczny, directeur de l’IUT de Roanne”. Les PPN (Programmes Pédagogiques Nationaux) sont définis par les enseignants et par les chefs d’entreprises, “représentés à parts égales”, insiste le directeur. Cette participation du monde économique à la conception des référentiels d’enseignement est souvent réclamée par les patrons de PME-PMI à d’autres échelons, notamment au sein des lycées professionnels. La fin de non-recevoir est persistante du côté de l’Éducation Nationale. “En Allemagne, la formation est davantage dispensée dans les entreprises. En France, l’enseignement est réalisé dans les établissements scolaires. C’est notre histoire et nous devons la faire évoluer dans les respect de chacun”, énonce assez diplomatiquement Jean-Luc Haussemont, proviseur du Lycée Albert-Thomas, qui dispense trois des 15 BTS par alternance proposés en Roannais. “Il faut le plus possible partir des situations de travail pour favoriser l’acquisition des savoirs. L’enseignement général doit exploiter le vécu en période d’entreprise, faire le lien avec la réalité concrète du métier”, indique Henri Beaulieu, directeur du Centre de Formation des Apprentis de Roanne-Mably. Apprentissage, la garantie de l’insertion professionnelle Administré par l’ARPA (Association Roannaise Pour l’Apprentissage), elle-même gérée par la CCI du Roannais, la Chambre des métiers et la Communauté d’agglomération, le CFA local forme chaque année plus de 600 jeunes aux métiers de l’alimentation, de la restauration, de la coiffure, de la vente, de l’automobile et de la chaudronnerie. Son taux de réussite est l’un des plus élevés de l’Académie : entre 80 et 85% tous niveaux confondus. Sur les 19 jeunes apprentis ou lycéens médaillés de Rhône-Alpes en 2004, quatre avaient respiré le bon air de la route de Briennon. Un apprenti bénéficie d’au moins 400 heures de formation théorique et pratique. L’alternance CFA/Entreprise est à la base de l’enseignement. Dans la majorité des centres de formation, elle est d’une semaine sur trois en entreprise. Le taux d’insertion après une formation par l’apprentissage est d’environ 80%. Suivant les filières, la demande des professions est telle que les jeunes s’in- Apprentissage : des dispositifs nationaux et régionaux L’ apprentissage a changé, c’est le moment d’y penser. Derrière le slogan de la campagne de communication du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, un réel dispositif de valorisation du statut de l’apprenti va être mis en place. L’objectif est de porter le nombre d’apprentis à 500 000 en 2009 (365 000 actuellement). Des mesures fiscales avantageuses sont prévues pour les entreprises avec notamment l’instauration d’un crédit d’impôt pouvant varier de 1600 euros à 2 200 euros annuels. L’apprentissage est également au cœur des préoccupations de la Région Rhône-Alpes qui lui consacre 140 millions d’euros par an. Un nouveau dispositif d’aides aux employeurs a été mis en place depuis le 1 er juin. Son objectif est de favoriser l’embauche des jeunes n’ayant aucune qualification par une variation de l’aide en fonction du niveau de qualification de l’apprenti et de son âge. La Région versera, par exemple, une aide de 1500 euros aux entreprises qui signeront un contrat d’apprentissage avec un jeune sans qualification de 18 ans au moins. Des primes seront également versées aux apprentis qui s’orienteront vers les métiers en déficit de main d’œuvre. sèrent très vite dans le monde du travail. Un titulaire de baccalauréat maintenance auto ou d’un diplôme de niveau IV (Brevet professionnel) dans les métiers de bouche n’ont que l’embarras du choix à la fin de leurs études. “Les jeunes s’insèrent très facilement à condition aussi d’être mobiles. De nombreux jeunes ont enrichi leurs connaissances professionnelles et culturelles en partant travailler dans d’autres régions et surtout à l’étranger”, reprend Henri Beaulieu. “Les rencontres entre les formateurs du domaine professionnel et les chefs d’entreprises sont facilitées car les enseignants ont très souvent été responsables, voire chefs d’entreprise, avant de s’orienter vers la formation en CFA. Ils connaissent le terrain, ce qui favorise le dialogue”. L’entreprise comme terrain d’investigation Terrain, dialogue : deux mots-clés pour avancer en rangs serrés. En Roannais, les initiatives destinées à rapprocher école et entreprises se comptent par dizaines. L’opération “Bravo l’Industrie”, conduite par l’UIMM Loire section Roannaise, consiste à promouvoir des filières professionnelles en ouvrant les entreprises à de jeunes lycéens. Pendant plusieurs semaines, ils sont “les yeux et les oreilles” de toute leur classe. “Les jeunes prennent l’entreprise comme terrain d’investigation, explique Philippe Delomier, président local de l’UIMM. A la fin de leur projet, ils organisent des expositions et des réunions afin de présenter ce qu’ils ont vu à leurs camarades”. Le premier partenariat vient ainsi d’être établi avec l’entreprise Teleflex Aerospace Manufacturing, installée à La Pacaudière, et trois élèves de 4ème du collège JeanPapon. L’enjeu est de montrer que la métallurgie, ce n’est plus la sidérurgie lourde, mais aussi la technologie de pointe, l’aérospatiale, l’aéronautique. “Et qu’un bac professionnel en chaudronnerie se monnaye très bien sur le marché de l’intérim. DOSSIER Susciter des vocations Certaines professions sont injustement boudées”, indique une professionnelle régionale. Dans cette lutte incessante contre les idées reçues et pour la réhabilitation de métiers créateurs d’emplois, l’opération “Bravo les artisans”, conçue par la Chambre de métiers du Roannais, est la référence incontestée. En dix ans, 638 élèves “acteurs de terrains” et 7300 élèves “auditeurs” ont touché du doigt la réalité de l’entreprise, ses savoir-faire, son organisation. Ce type d’opération s’est généralisé à l’échelon régional. Testé avec succès dans le Rhône, le dispositif JAPRO (Jeunes Avec PROfessionnels), mis au point par la Fondation Jeunesse Avenir Entreprise, permet au jeune, grâce à un contact direct avec un professionnel, de valider son projet ou de le réorienter. “Le jeune, qu’il soit au collège, au lycée, en mission locale, en organisme de formation, rencontre le professionnel de son choix pendant environ une heure. Le contact individuel est très important”, souligne Adeline Vu-Van, animatrice de l’association 3E, coordinatrice JAPRO en Roannais. Les professeurs et les chefs d’entreprises s’échangent également les idées. Le Plan d’orientation professionnelle en Rhône-Alpes (OPRA) a imaginé, sur la base du volontariat, des stages en entreprises de trois jours à destination des professeurs des matières générales. En retour, le chef d’entreprise passe une matinée dans la peau de l’enseignant au sein de l’établissement scolaire. “Là encore, c’est le lien direct qui est privilégié, indique Patrick Guichard, proviseur du lycée et du collège Jules-Ferry. Il est fréquent ensuite qu’un enseignant passe directement un coup de téléphone au chef d’entreprise en lui demandant d’accueillir pendant quelques jours un élève qui cherche sa voie”. Inconsciement, l’attention portée par l’entreprise à ce stagiaire sera meilleure. “C’est vrai qu’un stagiaire, il faut s’en occuper, qu’il s’agisse d’un BTS qui vient passer JUIN 2005 >Roanne Éco< 15 DOSSIER MANAGEMENT École et entreprises en rangs serrés cinq semaines ou d’un mini-stage de trois jours, complète Christine Pras. En trois jours, vous pouvez susciter une vocation chez un jeune ou le révulser complètement. Les chefs d’entreprises ont aussi une responsabilité à ne pas fuir”. Dans son entreprise, plus de la moitié des 17 salariés ont été recrutés après avoir effectué un stage. “D’autres ont été placés chez des confrères ce qui n’empêche pas de suivre leur évolution. C’est devenu une grande famille”. Formateur dans l’âme, Jean-Paul Fontenille, patron de CBPL Industrie, a embauché deux anciens apprentis. Il participe aussi à l’opération “Graine d’entrepreneur”. Jean-Paul Fontenille sème la “Graine d’entrepreneur” S on imposante stature crève l’écran. Jean-Paul Fontenille, 37 ans, à la tête de la société de soustraitance mécanique CBPL Industrie à La Bénisson-Dieu, partage avec Noémie et Fabien, deux jeunes lycéens, l’affiche d’un DVD de cinq minutes réalisé par la société roannaise OZ Media. Son titre : “Et si je devenais patron !”. Son objectif : démystifier la fonction d’entrepreneur et donner le goût de l’entreprenariat. Jean-Paul Fontenille n’a pas hésité une seule seconde lorsque l’association roannaise “Graine d’Entrepeneur” lui a demandé de raconter son quotidien. “L’avenir n’appartient qu’aux jeunes : le leur est le nôtre. Si on ne les forme pas, des métiers comme le mien et comme bien d’autres sont morts à court terme. On fait tellement peur aux jeunes qu’on les inhibe. On ne développe pas le sens créatif qu’ils ont en eux, notamment le sens de la création d’entreprise”. Selon lui, goût du risque et goût du travail sont intimement liés. “Il faut montrer que travailler, avoir des responsabilités, diriger une entreprise, ce n’est pas tout sacrifier : j’ai une vie de famille, j’ai des loisirs. Il y a des sacrifices, bien sûr, mais il n’y a pas que ça”. Formateur dans l’âme, le patron de CBPL (12 salariés) a embauché deux anciens apprentis. 16 >Roanne Éco< JUIN 2005 Trois autres font actuellement leurs armes. “Je passe du temps avec eux. Il y a quelques années, j’ai pris un jeune en situation complète d’échec scolaire. Deux ans après, il a terminé parmi les meilleurs BEP de sa promo. Un apprenti, chez moi, ne touche pas plus le balai que tout autre salarié. Dès sa deuxième année, il fait de la conception de programme”. Inconditionnel de l’ECIT, organisme de conseil et de formation rattaché au groupe Giat Industries, Jean-Paul Fontenille regrette que les référentiels de l’Éducation Nationale ne correspondent pas toujours aux besoins des PME. “Dans la mécanique, les référentiels sont faits pour Peugeot et Renault, pas pour nous”. CBPL, qui affiche une moyenne d’âge de 24 ans, travaille désormais pour une demi-douzaine de secteurs d’activité : agro-alimentaire, médical, pneumatique, électrique, armement et ferroviaire. L’association “Graine d’Entrepreneur” fonctionne sur la même bipolarité que 3E avec deux co-présidents issus du monde économique (Alain Bignon) et du monde de l’enseignement (Henri Minana). Près de 1700 élèves vont progressivement être sensibilisés. Décloisonner pour aider les élèves à choisir leur voie Observateur privilégié des rapprochements école-entreprises, le CIO (Centre d’Information et d’Orientation) se frotte les mains de cette complicité accrue entre enseignants et chefs d’entreprises. “Nous sommes la charnière entre l’école et le monde professionnel, explique Maryse Pédurant, directrice du CIO roannais. Les relations éducation-entreprises ont toujours été assez bonnes, mais la manière d’échanger est peut-être différente : plus d’ouverture, plus de contacts entre les parties amènent à une meilleure connaissance et facilitent le travail en commun”. Et les vrais gagnants de ce “décloisonnement” seront les élèves “qui seront mieux armés pour choisir leur voie”, estime-t-elle. Ce travail de fond dans la connaissance des métiers, même s’il est encore perfectible, semble porter ses fruits localement. Une récente enquête d’Emploi Loire Observatoire (ELO), réalisée pour le compte de l’association Ouverture et Performance en Roannais, montre que trois jeunes roannais sur quatre ont une idée très précise de leur orientation professionnelle alors que la statistique n’excède pas 50% au niveau européen : 44% des 2400 jeunes interrogés estiment que c’est “la passion d’un métier” qui doit présider au choix d’une première orientation professionnelle, l’hypothèse de vies professionnelles multiples et variées étant soulevée par bon nombre d’entre eux. Comme dans MANAGEMENT tous les bassins en mutation, les métiers industriels (métallurgie, BTP, textile...) arrivent assez loin derrière les métiers de la santé, de l’enseignement, de la vente et du social. “La métallurgie et le textile roannais représentent pourtant plus de 9000 salariés en Roannais, fait remarquer Raoul Griffon, président de l’UIT Textile Roanne et Région. Les métiers que nous proposons ne sont plus ceux du passé. Ce sont de nouveaux métiers passionnants pour lesquels nous avons besoin des jeunes. Enseignants, professionnels de l’orientation, chefs d’entreprises, nous devons être encore plus soudés pour être plus convaincants”. Donner un sens aux enseignements Le rapprochement entre l’entreprise et les structures d’enseignement et de formation débouche de plus en plus sur une adaptation locale des programmes d’enseignement. En lien avec une douzaine de sociétés roannaises (Vervas Métal, Barriquand Stériflow, Berger, CSC, Deltreil, CTM...), le Lycée professionnel Etienne Legrand du Coteau a lancé l’action Metal 2003 “afin de réagir de façon cohérente” à la désaffection de la filière “structures métalliques” qui n’attire pas suffisament de jeunes, alors que les professionnels locaux manquent de main d’œuvre qualifiée. Un groupe de travail mixte Ecole-Entreprise a été constitué afin de valoriser cet enseignement. La nécessité d’infléchir une pédagogie trop magistrale et traditionnelle a été relevée collégialement. “Il faut donner un sens aux enseignements grâce à une démarche plus novatrice et plus individualiste”, indique le projet. Cette volonté “de construire des formations en phase avec les besoins professionnels locaux” est également à l’origine de l’IUP Management de Roanne (Institut Universitaire Professionnalisé), créé en étroite collaboration avec l’Université de Saint-Etienne. Sa spécialité “Management des Entreprises” prépare étudiants, apprentis et salariés à devenir des managers opérationnels et généralistes, spécialement adaptés aux PME-PMI. Avec plus de 30 semaines de stages en années de licence et de maîtrise, et plusieurs mois passés à l’étranger, la formation IUP Management se nourrit du terreau local : “La formation est conduite par des professionnels qui, à travers leur regard critique et extérieur, nous font bénéficier de leurs expériences et de leurs connaissances du terrain”, indique Sandra Loria, étudiante de l’IUP, qui souhaite implanter à Roanne une antenne de la Junior Entreprise de St-Étienne. À l’IUT, trois des licences dispen- DOSSIER sées sont nées directement d’une demande des acteurs économiques locaux. La licence professionnelle “produits et services industriels” a été souhaitée par Michelin, la licence “systèmes informatiques et logiciels” par la société costelloise Orli (groupe CEGID) et la licence “marketing-multimédia” par les professionnels regroupés au sein de l’association ArTic. Entre 20 et 45% de l’enseignement est assuré par des professionnels, également présents, comme dans de nombreux établissements, tous secteurs confondus, dans les jurys d’évaluation et les jurys de fin d’année. “Nous devons nous appuyer à 200% sur l’enseignement supérieur quel qu’il soit, indique Jean-Bernard Devernois, nouveau président de l’IUT. Il est nécessaire de fixer une culture du haut de gamme. Globalement, l’école et l’économie doivent aller plus loin dans cette interpénétration. On a Junior entreprise : 2IE veut son label P armi les projets de création de “Junior entreprises” au sein d’établissements roannais d’enseignement secondaire ou supérieur, celui porté par l’association 2IE (Ingénieur ISTIL Entreprendre) est sans doute le plus mûr. L’association s’est donnée entre 3 et 5 ans pour décrocher le précieux label délivré par la CNJE (Commission Nationale des Junior Entreprises). “Nous sommes passés une première fois devant le jury, explique Pierre-Alain Giboulet, président de 2IE. Notre association a été jugée trop récente et manquant de projets concrets. C’est pour cela que nous souhaitons nous faire connaître et reconnaître sur le bassin roannais”. Les étudiants de 2IE proposent leurs prestations aux entreprises dans quatre spécialités correspondant à l’enseignement de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de Lyon, décentralisé pour partie à Roanne : conception-modélisation mécanique, informatique-calcul scientifique, analyse des matériaux et productionsystèmes industriels. 