Roanne Eco 12 - CCI Roanne Loire Nord
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Roanne Eco 12 - CCI Roanne Loire Nord
N°12 - Mars 2005 - 2,50 € ROANNE ECO Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais TOURISME Les Meneaux, une fenêtre sur le rêve COMMERCE Shopi prend ses marques à Renaison DOSSIER Le Roannais savoure sa qualité de vie Auverland au volant de Panhard En prenant les commandes de Panhard, ex-filiale de PSA Peugeot Citroën, Auverland devient le nouveau leader européen de véhicules militaires de moins de dix tonnes. “Nos salariés peuvent être fiers de cette réussite. C’est aussi la leur”, commente le dirigeant Christian Mons. Venez vous sensibiliser aux Technologies de l’Information Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs, 11 modules de sensibilisation de 2 heures sur les thèmes suivants : 1 Sécurité et confidentialité de votre poste informatique lorsque vous surfez 7 (pour les utilisateurs d’Outlook) Utilisez les fonctions avancées d’Outlook (l’assistant gestion des Attention ! Dès que vous surfez sur le net, vous vous exposez à certains risques... Comment vous protéger au mieux ? Virus, Hoax messages, signature automatique, options de suivi...) Mercredi 13 avril : 8 h - 10 h Jeudi 26 mai : 12 h - 14 h 15 (blagues), spywares (espions), intrusions, phishing, sauvegardes... Jeudi 7 avril : 12 h - 14 h 15 / Mercredi 25 mai : 8 h - 10 h 2 Comment vous connecter à Internet ? Synthèse des technologies disponibles 8 shareware, téléchargement...) Mercredi 20 avril : 8 h - 10 h Jeudi 2 juin : 12 h - 14 h 15 ADSL, WIFI, Wimax, dégroupage...) Jeudi 14 avril : 12 h - 14 h 15 / Mercredi 1er juin : 8 h - 10 h Internet : prise en main du navigateur, ses fonctionnalités, et premières recherches 9 Jeudi 21 avril : 12 h - 14 h 15 Mercredi 8 juin : 8 h - 10 h Comment chercher sur Internet ? Techniques et astuces (moteurs de recherche, agents intelligents, 10 Mercredi 11 mai : 8 h - 10 h / Jeudi 16 juin 2005 Jeudi 28 avril : 12 h - 14 h 15 / Mercredi 15 juin : 8 h - 10 h 6 Comment vous équiper pour utiliser les TIC Imagerie numérique Formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche d’images, droits d’auteur... opérateurs...) 5 Vous voulez mettre vos ordinateurs en réseau et vous affranchir d’un câblage gênant et onéreux. Venez découvrir les réseaux sans fil. Avantages, inconvénients et coûts des réseaux WIFI (sécurité, confidentialité, point d’accès, portée, cryptage...) Mercredi 27 avril : 8 h - 10 h / Jeudi 9 juin : 12 h - 14 h 15 Internet Explorer, Firefox, http, https, gérer ses favoris… 4 Les gratuiciels Tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés par catégorie : utilitaires, suite bureautique, antivirus... (freeware, Comment se connecter à Internet, à quel coût, quels débits, quels points vérifier dans les offres des opérateurs... ? (modem, RTC, 3 Maîtrisez vos e-mails avec Outlook 11 Signature électronique et télé-procédures (gratuit) Quel matériel, quelle configuration, quels logiciels, quelle connexion internet ? Qu’est-ce que l’on va pouvoir faire avec ? Gagnez du temps et de l’argent en effectuant vos formalités sur le net (aspects juridiques, comptes bancaires, télé TVA, télé carte grise, Jeudi 12 mai : 12 h - 14 h 15 Mercredi 22 juin : 8 h - 10 h Net entreprises, URSSAF...) Jeudi 23 juin : 12 h - 14 h 15 Votre Entreprise et les Autres (clients, fournisseurs, concurrents) sur Internet. Où et comment trouver de l’information ? Moteurs de recherche, sites d’information économique gratuits, payants... Mercredi 6 avril : 8 h - 10 h / Jeudi 7 juillet : 12 h - 14 h 15 Lieu : CCI du Roannais - Espace Numérique Entreprises Coût : Si vous n’avez encore jamais participé, la première participation personnelle est gratuite, par la suite le coût est de 20 euros par atelier (Repas compris pour le 12 - 14 h15). Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne). Possibilité d’horaires “à la carte” si une entreprise souhaite sensibiliser un minimum de 4 personnes. Inscription et renseignements : Bruno Demont - 04 77 44 54 95 - [email protected] LISTE DES ENTREPRISES CITÉES DANS CE NUMÉRO Andromedia - Premedia, Arbez Opticiens, Auverland, Chassagnard, Confitures du Vieux-Chérier (Doron), Coté Ouverture, Ecole des Trois Ponts, 2EI, Elan Bureautique, Ferme aux biches, Garance, Gérard Matel, HB Solutions, Imprimerie de l’Abbaye de Pradines, Indray, Les Meneaux (chambres d’hôtes), Luc Perron, Mécabruel, Mons Fromager, Pramac France, Shopi Renaison, Simon Hawkins (Domaine du Fontenay), Solid Dynamics, Transcom, Yanigav, U10. Annonceurs : Bijouterie Allier - Julien d’Orcel, CCh Conseil, Crédit Agricole, Dumoulin Traiteur, Eaux Minérales de Saint-Alban, Ferme Collet, Foire du Roannais, Folies Textiles, Gianni Mezzo Rosanna - My Ward, Ibis - La Table, Le Marcassin, Le Progrès Voyages, RSI, Sema. N° 12 / MARS 2005 ROANNE ECO INTERVIEW Directeur de la publication : Robert Barriquand Rédactrice en chef : Elisabeth Ballery Secrétaire de rédaction : Claudine Auboyer Rédaction : Frédéric Thomasson, Agence de presse be.presse Collaborations : Eric Billoir, Béatrice Perrod-Bonnamour Publicité : Elisabeth Frémont Tél. : 04 77 44 54 65 Photos : Thierry Beguin. Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de la direction de Roanne Eco Flashage, impression, façonnage et routage : Imprimerie Chirat 42540 St-Just-La-Pendue Distribution : La Poste Interview Produits Actualités Dossier Organisées pour la 2ème fois à Roanne, les Assises permettront de faire le point sur les pratiques des entreprises. Interview d’un professionnel, Bruno Détanger. Commission paritaire : 0307 B 05950 DOSSIER TERRITOIRE PAGE Conjoncture Editorial par Guillaume Goubert Bruno Détanger, partenaire des Assises nationales de l’eau industrielle Réalisation : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais 4, rue Marengo 42334 Roanne Cedex Tél. : 04 77 44 54 64 Fax : 04 77 72 17 17 www.roanne.cci.fr E-mail : [email protected] ISSN : 1632-9406 6 PAGE SOMMAIRE 14 Le Roannais savoure sa qualité de vie Haut de gamme Perron l’éclectique Industrie Côté Ouverture en toute indépendance International Chassagnard à l’italienne Commerce Distribution Shopi prend ses marques à Renaison Tourisme Le Roannais savoure sa qualité de vie Les Meneaux, une fenêtre sur le rêve A moins de cent kilomètres de trois des plus grandes villes françaises et à un peu plus de trois heures de Paris, le Roannais compte faire de sa “douceur de vivre” un élément décisif de sa reconquête démographique. RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE PAGE 39 De valeur émergente à leader : comment gravir les sommets ? De grands noms de l’industrie française ont marqué la région et continuent à écrire son histoire. A côté de ces entreprises souvent citées en exemple, des valeurs montantes ont tout pour leur emboîter le pas. Services Hervé Brégand a toujours la solution Multimédia Les TIC traquent les réserves de compétitivité Création-Reprise Auverland au volant de Panhard Économie d’un territoire Le territoire de Perreux Histoire Economique Le pétillant passé des Eaux de Saint-Alban Culture 4 5 6 8 10 14 19 20 21 22 23 24 25 26 28 32 36 Les musées textiles de Rhône-Loire tissent leur toile de mémoire Témoignages en Rhône-Alpes. MARS 2005 >Roanne Éco< 3 RUBRIQUE CONJONCTURE Baromètre des chefs d’entreprises de service du Roannais Source : Enquête CCI Bilan de votre activité au 4ème trimestre 2004 ☺ Comment voyez-vous l’évolution de votre entreprise au 1er trimestre 2005 ? ☺ En hausse Stable En baisse Non réponse Chiffre d’affaires 26,1 % 47,8 % 21,7 % 4,4 % 8,7 % Investissements 4,3 % 69,6 % 21,7 % 4,4 % 13,0 % Emploi 8,7 % 73,9 % 13,0 % 4,4 % En hausse Stable En baisse Chiffre d’affaires 39,1 % 39,1 % 21,8 % Investissements 17,4 % 73,9 % Emploi 13,1 % 73,9 % Evolution des offres d’emploi (1) sur le bassin roannais Source : ANPE Déc. 2003 Janvier Février 2004 2004 421 439 Mars 2004 Avril 2004 Mai 2004 Juin 2004 Juillet 2004 Août 2004 Sept. 2004 Oct. 2004 Nov. 2004 Déc. 2004 Janvier 2005 601 590 458 673 537 529 481 687 619 398 473 586 (1) Toutes offres d’emploi confondues quels que soient le type et la durée du contrat. Taux de chômage Recensement 2004 : communes ayant enregistré une augmentation de population Taux de chômage trimestriels, au sens du BIT - Source : INSEE COMMUNE Le taux de chômage est le rapport (en %) entre une estimation du nombre de chômeurs, au sens du Bureau International du Travail (BIT), et la population estimée au lieu de résidence. La population active comprend les personnes occupant un emploi et les chômeurs. La Bourse Evolution du cours des entreprises roannaises ou d’établissements de groupes implantés en Roannais Source : www.latribune.fr/www.lerevenu.com ENTREPRISE AU 31/12/2002 AU 31/12/2003 AU 31/12/2004 AU 15/02/2005 Population Population Evolution recensement recensement 1999/2004 de 1999 de 2004 Charlieu 3 582 3 727 + 145 Renaison 2 653 2 798 + 145 Ouches 1 015 1 121 + 106 St-Germain-Laval 1 488 1 589 + 101 Coutouvre 1 024 1 108 + 84 La Gresle 745 815 + 70 St-Léger-sur-Roanne 943 998 + 55 St-Nizier-S/Charlieu 1 571 1 621 + 50 St-Haon-le-Vieux 810 859 + 49 Jarnosse 354 398 + 44 Cegid-Orli 10,38 17,30 24,44 31,04 St-Cyr-de-Valorges 274 314 + 40 Deveaux 80,50 83,15 77,40 81,20 St-Martin-la-Sauveté 898 936 + 38 Devernois 92,75 105,00 138,00 165,00 St-Jodard 604 640 + 36 Imagine 10,00 10,89(1) 7,00(3) 7,00(5) Belleroche 211 242 + 31 Imprimerie Chirat 13,00 14,83 13,00 12,00 Parigny 507 534 + 27 Intexa 2,29 5,30 3,70 3,45 St-Marcel-d’Urfé 264 291 + 27 Briennon 1 681 1 705 + 24 Manitowoc Co Inc (Potain) 25,56 31,20 37,65 38,95 Violay 1 343 1 362 + 19 Michelin 32,86 36,38 47,19 52,45 Vendranges 237 248 + 11 Plastohm 11,00 7,00(2) 6,51(4) 7,00(6) Le Cergne 698 708 + 10 U 10 (ex L3C Group) 11,50 20,00 52,30 55,00 Nollieux 133 141 +8 (1) au 19/12/2003 - (2) au 9/12/2003 - (3) au 4/11/2004 - (4) au 27/12/2004 - (5) au 9/02/2005 - (6) au 11/02/2005. 4 >Roanne Éco< MARS 2005 ÉDITORIAL L’économie peut être solidaire Par Guillaume Goubert (*) e savez-vous ? L’Organisation des Nations Unies (ONU) a proclamé 2005 année internationale du microcrédit. L’objectif de cette initiative est d’accroître la notoriété d’une technique financière qui permet d’accorder des prêts de très faible montant à des personnes en difficulté pour les aider à créer ou à développer leur propre entreprise. Cette idée est née au Sud. Plus exactement au Bangladesh, il y a une vingtaine d’années. Muhammad Yunus, professeur d’économie, a imaginé une sorte de coopérative de crédit rural, la Grameen Bank, qui a permis à des paysans d’échapper aux usuriers et à des nombreuses femmes de développer des activités de tissage ou de commerce. L Le micro-crédit a ensuite émigré vers le Nord. Il a ainsi été introduit en France par l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) qu’anime Maria Nowak. Depuis la création de l’Adie, en 1989, grâce aux crédits qu’elle a octroyés, près de 25 000 entreprises et environ 30 000 emplois ont vu le jour. Avec des taux de réussite supérieurs à la moyenne des créations d’entreprise recourant au crédit classique : 64 % des entreprises créées avec l’aide d’un prêt de l’Adie existent encore au bout de deux ans et 94 % des clients remboursent leur prêt. Ce qui montre bien que l’Adie a raison de faire confiance aux chômeurs et aux RMistes qui constituent sa clientèle. C’est l’occasion de se souvenir que “faire confiance” et “faire crédit” sont des expressions synonymes. Bien sûr, l’Adie ne pourrait pas totalement se financer sans le concours de subventions et de dons. Cependant, l’une des forces de cette association est de refuser de se définir comme une œuvre caritative ou une institution d’action sociale parmi tant d’autres. L’Adie se situe clairement à l’intérieur des règles du marché bancaire. Elle fonctionne comme un établissement de crédit au professionnalisme reconnu, ce qui lui a permis de nouer des partenariats avec des grandes banques, comme récemment BNP Paribas. Ce professionnalisme est aussi, dans un autre domaine, celui d’Habitat et Humanisme, association fondée il y a 20 ans par un prêtre lyonnais. Avant de s’engager dans le sacerdoce, Bernard Devert était un professionnel de l’immobilier. Il a utilisé son savoir-faire au profit des mal-logés. C’est ainsi qu’en s’appuyant sur ce que l’on appelle l’épargne solidaire, l’association a développé des sociétés foncières, des livrets d’épargne et des contrats d’assurances-vie pour collecter des fonds. Elle a créé des “agences immobilières à vocation sociale” permettant à des propriétaires de louer en toute sécurité des appartements à des familles économiquement fragiles. Depuis sa création, Habitat et Humanisme a permis à plus de 4600 familles en difficulté de se loger dignement. Qu’il s’agisse des chiffres de l’Adie ou de ceux d’Habitat et Humanisme, on dira qu’ils ne sont pas à la hauteur des défis que la société française doit relever en matière d’emploi et de logement. Sans doute. Mais du moins peut-on faire deux remarques. La première est qu’il est à l’évidence possible, dans ces domaines, d’aller sensiblement plus loin. Maria Nowak estime par exemple que, dans le domaine du micro-crédit, le potentiel est d’au moins 30 000 emplois par an. À cet égard, il serait important que les partenaires sociaux se mobilisent pour promouvoir l’épargne salariale solidaire, ce qui permettra de dégager des fonds au profit d’initiatives comme celles-ci. La deuxième remarque est que l’économie solidaire, au-delà de ses chiffres, forcément modestes, a valeur de témoignage. Elle montre que des solidarités sont possibles, notamment à l’échelle d’un territoire, en associant des partenaires de toute nature : créateurs d’entreprises, épargnants, associations, administrations, institutions pro- fessionnelles et consulaires… Ce travail en commun - qui n’est jamais simple, il faut le reconnaître - en vaut la peine. Car c’est une “nouvelle économie” qui s’y invente. Moins flamboyante que celle de la fin du siècle dernier, mais plus certainement durable. A lire : “On ne prête (pas) qu’aux riches” de Maria Nowak (Éditions Lattès, 2005). “Une ville pour l’homme. L’aventure d’Habitat et Humanisme” de Bernard Devert (Éditions du Cerf, 2005). (*) Journaliste économique depuis 1982. A “La Croix” depuis décembre 1987. Successivement, chef du service économique et social, chef du service Monde, envoyé spécial permanent à Rome (1997-2001), à la rédaction en chef depuis septembre 2001, chargé notamment du cahier économique du lundi, “Economie et Entreprise”. MARS 2005 >Roanne Éco< 5 RUBRIQUE INTERVIEW Bruno Détanger, partenaire des Assises nationales de l’eau industrielle Le bon usage de l’eau représente un enjeu majeur pour l’avenir de la planète. Co-organisées par la CCI du Roannais et Grand Roanne Agglomération, les 2èmes Assises nationales de l’eau industrielle permettront de faire le point sur les pratiques des entreprises en matière de consommation et de traitement de l’eau. Partenaire de cet événement, Bruno Détanger, président de l’ALSAPE, évoque les progrès accomplis par les utilisateurs industriels. Propos recueillis par Frédéric Thomasson 6 >Roanne Éco< MARS 2005 de défense et de représentation en matière d’environnement industriel. Son siège est toujours à Roanne. Quel est le rôle de l’ALSAPE ? Les Assises seront organisées à Roanne les 8 et 9 mars. Quel est leur objectif ? Bruno Détanger : La vocation de ces Assises, co-présidées par Daniel Fréchet (Grand Roanne Agglomération) et Baudouin Grandjean (Eaux de St-Alban) est de réunir le monde industriel afin de traiter les sujets pertinents et d’actualité concernant les divers usages de l’eau. L’eau est une denrée en abondance dans nos pays occidentaux, mais il faut faire des progrès dans sa gestion. Elle constitue plus que jamais un enjeu fondamental pour le développement durable à l’échelle de notre planète. Pourquoi cet événement se déroule-t-il à Roanne ? D’abord parce que le développement économique et industriel de Roanne est très étroitement lié à l’eau. Cette ville a bâti son histoire autour de la Loire et de ses affluents. Ensuite parce que les décideurs économiques roannais, qu’il s’agisse des chefs d’entreprises ou des collectivités, ont su s’organiser pour préserver cette richesse collective. En France, Roanne est un exemple dans ce domaine. En participant très activement à la fondation de l’ALSAPE (Association des entreprises Loire Supérieure Auvergne pour la prévention des pollutions industrielles et la protection de l’environnement), les industriels roannais ont d’ailleurs fait figure de pionniers dans les années 50. L’ALSAPE est l’une des