Roanne Eco 12 - CCI Roanne Loire Nord

Transcription

Roanne Eco 12 - CCI Roanne Loire Nord
N°12 - Mars 2005 - 2,50 €
ROANNE ECO
Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais
TOURISME
Les Meneaux,
une fenêtre
sur le rêve
COMMERCE
Shopi prend
ses marques
à Renaison
DOSSIER
Le Roannais
savoure sa qualité
de vie
Auverland au volant
de Panhard
En prenant les commandes de Panhard,
ex-filiale de PSA Peugeot Citroën,
Auverland devient le nouveau leader
européen de véhicules militaires de moins
de dix tonnes. “Nos salariés peuvent être
fiers de cette réussite. C’est aussi la leur”,
commente le dirigeant Christian Mons.
Venez vous sensibiliser aux Technologies de l’Information
Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs,
11 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants :
1
Sécurité et confidentialité de votre poste
informatique lorsque vous surfez
7
(pour les utilisateurs d’Outlook)
Utilisez les fonctions avancées d’Outlook (l’assistant gestion des
Attention ! Dès que vous surfez sur le net, vous vous exposez à
certains risques... Comment vous protéger au mieux ? Virus, Hoax
messages, signature automatique, options de suivi...)
Mercredi 13 avril : 8 h - 10 h
Jeudi 26 mai : 12 h - 14 h 15
(blagues), spywares (espions), intrusions, phishing, sauvegardes...
Jeudi 7 avril : 12 h - 14 h 15 / Mercredi 25 mai : 8 h - 10 h
2
Comment vous connecter à Internet ?
Synthèse des technologies disponibles
8
shareware, téléchargement...)
Mercredi 20 avril : 8 h - 10 h
Jeudi 2 juin : 12 h - 14 h 15
ADSL, WIFI, Wimax, dégroupage...)
Jeudi 14 avril : 12 h - 14 h 15 / Mercredi 1er juin : 8 h - 10 h
Internet : prise en main du navigateur,
ses fonctionnalités, et premières
recherches
9
Jeudi 21 avril : 12 h - 14 h 15
Mercredi 8 juin : 8 h - 10 h
Comment chercher sur Internet ? Techniques
et astuces (moteurs de recherche, agents intelligents,
10
Mercredi 11 mai : 8 h - 10 h / Jeudi 16 juin 2005
Jeudi 28 avril : 12 h - 14 h 15 / Mercredi 15 juin : 8 h - 10 h
6
Comment vous équiper pour utiliser les TIC
Imagerie numérique
Formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche
d’images, droits d’auteur...
opérateurs...)
5
Vous voulez mettre vos ordinateurs en réseau
et vous affranchir d’un câblage gênant et
onéreux. Venez découvrir les réseaux sans fil.
Avantages, inconvénients et coûts des réseaux WIFI (sécurité,
confidentialité, point d’accès, portée, cryptage...)
Mercredi 27 avril : 8 h - 10 h / Jeudi 9 juin : 12 h - 14 h 15
Internet Explorer, Firefox, http, https, gérer ses favoris…
4
Les gratuiciels
Tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés par
catégorie : utilitaires, suite bureautique, antivirus... (freeware,
Comment se connecter à Internet, à quel coût, quels débits, quels
points vérifier dans les offres des opérateurs... ? (modem, RTC,
3
Maîtrisez vos e-mails avec Outlook
11
Signature électronique et télé-procédures (gratuit)
Quel matériel, quelle configuration, quels logiciels, quelle
connexion internet ? Qu’est-ce que l’on va pouvoir faire avec ?
Gagnez du temps et de l’argent en effectuant vos formalités sur
le net (aspects juridiques, comptes bancaires, télé TVA, télé carte grise,
Jeudi 12 mai : 12 h - 14 h 15
Mercredi 22 juin : 8 h - 10 h
Net entreprises, URSSAF...)
Jeudi 23 juin : 12 h - 14 h 15
Votre Entreprise et les Autres (clients, fournisseurs,
concurrents) sur Internet.
Où et comment trouver de l’information ?
Moteurs de recherche, sites d’information économique gratuits,
payants...
Mercredi 6 avril : 8 h - 10 h / Jeudi 7 juillet : 12 h - 14 h 15
Lieu : CCI du Roannais - Espace Numérique Entreprises
Coût : Si vous n’avez encore jamais participé, la première participation
personnelle est gratuite, par la suite le coût est de 20 euros par atelier
(Repas compris pour le 12 - 14 h15).
Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne).
Possibilité d’horaires “à la carte” si une entreprise souhaite sensibiliser
un minimum de 4 personnes.
Inscription et renseignements :
Bruno Demont - 04 77 44 54 95 - [email protected]
LISTE
DES ENTREPRISES
CITÉES
DANS CE NUMÉRO
Andromedia - Premedia,
Arbez Opticiens, Auverland,
Chassagnard, Confitures
du Vieux-Chérier (Doron),
Coté Ouverture, Ecole des Trois
Ponts, 2EI, Elan Bureautique,
Ferme aux biches, Garance,
Gérard Matel, HB Solutions,
Imprimerie de l’Abbaye
de Pradines, Indray,
Les Meneaux (chambres
d’hôtes), Luc Perron,
Mécabruel, Mons Fromager,
Pramac France,
Shopi Renaison, Simon Hawkins
(Domaine du Fontenay),
Solid Dynamics, Transcom,
Yanigav, U10.
Annonceurs :
Bijouterie Allier - Julien d’Orcel,
CCh Conseil, Crédit Agricole,
Dumoulin Traiteur,
Eaux Minérales de Saint-Alban,
Ferme Collet, Foire du Roannais,
Folies Textiles, Gianni Mezzo Rosanna - My Ward,
Ibis - La Table, Le Marcassin,
Le Progrès Voyages, RSI, Sema.
N° 12 / MARS 2005
ROANNE ECO
INTERVIEW
Directeur de la
publication :
Robert Barriquand
Rédactrice en chef :
Elisabeth Ballery
Secrétaire de rédaction :
Claudine Auboyer
Rédaction :
Frédéric Thomasson,
Agence de presse
be.presse
Collaborations :
Eric Billoir,
Béatrice Perrod-Bonnamour
Publicité :
Elisabeth Frémont
Tél. : 04 77 44 54 65
Photos :
Thierry Beguin.
Tous droits réservés.
Reproduction interdite
sauf accord de la direction
de Roanne Eco
Flashage,
impression, façonnage
et routage :
Imprimerie Chirat
42540 St-Just-La-Pendue
Distribution :
La Poste
Interview
Produits
Actualités
Dossier
Organisées pour la 2ème fois
à Roanne, les Assises permettront
de faire le point sur les pratiques
des entreprises.
Interview d’un professionnel,
Bruno Détanger.
Commission paritaire :
0307 B 05950
DOSSIER TERRITOIRE
PAGE
Conjoncture
Editorial
par Guillaume Goubert
Bruno Détanger,
partenaire
des Assises nationales
de l’eau industrielle
Réalisation :
Chambre de Commerce
et d’Industrie du Roannais
4, rue Marengo
42334 Roanne Cedex
Tél. : 04 77 44 54 64
Fax : 04 77 72 17 17
www.roanne.cci.fr
E-mail : [email protected]
ISSN :
1632-9406
6
PAGE
SOMMAIRE
14
Le Roannais savoure
sa qualité de vie
Haut de gamme
Perron l’éclectique
Industrie
Côté Ouverture
en toute indépendance
International
Chassagnard à l’italienne
Commerce Distribution
Shopi prend ses marques
à Renaison
Tourisme
Le Roannais savoure
sa qualité de vie
Les Meneaux,
une fenêtre sur le rêve
A moins de cent kilomètres de trois
des plus grandes villes françaises et à
un peu plus de trois heures de Paris,
le Roannais compte faire de
sa “douceur de vivre” un élément
décisif de sa reconquête
démographique.
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
PAGE
39
De valeur émergente
à leader : comment gravir
les sommets ?
De grands noms de l’industrie française
ont marqué la région et continuent
à écrire son histoire. A côté de
ces entreprises souvent citées
en exemple, des valeurs montantes
ont tout pour leur emboîter le pas.
Services
Hervé Brégand
a toujours la solution
Multimédia
Les TIC traquent les
réserves de compétitivité
Création-Reprise
Auverland
au volant de Panhard
Économie d’un territoire
Le territoire de Perreux
Histoire Economique
Le pétillant passé
des Eaux de Saint-Alban
Culture
4
5
6
8
10
14
19
20
21
22
23
24
25
26
28
32
36
Les musées textiles
de Rhône-Loire tissent
leur toile de mémoire
Témoignages en Rhône-Alpes.
MARS 2005 >Roanne Éco< 3
RUBRIQUE
CONJONCTURE
Baromètre des chefs d’entreprises de service du Roannais
Source : Enquête CCI
Bilan de votre activité au 4ème trimestre 2004
☺
Comment voyez-vous l’évolution de votre entreprise au 1er trimestre 2005 ?
☺
En hausse
Stable
En baisse
Non
réponse
Chiffre d’affaires
26,1 %
47,8 %
21,7 %
4,4 %
8,7 %
Investissements
4,3 %
69,6 %
21,7 %
4,4 %
13,0 %
Emploi
8,7 %
73,9 %
13,0 %
4,4 %
En hausse
Stable
En baisse
Chiffre d’affaires
39,1 %
39,1 %
21,8 %
Investissements
17,4 %
73,9 %
Emploi
13,1 %
73,9 %
Evolution des offres d’emploi (1) sur le bassin roannais
Source : ANPE
Déc.
2003
Janvier Février
2004
2004
421
439
Mars
2004
Avril
2004
Mai
2004
Juin
2004
Juillet
2004
Août
2004
Sept.
2004
Oct.
2004
Nov.
2004
Déc.
2004
Janvier
2005
601
590
458
673
537
529
481
687
619
398
473
586
(1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat.
Taux de chômage
Recensement 2004 :
communes ayant enregistré
une augmentation de population
Taux de chômage trimestriels, au sens du BIT - Source : INSEE
COMMUNE
Le taux de chômage est le rapport (en %) entre une estimation du nombre de chômeurs, au sens du Bureau
International du Travail (BIT), et la population estimée au lieu de résidence. La population active comprend
les personnes occupant un emploi et les chômeurs.
La Bourse
Evolution du cours des entreprises roannaises ou d’établissements de groupes implantés en Roannais
Source : www.latribune.fr/www.lerevenu.com
ENTREPRISE
AU 31/12/2002 AU 31/12/2003 AU 31/12/2004 AU 15/02/2005
Population Population Evolution
recensement recensement 1999/2004
de 1999
de 2004
Charlieu
3 582
3 727
+ 145
Renaison
2 653
2 798
+ 145
Ouches
1 015
1 121
+ 106
St-Germain-Laval
1 488
1 589
+ 101
Coutouvre
1 024
1 108
+ 84
La Gresle
745
815
+ 70
St-Léger-sur-Roanne
943
998
+ 55
St-Nizier-S/Charlieu
1 571
1 621
+ 50
St-Haon-le-Vieux
810
859
+ 49
Jarnosse
354
398
+ 44
Cegid-Orli
10,38
17,30
24,44
31,04
St-Cyr-de-Valorges
274
314
+ 40
Deveaux
80,50
83,15
77,40
81,20
St-Martin-la-Sauveté
898
936
+ 38
Devernois
92,75
105,00
138,00
165,00
St-Jodard
604
640
+ 36
Imagine
10,00
10,89(1)
7,00(3)
7,00(5)
Belleroche
211
242
+ 31
Imprimerie Chirat
13,00
14,83
13,00
12,00
Parigny
507
534
+ 27
Intexa
2,29
5,30
3,70
3,45
St-Marcel-d’Urfé
264
291
+ 27
Briennon
1 681
1 705
+ 24
Manitowoc Co Inc (Potain)
25,56
31,20
37,65
38,95
Violay
1 343
1 362
+ 19
Michelin
32,86
36,38
47,19
52,45
Vendranges
237
248
+ 11
Plastohm
11,00
7,00(2)
6,51(4)
7,00(6)
Le Cergne
698
708
+ 10
U 10 (ex L3C Group)
11,50
20,00
52,30
55,00
Nollieux
133
141
+8
(1) au 19/12/2003 - (2) au 9/12/2003 - (3) au 4/11/2004 - (4) au 27/12/2004 - (5) au 9/02/2005 - (6) au 11/02/2005.
4 >Roanne Éco< MARS 2005
ÉDITORIAL
L’économie peut être solidaire
Par Guillaume Goubert (*)
e savez-vous ? L’Organisation des
Nations Unies (ONU) a proclamé
2005 année internationale du microcrédit. L’objectif de cette initiative est
d’accroître la notoriété d’une technique
financière qui permet d’accorder des prêts
de très faible montant à des personnes en
difficulté pour les aider à créer ou à développer leur propre entreprise. Cette idée
est née au Sud. Plus exactement au
Bangladesh, il y a une vingtaine d’années.
Muhammad Yunus, professeur d’économie,
a imaginé une sorte de coopérative de crédit rural, la Grameen Bank, qui a permis à
des paysans d’échapper aux usuriers et à des
nombreuses femmes de développer des
activités de tissage ou de commerce.
L
Le micro-crédit a ensuite émigré vers le
Nord. Il a ainsi été introduit en France par
l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) qu’anime Maria Nowak.
Depuis la création de l’Adie, en 1989, grâce
aux crédits qu’elle a octroyés, près de 25 000
entreprises et environ 30 000 emplois ont
vu le jour. Avec des taux de réussite supérieurs à la moyenne des créations d’entreprise recourant au crédit classique : 64 %
des entreprises créées avec l’aide d’un prêt
de l’Adie existent encore au bout de deux
ans et 94 % des clients remboursent leur
prêt. Ce qui montre bien que l’Adie a raison
de faire confiance aux chômeurs et aux
RMistes qui constituent sa clientèle. C’est
l’occasion de se souvenir que “faire
confiance” et “faire crédit” sont des
expressions synonymes.
Bien sûr, l’Adie ne pourrait pas totalement
se financer sans le concours de subventions
et de dons. Cependant, l’une des forces de
cette association est de refuser de se définir
comme une œuvre caritative ou une institution d’action sociale parmi tant d’autres.
L’Adie se situe clairement à l’intérieur des
règles du marché bancaire. Elle fonctionne
comme un établissement de crédit au professionnalisme reconnu, ce qui lui a permis
de nouer des partenariats avec des grandes
banques, comme récemment BNP Paribas.
Ce professionnalisme est aussi, dans un
autre domaine, celui d’Habitat et Humanisme, association fondée il y a 20 ans par
un prêtre lyonnais. Avant de s’engager
dans le sacerdoce, Bernard Devert était un
professionnel de l’immobilier. Il a utilisé
son savoir-faire au profit des mal-logés.
C’est ainsi qu’en s’appuyant sur ce que l’on
appelle l’épargne solidaire, l’association a
développé des sociétés foncières, des
livrets d’épargne et des contrats d’assurances-vie pour collecter des fonds. Elle a
créé des “agences immobilières à vocation
sociale” permettant à des propriétaires de
louer en toute sécurité des appartements à
des familles économiquement fragiles.
Depuis sa création, Habitat et Humanisme
a permis à plus de 4600 familles en difficulté de se loger dignement.
Qu’il s’agisse des chiffres de l’Adie ou de
ceux d’Habitat et Humanisme, on dira
qu’ils ne sont pas à la hauteur des défis
que la société française doit relever en
matière d’emploi et de logement. Sans
doute. Mais du moins peut-on faire deux
remarques. La première est qu’il est à l’évidence possible, dans ces domaines, d’aller
sensiblement plus loin. Maria Nowak estime
par exemple que, dans le domaine du
micro-crédit, le potentiel est d’au moins
30 000 emplois par an. À cet égard, il serait
important que les partenaires sociaux se
mobilisent pour promouvoir l’épargne
salariale solidaire, ce qui permettra de
dégager des fonds au profit d’initiatives
comme celles-ci.
La deuxième remarque est que l’économie
solidaire, au-delà de ses chiffres, forcément modestes, a valeur de témoignage.
Elle montre que des solidarités sont possibles, notamment à l’échelle d’un territoire,
en associant des partenaires de toute nature :
créateurs d’entreprises, épargnants, associations, administrations, institutions pro-
fessionnelles et consulaires… Ce travail
en commun - qui n’est jamais simple, il
faut le reconnaître - en vaut la peine. Car
c’est une “nouvelle économie” qui s’y
invente. Moins flamboyante que celle de la
fin du siècle dernier, mais plus certainement durable.
A lire :
“On ne prête (pas) qu’aux riches” de Maria Nowak (Éditions
Lattès, 2005).
“Une ville pour l’homme. L’aventure d’Habitat et
Humanisme” de Bernard Devert (Éditions du Cerf, 2005).
(*) Journaliste économique depuis 1982.
A “La Croix” depuis décembre 1987.
Successivement, chef du service économique
et social, chef du service Monde, envoyé spécial
permanent à Rome (1997-2001),
à la rédaction en chef depuis septembre 2001,
chargé notamment du cahier économique du
lundi, “Economie et Entreprise”.
MARS 2005 >Roanne Éco< 5
RUBRIQUE
INTERVIEW
Bruno Détanger,
partenaire des Assises nationales
de l’eau industrielle
Le bon usage
de l’eau représente
un enjeu majeur
pour l’avenir
de la planète.
Co-organisées par
la CCI du Roannais
et Grand Roanne
Agglomération,
les 2èmes Assises
nationales de l’eau
industrielle permettront de faire le point
sur les pratiques
des entreprises
en matière de
consommation
et de traitement
de l’eau. Partenaire
de cet événement,
Bruno Détanger,
président de
l’ALSAPE, évoque les
progrès accomplis
par les utilisateurs
industriels.
Propos recueillis
par Frédéric Thomasson
6 >Roanne Éco< MARS 2005
de défense et de représentation en
matière d’environnement industriel. Son siège est toujours à
Roanne.
Quel est le rôle de l’ALSAPE ?
Les Assises seront organisées
à Roanne les 8 et 9 mars. Quel
est leur objectif ?
Bruno Détanger : La vocation de
ces Assises, co-présidées par Daniel
Fréchet (Grand Roanne Agglomération) et Baudouin Grandjean (Eaux
de St-Alban) est de réunir le monde
industriel afin de traiter les sujets
pertinents et d’actualité concernant
les divers usages de l’eau. L’eau est
une denrée en abondance dans nos
pays occidentaux, mais il faut faire
des progrès dans sa gestion. Elle
constitue plus que jamais un enjeu
fondamental pour le développement
durable à l’échelle de notre planète.
Pourquoi cet événement se
déroule-t-il à Roanne ?
D’abord parce que le développement
économique et industriel de Roanne
est très étroitement lié à l’eau. Cette
ville a bâti son histoire autour de la
Loire et de ses affluents. Ensuite
parce que les décideurs économiques roannais, qu’il s’agisse des
chefs d’entreprises ou des collectivités, ont su s’organiser pour préserver cette richesse collective. En
France, Roanne est un exemple
dans ce domaine. En participant
très activement à la fondation de
l’ALSAPE (Association des entreprises Loire Supérieure Auvergne
pour la prévention des pollutions
industrielles et la protection de
l’environnement), les industriels
roannais ont d’ailleurs fait figure de
pionniers dans les années 50.
L’ALSAPE est l’une des plus
anciennes associations françaises
C’est une association d’industriels
au service des industriels. Elle traite
l’ensemble des questions de pollution industrielle et d’environnement,
en mettant à disposition de ses
membres son fonds documentaire et
ses compétences en matière de veille.
Elle réalise également des pré-diagnostics réglementaires pour les
entreprises jusqu’à 500 salariés, afin
de déterminer leur situation au regard
des installations classées. Un recueil
de préconisations identifie les points
forts et les points faibles de l’entreprise. Lors de demi-journées sur site,
l’ALSAPE assure également la
sensibilisation et la première information du chef d’entreprise sur le
management environnemental et
les normes en vigueur. En collaboration avec les CCI, elle renseigne
les entreprises sur les aides publiques
mobilisables pour tout projet lié à
la protection de l’environnement.
Enfin, elle représente ses membres
auprès des administrations et des
instances nationales et européennes.
On parle beaucoup de la directive cadre européenne sur l’eau.
Que va-t-elle changer ?
Cette directive, qui s’est donnée
pour objectif ambitieux de retrouver
un bon état écologique de l’eau en
Europe d’ici 2015, va engendrer un
changement de méthode. Désormais,
on fixera des objectifs puis on se
donnera les moyens de les atteindre.
Auparavant, on faisait le contraire.
On s’achemine notamment vers
une application systématique de la
convention d’Aarhus. Cette convention est basée sur la transparence et
sur l’information du public qui aura
également plus de facilité d’ester
INTERVIEW
en justice lorsque des dysfonctionnements apparaîtront. Ce mécanisme va remettre à plat les relations
entre les industriels, les agences de
l’eau, les associations environnementales, etc...
L’obligation de transparence
existe déjà. Cela veut-il dire
que l’on va aller plus loin ?
Tout à fait. Une directive dite IPPC
obligera l’industriel à justifier
l’emploi de certaines techniques.
Un document de référence, le
BREF Document (Best Available
Techniques References) sera établi
industrie par industrie. Il sera révisé
tous les cinq ans. Les associations
et l’administration pourront juger
des techniques utilisées et, si besoin
est, rappeler à l’entreprise que des
techniques moins nocives en matière d’environnement pourraient
être utilisées sans pour autant nuire
à la qualité du process de fabrication.
Il est important de mettre en place
des outils de surveillance et de mesure justes, non contestables et
compréhensibles par le public, notamment lorsque l’on parle de
doses infinitésimales. Je crois
beaucoup au travail de pédagogie
d’un côté comme de l’autre.
Justement, on a l’impression
que les industriels ont définitivement pris conscience des
efforts à accomplir...
Ils ont pris conscience des efforts à
accomplir et ils les accomplissent.
Ils sont par exemple de plus en
plus nombreux à signer des
conventions de raccordement. C’est
un élément essentiel en matière
d’épuration des eaux que nous évoquerons d’ailleurs longuement au
cours des Assises.
Certains se plaignent cependant de l’exigence outrancière
de certaines normes et des coûts
engendrés pour être en règle...
Le problème majeur est de savoir
si l’industrie est capable de générer
des marges suffisantes pour financer
les progrès environnementaux
nécessaires. Les investissements
pour respecter les normes ne sont
pas toujours très importants, mais
en rapport avec la marge de l’entreprise, ils peuvent le devenir.
Lorsque l’environnement économique est bon, les efforts sont plus
acceptables financièrement. Le
moins que l’on puisse dire, c’est
qu’en ce moment les choses ne sont
pas faciles. Mais on ne pourra
jamais dire que ce sont les
contraintes environnementales qui
empêcheront un industriel de se
développer.
Organiser un événement
comme ces Assises de l’eau
industrielle, c’est aussi demander que la spécificité “industrielle” soit prise en compte ?
Tout le monde n’est pas égal
devant l’eau. L’usage industriel est
différent de l’usage domestique,
lui-même différent de l’usage agricole. Il est nécessaire d’établir des
régimes qui correspondent bien aux
trois. Effectivement nous estimons
Le programme des Assises
Mardi 8 mars 2005
13 h 30 : Accueil des participants.
14 h 00 : Visites d’entreprises (Eaux
Minérales de Saint-Alban, Elis Loire,
Jalla, Michelin, Nigay, SCA, Sicarev,
TAT, Salaisons Boizet, Obut, Excella
ainsi que les stations de production
d’eau potable et d’épuration du
Syndicat mixte de l’eau et d’assainissement du Roannais).
19 h 00 : Table-ronde : “Politique de
l’eau, territoire et industrie’.
Mercredi 9 mars 2005
9 h 00 : Ateliers
Atelier 1 : “Raccordement industriel :
qui est responsable de quoi, jusqu’où ?”.
Atelier 2 : “De l’Europe au local, quel
usage des BREF Documents ?”.
Atelier 3 : “Surveillance et mesurage :
que mesurer ? Comment ? Pour quels
usages ?”.
14 h 00 : Plénière 1 - “Directive cadre
européenne sur l’eau : conséquences
pour le développement local”.
14 h 30 : Plénière 2 : “L’eau peut-elle
être acteur de (dé)localisation
d’activités ?”.
16 h 00 : Clôture des Assises par le
Ministre de l’Ecologie et du
développement durable, Serge
Lepeltier (sous réserve).
RUBRIQUE
que la gestion de l’eau industrielle
doit bénéficier d’un traitement spécifique. Nous voulons faire entendre
notre voix, et faire valoir nos spécificités notamment auprès de l’administration.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui ?
De façon générale, nos rapports avec
l’administration sont bons. La
volonté très claire de l’administration est de mieux faire respecter la
réglementation. C’est son rôle et il
faut reconnaître que du côté des
industriels, on a longtemps considéré que les arrêtés préfectoraux
étaient certes indispensables, mais
qu’une fois obtenus leur place était
dans un tiroir. Je crois qu’il faut
que la discussion au moment de la
délivrance des arrêtés préfectoraux
d’autorisation soit beaucoup plus
sérieuse et plus approfondie. Nous
travaillons énormément dans ce
sens à l’ALSAPE. L’administration
a parfois du mal à se départir de
son rôle de moteur du progrès.
Pour elle, le moteur du progrès,
c’est la réglementation. Pour nous,
le moteur du progrès, c’est la certification de nos actions en faveur de
l’environnement délivrée par des
organismes agréés.
Combien de participants attendez-vous lors de cette deuxième
édition des Assises ?
Entre 200 et 300. Nous avons également invité plus de 1200 lycéens
roannais, accompagnés de leurs
enseignants, à participer à une
conférence sur l’eau et le développement durable. Nous avons placé
cette édition 2005 sous le signe de
l’échange et de l’ouverture en faisant
la part belle aux visites d’entreprises.
Je suis très heureux que de nombreuses entreprises, notamment de
la région roannaise, aient accepté
d’ouvrir leurs portes. La qualité de
l’eau roannaise a été source de développement pour toute une partie de
l’économie locale. Elle le sera
encore demain, pour le textile et la
mécanique, mais également pour
l’agroalimentaire en plein développement.
L’eau, richesse roannaise
D
ouce, abondante et bon
marché, l’eau roannaise fait,
depuis des décennies, le bonheur
des industries du textile, de l’agroalimentaire, de la papeterie et de
la mécanique. Au-delà de cette
richesse naturelle jalousement
préservée, une politique volontariste en matière de grands
équipements (barrages, stations de
traitement et d’épuration) a fait de
Roanne un véritable “paradis” des
raccordés industriels. L’eau de
Roanne tire sa qualité de sa
provenance naturelle au fil de
quatre cours d’eau des Monts de la
Madeleine : le Rouchain, la Tâche,
les Crèches et Lavoine. Les tourbières classées du Plateau de la
Verrerie collectent et épurent
naturellement l’eau de pluie,
abondante de novembre à mai. Les
capacités de stockage de cette eau
douce et saine sont également
précieuses : les 10 millions de m 3
des deux barrages du Rouchain et
la Tâche offrent un an de réserves
aux utilisateurs qu’ils soient
particuliers ou industriels. L’eau
potable distribuée par gravité à
partir de l’usine ultra-moderne de
traitement située au pied des
barrages, bénéficie d’un prix
attractif et dégressif : à partir de
20 000 m3 par bimestre, le m3 hors
assainissement est facturé 0,14
centimes d’euro.
MARS 2005 >Roanne Éco< 7
ZOOM PRODUITS
Yanigav enfonce le pieu
T
Une confiture Doron
“sans sucres ajoutés”
O
rois projets soutenus par l’ANVAR en quatre ans, qui dit mieux ?