2IE fonctionne sur le modèle d’un cabinet ou société de services à des prix avantageux. Le premier diagnostic est même gratuit. Plusieurs entreprises locales ont déjà confié une mission à la future JE. “Nous avons appliqué la méthode SMED à la demande de la société Mecabruel qui souhaitait réduire ses temps de changements de série”. Résultat : un gain de temps de 40%. Pierre-Alain Giboulet, bien épaulé au sein du bureau par Olivier Garcin (secrétaire) et Pierre-José Faure (trésorier) ne voit que des avantages dans cette triple collaboration école-étudiants-entreprises. “Pour l’école et pour nous, ce partenariat est indispensable car nous montrons sur le terrain de quoi nous sommes capables. Pour l’entreprise, l’interêt est double : elle bénéficie des dernières techniques et solutions tout en améliorant son image. Si un jeune de bon niveau hésite entre deux entreprises en sortant de l’école, il préférera toujours l’entreprise qui est en prise directe avec une JE. C’est le signe imparable qu’elle veut aller de l’avant”. Pour tout contact : [email protected]. JUIN 2005 >Roanne Éco< 17 DOSSIER MANAGEMENT École et entreprises en rangs serrés besoin les uns des autres : on n’est pas là pour compter les bons et les mauvais points”. Pôle de compétitivité : la reconnaissance mutuelle “La mise en place de passerelles entre deux mondes très fluctuants et très différents est un challenge difficile, indique un chef d’entreprise roannais, également professeur dans un lycée professionnel. Je connais bien les deux mondes : ils font tous les deux des efforts mais ne vivent pas sur le même rythme : l’Éducation Nationale a besoin de modéliser les choses et l’entreprise a besoin de souplesse. Il existe surtout une frontière énorme entre le moment où le jeune termine ses études et le moment où il arrive sur le marché du travail. Le retour en arrière n’est plus possible”. Les mesures gouvernementales de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) et de formation professionnelle tout au long de la vie devraient atténuer le phénomène. “L’Éducation Nationale a son rôle a jouer, admet JeanLuc Haussemont, président du GRETA du Roannais. Au sein du GRETA, nous essayons d’être particulièrement réactifs : nous venons ainsi de mettre en place une formation d’automatismes hydrauliques à la suite d’une demande technologique de haut- niveau des entreprises. A tous les niveaux de formations, il n’est plus question de négliger l’aspect économique des choses. J’espère que très rapidement l’Éducation Nationale ne sera pas considérée comme une éternelle budgétivore qui n’a de cesse de demander des financements, mais comme un véritable partenaire ancré à son territoire”. L’exemple parfait de cette reconnaissance mutuelle réside dans la candidature roannaise au “Pôle de compétitivité textile et numérique”. Les partenaires économiques et les institutionnels du département de la Loire ont délibérément mis en avant “les rela- tions d’affaires” entretenues avec les écoles d’ingénieurs, les universités et les centres techniques professionnels. La présence, à Roanne, de structures décentralisées au plus près des entreprises, qu’il s’agisse de l’ITECH (Institut TExtile et Chimique), de l’ISTIL (Institut des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de Lyon), de plusieurs laboratoires de recherche (LASPI, GRIMA, GERES) ou des Universités Jean Monnet (Saint-Étienne), Claude Bernard (Lyon I) et Lumière (Lyon II), est un atout sérieux pour le dossier roannais. Createch porte chance à la Mascotte C e n’est pas une école mais “une association-interface entre les universités d’un côté et les entreprises du textile-habillement de l’autre”, indique Yves Hugot, directeur de Createch. Fidèle à son slogan, la structure de formation installée au Technopôle Diderot, à Roanne, joue admirablement son rôle de “révélateur de talents” auprès de la profession. De Thuasne à Catimini, de Decathlon à Rossignol, de Bel Maille à Deveaux, près de 150 entreprises font régulièrement appel à ses services : modélistes, stylistes, coloristes, infographistes, techniciennes méthodes et qualité, conseillères en merchandising, participent chaque année à la mutation de la filière. “Travailler avec Createch, c’est une façon de coller à l’actualité car des étudiantes de 20 ou 22 ans voient les choses autrement, explique Georges Lustigman, dirigeant de la Mascotte, impasse Cotton, à Roanne. Elles donnent une impulsion à nos salariés qui, en retour, leur apportent leur expérience. L’enrichissement est mutuel”. Satisfait du partenariat, le chef d’entreprise a intégré une ancienne stagiaire à son effectif et en rencontre d’autres au fil des salons professionnels. “Nous sommes revenus aux vertus de l’apprentissage par alternance. Cette formule porte ses fruits même si tout n’est pas parfait. Que ce soit avec Createch ou d’autres systèmes, on s’aperçoit que le monde de l’enseignement et celui de l’entreprise ne vivent pas toujours au même rythme. Les stagiaires ne sont pas toujours en entreprise quand celle-ci en a vraiment besoin”. La Mascotte, qui emploie 30 personnes en interne et fait appel à plusieurs sous-traitants locaux, vend ses pull-overs aux centrales d’achat : “La seule façon d’exister dans notre métier, c’est la création. Nos clients veulent bien payer un certain prix à condition de bénificier d’une “French Touch”. La matière grise, c’est notre carburant”. MERCI À TOUTES LES ENTREPRISES QUI ONT VERSÉ LEUR TAXE D’APPRENTISSAGE À NOTRE SERVICE DE COLLECTE 18 >Roanne Éco< JUIN 2005 Grâce à ces versements, le montant total ainsi collecté sur le Roannais est de 1 676 000 euros. Sur les sommes disponibles pour une affectation en Apprentissage ou aux Ecoles habilitées, 70 % ont été affectés directement par les entreprises sur des établissements du Roannais. De son côté, la CCI du Roannais a affecté 100% des fonds libres laissés “disponibles”, pour des formations sur le Roannais. Merci encore de votre engagement. HAUT DE GAMME RUBRIQUE question à Quenin, préférée des têtes couronnées Jocelyne Panserat, Héritière de la tradition “Velours Jacquard”, la société de Panissières fait le bonheur des palais du nord de l’Europe, de Versailles et de Fontainebleau. Quelle est l’évolution du marché des Arts de la table ? ans la grande famille de la soierie, la société Quenin, 115 ans d’existence, est une jeune première ! “Il faut savoir par exemple que Tassinari & Châtel, qui comme Quenin est une société du groupe Lelièvre, a été créée en 1680”, explique Bertrand Demailly, directeur industriel de la PME de Panissières. La référence au passé est permanente dans cet univers feutré et raffiné. “Notre fond de commerce, ce sont nos archives. Nos clients ne nous attendent pas sur de la création au sens strict. Ils veulent du classique légèrement mis au goût du jour. Ils se méfient des effets de mode”. Fabricant de tissus d’ameublement “haut de gamme”, Quenin recouvre chaises et fauteuils, tisse rideaux et revêtements muraux. Les palais royaux font partie de ses principaux clients : Quenin a ainsi réalisé la salle du couronnement de la Reine du Danemark. Elle fournit le royaume de Suède et quelques sultanats qui souhaitent rester plus discrets. En France, le Mobilier National fait appel à elle pour aménager plusieurs pièces des châteaux de Fontainebleau et de Versailles. “A Versailles, nous avons réalisé un brocart dans le cadre de la rénovation de la chambre de Louis XIV”. L’étoffe, cousue de fils d’or, a été réalisée à la main. Son prix était en rapport avec la somme de travail : 25 000 euros le mètre ! Quenin s’appuie sur des métiers à tisser unis, des métiers Jacquard, et perpétue la tradition du fameux Velours Jacquard. “En France, nous restons les derniers. Dans le monde, nous sommes deux D avec un confrère italien”. Le Velours Jacquard est une école de la précision et de la patience conjuguées : pas moins de 1728 fils de velours sont tissés indépendamment. Le personnel, lui aussi, a de l’or dans les mains. Pour les sièges, le Velours de Gênes est parfois utilisé. Des effets de flou, de reversibilité, donnent encore plus de valeur aux créations. “Nous sommes dans le domaine du très grand luxe. Nous le dépassons même parfois”, indique le passionné Bertrand Demailly. Commercialement, l’entreprise s’appuie sur son éditeur privilégié, Lelièvre, qui propose ses produits aux professionnels de la décoration, aux architectes d’intérieur, aux tapissiers, aux antiquaires, aux groupes hôteliers. Quenin compte une clientèle de particuliers et de collectivités publiques comme la Mairie de Lyon ou la Préfecture de Saint-Etienne. L’Elysée et le Parlement Autrichien ont également fait appel à ses services. Depuis 2001, l’entreprise s’est tournée vers l’export via des éditeurs américains. “On leur vend l’histoire de France”. Une percée réussie qui voit Quenin progresser de 25% chaque année. “Nous allons tenter une seconde action commerciale à Dubaï”, annonce le jeune directeur. Quenin emploie 38 personnes et réalise un chiffre d’affaires de trois millions d’euros. Depuis peu, elle a aménagé un magasin d’usine sur son site de Panissières, “Le bruit de la Soie”. Une occasion en or d’acquérir quelques fins de série à des prix défiant toute concurrence... administrateur du Comité national des Arts de la table “C’ est un marché en pleine mutation. Cette mutation est principalement due à la forte diminution des “listes de mariages”. Aujourd’hui, on se marie plus tard, on vit ensemble avant de se marier, et par conséquent, la nécessité de s’équiper n’est plus la même. De plus, en France, on a donné une valeur patrimoniale à tout ce qui compose les Arts de la table, notamment les services de grands-mères qui se transmettent de générations en générations. Contrairement aux Nordiques qui consomment, les Français se contentent de renouveler certaines pièces. La profession s’est donc remise en cause, à l’initiative, et il faut leur rendre hommage, des grands fabricants comme Baccarat, Bernardaud, Lalique, Christofle, Daum, Villeroy, Degrenne, Arc International... Ils ont lancé une grande campagne de communication intitulée “Quand c’est beau, c’est bon” qui fonctionne bien. Ils ont surtout diversifié leur offre vers le bijou et vers l’objet cadeau en porcelaine, en métal argenté, en cristal... Chacun a fait un effort pour être en mesure de susciter des idées-cadeaux au prix d’un bouquet de fleurs. Mon magasin “Histoire de Maison” est complètement dans ce créneau du cadeau “haut de gamme” autour de 30 euros. Si notre profession a su anticiper les évolutions et bien réagir, je crois qu’elle le doit un peu à Roanne et au Festival des Arts de la table qui s’est tenu dans notre ville pendant douze ans. Grâce à cet événement, fabricants et détaillants ont appris à se connaître, ont échangé leurs points de vue et ont joué “gagnants-gagnants” pour se remettre en question”. JUIN 2005 >Roanne Éco< 19 RUBRIQUE INDUSTRIE question à SAB fonde sa stratégie sur l’investissement Eric Delmau, président du CJD Roanne Les Assises Régionales de la Performance Globale auront lieu à Roanne, les 24 et 25 juin, dans le cadre du congrès régional du CJD. Quel en sera le thème ? “N ous nous poserons la question : performance économique ou performance globale ? Ne serions-nous pas en train de céder à une de ces modes qui réorientent régulièrement notre management ? Pour y répondre, nous examinerons les trois volets de la performance globale : la performance économique, fondamentale à la vie de l’entreprise, elle n’admet aucune remise en cause ; la performance sociale faite d’intéressement, de participation, d’horaires adaptés, d’entretiens individualisés, d’implication dans les processus de décision et de délégation, la performance sociétale qui désigne la société et l’environnement naturel. Comment pourrions-nous négliger le monde dans lequel nous vivons ? L’engagement de notre entreprise a une influence sur l’emploi local, l’intégration des diversités, le dynamisme du noyau économique dans lequel nous prospérons. Par devoir, nous sommes donc acteurs de la performance sociétale de nos entreprises. L’intégration de ces trois points dans la stratégie à moyen terme de l’entreprise permet de fédérer autour d’elle ses cinq parties prenantes : actionnaires, collaborateurs, clients, fournisseurs et monde environnemental. Cette approche est un gage de compétitivité, de valorisation et de pérennité pour les entreprises. Depuis trois ans, le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise a lancé un vaste mouvement d’expérimentation de la Performance Globale. De cette expérience, trois livres-guides ont été édités : un pour le dirigeant, un pour l’entreprise, et un à propos de ses relations avec la société. Notre congrès régional, qui rassemblera plus de 150 personnes, fin juin dans les locaux de la CCI du Roannais, permettra d’aller encore plus loin dans notre réflexion. Nous vous invitons à nous rejoindre, lors de ces Assises Régionales de la Performance Globale”. 20 >Roanne Éco< JUIN 2005 Le groupe de Belmont-de-la-Loire, désormais intégré à 100%, de la fonderie à l’assemblage de produits de haute technicité, s’apprête à investir 30 millions d’euros sur trois ans. ur la petite route de Belmont, rien ne laisse présager, qu’au détour d’un virage, l’un des plus importants groupes industriels de Rhône-Alpes va pointer son nez. Ainsi va SAB, partagé entre discrétion et démesure : “C’est vrai que l’on fait peu parler de nous et que l’on réalise pourtant d’assez belles choses”, commente tranquillement Jean Grosselin, un caractère à l’image des pièces qu’il façonne depuis 1975. Bien trempé. C’est au début des années 90 que SAB a enclenché la vitesse supérieure en troquant son statut de simple exécutant de pièces, pour celui, plus musclé en valeur ajoutée, de “fournisseur d’un savoir-faire complet” dans les métiers de la fonderie d’aluminium, l’usinage et l’assemblage. “Nous avons décidé d’intégrer toutes les activités en amont de l’usinage pour maîtriser l’ensemble du processus de fabrication, du bureau d’études à l’assemblage”, observe le tout nouveau président du directoire, Jean-François Grosselin. Une stratégie bien huilée qui a permis de résister aux sirènes des délocalisations. “Un mot rayé de mon vocabulaire”, martèle Jean Grosselin. Pour maîtriser l’intégralité de la chaîne, SAB a élargi son champ d’action dans la rectification, le décolletage, la fabrication de pièces aluminium, la fonderie par gravité et basse pression, la fonderie d’alliages légers, le moulage, l’outillage de contrôle. Le site historique de Belmont (SAB Mecabel et SAB IMB) a pris du volume (110 salariés aujourd’hui) et les croissances externes se sont multipliées : La Rhodanienne (Montmerle, Ain) en 1990, la fonderie de Matour (Saône-etLoire) en 1991, SAB Décolletage (La Roche-surForon, Haute-Savoie) en 1993, Maberto (VétrazMonthoux, Haute-Savoie) en 1995, SAB Somer (Saint-Etienne) en 1996, SAB Montmerle (Ain) S en 2000 et PSI (Saint-Etienne) en 2001. Le groupe pèse aujourd’hui 50 millions d’euros (chiffre d’affaires non consolidé 2004) et emploie 420 personnes. Autre paramètre décisif de sa stratégie : l’investissement. Des chiffres à faire tourner la tête : 17 millions d’euros sur les trois dernières années, dont 4200 m2 de surfaces supplémentaires récemment inaugurées à Belmont, et 30 millions d’euros sur les trois prochaines, notamment sur le site de Montmerle (Ain). “Notre capacité d’autofinancement nous permet d’améliorer nos