plus anciennes associations françaises C’est une association d’industriels au service des industriels. Elle traite l’ensemble des questions de pollution industrielle et d’environnement, en mettant à disposition de ses membres son fonds documentaire et ses compétences en matière de veille. Elle réalise également des pré-diagnostics réglementaires pour les entreprises jusqu’à 500 salariés, afin de déterminer leur situation au regard des installations classées. Un recueil de préconisations identifie les points forts et les points faibles de l’entreprise. Lors de demi-journées sur site, l’ALSAPE assure également la sensibilisation et la première information du chef d’entreprise sur le management environnemental et les normes en vigueur. En collaboration avec les CCI, elle renseigne les entreprises sur les aides publiques mobilisables pour tout projet lié à la protection de l’environnement. Enfin, elle représente ses membres auprès des administrations et des instances nationales et européennes. On parle beaucoup de la directive cadre européenne sur l’eau. Que va-t-elle changer ? Cette directive, qui s’est donnée pour objectif ambitieux de retrouver un bon état écologique de l’eau en Europe d’ici 2015, va engendrer un changement de méthode. Désormais, on fixera des objectifs puis on se donnera les moyens de les atteindre. Auparavant, on faisait le contraire. On s’achemine notamment vers une application systématique de la convention d’Aarhus. Cette convention est basée sur la transparence et sur l’information du public qui aura également plus de facilité d’ester INTERVIEW en justice lorsque des dysfonctionnements apparaîtront. Ce mécanisme va remettre à plat les relations entre les industriels, les agences de l’eau, les associations environnementales, etc... L’obligation de transparence existe déjà. Cela veut-il dire que l’on va aller plus loin ? Tout à fait. Une directive dite IPPC obligera l’industriel à justifier l’emploi de certaines techniques. Un document de référence, le BREF Document (Best Available Techniques References) sera établi industrie par industrie. Il sera révisé tous les cinq ans. Les associations et l’administration pourront juger des techniques utilisées et, si besoin est, rappeler à l’entreprise que des techniques moins nocives en matière d’environnement pourraient être utilisées sans pour autant nuire à la qualité du process de fabrication. Il est important de mettre en place des outils de surveillance et de mesure justes, non contestables et compréhensibles par le public, notamment lorsque l’on parle de doses infinitésimales. Je crois beaucoup au travail de pédagogie d’un côté comme de l’autre. Justement, on a l’impression que les industriels ont définitivement pris conscience des efforts à accomplir... Ils ont pris conscience des efforts à accomplir et ils les accomplissent. Ils sont par exemple de plus en plus nombreux à signer des conventions de raccordement. C’est un élément essentiel en matière d’épuration des eaux que nous évoquerons d’ailleurs longuement au cours des Assises. Certains se plaignent cependant de l’exigence outrancière de certaines normes et des coûts engendrés pour être en règle... Le problème majeur est de savoir si l’industrie est capable de générer des marges suffisantes pour financer les progrès environnementaux nécessaires. Les investissements pour respecter les normes ne sont pas toujours très importants, mais en rapport avec la marge de l’entreprise, ils peuvent le devenir. Lorsque l’environnement économique est bon, les efforts sont plus acceptables financièrement. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en ce moment les choses ne sont pas faciles. Mais on ne pourra jamais dire que ce sont les contraintes environnementales qui empêcheront un industriel de se développer. Organiser un événement comme ces Assises de l’eau industrielle, c’est aussi demander que la spécificité “industrielle” soit prise en compte ? Tout le monde n’est pas égal devant l’eau. L’usage industriel est différent de l’usage domestique, lui-même différent de l’usage agricole. Il est nécessaire d’établir des régimes qui correspondent bien aux trois. Effectivement nous estimons Le programme des Assises Mardi 8 mars 2005 13 h 30 : Accueil des participants. 14 h 00 : Visites d’entreprises (Eaux Minérales de Saint-Alban, Elis Loire, Jalla, Michelin, Nigay, SCA, Sicarev, TAT, Salaisons Boizet, Obut, Excella ainsi que les stations de production d’eau potable et d’épuration du Syndicat mixte de l’eau et d’assainissement du Roannais). 19 h 00 : Table-ronde : “Politique de l’eau, territoire et industrie’. Mercredi 9 mars 2005 9 h 00 : Ateliers Atelier 1 : “Raccordement industriel : qui est responsable de quoi, jusqu’où ?”. Atelier 2 : “De l’Europe au local, quel usage des BREF Documents ?”. Atelier 3 : “Surveillance et mesurage : que mesurer ? Comment ? Pour quels usages ?”. 14 h 00 : Plénière 1 - “Directive cadre européenne sur l’eau : conséquences pour le développement local”. 14 h 30 : Plénière 2 : “L’eau peut-elle être acteur de (dé)localisation d’activités ?”. 16 h 00 : Clôture des Assises par le Ministre de l’Ecologie et du développement durable, Serge Lepeltier (sous réserve). RUBRIQUE que la gestion de l’eau industrielle doit bénéficier d’un traitement spécifique. Nous voulons faire entendre notre voix, et faire valoir nos spécificités notamment auprès de l’administration. Ce n’est pas le cas aujourd’hui ? De façon générale, nos rapports avec l’administration sont bons. La volonté très claire de l’administration est de mieux faire respecter la réglementation. C’est son rôle et il faut reconnaître que du côté des industriels, on a longtemps considéré que les arrêtés préfectoraux étaient certes indispensables, mais qu’une fois obtenus leur place était dans un tiroir. Je crois qu’il faut que la discussion au moment de la délivrance des arrêtés préfectoraux d’autorisation soit beaucoup plus sérieuse et plus approfondie. Nous travaillons énormément dans ce sens à l’ALSAPE. L’administration a parfois du mal à se départir de son rôle de moteur du progrès. Pour elle, le moteur du progrès, c’est la réglementation. Pour nous, le moteur du progrès, c’est la certification de nos actions en faveur de l’environnement délivrée par des organismes agréés. Combien de participants attendez-vous lors de cette deuxième édition des Assises ? Entre 200 et 300. Nous avons également invité plus de 1200 lycéens roannais, accompagnés de leurs enseignants, à participer à une conférence sur l’eau et le développement durable. Nous avons placé cette édition 2005 sous le signe de l’échange et de l’ouverture en faisant la part belle aux visites d’entreprises. Je suis très heureux que de nombreuses entreprises, notamment de la région roannaise, aient accepté d’ouvrir leurs portes. La qualité de l’eau roannaise a été source de développement pour toute une partie de l’économie locale. Elle le sera encore demain, pour le textile et la mécanique, mais également pour l’agroalimentaire en plein développement. L’eau, richesse roannaise D ouce, abondante et bon marché, l’eau roannaise fait, depuis des décennies, le bonheur des industries du textile, de l’agroalimentaire, de la papeterie et de la mécanique. Au-delà de cette richesse naturelle jalousement préservée, une politique volontariste en matière de grands équipements (barrages, stations de traitement et d’épuration) a fait de Roanne un véritable “paradis” des raccordés industriels. L’eau de Roanne tire sa qualité de sa provenance naturelle au fil de quatre cours d’eau des Monts de la Madeleine : le Rouchain, la Tâche, les Crèches et Lavoine. Les tourbières classées du Plateau de la Verrerie collectent et épurent naturellement l’eau de pluie, abondante de novembre à mai. Les capacités de stockage de cette eau douce et saine sont également précieuses : les 10 millions de m 3 des deux barrages du Rouchain et la Tâche offrent un an de réserves aux utilisateurs qu’ils soient particuliers ou industriels. L’eau potable distribuée par gravité à partir de l’usine ultra-moderne de traitement située au pied des barrages, bénéficie d’un prix attractif et dégressif : à partir de 20 000 m3 par bimestre, le m3 hors assainissement est facturé 0,14 centimes d’euro. MARS 2005 >Roanne Éco< 7 ZOOM PRODUITS Yanigav enfonce le pieu T Une confiture Doron “sans sucres ajoutés” O rois projets soutenus par l’ANVAR en quatre ans, qui dit mieux ? Le spécialiste de l’univers du bois et du piquet, Yanigav, “la petite marque rouge accrochée à la colline de Combre”, dixit son directeur, Philippe Artaud, a toujours placé l’innovation au centre de sa stratégie. En 1976 déjà, l’enfonce pieux pendulaire, conçu par le regretté Pierre Vaginay, avait révolutionné le marché. Yanigav a ensuite étendu sa gamme à une quinzaine de produits, notamment des affûte-piquets, “taille crayon géant de 800 kg”, des écorceuses, des fendeuses de bûches et des tarières pour réaliser des trous dans le sol. Tous ces équipements ont un point commun : ils s’accouplent à l’arrière des tracteurs d’agriculteurs, premiers clients de Yanigav pour la clôture de leurs prés. Fin janvier, la Fédération nationale des CUMA, organismes d’achat en commun de matériel dans le monde agricole, s’est déplacée à Combre pour labelliser les produits Yanigav . “Nous sommes les seuls dans la profession à détenir cette caution. C’est la reconnaissance de la fiabilité de nos produits qui n’ont jamais provoqué d’accident”. Son enfonce pieux pendulaire rotatif, mis sur le marché en 2000, est reconnu pour sa hautesécurite. “Nous nous sommes appuyés sur une logique de conception. Nous avons notamment abaissé le centre de gravité pour rendre le produit irréversible, et nous avons remplacé la masse en fonte par une masse infissurable en acier mécano-soudé”. Côté chiffres, Philippe Artaud, qui travaille en collaboration avec Françoise Vaginay (gérante), a également le sens de la synthèse : 12 salariés, 12 MF de chiffre d’affaires (traduisez 1,8 millions d’euros) et 12 sous-traitants. “Nous sommes concepteur à 100% et assembleur”. Yanigav détient plus de 70% du marché dans les forts départements d’élevage : la Saône-et-Loire, l’Aveyron, la Corrèze entre autres. Les collectivités, les forestiers et les viticulteurs sont également des cibles commerciales de Yanigav qui présentera, lors du prochain salon agricole SIMA, une fendeuse ultra-sécurisée et un enfonce pieu nouvelle génération. L'innovation encore et toujours... n ne présente plus MarieOdile et Philippe Doron. Depuis douze ans, ces “confituriers” hors-pair révèlent la plus belle expression de fruits soigneusement sélectionnés pour leurs arômes et leur degré de maturité. Aux côtés des grands classiques (fraises, cassis, mûres, myrtilles, abricots...), des parfums plus inattendus ont fait leur apparition : poire-cannelle, églantine, mangue-chocolat. Chaque année, 40 000 pots de confiture et bouteilles de sirops sont distribués dans une cinquantaine de points de vente (GMS, crémeries, épiceries...). En ce début 2005, le laboratoire du VieuxChérier a vu naître un produit très spécifique : une gamme de confitures “sans sucres ajoutés” mise au point avec l’association française des diabétiques et un ingénieur agroalimentaire lyonnais. “Certains enjeux de santé publique comme le diabète, mais aussi l’obésité, nous ont conduit à cette réflexion”, commente Philippe Doron. Alors qu’une confiture classique contient environ 62% de sucre et une confiture allégée 45%, le nouveau produit Doron se limite à 10%. Composé aux 2/3 de fruits, il ne contient ni fructose, ni saccharose. Des fibres végétales comme l’inuline, excellente pour la flore intestinale, ont été ajoutées pour maintenir une texture ainsi que deux édulcorants pour donner aux papilles de quoi se réjouir. La très faible teneur calorifique (50 Kcal pour 100 grammes) fait également partie de cette “première nationale” soutenue par l’ANVAR. Forez-Diabète et une association de parents d’enfants diabétiques de Pouilly-sous-Charlieu ont également participé à son élaboration. 8 >Roanne Éco< MARS 2005 Arbez Opticiens : un autre regard sur les lunettes P our Arbez Opticiens, tout va bien grâce à “Rien ne va plus” ! Installé depuis mars 2004, rue Maréchal-Foch, à Roanne, Rodolphe Arbez fait partie de ce groupement d’opticiens dynamiques. “Ce n’est pas une franchise, précise ce Jurassien de 34 ans. Il y a 15 ans, des gens comme Alain Mikli ont décidé de ranger les prothèses optiques dans les placards. Ils ont habillé les yeux pour donner du plaisir à ceux qui portent des lunettes et à ceux qui les regardent”. Arbez Opticiens propose environ 350 montures - hommes et femmes - issues de collections pour la plupart exclusives à Roanne : Mikli, Starck (France), Oliver Peoples, I.a.Eyeworks (Etats-Unis), Théo (Belgique), Kirk Originals (GB) ou encore Ici Berlin (Allemagne). Toutes apportent un “plus technologique” ou un “plus design”. Parfois les deux. Certains ont utilisé la découpe laser dans l’acier, d’autres ont joué sur la flexibilité des branches à 360°, etc... Rodolphe Arbez vit à Roanne sa première expérience indépendante après avoir franchi toutes les étapes en Haute-Savoie, dans l’Ain et à Lyon. Côté verres, il travaille avec Essilor et Nikon. Titulaire d’un BTS d’opticien-lunetier, il paramètre et monte les verres grâce à un équipement à commande numérique. “Notre ligne de conduite, c’est de rompre avec une certaine platitude et d’échapper au clonage des regards”. En résumé, “Rien ne va plus”, faites vos yeux... PRODUITS ZOOM Indray met Siloé à l’eau L a présence de la société roannaise Indray n’est pas passée inaperçue lors du salon Pollutec 2004, à Eurexpo Lyon. La PME dirigée par Jean-François Ray a présenté Siloé, une micro-station de traitement des eaux. Son point fort : sa compacité. Il suffit en effet d’1,60 m sur 2,60 m pour rendre Siloé opérationnelle, alors que les stations actuelles de traitement sont généralement installées sur une centaine de m2. Indray s’est également penchée sur le process en développant une technologie en nid-d’abeilles : les surfaces et les angles de frottement de Siloé permettent d’accélérer la décantation. Siloé, qui a bénéficié d’une aide de l’ANVAR, peut traiter jusqu’à 100 m3 d’eau à l’heure : des eaux industrielles, des eaux de source, de nappes, de rivières, de lacs, mais aussi des eaux boueuses et contaminées. Promu par les Nations Unies dans le cadre des difficultés mondiales d’alimentation en eau potable, Siloé a été utilisé pour la première fois en Asie du Sud après le passage du Tsunami. A cette occasion, Indray a d’ailleurs été au centre d’une grande chaîne de solidarité afin d’installer le premier exemplaire au moindre coût. Au lendemain de Pollutec, les demandes ont afflué, notamment de la part des communes et des communautés de communes. Plus globalement, Indray (11 salariés) est spécialisée dans le domaine des transferts de fluides. Elle travaille avec la Générale des Eaux, la Lyonnaise des Eaux, la SDEI ou encore la SAUR, mais aussi avec des industriels de l’agroalimentaire (Révillon, Sicarev, Forez Porcs, Huileries de Lapalisse...). La montée en puissance de Siloé devrait accélérer ses projets immobiliers : un développement sur la zone de la Villette est en projet. Elan Bureautique joue la sécurité V irus, spams, dénis de services, tentatives d’intrusion... Les menaces informatiques se multiplient aussi rapidement que la technologie. Créée en 1988, la société Elan Bureautique (Le Coteau) s’attache plus que jamais à la “sécurité informatique” de ses clients. Depuis 2003, elle leur propose Arkoon, une solution intégrée répondant à l’ensemble des besoins de sécurité, de la PMI à la multinationale. Cette technologie, développée par une société lyonnaise, permet d’analyser tout ce qui transite d’Internet au réseau informatique de l’entreprise. “La force d’Arkoon, c’est de traiter l’ensemble des menaces, expliquent les ingénieurs d’Elan Bureautique, Nicolas Terrier, Stéphane Jouanin et Nicolas Jouanin. Cela évite de rajouter sans cesse des logiciels qui ralentissent la capacité de traitement de l’ordinateur”. L’analyse “fast” permet de réaliser les contrôles “à la volée” en supprimant tout temps de latence. Arkoon est ainsi devenu le premier fabricant français à obtenir la certification ISO 15408, dite “Critères Communs” délivrée par la direction centrale de la sécurité des systèmes d’information (DCSSI). Il s’agit d’une solution de niveau 7 qui correspond au plus haut niveau de sécurité. Une dizaine de modèles sont disponibles en fonction des besoins des entreprises ou des collectivités. Ils permettent de protéger de 5 à 5000 ordinateurs. Les