Le spécialiste de l’univers du bois et du piquet, Yanigav, “la petite marque
rouge accrochée à la colline de Combre”, dixit son directeur, Philippe Artaud,
a toujours placé l’innovation au centre de sa stratégie. En 1976 déjà, l’enfonce pieux
pendulaire, conçu par le regretté Pierre Vaginay, avait révolutionné le marché.
Yanigav a ensuite étendu sa gamme à une quinzaine de produits, notamment
des affûte-piquets, “taille crayon géant de 800 kg”, des écorceuses, des fendeuses
de bûches et des tarières pour réaliser des trous dans le sol. Tous ces équipements
ont un point commun : ils s’accouplent à l’arrière des tracteurs d’agriculteurs,
premiers clients de Yanigav pour la clôture de leurs prés. Fin janvier, la Fédération
nationale des CUMA, organismes d’achat en commun de matériel dans le monde
agricole, s’est déplacée à Combre pour labelliser les produits Yanigav . “Nous
sommes les seuls dans la profession à détenir cette caution. C’est la reconnaissance
de la fiabilité de nos produits qui n’ont jamais provoqué d’accident”. Son enfonce
pieux pendulaire rotatif, mis sur le marché en 2000, est reconnu pour sa hautesécurite. “Nous nous sommes appuyés sur une logique de conception. Nous avons
notamment abaissé le centre de gravité pour rendre le produit irréversible,
et nous avons remplacé la masse en fonte par une masse infissurable en acier
mécano-soudé”. Côté chiffres, Philippe Artaud, qui travaille en collaboration avec
Françoise Vaginay (gérante), a également le sens de la synthèse : 12 salariés, 12 MF de
chiffre d’affaires (traduisez 1,8 millions d’euros) et 12 sous-traitants. “Nous sommes
concepteur à 100% et assembleur”. Yanigav détient plus de 70% du marché dans les
forts départements d’élevage : la Saône-et-Loire, l’Aveyron, la Corrèze entre autres.
Les collectivités, les forestiers et les viticulteurs sont également des cibles
commerciales de Yanigav qui présentera, lors du prochain salon agricole SIMA,
une fendeuse ultra-sécurisée et un enfonce pieu nouvelle génération. L'innovation
encore et toujours...
n ne présente plus MarieOdile et Philippe Doron.
Depuis douze ans, ces
“confituriers” hors-pair révèlent
la plus belle expression de fruits
soigneusement sélectionnés pour
leurs arômes et leur degré de
maturité. Aux côtés des grands
classiques (fraises, cassis, mûres,
myrtilles, abricots...), des parfums
plus inattendus ont fait leur apparition : poire-cannelle,
églantine, mangue-chocolat. Chaque année, 40 000 pots
de confiture et bouteilles de sirops sont distribués dans
une cinquantaine de points de vente (GMS, crémeries,
épiceries...). En ce début 2005, le laboratoire du VieuxChérier a vu naître un produit très spécifique : une gamme
de confitures “sans sucres ajoutés” mise au point avec
l’association française des diabétiques et un ingénieur
agroalimentaire lyonnais. “Certains enjeux de santé
publique comme le diabète, mais aussi l’obésité, nous
ont conduit à cette réflexion”, commente Philippe Doron.
Alors qu’une confiture classique contient environ 62% de
sucre et une confiture allégée 45%, le nouveau produit
Doron se limite à 10%. Composé aux 2/3 de fruits,
il ne contient ni fructose, ni saccharose. Des fibres végétales
comme l’inuline, excellente pour la flore intestinale, ont
été ajoutées pour maintenir une texture ainsi que deux
édulcorants pour donner aux papilles de quoi se réjouir.
La très faible teneur calorifique (50 Kcal pour 100 grammes)
fait également partie de cette “première nationale”
soutenue par l’ANVAR. Forez-Diabète et une association
de parents d’enfants diabétiques de Pouilly-sous-Charlieu
ont également participé à son élaboration.
8 >Roanne Éco< MARS 2005
Arbez Opticiens :
un autre regard sur les lunettes
P
our Arbez Opticiens, tout va bien grâce à “Rien ne va plus” !
Installé depuis mars 2004, rue Maréchal-Foch, à Roanne,
Rodolphe Arbez fait partie de ce groupement d’opticiens
dynamiques. “Ce n’est pas une franchise, précise ce Jurassien de
34 ans. Il y a 15 ans, des gens comme Alain Mikli ont décidé de
ranger les prothèses optiques dans les placards. Ils ont habillé
les yeux pour donner du plaisir à ceux qui portent des lunettes
et à ceux qui les regardent”. Arbez Opticiens propose environ
350 montures - hommes et femmes - issues de collections
pour la plupart exclusives à Roanne : Mikli, Starck (France),
Oliver Peoples, I.a.Eyeworks (Etats-Unis), Théo (Belgique),
Kirk Originals (GB) ou encore
Ici Berlin (Allemagne). Toutes
apportent un “plus technologique” ou un “plus design”.
Parfois les deux. Certains ont
utilisé la découpe laser dans
l’acier, d’autres ont joué sur
la flexibilité des branches à 360°,
etc... Rodolphe Arbez vit à Roanne sa première expérience
indépendante après avoir franchi toutes les étapes en Haute-Savoie,
dans l’Ain et à Lyon. Côté verres, il travaille avec Essilor et Nikon.
Titulaire d’un BTS d’opticien-lunetier, il paramètre et monte
les verres grâce à un équipement à commande numérique. “Notre
ligne de conduite, c’est de rompre avec une certaine platitude et
d’échapper au clonage des regards”. En résumé, “Rien ne va plus”,
faites vos yeux...
PRODUITS ZOOM
Indray met Siloé à l’eau
L
a présence de la société roannaise Indray n’est pas passée inaperçue lors du salon
Pollutec 2004, à Eurexpo Lyon. La PME dirigée par Jean-François Ray a présenté
Siloé, une micro-station de traitement des eaux. Son point fort : sa compacité.
Il suffit en effet d’1,60 m sur 2,60 m pour rendre Siloé opérationnelle, alors que les
stations actuelles de traitement sont généralement installées sur une centaine de m2.
Indray s’est également penchée sur le process en développant une technologie en
nid-d’abeilles : les surfaces et les angles de frottement de Siloé permettent d’accélérer
la décantation. Siloé, qui a bénéficié d’une aide de l’ANVAR, peut traiter jusqu’à 100 m3
d’eau à l’heure : des eaux industrielles, des eaux de source, de nappes, de rivières,
de lacs, mais aussi des eaux boueuses et contaminées. Promu par les Nations Unies
dans le cadre des difficultés mondiales d’alimentation en eau potable, Siloé a été utilisé
pour la première fois en Asie du Sud après le passage du Tsunami. A cette occasion,
Indray a d’ailleurs été au centre d’une grande chaîne de solidarité afin d’installer
le premier exemplaire au moindre coût. Au lendemain de Pollutec, les demandes
ont afflué, notamment de la part des communes et des communautés de communes.
Plus globalement, Indray (11 salariés) est spécialisée dans le domaine des transferts
de fluides. Elle travaille avec la Générale des Eaux, la Lyonnaise des Eaux, la SDEI ou
encore la SAUR, mais aussi avec des industriels de l’agroalimentaire (Révillon, Sicarev,
Forez Porcs, Huileries de Lapalisse...). La montée en puissance de Siloé devrait accélérer
ses projets immobiliers : un développement sur la zone de la Villette est en projet.
Elan Bureautique joue la sécurité
V
irus, spams, dénis de services, tentatives d’intrusion... Les
menaces informatiques se multiplient aussi rapidement que
la technologie. Créée en 1988, la société Elan Bureautique
(Le Coteau) s’attache plus que jamais à la “sécurité informatique”
de ses clients. Depuis 2003, elle leur propose Arkoon, une solution
intégrée répondant à l’ensemble des besoins de sécurité, de la PMI
à la multinationale. Cette technologie, développée par une société
lyonnaise, permet d’analyser tout ce qui transite d’Internet au réseau
informatique de l’entreprise. “La force d’Arkoon, c’est de traiter
l’ensemble des menaces, expliquent les ingénieurs d’Elan Bureautique, Nicolas Terrier, Stéphane
Jouanin et Nicolas Jouanin. Cela évite de rajouter sans cesse des logiciels qui ralentissent la capacité
de traitement de l’ordinateur”. L’analyse “fast” permet de réaliser les contrôles “à la volée”
en supprimant tout temps de latence. Arkoon est ainsi devenu le premier fabricant français à obtenir
la certification ISO 15408, dite “Critères Communs” délivrée par la direction centrale de la sécurité
des systèmes d’information (DCSSI). Il s’agit d’une solution de niveau 7 qui correspond au plus
haut niveau de sécurité. Une dizaine de modèles sont disponibles en fonction des besoins des
entreprises ou des collectivités. Ils permettent de protéger de 5 à 5000 ordinateurs. Les prix
s’échelonnent de 900 à 30 000 euros. Des contrats de service adaptés permettent de bénéficier
des mises à jour. Elan Bureautique, présidée par Juan Zamora et dirigée par Marc Plasse, emploie
17 personnes. Spécialisée dans la vente de systèmes d’impression et de solutions globales,
elle est distributeur exclusif Canon sur le bassin roannais.
MARS 2005 >Roanne Éco< 9
RUBRIQUE
ACTUALITÉS
Fonds Sarkozy : le premier million
La DRIRE (Direction Régionale de
l’Industrie, de la Recherche et de
l’Environnement) Rhône-Alpes vient
de lancer “un appel à projet destiné
aux PMI des secteurs textile et
habillement de Roanne et des cantons
rhôdaniens de Thizy et Amplepuis”.
Un million d’euros de “crédits de politique industrielle déconcentrés” sera
débloqué dans les mois à venir afin de
soutenir, à hauteur de 20%, “les projets
d’investissements technologiques”
sélectionnés par un jury d’experts
techniques et financiers. Ce fonds correspond à la première partie des crédits
promis par Nicolas Sarkozy lors de sa
visite à Roanne en septembre 2004.
TER : les premiers
automoteurs en service
Les premiers trains automoteurs à
grande vitesse (AGC), dont s’est dotée
la région Rhône-Alpes, ont été inaugurés sur la ligne Roanne-Lyon. D’ici
2008, 39 AGC seront mis en service en
Rhône-Alpes ainsi que 36 rames à
deux niveaux, nouvelles générations,
capables de transporter jusqu’à 340
passagers.
Roanne/Paray-le-Monial : espoir
de ligne droite pour la diagonale
Lors de sa récente Assemblée générale
organisée à Marcigny, l’Association
pour la promotion de la diagonale
Chalon-sur-Saône/Saint-Etienne s’est
prononcée, à une très forte majorité,
pour un tracé à deux fois deux voies au
Nord et au Sud d’Iguerande et pour la
réalisation d’un “boulevard urbain” à
hauteur du village opposé au passage
de la voie rapide qui le couperait en
deux. Les Conseils Généraux de la
Loire et de la Saône-et-Loire, principaux financeurs de l’opération, sont
favorables à cette option. Les travaux
débuteraient par le contournement de
Pouilly-sous-Charlieu avant de se
poursuivre à Saint-Martin-du-Lac.
Aucun calendrier n’a été fixé.
10 >Roanne Éco< MARS 2005
Le Roannais candidat à un pôle de
compétitivité “textile et numérique”
e bassin économique roannais s’est associé à
ses partenaires du Sud de la Loire et du Rhône
pour faire acte de candidature à un pôle de
compétitivité “textile et numérique”. Lucien Deveaux,
président de la CCI du Roannais, Yves Nicolin, députéMaire de Roanne et Président de Grand Roanne
Agglomération, Raoul Griffon, président du l’Union
des Industries Textiles Roanne et Régions et Georges
Ziegler, président de l’Agence de Développement de
la Loire, ont décidé de “faire front avec les acteurs de
la région lyonnaise” afin de convaincre l’Etat du bien
fondé de leur candidature. Plus de 100 entreprises textiles ont été associées à la démarche. La plupart
d’entre elles utilisent le numérique au quotidien :
management, interactions industrielles, commerciales et
internationales, design, création, gestion de production,
automatisation, contrôle-qualité, logistique. La présence à Roanne du Télépôle, véritable pépinière d’entreprises dédiée aux activités numériques, et du Centre
L
National du Numérique et d’Innovation TextileHabillement, spécialisé dans la simulation, font partie
des points forts du dossier rhônalpin qui entrera en
concurrence avec deux autres candidatures “textiles”
dans le Nord de la France. L’Association roannaise
MUTEX est également partie prenante de la démarche
ainsi que les écoles d’ingénieurs ITECH (Institut
Textile et Chimique) et ISTIL (Institut des Sciences et
Techniques de l’Ingénieur de Lyon), l’université Jean
Monnet avec l’ISTASE (Institut Supérieur des
Techniques Avancées de Saint-Étienne), et les
Universités Lyon I et Lyon II. La sélection définitive
des “Pôles de compétitivité” répartis sur l’ensemble
du territoire, sera connue en juin. Les heureux élus se
partageront entre 700 et 800 millions d’euros sur trois
ans. Une enveloppe de 230 millions sera débloquée
dès la première année. Elle permettra de soutenir des
projets innovants sur les territoires sélectionnés.
“Scarabée” : 15 à 20 événements
économiques par an
e futur équipement “plurifonctionnel modulable” que s’apprête à construire le Grand
Roanne, à Riorges, aura pour vocation l’accueil
de 15 à 20 événements économiques par an (foires,
salons, congrès, colloques...). Le “Scarabée” déploiera
ses ailes sur 6 600 m2 (103 mètres de long sur 68 de
large et plus de 20 mètres de hauteur). Un millier de
places de parking est prévu ainsi qu’un espace d’exposition extérieure de 12 000 m2. L’architecte Alain
Sarfati, diplômé de l’Institut d’urbanisme de Paris,
fondateur de l’Atelier de recherche et d’études d’aménagement (AREA), est à l’origine de cette réalisation.
L
Le BTP ouvre ses portes
La Fédération du bâtiment et des travaux
publics de la Loire (BTP Loire) participera, le mardi 5 avril 2005, à la première
édition de l’opération “1 jour, 1 jeune,
1 entreprise”. Les chefs d’entreprises
consacreront leur journée entière à un
jeune en allant le chercher le matin à la
porte de son établissement pour lui faire
découvrir la diversité des chantiers et
Il a souhaité mettre en scène “le contraste entre le
naturel et l’artificiel en proposant une clairière de
lumière au sein d’un écrin de verdure”. Le “Scarabée”
(13 millions d’euros d’investissement) accueillera
également une dizaine d’événements culturels par an
(concerts, spectacles…) et plusieurs manifestations
sportives (démonstrations, galas…). La fréquentation
prévisionnelle globale oscille entre 135 000 à 170 000
entrées, avec un objectif de 140 000 pour la première
année. La configuration maximale avoisinera les
4 500 places. Les travaux débuteront au printemps
2006 et dureront environ seize mois.
lui permettre de rencontrer “des hommes
et des femmes fiers d’être des bâtisseurs”. A l’échelle nationale, 5000 collégiens, lycéens et étudiants seront
concernés par cette opération.
Eric Pras, MOF cuisinier
Eric Pras, actuellement chef de cuisine
de l’Hôtel Souleïas à La Croix-Valmer,
près de Saint-Tropez, a reçu le titre de
Meilleur Ouvrier de France “cuisinier”
des mains du Président de la
République. Agé de 32 ans, il a débuté
dans le métier à l’hôtel Central de
Renaison avant de fréquenter les
meilleurs établissements : Troisgros,
Loiseau, Gagnaire et le Carlton à
Cannes.
ACTUALITÉS
Gérard Matel à 100 à l’heure
a société roannaise Gérard
Matel, spécialisée dans la
vente à domicile, vient de
créer son 100ème emploi. Cette SAS
(société anonyme simplifiée), détenue à parts égales par quatre PME
roannaises (Tissages Giraud, Rose
Pomme, Montrico, Duo Tech’Style)
compte désormais 90 vendeuses sur
toute la France et dix personnes à
Roanne, dont sept dédiées à la logistique. Gérard Matel conçoit des
mini-collections et fait travailler des
prestataires (60% en Roannais).
“Nous nous adressons à des femmes
qui soit n’ont pas le temps d’aller en
boutique, soit n’aiment pas ça, indi-
L
quent les dirigeants. Nous allons à
leur devant. Nous leur apportons un
vrai service”.
Les collections Gérard Matel sont
très réactives. Composées d’une
quarantaine de modèles (jeans, teeshirts, chemisiers, jupes, manteaux,
pulls...), dans des tailles allant jusqu’au 56, elles sont renouvelées par
moitié tous les mois. L’entreprise
(1,2 million d’euros de chiffre d’affaires) a pour objectif d’atteindre 150
salariés d’ici un an.
Hervé Mons lance
l’International Caseus Award
idée lui trottait dans la tête depuis longtemps :
Hervé Mons, à la tête de l’entreprise Mons
Fromager (Saint-Haon-le-Châtel), a mis sur
pied le premier concours international du métier de
fromager, l’International Caseus Award. Cette compétition, qui s’est déroulée sous l’œil avisé de Pierre
Troisgros, président du jury international, a opposé
douze nations, le 22 janvier dernier, à Eurexpo Lyon,
dans le cadre du SIRHA (salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation). La crème
des fromagers était réunie, et c’est finalement une
doublette allemande (Paulette Klages et Vincent
L’
AGENDA
8 et 9 mars 2005
Assises Nationales de l’Eau Industrielle, CCI du
Roannais.
7 au 10 avril 2005
Folies Textiles de Roanne, Espace Congrès.
10 au 13 mai 2005
Salon Alliance, Eurexpo Lyon.
26 au 30 mai 2005
Foire du Roannais, Espace Fontalon, Roanne.
Goetz) qui a inscrit pour la première fois son nom au
palmarès. L’Allemagne a devancé la Suisse et la
Suède, la France se contentant de la 7ème place. Trois
heures de compétition ont mis en scène les qualités
essentielles du métier de fromager : la présentation, la
coupe de précision, la dégustation, sans oublier des
questions sur les fromages AOP (Appelation d’Origine
Protégée). Le CIDIL (centre de documentation et d’informations laitières) et l’ONILAIT (office du lait et
des produits laitiers) étaient partenaires de cette première mondiale.
RUBRIQUE
Garance songe à l’agroalimentaire
Le laboratoire Garance, qui assure la
formation des salariés du groupement
d’employeurs textile GEM et effectue
des contrôles de qualité et des mises au
point coloris pour ses 70 adhérents,
réfléchit à la mise en place d’un nouveau
service à l’attention des entreprises de
l’agroalimentaire. Il compte également
obtenir l’accréditation qualité ISO
9001 et l’accréditation de méthodologie
COFRAQ. Garance a réalisé un chiffre
d’affaires 2004 de 430 000 euros.
U10 passe le cap
des 100 millions d’euros
U10 (ex-L3C), basé à Bourg-de-Thizy,
vient de dépasser le cap des 100 millions de chiffre d’affaires. Le groupe
textile réalise 10% de son activité à
l’export grâce à l’intégration de sa
nouvelle filiale espagnole. U10 a connu
une progression de 65% en 2004.
Transcom Roanne en avance
sur ses prévisions
Installé depuis avril dernier, Transcom
Roanne bénéficie d’une montée en
puissance plus rapide que prévue. Alors
qu’il annonçait la création de 200
emplois dès la fin 2004, le site roannais
du leader européen de la relation clientèle (réception d’appels téléphoniques,
serveurs vocaux interactifs, gestion de
courriers électroniques...) a passé le
cap des 300 embauches en décembre.
L’entreprise compte doubler cet effectif
d’ici deux ans. Les salariés bénéficient
majoritairement de contrats à durée
indéterminée. Ils sont issus pour la plupart de l’arrondissement de Roanne.
Certains d’entre-eux viennent de la
région stéphanoise et des départements
limitrophes (Rhône, Allier, Saône-etLoire, Puy-de-Dôme).
Le Mérite du commerce roannais
pour Robert Allier
13 au 23 juin 2005
Robert Allier, artisan du renouveau de
Formation “5 jours pour Entreprendre”, CCI du Roannais. la Fédération des Commerçants du
Roannais et ancien vice-président
23 juin 2005
“commerce” de la CCI du Roannais, a
Club Management Qualité-Sécurité-Environnement :
été honoré du Mérite du commerce
“L’entreprise face aux risques émergents”, CCI du roannais. Une distinction qui récomRoannais.
pense son dévouement au service du
commerce local.
Pour tout renseignement,
contacter : Christiane
Tél. 04 77 44 54 64
MARS 2005 >Roanne Éco< 11
RUBRIQUE
ACTUALITÉS
Les acteurs de la transmission :
Les Chambres de Commerce et
d’Industrie : Ce sont elles qui vont
accompagner la transmission des
entreprises du commerce, des services
et de l’industrie, informer par le biais
des salons spécialisés, mettre en
relation le cédant avec les réseaux
dédiés, fournir tous les outils de la
transmission utiles tant aux cédants
qu’aux repreneurs. Ces outils sont
accessibles en ligne sur le site
www.roanne.cci.fr
Les experts comptables, les
banques : C’est à eux que reviennent
les phases d’évaluation, d’audit,
non seulement de l’entreprise, mais
des biens immobiliers, ainsi que l’élaboration du business plan, et le financement du projet de reprise.
Les avocats, les notaires : Ils
interviennent sur tous les aspects
juridiques et patrimoniaux de la
transmission (statut de la nouvelle
société, prise en compte des associés
minoritaires…).
Le Tour de France de la transmission fait étape à Roanne
Plus de 100 personnes étaient présentes le 20 janvier dernier à la CCI
du Roannais pour assister au Tour
de France de la Transmission. Une
manifestation organisée avec le
mensuel “Reprendre & Transmettre”.
A partir du cas réel d’une entreprise
à céder, les experts impliqués dans
la négociation - l’expert-comptable,
l’intermédiaire spécialisé, le notaire,
l’avocat, l’investisseur en capital, le
banquier-prêteur - reviennent sur
toutes les péripéties qui jalonnent
une négociation et mettent en évidence les astuces à connaître. En fin
de réunion, le conseiller BDPME
rend son verdict sur le cas étudié et
rappelle les critères exigés pour
bénéficier d’une garantie Sofaris.
Réussir une transmission
700 000 à 900 000 entreprises devraient changer de main dans les dix prochaines années.
Une opération délicate, car une transmission se solde dans plus d’un cas sur trois
par un échec. Le plus souvent, par manque de préparation du cédant. Comment réussir
une transmission ? De quelles précautions doit-elle s’entourer ? Explications.
ntre 2006 et 2012, 5 millions d’actifs vont
arrêter de travailler. Soit presque deux
fois plus de départs en retraite chaque année
que durant les années 2000. Parmi ces actifs, se
comptent principalement des salariés, mais aussi
des chefs d’entreprise. On estime ainsi entre
700 000 à 900 000 le nombre d’entreprises à reprendre en France dans les dix prochaines années
(50 000 au niveau régional). Or la poursuite de
ces activités est souvent déterminante pour le
maintien de l’emploi, la préservation des savoirfaire, ou encore le développement économique
de certains territoires. Dans le Roannais, 1 228
entreprises ont un dirigeant âgé de 55 ans et plus,
dont 46% dans le secteur du commerce, 27%
dans l'industrie, et 27% dans les services.
Si la création d’entreprise a été très valorisée ces
dernières années, et accompagnée par de nombreux dispositifs, la transmission-reprise apparaît
beaucoup plus en retrait. Les chiffres montrent
qu’il est pourtant plus sûr de reprendre une activité et un portefeuille de clients existants, que de
créer une entreprise ex nihilo. Les changements
démographiques à partir de 2006, et la prise de
conscience des enjeux sur le plan économique,
ont conduit tous les partenaires de “Entreprendre
en Roannais”, autour de la CCI, à renforcer leurs
actions dans ce domaine.
E
Que faut-il savoir avant de transmettre ?
Tout d’abord, une transmission réussie se prépare
plusieurs années à l’avance. Car elle exige une
longue démarche professionnelle, qui consiste
d’abord à évaluer l’entreprise en question, à
prendre conscience de ses atouts et points
faibles, puis à élaborer un argumentaire. Ensuite,
une démarche de communication au sein de réseaux spécialisés (par exemple dans le cadre de
Transcommerce), permettra de donner la lisibilité
à une offre, tout en assurant la confidentialité nécessaire. “En clair, il s’agit de mettre son entreprise
sur le marché”, commente Jacques Mangin, directeur du département Création d’entreprise à la
CCI du Roannais. Ce n’est qu’à l’issue de ces
étapes qu’un ou des repreneurs potentiels vont se
présenter. Il faudra alors surmonter tous les obstacles : évaluation par le repreneur, accord sur le
prix d’une affaire, règlement des aspects juridiques, patrimoniaux d’une transmission.
Des étapes qui, selon la nature des entreprises,
peuvent prendre entre deux et six ans… Ensuite,
se déroulera une période de transition, pendant
lesquelles des phases d’accompagnement seront
encore nécessaires. Par exemple, pour faire le
tour des compétences disponibles dans l’entreprise. Parfois, l’expertise, ou le réseau du cédant,
pourront aussi intervenir. La qualité de la relation nouée entre le cédant et le repreneur est
d’ailleurs souvent le signe d’une transmission
réussie.
Les outils de la transmission
Pour faciliter la recherche de porteurs de projets et
la promotion de l’offre d’entreprises à reprendre, la
CCI propose, avec ses partenaires, plusieurs filières
spécialisées : Transcommerce pour le commerce et
l’hôtellerie-restauration, C.cible et Treimac pour
l’industrie et les services, un CD-rom “Cédant mode
d’emploi” et de nombreux autres services (voir
www.roanne.cci.fr).
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Tél : 04 77 44 54 64
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12 >Roanne Éco< MARS 2005
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Transcommerce est un dispositif d’aide à la transmission-reprise d’entreprises
initié par les Chambres de Commerce et d’Industrie et leurs partenaires :
ACTUALITÉS
Mécabruel pérennise l’activité
de Mécanergie MXL
La reprise d’entreprises en difficulté est un cas particulier de la transmission-reprise.
En permettant de conserver des emplois, une activité, et des marchés,
elle n’en est pas moins importante pour l’économie locale. Exemple de reprise
d’une PME-PMI de mécanique : Mécabruel.
moins de 50 ans, Jean-Pierre Bruel pour- image de sérieux dans le Roannais, et souhaitait
rait apparaître comme un professionnel maintenir l’activité de l’entreprise à un bon niveau.
de la reprise d’entreprises. Sa première Il a présenté une offre bien construite”, témoigne
société, une PME-PMI de mécanique de cinq André Bastiani, ancien dirigeant bénévole de
personnes il l’a reprise à 20 ans, en 1975, après Mécanergie qui a accompagné la diversification
une formation de techde clientèle de l’entrenicien de la mécanique.
prise, et qui joue encore
C’était l’entreprise de
un rôle de conseil auprès
son père qui, pour des
de Jean-Pierre Bruel.
raisons de santé, a dû
La reprise a donc été efenvisager une transmisfective au 1er juin 2004.