performances technologiques, et par conséquent notre productivité”. SAB compte environ 500 clients actifs répartis en deux grandes familles : un pôle “industrie (motorisation, systèmes de direction, matériel ferroviaire, agro-alimentaire, optique, médical...) et un pôle “automotive” en plein développement. SAB compte parmi sa clientèle, la référence suprême en la matière : l’américain Delphi, premier équipementier mondial du secteur automobile, ainsi que Valéo. Tous les sites sont ISO 9001 version 2000, et trois répondent même à ce qui se fait de mieux dans le secteur, l’ISO TS. Dès la commande, les différents produits (carters en tous genres, culasses, corps de valves, barillets...) sont suivis par des équipes pluridisciplinaires qui planifient aussitôt une démarche qualité. “L’expertise de nos laboratoires est primordiale avec des analyses spectrométriques, des analyses thermiques pour valider l’efficacité des traitements métallurgiques. Nous fabriquons beaucoup de pièces intégrées dans des systèmes de freinage. Le droit à l’erreur est inexistant”, indique Jean-François Grosselin. SAB est notamment passé maître dans la fabrication de pièces fortement noyautées, quels que soient les volumes. INTERNATIONAL RUBRIQUE question à L’espagnol Iturri s’installe à Roanne Le fabricant mondial de véhicules et d’équipements de secours a choisi Roanne pour implanter sa filiale hexagonale, Iturri Pompiers France. vec plus de 130 ventes réalisées dans l’hexagone en l’espace de quatre ans, le fabricant espagnol de véhicules d’incendie et de secours, Iturri, basé à Séville, a logiquement songé à poser une banderille sur le sol français. “Nous avions le choix entre plusieurs sites : Clermont-Ferrand, l’Est lyonnais et Roanne, explique Juan Francisco Iturri, président du groupe ibérique. Nous avons choisi Roanne pour son excellente position géographique et la force de conviction de tous les gens que nous avons rencontrés. Nous avons senti que nous étions les bienvenus”. Du haut de ses deux mètres, l’ancien volleyeur Hervé Tocan, directeur d’Iturri Pompiers France, est monté au filet pour enlever la décision. L’unité roannaise, installée depuis septembre 2004 dans l’un des bâtiments de l’Hôtel d’entreprises, le long du canal de Roanne à Digoin, a pour mission de conforter l’implantation commerciale du groupe en France. “Notre image auprès des services d’incendie et de secours est bonne. Nous sommes très présents dans l’Est et dans le quart Sud-Ouest, autour de Toulouse, Poitiers et Montpellier. L’objectif est de monter en puissance sur Rhône-Alpes qui concentre 70% des fabricants français”, indique Hervé Tocan, l’un des quatre fondateurs de GICAR dans les années 90. Iturri Pompiers France assure la mise en circulation des véhicules vendus en France sous la marque Protec-Fire : réalisation des demandes spécifiques des clients, passage devant la DRIRE puis le service des Mines, formation et mise en service. Elle gère également le SAV via une hot-line interne. Si elle ne compte pour l’heure que quatre salariés, Iturri Pompiers France génère déjà de nombreux emplois indirects sur le bassin roannais. Elle sous-traite auprès d’entreprises locales (Le A Coteau, Cuinzier, La Bénisson-Dieu) les éventuelles opérations de mécano-soudure, d’électricité, de peinture. Le développement de la société passera également par des recrutements internes. “L’année 2005 va être axée sur le développement du savoir-faire textile du groupe, capable de proposer une offre complète dans le domaine de la protection civile en termes de véhicules mais aussi d’équipements de protection”. Vêtements, casques, chemises, gants, bottes, Iturri fournit la panoplie complète du soldat du feu moderne. Des collaborations avec des entreprises roannaises du textile ne sont pas exclues, même si le groupe a intégré ce savoirfaire dans trois de ses unités espagnoles et marocaines. Au total, Iturri emploie 750 personnes dans le monde, via 25 agences commerciales en Europe, en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Elle affiche un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros, dont 40% à l’export. De son côté, Iturri Pompiers France a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de trois millions d’euros. Elle compte sur une progression de l’ordre de 30% cette année. L’entreprise roannaise est déjà prophète en son pays : elle vient de ventre au SDIS de la Loire un premier camion (150 000 euros) qui fera le bonheur des pompiers de la Métare Saint-Etienne. “Nous allons tout mettre en œuvre à Roanne pour nous montrer compétitifs aux yeux de nos clients, de nos salariés, de nos actionnaires et des pouvoirs publics”, indique le basque Juan Francisco Iturri. “Depuis que je travaille avec Iturri, j’ai appris le sens du mot “tranquilo”, explique Hervé Tocan. Avec eux, tout se fait lentement, mais sûrement. Ce sont des gens très sérieux et très professionnels”. Angie Bryan, Consul des Etats-Unis Vous vous êtes déplacée à Roanne récemment. Quel était l’objet de votre visite ? “L e consulat des Etats-Unis couvre une circonscription composée de trois Régions : l’Auvergne, la Bourgogne, et Rhône-Alpes. Bien que je passe l’essentiel de mon temps à Lyon, les visites dans les autres villes de la circonscription occupent une part importante de mes activités. Tout comme la France ne se résume pas à Paris, Rhône-Alpes ne se résume pas à Lyon. C’est dans cet esprit que j’ai décidé de me rendre à Roanne. Durant ma visite, je me suis entretenue avec Jean-Bernard Devernois, vice-président de la Chambre de Commerce, qui m’a fait une excellente présentation du dynamisme de l’économie locale et qui m’a expliqué les ressources que Roanne peut mettre à la disposition des entreprises étrangères désireuses de s’y implanter. Ensuite, j’ai rencontré M. le Député-Maire et nous avons parlé d’axes de coopération potentiels. J’ai également visité la société Potain, filiale de la compagnie américaine Manitowoc. Par coïncidence, une délégation d’acheteurs américains s’y trouvait ce jour-là, ce qui nous a donné l’occasion de fêter la conclusion d’une très importante commande qu’ils venaient de passer. J’ai aussi beaucoup appris sur la fabrication et la mise en œuvre des engins de levage : je me suis même aperçue que j’ai une coordination main-vision insuffisante pour devenir opératrice de grue ! Plus sérieusement, j'ai beaucoup retiré de cette première visite à Roanne et ce ne sera pas la dernière. La délégation commerciale du consulat des EtatsUnis est à la disposition des entreprises intéressées par l’importation ou la représentation en France de produits américains”. Pour tous renseignements, contacter : [email protected]. JUIN 2005 >Roanne Éco< 21 RUBRIQUE COMMERCE-DISTRIBUTION question à François Damarin, vice-président Commerce de la CCI du Roannais Quel est l’objectif de la campagne nationale de valorisation du commerce de proximité, relayée localement par les CCI ? “S ur le thème “Commerçants, l’énergie de tout un pays”, cette campagne met en lumière une réalité souvent méconnue. Car le commerçant-artisan mène de front de nombreux métiers : vendeur, gestionnaire, acheteur, décorateur, animateur… Ce savoir-faire aux multiples facettes est déployé pour satisfaire la clientèle et développer l’économie locale. Lancée officiellement sur le Roannais par la CCI avec nos partenaires, la campagne “Commerçants, l’énergie de tout un pays” est prévue pour durer. Des autocollants, vitrophanies, etc., baliseront les magasins pour mettre en valeur le commerce de proximité de nos villes et nos villages. Un second volet est dédié aux Unions Commerciales des villes de plus de 30 000 habitants qui présenteront des actions de fond innovantes et partenariales. Avec l’appui de la Ville de Roanne et de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, la CCI du Roannais a présenté la candidature des Vitrines de Roanne. Un comité de sélection national, présidé par le Ministre Christian Jacob, étudiera cette candidature fin juin pour l’obtention d'un financement Etat (fonds FISAC) sur trois ans. Quatre dossiers pour l’ensemble de la région Rhône-Alpes ont été déposés, à Lyon, Oullins, Grenoble et Roanne”. Contacts : Jacques Mangin pour la CCI du Roannais et Leslie Jourdan pour les Vitrines de Roanne. 22 >Roanne Éco< JUIN 2005 Le Panier Neulisien a trouvé sa place Quelques années après le contournement routier du village de Neulise, le commerce local est en plein développement, à l’image de sa petite épicerie devenue supérette. e changement d’adresse du “Panier Neulisien”, début avril 2005, n’a guère bouleversé les habitudes de sa clientèle : tout juste un déplacement d’une centaine de mètres autour de la place de Flandre, centre névralgique de l’activité commerciale du village. Lorsque l’on franchit la porte du nouvel établissement, la métamorphose saute pourtant aux yeux. Le commerce dirigé par Christine Cruz, 40 ans, a peu de points communs avec la petite épicerie qu’elle animait depuis deux ans et demi. “Nous bénéficions de 200 m2 de surface, dont 150 m2 dédiés à la vente, au lieu de 90 m2 auparavant. Nous sommes désormais plus une supérette qu’une épicerie, même si, dans l’esprit, je reste une commerçante de proximité”, explique cette Neulisienne pure souche. Le nouvel espace commercial a pris place dans un superbe bâtiment, l’ancien Hôtel Forest réaménagé par la municipalité. L’alimentation générale représente 80 à 90% des références du magasin. Christine Cruz a profité de l’extension pour doubler son rayon “frais” et développer ses gammes. “Il y a peu de nouveaux produits, mais surtout une diversité de choix que je ne pouvais pas proposer avant. Si le magasin marche bien, c’est parce que l’on fait un peu de tout”. Son cinquième rayon - bazar, cadeaux, layettes - a pris du volume, de même que le rayon “fleurs”. “Je travaille en dépôt-vente avec une fleuriste de St-Symphoriende-Lay”. Chaque mercredi, la société roannaise Fruiteleg, son partenaire fruits et légumes, lui livre également du poisson frais. “Il faut proposer L des choses nouvelles à la clientèle, être à son écoute”. L’ensemble du mobilier est neuf. L’ambiance est très colorée à dominante orangée. Christine Cruz, qui s’appuie sur une employée et une apprentie en “bac pro” de vente, réalise la majeure partie de son activité avec des clientes de Neulise, Pinay, St-Jodard, St-Priest-la-Roche et dans une moindre mesure, St-Marcel-de-Félines. La qualité de son établissement et l’offre globale du village ne sont pas étrangères à cette zone de chalandise étirée. “Il y a quelques années, au moment du contournement routier du village, nous avons enregistré une baisse sensible, explique la jeune commerçante. Puis la tendance s’est peu à peu inversée : les habitants des villages voisins ont eu envie de faire leurs courses dans un village débarrassé des camions et de la pollution”. La construction d’un nouveau lotissement de 16 pavillons devrait conforter la bonne tenue démographique de la commune. Partenaire de l’enseigne nationale Proxi, qui lui permet de bénéficier des prix de sa centrale d’achat, “tout en restant indépendante à 100%”, précise-t-elle, Christine Cruz propose également des livraisons à domicile. “Je prends les commandes par téléphone. Ce service s’adresse principalement aux personnes âgées qui ont du mal à se déplacer. Certaines viennent faire leur choix sur place et je leur livre les produits car elles n’ont pas la force de les transporter. Je suis très attachée à cette relation de proximité avec ma clientèle”. TOURISME RUBRIQUE question à Le Prieuré croit en sa bonne étoile Après un parcours truffé de bonnes adresses, Thierry et Géraldine Fernandes ont apporté leur touche personnelle au célèbre restaurant d’Ambierle. rois fourchettes pour le standing de l’établissement et un “Bib Gourmand” pour l’excellent rapport qualité-prix de la table : le “Prieuré” est incontestablement dans les petits papiers du célèbre guide Michelin. “C’est bien. Mais l’objectif principal, c’est l’étoile”, avoue l’ambitieux Thierry Fernandes. Au côté de son épouse Géraldine, cet ancien du CFA de RoanneMably est à la tête du coquet restaurant d’Ambierle, après un riche tour de France : le Moulin de Mougins, la Pyramide à Vienne, la Renaissance à Magny-Cours, la Maison Troigros et, signe du destin sans doute, le Prieuré à Vi l l e n e u v e - l e s Avignon. “Tous des Relais et Châteaux et des étoilés. Chez Troisgros, j’étais chef des préparations froides, ce que l’on appelle le garde-manger, et de la partie poissons”. Une fonction qui coulait de source pour celui qui, au moment de son apprentissage, remporta le titre de “meilleur poisson” de Rhône-Alpes et se classa quatrième dans le cadre du concours du meilleur apprenti de France. Peu après le rachat de l’établissement, mis en valeur dans les années 90 par Frédéric Menth, le jeune couple (30 et 28 ans) s’est mijoté un plan d’investissement aux petits oignons : 180 000 euros dans l’aménagement d’une nouvelle salle, l’agrandissement de la cuisine, la climatisation. “À notre niveau, cela représente un investissement global très important. Dès la deuxième année, c’est vrai qu’il fallait oser”. L’ancien bar a été supprimé et la vue sur le Prieuré est désormais imprenable. Thierry Fernandes s’est passionné pour la cuisine dès l’âge de six ans. “Je suivais des cours de cuisine dans les centres sociaux et en colonie”. “Le T Prieuré” (quatre personnes en cuisine, trois en salle) réalise l’essentiel de son activité en fin de semaine grâce à une clientèle de particuliers et à des repas de famille. “Nous avons assez peu de repas d’affaires car nous sommes loin de Roanne, précise Géraldine. Nous travaillons cependant avec quelques entreprises locales qui peuvent même venir dans notre établissement pour travailler et ensuite déjeuner”. En été, il est imprudent de ne pas réserver. “Depuis trois ans, nous sommes complets tous les soirs”, ajoute la maîtresse de maison. La clientèle étrangère représente 6% de l’activité. “Des Hollandais principalement”. Le chef s’appuie sur les produits de saison, issus le plus souvent de commerces locaux : Gonin pour les viandes, Gontard pour les foies et canards, Valeyre pour les volailles, Mons pour les fromages, sans oublier les Halles de Renaison. “J’aime être à l’écoute des produits. Les menus changent presque toutes les semaines. Il n’y a rien de statique”. Au fil des saisons, on pourra ainsi découvrir des langoustines à la plancha en brochette de romarin, un duo de rognons et ris de veau au vin des Côtes Roannaises, un tournedos de rascasse au lard fumé émulsion gimgenbre, des lasagnes de Homard et Saint-Jacques, un rouget croustillant à la peau, aromates et panisse à l’olive ou un canon d’agneau “élevé à Ambierle” au parfum de garrigue. Les pains et sorbets sont maison. Les menus s’échelonnent de 24 à 50 euros avec également la possibilité d’un “menu confiance” pour l’ensemble des convives d’une même table (75 euros, six services). Avec un petit coup de cœur pour l’Altome (40 euros), clin d’œil à Alexia, Tom et Méline, les trois enfants d’un jeune couple qui croit plus que jamais en sa bonne étoile. Noël Laurent, responsable de la communication du CR4C Roanne Votre club cycliste joue un rôle d’ambassadeur du Roannais sur toutes les routes de France. De quelle façon ? “E ffectivement, le Club Routier des 4 Chemins, cet ardent octogénaire né au carrefour des Canaux, d’où son nom, est un acteur important du sport roannais, mais aussi une belle vitrine qui sait exporter Roanne et sa région avec une image gagnante et dynamique. En 2004, le club a représenté le Roannais et le département de la Loire dans 37 départements, remportant 60 victoires dans douze d’entre eux. Chaque année, notre équipe Elite, dirigée actuellement par Gilles Pauchard, parcourt 60 000 kilomètres dans l’Hexagone et à l’étranger. Depuis une décennie, le CR4C se maintient dans