prix s’échelonnent de 900 à 30 000 euros. Des contrats de service adaptés permettent de bénéficier des mises à jour. Elan Bureautique, présidée par Juan Zamora et dirigée par Marc Plasse, emploie 17 personnes. Spécialisée dans la vente de systèmes d’impression et de solutions globales, elle est distributeur exclusif Canon sur le bassin roannais. MARS 2005 >Roanne Éco< 9 RUBRIQUE ACTUALITÉS Fonds Sarkozy : le premier million La DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement) Rhône-Alpes vient de lancer “un appel à projet destiné aux PMI des secteurs textile et habillement de Roanne et des cantons rhôdaniens de Thizy et Amplepuis”. Un million d’euros de “crédits de politique industrielle déconcentrés” sera débloqué dans les mois à venir afin de soutenir, à hauteur de 20%, “les projets d’investissements technologiques” sélectionnés par un jury d’experts techniques et financiers. Ce fonds correspond à la première partie des crédits promis par Nicolas Sarkozy lors de sa visite à Roanne en septembre 2004. TER : les premiers automoteurs en service Les premiers trains automoteurs à grande vitesse (AGC), dont s’est dotée la région Rhône-Alpes, ont été inaugurés sur la ligne Roanne-Lyon. D’ici 2008, 39 AGC seront mis en service en Rhône-Alpes ainsi que 36 rames à deux niveaux, nouvelles générations, capables de transporter jusqu’à 340 passagers. Roanne/Paray-le-Monial : espoir de ligne droite pour la diagonale Lors de sa récente Assemblée générale organisée à Marcigny, l’Association pour la promotion de la diagonale Chalon-sur-Saône/Saint-Etienne s’est prononcée, à une très forte majorité, pour un tracé à deux fois deux voies au Nord et au Sud d’Iguerande et pour la réalisation d’un “boulevard urbain” à hauteur du village opposé au passage de la voie rapide qui le couperait en deux. Les Conseils Généraux de la Loire et de la Saône-et-Loire, principaux financeurs de l’opération, sont favorables à cette option. Les travaux débuteraient par le contournement de Pouilly-sous-Charlieu avant de se poursuivre à Saint-Martin-du-Lac. Aucun calendrier n’a été fixé. 10 >Roanne Éco< MARS 2005 Le Roannais candidat à un pôle de compétitivité “textile et numérique” e bassin économique roannais s’est associé à ses partenaires du Sud de la Loire et du Rhône pour faire acte de candidature à un pôle de compétitivité “textile et numérique”. Lucien Deveaux, président de la CCI du Roannais, Yves Nicolin, députéMaire de Roanne et Président de Grand Roanne Agglomération, Raoul Griffon, président du l’Union des Industries Textiles Roanne et Régions et Georges Ziegler, président de l’Agence de Développement de la Loire, ont décidé de “faire front avec les acteurs de la région lyonnaise” afin de convaincre l’Etat du bien fondé de leur candidature. Plus de 100 entreprises textiles ont été associées à la démarche. La plupart d’entre elles utilisent le numérique au quotidien : management, interactions industrielles, commerciales et internationales, design, création, gestion de production, automatisation, contrôle-qualité, logistique. La présence à Roanne du Télépôle, véritable pépinière d’entreprises dédiée aux activités numériques, et du Centre L National du Numérique et d’Innovation TextileHabillement, spécialisé dans la simulation, font partie des points forts du dossier rhônalpin qui entrera en concurrence avec deux autres candidatures “textiles” dans le Nord de la France. L’Association roannaise MUTEX est également partie prenante de la démarche ainsi que les écoles d’ingénieurs ITECH (Institut Textile et Chimique) et ISTIL (Institut des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de Lyon), l’université Jean Monnet avec l’ISTASE (Institut Supérieur des Techniques Avancées de Saint-Étienne), et les Universités Lyon I et Lyon II. La sélection définitive des “Pôles de compétitivité” répartis sur l’ensemble du territoire, sera connue en juin. Les heureux élus se partageront entre 700 et 800 millions d’euros sur trois ans. Une enveloppe de 230 millions sera débloquée dès la première année. Elle permettra de soutenir des projets innovants sur les territoires sélectionnés. “Scarabée” : 15 à 20 événements économiques par an e futur équipement “plurifonctionnel modulable” que s’apprête à construire le Grand Roanne, à Riorges, aura pour vocation l’accueil de 15 à 20 événements économiques par an (foires, salons, congrès, colloques...). Le “Scarabée” déploiera ses ailes sur 6 600 m2 (103 mètres de long sur 68 de large et plus de 20 mètres de hauteur). Un millier de places de parking est prévu ainsi qu’un espace d’exposition extérieure de 12 000 m2. L’architecte Alain Sarfati, diplômé de l’Institut d’urbanisme de Paris, fondateur de l’Atelier de recherche et d’études d’aménagement (AREA), est à l’origine de cette réalisation. L Le BTP ouvre ses portes La Fédération du bâtiment et des travaux publics de la Loire (BTP Loire) participera, le mardi 5 avril 2005, à la première édition de l’opération “1 jour, 1 jeune, 1 entreprise”. Les chefs d’entreprises consacreront leur journée entière à un jeune en allant le chercher le matin à la porte de son établissement pour lui faire découvrir la diversité des chantiers et Il a souhaité mettre en scène “le contraste entre le naturel et l’artificiel en proposant une clairière de lumière au sein d’un écrin de verdure”. Le “Scarabée” (13 millions d’euros d’investissement) accueillera également une dizaine d’événements culturels par an (concerts, spectacles…) et plusieurs manifestations sportives (démonstrations, galas…). La fréquentation prévisionnelle globale oscille entre 135 000 à 170 000 entrées, avec un objectif de 140 000 pour la première année. La configuration maximale avoisinera les 4 500 places. Les travaux débuteront au printemps 2006 et dureront environ seize mois. lui permettre de rencontrer “des hommes et des femmes fiers d’être des bâtisseurs”. A l’échelle nationale, 5000 collégiens, lycéens et étudiants seront concernés par cette opération. Eric Pras, MOF cuisinier Eric Pras, actuellement chef de cuisine de l’Hôtel Souleïas à La Croix-Valmer, près de Saint-Tropez, a reçu le titre de Meilleur Ouvrier de France “cuisinier” des mains du Président de la République. Agé de 32 ans, il a débuté dans le métier à l’hôtel Central de Renaison avant de fréquenter les meilleurs établissements : Troisgros, Loiseau, Gagnaire et le Carlton à Cannes. ACTUALITÉS Gérard Matel à 100 à l’heure a société roannaise Gérard Matel, spécialisée dans la vente à domicile, vient de créer son 100ème emploi. Cette SAS (société anonyme simplifiée), détenue à parts égales par quatre PME roannaises (Tissages Giraud, Rose Pomme, Montrico, Duo Tech’Style) compte désormais 90 vendeuses sur toute la France et dix personnes à Roanne, dont sept dédiées à la logistique. Gérard Matel conçoit des mini-collections et fait travailler des prestataires (60% en Roannais). “Nous nous adressons à des femmes qui soit n’ont pas le temps d’aller en boutique, soit n’aiment pas ça, indi- L quent les dirigeants. Nous allons à leur devant. Nous leur apportons un vrai service”. Les collections Gérard Matel sont très réactives. Composées d’une quarantaine de modèles (jeans, teeshirts, chemisiers, jupes, manteaux, pulls...), dans des tailles allant jusqu’au 56, elles sont renouvelées par moitié tous les mois. L’entreprise (1,2 million d’euros de chiffre d’affaires) a pour objectif d’atteindre 150 salariés d’ici un an. Hervé Mons lance l’International Caseus Award idée lui trottait dans la tête depuis longtemps : Hervé Mons, à la tête de l’entreprise Mons Fromager (Saint-Haon-le-Châtel), a mis sur pied le premier concours international du métier de fromager, l’International Caseus Award. Cette compétition, qui s’est déroulée sous l’œil avisé de Pierre Troisgros, président du jury international, a opposé douze nations, le 22 janvier dernier, à Eurexpo Lyon, dans le cadre du SIRHA (salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation). La crème des fromagers était réunie, et c’est finalement une doublette allemande (Paulette Klages et Vincent L’ AGENDA 8 et 9 mars 2005 Assises Nationales de l’Eau Industrielle, CCI du Roannais. 7 au 10 avril 2005 Folies Textiles de Roanne, Espace Congrès. 10 au 13 mai 2005 Salon Alliance, Eurexpo Lyon. 26 au 30 mai 2005 Foire du Roannais, Espace Fontalon, Roanne. Goetz) qui a inscrit pour la première fois son nom au palmarès. L’Allemagne a devancé la Suisse et la Suède, la France se contentant de la 7ème place. Trois heures de compétition ont mis en scène les qualités essentielles du métier de fromager : la présentation, la coupe de précision, la dégustation, sans oublier des questions sur les fromages AOP (Appelation d’Origine Protégée). Le CIDIL (centre de documentation et d’informations laitières) et l’ONILAIT (office du lait et des produits laitiers) étaient partenaires de cette première mondiale. RUBRIQUE Garance songe à l’agroalimentaire Le laboratoire Garance, qui assure la formation des salariés du groupement d’employeurs textile GEM et effectue des contrôles de qualité et des mises au point coloris pour ses 70 adhérents, réfléchit à la mise en place d’un nouveau service à l’attention des entreprises de l’agroalimentaire. Il compte également obtenir l’accréditation qualité ISO 9001 et l’accréditation de méthodologie COFRAQ. Garance a réalisé un chiffre d’affaires 2004 de 430 000 euros. U10 passe le cap des 100 millions d’euros U10 (ex-L3C), basé à Bourg-de-Thizy, vient de dépasser le cap des 100 millions de chiffre d’affaires. Le groupe textile réalise 10% de son activité à l’export grâce à l’intégration de sa nouvelle filiale espagnole. U10 a connu une progression de 65% en 2004. Transcom Roanne en avance sur ses prévisions Installé depuis avril dernier, Transcom Roanne bénéficie d’une montée en puissance plus rapide que prévue. Alors qu’il annonçait la création de 200 emplois dès la fin 2004, le site roannais du leader européen de la relation clientèle (réception d’appels téléphoniques, serveurs vocaux interactifs, gestion de courriers électroniques...) a passé le cap des 300 embauches en décembre. L’entreprise compte doubler cet effectif d’ici deux ans. Les salariés bénéficient majoritairement de contrats à durée indéterminée. Ils sont issus pour la plupart de l’arrondissement de Roanne. Certains d’entre-eux viennent de la région stéphanoise et des départements limitrophes (Rhône, Allier, Saône-etLoire, Puy-de-Dôme). Le Mérite du commerce roannais pour Robert Allier 13 au 23 juin 2005 Robert Allier, artisan du renouveau de Formation “5 jours pour Entreprendre”, CCI du Roannais. la Fédération des Commerçants du Roannais et ancien vice-président 23 juin 2005 “commerce” de la CCI du Roannais, a Club Management Qualité-Sécurité-Environnement : été honoré du Mérite du commerce “L’entreprise face aux risques émergents”, CCI du roannais. Une distinction qui récomRoannais. pense son dévouement au service du commerce local. Pour tout renseignement, contacter : Christiane Tél. 04 77 44 54 64 MARS 2005 >Roanne Éco< 11 RUBRIQUE ACTUALITÉS Les acteurs de la transmission : Les Chambres de Commerce et d’Industrie : Ce sont elles qui vont accompagner la transmission des entreprises du commerce, des services et de l’industrie, informer par le biais des salons spécialisés, mettre en relation le cédant avec les réseaux dédiés, fournir tous les outils de la transmission utiles tant aux cédants qu’aux repreneurs. Ces outils sont accessibles en ligne sur le site www.roanne.cci.fr Les experts comptables, les banques : C’est à eux que reviennent les phases d’évaluation, d’audit, non seulement de l’entreprise, mais des biens immobiliers, ainsi que l’élaboration du business plan, et le financement du projet de reprise. Les avocats, les notaires : Ils interviennent sur tous les aspects juridiques et patrimoniaux de la transmission (statut de la nouvelle société, prise en compte des associés minoritaires…). Le Tour de France de la transmission fait étape à Roanne Plus de 100 personnes étaient présentes le 20 janvier dernier à la CCI du Roannais pour assister au Tour de France de la Transmission. Une manifestation organisée avec le mensuel “Reprendre & Transmettre”. A partir du cas réel d’une entreprise à céder, les experts impliqués dans la négociation - l’expert-comptable, l’intermédiaire spécialisé, le notaire, l’avocat, l’investisseur en capital, le banquier-prêteur - reviennent sur toutes les péripéties qui jalonnent une négociation et mettent en évidence les astuces à connaître. En fin de réunion, le conseiller BDPME rend son verdict sur le cas étudié et rappelle les critères exigés pour bénéficier d’une garantie Sofaris. Réussir une transmission 700 000 à 900 000 entreprises devraient changer de main dans les dix prochaines années. Une opération délicate, car une transmission se solde dans plus d’un cas sur trois par un échec. Le plus souvent, par manque de préparation du cédant. Comment réussir une transmission ? De quelles précautions doit-elle s’entourer ? Explications. ntre 2006 et 2012, 5 millions d’actifs vont arrêter de travailler. Soit presque deux fois plus de départs en retraite chaque année que durant les années 2000. Parmi ces actifs, se comptent principalement des salariés, mais aussi des chefs d’entreprise. On estime ainsi entre 700 000 à 900 000 le nombre d’entreprises à reprendre en France dans les dix prochaines années (50 000 au niveau régional). Or la poursuite de ces activités est souvent déterminante pour le maintien de l’emploi, la préservation des savoirfaire, ou encore le développement économique de certains territoires. Dans le Roannais, 1 228 entreprises ont un dirigeant âgé de 55 ans et plus, dont 46% dans le secteur du commerce, 27% dans l'industrie, et 27% dans les services. Si la création d’entreprise a été très valorisée ces dernières années, et accompagnée par de nombreux dispositifs, la transmission-reprise apparaît beaucoup plus en retrait. Les chiffres montrent qu’il est pourtant plus sûr de reprendre une activité et un portefeuille de clients existants, que de créer une entreprise ex nihilo. Les changements démographiques à partir de 2006, et la prise de conscience des enjeux sur le plan économique, ont conduit tous les partenaires de “Entreprendre en Roannais”, autour de la CCI, à renforcer leurs actions dans ce domaine. E Que faut-il savoir avant de transmettre ? Tout d’abord, une transmission réussie se prépare plusieurs années à l’avance. Car elle exige une longue démarche professionnelle, qui consiste d’abord à évaluer l’entreprise en question, à prendre conscience de ses atouts et points faibles, puis à élaborer un argumentaire. Ensuite, une démarche de communication au sein de réseaux spécialisés (par exemple dans le cadre de Transcommerce), permettra de donner la lisibilité à une offre, tout en assurant la confidentialité nécessaire. “En clair, il s’agit de mettre son entreprise sur le marché”, commente Jacques Mangin, directeur du département Création d’entreprise à la CCI du Roannais. Ce n’est qu’à l’issue de ces étapes qu’un ou des repreneurs potentiels vont se présenter. Il faudra alors surmonter tous les obstacles : évaluation par le repreneur, accord sur le prix d’une affaire, règlement des aspects juridiques, patrimoniaux d’une transmission. Des étapes qui, selon la nature des entreprises, peuvent prendre entre deux et six ans… Ensuite, se déroulera une période de transition, pendant lesquelles des phases d’accompagnement seront encore nécessaires. Par exemple, pour faire le tour des compétences disponibles dans l’entreprise. Parfois, l’expertise, ou le réseau du cédant, pourront aussi intervenir. La qualité de la relation nouée entre le cédant et le repreneur est d’ailleurs souvent le signe d’une transmission réussie. Les outils de la transmission Pour faciliter la recherche de porteurs de projets et la promotion de l’offre d’entreprises à reprendre, la CCI propose, avec ses partenaires, plusieurs filières spécialisées : Transcommerce pour le commerce et l’hôtellerie-restauration, C.cible et Treimac pour l’industrie et les services, un CD-rom “Cédant mode d’emploi” et de nombreux autres services (voir www.roanne.cci.fr). Vous souhaitez CÉDER ou REPRENDRE une entreprise ? www.transcommerce.com + journal d’annonces ACHETER ou VENDRE - Commerce - Hôtellerie-restauration - Services aux particuliers Contact : CCI du Roannais Tél : 04 77 44 54 64 Email : [email protected] 12 >Roanne Éco< MARS 2005 Cédants Repreneurs Votre offre pendant 1 an simultanément sur Internet et le Journal d’annonces régional Un choix d’annonces sélectionnées par les professionnels, agents immobiliers et notaires. Transcommerce