Celle-ci a pu s’effecsion. “Vingt ans, on
tuer, notamment, grâce
peut considérer que
au soutien du Grand
c’est un peu jeune pour
Roanne, qui a racheté
être patron. Mais à cette
les locaux, et évité ainsi
époque, on avait encore
la vente des machines.
droit à l’erreur. Et puis
La société, renommée
mon père m’aidait
“Mécabruel”, a conservé
beaucoup”, explique
14 personnes et quatre
Jean-Pierre Bruel. En
apprentis. Elle table sur
1978, le dirigeant mène
un chiffre d’affaires
une seconde opération.
prévisionnel de 1 million
L’opportunité se présend’euros en 2005. “La
te de racheter une entremécanique souffre. Nous
prise en liquidation de
répondons à beaucoup
huit personnes, avec des
d’appels d’offres dont
savoir-faire très comnous apprenons ensuite
plémentaires. “Le parc
qu’ils sont souvent exde machines était plus
ternalisés. Mais il reste
intéressant et plus modes niches en France, et
derne que le mien. Cette
La reprise d’une entreprise en difficulté nécessite
il faut savoir les trouver”,
acquisition a permis de
la mobilisation de tous, cédant, repreneur et salariés.
poursuit André Bastiani.
nous positionner sur les
pièces de précision”. Les marchés, en revanche, Ainsi Mécanergie s’était-elle déjà diversifiée
demeurent les mêmes. Ce sont ceux de la répara- dans le ferroviaire, les équipements d’écluse, ou
tion de pièces mécaniques, pour le BTP, le textile, encore la participation à un groupement qui a
et puis bientôt l’armement et Michelin, qui exigent construit le viaduc de Millau. Mais les coûts de
service et proximité. Les aspects les plus sen- structure, et la mauvaise situation financière de la
sibles de la reprise se sont plutôt situés ailleurs : holding Mécanergie, n’a pu empêcher le dépôt
“Dans l’entreprise de mon père, nous étions une de bilan. Aujourd’hui, Mécabruel a su conserver
équipe de jeunes. Or, là, je reprenais une société la confiance des anciens clients de Mécanergie,
avec huit personnes de plus de 50 ans. Le conflit dont Barriquand Steriflow et Barriquand Echangeurs, grâce, notamment, à l’implication d’Ande générations était inévitable…”.
Au début des années 2000, les Établissements dré Bastiani, qui a toujours rassuré les donneurs
Bruel réalisent un chiffre d’affaires de 0,8 million d’ordre stratégiques. Et le nouveau dirigeant,
d’euros avec 15 personnes. Son dirigeant est à la Jean-Pierre Bruel, compte bien, grâce aux nourecherche de nouveaux clients. Lorsque Méca- velles machines acquises en 2005, développer la
nergie connaît ses premières difficultés, Jean- clientèle de l’entreprise.
Pierre Bruel saisit l’opportunité. “Il avait une
A
RUBRIQUE
Les événements 2005
de la transmission
et de la création d’entreprise
La création et la transmission d’entreprise nécessite une large promotion de l’envie de reprendre ou
créer sa propre entreprise. Dans ce
cadre, les membres du Réseau
Entreprendre en Roannais envisagent
plusieurs grands événements
annuels :
- Un Forum spécial Transmission au
printemps.
- Un Forum global Création-Transmission à l’automne.
- La sensibilisation à l’innovation et
à la création d’entreprise avec le
dispositif INNOVUS.
- Les dispositifs Esprit d’entreprise
et Graine d’Entrepreneur auprès
des étudiants. L’objectif de Graine
d’Entrepreneur est, par exemple,
d’aller à la rencontre des lycéens et
étudiants du Roannais afin de les
faire réagir sur le sujet de l’entreprenariat. Une première réunion de
présentation aux établissements
scolaires et d’enseignement supérieur s’est tenue le 11 janvier.
Un schéma départemental
de la transmission-reprise
d’entreprise en vue
Le schéma départemental de la
transmission-reprise d’entreprise,
initié par le Conseil général de la
Loire avec les quatre Chambres
consulaires, a pour but d’unir les
forces des collectivités territoriales
et des Chambres afin de faciliter la
transmission et d’anticiper le
nombre croissant des départs en
retraite des chefs d’entreprise.
Bientôt officialisé, ce schéma comprend six objectifs, de l’instauration
d’un observatoire de la transmission
à l’accompagnement des repreneurs
et cédants potentiels, en passant
par l’amélioration des modes de
financement. Les outils tels que
Transcommerce, sont pris en compte
et valorisés.
MARS 2005 >Roanne Éco< 13
DOSSIER
TERRITOIRE
Le Roannais savoure
sa qualité de vie
Richesses naturelles
et patrimoniales,
gastronomie, qualité
de services, indépendance commerciale,
fluidité des déplacements urbains...
Le Roannais défend
précieusement
son statut de “microrégion” à visage
humain, loin des agglomérations saturées.
A moins de cent
kilomètres de trois
des dix plus grandes
villes françaises et
à un peu plus de trois
heures de Paris, du Sud
et des Alpes, il compte
faire de cette “douceur
de vivre” un élément
décisif de sa reconquête
démographique.
Par Frédéric Thomasson
14 >Roanne Éco< MARS 2005
ix fois dans les 50 premiers !
Le classement 2004 des
“cent villes de France” réalisé par le magazine “L’Express” a
été accueilli avec le sourire en
Roannais. “Nous avons tellement
l’habitude d’entendre de mauvais
jugements sur notre ville que ces
classements objectifs sont une
divine surprise”, commente JeanBernard Devernois, vice-président
de la CCI du Roannais. Roanne
figure en effet au 43ème rang
national en terme d’accessibilité avant même l’aboutissement des
prochains aménagements routiers
(N82, N7) et autoroutiers (A89) au 38ème rang sur le plan de l’éducation, au 25ème rang pour sa
météo, au 16ème rang pour son
offre de logement, à la 10ème place
pour son offre commerciale et au
4ème rang national en matière de
sécurité, l’une des priorités
majeures des Français.
S
“Tout est accessible
rapidement”
Si l’emploi reste le facteur prédominant d’attractivité d’un territoire,
ces critères globalement liés à la
“qualité de vie des habitants” sont
à mettre en évidence au moment
où les grandes agglomérations frisent la saturation totale.
La qualité de vie du Roannais, territoire à visage humain, n’est plus
à démontrer depuis longtemps. Le
premier élément de cette “douceur
de vivre” réside dans la fluidité
des déplacements urbains au sein
de l’agglomération. Même si la part
des déplacements en automobile
s’est accrue au détriment de l’utilisation des transports collectifs
Simon Hawkins, ancien responsable export d’une société textile régionale,
a changé de vie le jour où il a fait la connaissance de la Côte Roannaise.
(63% des mouvements contre 47%
en 1987), les “embouteillages”
aux heures de pointe se limitent à
quelques minutes. “Pour créer un
bouchon à Roanne, il faut que les
gens se téléphonent et se donnent
rendez-vous”, plaisante Hervé
Brégand, gérant d’une société de
services aux entreprises. Une facilité de déplacement d’autant plus
significative que les ménages de
l’agglomération se caractérisent
par un taux de double équipement
automobile supérieur à la moyenne
régionale. Au-delà du gain de
temps, cette bonne gestion des
flux urbains et péri-urbains
(Boulevard Ouest, Rocade Est)
donne à la vie locale un tempo, un
rythme. Foi de garagistes, l’usure
TERRITOIRE
du klaxon roannais fait partie des
plus faibles de France. “Ici, même
si tout le monde se dit débordé et
stressé, on sort du travail et trois
minutes après on peut être sur son
vélo ou dans un bon restaurant
sans problème d’embouteillage,
de parking ou de transports en
commun surchargés. Cela fait
partie de ma qualité de vie”, note
Philippe Tardy, chargé de production de la société costelloise d’audiovisuel AVP Diffusion. Raoul
Griffon, à la tête de l’entreprise
textile éponyme, confirme : “Plus
de 70% de mes salariés déjeunent
en famille le temps de midi”. “On
ne consomme pas inutilement un
temps devenu trop précieux pour
envisager de le gaspiller, renchérit
Eric Delmau, gérant d’une société
de négoce de machines et accessoires textiles. A Roanne, tout est
accessible rapidement”. Du coup,
se “garer” devant “son” magasin
fait pratiquement partie des exigences du consommateur roannais, adepte des randonnées au
long cours le dimanche, mais
réfractaire à la marche à pied
urbaine le samedi. Les modifications de sens de circulation ou de
possibilités de stationnement sont
toujours de petites révolutions.
Le Roannais a ses repères et il y
tient.
Simon Hawkins, un Anglais sur la Côte
S
ur l’épais mur de son cuvage, deux photos s’entrechoquent. L’une, prise
au pied des Twin Towers new-yorkaises, appartient définitivement au
passé. L’autre met en scène le “Simon Hawkins nouveau”, assis au milieu
de ses vignes, chapeau de paille sur la tête et cisaille à la main. Originaire
du Sussex et citoyen du monde (Kenya, Afrique du Sud, Botswanha...), cet
ancien responsable export d’une société textile régionale a changé de vie
le jour où il a fait connaissance avec la Côte Roannaise, son doux relief, sa
sérénité et son vin. “Au début des années 90, les affaires devenaient
difficiles mais nous ne voulions pas quitter la région. Dans ma jeunesse, je
m’étais passionné pour le vin. Je me suis renseigné auprès de la Chambre
d’agriculture pour savoir s’il était possible de devenir vigneron. On m’a
répondu que ce n’était pas impossible. C’était largement suffisant pour
passer du rêve à l’action”. Il achète une maison de vigneron sur les
hauteurs de Villemontais et participe, au côté des viticulteurs locaux, au
renouveau du Gamay roannais. Il plante deux hectares autour de chez lui,
rachète des terrains ici ou là. “L’Anglais fou”, comme on le surnomme à
cette époque, vit sa passion sans pression. “Ce n’est pas toujours évident
commercialement, mais pouvoir vivre dans cette région et dans ces
conditions, je ne peux rien demander de mieux”, affirme-t-il sans la
moindre hésitation. “Le Roannais, et la Côte en particulier, c’est un
mélange assez subtil de plusieurs choses : un climat très sec avec
notamment des demi-saisons très agréables, une densité de population
relativement faible, et surtout une gastronomie de très haut niveau. Les
restaurants, bien sûr, mais également l’ensemble des métiers de bouche.
Ce qu’ils font est très abouti. Ici, bien manger fait partie de l’art de vivre”.
Les desks d’aéroports sont à des années-lumières de sa nouvelle vie. Le
soleil est son unique fuseau horaire. “Ici, rien n’est compliqué. Vous
n’avez pas besoin de planifier sans cesse votre vie. Dans une grande ville,
on agit constamment en fonction de la circulation. On en devient esclave.
J’ai découvert ici la liberté de vivre”. Les seuls bouchons formellement
identifiés sont ceux qu’il réserve à ses 50 000 bouteilles produites chaque
année sur ses dix hectares. Avec son épouse, Isabelle, il vient d’aménager
quatre chambres d’hôtes, histoire de partager son bonheur quotidien.
“Pour moi la vraie richesse du Roannais, c’est de proposer une douceur de
vivre très au-dessus de la moyenne sans être au bout du monde. Vous
savez, des paysages somptueux, des vues étourdissantes, la nature, le
calme, l’air pur, cela existe dans des centaines d’endroits en France. Mais à
dix minutes d’une agglomération de 70 000 habitants où l’on trouve tout
ou presque, c’est très rare”.
La qualité de l’air
au rendez-vous
Heureuse conséquence de ce trafic
modéré, les nuisances sonores
sont limitées, y compris en centreville, et la qualité de l’air est bonne.
A la demande des collectivités,
l’AMPASEL, association de mesure
de la pollution atmosphérique
dans le département de la Loire, a
mis en place un dispositif de surveillance et d’alerte : tous les feux
sont au vert.
Mais c’est aux portes de l’agglomération que les amateurs d’air
pur et d’espaces flirtent avec le
bonheur total. L’environnement
naturel roannais est d’une diversité
toujours impressionnante pour les
nouveaux venus. “Ce que nous
aimons en Roannais c’est la beauté
des paysages et surtout leur
incroyable variété”, indiquent
Irène et Stéphane Mourterot,
gérants du Port de Bully (plaisance, brasserie, restaurant, permis
bateau...). Après diverses expériences professionnelles à Paris,
Strasbourg et Saint-Etienne, ils
ont largué les amarres sur le lac de
Villerest en 2003. “Nous avons
trouvé le Canada en France : l’eau,
la pêche, les sapins”.
Bienvenue
en “pays de cocagne”
Au carrefour des régions RhôneAlpes, Auvergne et Bourgogne,
entre les Monts du Beaujolais, du
Lyonnais et la Montagne Bourbonnaise, le Roannais est souvent
décrit comme une mosaïque de
micro-pays. La plaine épouse progressivement le relief qui culmine
à 1 150 mètres dans les Monts de
la Madeleine, considérés comme
“le château d’eau” de la région,
grâce à ses tourbières, ses zones
humides, ses cours d’eau et ses
étangs. “Le Roannais est un pays
de cocagne qui baigne dans un
environnement généreux, indique
Claude Le Pape, directeur de
l’Office de Tourisme de Pôle. La
qualité de son éco-système est telle
qu’une partie de son territoire
possède les qualités intrinsèques
d’un Parc Naturel Régional. Et
puis n’oublions pas que Roanne
DOSSIER
a réussi à apprivoiser le fleuve
Loire qui la traverse de part en
part. C’est un exemple unique en
France”. Castors, hérons et cormorans offrent un spectacle surréaliste à quelques kilomètres de
Roanne. Les gravières de Mably
et de Mâtel qui les accueillent font
d’ailleurs l’objet d’un projet environnemental d’envergure. L’eau est
incontestablement la plus grande
richesse naturelle du Roannais.
Facteur de développement industriel (textile, agroalimentaire,
papeteries, métallurgie...), elle est
toujours considérée, fierté locale,
comme la plus douce de France.
La mise en valeur des rivières
donne aujourd’hui des résultats
remarquables : la plupart des
cours d’eau du versant Madeleine
sont classés en première catégorie
piscicole. Le canal de Roanne à
Digoin, le “canal tranquille”, voit
naviguer des péniches venues de
toute l’Europe. Havres de paix,
les ports de Briennon et de
Roanne accueillent, parfois à l’année, de nombreux plaisanciers
étrangers.
Le patrimoine
dans un écrin de verdure
“La campagne est toute proche, les
balades à vélo, à pied, en pleine
nature, sont faciles d’accès”, note
Gaël Laval, responsable administratif et financier de Pramac
(Saint-Nizier-sous-Charlieu), l’un
des tous premiers fabricants français de groupes électrogènes. On
compte en Roannais plus de 800
kilomètres de sentiers balisés
qu’ils soient pédestres, équestres
ou VTT. Fait assez exceptionnel,
chaque canton dispose de son
propre topo-guide. Plusieurs parcours traversent la Forêt de
Lespinasse (classée Natura 2000).
De leur côté, les Bois Noirs
offrent un massif de plus de 6 000
hectares d’un seul tenant, en partie
dans le canton de Saint-Just-enChevalet dont près de 40% du territoire est couvert de forêts, à
l’image d’ailleurs du canton de
Belmont-de-la-Loire. Situé dans
un écrin de verdure, le canton de
Charlieu fait partie des fleurons
MARS 2005 >Roanne Éco< 15
DOSSIER
TERRITOIRE
Le Roannais savoure sa qualité de vie
patrimoniaux de Rhône-Alpes
(Abbaye Bénédictine de Charlieu,
Couvent des Cordeliers de SaintNizier, Eglise Abbatiale de la
Bénisson-Dieu). Le Roannais
compte également quatre bourgs
médiévaux éligibles “villages de
caractères” (Saint Haon-le-Châtel,
Ambierle, St-Jean-St-Maurice,
Le Crozet).
A l’Ecole des Trois Ponts, des étudiants du monde entier
apprennent à vivre “à la française”.
La cuisine, une religion !
Déjà comblé par la nature, le
Roannais en possède une seconde :
l’art de bien manger. Dans la foulée de la Maison Troisgros, sur la
voie royale des 40 ans de trois
étoiles, une pléiade de restaurants
gastronomiques ont pointé leur
toque. “A Roanne, la cuisine,
c’est une religion. Midi, c’est
midi”, commente Michel Granger,
l’affichiste fétiche de la ville.
Chaque année, le Festival “Roanne
Table Ouverte” titille les papilles et
fait découvrir le talent des producteurs locaux (foie gras, viande charolaise, miel, confiture...) et les
vins AOC de la Côte Roannaise.
“La gastronomie est notre carte
d’identité. Elle est dans nos
gènes”, reprend Claude Le Pape.
“En France, on ne plaisante pas
avec le plaisir de la table, com-
L’Ecole des Trois Ponts fait goûter l’art de vivre français
I
l n’y en a qu’une en Rhône-Alpes. Elle s’est installée à
Roanne. Presque naturellement. L’Ecole des Trois
Ponts, créée en 1991 par un Stéphanois, René Dorel,
soutenu par des investisseurs Japonais, enseigne à la
fois la langue et la cuisine française. Chaque année, ils
sont environ 300, Américains pour moitié, à suivre ses
cours. “Nous recevons régulièrement des étudiants du
collège Dupape dans l’Illinois et de l’Université de
Perdue dans l’Indiana, explique le maître des lieux.
Nous accueillons également des adultes qui souhaitent
s’immerger totalement et rapidement dans la culture
française”. Originale et conviviale, la formule est un
succès, même si le dollar est actuellement peu
coopératif. L’Ecole des Trois Ponts s’appuie sur une équipe
de huit à dix personnes en pleine saison : deux chefs de
cuisine, un pâtissier meilleur ouvrier de France, des
formateurs linguistiques et plusieurs consultants locaux
en gastronomie. Les formations oscillent entre une et
trois semaines selon les modules. Les élèves séjournent
en pension complète (1 000 à 1 500 euros la semaine,
cours compris) dans un château du 18ème doté de treize
chambres. “Les étudiants vivent à la Française. La
16 >Roanne Éco< MARS 2005
cuisine est une manière efficace de comprendre notre
culture. Montrer à un Américain qu’on ne remplit pas
un verre de vin comme un verre d’une certaine boisson
gazeuse ou à un Australien que l’on ne mélange pas la
tarte aux pommes et la vinaigrette, cela fait partie de
l’apprentissage. Ici, on n’apprend pas à lever le petit
doigt mais à avoir la bonne attitude, sans cérémonial”.
L’environnement extérieur de l’école est également
apprécié. Les étudiants adultes occupent leur temps
libre en visitant la région. “Ils trouvent le Roannais
hospitalier au sens large”, explique René Dorel, fier
“de faire connaître Roanne à l’étranger”. Récemment,
le Sunday Times, qui figure parmi les plus importants
tirages de la presse britannique, a dépêché l’un de ses
journalistes. L’article, sur plusieurs colonnes en
première page, évoque la qualité des cours ainsi que la
douceur de vivre roannaise : ses villages (Villerest,
Saint-Jean-Saint-Maurice), deux de ses bonnes tables
(Troisgros et L’Astrée) et le Château de la Roche sont
cités. Depuis, les mails défilent. Grâce aux Trois-Ponts,
le Roannais pourrait prendre l’accent britannique cet
été...
mentent Anne et Hervé
Duveauchelle, propriétaires de
chambres d’hôtes à St-GermainLespinasse. C’est un excellent
moyen de faire venir des touristes
et de les garder. Cela fait partie de
la douceur de vivre roannaise au
même titre que son climat dont on
parle peu et qui est un atout”. Les
statistiques de Météo France
confirment : Roanne, aussi surprenant que cela puisse paraître,
bénéficie de plus de journées
d’ensoleillement que Toulouse...
Le Roannais, qui côtoie dans un
rayon de 100 kilomètres trois des
dix plus grandes villes de France
(Lyon, Saint-Etienne, ClermontFerrand), bénéficie d’une situation
géographique assez idéale, à un
peu plus de trois heures des Alpes,
de Paris et du Sud.
Une offre commerciale
attractive
“C’est une ville moyenne qui a
tout d’une grande”, commente un
professionnel du tourisme. Son
dynamisme commercial en est la
preuve. La densité commerciale
globale de l’arrondissement
approche les 1 700 m2 pour 1 000
habitants (moyenne régionale :
1 500 m2). L’offre des grandes
surfaces est conforme à la moyenne
rhônalpine (792 m2/1 000 hab).
Le Roannais dispose de plus de
250 commerces d’équipements
de la personne et de plusieurs
magasins d’usine. Un réseau de
bourgs-centres structure le territoire, généralement dans les
chefs-lieux de canton. Il répond à
des besoins de proximité.
L’évasion commerciale sur le territoire représente environ 13% de
la consommation totale, un niveau
proche du taux structurel incompressible. Cette donnée traduit
une certaine exhaustivité de l’offre
commerciale proposée. Au palmarès des villes moyennes,
Roanne détient d’ailleurs un
record du nombre de pâtissiers,
de coiffeurs et de fleuristes.
Une bonne qualité de vie se juge
également au nombre et à la pertinence des services aux particuliers
(action sociale, santé, immobilier,
TERRITOIRE
crèches, assistantes maternelles...). Depuis 1993, ce secteur
a enregistré une augmentation de
plus de 32% du nombre de ses
établissements. Le nombre des
sociétés de services aux entreprises a progressé de près de 10%
depuis 1993. Ce secteur représente
4 300 emplois soit 1 000 de plus en
l’espace de dix ans.
Fait nouveau depuis quelques
années en Roannais : le retour “au
pays” de jeunes générations, à
l’issue de leurs études supérieures
ou après d’assez courtes périodes
professionnelles loin de leur terre
de naissance. “Il faut avoir connu
autre chose pour apprécier cet
équilibre entre activité professionnelle et vie de famille,
explique Fabrice Rabourdin,
30 ans, qui vient de racheter au
Coteau un magasin d’optique
après des études à Lyon et une
Le rêve ligérien de Roswitha Baldet
L
orsque son parcours professionnel l’a conduite à Roanne en juillet 1990,
Roswitha Baldet est tout simplement “tombée amoureuse” de la
région. “Le premier coup de foudre, ce fut pour la Loire. J’ai d'abord
habité rive droite au Coteau, puis aujourd’hui rive gauche, à Villerest. Ici,
je marche, je respire. C’est un vrai luxe”. Directrice export de la société
Yves Delorme, originaire du Palatinat, en allemagne, elle rend
régulièrement visite aux 400 boutiques du groupe réparties dans une
quarantaine de pays, notamment au Moyen-Orient, en Océanie, en Asie et
en Russie. Les allers-retours avec l’aéroport Saint-Exupéry font donc aussi
partie de sa vie. “Il est clair que Roanne n’est pas idéalement située de ce
point de vue. Mais c’est un choix de vie. Je connais bien Lille, siège du
groupe Fremaux-Delorme. Quand vous êtes dans des bouchons
incroyables, vous perdez aussi beaucoup de temps. Sans parler du stress
que vous accumulez”. De retour dans “son havre de paix”, Roswitha
Baldet change immédiatement de rythme. “Il y a ici une convialité
extrême. J’ai tout de suite fait des connaissances. Et assez rapidement des
amis”. Elle participe régulièrement à des randonnées dans la région mais
aussi dans le Sud et dans les Alpes, au sein de son association, le Club Alpin
Français. A Villerest, sa maison est devenue un véritable lieu de vacances.
“Tous ceux qui nous rendent visite apprécient à la fois le calme et le cadre.
On a tout ici, notamment une véritable tradition culinaire, des marchés
très colorés, de petits producteurs assez exceptionnels. En 15 ans, j’ai
vraiment vu l’évolution de Roanne. Je ne suis pas certaine d’ailleurs que
les Roannais eux-mêmes en soient bien conscients. C’est aussi une ville où
l’on peut se promener sans devoir serrer son sac sous le bras. On n’est pas
accosté à chaque coin de rue. La vie en dehors de chez soi n’est pas
angoissante”.
expérience dans un grand groupe.
“C’est bien parce que j’ai cet élément de comparaison que je comprends aujourd’hui l’expression
“qualité de la vie”. J’ai dirigé jusqu’à 23 collaborateurs dans un
magasin, et je suis heureux de travailler à trois aujourd’hui. Le
stress n’est vraiment pas le
même. Certains de mes amis ne
comprennent pas mon retour. Ils
comprendront quand ils investiront
dans l’immobilier, quand les
embouteillages leur feront prendre
des cheveux blancs, quand ils se
rendront compte qu’à salaire égal,
on fait beaucoup plus de choses
ici qu’ailleurs”.
L’immobilier accessible
Malgré une nette inflation des prix
ces dernières années, l’accession à
la propriété reste en effet à la portée
de nombreuses bourses. “A la
périphérie des grandes agglomérations, la moindre maison individuelle coûte une fortune, compare
Simon Hawkins, viticulteur installé sur la Côte Roannaise depuis
une quinzaine d’années. Dans le
Roannais, un jeune couple, même
avec deux salaires moyens, s’installe sans problème. Pour moi,
c’est aussi de la qualité de vie car
on ne s’endette pas inconsidérablement et on continue de bien
vivre”. Avec un prix de loyer de
5,4 euros le m2 (chiffres 2003),
l’agglomération roannaise est la
plus accessible des agglomérations
rhônalpines, la moyenne régionale
dépassant les 8 euros.
Miser sur les activités
de loisirs
Déjà bien loti en terme d’activités
sportives (patinoire, piscines,
golf, piste de karting, terrain de
football synthétique, centres
équestres, ski de fond...), le
Roannais porte désormais ses
efforts sur les activités de loisirs
avec la construction future du
“Scarabée”, espace multifonctionnel destiné à accueillir spectacles et manifestations culturelles
(4500 places) et la création du
Multiplexe qui deviendra, dès
2007, le plus important complexe
DOSSIER
cinématographique du département
(9 salles). Roanne est également
doté d’un cinéma d’art et d’essai
(l’Espace Renoir), d’un théâtre à
l’Italienne, d’une médiathèque
d’un excellent niveau et d’un
musée des Beaux-Arts et
d’Archéologie qui accueille plus
de 15 000 visiteurs chaque année.
“Pour moi, la qualité de vie roannaise réside dans la taille idéale
de fonctionnement de sa villecentre, explique Laurent Mons,
fromager-affineur, installé à
Roanne et à Renaison. J’adore ce
coté “petite région” à taille
humaine. Services, commerces,
loisirs, on a vraiment tout sous la
main. Et puis compter sa famille
et ses amis tout près de soi est
infiniment précieux”. Originaire
de Besançon, Valérie Perez, formatrice à l’Ecole des Trois-Ponts,
confirme : “Le côté “amis d’enfance” est très fort ici. On reste en
contact avec ses racines. Cela
paraît presque vital”.
Vers un label de territoire
“Haute Qualité de Vie”
Engagé dans la mutation de son
industrie et la tertiarisation de son
économie via notamment les TIC
et le numérique, le Roannais possède, en parallèle, de sérieux
arguments naturels, patrimoniaux
et humains, pour amorçer sa
reconquête démographique. A
condition de le faire savoir.
“Le manque de communication
autour de notre région est aussi
responsable de son manque de
développement. Hormis Troisgros,
Roanne n’évoque rien dans l’esprit
des gens. Pour fédérer les
Roannais, il leur faut un projet
commun”, commente Stéphane
Mourterot. La volonté exprimée
dans la “Charte du Pays Roannais
en Rhône-Alpes” d’accéder à
un label de territoire HQV
(Haute Qualité de Vie) devrait
constituer une première motivation
commune.