le peloton des 15 premiers clubs français sur 2500 que compte la Fédération française de cyclisme. Cette représentativité rejaillit évidemment sur ses sponsors principaux : Valentin Traiteur, Look Cycle–International, le Crédit Agricole Loire Haute–Loire, l’Imprimerie Chirat , AMS FIAT, la Carrosserie Brossette, et bien sûr auprès des collectivités locales. Le club est actuellement présidé par Bernard Faussurier, ancien coureur de haut niveau et membre de l’équipe de France. L’activité du centre de formation espoirs, l’enseignement dans les écoles, le développement de la jeune section bi-cross, les organisations de courses dans tout l’arrondissement et de compétitions de prestige (Grand Prix de Vougy, Tour du Pays Roannais) font partie des grandes orientations du club qui souffle cette année ses 80 bougies. Pour fêter l’événement, une cuvée spéciale Côte Roannaise a été tirée, grâce notamment au soutien de l’entreprise roannaise Monroe qui a réalisé une superbe étiquette”. JUIN 2005 >Roanne Éco< 23 RUBRIQUE SERVICES question à La Clinique du Renaison soigne son développement Marie-France Lamy, directrice du Service Inter-entreprises de la Médecine du Travail de Roanne Quel bilan tirez-vous de la journée de prévention organisée récemment à Roanne par le SIMTR ? “C ette journée de prévention avait pour but de présenter aux entreprises du Roannais les nouveautés en matière de santé et de sécurité au travail. Nous avons ainsi reçu 26 fabricants issus de la France entière. Responsables d’entreprises, salariés, médecins du travail, techniciens du département de la Loire et des départements limitrophes ont apprécié cette initiative. Outre les stands individuels, des mini-conférences ont été mises sur pied afin de donner l’information la plus complète possible aux entreprises locales qui se sont largement mobilisées. Les exposants nous ont félicités pour l’organisation et ont promis de revenir. Ces liens privilégiés nous permettent de disposer de matériels de protection individuelle en démonstration dans notre service et de renseigner utilement nos adhérents. Il ne faut pas oublier que le chef d’entreprise a la charge de l’évaluation et de la prévention des risques. Il a une obligation de résultat. Lorsqu’il adhère à un service de santé au travail, il dispose d’une équipe d’experts pour l’aider à relever ce difficile challenge que représente la santé en entreprise. Notre priorité vise à la réduction des risques à la source : aide à la manutention, insonorisation, aspirations, éclairage correct, organisation optimale, etc. Si des risques subsistent, le salarié doit se protéger. Les protections doivent être adaptées à la personne et au risque tout en étant le moins contraignantes possible. Notre équipe de prévention est composée à Roanne de 16 médecins du travail, deux ergonomes, un toxicologue, deux monitrices de sauvetage secourisme du travail et prévention des risques physiques. Le SIMTR est présidé par Jean-Paul Renard. Nous comptons 3 600 entreprises adhérentes totalisant 35 000 salariés”. 24 >Roanne Éco< JUIN 2005 Fortifiée par l’arrivée à sa tête des Laboratoires Mérieux, la clinique roannaise lance un investissement immobilier de 3 millions d'euros. ean-Marc Philippon, directeur de la Clinique du Renaison, est formel : “Je n’ai plus un m2 disponible”. Né en 1990 du rassemblement de plusieurs cliniques roannaises (Adrian, Livatte, Ollier), l’établissement racheté en 2003 par les Laboratoires Mérieux s’apprête donc à pousser les murs. “C’est désormais officiel : nous allons investir trois millions d’euros dans la construction de 3000 m2 qui s’ajouteront aux 13 000 actuels”. Le terrain, acheté à la ville de Roanne dans le prolongement des bâtiments, permettra également à la clinique de répondre à une requête récurrente : l’agrandissement de son parking. Celui-ci s’étendra sur 5000 m2 supplémentaires. La nouvelle structure, prévue sur deux étages, accueillera principalement les soins intensifs, les laboratoires, le service de radiologie et de nouvelles surfaces techniques. “Nous allons également offrir des solutions aux médecins libéraux qui souhaitent rassembler leurs activités sur notre site”, poursuit Jean-Marc Philippon. Dotée de 169 lits, la Clinique du Renaison développe toutes les spécialités à dominante médicochirurgicale. Elle accueille 15 000 patients par an. Son plateau technique représente 350 personnes : 280 salariés de la clinique (dont 30 chirurgiens et 120 infirmières) auxquels il faut ajouter 56 médecins libéraux (et leur personnel) qui consultent sur place au quotidien. Son service UPATU (Unité de proximité d’accueil et traitement de l’urgence) s’appuie sur trois médecins, “de vrais spécialistes formés à l’urgence”, et quatre infirmières en permanence : 15 000 cas sont traités chaque année. Pour la Clinique du Renaison, le début d’année J 2005 a aussi été marqué par l’accord intervenu avec l’Hôpital de Roanne sur le dossier des maternités. La Clinique Brosselette, également dans le giron du groupe Tonkin Investissement (propriété de Mérieux à 95%), est finalement devenue, le 1er mars dernier, une annexe du centre hospitalier de Roanne. “Il y a eu différents projets, y compris celui de rapatrier Brossolette sur le site de Renaison. L’enjeu était de créer une seule structure capable d’accomplir 2 000 accouchements par an, plutôt que d’en conserver deux avec 1 000 accouchements chacune, ce qui représente le seuil minimal. Nous avons accepté la proposition de l’Hôpital sous condition que les 60 emplois de Brossolette soient maintenus”. À l’orée 2007, le regroupement sera effectif. “Nous restons propriétaires d’une partie des murs de Brossolette. Ils seront donc prochainement à vendre...”, lance malicieusement Jean Marc Philippon. Côté investissements techniques, la Clinique du Renaison, qui compte neuf salles d’opérations et deux salles d’endoscopie, va injecter 600 000 euros en matériel d’anesthésie : chaque année 3% du chiffre d’affaires (19 millions d’euros en 2004) est investi. Lancé dans une démarche qualité ISO 9001, l’établissement s’appuie désormais sur des enquêtes de satisfaction très détaillées. “Nous avons mis au point des questionnaires afin de toujours savoir à quel niveau de performance nous nous situons”, indique Joëlle Gobet, directrice des soins. “Nous avons un bel outil qui nous permet de réaliser la majorité de l’activité chirurgicale roannaise”, résume Jean Marc Philippon, très satisfait d’afficher un compte d’exploitation de nouveau rentable. MULTIMÉDIA RUBRIQUE question à Carré Blanc traque les virus Le spécialiste du linge de maison a mis au point une véritable politique de sécurité pour lutter contre les attaques informatiques. Quelques conseils pour éviter le pire. otre ordinateur donne des signes d’instabilité : lenteur d’exécution, curseur insaisissable, arrêts intempestifs de fonctionnement... Un conseil : consultez au plus vite votre praticien informatique habituel ! Un virus s’est invité dans votre système. “On estime que 70 à 80% des ordinateurs sont infectés sans que l’utilisateur en soit conscient”, estime Didier Caillet, à la tête de la société informatique roannaise RSI. Les attaques sont multiples et variées. Les virus classiques, petits programmes autonomes, cherchent à s’incruster pour commettre des malveillances. Ils arrivent généralement par messagerie électronique, en pièce jointe ou cachés dans un fichier Zip. Si la pièce jointe n’est pas ouverte, votre système ne court pas de risque. Dans le cas contraire, le virus va chercher à se recopier lui-même dans un maximum de fichier afin de remplacer les données originales. Ces données seront alors irrémédiablement infectées et perdues. Afin d’éviter les foudres des anti-virus dont est dotée une grande majorité d’ordinateurs, les virus modernes jouent la montre. “Ils sont capables de rester incognito pendant plusieurs jours dans votre système afin de se nourrir de vos données internes et d’augmenter leur espérance de vie”, poursuit le professionnel roannais. La petite famille des virus compte plusieurs membres très actifs. Les vers (worms) sont les plus sournois : ils ne se reproduisent pas de fichier en fichier mais de micro à micro, via le web. Ils exploitent à merveille les failles de sécurité des logiciels. Leur proche cousin, Le Cheval de Troie, fidèle à la mythologie grecque, ouvre les portes d’accès en activant les “ports” indis- V pensables au dialogue micro-Internet. Son art consommé du camouflage et du renseignement lui permet de récupérer identifiants et mots de passe. Ce début d’année 2005 a également été marqué par la réapparition des attaques sur les serveurs de noms de domaines (DNS). Les serveurs vulnérables permettent aux pirates de voler les informations en toute impunité. “Un ordinateur connecté à Internet sans protection sera infecté en moins d’une heure. Il faut donc protéger les équipements”, explique Gaël Acke, directeur des Systèmes d’Information de Carré Blanc. Le groupe roannais a mis en place une politique de sécurité à toute épreuve. “Nos magasins connaissaient des problèmes de virus et de spyware. Depuis septembre, nos points de vente doivent obligatoirement avoir leurs outils à jour : antivirus, client vpn, logiciel de sécurité. Si cela n’est pas le cas, l’accès est interdit. Ils sont obligés de passer par notre réseau dédié pour se connecter à Internet. Nous sommes très satisfaits de ce fonctionnement”. L’installation de programmes et le téléchargement sont proscrits. “Tous les documents sont vérifiés et scannés, les fichiers ZIP sont ouverts et vérifiés. La sécurité est à ce prix. Notre serveur anti-spam élimine plus de 200 e-mails chaque jour”, poursuit Gaël Acke, convaincu qu’une sécurité optimale passe par une vigilance de tous les instants. “Les spameurs ont une grande imagination. Une politique de changement et de gestion des mots de passe, avec au minimum six caractères de trois types différents, est indispensable, de même que l’instauration d’une zone DMZ, dite de démilitarisation”. Nathalie Larue, Atelier Nalla Création Vous venez de créer votre entreprise dans le secteur de la communication visuelle. Quels services proposez-vous ? “N alla Création est née il y a dix mois. Ma structure répond aux nombreuses demandes des entreprises en matière de communication visuelle. Trois services leur sont proposés : un service “Infographie” qui comprend les domaines de la PAO (création de cartes de visite, brochures publicitaires, affiches, flyers et tout support publicitaire papier...) et du web (création de sites Internet vitrines) ; un service “Illustration” avec réalisation de tableaux sur toile ou support bois, notamment pour la décoration de boutiques ; et enfin, un service “Formation” avec des interventions directes en entreprises ou en partenariat avec l’Institut Sainte-Anne. La formation concerne différents logiciels de création : Photoshop (retouches photos), Dreamweaver (création de sites web) et Power Point (création de diaporamas). Après avoir obtenu une licence auprès de la faculté de Sciences du langage (Université Lyon 2) en 1999, j’ai passé sept mois en Floride comme représentante culturelle Disney au sein du parc Ecpot Center. De retour en France, j’ai obtenu un nouveau diplôme universitaire à l’Institut de la communication. Plusieurs expériences professionnelles m’ont donné de solides bases quant au fonctionnement des PME et à la mise en valeur des produits. J’ai décidé de m’installer à Roanne, ville où j’ai passé mon enfance et mon adolescence. Le stage “90 jours pour entreprendre” à la CCI de Roanne est venu parachever ce long cheminement jusqu’à la naissance de Nalla Création. Vous pouvez découvrir plus largement mes activités sur le site http://www.nalla-paint-galerie.com. La commande de toiles en ligne est désormais possible”. JUIN 2005 >Roanne Éco< 25 RUBRIQUE CRÉATION-REPRISE question à Au bonheur du lavoir Catherine Bailly, responsable de l’Eco-Village de Chirassimont Vous venez d’ouvrir un commerce à Chirassimont. Quels services proposez-vous ? “N ous essayons de proposer le plus de services possibles pour satisfaire une clientèle issue principalement du village, mais aussi de quelques villages voisins. Nous avons surtout développé les produits d’épicerie, de charcuterie, de boucherie, le dépôt de pain et de journaux, les produits d’entretien. À la demande de la clientèle, je prépare aussi des plats cuisinés les week-ends : paella, poulet basquaise, pot au feu... Nous sommes également Point-Vert Crédit Agricole pour le retrait d’argent. Nous sommes lyonnais d’origine. Avec mon mari, nous avions atteint une forme de “saturation” de la vie urbaine. Nous ne voulions pas que nos trois filles âgées de quatre, six et huit ans, grandissent au rythme d’une grande ville. L’ouverture de ce multi-services “Eco-Village” correspond vraiment à un changement de vie. Nous avons été très bien accueilli dans le village. Les gens ont désormais l’essentiel à portée de main. Notre intégration a été très rapide”. en bref Le siège de Gepiti à Roanne L’association Gepiti, lieu de rencontres et de discussions entre dirigeants d’entreprises ou toutes personnes impliquées dans l’utilisation des technologies de l’information, a installé son siège à Roanne. Echanges et séminaires permettront d’avoir une vision globale des différentes technologies disponibles. Des spécialistes et des utilisateurs, tous domaines confondus, pourront aider, grâce à leurs expériences, à faire les bons choix technologiques et stratégiques. L’inscription est gratuite, après validation de la candidature par le conseil d’administration. Pour plus d’information : www.gepiti.net. ou [email protected] 26 >Roanne Éco< JUIN 2005 A Saint-Hilaire-sous-Charlieu, Philippe Grenet et Lionel Hubert font vivre le dernier commerce du village. Leur épicerie est dotée d'un corner Casino et leur restaurant mise sur une cuisine de terroir. ouverture des “Comptoirs du Lavoir”, à Saint-Hilairesous-Charlieu, c’est l’histoire peu banale de petites annonces qui font affaire entre elles. “Nous avons effectivement passé une annonce dans Villages Magazine car nous étions à la recherche d’un commerce à reprendre à la campagne, se souvient Philippe Grenet. Dans le même numéro, le conseil municipal de Saint-Hilaire cherchait un gérant pour son multiple rural. Quand on a appelé, le maire nous a dit qu’il avait présélectionné notre offre et qu’il s’apprêtait à nous contacter”. Philippe Grenet, 43 ans, et Lionel Hubert, 33 ans, n’ont pas crié victoire trop tôt. La concurrence était encore rude : 50 candidatures pour sept auditions en mairie. Finalement, leur solide formation a fait la différence. “On ne voulait pas se lancer dans une aventure à l’aveuglette”, précisent les deux associés diplômés de la très sérieuse AFRAT (Association pour la formation des ruraux aux activités de tourisme). Philippe le normand, ancien maître d’hôtel dans la Marine puis professionnel du prêt-à-porter, a décroché en huit mois un Bac Pro de “cuisinier du terroir”. Lionel le provençal, ancien responsable d’exploitation dans le transport maritime et routier, a acquis, sur les hauteurs d’Autrans, siège de l’AFRAT, de nouveaux galons de gestionnaire d’entreprise en milieu rural. Après plusieurs expériences, souvent difficiles (neuf locataires-gérants depuis 1991), le multiple rural de Saint-Hilaire, dernier commerce du bourg, a donc retrouvé vie. Epicerie, dépôt de pain, de journaux, de gaz, dépannage de cigarettes d’un côté, bar-restaurant de l’autre, les deux “Comptoirs” misent sur des plages horaires à rallonge. “Nous sommes ouverts de 7 heures à 23 h 30 et même 1 h du matin les week-ends. Avec un seul jour de fermeture, le mardi. La qualité et les horaires, c’est la base de la réussite. Quand à 16 heures un client arrive et qu’il a faim, on rallume le piano et on fait avec ce que l’on a”. La salle peut accueillir 37 