est un dispositif d’aide à la transmission-reprise d’entreprises initié par les Chambres de Commerce et d’Industrie et leurs partenaires : ACTUALITÉS Mécabruel pérennise l’activité de Mécanergie MXL La reprise d’entreprises en difficulté est un cas particulier de la transmission-reprise. En permettant de conserver des emplois, une activité, et des marchés, elle n’en est pas moins importante pour l’économie locale. Exemple de reprise d’une PME-PMI de mécanique : Mécabruel. moins de 50 ans, Jean-Pierre Bruel pour- image de sérieux dans le Roannais, et souhaitait rait apparaître comme un professionnel maintenir l’activité de l’entreprise à un bon niveau. de la reprise d’entreprises. Sa première Il a présenté une offre bien construite”, témoigne société, une PME-PMI de mécanique de cinq André Bastiani, ancien dirigeant bénévole de personnes il l’a reprise à 20 ans, en 1975, après Mécanergie qui a accompagné la diversification une formation de techde clientèle de l’entrenicien de la mécanique. prise, et qui joue encore C’était l’entreprise de un rôle de conseil auprès son père qui, pour des de Jean-Pierre Bruel. raisons de santé, a dû La reprise a donc été efenvisager une transmisfective au 1er juin 2004. Celle-ci a pu s’effecsion. “Vingt ans, on tuer, notamment, grâce peut considérer que au soutien du Grand c’est un peu jeune pour Roanne, qui a racheté être patron. Mais à cette les locaux, et évité ainsi époque, on avait encore la vente des machines. droit à l’erreur. Et puis La société, renommée mon père m’aidait “Mécabruel”, a conservé beaucoup”, explique 14 personnes et quatre Jean-Pierre Bruel. En apprentis. Elle table sur 1978, le dirigeant mène un chiffre d’affaires une seconde opération. prévisionnel de 1 million L’opportunité se présend’euros en 2005. “La te de racheter une entremécanique souffre. Nous prise en liquidation de répondons à beaucoup huit personnes, avec des d’appels d’offres dont savoir-faire très comnous apprenons ensuite plémentaires. “Le parc qu’ils sont souvent exde machines était plus ternalisés. Mais il reste intéressant et plus modes niches en France, et derne que le mien. Cette La reprise d’une entreprise en difficulté nécessite il faut savoir les trouver”, acquisition a permis de la mobilisation de tous, cédant, repreneur et salariés. poursuit André Bastiani. nous positionner sur les pièces de précision”. Les marchés, en revanche, Ainsi Mécanergie s’était-elle déjà diversifiée demeurent les mêmes. Ce sont ceux de la répara- dans le ferroviaire, les équipements d’écluse, ou tion de pièces mécaniques, pour le BTP, le textile, encore la participation à un groupement qui a et puis bientôt l’armement et Michelin, qui exigent construit le viaduc de Millau. Mais les coûts de service et proximité. Les aspects les plus sen- structure, et la mauvaise situation financière de la sibles de la reprise se sont plutôt situés ailleurs : holding Mécanergie, n’a pu empêcher le dépôt “Dans l’entreprise de mon père, nous étions une de bilan. Aujourd’hui, Mécabruel a su conserver équipe de jeunes. Or, là, je reprenais une société la confiance des anciens clients de Mécanergie, avec huit personnes de plus de 50 ans. Le conflit dont Barriquand Steriflow et Barriquand Echangeurs, grâce, notamment, à l’implication d’Ande générations était inévitable…”. Au début des années 2000, les Établissements dré Bastiani, qui a toujours rassuré les donneurs Bruel réalisent un chiffre d’affaires de 0,8 million d’ordre stratégiques. Et le nouveau dirigeant, d’euros avec 15 personnes. Son dirigeant est à la Jean-Pierre Bruel, compte bien, grâce aux nourecherche de nouveaux clients. Lorsque Méca- velles machines acquises en 2005, développer la nergie connaît ses premières difficultés, Jean- clientèle de l’entreprise. Pierre Bruel saisit l’opportunité. “Il avait une A RUBRIQUE Les événements 2005 de la transmission et de la création d’entreprise La création et la transmission d’entreprise nécessite une large promotion de l’envie de reprendre ou créer sa propre entreprise. Dans ce cadre, les membres du Réseau Entreprendre en Roannais envisagent plusieurs grands événements annuels : - Un Forum spécial Transmission au printemps. - Un Forum global Création-Transmission à l’automne. - La sensibilisation à l’innovation et à la création d’entreprise avec le dispositif INNOVUS. - Les dispositifs Esprit d’entreprise et Graine d’Entrepreneur auprès des étudiants. L’objectif de Graine d’Entrepreneur est, par exemple, d’aller à la rencontre des lycéens et étudiants du Roannais afin de les faire réagir sur le sujet de l’entreprenariat. Une première réunion de présentation aux établissements scolaires et d’enseignement supérieur s’est tenue le 11 janvier. Un schéma départemental de la transmission-reprise d’entreprise en vue Le schéma départemental de la transmission-reprise d’entreprise, initié par le Conseil général de la Loire avec les quatre Chambres consulaires, a pour but d’unir les forces des collectivités territoriales et des Chambres afin de faciliter la transmission et d’anticiper le nombre croissant des départs en retraite des chefs d’entreprise. Bientôt officialisé, ce schéma comprend six objectifs, de l’instauration d’un observatoire de la transmission à l’accompagnement des repreneurs et cédants potentiels, en passant par l’amélioration des modes de financement. Les outils tels que Transcommerce, sont pris en compte et valorisés. MARS 2005 >Roanne Éco< 13 DOSSIER TERRITOIRE Le Roannais savoure sa qualité de vie Richesses naturelles et patrimoniales, gastronomie, qualité de services, indépendance commerciale, fluidité des déplacements urbains... Le Roannais défend précieusement son statut de “microrégion” à visage humain, loin des agglomérations saturées. A moins de cent kilomètres de trois des dix plus grandes villes françaises et à un peu plus de trois heures de Paris, du Sud et des Alpes, il compte faire de cette “douceur de vivre” un élément décisif de sa reconquête démographique. Par Frédéric Thomasson 14 >Roanne Éco< MARS 2005 ix fois dans les 50 premiers ! Le classement 2004 des “cent villes de France” réalisé par le magazine “L’Express” a été accueilli avec le sourire en Roannais. “Nous avons tellement l’habitude d’entendre de mauvais jugements sur notre ville que ces classements objectifs sont une divine surprise”, commente JeanBernard Devernois, vice-président de la CCI du Roannais. Roanne figure en effet au 43ème rang national en terme d’accessibilité avant même l’aboutissement des prochains aménagements routiers (N82, N7) et autoroutiers (A89) au 38ème rang sur le plan de l’éducation, au 25ème rang pour sa météo, au 16ème rang pour son offre de logement, à la 10ème place pour son offre commerciale et au 4ème rang national en matière de sécurité, l’une des priorités majeures des Français. S “Tout est accessible rapidement” Si l’emploi reste le facteur prédominant d’attractivité d’un territoire, ces critères globalement liés à la “qualité de vie des habitants” sont à mettre en évidence au moment où les grandes agglomérations frisent la saturation totale. La qualité de vie du Roannais, territoire à visage humain, n’est plus à démontrer depuis longtemps. Le premier élément de cette “douceur de vivre” réside dans la fluidité des déplacements urbains au sein de l’agglomération. Même si la part des déplacements en automobile s’est accrue au détriment de l’utilisation des transports collectifs Simon Hawkins, ancien responsable export d’une société textile régionale, a changé de vie le jour où il a fait la connaissance de la Côte Roannaise. (63% des mouvements contre 47% en 1987), les “embouteillages” aux heures de pointe se limitent à quelques minutes. “Pour créer un bouchon à Roanne, il faut que les gens se téléphonent et se donnent rendez-vous”, plaisante Hervé Brégand, gérant d’une société de services aux entreprises. Une facilité de déplacement d’autant plus significative que les ménages de l’agglomération se caractérisent par un taux de double équipement automobile supérieur à la moyenne régionale. Au-delà du gain de temps, cette bonne gestion des flux urbains et péri-urbains (Boulevard Ouest, Rocade Est) donne à la vie locale un tempo, un rythme. Foi de garagistes, l’usure TERRITOIRE du klaxon roannais fait partie des plus faibles de France. “Ici, même si tout le monde se dit débordé et stressé, on sort du travail et trois minutes après on peut être sur son vélo ou dans un bon restaurant sans problème d’embouteillage, de parking ou de transports en commun surchargés. Cela fait partie de ma qualité de vie”, note Philippe Tardy, chargé de production de la société costelloise d’audiovisuel AVP Diffusion. Raoul Griffon, à la tête de l’entreprise textile éponyme, confirme : “Plus de 70% de mes salariés déjeunent en famille le temps de midi”. “On ne consomme pas inutilement un temps devenu trop précieux pour envisager de le gaspiller, renchérit Eric Delmau, gérant d’une société de négoce de machines et accessoires textiles. A Roanne, tout est accessible rapidement”. Du coup, se “garer” devant “son” magasin fait pratiquement partie des exigences du consommateur roannais, adepte des randonnées au long cours le dimanche, mais réfractaire à la marche à pied urbaine le samedi. Les modifications de sens de circulation ou de possibilités de stationnement sont toujours de petites révolutions. Le Roannais a ses repères et il y tient. Simon Hawkins, un Anglais sur la Côte S ur l’épais mur de son cuvage, deux photos s’entrechoquent. L’une, prise au pied des Twin Towers new-yorkaises, appartient définitivement au passé. L’autre met en scène le “Simon Hawkins nouveau”, assis au milieu de ses vignes, chapeau de paille sur la tête et cisaille à la main. Originaire du Sussex et citoyen du monde (Kenya, Afrique du Sud, Botswanha...), cet ancien responsable export d’une société textile régionale a changé de vie le jour où il a fait connaissance avec la Côte Roannaise, son doux relief, sa sérénité et son vin. “Au début des années 90, les affaires devenaient difficiles mais nous ne voulions pas quitter la région. Dans ma jeunesse, je m’étais passionné pour le vin. Je me suis renseigné auprès de la Chambre d’agriculture pour savoir s’il était possible de devenir vigneron. On m’a répondu que ce n’était pas impossible. C’était largement suffisant pour passer du rêve à l’action”. Il achète une maison de vigneron sur les hauteurs de Villemontais et participe, au côté des viticulteurs locaux, au renouveau du Gamay roannais. Il plante deux hectares autour de chez lui, rachète des terrains ici ou là. “L’Anglais fou”, comme on le surnomme à cette époque, vit sa passion sans pression. “Ce n’est pas toujours évident commercialement, mais pouvoir vivre dans cette région et dans ces conditions, je ne peux rien demander de mieux”, affirme-t-il sans la moindre hésitation. “Le Roannais, et la Côte en particulier, c’est un mélange assez subtil de plusieurs choses : un climat très sec avec notamment des demi-saisons très agréables, une densité de population relativement faible, et surtout une gastronomie de très haut niveau. Les restaurants, bien sûr, mais également l’ensemble des métiers de bouche. Ce qu’ils font est très abouti. Ici, bien manger fait partie de l’art de vivre”. Les desks d’aéroports sont à des années-lumières de sa nouvelle vie. Le soleil est son unique fuseau horaire. “Ici, rien n’est compliqué. Vous n’avez pas besoin de planifier sans cesse votre vie. Dans une grande ville, on agit constamment en fonction de la circulation. On en devient esclave. J’ai découvert ici la liberté de vivre”. Les seuls bouchons formellement identifiés sont ceux qu’il réserve à ses 50 000 bouteilles produites chaque année sur ses dix hectares. Avec son épouse, Isabelle, il vient d’aménager quatre chambres d’hôtes, histoire de partager son bonheur quotidien. “Pour moi la vraie richesse du Roannais, c’est de proposer une douceur de vivre très au-dessus de la moyenne sans être au bout du monde. Vous savez, des paysages somptueux, des vues étourdissantes, la nature, le calme, l’air pur, cela existe dans des centaines d’endroits en France. Mais à dix minutes d’une agglomération de 70 000 habitants où l’on trouve tout ou presque, c’est très rare”. La qualité de l’air au rendez-vous Heureuse conséquence de ce trafic modéré, les nuisances sonores sont limitées, y compris en centreville, et la qualité de l’air est bonne. A la demande des collectivités, l’AMPASEL, association de mesure de la pollution atmosphérique dans le département de la Loire, a mis en place un dispositif de surveillance et d’alerte : tous les feux sont au vert. Mais c’est aux portes de l’agglomération que les amateurs d’air pur et d’espaces flirtent avec le bonheur total. L’environnement naturel roannais est d’une diversité toujours impressionnante pour les nouveaux venus. “Ce que nous aimons en Roannais c’est la beauté des paysages et surtout leur incroyable variété”, indiquent Irène et Stéphane Mourterot, gérants du Port de Bully (plaisance, brasserie, restaurant, permis bateau...). Après diverses expériences professionnelles à Paris, Strasbourg et Saint-Etienne, ils ont largué les amarres sur le lac de Villerest en 2003. “Nous avons trouvé le Canada en France : l’eau, la pêche, les sapins”. Bienvenue en “pays de cocagne” Au carrefour des régions RhôneAlpes, Auvergne et Bourgogne, entre les Monts du Beaujolais, du Lyonnais et la Montagne Bourbonnaise, le Roannais est souvent décrit comme une mosaïque de micro-pays. La plaine épouse progressivement le relief qui culmine à 1 150 mètres dans les Monts de la Madeleine, considérés comme “le château d’eau” de la région, grâce à ses tourbières, ses zones humides, ses cours d’eau et ses étangs. “Le Roannais est un pays de cocagne qui baigne dans un environnement généreux, indique Claude Le Pape, directeur de l’Office de Tourisme de Pôle. La qualité de son éco-système est telle qu’une partie de son territoire possède les qualités intrinsèques d’un Parc Naturel Régional. Et puis n’oublions pas que Roanne DOSSIER a réussi à apprivoiser le fleuve Loire qui la traverse de part en part. C’est un exemple unique en France”. Castors, hérons et cormorans offrent un spectacle surréaliste à quelques kilomètres de Roanne. Les gravières de Mably et de Mâtel qui les accueillent font d’ailleurs l’objet d’un projet environnemental d’envergure. L’eau est incontestablement la plus grande richesse naturelle du Roannais. Facteur de développement industriel (textile, agroalimentaire, papeteries, métallurgie...), elle est toujours considérée, fierté locale, comme la plus douce de France. La mise en valeur des rivières donne aujourd’hui des résultats remarquables : la plupart des cours d’eau du versant Madeleine sont classés en première catégorie piscicole. Le canal de Roanne à Digoin, le “canal tranquille”, voit naviguer des péniches venues de toute l’Europe. Havres de paix, les ports de Briennon et de Roanne accueillent, parfois à l’année, de nombreux plaisanciers étrangers. Le patrimoine dans un écrin de verdure “La campagne est toute proche, les balades à vélo, à pied, en pleine nature, sont faciles d’accès”, note Gaël Laval, responsable administratif et financier de Pramac (Saint-Nizier-sous-Charlieu), l’un des tous premiers fabricants français de groupes électrogènes. On compte en Roannais plus de 800 kilomètres de sentiers balisés qu’ils soient pédestres, équestres ou VTT. Fait assez exceptionnel, chaque canton dispose de son propre topo-guide. Plusieurs parcours traversent la Forêt de Lespinasse (classée Natura 2000). De leur côté, les Bois Noirs offrent un massif de plus de 6 000 hectares d’un seul tenant, en partie dans le canton de Saint-Just-enChevalet dont près de 40% du territoire est couvert de forêts, à l’image d’ailleurs du canton de Belmont-de-la-Loire. Situé dans un écrin de verdure, le canton de Charlieu fait partie des fleurons MARS 2005 >Roanne Éco< 15 DOSSIER TERRITOIRE Le Roannais savoure sa qualité de vie patrimoniaux de Rhône-Alpes (Abbaye Bénédictine de Charlieu, Couvent des Cordeliers de SaintNizier, Eglise Abbatiale de la Bénisson-Dieu). Le Roannais compte également quatre bourgs médiévaux éligibles “villages de caractères” (Saint Haon-le-Châtel, Ambierle, St-Jean-St-Maurice, Le Crozet). A l’Ecole des Trois Ponts, des étudiants du monde entier apprennent à vivre “à la française”. La cuisine, une religion ! Déjà comblé par la nature, le Roannais en possède une seconde : l’art de bien manger. Dans la foulée de la Maison Troisgros, sur la voie royale des 40 ans de trois étoiles, une pléiade de restaurants gastronomiques ont pointé leur toque. “A Roanne, la cuisine, c’est une