MARS 2005 >Roanne Éco< 17
HAUT DE GAMME
RUBRIQUE
question à
Perron l’éclectique
Communauté des
Sœurs Bénédictines,
Abbaye de Pradines
De Delon à Ducasse, des quartiers Haussmanniens aux quatre étoiles de la Côte,
Luc Perron, créateur et fabricant de meubles et de luminaires, séduit encore et toujours.
entrer dans l’histoire de chaque client :
tel est le credo de Luc Perron, concepteur
et réalisateur de meubles et de luminaires. C’est sur les hauteurs de Saint-Cyr-deFavières, au vert, que cet ébéniste et architecte
d’intérieur a décidé de s’installer. Poussé par une
forte inspiration néo-classique, il met au service
de ses clients sa parfaite connaissance de l’histoire de l’art. Luc Perron réalise “tout ce qui
tourne autour de la maison” : bureaux, commodes, sièges, tables
basses, chevets, têtes
de lits, fausses cheminées, bibliothèques...
Il a également développé une large gamme de luminaires
faite d’appliques, de
lampes, de lustres.
Le créateur propose
à ses clients, soit
l’objet unique, soit
l’aménagement de
pièces entières. Il
travaille à partir de
chêne, de hêtre, mais
aff iche une réelle
prédilection pour les
meubles blanchis en
MDF (Medium Density Fiber). Frises,
piétements, variation
de coloris, permettent de personnaliser
chaque œuvre. Le
“sur-mesure” et le
symbolisme sont
aussi des marques de fabrique Perron.
La formule plaît. Pour en avoir le cœur net, il
suffit de prêter attention aux impressionnantes
références de “L’Orangerie”, son entité commerciale. De nombreux hôtels, trois ou quatre
étoiles, ont déjà fait appel à sa créativité : le Sofia
Country Club à Antibes, la Bastide Saint-Antoine
à Saint-Tropez, les Bouis à Ramatuelle, l’Atlantel
à La Baule... “Nous avons également réalisé
toutes les chambres du Grand Hôtel des Terreaux
à Lyon. Nous avons eu carte blanche de la part
de la propriétaire qui ne voulait pas que deux
chambres se ressemblent”. De son côté, Alain
Ducasse a fait réaliser des têtes de lits sur-mesure
pour son nouvel établissement des Pyrénées.
R
L’éclectisme du décorateur roannais est saisissant : une semaine à Milan pour réaliser l’appartement-témoin d’une résidence de prestige, la
suivante, à Neuilly, à Saint-Germain-en-Laye ou
à Versailles pour participer à la rénovation d’un
luxueux appartement. Parmi sa clientèle de particuliers, Luc Perron compte un certain Alain
Delon. “Nous avons réalisé des lustres pour
l’une de ses propriétés”.
Les Loly Café, l’enseigne “Douce Heure” (théchocolat-café) et
“Carré Blanc” pour
ses nouveaux corners “Les Petits”
(Samaritaine, Galeries Lafayette) ont
succombé au charme
Perron, également
prophète en son pays
puisqu’il a rénové la
salle des mariages de
l’Hôtel-de-ville de
Roanne.
Luc Perron a obtenu
le Prix de la Découverte du salon “Maison et Objets”, une
manifestation qui lui
a permis de se faire
connaître. “C’est
notre vitrine commerciale. Au début,
cela nous a permis
de toucher les boutiques de décoration
puis de monter en
gamme lorsque ce
marché s’est tourné vers les produits d’import”,
explique Luc Perron qui n’a pas hésité à investir
pour franchir un palier. “L’acquisition de notre
première commande numérique a été un tournant”. Aujourd’hui, il s’appuie sur une équipe de
dix personnes. “Il ne sont pas forcément issus
des métiers du bois mais ils ont une sensibilité
qui convient à nos produits”.
Son épouse, Sylvie, et leurs sept enfants, suivent,
jour après jour, une “success story” qui ne se dément pas. L’an dernier, L'Orangerie a réalisé un
chiffre d’affaires de 800 000 euros dont une part
réalisée à l’export, notamment au Danemark et
aux Pays-Bas.
Votre communauté développe une
activité d’imprimerie. Quel type
de produits concevez-vous ?
“L’
activité d’imprimerie est née
dans les années 50 à Pradines
avec la réalisation de petites images
pour les ordinations et les fêtes religieuses. En passant de la typographie à l’offset, il y a vingt ans environ, nous nous sommes lancées dans
la réalisation de faire-parts de
mariages. Cela représente 70% de
notre activité. La période de janvier
à juin est la plus intense. Nous proposons des faire-parts classiques sur
de beaux papiers ou des faire-parts
plus modernes en couleur. Notre
clientèle est nationale grâce au
“Réseau des artisanats monastiques”. Il s’agit d’une association
dont le but est d’aider les communautés religieuses à vendre leurs
produits. Nous travaillons assez peu
sur Roanne. Notre activité n’est
peut-être pas assez connue. Outre
les faire-parts de mariage, nous pouvons également réaliser des faireparts de naissance, des cartes de
visites, des cartes de correspondances et du papier à lettre pour des
petites entreprises. Nous sommes
aussi équipées pour réaliser des
petites brochures ou bulletins d’information. Nous avons notamment
réalisé des ouvrages pour le lycée de
Ressins et la Paroisse de Tarare. Une
dizaine de sœurs travaillent jusqu’à
cinq heures par jour. Nous conservons
en effet des temps pour la prière et
les offices. Nous vivons selon la règle
de Saint-Benoît, “ora et labora”, la
prière et le travail. Nous trouvons
logique que chaque monastère
assure son autonomie et sa subsistance grâce au travail manuel”.
MARS 2005 >Roanne Éco< 19
RUBRIQUE
INDUSTRIE
question à
Pierre-Alain Giboulet,
président de 2IE
Comment fonctionne Ingénieur
ISTIL Entreprendre ?
“I
ngénieur ISTIL Entreprendre
est une association de l’ISTIL,
école d’ingénieurs de l’université
Claude Bernard Lyon 1 en partie installée à Roanne. Nous fonctionnons
sur le modèle des cabinets de
conseil ou des sociétés de services
d’ingénieurs à un prix concurrentiel.
Notre mot d’ordre : Une dynamique
pour construire vos projets. Notre
activité se décrit en quatre pôles
correspondant aux spécialités de
notre école : un pôle conceptionmodélisation mécanique (développement, conception, projection), un
pôle informatique-calcul scientifique (recherche de solutions informatiques et programmation), un pôle
matériaux-structure de surface (aide
au choix des matériaux et analyse
des défaillances), un pôle productionsystèmes industriels (diagnostic de
production et solutions d’amélioration). Nous bénéficions de l’aide
d’enseignants chercheurs. En 2004,
nous avons effectué des projets
principalement orientés productique, notamment celui d’améliorer
la productivité de l’entreprise
Mécabruel. Ceci s’est traduit, après
diagnostic, par l’application de la
méthode SMED sur leur goulet de
production. Au final, nous avons
réduit les temps de changements de
série de 40%. Par ailleurs, nous dispensons des cours en gestion de
production assistée par ordinateur
pour des licences professionnelles,
ainsi qu’une formation complète
orientée production. Fin janvier
2005, nous avons organisé, avec la
CCI du Roannais, un forum
“S’implanter Développer Améliorer”
où nous présentions les atouts et
l’utilité de notre association au sein
du Roannais. Notre association jeune
et dynamique souhaite s’ancrer plus
fortement sur le Roannais, et ainsi
participer à la vie économique
régionale. Pour nous contacter :
ISTIL Roanne, Technopôle Diderot
ou [email protected]”.
20 >Roanne Éco< MARS 2005
Côté Ouverture en toute indépendance
Désormais basée en ZI de la Villette, l’entreprise dirigée par Christian Martineau
a quitté le giron du groupe Duval pour voler de ses propres ailes. Avec succès.
ôté Ouverture, installée à la Villette à
Riorges, vient de satisfaire avec brio au
très exigeant audit du Centre Scientifique
et Technique du Bâtiment conduisant à la certification NF/CSTBat. “En France, la certification
n’est pas obligatoire pour vendre des produits de
construction, explique Christian Martineau, pdg
de l’entreprise. On s’aperçoit cependant que
notre clientèle de particuliers ne peut obtenir certaines subventions qu’en apportant des garanties
sur la qualité des produits utilisés. La certification nous a aussi
permis de faire monter
l’ensemble de l’entreprise vers la qualité
haut de gamme. Quand
on écrit tout, on se
remet en question,
donc on avance”. Le
label porte sur la performance des produits
en matière d’étanchéité
à l’air, à l’eau et au
vent (AEV). Pour
franchir toutes les
étapes de la certification, l’entreprise s’est
appuyée sur un jeune
responsable qualité,
Sylvain Knefel (30
ans).
Spécialiste des fermetures en bois jusque
dans les années 80,
Côté Ouverture s’est
aujourd’hui tournée
vers le PVC, matériau apprécié pour sa résistance
et sa facilité d’entretien. Elle fabrique et pose
tout type de menuiseries extérieures : portes,
fenêtres, volets battants et roulants, persiennes...
Outre les modèles classiques, proposés majoritairement en blanc, Côté Ouverture connaît un
succès croissant avec des imitations bois (acajou,
chêne...) teintées dans la masse. Localement,
Côté Ouverture travaille pour des sociétés HLM
et pour certaines collectivités. Elle a déjà équipé
bon nombre d’écoles, de collèges et de lycées.
“Pour ce type de marché, nous réalisons la pose ou
nous la sous-traitons. En revanche pour le marché
des particuliers, nous réalisons systématiquement
la pose”, explique Christian Martineau, satisfait
C
des bons résultats de son magasin-exposition
“grand public”, installé rue Alsace-Lorraine, à
Roanne.
L’entreprise a également étendu son périmètre au
fil des années : elle vend ses produits à des professionnels du bâtiments (menuisiers, serruriers,
entreprises de maçonnerie...) en Rhône-Alpes,
Auvergne et Bourgogne. “Nous n’allons pas plus
loin, car pour bien traiter ce type de marché, il
faut être sur place”. Le rythme de fabrication
oscille entre 5 500 et
6 000 ouvertures par
an. “Tout est fabriqué
sur mesure, on ne sait
pas faire autrement”,
commente Christian
Martineau, qui a donné
à ses équipes techniques les moyens de
faire du bon travail.
“Nos anciens bâtiments de Neaux
n’étaient plus adaptés
à une bonne productivité. Nous avions
grandi par ajout de
m2, sans logique. Ici,
nous sommes implantés en U, ce qui
évite notamment les
manutentions inutiles”.
L’investissement dans
ce nouveau bâtiment
de 1 500 m2 sur plus
de 8 000 m2 de terrain
s’est élevé à 500 000
euros.
En quelques années, la société roannaise s’est
donc ouvert les portes du succès. Son retrait du
groupe Duval en 1998 a été décisif. “Nous avons
montré qu’il pouvait être intéressant de rentrer
dans un groupe et intéressant d’en sortir. Il nous
fallait tourner la page. Dans cette période charnière, la fidélité de notre clientèle a été primordiale, de même que la qualité de nos équipes. Je
suis partisan de valoriser les gens en interne”,
précise Christian Martineau.
Côté Ouverture emploie désormais 25 personnes :
dix à la fabrication, six à la pose et neuf réparties
entre le commercial, le bureau d’étude et l’administration. En 2004, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros.
INTERNATIONAL
RUBRIQUE
question à
Chassagnard à l’italienne
Le fabricant riorgeois de vêtements féminins en maille investit dans le sans-couture.
Fortement inspirés par la culture transalpine, Philippe et Françoise Chassagnard
misent sur la créativité pour maintenir leur outil de production.
out le monde n’a pas eu la chance d’avoir
une grand-mère italienne, couturière et
maîtresse-femme. “Pour la petite histoire,
ma grand-mère était de Biella, ville désormais
jumelée économiquement avec Roanne grâce au
textile, explique Philippe Chassagnard, à la tête
depuis treize ans de l’entreprise familiale créée à
la fin des années vingt. Sur Roanne, ce fut l’une
des premières à investir dans des métiers à tricoter”.
Philippe Chassagnard a toujours porté dans son
cœur cette ascendance transalpine.
“Comme le disait
Malraux, les Français
sont des Italiens de
mauvaise humeur.
Nous avons tout à
gagner à nous inspirer de leurs qualités
d’inventivité,
de
créativité mais également de leur côté
très réactif et de leur
enthousiasme. Ils
sont précurseurs dans
l’âme, y compris sur
le plan technique”.
L’exemple le plus
convaincant à l’heure
actuelle, c’est le tricotage
Intégral,
autrement dit le
sans-couture. Alors
qu’un métier sur
deux est “intégral”
de l’autre côté des
Alpes, la France
n’en compte qu’une douzaine, tous à Roanne.
Henri Drajnudel (MB Tricotage) et Philippe
Chassagnard ont décidé d’investir dans ce procédé. “Un pull sans couture, c’est une seconde
peau, un confort incomparable. Dans dix ans,
tous les pulls seront fabriqués ainsi”.
Chassagnard a investi dans deux équipements
japonais Shima : l’un en maille fine, l’autre en
grosse maille. Les économies de matière (chutes
inexistantes) et de main d’œuvre permettent de
rester compétitifs même si certains traitements
T
indispensables font quelque peu grimper le coût
de revient. L’entreprise s’appuie également sur
un parc très complet et moderne de métiers rectilignes (jauge 12 à 5).
Bien installée sur le marché du prêt-à-porter
féminin haut de gamme, Chassagnard s’est fixée
une ligne de conduite originale en matière de
création. “Pour résumer, on pourrait dire que
nous compliquons tout à l’envie pour faire envie.
Le bien établi, le linéaire, c’est fini. On complique ce qui est
simple en multipliant
les ambiances de
coloris, en travaillant
des fils complexes...
Il y a deux choses
qui comptent vraiment dans notre
métier : les yeux,
donc la couleur, et
la main, donc la
matière”.
La PME roannaise a
fait de ses effets de
styles et de couleurs
“une petite niche
commerciale” qui lui
permet de maintenir
sa production entièrement en France,
notamment à Riorges
où elle emploie 40
personnes. “Je ne
reste pas ici pour
avoir une médaille,
mais parce que je
parviens à m’en
sortir, indique Philippe Chassagnard en toute
modestie. Je ne juge pas les autres. L’important,
c’est de se donner, chaque année, les moyens de
refaire un tour de circuit. Nous attachons également beaucoup d’importance à la formation”.
Chassagnard (5,5 millions d’euros de chiffre
d’affaires en 2004) distribue ses produits via 650
magasins multimarques. Elle s’appuie également
sur une boutique en nom propre, installée près de
la Madeleine (rue Tronchet), à Paris.
Jean-Bernard
Devernois,
dirigeant de Devernois SA
La suppression des quotas
au 1er janvier 2005 va-t-elle avoir
des conséquences directes
pour les entreprises du textilehabillement ? Quels sont les
moyens de faire face ?
e ne suis pas sûr que le 1er janvier 2005 marque une date
aussi importante, et ceci pour deux
raisons : d’une part, depuis toujours,
les quotas qui ne pouvaient pas
entrer en France, entraient par la
Belgique ou les Pays-Bas. D’autre
part, en 1994, les accords de
Marrakech avaient prévu qu’à partir
de cette date, les quotas baisseraient
graduellement pendant dix ans. Par
conséquent, leur niveau était déjà
réduit depuis plusieurs saisons. Les
atouts de la France pour faire face
sont connus : recherche, création,
services. C’est manifestement dans
cette direction que se situe l’avenir.
Dans une économie exposée de
plein fouet à la concurrence internationale, la France doit également
évoluer. Son aversion prononcée
pour l’économie libérale n’en finit
pas de peser. Cela conduit encore
aujourd’hui une large partie de
l’opinion à apporter son soutien à
une sphère publique hypertrophiée,
fondée sur l’idée fausse que la qualité des services publics est proportionnelle à leurs effectifs, à une
organisation malthusienne du temps
de travail, fondée sur l’idée toute
aussi fausse que l’on peut durablement travailler moins en continuant
de gagner plus, et à une législation
du travail répressive, fondée sur
l’idée également fausse que le premier moyen de protéger l’emploi
est de le bloquer sur place. Cela
amène les employeurs potentiels à
considérer l’emploi moins en termes
de chances qu’en termes de risques.
Cette exception française plombe
les coûts, et a sur l’embauche un
effet dissuasif qui explique pour
une large part le maintien en France
d’un taux de chômage structurel
significativement supérieur à celui
des pays libéraux comparables”.
“J
MARS 2005 >Roanne Éco< 21
RUBRIQUE
COMMERCE-DISTRIBUTION
question à
Germain Jorge,
président de la Foire du Roannais
Shopi prend ses marques à Renaison
Marie Paul, dynamique commerçante de la Côte roannaise,
vient d’ouvrir un supermarché de proximité
à l’entrée du village de Renaison. Elle emploie 14 personnes.
Quels seront les temps forts
de la Foire 2005 (26-30 mai)
à l’Espace Fontalon ?
“J
e voudrais tout d’abord souligner le bel engouement de la
part des exposants. Au 31 janvier,
81% des emplacements intérieurs
étaient commercialisés, 76% des
emplacements extérieurs, 90% du
pôle auto et 78% du pôle agricole.
Nos partenaires commerçants, industriels, artisans, concessionnaires
automobiles nous renouvellent leur
confiance. C’est un bel encouragement. Cela confirme que nous avons
fait le bon choix en prenant un
rythme annuel. Le référencement
de notre événement sur divers sites
Internet spécialisés dans les salons et
foires de France, nous a également
apporté de nombreux exposants
dans le domaine de la gastronomie,
du bien-être, de la mode, etc…
Deux grandes animations sont prévues cette année, à commencer par
un festival du cerf-volant avec un
invité de marque : Nasser Omar, un
afghan, champion du monde de
cerf-volant de combat depuis dix
ans. Une exposition de cerfs-volants
du monde entier, un “jardin du vent”
et un atelier du cerf-volant, ouvert
aux scolaires, complèteront cette
animation. Nous allons également
organiser un concours de chanson
“Talent de star”. Les jeunes stars du
Roannais se mobilisent : à ce jour
nous comptons une quarantaine
d’inscriptions pour la présélection
qui aura lieu le 17 avril. Quinze candidats seront sélectionnés pour des
demi-finales et cinq pour la finale. Le
jury sera composé de professionnels.
Du côté des exposants, à noter l’apparition d’un stand “forme et bienêtre”. Une nocturne est prévue cette
année. Les tarifs sont inchangés :
4 euros pour les adultes et 2 euros
pour les 12-18 ans, avec demi-tarif
le jeudi et gratuité pour les mamans
le jour de la fête des Mères. Côté
affluence, nous comptons rééditer
notre bon score de l’an dernier
(25 000 visiteurs) et pourquoi pas le
dépasser”.
22 >Roanne Éco< MARS 2005
arie Paul a du mal à réaliser. Entre
deux renseignements discrètement distillés à des clientes à la recherche de
leurs marques, au propre comme au figuré, la
dirigeante du tout nouveau “Shopi”, installé à
l’entrée du village de Renaison, fait défiler son
parcours et ses souvenirs.
“J’ai toujours été une épicière et je veux le rester”, prévient-elle d’emblée. Avec son époux,
elle a connu les
premières joies
du commerce de
proximité
en
Seine-et-Marne
puis
dans
l’Yonne.
En
1997, le couple
s’installe
à
Renaison. Leur
premier magasin
est un succès
mais le destin
brise leur élan :
“J’ai perdu mon
mari. J’ai pris la
claque de ma
vie. Mais je n’ai
pas baissé les
bras. J’ai continué pour lui et pour mes enfants”,
explique dignement celle que de nombreux
Renaisonnais appellent “Madame Paul”, un brin
d’affection et beaucoup d’admiration sur les
lèvres.
Le projet de quitter son premier commerce
(Marché Plus) installé au centre du village a rapidement pris forme. “Nous étions installé sur
200 m2. Il nous fallait une surface plus importante d’autant que les conditions de travail
n’étaient pas formidables”. Fidèle à son enseigne
Carrefour, “de vrais professionnels”, Marie Paul
a négocié pied à pied un nouveau partenariat. “Je
voulais rester maître de mes affaires. Il y a une
réelle complicité et du respect entre Carrefour et
moi mais je voulais garder mon indépendance. Et
ils ont accepté”.
Début 2005, “Madame Paul” a donc inauguré
M
son nouvel établisssement à l’enseigne Shopi :
750 m2 de vente sur un peu moins de 1 000 m2
de bâtiment. “Je le considère comme un supermarché de proximité”. Lumineux et spacieux, il
fait la part belle aux produits alimentaires mais
compte également de nombreux espaces non-alimentaires (textile, produits ménagers...).
A chaque angle, quatre pôles sont clairement
identifés : produits de parfumerie, cave, fruits
et légumes sans
oublier un espace pain. Au
centre, une zone
thématique permet de mettre
en valeur les
produits de saison.
Gagner
du
temps, se faire
plaisir, essayer,
vivre sain... La
philosophie de
Shopi est clairement affichée
en tête de gondoles.
Marie
Paul est entourée
de trois adjoints (Dominique Poïo, Estèle
Montélimar et Jean-Noël Pouilly) et anime une
équipe de quatorze personnes. Un personnel
majoritairement féminin. “Ce sont mes filles”
confie-t-elle affectueusement.
Shopi Renaison compte draîner une large clientèle
issue du canton mais aussi de l’agglomération
roannaise (Roanne, Riorges, Villerest) : “Notre
commune est dotée de nombreux servives
notamment un espace médical de bon niveau.
Les gens se déplacent de loin. Il y a également
les Halles de Renaison qui comptent de très bons
professionnels. Pour monter mon projet, j’ai
d’ailleurs rencontré les commerçants du village
car je n’ai pas voulu que mon initiative soit perçue comme une attaque. Je suis prête à tenter des
collaborations, sur des produits du terroir par
exemple. Ma porte est toujours ouverte”.
TOURISME
RUBRIQUE
question à
Les Meneaux, une fenêtre sur le rêve
Guy Raquin,
La Ferme aux biches
Au cœur de Saint-Germain-Lespinasse, Anne et Hervé Duveauchelle
ont aménagé deux chambres d’hôtes dans un ancien manoir
du 16ème siècle. Une parenthèse idyllique.
a 20ème visite fut la bonne. “Le coup de
foudre”, se souviennent Anne et Hervé
Duveauchelle, propriétaires, depuis 1999,
d’une superbe demeure au cœur du village de
Saint-Germain-Lespinasse. Le cadre idéal pour
bâtir leur projet de jeunes retraités. “Nous voulions
une grande maison
pour accueillir nos
enfants et petits-enfants, tout en ayant
la possibilité d’aménager des chambres
d’hôtes. C’est une activité formidable pour
rester dans le coup,
pour éviter le repli
sur soi”.
Les fenêtres dites “à
meneaux” ont naturellement inspiré le
couple au moment de
baptiser leur petit
coin de paradis. La
plupart des ouvertures de l’ancien manoir sont dotées de
ces solides croisillons
en pierre, issus de
l’architecture
du
Moyen-Age ou de la
Renaissance.
Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour créer
deux chambres : Angelot et Amphore, classées
quatre épis par Gîtes de France. Spacieuses et
silencieuses, elles donnent sur un jardin à la
Française. “On nous dit parfois que l’on propose
du rêve. C’est un joli compliment car cela correspond à notre volonté d’ouverture sur l’extérieur.
On reçoit beaucoup de jeunes mariés qui viennent
passer leur nuit de noce ou leur lune de miel.
Certains reviennent d’ailleurs pour fêter leur première année de mariage”. La clientèle étrangère
(Américains, Anglais, Australiens, Allemands,
Suisses, Belges, Italiens, Hollandais...) représente
désormais 30 à 40% de l’activité. “Nous avons
également reçus des citoyens du Maghreb et du
Vanuatu”, sourit Hervé Duveauchelle.
Jeunes cadres, couples avec ou sans leur petite
L
famille, retraités, les visiteurs sont très différents
les uns des autres. “Nous accueillons aussi des
professionnels qui préfèrent un cadre comme
celui-ci à une chambre d’hôtel. En règle générale,
on vient ici pour se faire plaisir”, commente la
maîtresse de maison. Un plaisir qui reste très
abordable : 62 à 80
euros pour deux personnes, petits déjeuners compris et complet : sucré, salé,
confitures maison et
jus de fruits frais.
Un tarif dégressif est
appliqué au dessus de
trois jours.
Les mêmes conditions
avantageuses sont
faites aux habitants
du village à la recherche de solutions
d’hébergement lors de
leurs fêtes de famille.
Dès leur arrivée, les
nouveaux propriétaires
ont ouvert leur porte
à la population de
Saint-Germain. Hervé
Duveauchelle est même devenu le nouveau correspondant
du quotidien régional
et d’un hebdomadaire.
Le magnifique salon
de musique des Meneaux a également accueilli
un concert et une manifestation sur le livre.
Adhérents “Roannais Tout Sourire”, les
Duveauchelle ont établi le contact avec d’autres
propriétaires de chambres d’hôtes. “Un réseau
informel s’est créé. Lorsque nous ne pouvons
pas répondre à certaines demandes, nous proposons de contacter nos collègues”. Toujours prêts
à indiquer les bonnes adresses et les bonnes
tables de la région, Anne et Hervé Duveauchelle
s’efforcent d’être à l’écoute de leurs visiteurs.
“On sent lorsque les gens ont envie de parler,
d’évoquer leurs joies, leurs soucis, leur blessures.
Un séjour ici, c’est souvent une parenthèse dans
leur vie. Il faut faire preuve de beaucoup de disponibilité”.
Quel est le concept de
la Ferme aux Biches ?
“I
l s’agit d’une ferme-auberge
qui fonctionne uniquement sur
réservation. Nous accueillons en
priorité des groupes dans notre
grande salle de 250 m2. En aval,
nous avons un élevage de porcs, de
cerfs (entre 80 et 100) et de bœufs
en bio. Nous sommes installés à
Commelle-Vernay, à la sortie du
Coteau, sur 25 hectares de parc clos
dotés de trois hectares d’étangs.
Nous avons également des bêtes à
l’estive sur Saint-Romain-la-Motte.
Les vendredis et samedis, nous organisons une vente de nos produits à
la ferme. Côté restauration, nous
envisageons également une formule
gril en été. Je travaille avec ma fille,
Amandine, chef de cuisine, et mon
fils, Olivier. Nous avons également
aménagé quatre chambres d’hôtes
idéales pour la détente, le repos et
le calme”.
en bref
Le Roannais chez Claire Chazal
Une équipe de TF1 a rendu visite à
plusieurs professionnels roannais
dans le cadre des Assises nationales
du tourisme. Le reportage a été diffusé lors du journal de Claire Chazal.
L’activité du Domaine de Robert
Sérol et Fils en Côte Roannaise a été
présentée en présence de Michel
Troisgros. Alain Gontard (Le canard
est dans l’assiette) a également présenté son savoir-faire et la thématique “Gastronomie-Terroir” d’Escapades en Roannais.
MARS 2005 >Roanne Éco< 23
RUBRIQUE
SERVICES
question à
Hervé Brégand
a toujours la solution
Jean-Paul Maisonnial,
animateur UCCIMAC
L’UCCIMAC (Union des Chambres
de Commerce et d’Industrie
du Massif Central) a élaboré
un logiciel de marchandisage
et de gestion tarifaire. Comment
fonctionne-t-il ?
“C
e nouveau logiciel, baptisé
MAGETA©, est destiné aux
commerçants alimentaires de proximité indépendants, ainsi qu’aux
grossistes. Il a été développé par
l’UCCIMAC avec le soutien de la
DECAS (Direction des entreprises
commerciales, artisanales et de services). MAGETA© aide le détaillant à
implanter les produits dans le magasin et à simuler les prix de vente. Il
permet au grossiste de piloter le
marchandisage et la politique tarifaire d’un ensemble de points de
vente. Ce logiciel est une grande
première pour les TPE et les PME du
commerce de détail et de gros, les
logiciels de ce type présents sur le
marché étant hors de leur portée en
raison d’un coût d’acquisition élevé
et de la lourdeur de leur mise en
œuvre. MAGETA© s’inscrit dans une
volonté de redynamiser le commerce
de proximité et d’encourager l’usage
des Technologies de l’Information et
de la Communication (TIC).