couverts. En semaine, un menu à 11 euros (1/4 de vin compris) fait le bonheur des actifs. Le week-end, un menu terroir (18 euros) est concocté par Philippe qui peut mi- L’ joter à la demande quelques recettes traditionnelles : potée aux choux, blanquette à l’ancienne... Pour cet été, poissons de rivières, grillades et soirées à thèmes sont programmés. Côté épicerie, “Les Comptoirs du Lavoir” ont signé un accord avec Casino afin d’implanter un corner de 37 m2. Un gage de qualité. “Nous avons 65% de notre stock avec eux, ce qui nous laisse une marge de manœuvre pour travailler avec les fournisseurs des environs”. L’activité est très liée au rythme de l’école du village. “Nous sommes là pour dépanner. C’est notre rôle”, affirment les deux compères, qui prouvent qu’avec un budget raisonnable - moins de 15 000 euros - et de l’enthousiasme à revendre, on pouvait réaliser “un rêve de gosse”. Très bien accueillis par les habitants et par la commune qui envisage de restaurer l’ancien lavoir à partir de photos d’archives, ils songent à poser leurs valises durablement. “On aime la région. On fera le point dans trois ans. Si tout va bien, nous proposerons peut-être de racheter les murs”. Lycée professionnel et technologique privé, sous contrat d’association BEP - Bac Pro - Bac STG - BTS compta-gestion Évolution de la demande, des métiers, de la démographie, du rapport au travail... Centre de formation e qu n uti estio a e r g bu ta - erce p m m co com Formations professionnelles, perfectionnement, BTS en alternance : Assistant de Direction - M.U.C. - N.R.C. Assistant de Gestion PME-PMI Autant de facteurs qui font de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences un enjeu majeur. Pour en débattre, venez le 14 juin 2005 à 17 h 30 à la CCI du Roannais - 7, place des Minimes - ROANNE Tél : 04 77 23 91 45 Fax : 04 77 23 91 46 4, rue Saint-Alban - 42300 ROANNE mél : [email protected] site : www.sainte-anne.net Pour tout renseignement et pour bénéficier d’un pré-diagnostic, contactez : AGEFOS PME Rhône-Alpes Délégation Loire 10, avenue de Lyon - 42300 ROANNE - 04 77 70 45 92 1, rue de l’Informatique - 42952 SAINT-ETIENNE CEDEX 9 - 04 77 92 20 40 10, rue Alsace Lorraine - 42335 ROANNE Pour la Réussite de vos Vacances Pour la Gestion de vos Voyages d’affaires Service Tourisme Service Entreprises Tél. 04 77 71 38 43 Tél. 04 77 70 70 39 Fax 04 77 70 51 55 [email protected] HORLOGERIE des bijoux si proches de vous CARLSON WAGON-LIT TRAVEL Tissot Seiko Yema Festina Pulsar Adidas Clyda Esprit Fossil Casio Calypso Certus Spirit Chipie DDP BIJOUTERIE Julien d’Orcel Augis Charles Jourdan Ted Lapidus Chipie Dolce Vita Centre Commercial Régional - 42300 MABLY Tél. 04 77 71 92 06 - Fax 04 77 72 03 92 Formulaire d’abonnement Nom Prénom Adresse C.P. 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(Source : ASSEDIC au 31/12/2003) Structures d’accueil : 4 hôtels (34 chambres) 6 chambres d’hôtes (22 chambres) 2 tables d’hôtes. 8 gîtes ruraux (14 chambres) 2 relais camping-car 17 restaurants. Situation géographique e territoire de la Communauté de Communes de l’Ouest Roannais se situe dans la périphérie de l’agglomération roannaise, sur la rive gauche de la Loire. Les zones de plaines proches de Roanne font peu à peu place à des paysages plus vallonnés au Sud, tandis que les communes de Villemontais et de Renaison à l’extrême Ouest s’intègrent dans les premiers reliefs aux lignes plus nettes des Monts de la Madeleine. L Cartographie : CCI du Roannais. Population Analyse générale : Aux portes de l’agglomération de Roanne, le territoire de la CCOR présente toutes les composantes d’une micro-région dynamique et en plein développement. L’analyse sur les trois derniers recensements, (de 1982 à 1999) fait apparaître une forte poussée démographique ayant conduit à un gain net de 945 habitants (+11%). Cette tendance est très divergente de l’évolution constatée à l’échelle de l’ensemble de l’arrondissement et matérialise des phénomènes forts de périurbanisation de l’agglomération roannaise. Dans le détail, ce sont les communes de Renaison et de Pouilly-lesNonains qui progressent le plus, absorbant à elles deux près de 73% des habitants supplémentaires. Si la croissance des communes en l’espace de 17 ans est largement positive, le dernier recensement complet montre cependant un tassement des apports et parfois même une inversion des tendances démographiques. Evolution 1982/1999 Lentigny 1 311 1 411 1 351 + 40 Ouches 929 1 002 1 015 + 86 Pouilly-les-Nonains 1 311 1 627 1 598 + 287 Renaison 2 251 2 563 2 653 + 402 St-Jean-St-Maurice 985 1 061 1 022 + 37 St-Léger-sur-Roanne 859 947 943 + 84 Villemontais 926 887 935 +9 CCOR 8 572 9 498 9 517 + 945 Arrondissement 160 488 156 219 152 659 - 7 829 Loire 739 521 746 288 728 524 - 10 997 1982 Dossier réalisé par le service Information Economique de la CCI du Roannais. 28 >Roanne Éco< JUIN 2005 1990 1999 Source : INSEE-RGP 1999 Les liaisons domicile travail : Les données concernant les flux migratoires liés au travail démontrent les liens de ce territoire avec l’agglomération de Roanne : - 81,2% des actifs ayant un emploi travaillent Lors du recensement partiel de 2004, les trois communes recensées sur le territoire de la CCOR, ont toutes gagné des habitants : - Ouches : 1121 habitants en 2004 (+ 106) - Renaison : 2798 habitants en 2004 (+ 145) - St-Léger-s/Roanne : 998 habitants en 2004 (+ 55). hors du territoire de la CCOR, dont 61,8% dans l’agglomération économique de Roanne (Roanne, Riorges, Mably, Le Coteau), - 18,8% travaillent dans leur commune de résidence. ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Le tissu économique RUBRIQUE Systèmes d’échange Situées dans la première couronne de la ville de Roanne, les communes de la CCOR ont essentiellement une fonction résidentielle. Si le tissu économique existant ne porte pas l’empreinte d’un passé et d’une tradition manufacturière, comme cela est le cas dans de nombreux territoires de l’arrondissement de Roanne, l’activité économique sur ce territoire est cependant bien réelle. Elle se caractérise par un tissu de TPE (Très Petites Entreprises : moins de 10 salariés) et de quelques PME (Petites et Moyennes Entreprises) qui ancrent leur développement sur les savoir-faire locaux, la proximité de grands donneurs d’ordres situés à Roanne, et la présence des voies de communication. En 2003, la CCOR accueille 155 établissements qui emploient au total 862 salariés*. Le nombre d’emplois salariés sur ce territoire est en constante augmentation avec une progression de 7,1% entre 1994 et 2003 (pendant la même période l’emploi salarié dans l’arrondissement de Roanne baisse de 0,8%). Les pôles économiques du territoire de la CCOR, toutes activités confondues, se situent sur trois communes : - Renaison qui accueille 52,3% des établissements (43,9% en 1994) et 61,3% des emplois (57,5% en 1994), - Pouilly-les-Nonains qui accueille 12,3% des établissements (13,4% en 1994) et 16,2% des emplois (18,5% en 1994), - Lentigny qui accueille 8,4 % des établissements (8,9% en 1994) et 7,8% des emplois (6% en 1994). (*) Source : ASSEDIC au 31/12/2003 - Champ d’étude : établissements du secteur privé industriel et commercial, employant au moins un salarié en vertu d’un contrat de travail, et ce quelle que soit la branche d’activité. Evolution des établissements et emplois entre 1994 et 2003 par commune 1994 2003 Etablissements Emplois Etablissements Emplois Lentigny 14 48 13 67 Ouches 11 30 12 40 Pouilly-les-Nonains 21 149 19 140 Renaison 69 463 81 528 St-Jean-St-Maurice-sur-Loire 14 34 11 37 St-Léger-sur-Roanne 14 39 7 21 Villemontais 14 42 12 29 TOTAL 157 805 155 862 En terme d’infrastructures, le territoire de la Communauté de Communes de l’Ouest Roannais est traversé par : Deux axes transversaux majeurs du Roannais, la RD9 et la RD53. Ces deux axes alimentent tout l’Ouest Roannais et connaissent, à ce titre, des trafics de transit élevés. En effet, les deux voiries additionnées représentent un volume moyen journalier de plus de 10 000 véhicules par jour. Par ailleurs, l’ouverture graduelle du boulevard Ouest de l’agglomération roannaise permet d’offrir un débouché supplémentaire vers ces voiries et conforte leur rôle. Des opérations de sécurité et de requalification sont régulièrement réalisées sur ces deux itinéraires. Un axe Nord-Sud, la RD8 qui relie la RN7 au Nord à l’autoroute A72 au Sud. Cette départementale, classée réseau structurant, accueille essentiellement un trafic local (3500 véhicules/jour sur le tronçon entre la RD9 et la RD53 ; 7% de poids lourds). Cet itinéraire fait aussi l’objet d’aménagements visant à améliorer la sécurité de son extrémité Nord (à la hauteur de Changy) à Villemontais. Source : ASSEDIC - 31/12/2003. Nombre d’établissements par commune en 2003 Nombre d’emplois salariés par commune en 2003 JUIN 2005 >Roanne Éco< 29 RUBRIQUE ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Chiffres clefs Taux d’activité(*) des 20-59 ans en 1999 : 86,4%, supérieur à la moyenne de l’arrondissement de Roanne (84,3%). > L’activité industrielle Répartition des emplois par secteur d’activité : comparaison CCOR et Roannais Secteur d’activité industriel Territoire de la CCOR % d’emplois salariés industriels Roannais % d’emplois salariés industriels Industries agroalimentaires 24,7 % 9,8 % Textile 28,4 % 30,5 % Travail du bois 11,8 % 5,4 % Travail des métaux et mécanique 4,8 % 23,1 % BTP 27,4 % 17,2 % Divers 2,9 % 14 % Source : INSEE 1999. 862 salariés du secteur privé en 2003 contre 805 en 1994, soit une augmentation de 7% en dix ans. Pendant la même période, le nombre de salariés du secteur privé a baissé de 0,8% dans l’arrondissement de Roanne. Source : ASSEDIC 31/12/2003. Source : ASSEDIC au 31/12/2003. 55,9% des salariés du secteur privé travaillent dans le secondaire (industrie et BTP), contre 46% au niveau de l’arrondissement. Source : ASSEDIC 31/12/2003. (*) Le taux d’activité est le pourcentage de personnes actives dans la population totale. La consommation des ménages est estimée à 37,8 millions d’euros, soit une dépense par ménage de 10 392 € (moyenne des dépenses des ménages roannais : 10 380 €). Estimation de l’activité commerciale sur le territoire : 6,6 millions d’euros. Le tissu industriel se structure principalement autour de trois secteurs d’activités : - l’industrie du textile et de l’habillement regroupe 28,4% des emplois industriels du territoire. Les établissements se répartissent sur les communes de Renaison et Pouilly-les-Nonains, - le Bâtiment et les Travaux Publics est le second employeur du territoire avec 27,4% des emplois salariés du secteur industriel, - le secteur agro-alimentaire, avec près du quart de l’emploi industriel total, se place tout juste derrière le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics. Il est dominé par une grande entreprise située sur la commune de Renaison. Cohabitent de petites entreprises qui se développent grâce à un savoir faire artisanal et à la production de produits de qualité. Les entreprises industrielles de plus de dix salariés Secteur d’activité Raison sociale Commune Tranche d’effectif Industries agroalimentaires Délices du Palais Renaison 50 - 100 Ferme Collet M & H Gonin Lentigny Renaison 10 - 20 10 - 20 Teinture et Apprêt du Centre Renaison 50 - 100 Maille Service Pouilly-les-Nonains 20 - 50 Pérard Thierry Renaison 10 - 20 Mécanique Pronchery Renaison 10 - 20 BTP Delaire Lentigny 20 - 50 S.C.O.B.E. Sarl Renaison 10 - 20 Fima Production Pouilly-les-Nonains 20 - 50 Schrack Sarl Ouches 10 - 20 Textile Divers Source : Fichier des entreprises CCI du Roannais. > L’accueil d’entreprises Les espaces d’accueil économiques Zones d’activités intercommunales Surface totale Surface occupée Surface disponible Taux de remplissage Commune Grange Vignat 18,8 ha 1,8 ha 17 ha 9,50 %* Renaison Mardeloup 3,56 ha 2,04 ha 1,52 ha 57,30 % Pouilly-les-Nonains TOTAL 22,36 ha 3,84 ha 18,52 ha (*) Zone en cours de commercialisation. 30 >Roanne Éco< JUIN 2005 Source : www.expansion42.com ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE ZA du Mardeloup à Pouilly-les-Nonains : l’aménagement de cette zone, située route d’Ouches à Pouilly-les-Nonains, est désormais achevé. Les terrains disponibles, situés dans le prolongement de la zone communale existante, occupent une surface d’environ 1,2 hectare. Actuellement, deux entreprises textiles, une entreprise de maçonnerie et une société d’élagage sont implantées sur un peu plus d’un hectare. ZA de Grange Vignat à Renaison : le projet, initialement développé par la commune de Renaison, a été reconnu d’intérêt communautaire par délibération du 26 juin 2003. Une première tranche d’environ 5 hectares, située sur la D9 sera dispo- nible fin 2005. Cette zone représente une surface à viabiliser d’environ 17 hectares et l’entreprise Les Délices du Palais (92 emplois) y est déjà implantée. La CCOR a retenu l’offre de la CCI qui intervient pour une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage sur cette opération. ZA Les Royaux à Lentigny : le projet consiste à équiper les terrains situés en bordure de la RD53 (axe Villemontais-Roanne), sur une surface totale d’environ 3,5 hectares. Il s’agit d’une réserve foncière qui pourra être aménagée ultérieurement en fonction des demandes. Sont déjà implantées à proximité immédiate l’entreprise de maçonnerie Delaire, EDF Energie, ainsi que la scierie Gardette. 7% 4% > Le commerce 15 % 7% L’offre : On dénombre 117 établissements de commerce et services à la personne sur le territoire de la CCOR. Ce secteur occupe 111 salariés. En terme de répartition spatiale, il faut considérer que l’ensemble du périmètre de la CCOR est plutôt bien desservi comme le montre la représentation ci-contre, avec cependant un pôle qui se détache : Renaison qui accueille 43% des établissements. A noter en matière d’offre commerciale alimentaire, l’ouverture récente d’une moyenne surface à Renaison et l’aménagement, dans un futur proche, d’un petit pôle commercial à Lentigny. 11 % 13 % 43 % Source : Fichier des entreprises CCI du Roannais. Répartition de la consommation des ménages par forme de vente Forme de vente Commerce traditionnel Grandes surfaces (< à 300 m2) (> à 300 m2) Autres (marché, VPC...) Ouest Roannais Roannais Rhône-Alpes 27,2 % 26% 27 % 66,6 % 67 % 65 % 7% 8% 6,2 % Source : CCI - Observatoire du commerce 2003. La consommation des ménages par forme de vente : La décomposition de la consommation des ménages du territoire de la CCOR par forme de distribution fait apparaître des comportements très majoritairement axés sur la grande distribution, à peu près équivalente à la moyenne de l’arrondissement de Roanne. 51,1% de la consommation est réalisé pour des achats non alimentaires (équipement de la maison, de la personne, culture, loisirs, hygiène/santé) traduisant par là une clientèle aux caractéristiques et aux pratiques de consommation plutôt urbaines. La destination de la consommation des ménages : La proximité de l’agglomération roannaise et l’offre proposée influent sur la consommation des ménages : 77,3% de dépenses de consommation sont réalisés dans les commerces des trois communes de Roanne (32,7%), Mably (20,9%) et Riorges (23,7%). L’activité commerciale : Sur le territoire de l’Ouest Roannais, le volume d’activité commerciale est estimé à 6,6 millions d’euros. Près des trois-quarts de ce chiffre d’affaires concernent les produits alimentaires et principalement des produits de proximité. Les achats non alimentaires que l’on identifie sont également des achats de proximité. 