religion. Midi, c’est midi”, commente Michel Granger, l’affichiste fétiche de la ville. Chaque année, le Festival “Roanne Table Ouverte” titille les papilles et fait découvrir le talent des producteurs locaux (foie gras, viande charolaise, miel, confiture...) et les vins AOC de la Côte Roannaise. “La gastronomie est notre carte d’identité. Elle est dans nos gènes”, reprend Claude Le Pape. “En France, on ne plaisante pas avec le plaisir de la table, com- L’Ecole des Trois Ponts fait goûter l’art de vivre français I l n’y en a qu’une en Rhône-Alpes. Elle s’est installée à Roanne. Presque naturellement. L’Ecole des Trois Ponts, créée en 1991 par un Stéphanois, René Dorel, soutenu par des investisseurs Japonais, enseigne à la fois la langue et la cuisine française. Chaque année, ils sont environ 300, Américains pour moitié, à suivre ses cours. “Nous recevons régulièrement des étudiants du collège Dupape dans l’Illinois et de l’Université de Perdue dans l’Indiana, explique le maître des lieux. Nous accueillons également des adultes qui souhaitent s’immerger totalement et rapidement dans la culture française”. Originale et conviviale, la formule est un succès, même si le dollar est actuellement peu coopératif. L’Ecole des Trois Ponts s’appuie sur une équipe de huit à dix personnes en pleine saison : deux chefs de cuisine, un pâtissier meilleur ouvrier de France, des formateurs linguistiques et plusieurs consultants locaux en gastronomie. Les formations oscillent entre une et trois semaines selon les modules. Les élèves séjournent en pension complète (1 000 à 1 500 euros la semaine, cours compris) dans un château du 18ème doté de treize chambres. “Les étudiants vivent à la Française. La 16 >Roanne Éco< MARS 2005 cuisine est une manière efficace de comprendre notre culture. Montrer à un Américain qu’on ne remplit pas un verre de vin comme un verre d’une certaine boisson gazeuse ou à un Australien que l’on ne mélange pas la tarte aux pommes et la vinaigrette, cela fait partie de l’apprentissage. Ici, on n’apprend pas à lever le petit doigt mais à avoir la bonne attitude, sans cérémonial”. L’environnement extérieur de l’école est également apprécié. Les étudiants adultes occupent leur temps libre en visitant la région. “Ils trouvent le Roannais hospitalier au sens large”, explique René Dorel, fier “de faire connaître Roanne à l’étranger”. Récemment, le Sunday Times, qui figure parmi les plus importants tirages de la presse britannique, a dépêché l’un de ses journalistes. L’article, sur plusieurs colonnes en première page, évoque la qualité des cours ainsi que la douceur de vivre roannaise : ses villages (Villerest, Saint-Jean-Saint-Maurice), deux de ses bonnes tables (Troisgros et L’Astrée) et le Château de la Roche sont cités. Depuis, les mails défilent. Grâce aux Trois-Ponts, le Roannais pourrait prendre l’accent britannique cet été... mentent Anne et Hervé Duveauchelle, propriétaires de chambres d’hôtes à St-GermainLespinasse. C’est un excellent moyen de faire venir des touristes et de les garder. Cela fait partie de la douceur de vivre roannaise au même titre que son climat dont on parle peu et qui est un atout”. Les statistiques de Météo France confirment : Roanne, aussi surprenant que cela puisse paraître, bénéficie de plus de journées d’ensoleillement que Toulouse... Le Roannais, qui côtoie dans un rayon de 100 kilomètres trois des dix plus grandes villes de France (Lyon, Saint-Etienne, ClermontFerrand), bénéficie d’une situation géographique assez idéale, à un peu plus de trois heures des Alpes, de Paris et du Sud. Une offre commerciale attractive “C’est une ville moyenne qui a tout d’une grande”, commente un professionnel du tourisme. Son dynamisme commercial en est la preuve. La densité commerciale globale de l’arrondissement approche les 1 700 m2 pour 1 000 habitants (moyenne régionale : 1 500 m2). L’offre des grandes surfaces est conforme à la moyenne rhônalpine (792 m2/1 000 hab). Le Roannais dispose de plus de 250 commerces d’équipements de la personne et de plusieurs magasins d’usine. Un réseau de bourgs-centres structure le territoire, généralement dans les chefs-lieux de canton. Il répond à des besoins de proximité. L’évasion commerciale sur le territoire représente environ 13% de la consommation totale, un niveau proche du taux structurel incompressible. Cette donnée traduit une certaine exhaustivité de l’offre commerciale proposée. Au palmarès des villes moyennes, Roanne détient d’ailleurs un record du nombre de pâtissiers, de coiffeurs et de fleuristes. Une bonne qualité de vie se juge également au nombre et à la pertinence des services aux particuliers (action sociale, santé, immobilier, TERRITOIRE crèches, assistantes maternelles...). Depuis 1993, ce secteur a enregistré une augmentation de plus de 32% du nombre de ses établissements. Le nombre des sociétés de services aux entreprises a progressé de près de 10% depuis 1993. Ce secteur représente 4 300 emplois soit 1 000 de plus en l’espace de dix ans. Fait nouveau depuis quelques années en Roannais : le retour “au pays” de jeunes générations, à l’issue de leurs études supérieures ou après d’assez courtes périodes professionnelles loin de leur terre de naissance. “Il faut avoir connu autre chose pour apprécier cet équilibre entre activité professionnelle et vie de famille, explique Fabrice Rabourdin, 30 ans, qui vient de racheter au Coteau un magasin d’optique après des études à Lyon et une Le rêve ligérien de Roswitha Baldet L orsque son parcours professionnel l’a conduite à Roanne en juillet 1990, Roswitha Baldet est tout simplement “tombée amoureuse” de la région. “Le premier coup de foudre, ce fut pour la Loire. J’ai d'abord habité rive droite au Coteau, puis aujourd’hui rive gauche, à Villerest. Ici, je marche, je respire. C’est un vrai luxe”. Directrice export de la société Yves Delorme, originaire du Palatinat, en allemagne, elle rend régulièrement visite aux 400 boutiques du groupe réparties dans une quarantaine de pays, notamment au Moyen-Orient, en Océanie, en Asie et en Russie. Les allers-retours avec l’aéroport Saint-Exupéry font donc aussi partie de sa vie. “Il est clair que Roanne n’est pas idéalement située de ce point de vue. Mais c’est un choix de vie. Je connais bien Lille, siège du groupe Fremaux-Delorme. Quand vous êtes dans des bouchons incroyables, vous perdez aussi beaucoup de temps. Sans parler du stress que vous accumulez”. De retour dans “son havre de paix”, Roswitha Baldet change immédiatement de rythme. “Il y a ici une convialité extrême. J’ai tout de suite fait des connaissances. Et assez rapidement des amis”. Elle participe régulièrement à des randonnées dans la région mais aussi dans le Sud et dans les Alpes, au sein de son association, le Club Alpin Français. A Villerest, sa maison est devenue un véritable lieu de vacances. “Tous ceux qui nous rendent visite apprécient à la fois le calme et le cadre. On a tout ici, notamment une véritable tradition culinaire, des marchés très colorés, de petits producteurs assez exceptionnels. En 15 ans, j’ai vraiment vu l’évolution de Roanne. Je ne suis pas certaine d’ailleurs que les Roannais eux-mêmes en soient bien conscients. C’est aussi une ville où l’on peut se promener sans devoir serrer son sac sous le bras. On n’est pas accosté à chaque coin de rue. La vie en dehors de chez soi n’est pas angoissante”. expérience dans un grand groupe. “C’est bien parce que j’ai cet élément de comparaison que je comprends aujourd’hui l’expression “qualité de la vie”. J’ai dirigé jusqu’à 23 collaborateurs dans un magasin, et je suis heureux de travailler à trois aujourd’hui. Le stress n’est vraiment pas le même. Certains de mes amis ne comprennent pas mon retour. Ils comprendront quand ils investiront dans l’immobilier, quand les embouteillages leur feront prendre des cheveux blancs, quand ils se rendront compte qu’à salaire égal, on fait beaucoup plus de choses ici qu’ailleurs”. L’immobilier accessible Malgré une nette inflation des prix ces dernières années, l’accession à la propriété reste en effet à la portée de nombreuses bourses. “A la périphérie des grandes agglomérations, la moindre maison individuelle coûte une fortune, compare Simon Hawkins, viticulteur installé sur la Côte Roannaise depuis une quinzaine d’années. Dans le Roannais, un jeune couple, même avec deux salaires moyens, s’installe sans problème. Pour moi, c’est aussi de la qualité de vie car on ne s’endette pas inconsidérablement et on continue de bien vivre”. Avec un prix de loyer de 5,4 euros le m2 (chiffres 2003), l’agglomération roannaise est la plus accessible des agglomérations rhônalpines, la moyenne régionale dépassant les 8 euros. Miser sur les activités de loisirs Déjà bien loti en terme d’activités sportives (patinoire, piscines, golf, piste de karting, terrain de football synthétique, centres équestres, ski de fond...), le Roannais porte désormais ses efforts sur les activités de loisirs avec la construction future du “Scarabée”, espace multifonctionnel destiné à accueillir spectacles et manifestations culturelles (4500 places) et la création du Multiplexe qui deviendra, dès 2007, le plus important complexe DOSSIER cinématographique du département (9 salles). Roanne est également doté d’un cinéma d’art et d’essai (l’Espace Renoir), d’un théâtre à l’Italienne, d’une médiathèque d’un excellent niveau et d’un musée des Beaux-Arts et d’Archéologie qui accueille plus de 15 000 visiteurs chaque année. “Pour moi, la qualité de vie roannaise réside dans la taille idéale de fonctionnement de sa villecentre, explique Laurent Mons, fromager-affineur, installé à Roanne et à Renaison. J’adore ce coté “petite région” à taille humaine. Services, commerces, loisirs, on a vraiment tout sous la main. Et puis compter sa famille et ses amis tout près de soi est infiniment précieux”. Originaire de Besançon, Valérie Perez, formatrice à l’Ecole des Trois-Ponts, confirme : “Le côté “amis d’enfance” est très fort ici. On reste en contact avec ses racines. Cela paraît presque vital”. Vers un label de territoire “Haute Qualité de Vie” Engagé dans la mutation de son industrie et la tertiarisation de son économie via notamment les TIC et le numérique, le Roannais possède, en parallèle, de sérieux arguments naturels, patrimoniaux et humains, pour amorçer sa reconquête démographique. A condition de le faire savoir. “Le manque de communication autour de notre région est aussi responsable de son manque de développement. Hormis Troisgros, Roanne n’évoque rien dans l’esprit des gens. Pour fédérer les Roannais, il leur faut un projet commun”, commente Stéphane Mourterot. La volonté exprimée dans la “Charte du Pays Roannais en Rhône-Alpes” d’accéder à un label de territoire HQV (Haute Qualité de Vie) devrait constituer une première motivation commune. MARS 2005 >Roanne Éco< 17 HAUT DE GAMME RUBRIQUE question à Perron l’éclectique Communauté des Sœurs Bénédictines, Abbaye de Pradines De Delon à Ducasse, des quartiers Haussmanniens aux quatre étoiles de la Côte, Luc Perron, créateur et fabricant de meubles et de luminaires, séduit encore et toujours. entrer dans l’histoire de chaque client : tel est le credo de Luc Perron, concepteur et réalisateur de meubles et de luminaires. C’est sur les hauteurs de Saint-Cyr-deFavières, au vert, que cet ébéniste et architecte d’intérieur a décidé de s’installer. Poussé par une forte inspiration néo-classique, il met au service de ses clients sa parfaite connaissance de l’histoire de l’art. Luc Perron réalise “tout ce qui tourne autour de la maison” : bureaux, commodes, sièges, tables basses, chevets, têtes de lits, fausses cheminées, bibliothèques... Il a également développé une large gamme de luminaires faite d’appliques, de lampes, de lustres. Le créateur propose à ses clients, soit l’objet unique, soit l’aménagement de pièces entières. Il travaille à partir de chêne, de hêtre, mais aff iche une réelle prédilection pour les meubles blanchis en MDF (Medium Density Fiber). Frises, piétements, variation de coloris, permettent de personnaliser chaque œuvre. Le “sur-mesure” et le symbolisme sont aussi des marques de fabrique Perron. La formule plaît. Pour en avoir le cœur net, il suffit de prêter attention aux impressionnantes références de “L’Orangerie”, son entité commerciale. De nombreux hôtels, trois ou quatre étoiles, ont déjà fait appel à sa créativité : le Sofia Country Club à Antibes, la Bastide Saint-Antoine à Saint-Tropez, les Bouis à Ramatuelle, l’Atlantel à La Baule... “Nous avons également réalisé toutes les chambres du Grand Hôtel des Terreaux à Lyon. Nous avons eu carte blanche de la part de la propriétaire qui ne voulait pas que deux chambres se ressemblent”. De son côté, Alain Ducasse a fait réaliser des têtes de lits sur-mesure pour son nouvel établissement des Pyrénées. R L’éclectisme du décorateur roannais est saisissant : une semaine à Milan pour réaliser l’appartement-témoin d’une résidence de prestige, la suivante, à Neuilly, à Saint-Germain-en-Laye ou à Versailles pour participer à la rénovation d’un luxueux appartement. Parmi sa clientèle de particuliers, Luc Perron compte un certain Alain Delon. “Nous avons réalisé des lustres pour l’une de ses propriétés”. Les Loly Café, l’enseigne “Douce Heure” (théchocolat-café) et “Carré Blanc” pour ses nouveaux corners “Les Petits” (Samaritaine, Galeries Lafayette) ont succombé au charme Perron, également prophète en son pays puisqu’il a rénové la salle des mariages de l’Hôtel-de-ville de Roanne. Luc Perron a obtenu le Prix de la Découverte du salon “Maison et Objets”, une manifestation qui lui a permis de se faire connaître. “C’est notre vitrine commerciale. Au début, cela nous a permis de toucher les boutiques de décoration puis de monter en gamme lorsque ce marché s’est tourné vers les produits d’import”, explique Luc Perron qui n’a pas hésité à investir pour franchir un palier. “L’acquisition de notre première commande numérique a été un tournant”. Aujourd’hui, il s’appuie sur une équipe de dix personnes. “Il ne sont pas forcément issus des métiers du bois mais ils ont une sensibilité qui convient à nos produits”. Son épouse, Sylvie, et leurs sept enfants, suivent, jour après jour, une “success story” qui ne se dément pas. L’an dernier, L'Orangerie a réalisé un chiffre d’affaires de 800 000 euros dont une part réalisée à l’export, notamment au Danemark et aux Pays-Bas. Votre communauté développe une activité d’imprimerie. Quel type de produits concevez-vous ? “L’ activité d’imprimerie est née dans les années 50 à Pradines avec la réalisation de petites images pour les ordinations et les fêtes religieuses. En passant de la typographie à l’offset, il y a vingt ans environ, nous nous sommes lancées dans la réalisation de faire-parts de mariages. Cela représente 70% de notre activité. La période de janvier à juin est la plus intense. Nous proposons des faire-parts classiques sur de beaux papiers ou des faire-parts plus modernes en couleur. Notre clientèle est nationale grâce au “Réseau des artisanats monastiques”. Il s’agit d’une association dont le but est d’aider les communautés religieuses à vendre leurs produits. Nous travaillons assez peu sur Roanne. Notre activité n’est peut-être pas assez connue. Outre les faire-parts de mariage, nous pouvons également réaliser des faireparts de naissance, des cartes de visites, des cartes de correspondances et du papier à lettre pour des petites entreprises. Nous sommes aussi équipées pour réaliser des petites brochures ou bulletins d’information. Nous avons notamment réalisé des ouvrages pour le lycée de Ressins et la Paroisse de Tarare. Une dizaine de sœurs travaillent jusqu’à cinq heures par jour. Nous conservons en effet des temps pour la prière et les offices. Nous vivons selon la règle de Saint-Benoît, “ora et labora”, la prière et le travail. Nous trouvons logique que chaque monastère assure son autonomie et sa subsistance grâce au travail manuel”. MARS 2005 >Roanne Éco< 19 RUBRIQUE INDUSTRIE question à Pierre-Alain Giboulet, président de 2IE Comment fonctionne Ingénieur ISTIL Entreprendre ? “I ngénieur ISTIL Entreprendre est une association de l’ISTIL, école d’ingénieurs de l’université Claude Bernard Lyon 1 en partie installée à Roanne. Nous fonctionnons sur le modèle des cabinets de conseil ou des sociétés de services d’ingénieurs à un prix concurrentiel. Notre mot d’ordre : Une dynamique pour construire vos projets. Notre activité se décrit en quatre pôles correspondant aux spécialités de notre école : un pôle conceptionmodélisation mécanique (développement, conception, projection), un pôle informatique-calcul scientifique (recherche de solutions informatiques et programmation), un pôle matériaux-structure de surface (aide au choix des matériaux et analyse des défaillances), un pôle productionsystèmes industriels (diagnostic de production et solutions d’amélioration). Nous bénéficions de l’aide d’enseignants chercheurs. En 2004, nous avons effectué des projets principalement orientés productique, notamment celui d’améliorer la productivité de l’entreprise Mécabruel. Ceci s’est traduit, après diagnostic, par l’application de la méthode SMED sur leur goulet de production. Au final, nous avons réduit les temps de changements de série de 40%. Par ailleurs, nous dispensons des cours en gestion de production assistée par ordinateur pour des licences professionnelles, ainsi qu’une formation complète orientée production. Fin janvier 2005, nous avons organisé, avec la CCI du Roannais, un forum “S’implanter Développer Améliorer” où nous présentions les atouts et l’utilité de notre association au sein du Roannais. Notre association jeune et dynamique souhaite s’ancrer plus fortement sur le Roannais, et ainsi participer à la vie économique régionale. Pour nous contacter : ISTIL Roanne, Technopôle Diderot ou [email protected]”. 