Le logiciel a été développé en collaboration avec les sociétés NCPI
(conception informatique) et ECLIPSE
(ingénierie marketing), et testé par
des détaillants et des grossistes
pilotes. Projet régional à l’origine,
MAGETA© a connu un tel succès en
phase de test qu’il fait l’objet d’une
diffusion nationale depuis juillet
2004. Le produit sera adressé à
toutes les entreprises qui en feront
la demande à l’UCCIMAC, en contrepartie d’une simple participation aux
frais d’édition et d’envoi du CD-Rom
(29,90 €). Bon de commande téléchargeable sur le site de l’UCCIMAC :
www.uccimac.cci.fr”.
24 >Roanne Éco< MARS 2005
Accompagner le chef d’entreprise à chaque étape
décisionnelle importante, tel est l’objectif
que s’est fixée HB Solutions, adepte du “coaching longue durée”.
l aurait pu baptiser sa société HB Conseil.
Trop classique. HB Management ? Un peu
pompeux. HB Finance ? Restrictif. Sa solide
expérience, glanée successivement “dans des entreprises de 3000, 300 puis 30 salariés”, lui a servi
d’étincelle. “Quand il a un problème à résoudre,
le chef d’entreprise n’a pas besoin de conseil,
mais de solutions rapides et sûres. Il faut qu’il ait
toutes les cartes en main pour faire le bon choix”,
explique Hervé Brégand, ingénieur INSA Lyon,
et donc à la tête
de HB... Solutions
depuis 1997.
Ses domaines d’interventions sont multiples : organisation
de l’outil industriel
et des systèmes de
gestion d’information de l’entreprise
(GPAO, GRC, informatisation…), amélioration des performances et de la
rentabilité, organisation des services et
entités, définition et
mise en place des
projets de changement... HB Solutions
propose un “accompagnement de tous
les instants”. Et les
demandes sont nombreuses : “Un jour, le
chef d’entreprise aura
besoin de trouver le bon profil de collaborateur
pour un poste très précis. Le lendemain, il sera à
la recherche de nouveaux distributeurs pour
étendre son réseau. Mon souhait est de déclencher
chez lui le réflexe HB Solutions quand il a un problème, devenir son adjoint pour résoudre la difficulté qui se présente. J’apporte un œil extérieur.
Même si le terme de coaching est galvaudé, je
pense que cette forme de coaching longue durée
va faire son chemin”.
En sept ans, Hervé Brégand est intervenu ponctuellement ou plus régulièrement pour une cinquantaine d’entreprises, pour moitié dans la région
roannaise. “J’ai bénéficié d’un excellent bouche
I
à oreille. C’est un bon critère dans ce métier. La
souplesse de ma structure est également un
atout”. Des industriels tous secteurs, de Noviloire
à SETIC en passant par Lewinger, Plasse,
Orty, France Découpe, Thivend, MB Tricotage et
plusieurs SSII lui ont déjà confié des missions.
Plusieurs interventions ont porté sur la mise en
place des 35 heures.
Après avoir travaillé pour l’USMAR à Roanne,
Hervé Brégand intervient actuellement pour les
Mutuelles Santé Plus,
à Vénissieux dans le
cadre de la fusion de
cinq entités en une
seule. “Je réalise des
entretiens avec les
personnels afin que
chacun trouve sa place dans la nouvelle
organisation, avec
pour objectif de parvenir à zéro licenciement”. HB Solutions
a également planché
sur un projet de création à Roanne d’un
“Pôle National de
Maintien en Condition Opérationnelle”
de l’Armée de Terre.
“Là encore, il s’agissait d’être à l’écoute
de toutes les parties
concernées afin de
réaliser une synthèse,
et de montrer au Ministère que Roanne possède toutes les capacités
industrielles pour accueillir une telle structure.
Le dossier est toujours à l’étude”.
Quelle que soit la demande, son mode d’intervention est identique : analyse de la situation,
proposition d’un plan d’action et définition d’un
mode d’intervention. Pour tout accompagnement
sur le long terme, une formule PAC (Prestation
Assistance Conseil) contractualise les rapports
avec la PME. “Le chef d’entreprise sait que je
suis prêt à intervenir rapidement grâce, notamment, à un solide réseau de compétences capable
d’apporter l’expertise nécessaire en un temps
record”.
MULTIMÉDIA
RUBRIQUE
question à
Les TIC traquent les réserves
de compétitivité
Complément idéal du programme de sensibilisation TICRAL,
l'opération “e-Rhône-Alpes” aide la PME
à intégrer efficacement les TIC à sa stratégie globale.
ujourd’hui encore, bon nombre de PME
n’utilisent qu’une faible partie du potentiel des Technologies de l’Information et
de la Communication. Plusieurs freins subsistent :
une offre complexe ou mal adaptée, des compétences internes restreintes, un intérêt des TIC mal
perçu et mal mesuré, des objectifs imprécis, des
moyens insuffisants ou inadaptés, des freins psychologiques ou culturels (peur de partager l’information, peur de perdre du pouvoir, peur du
risque, peur du changement).
Il n’est pourtant
plus à démontrer
qu’une
bonne
appropriation des
TIC est un facteur primordial
de compétitivité.
Elles améliorent
le fonctionnement interne des
entreprises et
optimisent leur
relation
avec
l’ensemble de
leurs partenaires
extérieurs : elles
répondent notamment aux exigences accrues des donneurs d’ordres
(intégration dans les supply-chains, co-conception,
travail collaboratif...).
Après le succès enregistré par l’opération
@businessGrandLyon, l’organisme de formation
Ceforalp et l’Agence Rhône-Alpes Numérique
ont décidé de lancer un programme similaire sur
l’ensemble du territoire régional : la démarche
“e-Rhône-Alpes” (www.e-rhonealpes.net). Son
principe d’action est d’aider la PME à formaliser
sa stratégie en intégrant les TIC, de définir les
besoins nécessaires à la mise en place de cette
nouvelle stratégie, puis de proposer une solution
sur-mesure. “Ce programme est très concret,
expliquent les relais Roannais d’e-Rhône-Alpes,
au premier rang desquels l’AFPI animée par
Laurent Tiberghien, partenaire naturel de
Ceforalp dans le Nord de la Loire. La question
centrale sera de définir sur quel point les TIC
peuvent aider l’entreprise dans sa gestion du
A
temps, dans sa gestion du personnel, dans la mise
en place des télé-procédures, dans la relation
avec ses commerciaux, etc... Il ne s’agit pas de
pousser les entreprises vers de nouveaux investissements. Bien souvent, elles ont les outils
à portée de main, mais ne savent pas bien s’en
servir”.
Sur le terrain, le projet est mené à bien avec le
chef d’entreprise ou un “e-pilote” choisi au sein
de la PME. Le diagnostic sur la nouvelle stratégie
englobant les TIC est effectué sur deux mois. La
formation s’étale
ensuite sur huit
mois, avec une
mise en œuvre
individualisée du
plan d’action. La
forte implication
de la DRIRE
(300 K€), de la
Région RhôneAlpes (595 K€)
et du Fonds
Social Européen
(395 K€) a permis de réduire
considérablement
le coût pour l’entreprise (environ 4 000 €), ce qui correspond
environ à 35% du coût réel d’une telle opération.
L’accès au programme est réservé aux PME
indépendantes de moins de 250 salariés du secteur de l’industrie ou des services à l’industrie.
Pour les entreprises roannaises, “e-Rhône-Alpes”
est le complément idéal de TICRAL, opération
de sensibilisation aux TIC : “Lorsque les participants TICRAL veulent aller plus loin, nous les
orientons vers des partenaires SSII ou des formations de ce type”, expliquent les techniciens
TICRAL, satisfaits du démarrage de l’opération.
Au cours de sa phase test du quatrième semestre
2004, les six ateliers proposés ont rassemblé
80 participants issus de 30 entreprises différentes. La première session de 2005 comprend
100 participants au sein de dix ateliers. La première participation personnelle à un module
TICRAL est gratuite.
Daniel Chauve,
gérant d’Andromedia
et Premedia
Vous proposez une solution
d’hébergement professionnel
“à la carte”. De quoi est-elle
composée ?
“H
éberger son site internet est
loin d’être une sinécure car
on trouve sur le marché pléthore
d’offres aussi larges que “packagées”. Il est également difficile de
définir avec précision les services
dont on a réellement besoin. Établir
le coût d’un hébergement sur une
capacité de 10 Mo (Méga Octets) ou
de 100 Mo n’est pas nécessairement
le juste facteur. En terme d’hébergement de solutions Internet Pro, il
faut plutôt s’attarder à répertorier
tous les services associés à cette capacité. Car à quoi bon se doter de
100 Mo de capacité pour un site internet dont la taille n’excède pas
5 Mo ? De disposer de 50 e-mails
alors que 2 suffisent ! C’est toute la
problématique des offres “packagées” sur laquelle nous avons longuement travaillé pour conclure
qu’il était plus rationnel de
construire pour les professionnels
un hébergement à la carte, constitué en services additionnels. Ce positionnement d’hébergeur direct a
permis à Premedia de faire croître
son chiffre d’affaires d’environ 20%
en 2004, tout en proposant des solutions compétitives en terme de
coûts et de performances. Nous proposons un maximum de services :
paiement sécurisé par “intermédiation” bancaire (quelle que soit l’enseigne), FTP (transport des fichiers
les plus lourds), statistiques de fréquentation, forum... Pour plus de
renseignements, nous vous donnons rendez-vous sur notre site :
http://www.premedia.fr”.
MARS 2005 >Roanne Éco< 25
RUBRIQUE
CRÉATION-REPRISE
question à
Auverland au volant de Panhard
Paul Braymand,
animateur de l’association
“Cédants et Repreneurs
d’Affaires”
La devise de votre association
est “Mieux vaut céder
que cesser”. De quelle manière
tentez-vous de transmettre
ce message ?
“N
otre mission est en effet de
convaincre les cédants potentiels d’entreprises de la nécessité de
préparer le passage de témoin pour
que la transmission s’accomplisse
dans des conditions optimales. La
délégation roannaise CRA (Cédants
et Repreneurs d’Affaires) est hébergée par la CCI du Roannais depuis
2004. Elle fonctionne en relation
étroite avec le service transmission
d’entreprise. CRA est une association
nationale, animée par d’anciens
chefs d’entreprise. Elle s’est donnée
pour but de faciliter la transmission
de sociétés en mettant en rapport
des cédants et repreneurs potentiels.
Elle agit comme partenaire de
réflexion et de sélection. Sa vocation
est d’aider les adhérents dans leur
recherche, mais n’intervient pas
dans la négociation et ne perçoit ni
commission ni honoraires sur les
affaires réalisées. CRA s’appuie sur
un réseau de 40 délégations régionales qui gèrent un portefeuille permanent d’environ 600 à 800 cédants
et de 1000 à 1200 repreneurs. Chaque
année, plus d’une affaire sur quatre
figurant au portefeuille aboutit à
une transaction. Outre son activité
de rapprochement cédant/repreneur,
CRA organise des stages de formation
pour les repreneurs. Un an après sa
mise en place, la délégation de
Roanne compte huit adhérents et a
étudié une douzaine de dossiers. Le
potentiel du bassin roannais devrait
permettre en 2005 d’augmenter
sensiblement ces chiffres. Notre
devise “Mieux vaut céder que cesser”
est explicite. Nous nous tenons à
disposition des chefs d’entreprises
au 06 09 68 55 12, par mail :
([email protected]) et dans les
locaux de la CCI du Roannais sur
rendez-vous”.
26 >Roanne Éco< MARS 2005
En prenant les commandes de l’ex-filiale de PSA Peugeot-Citroën,
le fabricant de Saint-Germain-Laval devient le nouveau leader européen
des véhicules militaires de moins de dix tonnes.
n 1964, Christian Mons, tout jeune ingénieur, effectuait son premier stage chez
Panhard-Levassor. Quarante ans et
quelques tours de roues plus tard, il en prend les
commandes. Le nouvel homme fort du fabricant
de véhicules Auverland, installé à Saint-GermainLaval, vient de racheter à PSA Peugeot-Citroën
sa filiale Panhard, spécialisée dans la conception
et la production de véhicules blindés légers.
Après avoir bien failli quitter définitivement la
route en 2001, Auverland prend donc l’un des
tournants les plus heureux de son existence.
L’obtention en
septembre dernier d’une importante commande de la
part de l’Armée
française (903
PVP - petits
véhicules protégés - pour un
montant de 108
millions d’euros) a définitivement redoré
le blason de
l’entreprise :
“Nous étions
en concurrence
avec un anglais,
avec le fabricant alsacien Lohr et avec Panhard,
explique Christian Mons. Nous savions que celui
qui l’emporterait prendrait le leadership”. Le regroupement des deux entités va en effet constituer le nouveau leader européen des véhicules
militaires de moins de 10 tonnes. Le nouvel ensemble d’un peu plus de 300 personnes devrait
dépasser les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2006.
Les importantes capacités de l’usine Panhard de
Marolles-en-Hurepoix (Essonne) faciliteront
l’industrialisation et la production des nouvelles
commandes remportées par Auverland. De son
côté, la PME roannaise va consolider son site
de Saint-Germain-Laval. “Ce site a montré ses
qualités et ses performances, reprend le pdg. Il
est fondamental dans notre développement. Il
E
devrait prendre un peu d’ampleur. Nos salariés
peuvent être fiers de cette réussite. C’est aussi la
leur. Certains ont du mal à croire à cette opération de croissance, mais c’est bien le petit qui a
racheté le gros”. L’usine germanoise (48 salariés,
4 millions d’euros de chiffre d’affaires) sera spécialisée dans la production des caisses et
des châssis du PVP. Le site francilien réalisera
l’assemblage. Les premiers exemplaires seront
livrés à partir de 2006.
Auverland, qui, par le passé, a multiplié les succès
commerciaux à l’international (9500 véhicules
militaires utilisés par plus
de 40 armées
dans le monde)
compte également sur la
puissance de
frappe à l’export de son
nouvel allié. A
ce jour, les
blindés Panhard (VBL,
ERC SAGAIE,
VLTT P4) ont
été vendus à
45
armées
étrangères. “Je
connais bien
Panhard et je n’ai aucun doute sur les synergies
et complémentarités qui vont se faire jour entre
les deux sociétés. Le réseau Panhard à l’étranger
est impressionnant. Il va nous permettre de positionner idéalement l’ensemble de nos produits”.
A commencer par le PVP. Des contacts sont
en cours avec l’Arabie Saoudite, l’Inde et les
Marines américains. “Mais rien n’est fait”, prévient Christian Mons.
Après une carrière bien remplie dans l’informatique et le secteur de la défense, cet ancien cadre
de Dassault et de Thalès, vice-président de
Transciel il y a quelques mois encore, veut désormais consacrer tout son temps à Auverland.
“C’est une aventure formidable et je veux la
vivre à 100%”.
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RUBRIQUE
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Le territoire de Perreux
Carte d’identité
du territoire
Entité administrative :
Canton de Perreux.
Territoires de Projet :
- Communauté de Communes du
Pays de Perreux créée par Arrêté
préfectoral le 28 décembre 1994
- Pays Roannais en Rhône-Alpes.
7 communes.
6 388 habitants en 1999.
Superficie : 115,16 km².
Densité : 55,5 h/km².
143 établissements économiques
(Source : ASSEDIC au 31/12/2003).
1 121 emplois salariés
(Source : ASSEDIC au 31/12/2003).
Structures d’accueil :
3 hôtels : 130 chambres.
5 gîtes et chambres d’hôtes :
25 chambres.
6 restaurants.
Situation
géographique
e Pays de Perreux est un
territoire situé entre l’aire
d’influence de l’agglomération de Roanne qu’il jouxte
sur sa partie Ouest, et celle des
bourgs rhodaniens, côté Est,
Thizy et Amplepuis. Espace
interstitiel, le pays de Perreux
est aussi un territoire de communication entre la zone urbaine de
Roanne et les territoires rhodaniens. Les rivières du Rhodon et
de la Trambouze sont à l’origine
d’une activité de circulation qui
a permis au territoire de s’ouvrir
vers les grands centres urbains
de proximité.
Topographiquement, il se partage entre la plaine
roannaise et les premiers contreforts des monts du
Beaujolais. Pays de plaine, de vallées et de collines, les altitudes varient entre 300 et 600 mètres.
L
Population
Situées dans la zone d’influence de Roanne, les
communes qui composent le territoire de Perreux
ont attiré une population en quête d’un lieu de vie
agréable à proximité de la ville centre. Les migrations alternantes domicile-travail démontrent bien
que le Pays de Perreux est, en grande majorité, un
espace résidentiel. En effet, plus de 75% des actifs
ayant un emploi travaillent hors de leur commune
de résidence.
Cartographie : CCI du Roannais.
Déplacements domicile-travail des actifs ayant un emploi
75,6% des actifs travaillent hors du territoire
de Perreux, dont :
- 50,5% travaillent dans l’agglomération
économique de Roanne (Roanne, Riorges, Mably,
Le Coteau),
- 6,4% travaillent dans l’agglomération
économique de Cours-Thizy-Amplepuis.
24,4% travaillent dans leur commune de résidence.
28 >Roanne Éco< MARS 2005
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Entre les deux derniers recensements, le territoire
a vu sa population augmenter de 4%. Cette hausse
a essentiellement été profitable aux communes
de Notre-Dame-de-Boisset, Perreux et St-Vincentde-Boisset situées aux portes de l’agglomération
de Roanne et facilement accessibles par la RN7.
Combre située dans l’aire d’influence immédiate
Commune
Combre
de Thizy, a également connu une légère hausse de
population. A contrario, les communes de
Coutouvre et Montagny, dont la population
dépasse les 1 000 habitants, ont enregistré entre
1990 et 1999 une faible baisse de population,
sans influence, cependant, sur l’évolution positive
du territoire dans son ensemble.
Nombre d’habitants
en 1990
en 1999
Evolution 1990/1999
Absolue
Relative
267
283
16
+ 6,0 %
Coutouvre*
1 052
1 024
- 28
- 2,7 %
Montagny
1 124
1 111
- 13
- 1,2 %
Notre-Dame-de-Boisset
404
510
106
+ 26,2 %
Parigny
503
507
4
+ 0,8 %
Perreux
1 985
2 075
90
+ 4,5 %
St-Vincent-de-Boisset
811
878
67
+ 8,3 %
Pays de Perreux
Arrondissement
du Roannais
6 146
6 388
242
+ 4,0 %
156 219
152 659
- 3 560
- 2,3 %
Département de la Loire
746 288
728 524
- 17 764
- 2,4 %
5 350 701
5 645 407
294 706
+ 5,5 %
Région Rhône-Alpes
Source : INSEE 1999 - RGP de la Population Sans Doubles Comptes.
(*) Le recensement de 2004 (voir page 4) donne 1 108 habitants à Coutouvre.
RUBRIQUE
Systèmes d’échange
Le territoire de Perreux est desservi par deux axes structurants :
La RN7, axe national qui traverse le territoire du Nord au
Sud et qui supporte un trafic de
10 à 20 000 véhicules par jour,
La D 504 qui assure la principale liaison entre l’agglomération
roannaise et le département du
Rhône. Avec une moyenne journalière de 10 000 véhicules par jour,
c’est un des axes départementaux
les plus fréquentés en raison
notamment des liens économiques reliant les deux secteurs.
Pour répondre aux problèmes qui
se posent en particulier dans la
traversée des bourgs, un projet
de déviation de Montagny est
programmé.
Par ailleurs, le territoire de
Perreux est maillé de routes
départementales dites “d’intérêt
local” : D17, D27, D31, D45,
D49, D80 qui assurent la desserte
de l’ensemble des communes.
Le tissu économique
Evolution globale de l’emploi salarié
entre 1994 et 2003 par grands secteurs d’activités
Globalement, tous les secteurs d’activités
ont gagné des emplois, avec cependant une
augmentation plus importante pour les activités de BTP (+ 70 emplois), de commerce
(+ 81 emplois salariés) et les services
(+ 82 emplois salariés).
L’essentiel de ces créations s’est fait sur les
communes de Perreux (+ 229 emplois) et
Saint-Vincent-de-Boisset (+ 47 emplois).
Répartition des emplois salariés
par secteur d’activités et par commune
Source : ASSEDIC au 31/12/2003.
Les emplois salariés se déploient sur
quatre communes. 54,6% sont concentrés
sur la commune de Perreux.
MARS 2005 >Roanne Éco< 29
RUBRIQUE
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
Chiffres clefs
Taux d’activité(1) des 20-59 ans
en 1999 : 86,9%, légèrement
supérieur à la moyenne de l’arrondissement de Roanne (84,3%).
Source : INSEE 1999.
1 121 salariés en 2003 contre
852 en 1994, soit une augmentation de 31,7% en dix ans (+269
emplois salariés). Pendant la
même période, le nombre de
salariés a baissé de 1% dans l’arrondissement de Roanne.
Source : ASSEDIC 31/12/2003.
55,8% des salariés travaillent
dans le secteur secondaire
(industrie et BTP), contre 46%
au niveau de l’arrondissement.
Source : ASSEDIC 31/12/2003.
Structure du tissu économique :
sur le territoire de Perrreux, ce
sont les petites entreprises qui
sont les plus nombreuses, à
l’image de la moyenne roannaise,
88% ont entre 0 et 9 salariés.
13 établissements ont plus de
10 salariés.
Source : Fichier des entreprises
au 1/09/2004 - CCI du Roannais.
Offre commerciale : on dénombre
36 établissements de commerce(2)
sur le territoire de Perreux. 61%
sont localisés sur la commune de
Perreux. Ce secteur occupe 230
salariés.
Source : ASSEDIC 31/12/2003.
La consommation des ménages
est estimée à 23 millions d’euros,
soit une dépense par ménage de
10 438 euros (moyenne des
dépenses des ménages roannais :
10 380 euros).
Avec les zones commerciales de
Perreux et de Parigny, la zone de
chalandise du secteur est de
l’ordre de 40 000 habitants.
Estimation de l’activité commerciale sur le territoire :
28,9 millions d’euros.
Source : Observatoire du commerce 2003.
(1) Le taux d’activité est le pourcentage de personnes actives dans la population totale.
(2) Les données ASSEDIC répertorient les établissements du secteur privé (ici le commerce) qui
emploient au moins un salarié en vertu d’un contrat
de travail, et ce, quelle que soit la branche d’activité.
Pour sa part la CCI du Roannais, qui comptabilise
l’ensemble de ses ressortissants quel que soit le
nombre de salariés, enregistre 76 établissements
dans le secteur du commerce au 01/09/2004.
30 >Roanne Éco< MARS 2004
> Secteurs d’activités et structure du tissu économique
Source : ASSEDIC au 31/12/2003.
Répartition de l’emploi salarié dans le secteur secondaire
Le secteur secondaire qui regroupe les activités de
l’industrie manufacturière et de la construction, est
prépondérant sur le territoire de Perreux avec
46,8% des établissements et 55,8% des effectifs
salariés. Près de 45% des emplois salariés du secteur secondaire relèvent du Bâtiment et Travaux
Publics (moyenne de 17% dans le Roannais). On
retrouve dans ce secteur quelques entreprises
importantes avec notamment dix établissements
qui ont plus de cinq salariés. Le second employeur
est le secteur textile (23% des emplois salariés
industriels, 31% en Roannais) représenté par les
activités du moulinage, du coton et de la maille. La
troisième place est occupée par l’industrie agroalimentaire avec 116 salariés.
Source : ASSEDIC au 31/12/2003.
Répartition de l’emploi salarié dans les services
Au sein de ce secteur, les services aux entreprises*
sont majoritaires (44% des emplois salariés des
services) et sont suivis par les activités de transport
(34% des emplois salariés) et l’hôtellerie-restauration (12,5% des emplois salariés).
(*) Les services aux entreprises recouvrent 5 champs d’activité : les activités financières, le conseil et l’assistance, les services opérationnels, la
recherche et développement, les postes et télécommunication. Le champ
de l’étude exclut les emplois publics ainsi que les activités commerciales,
de transports, immobilières, la restauration et l’hôtellerie bien que
répondant pour une part importante aux besoins des entreprises.
Source : ASSEDIC au 31/12/2003.
Les entreprises de plus de dix salariés
Secteur d’activité
Industries agroalimentaires
Raison sociale
Ets Suchel et Fils
M. Dansard Dominique
Industrie du textile
Sté Moulinages Henri Lacroix
Sté Tissages de Montagny
Sté Tricotage Industriel Circulaire
Sté Tricotages Duinat
Industrie du papier-carton
Sté Monroe Etiquettes
BTP
Sté Bâtiment Rénovation Travaux
Sté Sade
Sté Vigilec
Sté Appia
Sté JPM
Sté Peurrière
Sté Chatre
Commerce
Sté Dynamic Garage
Sté Sausset
Sté Monsieur Meuble - Traclet
Sté Ticlo
Hôtellerie-Restauration
Sté Côté Eco
Transport
Sté Exapaq
Sté des Transports Cruzille
Sté des Transports Daniel & Demont
Tranche d’effectif
50 - 99
20 - 49
20 - 49
50 - 99
20 - 49
10 - 19
20 - 49
10 - 19
20 - 49
20 - 49
20 - 49
10 - 19
10 - 19
10 - 19
10 - 19
20 - 49
10 - 19
10 - 19
20 - 49
10 - 19
20 - 49
20 - 49
Commune
Perreux
Saint-Vincent-de-Boisset
Coutouvre
Montagny
Perreux
Coutouvre
Montagny
Perreux
Montagny
Coutouvre
Perreux
Coutouvre
Perreux
Perreux
Perreux
Perreux
Parigny
Perreux
Perreux
Saint-Vincent-de-Boisset
Perreux
Perreux
Source : CCI - Fichier des entreprises au 01/09/2004.
ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE
> L’accueil d’entreprises
Tourisme
Les espaces d’accueil économiques
Zone
d’activité
Surface
totale
Surface
commercialisable
Surface
occupée
Taux de
remplissage
Commune
Les Berges du Rhins
5,0 ha
3,10 ha
1,50 ha
30,0 %
Parigny
Zone de Montagny
5,8 ha
0,56 ha
3,20 ha
55,2 %
Montagny
Zone de Perreux
12,0 ha
0,0 ha
12,0 ha
100 %
Perreux
Zone des Plaines
6,2 ha
2,90 ha
3,30 ha
53,2 %
Parigny
Pont Maréchal
4,29 ha
1,18 ha
3,11 ha
72,5 %
St-Vincent-de-Boisset
Source : www.expansion42.com
> Le commerce
L’organisation commerciale du territoire de
Perreux s’appuie sur deux pôles forts : celui de
Perreux (qui accueille 69% des établissements) et
celui de Parigny. Avec 17 établissements commerciaux de + de 300 m² totalisant une surface de
vente de 21 383 m², la zone de chalandise ne se
restreint pas aux seuls ménages du territoire de
Perreux. Elle s’étend jusqu’à Saint-Symphoriende-Lay à l’Est et Neulise au Sud, pour atteindre
environ 40 000 habitants.
La consommation des ménages par forme de
vente : la présence de supermarchés sur le terri-
toire génère une activité dans ce secteur plus
importante que la moyenne de l’arrondissement.
Les grandes surfaces du Pays de Perreux captent
près de 70% des achats contre 67% pour l’ensemble du Roannais.