90% de l’activité des commerces du territoire proviennent des ménages de l’Ouest Roannais. RUBRIQUE Tourisme Entre vignoble AOC et bords de Loire, le territoire de l’Ouest Roannais offre à ses visiteurs de nombreux centres d’intérêts : - des paysages dus à la situation géographique de ce territoire encadré par les Gorges de la Loire à l’Est, par les premiers contreforts des Monts de la Madeleine à l’Ouest, et par le seuil de Neulise au Sud. Plus de 100 km de chemins de randonnées balisés permettent de découvrir les caractéristiques naturelles de ce territoire et de profiter de vues magnifiques sur la plaine de Roanne et les Gorges de la Loire, - un patrimoine architectural et religieux : villages médiévaux, chapelles, églises, châteaux, œuvres religieuses (retables, fresques…), dont l’église romane d’Ouches remaniée au XVIe siècle et qui possède des fresques du XVe classées. Le site touristique majeur reste le village de St-Jean-St-Mauricesur-Loire. Niché sur un promontoire dominant la Loire, il possède des richesses de l’époque antique, du Moyen-Age et de la Renaissance : église Saint-Maurice (peintures murales du XIIe) ; église Saint-Jean (clocher, porche du XIIe, croix fin du XVIe) ; manoir de la Mûre du XVIe ; tour de Saint-Maurice (donjon du château féodal du XIIe surplombant le lac de Villerest). Deux entités paysagères fortes marquent le territoire : - l’eau avec la Loire et ses affluents, les barrages du Chartrain et du Rouchain. Ces retenues d’eau, lieux de promenades, sont aussi la réserve en eau potable du bassin roannais, - le vignoble de la Côte Roannaise AOC depuis 1994. Des traces écrites de la culture de la vigne dans la Côte Roannaise remontent au haut Moyen-Age. Aujourd’hui, une cinquantaine d’exploitants (dont une vingtaine sur le territoire de la CCOR) produisent environ 10 000 hectolitres de vin par an sur 210 ha de vignes plantés. JUIN 2005 >Roanne Éco< 31 RUBRIQUE CULTURE Le procès de Jacques Cœur, en chambre forte Le procès de Jacques Cœur fait partie du fonds d’archives du “Duché du Roannais”. Composé de nombreux documents, dont deux sont particulièrement remarquables, “l’Arrêt de condamnation de Jacques Cœur”, sur parchemin, et “La minute des ultimes interrogatoires subis par le grand argentier du roi”, ce trésor est la propriété des archives départementales de la Loire. Les pièces, mises en dépôt à la bibliothèque municipale de Roanne sous le Second Empire, sont placées sous haute surveillance, à la Médiathèque. Isabelle Ussaï Rollet, relieur Diplômée du Centre des arts du livre à Paris, Isabelle a peaufiné son art par des stages. Sa spécialité à la médiathèque s’étend du XIXème siècle à nos jours. Ayant toutefois réalisé un coffret de protection pour le parchemin du Procès de Jacques Cœur, Isabelle Ussaï Rollet raconte : “Le rouleau de parchemin concerne l’arrêt du jugement. Plusieurs peaux collées les unes aux autres forment 15,48 m de long sur 0,60 m de large. Le parchemin cousu souffre de déchirures. La rédaction du texte, en lettres cursives, est en vieux français. Présents sur ce document, les sceaux utilisés sont semblables à celui du Parlement de Paris. De forme ronde (90 mm de diamètre) il figure un écu de France couronné et soutenu par deux anges à genoux. Pour assurer la conservation du parchemin, j’ai réalisé un coffret en deux parties composé d’un fond et d’un couvercle. Le couvercle ôté, le grand coté du fond s’abaisse pour permettre de saisir le rouleau de parchemin bien à plat par-dessous. Les matériaux utilisés à l’intérieur du coffret sont permanents, à ph neutre pour ne pas transmettre d’acidité au parchemin. Le coffret est recouvert de toile écrue à base de coton”. Quant à la minute des ultimes interrogatoires de Jacques Cœur, il s’agit d’un cahier in-folio de quatorze feuillets sur papier filigrané figurant les armoiries de la famille Cœur : un écu à trois coquilles et trois cœurs. Surmonté d’une croix fleuronnée. “Le coffret est conservé à plat dans la chambre forte, à coté des pièces rares et précieuses comme les incunables (livres imprimés avant 1500), les manuscrits, le fonds vénitien. Outre la sécurité, la chambre forte offre des conditions de conservation optimales : obscurité, température à 18°, taux d’hygrométrie à 50% et ventilation permanente”. 32 >Roanne Éco< JUIN 2005 acques Cœur appartient à l’Histoire et à la légende populaire. Frédéric Noëlas raconte en 1865 : “Fils d’un marchand de laine de Bourges, Jacques “JoliCœur” avait entrepris de faire son “tour de France”. Il s’arrêta à Saint-Haon-Le-Châtel, et y apprit que près d’un grand étang de Boisy, vivait un serpent dont la tête s’ornait d’une bague magique. Dissimulé dans un tonneau, Jacques s’empara de cet anneau qui changeait en or tout ce qu’il touchait. Il devint très riche, fit bâtir le château de Boisy, construire des bateaux sur la Loire, creuser des mines… Le roi, jaloux, demanda aux moines d’Ambierle de le lui livrer contre récompense” . D’après les archives du Duché du Roannais, érigé par Francois ler en 1519, Jacques Cœur acquit en 1447 d’Alice et d’Eustache de Lévis “châteaux, places, forteresses, terres et justices de la Motte, la Forest, Saint-Romain et Boisy, ainsi que châteaux, villes et mandements de Saint-Haon et de Roanne, moyennant le prix de 12 000 tournois”. “Le cas de Jacques Cœur illustre bien le grand transfert de richesse foncière qui se produisit au détriment d’une noblesse appauvrie, et l’attrait que pouvait alors exercer la possession de la terre et l’exercice des droits seigneuriaux sur des marchands enrichis”, explique Isabelle Suchel-Mercier, conservatrice de la Médiathèque. J Agnès Sorel empoisonnée Mais peu à peu, Charles VII doit beaucoup d’argent à Jacques Cœur. La noblesse le jalouse. Il faut l’abattre. On l’accuse d’avoir empoisonné Agnès Sorel, maîtresse du roi, d’avoir acheté des armes aux Sarrasins…. Jacques Cœur est condamné le 29 mai 1453 à Lusignan, ses biens confisqués au profit du roi. Les fils de Jacques Cœur tentèrent de faire opposition au procès et Alice de Couzan chercha à récupérer ses anciens biens. Ce fut finalement Guillaume Gouffier, premier chambellan du Roi, qui acheta les biens confisqués en Roannais en 1455. “Le fonds du Duché du Roannais est une révélation”, précise la conservatrice qui déroule le fameux rouleau de parchemin “copie de l’arrêt de condamnation de Jacques Cœur”, établie après le 23 février 1456, et rédigée par Jean de Bailly, greffier de la cour du Trésor. “Il précède les procès-verbaux d’adjudication des biens possédés par Jacques Cœur”. La conservatrice ouvre également un autre document majeur, “Les derniers interrogatoires faits à Tours au début de 1453”. Il se présente sous la forme d’un petit cahier sur papier filigrané aux armoiries de la famille Cœur. Les réponses de l’accusé y figurent. Dans les marges, il y est fait parfois mention de tortures. “Le versement de ce texte au dossier de l’Argentier a permis de combler une lacune sérieuse”, conclut Isabelle Suchel-Mercier qui replace les précieux documents. Sous verrous ! “Le procès de Jacques Cœur” a été présenté lors de l’émission “Des racines et des ailes”, consacrée au Grand Argentier, en octobre 2004. CULTURE RUBRIQUE Un écrin pour “Les bijoux des deux Empires” (1804 - 1870) Dans le cadre des fêtes du Bicentenaire du sacre de Napoléon (2 décembre 1804) et de son passage à Roanne en 1805, l’exposition venue du Musée de Malmaison réunit, autour d’une centaine de bijoux, la réplique de la robe de sacre de Joséphine, des costumes de l’époque, tableaux et gravures. u-delà de leur splendeur, ces bijoux révèlent les personnalités de ceux ou celles qui les ont portés. Joséphine fut une croqueuse de bijoux. Marie-Louise, moins friande, fut néanmoins couverte de diamants. La pieuse Eugénie préféra au collier offert par la ville de Paris pour son mariage, la construction d’un orphelinat ! “Je rêvais de monter une telle exposition à Roanne. En Normandie, j’avais organisé avec Claudette Joannis, conservateur en chef du Musée de Malmaison, l’exposition “Les bijoux des régions de France”, accueillie dans dix musées français et cinq canadiens. Avec le passage du premier consul à Roanne(1), le 10 juillet 1805, c’était l’occasion”, raconte Brigitte Bouret, conservateur en chef du Musée Déchelette. On connaît le tableau monumental de David illustrant le couronnement de Napoléon ler. L’impératrice agenouillée porte un diadème de diamants. “Il fut identifié par erreur à celui que vendit l’Impératrice Eugénie à Londres, en 1871. On le dit aux USA, chez Van Cleef & Arpels, sans certitude”. “Les bijoux présentés proviennent des collections des châteaux de Malmaison et Compiègne, des descendants de la famille impériale ou de maréchaux d’Empire, ajoute Brigitte Bouret. Pierres précieuses ou fines, pièces anecdotiques, bijoux réalisés avec de nouveaux matériaux évoquent une société qui vient de se faire et qui veut être vue”. Une place “royale” sera consacrée à l’impératrice Joséphine, sa fille la reine Hortense, l’impératrice Eugénie, la princesse Mathilde. Joséphine aime les bijoux à la folie, surtout perles et camées. Elle en donne, généreuse. Tableaux et miniatures la montrent portant parure complète : peigne-diadème, collier, bracelets, boucles d’oreille. Des pierres rehaussent ses vêtements. Deux bagues parlent de l’impératrice. L’une en or émaillé offerte par Napoléon en 1796, l’autre ornée d’un rubis, bénie par le Pape Pie VII. Hortense, sa fille, reine de Hollande en 1806, n’a pas la passion dévorante de sa mère, mais elle possède émeraudes, rubis, saphirs. Qu’elle tente de monnayer après 1815 afin de vivre en Suisse. Elle participe au deuil de ses proches, un diadème noir en perles de jais sur le front. A Bijoux de cheveux Pour éblouir la jeune Marie-Louise, Napoléon la couvre de diamants. Pour son mariage, en 1810, François-Regnault Nitot, joailler attitré, réalise la plus fabuleuse parure du XIXème, visible sur la poitrine de l’impératrice portraiturée par Robert Lefèvre. Quant à Eugénie aux boucles de ceinture précieuses et hautes, un magnifique bracelet, orné de portraits miniatures, de la famille impériale, témoigne de l’amour que lui porta Napoléon III. Place aussi aux médaillons, bagues, chaînes, bracelets portant monogrammes, sentences, dates marquant joies ou douleurs. Emotion devant les bagues ou médaillons contenant des cheveux d’êtres aimés. Attendrissement face aux bijoux d’enfants. Napoléon garda à Sainte Hélène le collier en corail du roi de Rome. (1) Bonaparte passa en Roannais les 27-28 janvier 1802, le 10 juillet 1805, les 22-23 avril 1814. Le livre de l’été : “Le lieutenant de la Frégate Légère” Catherine Decours, originaire de Cours-la-Ville, immerge le lecteur dans un des plus grands drames du XIXe, “le naufrage de la Méduse” immortalisé en 1818 par l’œuvre gigantesque de Géricault. Une toile terrifiante marquée par le sort. “Son bitume se décompose, sans aucun espoir de restauration. Seules des esquisses préparatoires du tableau sont visibles au Louvre”. L’auteur, avec un grand souci de vérité historique, nous entraîne, au fil d’une écriture limpide, dans le sillage de ce bateau rapide, parti pour rétablir le Sénégal sous contrôle français, sous Louis XVIII. La frégate s’échoue sur un banc de sable, le 2 juillet 1816. Des deux cents personnes à bord, cent-quarante-sept iront sur “un raz-d'eau” n’ayant pour subsister que biscuits secs et eau-de-vie. Quinze rescapés seront retrouvés, qui se sont nourris de chair humaine. Au-delà de l’anthropophagie, sur fond subtil de romanesque, Catherine Decours réalise une fine analyse de la tragédie, due à la sottise du commandant, à la lâcheté humaine. Elle rend justice aux véritables hérauts, dans cet excellent ouvrage dont on souhaite l’adaptation au cinéma ou à la télévision. A. Michel Ed. - 471 pages - 21,50 €. Exposition au Musée Joseph Déchelette du 2 juillet au 9 octobre 22, rue Anatole France, à Roanne Tel : 04-77-23-68-77. Catalogue : 30 euros. Pages réalisées par Béatrice Perrod-Bonnamour. JUIN 2005 >Roanne Éco< 33 14/06/05 9:19 Page 35 Photo Pierre Borasci 6095_P_35a41.qxd “Pour une meilleure traçabilité, l’étiquette récapitule tous les ingrédients contenus dans nos plats cuisinés”, explique Claude Coppéré, directeur de Roanne Gastronomie. Agroalimentaire : tracer pour maîtriser le risque Pour garantir la sécurité du consommateur, la traçabilité s’impose désormais à tous les maillons de la chaîne. Le point avec les acteurs rhônalpins. M éfiance accrue des consommateurs depuis la crise de la vache folle, interrogations sur les conséquences des cultures OGM, responsabilité des industriels en cas de crise alimentaire, pression de la grande distribution… Au-delà même de l’obligation qui leur est faite par la directive européenne 178/2002, les entreprises du secteur ont pris conscience de l’intérêt d’instaurer une traçabilité de leurs produits. “La traçabilité est une procédure visant à suivre automatiquement un produit ou un service de sa naissance jusqu’à sa valorisation finale”, précise le Comité de promotion des produits agroalimentaires de Rhône-Alpes (R3AP), organisme fondé en 1986 par la Chambre régionale ••• JUIN 2005 >Roanne Éco< 35 6095_P_35a41.qxd 14/06/05 9:19 Page 36 AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE NORD-ISÈRE cette volonté avec la mise en place du sigle Viande Bovine Française.” La filière a Les premières crises alimentaires par ailleurs développé une politique Jean-Luc Viruéga*, ingénieur INPG, ex- d’étiquetage obligatoire des viandes bopert auprès de la Commission euro- vines à partir de 1997, une politique bapéenne pour les questions de traçabilité sée sur la traçabilité. et membre du Conseil national de Les interrogations sur la qualité des l’alimentation, rappelle que “les pre- denrées alimentaires se sont donc miers marquages du bétail datent des d’abord cristallisées autour de la viande années 1970. Il s’agissait alors d’opérer bovine. Comme le rappelle le rapport du une meilleure gestion administrative, Conseil national de l’alimentation du comptable ou commerciale, la notion de 5 juillet 2004, “l’annonce en mars 1996 sécurité alimentaire ne se posait pas par le gouvernement britannique d’un encore. Les premières inquiétudes de la lien éventuel entre l’encéphalopathie population et prises de conscience des spongiforme bovine (ESB) et la nouvelle industriels sont apparues avec l’affaire variante de la maladie de Creutzfeldtdu sang contaminé, au Jakob chez l’homme a début des années 1990, déclenché une profonde “La crise de et ont été confortées crise de confiance de l’ESB a marqué par la crise de l’ESB, en la part des consomma1996. Les problématiques teurs européens dans la industriels et liées aux OGM nous sécurité des aliments et consommateurs.” a marqué un tournant confrontent une nouvelle fois à la question de la dans l’approche eurotraçabilité. Les filières de la viande bovine péenne. Désormais, la santé animale, et et celles touchées par les OGM, comme dans une moindre mesure végétale, dele maïs ou le soja, sont en avance par venue un enjeu de santé publique priorirapport aux exigences de traçabilité.” taire”. Depuis, la réglementation s’est “Les professionnels de la filière bovine étoffée. En 2003, l’Union européenne édicont favorisé les démarches d’informa- tait un règlement sur les OGM, applicable tion sur l’origine de la viande dès le dé- depuis le 18 avril 2004. Il impose une oblibut des années 1990, précise le Centre gation d’étiquetage et de traçabilité des d’information des viandes. La crise de OGM. L’industriel qui indique sur ses prol’ESB n’a fait qu’accélérer et renforcer duits “absence d’OGM” doit pouvoir justi- 36 >Roanne Éco< JUIN 2005 Fromagerie Beaudé : artisanal mais efficace À Monferrat, la Fromagerie Beaudé (sept salariés) assure le suivi de fabrication de ses fromages de façon très rigoureuse. “Nous produisons des fromages de montagne, une appellation qui tient compte de la réglementation européenne, assure le dirigeant, Philippe Beaudé. La collecte de lait, les ateliers de fabrication et d’affinage doivent se situer en zone de montagne.” La fromagerie a mis au point dès 1999 un programme HACCP dans lequel tout