20 >Roanne Éco< MARS 2005 Côté Ouverture en toute indépendance Désormais basée en ZI de la Villette, l’entreprise dirigée par Christian Martineau a quitté le giron du groupe Duval pour voler de ses propres ailes. Avec succès. ôté Ouverture, installée à la Villette à Riorges, vient de satisfaire avec brio au très exigeant audit du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment conduisant à la certification NF/CSTBat. “En France, la certification n’est pas obligatoire pour vendre des produits de construction, explique Christian Martineau, pdg de l’entreprise. On s’aperçoit cependant que notre clientèle de particuliers ne peut obtenir certaines subventions qu’en apportant des garanties sur la qualité des produits utilisés. La certification nous a aussi permis de faire monter l’ensemble de l’entreprise vers la qualité haut de gamme. Quand on écrit tout, on se remet en question, donc on avance”. Le label porte sur la performance des produits en matière d’étanchéité à l’air, à l’eau et au vent (AEV). Pour franchir toutes les étapes de la certification, l’entreprise s’est appuyée sur un jeune responsable qualité, Sylvain Knefel (30 ans). Spécialiste des fermetures en bois jusque dans les années 80, Côté Ouverture s’est aujourd’hui tournée vers le PVC, matériau apprécié pour sa résistance et sa facilité d’entretien. Elle fabrique et pose tout type de menuiseries extérieures : portes, fenêtres, volets battants et roulants, persiennes... Outre les modèles classiques, proposés majoritairement en blanc, Côté Ouverture connaît un succès croissant avec des imitations bois (acajou, chêne...) teintées dans la masse. Localement, Côté Ouverture travaille pour des sociétés HLM et pour certaines collectivités. Elle a déjà équipé bon nombre d’écoles, de collèges et de lycées. “Pour ce type de marché, nous réalisons la pose ou nous la sous-traitons. En revanche pour le marché des particuliers, nous réalisons systématiquement la pose”, explique Christian Martineau, satisfait C des bons résultats de son magasin-exposition “grand public”, installé rue Alsace-Lorraine, à Roanne. L’entreprise a également étendu son périmètre au fil des années : elle vend ses produits à des professionnels du bâtiments (menuisiers, serruriers, entreprises de maçonnerie...) en Rhône-Alpes, Auvergne et Bourgogne. “Nous n’allons pas plus loin, car pour bien traiter ce type de marché, il faut être sur place”. Le rythme de fabrication oscille entre 5 500 et 6 000 ouvertures par an. “Tout est fabriqué sur mesure, on ne sait pas faire autrement”, commente Christian Martineau, qui a donné à ses équipes techniques les moyens de faire du bon travail. “Nos anciens bâtiments de Neaux n’étaient plus adaptés à une bonne productivité. Nous avions grandi par ajout de m2, sans logique. Ici, nous sommes implantés en U, ce qui évite notamment les manutentions inutiles”. L’investissement dans ce nouveau bâtiment de 1 500 m2 sur plus de 8 000 m2 de terrain s’est élevé à 500 000 euros. En quelques années, la société roannaise s’est donc ouvert les portes du succès. Son retrait du groupe Duval en 1998 a été décisif. “Nous avons montré qu’il pouvait être intéressant de rentrer dans un groupe et intéressant d’en sortir. Il nous fallait tourner la page. Dans cette période charnière, la fidélité de notre clientèle a été primordiale, de même que la qualité de nos équipes. Je suis partisan de valoriser les gens en interne”, précise Christian Martineau. Côté Ouverture emploie désormais 25 personnes : dix à la fabrication, six à la pose et neuf réparties entre le commercial, le bureau d’étude et l’administration. En 2004, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros. INTERNATIONAL RUBRIQUE question à Chassagnard à l’italienne Le fabricant riorgeois de vêtements féminins en maille investit dans le sans-couture. Fortement inspirés par la culture transalpine, Philippe et Françoise Chassagnard misent sur la créativité pour maintenir leur outil de production. out le monde n’a pas eu la chance d’avoir une grand-mère italienne, couturière et maîtresse-femme. “Pour la petite histoire, ma grand-mère était de Biella, ville désormais jumelée économiquement avec Roanne grâce au textile, explique Philippe Chassagnard, à la tête depuis treize ans de l’entreprise familiale créée à la fin des années vingt. Sur Roanne, ce fut l’une des premières à investir dans des métiers à tricoter”. Philippe Chassagnard a toujours porté dans son cœur cette ascendance transalpine. “Comme le disait Malraux, les Français sont des Italiens de mauvaise humeur. Nous avons tout à gagner à nous inspirer de leurs qualités d’inventivité, de créativité mais également de leur côté très réactif et de leur enthousiasme. Ils sont précurseurs dans l’âme, y compris sur le plan technique”. L’exemple le plus convaincant à l’heure actuelle, c’est le tricotage Intégral, autrement dit le sans-couture. Alors qu’un métier sur deux est “intégral” de l’autre côté des Alpes, la France n’en compte qu’une douzaine, tous à Roanne. Henri Drajnudel (MB Tricotage) et Philippe Chassagnard ont décidé d’investir dans ce procédé. “Un pull sans couture, c’est une seconde peau, un confort incomparable. Dans dix ans, tous les pulls seront fabriqués ainsi”. Chassagnard a investi dans deux équipements japonais Shima : l’un en maille fine, l’autre en grosse maille. Les économies de matière (chutes inexistantes) et de main d’œuvre permettent de rester compétitifs même si certains traitements T indispensables font quelque peu grimper le coût de revient. L’entreprise s’appuie également sur un parc très complet et moderne de métiers rectilignes (jauge 12 à 5). Bien installée sur le marché du prêt-à-porter féminin haut de gamme, Chassagnard s’est fixée une ligne de conduite originale en matière de création. “Pour résumer, on pourrait dire que nous compliquons tout à l’envie pour faire envie. Le bien établi, le linéaire, c’est fini. On complique ce qui est simple en multipliant les ambiances de coloris, en travaillant des fils complexes... Il y a deux choses qui comptent vraiment dans notre métier : les yeux, donc la couleur, et la main, donc la matière”. La PME roannaise a fait de ses effets de styles et de couleurs “une petite niche commerciale” qui lui permet de maintenir sa production entièrement en France, notamment à Riorges où elle emploie 40 personnes. “Je ne reste pas ici pour avoir une médaille, mais parce que je parviens à m’en sortir, indique Philippe Chassagnard en toute modestie. Je ne juge pas les autres. L’important, c’est de se donner, chaque année, les moyens de refaire un tour de circuit. Nous attachons également beaucoup d’importance à la formation”. Chassagnard (5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2004) distribue ses produits via 650 magasins multimarques. Elle s’appuie également sur une boutique en nom propre, installée près de la Madeleine (rue Tronchet), à Paris. Jean-Bernard Devernois, dirigeant de Devernois SA La suppression des quotas au 1er janvier 2005 va-t-elle avoir des conséquences directes pour les entreprises du textilehabillement ? Quels sont les moyens de faire face ? e ne suis pas sûr que le 1er janvier 2005 marque une date aussi importante, et ceci pour deux raisons : d’une part, depuis toujours, les quotas qui ne pouvaient pas entrer en France, entraient par la Belgique ou les Pays-Bas. D’autre part, en 1994, les accords de Marrakech avaient prévu qu’à partir de cette date, les quotas baisseraient graduellement pendant dix ans. Par conséquent, leur niveau était déjà réduit depuis plusieurs saisons. Les atouts de la France pour faire face sont connus : recherche, création, services. C’est manifestement dans cette direction que se situe l’avenir. Dans une économie exposée de plein fouet à la concurrence internationale, la France doit également évoluer. Son aversion prononcée pour l’économie libérale n’en finit pas de peser. Cela conduit encore aujourd’hui une large partie de l’opinion à apporter son soutien à une sphère publique hypertrophiée, fondée sur l’idée fausse que la qualité des services publics est proportionnelle à leurs effectifs, à une organisation malthusienne du temps de travail, fondée sur l’idée toute aussi fausse que l’on peut durablement travailler moins en continuant de gagner plus, et à une législation du travail répressive, fondée sur l’idée également fausse que le premier moyen de protéger l’emploi est de le bloquer sur place. Cela amène les employeurs potentiels à considérer l’emploi moins en termes de chances qu’en termes de risques. Cette exception française plombe les coûts, et a sur l’embauche un effet dissuasif qui explique pour une large part le maintien en France d’un taux de chômage structurel significativement supérieur à celui des pays libéraux comparables”. “J MARS 2005 >Roanne Éco< 21 RUBRIQUE COMMERCE-DISTRIBUTION question à Germain Jorge, président de la Foire du Roannais Shopi prend ses marques à Renaison Marie Paul, dynamique commerçante de la Côte roannaise, vient d’ouvrir un supermarché de proximité à l’entrée du village de Renaison. Elle emploie 14 personnes. Quels seront les temps forts de la Foire 2005 (26-30 mai) à l’Espace Fontalon ? “J e voudrais tout d’abord souligner le bel engouement de la part des exposants. Au 31 janvier, 81% des emplacements intérieurs étaient commercialisés, 76% des emplacements extérieurs, 90% du pôle auto et 78% du pôle agricole. Nos partenaires commerçants, industriels, artisans, concessionnaires automobiles nous renouvellent leur confiance. C’est un bel encouragement. Cela confirme que nous avons fait le bon choix en prenant un rythme annuel. Le référencement de notre événement sur divers sites Internet spécialisés dans les salons et foires de France, nous a également apporté de nombreux exposants dans le domaine de la gastronomie, du bien-être, de la mode, etc… Deux grandes animations sont prévues cette année, à commencer par un festival du cerf-volant avec un invité de marque : Nasser Omar, un afghan, champion du monde de cerf-volant de combat depuis dix ans. Une exposition de cerfs-volants du monde entier, un “jardin du vent” et un atelier du cerf-volant, ouvert aux scolaires, complèteront cette animation. Nous allons également organiser un concours de chanson “Talent de star”. Les jeunes stars du Roannais se mobilisent : à ce jour nous comptons une quarantaine d’inscriptions pour la présélection qui aura lieu le 17 avril. Quinze candidats seront sélectionnés pour des demi-finales et cinq pour la finale. Le jury sera composé de professionnels. Du côté des exposants, à noter l’apparition d’un stand “forme et bienêtre”. Une nocturne est prévue cette année. Les tarifs sont inchangés : 4 euros pour les adultes et 2 euros pour les 12-18 ans, avec demi-tarif le jeudi et gratuité pour les mamans le jour de la fête des Mères. Côté affluence, nous comptons rééditer notre bon score de l’an dernier (25 000 visiteurs) et pourquoi pas le dépasser”. 22 >Roanne Éco< MARS 2005 arie Paul a du mal à réaliser. Entre deux renseignements discrètement distillés à des clientes à la recherche de leurs marques, au propre comme au figuré, la dirigeante du tout nouveau “Shopi”, installé à l’entrée du village de Renaison, fait défiler son parcours et ses souvenirs. “J’ai toujours été une épicière et je veux le rester”, prévient-elle d’emblée. Avec son époux, elle a connu les premières joies du commerce de proximité en Seine-et-Marne puis dans l’Yonne. En 1997, le couple s’installe à Renaison. Leur premier magasin est un succès mais le destin brise leur élan : “J’ai perdu mon mari. J’ai pris la claque de ma vie. Mais je n’ai pas baissé les bras. J’ai continué pour lui et pour mes enfants”, explique dignement celle que de nombreux Renaisonnais appellent “Madame Paul”, un brin d’affection et beaucoup d’admiration sur les lèvres. Le projet de quitter son premier commerce (Marché Plus) installé au centre du village a rapidement pris forme. “Nous étions installé sur 200 m2. Il nous fallait une surface plus importante d’autant que les conditions de travail n’étaient pas formidables”. Fidèle à son enseigne Carrefour, “de vrais professionnels”, Marie Paul a négocié pied à pied un nouveau partenariat. “Je voulais rester maître de mes affaires. Il y a une réelle complicité et du respect entre Carrefour et moi mais je voulais garder mon indépendance. Et ils ont accepté”. Début 2005, “Madame Paul” a donc inauguré M son nouvel établisssement à l’enseigne Shopi : 750 m2 de vente sur un peu moins de 1 000 m2 de bâtiment. “Je le considère comme un supermarché de proximité”. Lumineux et spacieux, il fait la part belle aux produits alimentaires mais compte également de nombreux espaces non-alimentaires (textile, produits ménagers...). A chaque angle, quatre pôles sont clairement identifés : produits de parfumerie, cave, fruits et légumes sans oublier un espace pain. Au centre, une zone thématique permet de mettre en valeur les produits de saison. Gagner du temps, se faire plaisir, essayer, vivre sain... La philosophie de Shopi est clairement affichée en tête de gondoles. Marie Paul est entourée de trois adjoints (Dominique Poïo, Estèle Montélimar et Jean-Noël Pouilly) et anime une équipe de quatorze personnes. Un personnel majoritairement féminin. “Ce sont mes filles” confie-t-elle affectueusement. Shopi Renaison compte draîner une large clientèle issue du canton mais aussi de l’agglomération roannaise (Roanne, Riorges, Villerest) : “Notre commune est dotée de nombreux servives notamment un espace médical de bon niveau. Les gens se déplacent de loin. Il y a également les Halles de Renaison qui comptent de très bons professionnels. Pour monter mon projet, j’ai d’ailleurs rencontré les commerçants du village car je n’ai pas voulu que mon initiative soit perçue comme une attaque. Je suis prête à tenter des collaborations, sur des produits du terroir par exemple. Ma porte est toujours ouverte”. TOURISME RUBRIQUE question à Les Meneaux, une fenêtre sur le rêve Guy Raquin, La Ferme aux biches Au cœur de Saint-Germain-Lespinasse, Anne et Hervé Duveauchelle ont aménagé deux chambres d’hôtes dans un ancien manoir du 16ème siècle. Une parenthèse idyllique. a 20ème visite fut la bonne. “Le coup de foudre”, se souviennent Anne et Hervé Duveauchelle, propriétaires, depuis 1999, d’une superbe demeure au cœur du village de Saint-Germain-Lespinasse. Le cadre idéal pour bâtir leur projet de jeunes retraités. “Nous voulions une grande maison pour accueillir nos enfants et petits-enfants, tout en ayant la possibilité d’aménager des chambres d’hôtes. C’est une activité formidable pour rester dans le coup, pour éviter le repli sur soi”. Les fenêtres dites “à meneaux” ont naturellement inspiré le couple au moment de baptiser leur petit coin de paradis. La plupart des ouvertures de l’ancien manoir sont dotées de ces solides croisillons en pierre, issus de l’architecture du Moyen-Age ou de la Renaissance. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour créer deux chambres : Angelot et Amphore, classées quatre épis par Gîtes de France. Spacieuses et silencieuses, elles donnent sur un jardin à la Française. “On nous dit parfois que l’on propose du rêve. C’est un joli compliment car cela correspond à notre volonté d’ouverture sur l’extérieur. On reçoit beaucoup de jeunes mariés qui viennent passer leur nuit de noce ou leur lune de miel. Certains reviennent d’ailleurs pour fêter leur première année de mariage”. La clientèle étrangère (Américains, Anglais, Australiens, Allemands, Suisses, Belges, Italiens, Hollandais...) représente désormais 30 à 40% de l’activité. “Nous avons également reçus des citoyens du Maghreb et du Vanuatu”, sourit Hervé Duveauchelle. Jeunes cadres, couples avec ou sans leur petite L famille, retraités, les visiteurs sont très différents les uns des autres. “Nous accueillons aussi des professionnels qui préfèrent un cadre comme celui-ci à une chambre d’hôtel. En règle générale, on vient ici pour se faire plaisir”, commente la maîtresse de maison. Un plaisir qui reste très abordable : 62 à 80 euros pour deux personnes, petits déjeuners compris et complet : sucré, salé, confitures maison et jus de fruits frais. Un tarif dégressif est appliqué au dessus de trois jours. Les mêmes conditions avantageuses sont faites aux habitants du village à la recherche de solutions d’hébergement lors de leurs fêtes de famille. Dès leur arrivée, les nouveaux propriétaires ont ouvert leur porte à la population de Saint-Germain. Hervé Duveauchelle est même devenu le nouveau correspondant du quotidien régional et d’un hebdomadaire. Le magnifique salon de musique des Meneaux a également accueilli un concert et une manifestation sur le livre. Adhérents “Roannais Tout Sourire”, les Duveauchelle ont établi le contact avec d’autres propriétaires de chambres d’hôtes. “Un réseau informel s’est créé. Lorsque nous ne pouvons pas répondre à certaines demandes, nous proposons de contacter nos collègues”. Toujours prêts à indiquer les bonnes adresses et les bonnes tables de la région, Anne et Hervé Duveauchelle s’efforcent d’être à l’écoute de leurs visiteurs. “On sent lorsque les gens ont envie de parler, d’évoquer leurs joies, leurs soucis, leur blessures. Un séjour ici, c’est souvent une parenthèse dans leur vie. Il faut faire preuve de beaucoup de disponibilité”. Quel est le concept de la Ferme aux Biches ? “I l s’agit d’une ferme-auberge qui fonctionne uniquement sur réservation. Nous accueillons en priorité des groupes dans notre grande salle de 250 m2. En aval, nous avons un élevage de porcs, de cerfs (entre 80 et 100) et de bœufs en bio. Nous sommes installés à Commelle-Vernay, à la sortie du Coteau, sur 25 hectares de parc clos dotés de trois hectares d’étangs. Nous avons également des bêtes à l’estive sur Saint-Romain-la-Motte. Les vendredis et samedis, nous organisons une vente de nos produits à la ferme. Côté restauration, nous envisageons également une formule gril en été. Je travaille avec ma fille, Amandine, chef de cuisine, et mon fils, Olivier. Nous avons également aménagé quatre chambres d’hôtes idéales pour la détente, le repos et le calme”. en bref Le Roannais chez Claire Chazal Une équipe de TF1 a rendu visite à plusieurs professionnels roannais dans le cadre des Assises nationales du tourisme. Le reportage a été diffusé lors du journal de Claire Chazal. L’activité du Domaine de Robert Sérol et Fils en Côte Roannaise a été présentée en présence de Michel Troisgros. Alain Gontard (Le canard est dans l’assiette) a également présenté son savoir-faire et la thématique “Gastronomie-Terroir” d’Escapades en Roannais. MARS 2005 >Roanne Éco< 23 RUBRIQUE SERVICES question à Hervé Brégand a toujours la solution Jean-Paul Maisonnial, animateur UCCIMAC L’UCCIMAC (Union des Chambres de Commerce et d’Industrie du Massif Central) a élaboré un logiciel de marchandisage et de gestion tarifaire. Comment fonctionne-t-il ? “C e nouveau logiciel, baptisé MAGETA©, est destiné aux commerçants alimentaires de proximité indépendants, ainsi qu’aux grossistes. Il a été développé par l’UCCIMAC avec le soutien de la DECAS (Direction des entreprises commerciales, artisanales et de services). MAGETA© aide le détaillant à implanter les produits dans le magasin et à simuler les prix de vente. Il permet au grossiste de piloter le marchandisage et la politique tarifaire d’un ensemble de points de vente. Ce logiciel est une grande première pour les TPE et les PME du commerce de détail et de gros, les logiciels de ce type présents sur le marché étant hors de leur portée en raison d’un coût d’acquisition élevé et de la lourdeur de leur mise en œuvre. MAGETA© s’inscrit dans une volonté de redynamiser le commerce de proximité et d’encourager l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Le logiciel a été développé en collaboration avec les sociétés NCPI (conception informatique) et ECLIPSE (ingénierie marketing), et testé par des détaillants et des grossistes pilotes. Projet régional à l’origine, MAGETA© a connu un tel succès en phase de test qu’il fait l’objet d’une diffusion nationale depuis juillet 2004. Le produit sera adressé à toutes les entreprises qui en feront la demande à l’UCCIMAC, en contrepartie d’une simple participation aux frais d’édition et d’envoi du CD-Rom (29,90 €). Bon de commande téléchargeable sur le site de l’UCCIMAC : www.uccimac.cci.fr”. 24 >Roanne Éco< MARS 2005 Accompagner le chef d’entreprise à chaque étape décisionnelle importante, tel est l’objectif que s’est fixée HB Solutions, adepte du “coaching longue durée”. l aurait pu baptiser sa société HB Conseil. Trop classique. HB Management ? Un peu pompeux. HB Finance ? Restrictif. Sa solide expérience, glanée successivement “dans des entreprises de 3000, 300 puis 30 salariés”, lui a servi d’étincelle. “Quand il a un problème à résoudre, le chef d’entreprise n’a pas besoin de conseil, mais de solutions rapides et sûres. Il faut qu’il ait toutes les cartes en main pour faire le bon choix”, explique Hervé Brégand, ingénieur INSA Lyon, et donc à la tête de HB... Solutions depuis 1997. Ses domaines d’interventions sont multiples : organisation de l’outil industriel et des systèmes de gestion d’information de l’entreprise (GPAO, GRC, informatisation…), amélioration des performances et de la rentabilité, organisation des services et entités, définition et mise en place des projets de changement... HB Solutions propose un “accompagnement de tous les instants”. Et les demandes sont nombreuses : “Un jour, le chef d’entreprise aura besoin de trouver le bon profil de collaborateur pour un poste très précis. Le lendemain, il sera à la recherche de nouveaux distributeurs pour étendre son réseau. Mon souhait est de déclencher chez lui le réflexe HB Solutions quand il a un problème, devenir son adjoint pour résoudre la difficulté qui se présente. J’apporte un œil extérieur. Même si le terme de coaching est galvaudé, je pense que cette forme de coaching longue durée va faire son chemin”. En sept ans, Hervé Brégand est intervenu ponctuellement ou plus régulièrement pour une cinquantaine d’entreprises, pour moitié dans la région roannaise. “J’ai bénéficié d’un excellent bouche I à oreille. C’est un bon critère dans ce métier. La souplesse de ma structure est également un atout”. Des industriels tous secteurs, de Noviloire à SETIC en passant par Lewinger, Plasse, Orty, France Découpe, Thivend, MB Tricotage et plusieurs SSII lui ont déjà confié des missions. Plusieurs interventions ont porté sur la mise en place des 35 heures. Après avoir travaillé pour l’USMAR à Roanne, Hervé Brégand intervient actuellement pour les Mutuelles Santé Plus, à Vénissieux dans le cadre de la fusion de cinq entités en une seule. “Je réalise des entretiens avec les personnels afin que chacun trouve sa place dans la nouvelle organisation, avec pour objectif de parvenir à zéro licenciement”. HB Solutions a également planché sur un projet de création à Roanne d’un “Pôle National de Maintien en Condition Opérationnelle” de l’Armée de Terre. “Là encore, il s’agissait d’être à l’écoute de toutes les parties concernées afin de réaliser une synthèse, et de montrer au Ministère que Roanne possède toutes les capacités industrielles pour accueillir une telle structure. Le dossier est toujours à l’étude”. Quelle que soit la demande, son mode d’intervention est identique : analyse de la situation, proposition d’un plan d’action et définition d’un mode d’intervention. Pour tout accompagnement sur le long terme, une formule PAC (Prestation Assistance Conseil) contractualise les rapports avec la PME. “Le chef d’entreprise sait que je suis prêt à intervenir rapidement grâce, notamment, à un solide réseau de compétences capable d’apporter l’expertise nécessaire en un temps record”. MULTIMÉDIA RUBRIQUE question à Les TIC traquent les réserves de compétitivité Complément idéal du programme de sensibilisation TICRAL, l'opération “e-Rhône-Alpes” aide la PME à intégrer efficacement les TIC à sa stratégie globale. ujourd’hui encore, bon nombre de PME n’utilisent qu’une faible partie du potentiel des Technologies de l’Information et de la Communication. Plusieurs freins subsistent : une offre complexe ou mal adaptée, des compétences internes restreintes, un intérêt des TIC mal perçu et mal mesuré, des objectifs imprécis, des moyens insuffisants ou inadaptés, des freins psychologiques ou culturels (peur de partager l’information, peur de perdre du pouvoir, peur du risque, peur du changement). Il n’est pourtant plus à démontrer qu’une bonne appropriation des TIC est un facteur primordial de compétitivité. Elles améliorent le fonctionnement interne des entreprises et optimisent leur relation avec l’ensemble de leurs partenaires extérieurs : elles répondent notamment aux exigences accrues des donneurs d’ordres (intégration dans les supply-chains, co-conception, travail collaboratif...). Après le succès enregistré par l’opération @businessGrandLyon, l’organisme de formation Ceforalp et l’Agence Rhône-Alpes Numérique ont décidé de lancer un programme similaire sur l’ensemble du territoire régional : la démarche “e-Rhône-Alpes” (www.e-rhonealpes.net). Son principe d’action est d’aider la PME à formaliser sa stratégie en intégrant les TIC, de définir les besoins nécessaires à la mise en place de cette nouvelle stratégie, puis de proposer une solution sur-mesure. “Ce programme est très concret, expliquent les relais Roannais d’e-Rhône-Alpes, au premier rang desquels l’AFPI animée par Laurent Tiberghien, partenaire naturel de Ceforalp dans le Nord de la Loire. La question centrale sera de définir sur quel point les TIC peuvent aider l’entreprise dans sa gestion du A temps, dans sa gestion du personnel, dans la mise en place des télé-procédures, dans la relation avec ses commerciaux, etc... Il ne s’agit pas de pousser les entreprises vers de nouveaux investissements. Bien souvent, elles ont les outils à portée de main, mais ne savent pas bien s’en servir”. Sur le terrain, le projet est mené à bien avec le chef d’entreprise ou un “e-pilote” choisi au sein de la PME. Le diagnostic sur la nouvelle stratégie englobant les TIC est effectué sur deux mois. La formation s’étale ensuite sur huit mois, avec une mise en œuvre individualisée du plan d’action. La forte implication de la DRIRE (300 K€), de la Région RhôneAlpes (595 K€) et du Fonds Social Européen (395 K€) a permis de réduire considérablement le coût pour l’entreprise (environ 4 000 €), ce qui correspond environ à 35% du coût réel d’une telle opération. L’accès au programme est réservé aux PME indépendantes de moins de 250 salariés du secteur de l’industrie ou des services à l’industrie. Pour les entreprises roannaises, “e-Rhône-Alpes” est le complément idéal de TICRAL, opération de sensibilisation aux TIC : “Lorsque les participants TICRAL veulent aller plus loin, nous les orientons vers des partenaires SSII ou des formations de ce type”, expliquent les techniciens TICRAL, satisfaits du démarrage de l’opération. Au cours de sa phase test du quatrième semestre 2004, les six ateliers proposés ont rassemblé 80 participants issus de 30 entreprises différentes. La première session de 2005 comprend 100 participants au sein de dix ateliers. La première participation personnelle à un module TICRAL est gratuite. Daniel Chauve, gérant d’Andromedia et Premedia Vous proposez une solution d’hébergement professionnel “à la carte”. De quoi est-elle composée ? “H éberger son site internet est loin d’être une sinécure car on trouve sur le marché pléthore d’offres aussi larges que “packagées”. Il est également difficile de définir avec précision les services dont on a réellement besoin. Établir le coût d’un hébergement sur une capacité de 10 Mo (Méga Octets) ou de 100 Mo n’est pas nécessairement le juste facteur. En terme d’hébergement de solutions Internet Pro, il faut plutôt s’attarder à répertorier tous les services associés à cette capacité. Car à quoi bon se doter de 100 Mo de capacité pour un site internet dont la taille n’excède pas 5 Mo ? De disposer de 50 e-mails alors que 2 suffisent ! C’est toute la problématique des offres “packagées” sur laquelle nous avons longuement travaillé pour conclure qu’il était plus rationnel de construire pour les professionnels un hébergement à la carte, constitué en services additionnels. Ce positionnement d’hébergeur direct a permis à Premedia de faire croître son chiffre d’affaires d’environ 20% en 2004, tout en proposant des solutions compétitives en terme de coûts et de performances. Nous proposons un maximum de services : paiement sécurisé par “intermédiation” bancaire (quelle que soit l’enseigne), FTP (transport des fichiers les plus lourds), statistiques de fréquentation, forum... Pour plus de renseignements, nous vous donnons rendez-vous sur notre site : http://www.premedia.fr”. MARS 2005 >Roanne Éco< 25 RUBRIQUE CRÉATION-REPRISE question à Auverland au volant de Panhard Paul Braymand, animateur de l’association “Cédants et Repreneurs d’Affaires” La devise de votre association est “Mieux vaut céder que cesser”. De quelle manière tentez-vous de transmettre ce message ? “N otre mission est en effet de convaincre les cédants potentiels d’entreprises de la nécessité de préparer le passage de témoin pour que la transmission s’accomplisse dans des conditions optimales. La délégation roannaise CRA (Cédants et Repreneurs d’Affaires) est hébergée par la CCI du Roannais depuis 2004. Elle fonctionne en relation étroite avec le service transmission d’entreprise. CRA est une association nationale, animée par d’anciens chefs d’entreprise. Elle s’est donnée pour but de faciliter la transmission de sociétés en mettant en rapport des cédants et repreneurs potentiels. Elle agit comme partenaire de réflexion et de sélection. Sa vocation est d’aider les adhérents dans leur recherche, mais n’intervient pas dans la négociation et ne perçoit ni commission ni honoraires sur les affaires réalisées. CRA s’appuie sur un réseau de 40 délégations régionales qui gèrent un portefeuille permanent d’environ 600 à 800 cédants et de 1000 à 1200 repreneurs. Chaque année, plus d’une affaire sur quatre figurant au portefeuille aboutit à une transaction. Outre son activité de rapprochement cédant/repreneur, CRA organise des stages de formation pour les repreneurs. Un an après sa mise en place, la délégation de Roanne compte huit adhérents et a étudié une douzaine de dossiers. Le potentiel du bassin roannais devrait permettre en 2005 d’augmenter sensiblement ces chiffres. Notre devise “Mieux vaut céder que cesser” est explicite. Nous nous tenons à disposition des chefs d’entreprises au 06 09 68 55 12, par mail : ([email protected]) et dans les locaux de la CCI du Roannais sur rendez-vous”. 