Les dépenses réalisées dans les petits commerces
sont identiques à celles du Roannais : 25% pour
Perreux et 26% pour le Roannais.
Enfin, lié à l’environnement urbain de ce territoire
et à l’offre de proximité disponible, le poids des
autres formes de vente (marché, VPC, …) est 2
points au dessous de la moyenne roannaise.
Répartition de la consommation des ménages par forme de vente
Forme de vente
Pays de Perreux
Roannais
Rhône-Alpes
Commerce traditionnel (< à 300 m2)
25,1 %
26%
27 %
Grandes surfaces (> à 300 m2)
69,9 %
67 %
65 %
5%
7%
8%
Autres (marché, VPC...)
RUBRIQUE
Source : CCI - Observatoire du Commerce 2003.
54 % des dépenses des ménages sont réalisées sur
les pôles de Perreux-Le Coteau-Parigny. Les autres
lieux de consommation des ménages restent, du
fait de leur proximité, les communes de l’agglomération de Roanne.
L’activité commerciale des établissements du territoire de Perreux est estimée à 28 900 000 euros.
Elle se partage entre les activités “alimentaire” et
“équipement de la maison”. Cette dernière activité
est surtout présente sur le pôle de Parigny.
Principales destinations en matière
de consommation des ménages
Répartition de l’activité commerciale
par grand secteur
4%
8%
54%
44%
4%
17,4%
15,4%
4%
40%
Positionné sur un axe important
entre Cours-la-Ville, le Rhône et
le Roannais, le Pays de Perreux
offre les caractéristiques nécessaires à la promotion du tourisme
vert et culturel.
Le territoire de Perreux, c’est
essentiellement des communes
de charmes et des sites remarquables :
- Château de la Motte-St-Vincent :
la Chamary à St-Vincent-deBoisset développe une façade
aux pures lignes classiques, précédées de terrasses dominant la
Vallée du Rhins. Voltaire, ami du
Marquis de St-Vincent, serait
selon la tradition passé en ces
lieux.
- Village historique de Perreux :
ancienne place forte des Sires de
Beaujeu, Perreux est un village
médiéval qui conserve de très
beaux vestiges de son passé :
l’église (chœur 13ème, chapelle
16ème, autel-retable Louis XV,
boiseries 16ème, crédences sculptées, traces de fresques), la chapelle St-Vérand (chœur roman),
la porte du 13ème et vestiges de
fortifications, le château du
bourg du 18ème, les maisons à
colombage, les maisons en pierre
Renaissance.
- Le château de Chervé du 18ème
abrite un joli pigeonnier rond.
Ce château est aujourd’hui un
lycée agricole (200 employés,
670 élèves, 100 apprentis, 100
actifs stagiaires).
- Ancien village fortifié de
Parigny avec, en plein cœur du
bourg, une maison du Prévost du
16ème siècle, le château d’Ailly
du 18ème siècle dont une aile a
été transformée en chambres
d’hôtes.
- A Coutouvre, patrie du poète
Louis Mercier, la tour de Morland,
les vestiges du château de la
Varenne (16ème siècle), l’église
du 19ème qui abrite un retable
sculpté 17ème siècle et une belle
chaire du 19ème.
- A Combre et Montagny, églises
néogothiques du 19ème siècle.
Source : CCI - Observatoire du Commerce 2003.
MARS 2004 >Roanne Éco< 31
RUBRIQUE
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
Saint-Alban-les-Eaux,
une commune bien plus récente
que ses sources
Au XIX ème siècle, Saint-Alban
n’était encore qu’un ensemble de
hameaux appartenant à Saint-Andréd’Apchon et Villemontais. Leur station hydrominérale ayant pris de
l’importance, de plus en plus de
Saint-Albanais souhaitèrent avoir
leur propre commune. Pour y parvenir, il leur avait été conseillé, en
haut lieu, de d’abord obtenir le statut
de paroisse indépendante. Les
Saint-Albanais firent une pétition
en ce sens, sous le premier Empire. Ils
l’envoyèrent au Cardinal Fesch(1).
Ses services transmirent ce document
au curé de Saint-André-d’Apchon,
pour avis. Le prêtre répondit que la
requête des Saint-Albanais était
“sans motif d’intérêt”. Dès lors, cette
revendication ne connut pas
d’autre suite. Sous le second Empire,
les Saint-Albanais réitérèrent leur
demande auprès de Monseigneur
de Bonald, archevêque de Lyon, de
passage à Perreux, en juillet 1862.
Le prélat fit connaître son acceptation dans le mois qui suivit. Il fallut
cependant attendre mars 1865 pour
que Saint-Alban-les-Eaux soit officiellement érigée en paroisse par
décret impérial. Forts de cette reconnaissance, les Saint-Albanais entreprirent sans tarder les démarches
conduisant à la création d’une commune. Ils avaient bon espoir
d’aboutir parce qu’ils bénéficiaient
du soutien de l’administration, de
leur député et du Conseil Général,
présidé par le Duc de Persigny(2), ami
personnel et Ministre de Napoléon III.
Consultés sur la question de la naissance d’une commune Saint-Albanaise, les élus et la population de
Saint-André-d’Apchon et de Villemontais exprimèrent leur opposition.
En revanche, le Conseil Général et le
Conseil d’Etat émirent un avis favorable. Persigny plaida, en personne,
la cause de Saint-Alban auprès de
Napoléon III lui-même. En conséquence de quoi, Saint-Alban-les-Eaux
fut élevée au rang de commune par
le décret impérial du 28 avril 1866.
( 1) Archevêque de Lyon et oncle de
Napoléon Ier .
(2) Persigny était originaire de St-Germain-Lespinasse, à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de St-Alban-les-Eaux.
Rubrique réalisée
par Eric Billoir
32 >Roanne Éco< MARS 2005
Le pétillant passé
des eaux de Saint-Alban-les-Eaux
Saint-Alban-les-Eaux est une commune de neuf cent quatre vingt six habitants,
située à une dizaine de kilomètres à l’Ouest de Roanne.
Son nom est attaché à une eau minérale gazeuse bien connue en France.
Cette eau fut consommée dès l’Antiquité. A partir des XVIIème et XVIIIème siècles,
elle donna naissance à une importante activité thermale, aujourd’hui disparue.
aint-Alban-les-Eaux
fournit une eau froide, bicarbonatée,
sodique, ferrugineuse et
fortement chargée en gaz
carbonique. Cette eau a
officiellement le droit d’être
qualifiée de minérale. Elle
répond aux critères de cette
appellation tels qu’ils ont
été définis par le Ministère
de la Santé. En clair, cela
signifie que sa composition reste constante et
qu’elle possède une teneur
définie en sels et en gaz. A
l’origine, l’eau remontait
du sous-sol par des failles naturelles. Avant
l’époque gallo-romaine, elle fut puisée par les
habitants des alentours grâce à des captages sommaires. Les Gallo-Romains creusèrent des puits
de captage sur quatre sources. L’un d’eux finit par
disparaître avec le temps et ne revit le jour qu’au
XIXème siècle. De l’histoire des eaux de SaintAlban au Moyen-Age, peu de choses nous sont
parvenues. Au cours de cette période, les sources
seraient devenues la propriété de l’ordre de Malte,
selon certains auteurs. Cependant, il n’existe
aucune preuve pouvant corroborer leurs dires. Par
contre, il est presque certain qu’au XVème siècle
les sources étaient du ressort de la seigneurie de
Saint-André(1), qui appartenait à la prestigieuse
famille des d’Albon. Plusieurs membres de cette
lignée furent des familiers des rois de France
auprès desquels ils jouèrent un rôle éminent. Le
dernier des d’Albon mourut sans descendance.
La seigneurie de Saint-André, et les sources furent
transmises à la famille des Apchon, puis à celle des
Saint-Georges et enfin à celle des Vichy.
S
Une eau souveraine contre la mélancolie
Au XVIème siècle, sous la Renaissance, les eaux
de Saint-Alban commencèrent à être citées dans
divers écrits pour leurs propriétés médicinales.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, ces mentions
devinrent courantes dans les ouvrages médicaux.
Cela donna aux eaux de Saint-Alban une véritable
notoriété qui leur amena de nombreux curistes. Le
séjour des malades était pourtant loin d’être com-
mode. Le chemin de Roanne à Saint-Alban était
souvent impraticable. Sur place, rien n’était vraiment prévu pour loger les curistes. Ils devaient
souvent se contenter de résider chez les habitants.
Les sources ne bénéficiaient d’aucun aménagement spécial et n’étaient même pas protégées des
insectes et des impuretés apportées par le vent.
La renommée acquise par les eaux saint-albanaises fut également à l’origine de l’organisation
de leur transport vers Lyon et Villefranche-surSaône. Les médecins les recommandaient pour
leurs qualités purgatives, apéritives, digestives,
diurétiques, pour leur efficacité contre certaines
fièvres et contre la mélancolie. Pierre Gontier,
médecin de l’hôpital de Roanne, trouvait “que
leur saveur agréable invite et engage à en boire,
car elles flattent le palais très agréablement”. A
cette époque, les sources étaient toujours possession des seigneurs de Saint-André. Ils en assuraient
les réparations avec soin, mais pas l’exploitation
qui était affermée(2). Le fermier ne faisait payer
que les “eaux enlevées”. Les eaux consommées
sur place restaient gratuites. A partir de 1781,
comme toutes les sources du royaume, celles de
Saint-Alban furent décrétées propriété du roi et
placées sous la responsabilité d’un médecin-inspecteur. La Révolution de 1789 perturba la fréquentation de Saint-Alban par les curistes. Quant
aux sources, elles furent déclarées biens nationaux. A l’occasion d’un changement de législation, elles furent rendues à Gaspard-Félix de
Vichy, fils du seigneur de Saint-André.
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
Cent cinquante mille curistes par an
En 1800, l’administration nomma au poste de
médecin-inspecteur des eaux, le médecin thermaliste de Saint-Alban, Cartier. Il fit adopter un
règlement régissant l’accès et l’utilisation des
sources afin de préserver leur pureté. En 1803,
Gaspard-Félix de Vichy vendit les sources au
notaire de Saint-Haon, Adrien-François-Marie
Lamurette. Ce dernier céda une partie de ses
droits à Cartier et à son adjoint, Jacques-Marie
Burnichon. Par la suite, Benoît Bouttet, propriétaire du Grand Hôtel à Saint-Alban-les Eaux, succéda à Adrien-François-Marie Lamurette. Après
son décès, Benoît Bouttet, fut remplacé par son
beau frère, Pierre Jailly. Ce négociant lyonnais
décida immédiatement de rénover le Grand Hôtel
pour recevoir convenablement les curistes. Puis,
il adjoignit aux sources les bains qui leur faisaient
défaut. Il porta la vente des eaux en bouteilles à
plusieurs milliers d’unités par an. Les curistes
affluèrent de nouveau à partir des années 1810.
Ils venaient de Lyon, Paris et de bien d’autres
villes encore. Leur effectif annuel atteignit bientôt
150 000 personnes. A cette affluence venait
s’ajouter celle des Roannais pour qui Saint-Alban
était devenu un lieu de flânerie apprécié. Il faut
dire que l’accroissement des curistes avait poussé
à l’amélioration du cadre, ainsi qu’à la multiplication de commerces et d’hébergements de qualité.
Ainsi par exemple, au début des années 1830,
Saint-Alban comptait une vingtaine de pensions
de famille et six hôtels. L’un des plus importants
d’entre eux, l’Hôtel des eaux minérales, disposait
de salons, de salles de bal, de jeu et de billard.
Une vaste promenade fut aménagée autour des
sources et un établissement de bain fut construit à
leurs abords, en 1832. Jusque-là, les curistes prenaient des bains dans les hôtels où des installations
étaient spécialement prévues à cet effet. Cette
pratique subsista encore longtemps malgré l’exis-
Les sources au siècle dernier.
RUBRIQUE
tence de l’établissement de bain. Un casino vit le
jour, en 1847. Les raisons qui poussaient les
curistes à fréquenter Saint-Alban n’étaient plus
les mêmes qu’aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Désormais, Saint-Alban était réputé guérir les
maladies de peau, la gale, la syphilis, les jaunisses chroniques, la stérilité féminine et une
bonne vingtaine d’autres maux. Pour bénéficier
des effets de l’eau, il fallait s’y baigner, la boire
et l’appliquer en lotion. Un régime sobre et des
exercices modérés accompagnaient ces indications.
La grande époque de la Société civile
des eaux thermales
En 1843, le docteur Goin, médecin-inspecteur
des eaux de Saint-Alban depuis 1828, devint propriétaire des sources et du Grand Hôtel. Jugeant
que le statut de propriétaire n’était pas compatible avec les fonctions de médecin-inspecteur,
l’administration obligea Goin à démissionner.
Goin eut de nombreux différents avec le nouveau
médecin-inspecteur des eaux. Ils prirent de telles
proportions qu’ils engendrèrent l’intervention du
Ministre de l’Intérieur. En 1859, Goin vendit le
Grand Hôtel, les sources et leurs dépendances, à
la Société civile des eaux thermales de St-Alban.
Cette société avait été constituée par CharlesFerdinand de Bourbon, comte de Busset,
Gaspard-Louis-Joseph de Bourbon, comte de
Châlus, et Charles-Louis-Marie de Bourbon,
vicomte de Cusset. Ces trois acquéreurs étaient
aussi, depuis peu, propriétaires de l’Hôtel Saint
Louis. En 1847, ils achetèrent l’établissement de
bain, puis, en 1851, l’Hôtel des Princes, et enfin
le casino, en 1875. Entre temps, dans les années
1860, une salle d’inhalation de gaz carbonique,
une salle de pulvérisation et un établissement
hydrothérapique, avaient été créés. L’établissement hydrothérapique était doté de piscines et
de cabines de douches. Peu auparavant, en 1858,
lors de la restauration intégrale des captages, le
quatrième puit, datant de l’époque gallo-romaine,
fut redécouvert. Il reçut le nom d’Antonin, tandis
que les trois autres puits étaient respectivement
rebaptisés César, Faustine et Julia. Pour boire
l’eau des sources, les buveurs étaient obligés de
plonger leurs verres dans ces puits. En 1878, il fut
mis un terme à ce procédé peu hygiénique en
munissant les sources de robinets. Dans les dernières années du XIXème siècle, elles furent
entourées d’une grille de fer. Elles furent également recouvertes d’un chapiteau de toile,
repliable comme un parapluie. Il était destiné à
protéger les buveurs de la pluie ou du soleil.
Quant à la production d’eau minérale en bouteille,
ce fut dans les années 1860 qu’elle connut une
forte croissance grâce à la modernisation des
techniques. Entre 1864 et 1875, le nombre de
bouteilles produites par an passa de deux cent
Robert Van Der Elst, un grand
médecin aux multiples talents
Robert Van Der Elst fut le médecin
thermaliste de Saint-Alban-les-Eaux
de 1912 à 1947. Il était né en 1876.
Sa mère, Aline-Jenny Baye, était française et son père belge. Ce dernier
devint l’un des principaux actionnaires de la Banque Belge pour
l’étranger. Le siège de cet établissement étant à Paris, il y acheta un
petit hôtel particulier. Son fils,
Robert, poursuivit ses études à
Janson de Sailly. Excellent élève, il
quitta le lycée en sachant couramment le latin, le grec ancien et l’allemand. A l’âge de dix-huit ans, il
opta pour la nationalité française. A
l’issue de ses études universitaires, il
obtint les titres de docteur en
médecine et de docteur ès lettres. Il
choisit la profession de médecin où
il se fit rapidement une réputation.
En 1902, il se maria avec Marguerite
Marie Gaume, fille de l’éditeur du
même nom et nièce d’un grand diamantaire parisien. De cette union
naquirent treize enfants. Robert
Van Der Elst ne fut pas que médecin.
Il fut également un chercheur, un
auteur d’ouvrages et un conférencier
renommé. Il donna de nombreuses
conférences à Paris, dans la Loire,
en Allemagne, au Maroc, en Tunisie.
Sa bibliographie montre la diversité
et l’étendue de ses talents :
“Contribution apportée à la notion
d’hystérie par l’étude de l’hypnose”,
“Les anomalies psychiques de l’enfance”, “Guérisons miraculeuses,
hypnotisme, hystérie”, “Lourdes, les
guérisons”, “Phénomènes surnaturels
et phénomènes nerveux”. Robert
Van Der Elst écrivit aussi dans de
nombreux journaux et revues.
Enfin, il fut le premier traducteur
français du “Traité de l’âme et des
erreurs”, du grand médecin grec
ancien Galien.
MARS 2005 >Roanne Éco< 33
RUBRIQUE
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
L’affaire du prince
et de la princesse du Siam
Le prince Prajatipok, héritier du trône
du Siam, et son épouse arrivèrent en
voiture à Saint-Alban-les-Eaux, le
2 septembre 1923. Le couple princier
venait de Saint-Cloud, où le prince
avait suivi des cours à l’école de
guerre. Aux journalistes qui l’interrogèrent, le royal héritier du Siam
répondit qu’il venait en villégiature. Il
avait fait le choix du Roannais parce
qu’il considérait cette région “comme
une petite Suisse”. La simplicité et la
bienveillance naturelles du couple
princier séduirent la population locale
et les curistes. Le prince et de son
épouse logèrent au Grand Hôtel sur
lequel, pour l’occasion, flottait le
drapeau du Siam. Le séjour des deux
hôtes de marque se déroula parfaitement jusqu’à ce qu’un incident ne
vienne le troubler. Celui-ci survint le
dimanche suivant l’arrivée du couple
princier. Ce jour-là, la fanfare de
l’Harmonie de la Solidarité effectuait
sa sortie annuelle. Vers vingt-deux
heures, quelques-uns de ses membres
passèrent devant l’hôtel où résidaient le prince et son épouse. Pour
des raisons qui restent toujours à
définir, ces musiciens s’arrêtèrent
sous les fenêtres du couple princier
pour y chanter l’Internationale à
gorge déployée. Leur bruyante sérénade achevée, les chanteurs auraient
ensuite proféré des insultes et des
grossièretés à l’encontre du prince
héritier et de sa femme. Particulièrement surpris et choqué par cette
manifestation des plus discourtoises, le
prince décida de quitter St-Alban-lesEaux au plus tôt. Les propos qui lui
furent tenus pour expliquer et s’excuser de l’attitude des musiciens le
firent revenir sur sa décision.
Cependant, ils n’auraient pas été
suffisants pour l’empêcher d’écourter
son séjour. De plus, l’incident n’aurait
vraiment été clos qu’après une intervention diplomatique. Cette histoire
fut largement rapportée par les journaux de l’époque.
34 >Roanne Éco< MARS 2005
Il abandonna son excellente situation à Paris et
partit vivre à Saint-Albanles-Eaux. Il se lia immédiatement d’amitié avec
le médecin du lieu, le
docteur Henri Reure. Ce
praticien n’était pas seulement médecin thermaliste, il exerçait également
la médecine générale.
D’un dévouement extrême, il était débordé par
sa tâche. Il fut donc très
La promenade des sources au XIXème. satisfait qu’un confrère
huit mille à un million sept cent cinquante trois parisien lui offre la possibilité de se décharger
mille. Les consommateurs se trouvaient principa- du poids des thermes. Dès son installation à
lement dans les départements de la Loire, de Saint-Alban, Robert Van Der Elst fit analyser
l’Allier et du Rhône. A eux seuls, les Lyonnais l’eau des sources. Il voulait connaître avec précision
buvaient, chaque année, huit cent mille bou- toutes ses vertus. Il envoya des échantillons à deux
teilles. Afin d’acheminer la totalité d’une telle grands scientifiques, le docteur Cuguillière et le
production dans de bonnes conditions, il apparut professeur Garrigou. Ces spécialistes conclurent
indispensable de disposer de nouveaux moyens que l’eau de Saint-Alban possédait à la fois les
de transport. C’est pourquoi, en 1877, fut déposé caractéristiques des eaux de Vichy et de Spa (la
le projet d’une ligne de chemin de fer entre plus grande station thermale, située en Belgique).
Roanne et Saint-Alban-les-Eaux, avec un Comme l’eau de Vichy, elle contenait du bicarboembranchement vers l’usine d'embouteillage. Il nate de soude et comme celle de Spa, elle était
fallut attendre 1901 pour que cette liaison soit ferrugineuse. A partir de ces résultats et de l’exeffective.
périence qu’il acquit par la suite, Robert Van Der
Elst fit la liste complète des indications de l’eau
Le coup de foudre de Robert Van Der Elst
de Saint-Alban. Cette liste prend près de trois
A partir des années 1880, la Société civile des pages. En résumé, elle montre que l’eau de Sainteaux thermales de Saint-Alban se concentra avant Alban est efficace contre les problèmes de l’aptout sur la vente d’eau embouteillée, beaucoup pareil digestif, du foie, de l’obésité, contre les
plus rentable que les activités médicales. Elle maladies de peau et contre certains troubles nern’investit plus dans les installations hydrother- veux, comme par exemple la neurasthénie.
males qui se détériorèrent. La Société des eaux
minérales de Saint-Alban-les-Eaux, qui remplaça Les thermes meurent avec leur docteur
la Société civile des eaux thermales de Saint-Alban, Lorsque le premier conflit mondial éclata, Robert
en 1890, ne changea rien à cette situation. Il en Van Der Elst fut mobilisé dès 1914. Bien qu’il ait
résulta que médecins et malades se détournèrent alors six enfants, il fut envoyé en première ligne.
de plus en plus de Saint-Alban. Il fallut toute la Il fut ensuite nommé directeur d’un hôpital pour
passion et l’énergie du docteur Robert Van Der prisonniers allemands, à Saint-Renan, près de
Elst pour mettre un terme à ce déclin. Robert Van Brest. Il reçut cette affectation parce qu’il parlait
Der Elst exerçait à Paris depuis dix ans déjà, lors- allemand, qu’il avait une famille nombreuse et
qu’il s’intéressa à Saint-Alban-les-Eaux. Il apprit qu’il avait dépassé l’âge des obligations militaires.
son existence par l’intermédiaire de ses nom- Après sa démobilisation, en 1919, il retourna
breuses relations parisiennes, et en particulier par aussitôt à Saint-Alban et se remit immédiatement
le marquis de Castellane, propriétaire du château au travail. Avant la guerre, il n’avait pas eu la
de Chazelles, à Saint-Alban. Tous les interlocu- possibilité de réellement développer ses projets.
teurs de Robert Van Der Elst se désolaient de la Financièrement, la situation était même assez
triste situation de la station saint-albanaise. En médiocre. Durant l’entre-deux-guerres, il put
1912, il finit par décider de s’y rendre. Lorsqu’il donner toute sa mesure. Grâce à lui, les thermes
découvrit la cité thermale, il éprouva un véritable connurent un nouveau souffle et une véritable
coup de foudre. De plus, il eut la certitude qu’elle prospérité. Cela permit à Robert Van Der Elst
correspondait parfaitement à ce qui était sa véri- d’acheter trois petites maisons. Il transforma
table vocation. Dès lors, il n’eut plus qu’une idée l’une d’elles en maison de repos. Sa réussite lui
en tête, consacrer son existence à relever cette valut quelques jalousies, d’autant plus qu’à son
station qui n’était plus que l’ombre d’elle-même. arrivée, ses projets avaient fait l’objet de railleries,
HISTOIRE ÉCONOMIQUE
voire d’hostilité. En 1939, trois des fils et les
deux gendres de Robert Van Der Elst furent mobilisés. N’ayant pas oublié les horreurs de 14-18,
le docteur vécut dans une terrible angoisse tout le
temps de leur absence. Les hostilités et l’occupation
entraînèrent une forte réduction des activités de
la station thermale. Ces épreuves ébranlèrent à un
tel point la santé de Robert Van Der Elst, qu’il
fut victime d’une apoplexie en 1943. Il survécut
mais garda des
séquelles qui
s’agg ravèrent
jusqu’à la fin de
sa vie. Malgré
cela, avec l’aide
de son épouse
et de sa f ille
Colette, il continua à s’occuper
de la maison de
repos. Elle était
la seule installation de la station
thermale à encore fonctionner. Le docteur
Robert Van Der
Elst décéda en 1947. Les thermes de Saint-Albanles-Eaux disparurent avec lui car personne ne prit
sa succession.
Une usine unique au monde
Si la seconde guerre mondiale avait durement touché les thermes de Saint-Alban, elle n’épargna pas
non plus la production d’eau minérale. La Société
des eaux minérales de Saint-Alban-les-Eaux fut
obligée de mettre son exploitation en veilleuse
pendant toute la durée du conflit. Après la
Libération, la production resta toujours très loin des
résultats qui étaient les siens avant 1939. La Société
des eaux fut finalement rachetée par l’une des plus
grandes compagnies françaises d’eau minérale.
Cette entreprise n’entreprit jamais rien pour relancer
la production saint-albanaise. Apparemment, son
objectif était simplement de s’assurer du contrôle
de Saint-Alban afin d’en éviter la concurrence. En
1983, elle revendit la Société des eaux à un particulier parisien. La municipalité lui proposa sa collaboration afin de l’aider à développer sa production.
Il en allait de la survie de la commune.
Malheureusement, le nouveau propriétaire de la
Société des eaux refusa toujours cette coopération.
Le sort du village ne l’intéressait pas. Cette situation
était d’autant plus difficile à supporter pour SaintAlban que la Société des eaux possédait plus du
tiers des terrains de la commune. En 1994, la
Société des eaux fut mise en redressement judiciaire. Le hasard voulut qu’au même moment,
Jacques Heymans, Pdg du groupe belge Sun
Beverages Compagny, vienne à Saint-Alban-lesEaux. Il parcourait alors la France à la recherche de
sources exploitables. Il en avait déjà visité 22 avant
d’arriver à Saint-Alban. La municipalité rencontra
Jacques Heymans afin de connaître ses intentions.
L’industriel belge fit part de son grand intérêt pour
les sources. Malheureusement, il ne pouvait pas
envisager leur exploitation à cause de problèmes de
surface et d’accessibilité du site. La commune offrit
de lui vendre de
vastes terrains
situés en bordure
de la départementale. Pour y
amener l’eau des
sources, il suffisait d’installer
une conduite de
mille mètres. Il
subsistait cependant un obstacle
de taille : les terrains proposés
n’appartenaient
pas à la la municipalité mais à
Les sources de nos jours.
cinq habitants de
Saint-Alban. En compagnie de l’un d’eux, les élus
locaux expliquèrent aux quatre autres que l’avenir
de la commune était entre leurs mains. Chacun des
quatre propriétaires comprit parfaitement la situation et céda sans difficulté ses terres. Entre la rencontre de Jacques Heymans avec la municipalité et
la signature des compromis de vente des terrains, il
s’était à peine passé trois jours. En 1996, après
avoir repris la Société des eaux minérales, Jacques
Heymans fit bâtir, au lieu dit les Verchères, une
usine de 28 000 m2 qui fut inaugurée en 1997.
Aujourd’hui, cette entreprise emploie jusqu’à 210
personnes. Technologiquement, elle est un modèle
de sophistication qui attire des visiteurs de tous les
pays. Ses chaînes sont capables de remplir et de
conditionner, à l’heure, 20 000 bouteilles et 72 000
boîtes d’eau minérale ou autres boissons. Cela
représente une performance unique au monde. La
production totale atteint 300 millions de bouteilles
par an. L’usine fournit également l’eau nécessaire à
l’élaboration de 47 produits, tels que Ice Tea,
Liptonic, ou encore Pepsi-Cola. En ce domaine,
Saint-Alban occupe la première place européenne.