est soigneusement consigné. “Par ailleurs, nous effectuons depuis six ans une traçabilité qui, bien que manuelle, s’avère très efficace, reprend le dirigeant. À son entrée en cave, chaque palette de fromage est identifiée en fonction de sa fabrication, ce qui génère une fiche de suivi. Les fromages d’un même lot suivent des destinations différentes, la traçabilité nous permet donc de retrouver immédiatement le produit.” La Fromagerie Beaudé, qui produit une quinzaine de références de fromages, effectue 50 % des ventes en GMS, le reste se répartit entre grossistes, épiceries et particuliers. ■ Photo P. Borasci. de commerce et d’industrie, et la Chambre régionale de métiers. Du boucher au fromager, en passant par le préparateur de plats cuisinés ou le transformateur de matières premières, toute la filière est concernée. “Nous avons commencé à réfléchir à une méthode de traçabilité il y a onze ans, explique ainsi Claude Coppéré, directeur de Roanne Gastronomie, producteur de plats cuisinés sous vide et de terrines de poissons et légumes. Le nombre de matières premières intervenant dans l’élaboration d’un plat cuisiné nécessite la collecte et le suivi d’un grand nombre de données. “À force de tout sécuriser, de vouloir fabriquer des produits sans risque, nous obtiendrons des aliments sains, certes, mais standardisés”, affirme Paul Ducasse, président des chocolats Weiss et élu à la CCI de Saint-Étienne. Dans ce contexte sécuritaire, la traçabilité s’avère en réalité plus ou moins complexe selon la nature des produits à suivre. Mais son principe même ne date pas d’hier. fier ses allégations et, à cet effet, tracer tous les ingrédients. La directive allergène du 10 novembre 2003, applicable à partir du 25 novembre 2005, concerne l’indication des ingrédients présents dans les denrées alimentaires dans le souci de protéger la santé des consommateurs. Ce qui a changé au 1er janvier 2005 À cette date est entré en vigueur le règlement n°178/2002 du Parlement euroROANNE Photo T. Beguin. ••• d’agriculture, la Chambre régionale 6095_P_35a41.qxd 14/06/05 9:19 Page 37 AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE Photo P. Borasci. “Avec la norme ISO 9000, nous avions déjà le souci de tracer notre production”, affirme Philippe Dubuisson, DG de Fruival Santé. péen et du Conseil, du 28 janvier 2002, établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l’Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires. “L’objectif du règlement réside avant tout dans la gestion des crises alimentaires et la sécurité du consommateur”, précise Pierre Gavard, expert en agroalimentaire intervenant auprès de la Chambre de commerce et d’industrie de la Drôme. Certains principes généraux sont explicitement posés, tels les princi- Despierres, le précurseur du label Charolais “N ous avons été l’un des pionniers de la traçabilité”, affirme Jacques Despierres, négociant de viande en gros depuis 1977. Despierres SA (14 salariés) effectue l’abattage et la découpe de veau, agneau, porc et bœuf, ce dernier représentant 60 % de son activité. “Dès 1989, nous avons obtenu le Label Rouge Charolais Terroir. Ce label implique un cahier des charges strict quant à l’origine, l’âge ou encore l’alimentation de l’animal. Tous les acteurs de la filière bovine sont contrôlés du pré jusqu’à l’assiette, y compris le fabricant d’aliments pour bétail. Le Label Rouge nous a permis d’augmenter notre chiffre d’affaires de 10 % en 1996, alors même que nous affrontions la crise de la vache folle. Quelques années plus tard, notre système de traçabilité a été pris en exemple et rendu obligatoire pour le bœuf. La confiance des clients dans la qualité de notre viande nous a permis de gagner des parts de marché et, en 15 ans, nous avons plus que doublé notre chiffre d’affaires.” Aujourd’hui, la clientèle est constituée à 80 % par les bouchers et à 20 % par la GMS. Despierres SA aimerait ramener ce ratio à 60 % et 40 %. ■ pes de précaution, de transparence, d’analyse des risques et de protection des intérêts du consommateur. “Un des gros soucis pour circonscrire une crise est de récolter toutes les informations, poursuit Pierre Gavard. Pour retirer un produit du marché, il faut savoir d’où il vient et où il va. Le règlement impose clairement, dans son article 18, la traçabilité ascendante et descendante pour remonter très rapidement au lot concerné et le récupérer chez le distributeur.” La règlement définit d’ailleurs la traçabilité comme “la capacité à retracer, à travers toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution, le cheminement des denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée dans des denrées alimentaires ou les aliments pour animaux”. La traçabilité dépasse ainsi les frontières de l’entreprise puisqu’elle n’est plus seulement interne, mais s’étend aux fournisseurs auxquels l’industriel achète les matières premières, et aux clients auxquels il livre sa production. Les enjeux de la traçabilité “La traçabilité vise à déterminer l’origine des composants, les conditions de production et de distribution des produits, note le Comité R3AP. Elle doit aussi faciliter le retrait du marché des produits susceptibles de présenter un risque, être un outil d’amélioration de la qualité hygiénique et gustative du produit, apporter le maximum de garantie et d’assurance aux consommateurs. Enfin, elle s’impose comme un véritable argument de vente et de marketing pour le consommateur. Les professionnels, producteurs, transformateurs, distributeurs doivent identifier et résoudre les points critiques, respecter la réglementation, effectuer des autocontrôles. Les services publics doivent établir et faire respecter les réglementations relatives à la maîtrise de l’hygiène ; les consommateurs doivent être informés de la nature des produits et savoir manipuler et conserver les produits qu’ils achètent grâce à un étiquetage bien identifiable.” Pour Jean-Luc Viruéga, “la traçabilité est un principe général pour permettre le retrait des produits si nécessaire. À l’intérieur de l’enjeu de sécurité alimentaire, l’enjeu principal tient à la responsabilité de chacun des opérateurs d’une filière. La traçabilité n’est d’ailleurs pas un outil uniquement lié aux crises alimentaires. Elle implique une nouvelle approche : il faut mettre en place la traçabilité avant une crise et l’utiliser comme un outil de prévention au quotidien”. Même si elle n’est pas exigée par le nouveau règlement européen, la traçabilité interne apparaît comme une conséquence logique pour établir la totalité du cheminement des produits et définir la responsabilité de chacun. De l’HACCP au nouveau règlement “Avant la réglementation, la traçabilité était souvent établie de manière implicite”, affirme Jean-Luc Viruéga. Les nouvelles exigences n’auraient donc pas pris totalement au dépourvu les industriels. La plupart ont déjà mis en œuvre un système pour assurer le suivi des aliments. Les Sources de Montarcher, dans la Loire, distribuent chaque année 750 000 bonbonnes d’eau. “Nous produisons 10 bonbonnes à la minute et marquons pour chacune l’horaire de remplissage, la date limite d’utilisation optimale et le numéro de lot, précise Fabien Picard, responsable du site. Lorsqu’il y a quelque temps nous avons dû rapatrier des bonbonnes, grâce à notre traçabilité nous avons pu apporter la preuve que le problème ne venait pas de chez nous.” Les entreprises obligées d’adopter la démarche HACCP, visant à une réduction des risques sanitaires, et celles certifiées ISO 9000 disposent déjà de ••• JUIN 2005 >Roanne Éco< 37 6095_P_35a41.qxd 14/06/05 9:19 Page 38 AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE d’identification des produits. “Avec l’HACCP et l’ISO 9000, la traçabilité interne est déjà assurée”, précise Pierre Gavard. Fruival Santé (CA : 80 M€, 200 salariés), fabricant et conditionneur de jus de fruits à Porteslès-Valence, a été fondée en 1991. Son directeur, Philippe Dubuisson, observe : “Nous sommes nés avec les normes ISO, nous nous sommes donc équipés dès le départ en matériel de suivi de nos produits.” “Face aux nouvelles exigences communautaires, les industriels de l’agroalimentaire sont un peu déconcertés, avoue pourtant Gérard Dessenne, directeur du Pôle traçabilité de Valence. Il faut en réalité dédramatiser cette réglementation. Il s’agit pour l’entreprise de pouvoir retracer ses produits aux niveaux n + 1 et n - 1.” L’exploitant n’a donc pas à rechercher les fournisseurs de ses propres fournisseurs. La traçabilité au quotidien Concrètement, comment les entreprises s’y prennent-elles pour tracer leurs produits ? Chez Roanne Gastronomie (CA : 3 M€, 25 salariés), tout commence par une sélection rigoureuse des matières premières auprès des fournisseurs. “Nous avons anticipé les exigences de la grande distribution, en instaurant, il y a quelques années, une collaboration étroite avec nos fournisseurs, explique le directeur, Claude Coppéré. Nous les auditons régulièrement, ce qui constitue Photo P. Borasci. Des entreprises plus ou moins préparées En raison de leur activité, certaines entreprises sont déjà soumises à des normes très strictes. C’est le cas de la filière bovine depuis la crise de l’ESB. Dès 1989, bien avant l’obligation de traçabilité du bœuf et du veau, Despierres SA, grossiste en viande bovine, à Roanne, a établi un étiquetage systématique des bêtes avant l’abattage et l’impression d’un document de certification pour chaque livraison. “Pour chaque animal réceptionné, nous vérifions la race, l’âge, l’alimentation, l’engraissement, les soins éventuels, l’état de santé général de la bête, explique Jac- SAINT-ÉTIENNE ques Despierres. Dès 1996, nous pouvions confirmer, preuves à l’appui, que nos bœufs ne mangeaient pas de farines animales.” Autre filière rigoureusement contrôlée : les fabricants de denrées alimentaires pour la petite enfance. “La réglementation dans l’alimentation infantile a toujours été plus stricte”, confie Gilles Groleau, responsable assurance qualité produits et procédés chez Blédina. La société de Villefranche (CA : 540 M€, 1 400 salariés) dispose de trois sites de production en France et de deux platesformes logistiques. Les produits finis sont distribués auprès des grandes et moyennes surfaces, maternités, pharmacies. De ce fait, l’organisation de la traçabilité est en œuvre, chez Blédina, depuis quelque temps déjà. “En 2004, nous avons établi un état des lieux de notre système de traçabilité, explique Gilles Groleau, en analysant toutes les données : taille de la maille (des lots), temps nécessaire pour obtenir telle information, rappeler tel lot.” Photo P. Borasci. ••• procédures “Sur chaque bonbonne sont inscrits l’horaire de remplissage et la date limite d’utilisation optimale”, précise Fabien Picard, responsable des Sources de Montarcher. 38 >Roanne Éco< JUIN 2005 un travail lourd, mais essentiel.” Pour chaque poisson reçu, par exemple, Roanne Gastronomie connaît le jour de pêche, le pays d’origine et la date limite de consommation. Une fois entré, un numéro de lot est apposé pour pouvoir suivre le cheminement de l’aliment durant toutes les étapes de fabrication. Tous les ingrédients entrant dans la composition d’un plat sont ainsi numérotés. Un nouveau numéro de lot est enregistré au moment de l’expédition du produit fini. “Depuis cinq ans, nous effectuons régulièrement des exercices de rappel de lot afin d’être très réactif en cas de crise”, souligne Claude Coppéré. Chez Bissardon Jus de fruits, dès la réception des matières premières, les données sont enregistrées et imprimées sous forme d’étiquette code-barres appliquée sur le lot. Une fois la transformation et l’embouteillage effectués, une nouvelle étiquette est apposée sur l’emballage. Elle contient les informations collectées à la réception et de nouvelles données comme la date de fabrication, la date limite de consommation, le numéro de lot. Le fait de bien cibler chaque lot permet une plus grande réactivité en cas de demande de retrait ou de rappel d’un produit. Alors qu’auparavant, en cas de problème, le fabricant devait retirer la totalité des produits d’un rayon, aujourd’hui le retrait est beaucoup plus circonscrit et se limite aux produits du lot incriminé. La définition du lot reste “Sécurité et responsabilité, tels sont les enjeux de la traçabilité.” 6095_P_35a41.qxd 14/06/05 9:19 Page 39 AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE Bissardon Jus de fruits : des gains visibles D epuis 1994, Bissardon Jus de fruits transforme des fruits et légumes en jus pour le compte de coopératives (80 % de l’activité) et sous sa propre marque (20 %). La société, basée à Cellieu, traite de 1 500 à 2 000 tonnes de matières premières chaque année. “Nous avons instauré la traçabilité depuis trois ans, explique Jean-Louis Bissardon. Cela représentait en même temps un outil nécessaire pour une meilleure gestion de la production. Nous travaillons avec des producteurs de toute la région lyonnaise et livrons pas moins de 500 clients. Nous devons donc gérer une multitude de données, depuis la réception des matières premières jusqu’à la livraison auprès des coopératives qui se chargent de la distribution.” Pour la petite entreprise de huit salariés, l’investissement en prestataire informatique, logiciel, équipement, s’est élevé à 15 k€ sur trois ans. “Mais nous avons constaté un retour sur investissement immédiat, se réjouit JeanLouis Bissardon. Les gains de temps et une plus grande fiabilité ont engendré automatiquement des gains de productivité.” ■ propre à chaque entreprise. Ce peut être la production d’une journée ou d’une heure. “La vraie question que l’entreprise doit en réalité se poser est la définition de ce qu’elle entend par lot, déclare Gérard Dessenne. Plus celui-ci sera petit, plus il sera facile de le rapatrier en cas de problème.” Du code-barres à la RFID Simple d’utilisation et peu coûteux, le code-barres s’est imposé naturellement dans l’industrie agroalimentaire. Une nouvelle technologie commence pourtant à faire parler d’elle, bien que encore utilisée de façon marginale par les entreprises du secteur : la RFID (radiofréquence identification). Une étiquette RFID est composée d’une puce reliée à une antenne, les données sont enregistrées et restituées par ondes radio. “Par rapport au code-barres, elle présente deux avantages, avance François Vacherand, expert RFID au CEA-Leti, à Grenoble. D’une part, elle permet une lecture de l’étiquette sans manipulation de l’objet, d’autre part, elle dispose d’une mémoire permettant de stocker et rajouter des informations tout au long du cycle de vie d’un produit. La gestion globale d’un produit est beaucoup plus souple avec la RFID. Elle permet aux opérateurs d’intégrer des informations confidentielles dont ils ont besoin, par exemple tant que le produit reste à l’intérieur de l’entreprise, puis de les effacer au moment de la livraison.” Pour l’heure, il reste encore des obstacles dans les applications industrielles du procédé. “Il est certain qu’un code-barres restera toujours moins onéreux qu’une étiquette RFID, annonce François Vacherand. Surtout, il existe un frein de taille : l’interopérabilité au niveau mondial des normes d’émissions radio.” “Dans l’agroalimentaire, la RFID en est encore à ses balbutiements”, admet Gérard Dessenne. Le Pôle traçabilité de Valence aide justement les entreprises à mettre en place un système de traçabilité en utilisant les nouvelles technologies. Philippe Dubuisson, directeur de Fruival Santé, dans la Drôme, reconnaît travailler à l’instauration de la RFID avec les producteurs de fruits et légumes : “Cette technologie pourra s’avérer très utile en amont pour connaître, par exemple, les parcelles de production, les traitements effectués sur les cultures.” Le marché de la traçabilité Face à un secteur agroalimentaire qui pèse 7,5 M€ de chiffre d’affaires en