La part des exportations atteint 15%. Elles se font
en direction de la Belgique, de l’Allemagne, de
l’Italie, de l’Espagne et du Portugal. Cette importante production n’a aucunement entraîné une surexploitation de la ressource. En effet, au maximum,
seuls 20% de l’eau des sources sont utilisés.
RUBRIQUE
La renaissance du thermalisme
à Saint-Alban-les-Eaux
est-elle possible ?
Pour Marc Van Der Elst, l’un des fils
de Robert Van Der Elst, dernier
médecin thermaliste de Saint-Albanles-Eaux, la réponse était oui. A partir des années 1960, Marc Van Der
Elst entreprit des recherches sur l’histoire de son père et de Saint-Albanles-Eaux(*). Ce faisant, il devint un
ardent défenseur du thermalisme.
Jusqu’à son décès survenu en juillet
2003, il se battit pour la renaissance
de la station thermale Saint-albanaise.
En 1997, il organisa à Saint-Alban,
une conférence sur le passé et les
possibilités d’avenir de la station
thermale. Sa prestation fit salle
comble. Il réussit ensuite à sensibiliser
les enseignants et les élèves de l’école
de Saint-Alban. Une radio roannaise
s’intéressa bientôt à sa démarche et
le convia à venir s’exprimer sur ses
ondes. Marc Van Der Elst s’adressa à
toutes les autorités du pays, allant
jusqu’aux plus hauts niveaux. Il reçut
en réponse de nombreux et éminents
soutiens. Malheureusement, ceux-ci
ne furent jamais suivis de geste
concret. Marc Van Der Elst n’obtint
jamais aucun moyen pour relancer la
station thermale de Saint-Alban.
Pourtant, ailleurs en France, d’autres
stations avaient reçu des aides qui
leur avaient permis de rouvrir leurs
portes. Cela a par exemple été le cas
pour la Chaldette et Bagnols-les-Bains,
en Auvergne. Ces deux stations ont
bénéficié d’un soutien très actif de la
Région Auvergne et du plan thermal
Etat/Région. Marc Van Der Elst soulignait que le thermalisme n’avait pas
qu’un intérêt médical. Il expliquait
que les activités directes et annexes
de ce secteur pouvaient être une
source de richesses et d’emplois non
négligeable. Pour lui, le thermalisme
pouvait ainsi se révéler un excellent
moyen de revitaliser une partie des
campagnes et des petites villes du
Roannais.
(*) Robert Bouiller et Marc Van Der Elst
ont écrit un ouvrage intitulé “St-Albanles-Eaux, histoire d’une station hydrothermale”.
(1) aujourd’hui Saint-André-d’Apchon.
(2) données à bail à un particulier appelé fermier.
MARS 2005 >Roanne Éco< 35
RUBRIQUE
CULTURE
Musée de la Soierie
9, Bd Général Leclerc
42190 Charlieu
Tel : 04 77 60 28 84
Fax : 04 77 60 14 16
Stages “A la découverte des étoffes
d’ameublement” : ils constituent un
lieu de rencontre pour les professionnels et amateurs de belles
étoffes de tous horizons. Ils sont
organisés par Paul Duperray, ingénieur textile. “De futurs conservateurs du patrimoine ou des conservateurs en poste viennent se former
ici, tout comme des personnes des
Monuments historiques, des tapissiers, des décorateurs, architectes
d’intérieur, professionnels du patrimoine, des inconditionnels des
beaux tissus”. Paul Duperray dirige
les stages et reverse la totalité des
frais d’inscription au fonds d’acquisition du musée de la Soierie.
Les stages se déroulent sur trois
jours et regroupent, au maximum,
dix personnes. Cependant, il existe
une possibilité de stage pour des
groupes “pré-formés”, comme c’est
le cas tous les ans pour l’Institut
National du Patrimoine.
Dates des stages en 2005 :
- 23, 24 et 25 mars
- 12, 13, et 14 septembre
- 6, 7, et 8 octobre.
Frais d'inscription : 90 euros (à
régler par chèque à l’ordre de
Société des Amis des Arts de
Charlieu - Musée).
Musée Barthélémy Thimonnier
Place de l’Hôtel de Ville
69550 Amplepuis
Tél / Fax : 04 74 89 08 90
Ouvert tous les jours de 14h30 à
18h30. Visite possible toute la journée pour les groupes et sur rendezvous.
Tarif : 4 euros - Enfants de 10 à 18
ans : 1,50 euro - Gratuit pour les
moins de dix ans. Groupe à partir de
10 personnes.
Musée de la cravate
42360 Panissières
Tél. 04 77 28 77 86
Le musée est ouvert tous les premiers dimanches du mois de 14h30
à 18h30. Visite libre gratuite. En
semaine, pour les groupes, ouverture
sur rendez-vous.
Pages réalisées par
Béatrice Perrod-Bonnamour
36 >Roanne Éco< MARS 2005
Les musées textiles de Rhône-Loire
tissent leur toile de mémoire
Dans la région, les musées textiles sont les héritiers du patrimoine textile d’hier,
auquel des familles entières ont œuvré, souvent par un travail à domicile.
Le façonnier tissait des séries haute-nouveauté avec son métier à bras,
tandis que son épouse brodait, frangeait, ourlait, fabriquait
des chemises ou du linge de table pour des maisons de confection.
Afin que l’on soit à l’écoute de ce passé textile, Yves Delorme, président de l’Ecomusée,
Musée de la Maille de Roanne milite pour la reconnaissance de ces lieux,
qui témoignent d’un savoir-faire exceptionnel.
os ancêtres gallo-romains
cultivaient le chanvre utilisé
pour l’habillement. Mais
aucune étoffe rescapée n’en subsiste.
Pas le moindre petit fil accroché aux
sarcophages mérovingiens récemment exhumés. Cependant, au
Musée Joseph Déchelette, deux
pièces d’un métier à tisser (ler siècle
Ap.J.C.) attestent d’une activité textile dans le Roannais.
La soie n’arrive en France, en provenance de l’Orient Extrême, qu’au
Moyen-Age. Et dans la Loire, elle
se développe au début du XIXème.
Le textile ne cessera ensuite de s’effilocher dans les années 1950, jusqu’en 1970. Il renaîtra grâce à la
créativité des textiliens. “Les heures
de gloire du textile, en une véritable
mémoire collective, figurent dans
les musées textiles de RhôneLoire”, rappelle Yves Delorme.
Poussons, avec le président de
l’Ecomusée, Musée de la Maille, la
porte de six musées de la région…
N
Sa majesté la soie
En Pays de Charlieu, hommage à sa
majesté la soie, logée dans l’ancien
Hôtel-Dieu du XVIème. La soie est
à l’honneur pour la Fête de NotreDame de Septembre, qui voit défiler
dans la ville l’antique corporation
des tisserands. En place royale, au
musée, s’impose le portrait de
Jacquard. Tout le matériel de préparation du tissage, bobinoirs, déviYves Delorme, président de l’Ecomusée - Musée de la Maille de Roanne.
doirs, ourdissoirs sont là et parlent
du labeur des hommes qui ont travaillé dur sur les métiers à bras, “dans la boutique ou somptueuse étoffe façonnée. Des échantillons de soiecabine”, pièce attenante à la ferme, puis sur des métiers ries ou de tissus d’ameublement rappellent que Charlieu
Jacquard dans des ateliers. Les flottes de soies scin- la soyeuse lance ses fils de lumière dans le monde
tillent. Le fil d’écheveau s’étire entre le dévidoir jus- entier. “Le sultan de Bruneï ne jure d’ailleurs que par
qu’à la bobine. “L’ourdissoir a été abandonné. Quant à les brocards d’une maison de Quinzié”. Quant aux
la canetière, elle sert à la confection de la trame”, robes, griffées Kenzo, Yves Saint Laurent, Lacroix, elles
explique Danièle Miguet, conservateur du musée. Au font une haie d’honneur aux visiteurs. Mais il en est
cœur de la salle d’exposition, un métier à bras de plus d’autres “ravissantes, cousues simplement par des
de deux mètres de haut annonce le métier mécanique. ouvrières de la région aux doigts d’or”, rappelle le
Une gigantesque machine Jacquard, avec son système conservateur, à l’origine de stages intitulés “A la
de cartons perforés, transmute les fils de soie en une découverte des étoffes d’ameublement”. Et Danièle
CULTURE
Miguet d’insister : “soutenu par
les Musées de France, le Musée
de la soierie tient à s’inscrire
dans le réseau Musée de
Rhône-Alpes, Loire”.
La soie s’inscrit encore au cœur
des Montagnes du Matin, qui
abrite à Bussières un charmant
petit musée du tissage et de la
soierie. Né en 1998, on peut le
considérer comme le petit frère
du Musée de Charlieu. Ses
racines, il les puise dans la tradition agricole et textile du village, qui avait le monopole du
lin et du chanvre au XVIIIème
avec Panissières et Lay. La soie
et le voile viendront de Lyon et
de Tarare. Aménagé par la municipalité et les industriels de la commune, en 2000, le
musée a reçu le prix de la “mention de la meilleure réalisation 1999” par l’association Patrimoine Rhônalpin.
Quant à l’âme du musée, elle est due à Pierre Berchoux,
ancien tisseur (trente ans de métier), fondateur du
musée et président de l’association. L’homme donne
vie à deux machines à filer les cocons, rarissimes, et à
tout un parc de sept métiers à tisser : métier à bras,
mécanique, métier Béridot de Voiron pour le velours
rasé, métier pour tisser les serviettes éponges, métier à
tisser le voile, métier Diederriches, pour tissu cravate.
L’histoire se poursuit ensuite à Panissières, dans l’ancienne usine Piquet : “Outre une collection de cravates,
l’on trouve un patrimoine fantastique de linge de maison,
du damassé, grande production du territoire. Nous
attendons le soutien de la DRAC pour la rénovation du
musée”, espère Mme Veillon, ancien maire et présidente de l’association.
Un musée de la machine à coudre
unique en Europe
La trame de l’histoire du textile se joue aussi en HautBeaujolais. L’Ecomusée se loge à Thizy dans une
ancienne manufacture de couvertures. En réfection, il
abrite effilocheuses, cardes (dont une de 16 m de long),
métiers à tisser foulons, gazes. “Elles fonctionneront
dès la réouverture du musée en juin prochain”,
explique Catherine Salardon, chargée de projets auprès
de la communauté du Pays d’Amplepuis, ThizyMarnand, en vue de la labellisation Musée de France
pour l’Ecomusée et le musée de la Machine à coudre.
Le musée Barthélemy Thimonnier est abrité dans la
chapelle de l’ancien hôpital-hospice d’Amplepuis,
construite en 1875, et transformée en musée de la
machine à coudre et du cycle un siècle plus tard. Dans
ce musée unique en Europe, trois cents machines à
coudre piquent le regard. Dès l’atelier du tailleur franchi, l’on découvre la première machine à coudre, brevetée en 1831. Qui sera éditée ensuite par Singer et
Peugeot en France, en Allemagne, aux USA, en Suisse.
Utilitaire au quotidien, élégante, avec sa tablette
incrustée de nacre pour le salon, discrète dans un
meuble de rangement art-déco, légère pour le voyage,
jusqu’à devenir un véritable ordinateur. Elle se fait
aussi jouet.
RUBRIQUE
Ecomusée La manufacture
69240 Marnand Thizy
Tél : 04 74 64 06 48
Fax : 04 74 64 06 85
Réouverture en juin avec une
rétrospective Maurice Montet, le
maître de Thizy. Ouvert du jeudi au
dimanche, et les jours fériés de 14h
à 18h. Toutes les visites sont guidées.
Tarifs : 3 euros - 6/18 ans : 1,5 euro étudiants : 1,50 euro - Groupes de
plus de 15 personnes : 2,50 euros.
Gratuit pour les moins de 6 ans.
Ecomusée du Roannais.
A quand l’installation de l’Ecomusée
au Musée Joseph Déchelette
Tous ces musées autour du Roannais sont vivants, soutenus par les municipalités, et en voie de labellisation
“Musée de France”. A Roanne, l’Ecomusée, Musée de
la Maille, impasse G. Giraud, semble en sommeil. Mais
cette léthargie n’est qu’apparente, car son président
Yves Delorme œuvre à sa renaissance. “L’Ecomusée se
révèle : une véritable bibliothèque du tissage à Roanne
où est valorisé le patrimoine textile du Roannais”.
Tapissent les murs, répertoriés dans des classeurs, des
milliers d’échantillons de soie, cotonnade à carreaux
filetés, zéphyr bob, le fameux carreaux de Vichy, inspirés par les costumes des hôtesses des établissements
thermaux, et réalisés uniquement en Roannais.
Carreaux de Vichy dont Brigitte Bardot fut le portedrapeau, sans oublier les éponges, les voiles pour ne
nommer que ces matières. On trouve ici tout le matériel
d’origine, devenu high-tech aujourd’hui, pour réaliser
tissage et tricotage. Bien entendu, figure le fameux
métier Jacquard. En bonne place l’évocation de l’ingénieux Langénieux (1880-1964). Ce Roannais déposa le
brevet d’invention servant à remplacer automatiquement
les canettes dans les métiers à tisser à plusieurs
navettes.
En vitrine, toutes les étapes du tissage du produit naturel
aux produits synthétiques dérivés du pétrole, aux textiles
dits intelligents (antibactérie, anti-froisse, anti-tâche,
anti-odeur, anti-transpiration…) en passant par la petite
robe en papier dont le règne fut éphémère. Toutes les
grandes entreprises sont présentes, et une exposition de
leurs produits démontre que notre région a été et restera,
malgré des soubresauts, une région phare du textile.
Un souhait pour Yves Delorme que l’Ecomusée,
Musée de la Maille, à la fois musée de mémoire, scientifique et d’avenir, travaille en réseau avec les autres
Musées textiliens de Rhône-Alpes et qu’il trouve enfin
sa place au Musée Joseph Déchelette. Ce qui n’en doutons pas, ne pourrait déplaire à son fondateur, qui
appartint à la grande famille des tisseurs roannais.
Musée du tissage et de la soierie
Place Vaucanson
42510 Bussières
Tél/Fax : 04 77 27 33 95
Réouverture au printemps. Musée
ouvert du 1er mars au 31 octobre,
de 15h à 18h, tous les jours en juillet
et août. Fermé les lundis et mardis
les autres mois. Ouvert pour les
groupes de mars à novembre, sur
rendez-vous.
Tarifs : Individuels : 4,50 euros Gratuit pour les moins de 12 ans.
Tarif groupes : 3,50 euros à partir de
15 personnes - Tarif groupes scolaires/
primaires : forfait de 40 euros.
Collèges, étudiants : 2,50 euros.
Dates des prochaines démonstrations
de la filature de la soie : samedis
23 avril, 18 juin, 20 août, 15 octobre,
de 15h à 18h.
Ecomusée du Roannais, Musée
de la Maille
Impasse Général Giraud
42300 Roanne
Tél : 04 77 71 31 88
Fax 04 77 70 78 56
Ouvert sur rendez-vous pour visite
aux écoles ou associations.
Pour en savoir plus...
La collection “Les patrimoines”, des
Editions Le Dauphiné Libéré, consacre
son 44ème titre au textile en RhôneAlpes (à paraître en mai 2005). Il
portera le titre “Textiles en RhôneAlpes - De la soie aux nanotechnologies”.
L’auteur, Valérie Huss, est diplômée
en histoire de l’art et attachée de
conservation du patrimoine au
Musée dauphinois de Grenoble. Elle
est l’auteur de plusieurs publications
sur l’art, l’histoire et le patrimoine
industriel, et collabore régulièrement
à des revues scientifiques.
Les Musées de Rhône-Loire sont
tous répertoriés dans cet ouvrage.
Prix : 6 euros.
MARS 2005 >Roanne Éco< 37
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*Par délégation de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes.
De valeur émergente à leader :
comment gravir les sommets ?
De grands noms de
l’industrie française
ont marqué la région
et continuent à écrire
son histoire. A côté
de ces entreprises
souvent citées en
exemple, des valeurs
montantes ont tout
pour leur emboîter
le pas : savoir-faire
unique, croissance
soutenue, dirigeant
visionnaire…
Quelles sont
ces futures grandes ?
Et quels sont
les secrets
de la réussite de
leurs illustres aînées ?
Par Fabienne Combier
A
l’évidence, en économie
comme en sport, on ne devient pas numéro un mondial du jour au lendemain. On ne
décroche pas une place de leader
incontesté sans un dur labeur, une
stratégie finement menée par un patron entouré d’une solide équipe.
Quand Albert-Pierre Raymond fonda son atelier de mécanique en
1865 à Grenoble, il ne se doutait pas
que l’entreprise familiale deviendrait le groupe mondial que l’on
connaît.
Les débuts des grands bâtisseurs. Le succès d’A.Raymond a démarré avec l’invention du boutonpression, utilisé dans la ganterie, la
maroquinerie et la chaussure. Elle
est peu à peu devenue experte dans
les systèmes de fixation et a étendu
ses marchés au textile, à la radio et
surtout à l’automobile. “Après la Seconde Guerre mondiale, nous avons
suivi l’histoire de l’automobile,
relate l’actuel cogérant Antoine
Raymond. Aujourd’hui, ce secteur
représente 95 % de notre activité.”
Numéro deux mondial sur le marché automobile, A.Raymond s’est
développé parallèlement à ses donneurs d’ordre. “Notre succès s’est
poursuivi grâce à la concentration
des acteurs, note Antoine Raymond,
les constructeurs réduisant le
“Inventeur de la première fixation de ski moderne, Salomon détient
la place de leader mondial depuis 1972”, souligne Jean-Luc Diard,
DG de Salomon.
Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Info CCI, Haute-Savoie (27 500 ex.) - Informations Économiques, Saint-Etienne-Montbrison (20000 ex.) - L’Économie
Drômoise (16000 ex.) - Nord-Isère Économie (13000 ex.) - Partenaires Savoie (23000 ex.) - Présences, Grenoble (37000 ex.) - Roanne Éco (10000 ex.). Photos : Thierry Beguin (Roanne), Pierre Borasci (Grenoble), Box et Fred (Lyon), JeanPhilippe Rony (Saint-Etienne), Studio Lattard (Drôme) - Tous droits réservés. Contact : Elisabeth Ballery. Tél. : 04 76 28 28 66.
MARS 2005 Roanne Éco 39
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
DOSSIER
STRATÉGIE
de valeur émergente à leader : comment gravir les sommets ?
nombre de leurs fournisseurs. Il
s’explique aussi par notre stratégie
d’innovation ainsi que notre volonté
de développement international.”
Autre grande figure régionale,
Salomon. L’histoire débute à Annecy
en 1947. François Salomon et son
fils, Georges, fabriquent alors des
carres de ski pour les détaillants
de la région. Au Salon des sports
d’hiver de Grenoble en 1954, la rencontre avec un ingénieur, inventeur
d’une fixation à tendeur, et le champion de ski, Emile Allais, va marquer
véritablement le début de l’aventure.
L’explosion des sports d’hiver pousse
Georges Salomon à poursuivre dans
cette voie et, en 1966, il met au point
la première fixation de ski “moderne”.
En 1972, l’entreprise familiale
devient leader mondial des fixations
de ski. Quelques années après, en
1980, elle sort ses premières chaussures de ski alpin avant de se lancer
progressivement dans d’autres
activités sportives.
Des patrons et des hommes.
La pérennité et la réussite d’une
société sont inévitablement liées à
un patron, à la fois ambitieux et raisonnable, charismatique, meneur
d’hommes, fin stratège, capable de
saisir les opportunités. Comme souvent leurs aînés, les successeurs qui
poursuivent l’aventure ont su tisser
un réseau relationnel fort. Antoine
Raymond a ainsi choisi d’occuper
“des fonctions utiles pour son entreprise”. Vice-président de l’Association des fabricants de fixation en
France (Affix), il est également
conseiller au commerce extérieur
Rhône-Alpes. Cogérant, il tient les
rênes de l’entreprises avec Pascal
Destremeau, lui-même président du
Groupement industriel plasturgie
Rhône-Alpes/Auvergne (Gipra).
Mais ces grands patrons savent aussi bien s’entourer et reconnaissent
ce qu’ils doivent à leurs équipes.
“Georges Salomon a marqué son
empreinte par les valeurs qu’il a
transmises, reconnaît le directeur
général, Jean-Luc Diard. L’honnêteté,
la rigueur et le travail d’équipe, des
valeurs simples mais qui ont contribué au succès du groupe. Le fondateur a toujours su créer des équipes
qui fonctionnaient parfaitement
bien ensemble et a insufflé cette
culture à ses descendants.” La pérennité d’une société tient aussi à la
gestion des hommes, à la qualité et
au travail des équipes qui bâtissent
peu à peu ces empires.
L’importance des valeurs familiales. Antoine Raymond le sait :
“L’entreprise ne serait rien sans les
hommes qui la portent. C’est leur
motivation et la confiance qu’ils placent dans leur entreprise qui la font
avancer. Il faut bien reconnaître que
les entreprises familiales s’inscrivent
toutes sur le long terme, avance-t-il.
Le fait qu’A.Raymond soit conduite
par la cinquième génération lui assure indiscutablement une plus
grande continuité.”
Du côté des valeurs montantes de la
région Rhône-Alpes, c’est également la cinquième génération de
pâtissiers qui tient aujourd’hui les
commandes des nougats Chabert et
Guillot, société fondée en 1848, à
Montélimar. Présidée par Didier
Chabert depuis 1985, NCG+ (la raison sociale actuelle) a été vendue
en 1997 au premier sucrier de
Belgique. “Malgré la vente, nous
sommes toujours là”, se réjouit
le PDG. NCG+ réalisait en 2003
18 M€ de chiffre d’affaires pour
150 salariés.
Les valeurs familiales marquent également l’aventure de Sab, dans la
Loire. Créée en 1975 par Jean Grosselin, la société spécialisée dans la
sous-traitance mécanique regroupe
aujourd’hui neuf sociétés, compte
400 salariés pour 45 M€ de chiffre
d’affaires. A 60 ans, le PDG a passé le
relais à ses enfants, Jean-François et
Véronique. “J’ai choisi de trans-
“Notre histoire suit celle de l’automobile, un marché sur lequel nous nous positionnons au second rang
mondial”, précise Antoine Raymond.
40  Roanne Éco MARS 2005
mettre plutôt que de vendre, afin de
conserver les valeurs familiales, soutient-il. Mais la réussite tient dans la
communion de toute une équipe : il
faut du personnel qui vous suive, qui
soit mobilisé.” Installée en pleine
campagne, Sab a recruté la maind’œuvre là où elle se trouvait et l’a
formée sur place. “Les gens qui ont
choisi de vivre en milieu rural ont
une motivation différente, constate
Jean Grosselin. Ils viennent chercher
une qualité de vie et un bien-être
dans leur emploi.”
Une forte implication locale.
Certains territoires ont conservé la
marque de ces grands bâtisseurs.
Tout d’abord parce qu’ils ont joué
un rôle de principal employeur,
voire de formateur. Jean Grosselin
l’affirme : “Nous avons été formateurs pour beaucoup de salariés,
qui ont ensuite pu trouver du travail
ailleurs, à Roanne. En cela, Sab a
joué un rôle très positif dans l’économie locale. Rien que pour la commune de Belmont, nous avons créé
100 emplois.” Et ces groupes continuent à faire prospérer leur région.
“Par la sous-traitance, nous générons trois emplois pour un emploi
interne, estime Pierre Saubot, le
PDG de Pinguely-Haulotte. Etre implanté dans la Loire, loin d’avoir
constitué un handicap, m’a permis
de recruter une main-d’œuvre disposant d’une longue tradition de
production mécanique.”
“Nous sommes enracinés à Grenoble
depuis toujours, nous n’avons
aucune raison de changer, assure
pour sa part Antoine Raymond.
Nous faisons partie de l’histoire
économique locale depuis 140 ans.
De plus, Grenoble est reconnue,
bien localisée, et attire la population pour sa qualité de vie. Nous bénéficions d’un pôle de recherche et
d’entreprises dynamiques. Nous serons peut-être amenés à travailler
ensemble avec Minatec”, lance même
le dirigeant.
Pour Cécile Réal, jeune dirigeante
de Bioprofile, le pôle de recherche
Minatec, notamment le CEA dont
elle est directement issue, et le dynamisme économique de Grenoble
constituent des atouts indéniables
pour sa PME-PMI promise à un fort
développement. Dans l’ascension
de Salomon aussi, la situation géo-
STRATÉGIE
DOSSIER
reprise titre
graphique a incontestablement
compté. “Nous étions implantés au
pied des montagnes, nous bénéficions ainsi d’un formidable laboratoire d’essai, rappelle Jean-Luc
Diard. A cela s’ajoutait le savoir-faire
local lié à la métallurgie de précision et au décolletage. Salomon reste
toujours un des plus gros employeurs de la région et contribue à
véhiculer dans le monde une image
dynamique et sportive de son territoire.” Comme pour Salomon, Annecy n’est pas étrangère au succès
foudroyant de la valeur montante
Jonathan & Fletcher, dont l’activité
est directement en lien avec les
sports d’hiver.
Quant à Didier Chabert, “l’histoire
du nougat est forcément associée à
Montélimar. Même rachetée, la société continuera à fabriquer son
nougat ici. Nous travaillons pour
obtenir rapidement avec la profession une indication géographique
protégée (IGP)”. Avec cinq magasins d’usine, NCG+ est bien assise
sur son territoire : “Nous sommes
étroitement liés à la nationale 7 et
au passage des touristes”, reconnaît
Didier Chabert. Ce qui n’empêche
pas le dirigeant de nourrir des ambitions internationales. NCG+ réalise
aujourd’hui 15 % de son chiffre
d’affaires à l’export.
ro un mondial des fixations, en
1972, il installa des filiales à l’étranger alors que l’idée d’export cheminait à peine dans les esprits.” Depuis 30 ans, Salomon affiche près
de 90 % de son chiffre d’affaires à
l’export. Même chose pour le numéro trois mondial des nacelles, Pinguely-Haulotte, qui exporte 90 % de
son activité.
De même, le secteur d’activité très
spécifique a conduit très tôt certaines valeurs montantes sur les
marchés internationaux. Jonathan
& Fletcher, Bioprofile, PMT ou Solid
Dynamics (voir encadré) surfent
ainsi déjà sur la vague mondiale.
Innovation et diversification.
Devancer l’attente du client, flairer
les nouvelles tendances et sortir le
bon produit au bon moment : l’innovation fait partie des secrets du
succès. C’est elle qui permet de grignoter des parts de marché et de faire
face à la concurrence. Le succès se
construit cependant sur un engagement permanent. “Les fondamentaux de notre stratégie reposent sur
quatre points, souligne le directeur
général de Salomon. Un regard
constant sur le monde ; l’innovation ; la mise en œuvre de stratégie
de rupture, il faut savoir parier
sur un rachat, par exemple ; et un
large portefeuille de produits et de
marques.” Salomon va suivre ainsi
l’évolution des pratiques sportives,
se lançant tour à tour dans le golf
puis la randonnée et l’outdoor.
Avec les années 90 et l’apparition
du snowboard et du roller, Salomon ne rate pas l’occasion de se
diversifier. Elle s’implante également sur le marché des cycles et du
textile avec le rachat de sociétés.
Déjà leader mondial des sports
d’hiver, le groupe (CA consolidé de
Salomon et de Taylor Made Golf :
1 300 M€, 2 850 salariés) détient la
troisième place dans les chaussures
outdoor et le roller.
La stratégie de développement de Sab
a également reposé sur la croissance
externe. “Le rachat de plusieurs fonderies dans les années 1990 a permis
d’allier des compétences complémentaires dans la mécanique et la fonderie”, note Jean Grosselin.
La diversification, par rachat ou
par développement interne, fait
partie des outils de la croissance.
Devant son succès grandissant
auprès des firmes sportives et dans
les vêtements de haut niveau, le bureau de style annecien, Jonathan &
Fletcher, ne s’est pas endormi sur
ses lauriers. Depuis les années
1990, il a développé une troisième
activité : les vêtements professionnels pour le personnel des remontées mécaniques et les clubs de
sport. La société équipe déjà une
centaine de clubs français, mais le
gérant, Georges Pessey, a désormais des visées européennes.
Gérer la réussite. Pour durer, il
faut enfin savoir digérer les victoires
et rebondir sur les échecs. Même
lorsque l’on atteint une taille critique, que l’on devient un groupe international, il faut rester prévoyant.
Jean-Luc Diard, chez Salomon, le
rappelle : “Innover, c’est bien, mais il
faut aussi réaliser des profits !” “Chez
Pinguely-Haulotte, nous veillons à ce
qu’un client ne représente pas plus
de 5 % de notre chiffre d’affaires”, affirme, pour sa part, Pierre Saubot.
Même philosophie chez Bioprofile.
Après seulement cinq ans d’existence,
rien ne semble arrêter la jeune
pousse grenobloise. “Sur un marché
en pleine expansion, il est cependant
indispensable de sélectionner les projets. Il faut savoir maîtriser sa croissance”, admet Cécile Réal. “Vingtcinq salariés, cela me paraît une
taille raisonnable, mais ne constitue
pas un objectif final, avoue de son côté
Fabien Chojnowski, dirigeant de
Solid Dynamics, à Roanne. Qui sait,
dans dix ans, peut-être serons-nous
une centaine de personnes avec des
bureaux à l’étranger ?”
Ne pas brûler les étapes, mais avancer pas à pas, rester réaliste, sans
manquer d’ambition, ce pourrait
être la devise des valeurs montantes.
Futurs leaders ? RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
Pas de leadership sans présence mondiale. Fondée en
1865, A. Raymond disposait dès
1898 d’une filiale en Allemagne !
Cette prise de conscience, très en
avance sur son temps, l’entreprise
familiale l’a conservée au fil des
ans. “Mais cette position sur les
marchés extérieurs s’est considérablement accrue ces 12 dernières années”, reconnaît Antoine Raymond.
Aujourd’hui, la société grenobloise
compte 3 000 salariés répartis dans
plus de 16 pays. Pour Salomon, “la
situation d’Annecy, à proximité de
la Suisse et de l’Italie, a donné dès le
départ aux fondateurs une prise de
conscience internationale”, explique Jean-Luc Diard. “Et si nous
voulons avoir des ambitions mondiales, il faut raisonner mondialement, ajoute-t-il.
Georges Salomon a maîtrisé très tôt
cette stratégie. En 1970, il créait une
filiale française indépendante du
siège. Quand la firme devint numé-
“Le marché des nacelles électromotrice offre de belles perspectives”, se réjouit Pierre Saubot, PDG de
Pinguely-Haulotte, numéro trois mondial.
MARS 2005 Roanne Éco 41
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
DOSSIER
STRATÉGIE
de valeur émergente à leader : comment gravir les sommets ?
Bioprofile : une technologie
unique et prometteuse
aventure de Bioprofile a débuté au sein de SICN, filiale de la Cogema,
à Grenoble. “SICN disposait d’un département biomédical qui travaillait
essentiellement sur le développement des valves cardiaques en pyrocarbone,
explique Cécile Réal, ingénieur en biomatériaux et cofondatrice de Bioprofile.
Le hasard des rencontres m’a poussée à m’intéresser à un projet
de prothèse pour la main dans ce même matériau. Quand SICN a décidé de fermer
son département biomédical en 1998, j’ai racheté cette entité avec deux autres
associés et nous avons créé Bioprofile. Les premiers résultats obtenus chez les patients
étaient très prometteurs et nous croyions fortement au potentiel de développement
de ce marché.” Bioprofile compte aujourd’hui 15 salariés, cinq recrutements
supplémentaires devraient intervenir d’ici à la fin de l’année.
Spécialiste du pyrocarbone, l’équipe de Cécile Réal a développé cinq prothèses,
mais se limite pour l’heure à la chirurgie du bras. Elle a dû se battre pour faire
reconnaître la technologie par la communauté scientifique avant de devenir leader
européen. “Aujourd’hui, le pyrocarbone a fait ses preuves et nous affichons une forte
croissance”, poursuit Cécile Réal. Le chiffre d’affaires de 2003 établi à 600 k€ devrait
doubler en 2004 pour atteindre 1,2 M€. 70 % est réalisé à l’export, en Europe
et en Australie notamment. La société est actuellement en cours d’accréditation
pour les Etats-Unis et le Japon. L’
Thabora devance les tendances
Solid Dynamics : un succès discret
mplantée à Roanne, Solid Dynamics est née, en 1992, de l’idée de deux frères,
Fabien Chojnowski, ingénieur en mécanique, et Laurent, informaticien. Leurs
compétences complémentaires les ont incités à se lancer sur un marché
en progression très rapide : les logiciels de simulation mécanique. “Nous intervenons
auprès de bureaux d’études indépendants ou de grandes sociétés de l’automobile,
de l’aéronautique, de la défense, de l’électromécanique, du nucléaire”, explique Fabien
Chojnowski, le PDG. Leurs références : Renault, EADS, Valéo, Schneider, Dassault.
Présents partout en France, leurs logiciels s’exportent aussi via des partenaires
revendeurs d’outils de CAO. Solid Dynamics tient tête à trois ou quatre concurrents
américains. “Pour cela, nous développons une forte politique d’innovation et nous
restons focalisés sur un seul métier, la simulation mécanique.” Fabien Chojnowski se
refuse pour l’heure à l’autosatisfaction : “Nous évoluons sur un marché porteur et nous
progressons plus rapidement en Europe que nos concurrents. Mais notre ambition est de
poursuivre notre implantation en France et de nous développer à l’étranger.” Solid
Dynamics (CA 2003 : 1,1 M€, 15 salariés) envisage de doubler sa taille d’ici deux à
trois ans en atteignant un chiffre d’affaires de 3 M€ avec 25 salariés. “Là, nous serons
alors plus proches du succès”, affirme le PDG. I
42  Roanne Éco MARS 2005
entreprise Thabora a été fondée en 1998 par deux frères, Thierry (président)
et Christian Basquin (DG). Fabricants de bijoux, ils vendent leurs créations
(3000 références) à plus de 1600 bijoutiers à travers la France ainsi que
dans trois importantes chaînes de magasins. Leur originalité tient à leur positionnement
sur l’argent et le plaqué or, et à la palette de services associés : gravure et
personnalisation sous 24 h express, développement de collections mode et jeune.
Thabora (CA 2003-2004 : 7,35 M€, 33 à 38 salariés) a su se faire une réputation
dans le milieu. “Nous communiquons sur une image jeune et dynamique et, surtout,
sur la mode et le service que nous apportons”, soutient Thierry Basquin. La PME-PMI
basée à Bourgoin-Jallieu a connu, pour le dernier exercice, une croissance de 19 % et
prévoit une augmentation de plus de 30 % pour l’an prochain. “Notre objectif est de
multiplier par deux notre clientèle de bijoutiers d’ici à trois ans”, annonce le président.
Les deux frères inventent sans cesse de nouveaux modèles pour lesquels ils prennent
soin de déposer des brevets. Ils savent flairer les nouvelles tendances, anticiper
la mode. Pas question alors de faire fausse route. Depuis septembre, Thabora détient
la licence exclusive de distribution des bijoux Disney en argent. “Les bijoux pour
enfants semblent être un marché en expansion”, se félicitent les frères Basquin.
En plus de l’activité bijouterie, un nouveau créneau a été créé : les bijoux
pour la lingerie féminine, destinés pour l’heure uniquement à l’export. L’
STRATÉGIE
DOSSIER
First : une
stratégie
mûrement
réfléchie
réée en février 2000
par Franck Vega, à
Montélimar, la SARL First
Software et Telecom connaît
depuis une “croissance
progressive et maîtrisée”.
La société est divisée
en trois entités. First Conseil
accompagne les entreprises et
collectivités locales dans la mise
en œuvre de leur projet informatique et dans l’optimisation de leur communication.
First Matériel s’occupe de la fourniture et de l’installation de matériel informatique le
mieux adapté au client. Enfin, First Logiciel intègre et adapte les logiciels aux besoins
du client. La SARL d’une dizaine de salariés travaille essentiellement pour les PME-PMI
sur les plans national et international. Franck Vega souhaite d’ailleurs maintenant renforcer
son activité localement. “Ce qui nous différencie sur le marché tient à notre capacité
d’adaptation aux demandes de la PME-PMI. Nous pouvons apporter une chaîne complète
de compétences, mais nous nous intégrons à celle du client.” First est en phase
de pleine croissance, mais “notre stratégie est celle des petits pas. Nous ne sommes
pas une start-up !”, prévient le dirigeant. Issue d’un essaimage, First a su diversifier
ses clients et ses compétences. Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 1,2 M€
pour 2004, la SARL est sur le point de doubler le revenu de l’an dernier. C
Jonathan & Fletcher :
un compétiteur d’avant-garde
ureau d’études textile spécialisé dans le sport, Jonathan & Fletcher (CA : 2 M€,
18 salariés) est une “entreprise atypique”, comme le souligne son fondateur et
gérant, Georges Pessey. Styliste free lance, il décide, en 1984, de créer sa société
pour concrétiser ses propres modèles. Et, depuis 20 ans, la renommée internationale
de Jonathan & Fletcher n’est plus à faire ! “Nous sommes un des rares bureaux de
style spécialisés dans le sport, certaines marques disposant de leur propre équipe R&D.”
Jonathan & Fletcher confectionne ainsi les collections de grands noms du sport :
Rossignol, Sun Valley, Babolat, Cleveland, Intersport… Cela représente un tiers
de l’activité. Dès 1986, il s’est attelé avec succès à un autre marché de niche :
la compétition sportive de haut niveau. “Tout a commencé avec le kilomètre lancé,
se souvient Georges Pessey, Aujourd’hui, 90 % des coureurs de KL s’équipent chez nous !”
Le ski, le snowboard, le tennis, l’outdoor…, le bureau annecien se diversifie peu
à peu vers d’autres disciplines sportives et réalise 50 % de son chiffre à l’export.
Il habille ainsi les skieurs des équipes de France, d’Allemagne, de Finlande ou encore
de Suède. Sa force ? La recherche avant-gardiste et le sur-mesure avec des échanges
constants entre coureurs et entraîneurs pour affiner les réglages. “Bien présents en
Europe, nous affichons désormais des ambitions mondiales”, annonce le gérant. B
Pinguely-Haulotte : au sommet
uand Pierre Saubot rachète, en 1985, les entreprises Pinguely et Haulotte, vouées
à la fermeture, il est difficile d’imaginer l’avenir. Et pourtant, leader européen et
numéro trois mondial des nacelles électromotrices, Pinguely-Haulotte compte
aujourd’hui 800 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 220 M€, dont 90% à l’export.
Le groupe dispose de trois sites industriels en France (L’Horme, Reims, Le Creusot) et de
14 filiales internationales. “La réussite, explique le PDG, tient à certaines conditions :
l’humilité, la chance, le travail, une bonne connaissance du métier et du marché.”
Spécialiste des engins de BTP, la société ligérienne s’est recentrée, il y a dix ans, sur le
secteur des nacelles électromotrices. “Ce marché connaissait une forte progression et
annonçait de belles perspectives, analyse Pierre Saubot. Les nacelles représentent 90 %
de notre chiffre d’affaires. Depuis deux ans, nous nous diversifions dans les appareils de
levage et de manutention. Et puis, nous nous sommes lancés dans la location, une vraie
innovation de service.” L’écoute du client, la diversification et l’innovation : voici les trois
piliers sur lesquels repose le groupe. “Il faut écouter, anticiper les demandes du client
pour surprendre la concurrence, reprend Pierre Saubot, développer la R&D pour trouver
de nouvelles applications, se positionner sur des marchés avant même qu’ils n’émergent.”
Le groupe consacre 5 % de son chiffre d’affaires à l’innovation. Q
eul fabricant français de disques biologiques pour les stations d’épuration, PMT a su améliorer une technologie apparue dans les années 1960. Travaillant dans le secteur du
traitement de l’eau, en Allemagne, Nathalie Schmitt a souhaité fonder sa propre entreprise à Grésy-sur-Aix (Savoie), en 1998. “Nous concevons et fabriquons des bio-disques pour
les stations d’épuration, explique-t-elle. Nos systèmes sont vendus aux professionnels du traitement de l’eau qui équipent les communes rurales, stations de montagne, hôtels ou
campings.” Compacts, simples à installer, les bio-disques s’intègrent au paysage et ont le précieux avantage de gérer les fluctuations de charges, notamment les variations de population.
PMT compte déjà une centaine d’installations en France et réalise 42 % de son chiffre d’affaires à l’international (CA 2003 : 1,4 M€, CA 2004 : 1,9 M€ pour huit salariés). Elle dispose
également d’une filiale en Allemagne pour faire face aux commandes qui affluent. “Trois conditions expliquent sans doute notre réussite actuelle, reconnaît Nathalie Schmitt. Tout d’abord,
il a fallu revaloriser le produit. La première génération de bio-disques des années 1960 s’était en effet soldée par un échec. Ensuite, nous nous concentrons sur un seul produit, sans
nous éparpiller. De la même manière, nous nous attachons à rester exclusivement fabricant, toute l’ingénierie des projets de stations d’épuration est laissée aux distributeurs.” S
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
PMT remet les bio-disques au goût du jour
MARS 2005  Roanne Éco 43
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
EN VUE TÊTES D’AFFICHE
Nouvelle direction
LE BLÉ SUIVI
De
de design
fer
à lamain
Cité du
PAR GPS
e uand
directeur
il a repris
généralDécodrôme
de la Cité
QL
duDesign,
designpetite
a prisentreprise
ses fonctions
spécialisée
ledans
1er septembre.
le fer forgé,François
Pedro Molina,
50
Mouly
ans,a possédait
une longueuneexpérience
solide expérience
dans
du monde
le secteur
du design.
du meuble
Aprèsenunetant que
commercial.
collaboration“Décodrôme
de 10 ans avec
a étéleplacée
fabricant
en
liquidation
de mobilierjudiciaire
contemporain
quatreitalien
ans après
Tecno,sa
création,
il a été pendant
raconte-t-il.
12 ans
J’ai directeur
senti que
l’entreprise
du design dese JCsituait
Decaux,
sur un
le fameux
créneau
porteur,
fabricant etdej’aimobiliers
relevé leurbains
défi de la
reprise”.
et affichage.
Implantée
Ce quinquagénaire
dans un petit village
du
s’estDiois,
également
à Recoubeau,
investi dans
la société conçoit
du
la formation
mobilier etendesintervenant
articles de décoration
incorporant
notamment du
à laferDomus
forgé Academy
: tables, chaises,
tringles
de Milandeetrideaux,
en animant
lustres,
desbougeoirs.
sessions Les
créations
dédiées à mélangent
l’esthétiquelesurbaine
matériaux. Elles
associent
par exemple
le ferdeaul’école
bois à la
pour les élèves
ingénieurs
pierre
ou au verre.
fabrication
des ingénieurs
de laLaville
de Paris.est
réalisée
Saint-Etienne
par des
Métropole
sous-traitants,
l’a chargé
Décodrôme
assurant
de deux ensuite
missions.lesOptimiser
finitions. “Nous
commercialisons
la préfiguration du
nos projet
produits
en auprès
réalisantde
magasins
une maquette
spécialisés
organisationnelle
en mobilier et
décoration
et fonctionnelle
sur toute
de lalastructure,
France. Nous
exportons
et établir des
30%liens
de laavecproduction
de futursen
Allemagne
partenairesetdeaulaBénélux.
Cité en France
La société
réalisait
et à l’étranger.
la moitié■ de son chiffre d’affaires
à l’international quand je l’ai reprise,
mais je souhaitais d’abord asseoir
l’activité sur des bases saines avant de
reprendre le marché à l’export.” L’objectif
de Pedro Molina est maintenant de
développer l’ameublement et le mélange
des matériaux pour répondre à un
marché encore plus large. Grâce à sa
marque Arte Viva qui propose des articles
de qualité, Décodrôme est désormais bien
connue. Depuis son renouveau, la petite
entreprise du Diois a accru ses effectifs
de six à dix salariés. Le premier exercice
Rubrique
Sylviane
Doise,
s’est
terminéréalisée
sur un par
chiffre
d’affaires
de
Fabienne
Combier
Mathieuatteindre
Massip
1,07
M€. En
2002, iletpourrait
1,83 M€. ■
44  Roanne Éco MARS 2005
A
rrivé chez Berthoud en 1996
comme directeur industriel,
Georges Cornaton en a pris
la direction générale en 1999.
Leader français sur le marché des
pulvérisateurs agricoles, Berthoud
emploie, sur son site de Belleville,
196 permanents et une quarantaine
de saisonniers. Cette entreprise plus
que centenaire réalise les trois quarts
de son activité (43 M€ en 2003)
dans les machines de traitement pour
céréales, le reste pour la vigne et
les vergers. “Nous disposons de plus
de 1000 références de pulvérisateurs,
mentionne Georges Cornaton, sans
compter le nombre presque infini
d’options. Nous misons beaucoup sur
l’innovation. Les utilisateurs exigent
des pulvérisateurs de plus en plus
techniques, précis, ergonomiques
et respectueux de l’environnement.”
A la pointe de la technologie, la société
Berthoud est capable désormais
d’équiper ses engins de GPS. Parmi
les autres points forts de la société
beaujolaise : le service client,
grâce à la formation dispensée aux
concessionnaires, et la livraison sous
24 h des pièces de rechange. Georges
Cornaton envisage, par ailleurs,
d’accroître sa part à l’export, passant,
à terme, de 26 à 50 % de son activité.
“Avec l’entrée des pays d’Europe
centrale et orientale, le marché
potentiel s’avère considérable, mais
restera dépendant de la politique
agricole commune et de la capacité
d’investissement de ces pays”,
concède-t-il. ■
LA PASSION
Un leader de haut D’ENTREPRENDRE
niveau
omme d’action, Guy
epuis 15 ans, Pramac Group
(CA : 160 M€, 600 salariés)
a pris une dimension mondiale.
Quelque 120000 transpalettes manuelles
et électriques sont assemblées chaque
année en Italie, le berceau du groupe,
et 9000 groupes électrogènes
de 15 à 2500 KVA dans sa filiale
espagnole. Créée en 1997, Pramac
France (CA : 35 M€, 40 salariés
à Saint-Nizier-sur-Charlieu, dans la Loire)
assemble pour sa part 70000 groupes
électrogènes de 1 à 12 KVA par an.
12000 sont vendus en France,
et 58000 par l’intermédiaire
de 15 filiales commerciales du groupe
basées sur les cinq continents.
Mais Pramac France distribue également
les produits italiens et espagnols.
Le directeur général, Pascal Verrière,
a été séduit par cette multinationale en
plein développement qui a investi 5,6 M€
en six ans en France. Actuellement leader
européen sur le matériel de manutention,
Pramac Group détient le second rang
mondial pour les petits groupes
électrogènes. “Le challenge : renforcer
notre position sur les gros groupes, et
poursuivre l’élargissement de la gamme
Manutention”, souligne Pascal Verrière.
Le groupe a conforté son image jeune et
dynamique grâce à son partenariat avec
Honda, en rachetant deux écuries Moto GP
qui véhiculent son image sur tous
les circuits du championnat du monde
avec ses deux pilotes vedettes :
Max Biaggi et Makoto Tamada. ■
D
H
Cappeau avance par passion :
celle de l’enseignement,
de l’organisation, de l’entreprise,
de l’écriture aussi. Ingénieur
au sein de groupes internationaux,
il enseigne parallèlement la physique
au Cesi, tout en poursuivant ses
études. Professeur au Cnam, puis
à l’Institut supérieur commercial des
arts et métiers, il en prend la direction
pendant six ans. Après plus de 20 ans
au sein de grandes entreprises, Guy
Cappeau rejoint en 1995 la PME-PMI
berjalienne Pelissier-Miard (CA 2003 :
1,5 M€, 17 salariés), spécialiste
depuis 1948 de la transmission
mécanique. Le PDG affiche des
ambitions claires : développer
les bandes transporteuses à haute
technologie, trouver des niches
techniques à haute valeur ajoutée,
apporter davantage de services,
mutualiser les efforts. “Ma priorité,
c’est mon entreprise”, avoue-t-il.
Ce qui ne l’empêche pas de
poursuivre d’autres activités. D’ici
à la fin octobre, il ouvrira, à Lyon, une
école pour les repreneurs et créateurs
de PME-PMI de moins de 50 salariés,
une première en France, semble-t-il.
“Etre chef d’entreprise est un métier
qui s’apprend”, annonce-t-il. Jamais
à court d’idées, l’homme s’est attelé
à l’écriture d’un ouvrage sur
le management : “A la fois
philosophique, historique,
symbolique, voire ésotérique, ce livre
a pour ambition d’aider les patrons
à regarder leur entreprise sous un
prisme différent.” ■
TÊTES D’AFFICHE EN VUE
A toute épreuve
O
I
ssu du monde de l’imprimerie,
Jean-Luc Gastaldello crée,
en 1984, avec Jean-Pierre
Dherse, ColorPress Communication,
à Cran-Gevrier (Haute-Savoie). “Notre
volonté de départ : nous positionner
comme imprimeurs-conseils auprès
des agences de communication”,
explique Jean-Luc Gastaldello.
Pour se développer, la PME-PMI doit
néanmoins étendre ses prestations.
Elle offre bientôt toute une palette
de services, de la conception jusqu’à
l’impression finale du document.
En 1994, elle se dote d’un studio
graphique afin d’intégrer tous
les métiers de la communication.
ColorPress Communication travaille
alors en direct avec le client.
Elle réalise 60 % de son chiffre
d’affaires (CA 2003 : 6,8 M€) avec les
industriels de la région et 40 % avec
les collectivités locales et organismes
de tourisme. En 2001, ColorPress
Communication a donné naissance
à une nouvelle entité ColorPress
On-line, chargée de la gestion de base
de données et de fichiers numériques.
“C’est un marché entièrement
nouveau qui correspond à un réel
besoin, note Jean-Luc Gastaldello.
Le groupe Seb vient ainsi de nous
confier la création et la gestion
de sa médiathèque internationale.
Tous leurs documents iconographiques
(75000 images actives) seront
téléchargeables par les filiales
du groupe, via un portail Internet
consultable dans le monde entier.”
Avec une croissance de 10 à 12 %
en 2003, la PME-PMI (48 salariés)
haute-savoyarde a su tirer partie
de sa diversification. ■
S’adapter ou
disparaître
12 ans, Daniel Ferroux allait
cueillir les champignons dans la forêt.
35 ans plus tard, son entreprise
“La Champignonnière” (La Motte-Servolex)
produit 25 tonnes par mois de cet
organisme vivant et emploie 14 personnes.
C’est en 1990 que Daniel, ancien des sirops
Routin, décide de monter son affaire
en nom propre. A l’époque, il axe
sa première activité sur le shii-take,
une variété parfumée quasiment inconnue
en France. Hélas, le compost (l’humus)
contracte une maladie. Daniel Ferroux
rebondit en se formant plusieurs mois
chez d’autres artisans. L’expérience aidant,
il ne se limite plus au shii-take, mais
y adjoint le classique champignon de Paris
et la pleurote. Il devient le deuxième
champignonniste en France à produire
en serre et non plus dans des grottes.
Depuis les débuts de l’aventure, son chiffre
d’affaires a connu une progression de 20 à
30 % par an, et il a investi près de 1 M€.
“Nous avons évolué en nous conformant
aux nouvelles normes.” Aujourd’hui, Daniel
est à la croisée des chemins. “Je ne veux
plus grandir en production, mais je souhaite
me diversifier.” La concurrence est rude :
“A mes débuts, nous étions 600.
Aujourd’hui il reste 90 producteurs.
Je ne veux pas me heurter de plein fouet
aux Polonais. Leurs coûts de production
sont très inférieurs aux nôtres.” La solution
pourrait bien passer par des conserves haut
de gamme que Daniel vient de lancer :
“Il s’agit de champignons apéritif,
l’adaptation d’une recette transmise
par une cliente sur le marché. Nous sommes
dans la phase de stratégie commerciale.”
S’adapter ou disparaître, toute l’histoire
des “mycètes”, ces champignons présents
sur terre depuis 3,6 milliards d’années. ■
A
L’IDÉE EST DANS
LE SAC
J
ean Rico s’est construit un
parcours hors des sentiers
battus. Electrotechnicien
à Perpignan, il est parti exercer
son métier en Indochine, au Laos et
en Afrique, avant de devenir… éleveur
de bétail au Zaïre durant 18 ans. De
retour en France, en 1997, il cherche
à se lancer sur le marché des meubles
coloniaux, déjà très exploité. Il a alors
l’idée de concevoir des sacs en toile
de jute pour les emballages cadeaux,
une idée rapportée d’Inde où les sacs
en jute sont utilisés pour les courses.
“Le jute est une matière très agréable
à travailler, de plus c’est une plante
naturelle. Elle permet de concevoir un
produit solide et écologique en lien
avec le terroir”, explique le créateur.
En juin 2000, Jean Rico fonde Ecobag,
à Livron, dans la Drôme. “Je me suis
limité d’abord aux sacs pour les
bouteilles de vin, le tourisme viticole
étant très important en France.
Aujourd’hui, je dispose d’une
cinquantaine de références,
notamment une gamme pour les
produits régionaux. Si la fabrication
est réalisée en Inde, là où se trouve
la matière première, la conception
me revient. Je crée 10 à 15 nouveaux
modèles et vends entre 100
et 120000 sacs chaque année.
Par ailleurs, 15 à 20 % du chiffre
d’affaires (280 k€) est réalisé à
l’export.” Devant le succès de ses
produits, Ecobag cherche désormais
à conquérir d’autres marchés.
Après les viticulteurs, les fleuristes
constituent sa prochaine cible. ■
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
ptim technologies se complaît
dans les situations délicates. Au
fin fond des abysses ou au cœur
des centrales nucléaires, Optim intervient
toujours sur des chantiers hostiles. Créée
en 2002 par Christian Clerc, la PME-PMI
de Voiron (Isère) conçoit et fabrique
des machines particulières et uniques
spécialisées dans l’usinage. Déjà
à l’origine d’une dizaine de projets,
elle compte parmi ses clients, EDF,
les CEA, la Défense nationale et intervient
dans l’industrie nucléaire, la pétrochimie,
la grosse mécanique, la marine,
la chaudronnerie. Son dernier chantier
de taille, mené avec d’autres partenaires
européens : le pompage des quelque
14000 tonnes de fuel encore enfermées
au sein du Prestige à 4000 m
de profondeur. “Après la conception
des plans, nous avons fait appel à une
société iséroise PRM pour la fabrication
de la machine, précise Christian Clerc.
Plus qu’un bureau d’études, nous
assurons toujours l’intégralité du suivi
de la fabrication, effectuons les tests et
assurons l’installation et la maintenance
sur place de nos machines.” Avec quatre
salariés, Optim a réalisé pour son
deuxième exercice 840 k€ de chiffre
d’affaires. “Notre type de structure est
très demandée, constate Christian Clerc,
car notre petite taille nous offre une
grande réactivité et une implication
totale dans chacun de nos projets.” ■
IMPRESSION
CONFIRMÉE
MARS 2005  Roanne Éco 45
RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE
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46

Roanne Éco  MARS 2005