Rhône-Alpes, il existe un réel marché de la traçabilité, en plein développement, constitué de prestataires de services chargés de conseiller et proposer aux industriels les meilleurs outils. Au Bourgetdu-Lac, M&N Solutions Logistiques édite notamment des logiciels dédiés à la traçabilité. “Ce créneau prend de plus en plus d’importance, avoue Régis Muller, président de la société savoyarde. Peu de sociétés s’y sont préparées et elles s’y prennent au dernier moment. Nous ciblons surtout les PME-PMI de 10 à 150 salariés, des petites structures qui ne souhaitent pas investir beaucoup dans la mise en place d’un système informatique complexe. Nos clients subissent en fait davantage la pression de leurs propres clients. La traçabilité est vécue alors comme une contrainte pour être encore référencée par la ••• HAUTE-SAVOIE CSD : la traçabilité au sein des entrepôts F Photo P. Borasci. iliale du groupe Carrefour, CSD (365 salariés) est le partenaire logistique des enseignes de la grande distribution. “Nous gérons en moyenne 50 000 colis par jour, soit 22 millions chaque année, annonce Bruno Cagnon, responsable qualité sécurité environnement chez CSD. Nous livrons des fruits et légumes, produits frais et produits de la mer et nous travaillons essentiellement en flux tendus : nous disposons de huit heures entre la préparation de la commande et la livraison.” Depuis 1992, CSD gère ses propres lots pour les fruits et légumes. En 2000, une importante mutation technologique s’est opérée avec la mécanisation des préparations de commandes et l’informatique embarquée. “La traçabilité présente l’intérêt pour l’entreprise de remettre à plat la gestion des flux, reconnaît Bruno Cagnon. Nous gérons désormais une traçabilité amont et aval basée sur la lecture optique des codes-barres et les échanges informatisés avec nos partenaires amont. La difficulté principale résidait dans la transmission de l’information interentreprise. La réglementation européenne permettra d’accélérer la mise en place des processus d’échange.” ■ JUIN 2005 >Roanne Éco< 39 6095_P_35a41.qxd 14/06/05 9:19 Page 40 AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE ISÈRE des fiches remplies manuellement suffinome Express a développé toute une sent pour connaître avec précision gamme de services, Gextrack, dédiés à le cheminement de chaque fromage l’identification alimentaire par analyse jusqu’à son lieu de livraison. Encore de l’ADN. “Nous avons diverses applica- nombre d’entreprises, même de taille tions, explique Franck Robert, responsa- plus importante, ont conservé un ble de l’activité Gextrack. Nous pouvons système “papier”. Gilles Groleau, chez analyser la composition de produits com- Blédina, l’affirme : “Nous établissons plexes, tels les plats cuisiencore beaucoup d’enrenés, et donc vérifier, par gistrements papier, et “La traçabilité exemple, s’ils contiennent passons progressivement bien du bœuf et non du une saisie automatipeut s’effectuer àque.” porc, ou bien détecter la Même constat manuellement présence d’allergènes ou pour Despierres SA. “Aud’OGM. Il s’agit d’un outil jourd’hui, notre traçabilité ou de façon de contrôle supplémens’effectue encore largeautomatique.” ment manuellement, aftaire pour valider les informations. Nous avons aussi firme Jacques Despierres. élaboré un service pour la traçabilité in- Nous estimons à 30 k€ l’investissement dividuelle bovine. Nous prenons le code nécessaire pour informatiser l’ensemgénétique de l’animal et le transformons ble du procédé.” Une démarche que l’inen code-barres. Il s’agit là d’un moyen de dustriel roannais a prévu d’effectuer contrôle imparable puisque l’ADN est d’ici à deux ans par souci de fiabilité. très difficilement falsifiable.” Commer- Chez Roanne Gastronomie, beaucoup de cialisés depuis fin 2004, les services données sont encore relevées à la main. Gextrack s’adressent aux acteurs de En 2005, 50 k€ d’investissement ont été la chaîne alimentaire qui cherchent à prévus pour une gestion informatique aller au-delà de la réglementation, et des informations. notamment à la grande distribution soucieuse de disposer de contrôles Une nouvelle façon de travailler ? supplémentaires. Au-delà de la contrainte, les entreprises doivent profiter de la traçabilité pour Le libre choix des moyens améliorer la visibilité des flux. Cela peut Cahier, fiches manuelles, codes-barres se traduire parfois par des adaptations ou étiquettes RFID, les outils de traçabi- dans l’organisation du travail et le manalité dépendent en effet des besoins de gement. “Dans les grandes entreprises, l’entreprise, différents selon sa taille, sa on assiste à la création de poste de resfilière, le type de denrées alimentaires ponsable traçabilité à temps complet, manipulées, les volumes produits. constate Jean-Luc Viruéga, et non plus Dans une petite entreprise artisanale, de personnel à la double casquette quacomme la Fromagerie Beaudé, en Isère, lité et traçabilité.” Selon les outils utili- Photo F. Ardito. ••• grande distribution.” En Isère, Gé- sés, la formation des opérateurs prendra plus ou moins de temps. Les salariés doivent s’habituer à de nouvelles méthodes de travail, intégrer la notion de suivi et de contrôle systématique de toutes les matières rentrant dans l’usine. “La traçabilité occupe trois personnes dans l’entreprise, précise Claude Coppéré, directeur de Roanne Gastronomie. Auparavant, tout salarié pouvait assurer la réception des produits, désormais, nous SAVOIE Remise en question chez Sosavi 40 >Roanne Éco< JUIN 2005 Photo P. Borasci. “N ous avons instauré un système de traçabilité dès 2000, affirme Franck Couturier, le PDG de Sosavi, société savoyarde d’abattage, découpe et transformation de porc. Depuis cinq-six ans, la grande distribution demande à ses fournisseurs de pouvoir remonter leur filière.” Le système interne était basé sur une traçabilité manuelle. Il y a six mois, Sosavi s’est équipée d’un logiciel référençant tous les produits entrants, de bornes informatiques, d’imprimantes et de lecteurs de codes-barres. “Ce nouveau système a constitué une petite révolution, il a fallu former les opérateurs, réadapter les méthodes de travail, se souvient Franck Couturier. Cela nous a contraints à une remise en cause, une révision des notions de séries de production et de productivité, ce qui a été au final très bénéfique. Notre gain le plus important aujourd’hui ? La sécurisation de l’ensemble de la chaîne alimentaire de l’entreprise. L’investissement, de l’ordre de 20 k€, est lourd pour une PMI de 39 salariés, mais nous gagnons en qualité ! Améliorer notre traçabilité exige désormais de renforcer encore nos contrôles.” ■ 6095_P_35a41.qxd 14/06/05 9:19 Page 41 AGROALIMENTAIRE : TRACER POUR MAÎTRISER LE RISQUE Luxos : la sécurité alimentaire avant tout S ur son site de Moirans, Luxos (180 salariés en France) fabrique chaque année 7 000 tonnes de pâtés en croûte et saucissons briochés à destination de la grande distribution et des grossistes. Depuis 1998, l’entreprise a pris l’habitude de tracer tous ses aliments. “L’affaire du sang contaminé et la crise de la vache folle nous ont contraints à mettre en place une traçabilité, explique le PDG, Richard Luxos. Les premières années, nous procédions sous forme papier. Depuis 2001, tout est informatisé, un coût estimé à 30 k€.” Plus de 200 ingrédients interviennent dans la fabrication d’un pâté en croûte. Luxos travaille par ailleurs avec 200 fournisseurs. Autant de données à répertorier. “Nous fonctionnons avec deux systèmes, l’un pour la traçabilité interne, l’autre pour la traçabilité externe. Avant le 1er janvier, tous les industriels de l’agroalimentaire étaient déjà capables de savoir où se trouvaient leurs produits, soutient Richard Luxos. La nouvelle réglementation impose en fait un nouveau maillon dans la chaîne de traçabilité, celui de la distribution. Depuis mars dernier, nous échangeons ainsi les données par EDI avec nos clients.” Luxos a su anticiper les nouvelles dispositions : “Les clients nous bousculent. Au début, la traçabilité était vécue comme une contrainte, mais aujourd’hui c’est un mal nécessaire par rapport à la concurrence et pour une question de sûreté alimentaire. Ceux qui n’ont pas suivi seront vite éliminés du marché.” ■ “La traçabilité permet de mieux gérer ses inventaires.” avons un agent de réception à temps plein auquel s’ajoutent deux responsables qualité/traçabilité.” Mais les avantages de la traçabilité sont en réalité multiples : meilleure maîtrise de l’endroit où se trouve le produit à l’instant t, meilleures relations fournisseurs/distributeurs, contrôle interne, donc corrections des erreurs de livraisons, des réclamations clients… Elle implique des relations plus étroites avec les fournisseurs. Entre eux et leurs clients, il est nécessaire d’échanger les données pour assurer une continuité dans la chaîne de suivi. La “traçabilité collaborative” est loin d’être généralisée, mais le partage des informations doit s’effectuer d’une manière ou d’une autre. Un système EDI (échange de données informatisées) peut être constitué entre les différents intervenants. “De manière générale, la traçabilité permet de mieux gérer ses inventaires, sa production, ses stocks, renchérit Gérard Dessenne. La solution est de toute façon peu onéreuse par rapport au risque encouru en cas de crise. Si nous comparons le coût de l’investissement par rapport au coût de retrait de la totalité de la marchandise ou au coût de non-retrait, nous sommes gagnants. La perte de confiance des consommateurs et de la grande distribution peut être fatale à une petite entreprise. La traçabilité constitue donc une assurance, un moyen de gestion du risque.” Les industriels n’avoueront pas directement que la mise en place d’un tel système les aide aussi à mieux gérer leurs stocks. Il constitue pourtant un moyen d’optimiser l’organisation générale des flux à l’intérieur de l’entreprise, mais aussi vis-à-vis des fournisseurs et des clients. Quels gains espérer ? “Le premier gain est la survie même de l’entreprise !”, lance Claude Coppéré, bien conscient que la grande distribution lâchera très vite un fournisseur peu scrupuleux. “95 % du chiffre d’affaires n’existerait pas sans la traçabilité, avance-t-il. Et puis cela permet d’impliquer davantage les salariés puisque chaque opération doit subir des contrôles.” “La traçabilité n’apporte pas de gains au quotidien, affirme pour sa part Bruno Cagnon, responsable qualité du Comptoir Savoyard de Distribution (CSD), mais le jour où l’on en a besoin en cas de retrait produit, par exemple, c’est capital.” Chez Blédina, on estime que “la saisie automatique peut apporter des gains de temps, de fiabilité et de réactivité. Tout cela contribue à diminuer l’impact d’incidents éventuels”. Il est difficile d’estimer les gains financiers de l’instauration d’une telle méthodologie. Mais la sécurité alimentaire n’a pas de prix. Chez Luxos, “90 % des investissements de ces dernières années se sont portés sur le contrôle de la sécurité alimentaire, déclare le PDG. Nous sommes continuellement obligés de rassurer les consommateurs et les distributeurs. Dans quelques mois, Carrefour aura mis en place une base de données recensant les fournisseurs, intégrant leurs cahiers des charges et les matières premières qu’ils utilisent. Et les autres distributeurs vont lui emboîter le pas. Pour nous, cela signifie une multiplication des paramètres de sécurité, des investissements toujours supplémentaires en équipement, analyses, développement du service qualité. La sécurité alimentaire est en fait une course sans fin !” ■ F. Combier * Auteur de l’ouvrage Traçabilité : outils, méthodes et pratiques, aux Éditions d’organisation 2005. Règlement européen n° 178/2002 du 28 janvier 2002 applicable au 1er janvier 2005, article 18 L a traçabilité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des animaux producteurs de denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans les denrées alimentaires ou des aliments pour animaux est établie à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution. Les exploitants du secteur alimentaire et du secteur de l’alimentation animale doivent être en mesure d’identifier toute personne leur ayant fourni une denrée alimentaire, un aliment pour animaux, un animal producteur de denrées alimentaires ou toute substance destinée à être incorporée dans les denrées alimentaires ou dans les aliments pour animaux. À cet effet, ces exploitants disposent de systèmes et de procédures permettant de mettre l’information en question à la disposition des autorités compétentes, à la demande de celles-ci. ■ Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : - Info CCI, Haute-Savoie (27 500 ex.) - Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.) - L’économie drômoise (16 000 ex.) - Nord-Isère économie (13 000 ex.) - Partenaire Villefranche et Beaujolais (9 000 ex.) - Partenaires Savoie (23 000 ex.) - Présences, Grenoble (37 000 ex.) - Roanne éco (10 000 ex.). Photos : Franck Ardito (Grenoble), Thierry Beguin (Roanne), Pierre Borasci (Grenoble)- Tous droits réservés. Contact : Elisabeth Ballery. Tél. : 04 76 28 28 66. JUIN 2005 >Roanne Éco< 41 6095_P_42 14/06/05 9:20 Page 32 Aident les entreprises à réussir Dans le contexte délicat de la Acteurs et partenaires du développement économique, les CCI de Rhône-Alpes sont au service des entreprises et des territoires de Rhône-Alpes décentralisation, les CCI, force de propositions et d’actions, facilitent sa mise en œuvre et contribuent en partenariat avec les Collectivités territoriales et les services de l’Etat, à des actions plus efficaces et plus productives au profit des entreprises. DANS CHAQUE TERRITOIRE, ELLES ÉCOUTENT, INFORMENT ET ACCOMPAGNENT AU QUOTIDIEN 210 000 COMMERÇANTS, INDUSTRIELS ET PRESTATAIRES DE SERVICES RHÔNALPINS. Entre autres... f Développement à l'international f Innovation, partenariats technologiques Tout pour faciliter votre développement à l’export : information, formation, accompagnement stratégique, missions et salons à l’étranger, 80 bureaux dans le monde... Les partenariats de CCI International : 6 000 entreprises soutenues par an. Le Cri Sofraa, un accès direct pour toutes les entreprises et les laboratoires de recherche aux marchés, aux technologies et aux partenaires européens. Coordonné par l’Arist, le Cri Sofraa, en partenariat avec l’Anvar et l’Union européenne, propose plus de 1500 offres et demandes de partenariats technologiques. f Management environnemental f Création et transmission d’entreprises Des actions individuelles et collectives de sensibilisation et d’accompagnement des entreprises à la bonne gestion des déchets, de l’énergie, des ressources naturelles… Objectif environnement, Imprim’vert, plus de 500 PME-PMI conseillées, en partenariat avec le Conseil régional et l’Ademe. Réussite personnelle, création de richesses, création d’emploi, pérennité du tissu économique, vitalité des territoires, autant de raisons d’aider ceux qui souhaitent entreprendre. Les CCI, portes d’entrée des créateurs et repreneurs d’entreprises, travaillent en partenariat avec les professionnels et les réseaux bancaires. Plus de 35 000 candidats accueillis en 2004. f Développer la filière aéronautique De la mise en relation commerciale entre PME-PMI et donneurs d’ordres, à la promotion et à la constitution de grappes (échanges d’expériences, partage d’activités, services communs…), les CCI sont aussi engagées dans des démarches de filières. Aerospace Cluster in Rhône-Alpes en partenariat avec le Conseil régional. f Technologies de l’information Sensibilisation, formation, accompagnement des commerçants à l’utilisation des TIC. Achat-ville.com, né en Rhône-Alpes d’un partenariat avec le Conseil régional et avec le soutien de l’Etat, se développe désormais sur le territoire national. Pour en savoir plus : 42 >Roanne Éco< JUIN 2005