26 >Roanne Éco< MARS 2005 En prenant les commandes de l’ex-filiale de PSA Peugeot-Citroën, le fabricant de Saint-Germain-Laval devient le nouveau leader européen des véhicules militaires de moins de dix tonnes. n 1964, Christian Mons, tout jeune ingénieur, effectuait son premier stage chez Panhard-Levassor. Quarante ans et quelques tours de roues plus tard, il en prend les commandes. Le nouvel homme fort du fabricant de véhicules Auverland, installé à Saint-GermainLaval, vient de racheter à PSA Peugeot-Citroën sa filiale Panhard, spécialisée dans la conception et la production de véhicules blindés légers. Après avoir bien failli quitter définitivement la route en 2001, Auverland prend donc l’un des tournants les plus heureux de son existence. L’obtention en septembre dernier d’une importante commande de la part de l’Armée française (903 PVP - petits véhicules protégés - pour un montant de 108 millions d’euros) a définitivement redoré le blason de l’entreprise : “Nous étions en concurrence avec un anglais, avec le fabricant alsacien Lohr et avec Panhard, explique Christian Mons. Nous savions que celui qui l’emporterait prendrait le leadership”. Le regroupement des deux entités va en effet constituer le nouveau leader européen des véhicules militaires de moins de 10 tonnes. Le nouvel ensemble d’un peu plus de 300 personnes devrait dépasser les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2006. Les importantes capacités de l’usine Panhard de Marolles-en-Hurepoix (Essonne) faciliteront l’industrialisation et la production des nouvelles commandes remportées par Auverland. De son côté, la PME roannaise va consolider son site de Saint-Germain-Laval. “Ce site a montré ses qualités et ses performances, reprend le pdg. Il est fondamental dans notre développement. Il E devrait prendre un peu d’ampleur. Nos salariés peuvent être fiers de cette réussite. C’est aussi la leur. Certains ont du mal à croire à cette opération de croissance, mais c’est bien le petit qui a racheté le gros”. L’usine germanoise (48 salariés, 4 millions d’euros de chiffre d’affaires) sera spécialisée dans la production des caisses et des châssis du PVP. Le site francilien réalisera l’assemblage. Les premiers exemplaires seront livrés à partir de 2006. Auverland, qui, par le passé, a multiplié les succès commerciaux à l’international (9500 véhicules militaires utilisés par plus de 40 armées dans le monde) compte également sur la puissance de frappe à l’export de son nouvel allié. A ce jour, les blindés Panhard (VBL, ERC SAGAIE, VLTT P4) ont été vendus à 45 armées étrangères. “Je connais bien Panhard et je n’ai aucun doute sur les synergies et complémentarités qui vont se faire jour entre les deux sociétés. Le réseau Panhard à l’étranger est impressionnant. Il va nous permettre de positionner idéalement l’ensemble de nos produits”. A commencer par le PVP. Des contacts sont en cours avec l’Arabie Saoudite, l’Inde et les Marines américains. “Mais rien n’est fait”, prévient Christian Mons. Après une carrière bien remplie dans l’informatique et le secteur de la défense, cet ancien cadre de Dassault et de Thalès, vice-président de Transciel il y a quelques mois encore, veut désormais consacrer tout son temps à Auverland. “C’est une aventure formidable et je veux la vivre à 100%”. CARLSON WAGON-LIT TRAVEL 10, rue Alsace Lorraine - 42335 ROANNE Pour la Réussite de vos Vacances Pour la Gestion de vos Voyages d’affaires Service Tourisme Service Entreprises Tél. 04 77 71 38 43 Tél. 04 77 70 70 39 Fax 04 77 70 51 55 [email protected] Le calme de la campagne aux portes de la ville Claude et Pierre FARGE Hôtel ** : 9 chambres, parking, soirée étape. Restaurant*** : en attendant de pouvoir profiter de notre terrasse ombragée, nous vous proposons notre nouvelle formule “autour d’un plat”, service assuré en une heure. Route de Saint-Alban, Le Bourg, 42153 RIORGES Tél. 04 77 71 30 18 - Fax 04 77 23 11 22 - e-mail : [email protected] Au Service de l’Entreprise et de la Famille Tél. 04 77 60 04 53 Fax 04 77 69 02 57 www.dumoulin-traiteur.com Installation et maintenance de Réseaux locaux Logiciels de Gestion Sage Développements spécifiques Vente de Matériels Informatiques 3 rue Mulsant - 42300 ROANNE Tél 04 77 23 66 23 - E-mail : [email protected] RUBRIQUE ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Le territoire de Perreux Carte d’identité du territoire Entité administrative : Canton de Perreux. Territoires de Projet : - Communauté de Communes du Pays de Perreux créée par Arrêté préfectoral le 28 décembre 1994 - Pays Roannais en Rhône-Alpes. 7 communes. 6 388 habitants en 1999. Superficie : 115,16 km². Densité : 55,5 h/km². 143 établissements économiques (Source : ASSEDIC au 31/12/2003). 1 121 emplois salariés (Source : ASSEDIC au 31/12/2003). Structures d’accueil : 3 hôtels : 130 chambres. 5 gîtes et chambres d’hôtes : 25 chambres. 6 restaurants. Situation géographique e Pays de Perreux est un territoire situé entre l’aire d’influence de l’agglomération de Roanne qu’il jouxte sur sa partie Ouest, et celle des bourgs rhodaniens, côté Est, Thizy et Amplepuis. Espace interstitiel, le pays de Perreux est aussi un territoire de communication entre la zone urbaine de Roanne et les territoires rhodaniens. Les rivières du Rhodon et de la Trambouze sont à l’origine d’une activité de circulation qui a permis au territoire de s’ouvrir vers les grands centres urbains de proximité. Topographiquement, il se partage entre la plaine roannaise et les premiers contreforts des monts du Beaujolais. Pays de plaine, de vallées et de collines, les altitudes varient entre 300 et 600 mètres. L Population Situées dans la zone d’influence de Roanne, les communes qui composent le territoire de Perreux ont attiré une population en quête d’un lieu de vie agréable à proximité de la ville centre. Les migrations alternantes domicile-travail démontrent bien que le Pays de Perreux est, en grande majorité, un espace résidentiel. En effet, plus de 75% des actifs ayant un emploi travaillent hors de leur commune de résidence. Cartographie : CCI du Roannais. Déplacements domicile-travail des actifs ayant un emploi 75,6% des actifs travaillent hors du territoire de Perreux, dont : - 50,5% travaillent dans l’agglomération économique de Roanne (Roanne, Riorges, Mably, Le Coteau), - 6,4% travaillent dans l’agglomération économique de Cours-Thizy-Amplepuis. 24,4% travaillent dans leur commune de résidence. 28 >Roanne Éco< MARS 2005 ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Entre les deux derniers recensements, le territoire a vu sa population augmenter de 4%. Cette hausse a essentiellement été profitable aux communes de Notre-Dame-de-Boisset, Perreux et St-Vincentde-Boisset situées aux portes de l’agglomération de Roanne et facilement accessibles par la RN7. Combre située dans l’aire d’influence immédiate Commune Combre de Thizy, a également connu une légère hausse de population. A contrario, les communes de Coutouvre et Montagny, dont la population dépasse les 1 000 habitants, ont enregistré entre 1990 et 1999 une faible baisse de population, sans influence, cependant, sur l’évolution positive du territoire dans son ensemble. Nombre d’habitants en 1990 en 1999 Evolution 1990/1999 Absolue Relative 267 283 16 + 6,0 % Coutouvre* 1 052 1 024 - 28 - 2,7 % Montagny 1 124 1 111 - 13 - 1,2 % Notre-Dame-de-Boisset 404 510 106 + 26,2 % Parigny 503 507 4 + 0,8 % Perreux 1 985 2 075 90 + 4,5 % St-Vincent-de-Boisset 811 878 67 + 8,3 % Pays de Perreux Arrondissement du Roannais 6 146 6 388 242 + 4,0 % 156 219 152 659 - 3 560 - 2,3 % Département de la Loire 746 288 728 524 - 17 764 - 2,4 % 5 350 701 5 645 407 294 706 + 5,5 % Région Rhône-Alpes Source : INSEE 1999 - RGP de la Population Sans Doubles Comptes. (*) Le recensement de 2004 (voir page 4) donne 1 108 habitants à Coutouvre. RUBRIQUE Systèmes d’échange Le territoire de Perreux est desservi par deux axes structurants : La RN7, axe national qui traverse le territoire du Nord au Sud et qui supporte un trafic de 10 à 20 000 véhicules par jour, La D 504 qui assure la principale liaison entre l’agglomération roannaise et le département du Rhône. Avec une moyenne journalière de 10 000 véhicules par jour, c’est un des axes départementaux les plus fréquentés en raison notamment des liens économiques reliant les deux secteurs. Pour répondre aux problèmes qui se posent en particulier dans la traversée des bourgs, un projet de déviation de Montagny est programmé. Par ailleurs, le territoire de Perreux est maillé de routes départementales dites “d’intérêt local” : D17, D27, D31, D45, D49, D80 qui assurent la desserte de l’ensemble des communes. Le tissu économique Evolution globale de l’emploi salarié entre 1994 et 2003 par grands secteurs d’activités Globalement, tous les secteurs d’activités ont gagné des emplois, avec cependant une augmentation plus importante pour les activités de BTP (+ 70 emplois), de commerce (+ 81 emplois salariés) et les services (+ 82 emplois salariés). L’essentiel de ces créations s’est fait sur les communes de Perreux (+ 229 emplois) et Saint-Vincent-de-Boisset (+ 47 emplois). Répartition des emplois salariés par secteur d’activités et par commune Source : ASSEDIC au 31/12/2003. Les emplois salariés se déploient sur quatre communes. 54,6% sont concentrés sur la commune de Perreux. MARS 2005 >Roanne Éco< 29 RUBRIQUE ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Chiffres clefs Taux d’activité(1) des 20-59 ans en 1999 : 86,9%, légèrement supérieur à la moyenne de l’arrondissement de Roanne (84,3%). Source : INSEE 1999. 1 121 salariés en 2003 contre 852 en 1994, soit une augmentation de 31,7% en dix ans (+269 emplois salariés). Pendant la même période, le nombre de salariés a baissé de 1% dans l’arrondissement de Roanne. Source : ASSEDIC 31/12/2003. 55,8% des salariés travaillent dans le secteur secondaire (industrie et BTP), contre 46% au niveau de l’arrondissement. Source : ASSEDIC 31/12/2003. Structure du tissu économique : sur le territoire de Perrreux, ce sont les petites entreprises qui sont les plus nombreuses, à l’image de la moyenne roannaise, 88% ont entre 0 et 9 salariés. 13 établissements ont plus de 10 salariés. Source : Fichier des entreprises au 1/09/2004 - CCI du Roannais. Offre commerciale : on dénombre 36 établissements de commerce(2) sur le territoire de Perreux. 61% sont localisés sur la commune de Perreux. Ce secteur occupe 230 salariés. Source : ASSEDIC 31/12/2003. La consommation des ménages est estimée à 23 millions d’euros, soit une dépense par ménage de 10 438 euros (moyenne des dépenses des ménages roannais : 10 380 euros). Avec les zones commerciales de Perreux et de Parigny, la zone de chalandise du secteur est de l’ordre de 40 000 habitants. Estimation de l’activité commerciale sur le territoire : 28,9 millions d’euros. Source : Observatoire du commerce 2003. (1) Le taux d’activité est le pourcentage de personnes actives dans la population totale. (2) Les données ASSEDIC répertorient les établissements du secteur privé (ici le commerce) qui emploient au moins un salarié en vertu d’un contrat de travail, et ce, quelle que soit la branche d’activité. Pour sa part la CCI du Roannais, qui comptabilise l’ensemble de ses ressortissants quel que soit le nombre de salariés, enregistre 76 établissements dans le secteur du commerce au 01/09/2004. 30 >Roanne Éco< MARS 2004 > Secteurs d’activités et structure du tissu économique Source : ASSEDIC au 31/12/2003. Répartition de l’emploi salarié dans le secteur secondaire Le secteur secondaire qui regroupe les activités de l’industrie manufacturière et de la construction, est prépondérant sur le territoire de Perreux avec 46,8% des établissements et 55,8% des effectifs salariés. Près de 45% des emplois salariés du secteur secondaire relèvent du Bâtiment et Travaux Publics (moyenne de 17% dans le Roannais). On retrouve dans ce secteur quelques entreprises importantes avec notamment dix établissements qui ont plus de cinq salariés. Le second employeur est le secteur textile (23% des emplois salariés industriels, 31% en Roannais) représenté par les activités du moulinage, du coton et de la maille. La troisième place est occupée par l’industrie agroalimentaire avec 116 salariés. Source : ASSEDIC au 31/12/2003. Répartition de l’emploi salarié dans les services Au sein de ce secteur, les services aux entreprises* sont majoritaires (44% des emplois salariés des services) et sont suivis par les activités de transport (34% des emplois salariés) et l’hôtellerie-restauration (12,5% des emplois salariés). (*) Les services aux entreprises recouvrent 5 champs d’activité : les activités financières, le conseil et l’assistance, les services opérationnels, la recherche et développement, les postes et télécommunication. Le champ de l’étude exclut les emplois publics ainsi que les activités commerciales, de transports, immobilières, la restauration et l’hôtellerie bien que répondant pour une part importante aux besoins des entreprises. Source : ASSEDIC au 31/12/2003. Les entreprises de plus de dix salariés Secteur d’activité Industries agroalimentaires Raison sociale Ets Suchel et Fils M. Dansard Dominique Industrie du textile Sté Moulinages Henri Lacroix Sté Tissages de Montagny Sté Tricotage Industriel Circulaire Sté Tricotages Duinat Industrie du papier-carton Sté Monroe Etiquettes BTP Sté Bâtiment Rénovation Travaux Sté Sade Sté Vigilec Sté Appia Sté JPM Sté Peurrière Sté Chatre Commerce Sté Dynamic Garage Sté Sausset Sté Monsieur Meuble - Traclet Sté Ticlo Hôtellerie-Restauration Sté Côté Eco Transport Sté Exapaq Sté des Transports Cruzille Sté des Transports Daniel & Demont Tranche d’effectif 50 - 99 20 - 49 20 - 49 50 - 99 20 - 49 10 - 19 20 - 49 10 - 19 20 - 49 20 - 49 20 - 49 10 - 19 10 - 19 10 - 19 10 - 19 20 - 49 10 - 19 10 - 19 20 - 49 10 - 19 20 - 49 20 - 49 Commune Perreux Saint-Vincent-de-Boisset Coutouvre Montagny Perreux Coutouvre Montagny Perreux Montagny Coutouvre Perreux Coutouvre Perreux Perreux Perreux Perreux Parigny Perreux Perreux Saint-Vincent-de-Boisset Perreux Perreux Source : CCI - Fichier des entreprises au 01/09/2004. ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE > L’accueil d’entreprises Tourisme Les espaces d’accueil économiques Zone d’activité Surface totale Surface commercialisable Surface occupée Taux de remplissage Commune Les Berges du Rhins 5,0 ha 3,10 ha 1,50 ha 30,0 % Parigny Zone de Montagny 5,8 ha 0,56 ha 3,20 ha 55,2 % Montagny Zone de Perreux 12,0 ha 0,0 ha 12,0 ha 100 % Perreux Zone des Plaines 6,2 ha 2,90 ha 3,30 ha 53,2 % Parigny Pont Maréchal 4,29 ha 1,18 ha 3,11 ha 72,5 % St-Vincent-de-Boisset Source : www.expansion42.com > Le commerce L’organisation commerciale du territoire de Perreux s’appuie sur deux pôles forts : celui de Perreux (qui accueille 69% des établissements) et celui de Parigny. Avec 17 établissements commerciaux de + de 300 m² totalisant une surface de vente de 21 383 m², la zone de chalandise ne se restreint pas aux seuls ménages du territoire de Perreux. Elle s’étend jusqu’à Saint-Symphoriende-Lay à l’Est et Neulise au Sud, pour atteindre environ 40 000 habitants. La consommation des ménages par forme de vente : la présence de supermarchés sur le terri- toire génère une activité dans ce secteur plus importante que la moyenne de l’arrondissement. Les grandes surfaces du Pays de Perreux captent près de 70% des achats contre 67% pour l’ensemble du Roannais. Les dépenses réalisées dans les petits commerces sont identiques à celles du Roannais : 25% pour Perreux et 26% pour le Roannais. Enfin, lié à l’environnement urbain de ce territoire et à l’offre de proximité disponible, le poids des autres formes de vente (marché, VPC, …) est 2 points au dessous de la moyenne roannaise. Répartition de la consommation des ménages par forme de vente Forme de vente Pays de Perreux Roannais Rhône-Alpes Commerce traditionnel (< à 300 m2) 25,1 % 26% 27 % Grandes surfaces (> à 300 m2) 69,9 % 67 % 65 % 5% 7% 8% Autres (marché, VPC...) RUBRIQUE Source : CCI - Observatoire du Commerce 2003. 54 % des dépenses des ménages sont réalisées sur les pôles de Perreux-Le Coteau-Parigny. Les autres lieux de consommation des ménages restent, du fait de leur proximité, les communes de l’agglomération de Roanne. L’activité commerciale des établissements du territoire de Perreux est estimée à 28 900 000 euros. Elle se partage entre les activités “alimentaire” et “équipement de la maison”. Cette dernière activité est surtout présente sur le pôle de Parigny. Principales destinations en matière de consommation des ménages Répartition de l’activité commerciale par grand secteur 4% 8% 54% 44% 4% 17,4% 15,4% 4% 40% Positionné sur un axe important entre Cours-la-Ville, le Rhône et le Roannais, le Pays de Perreux offre les caractéristiques nécessaires à la promotion du tourisme vert et culturel. Le territoire de Perreux, c’est essentiellement des communes de charmes et des sites remarquables : - Château de la Motte-St-Vincent : la Chamary à St-Vincent-deBoisset développe une façade aux pures lignes classiques, précédées de terrasses dominant la Vallée du Rhins. Voltaire, ami du Marquis de St-Vincent, serait selon la tradition passé en ces lieux. - Village historique de Perreux : ancienne place forte des Sires de Beaujeu, Perreux est un village médiéval qui conserve de très beaux vestiges de son passé : l’église (chœur 13ème, chapelle 16ème, autel-retable Louis XV, boiseries 16ème, crédences sculptées, traces de fresques), la chapelle St-Vérand (chœur roman), la porte du 13ème et vestiges de fortifications, le château du bourg du 18ème, les maisons à colombage, les maisons en pierre Renaissance. - Le château de Chervé du 18ème abrite un joli pigeonnier rond. Ce château est aujourd’hui un lycée agricole (200 employés, 670 élèves, 100 apprentis, 100 actifs stagiaires). - Ancien village fortifié de Parigny avec, en plein cœur du bourg, une maison du Prévost du 16ème siècle, le château d’Ailly du 18ème siècle dont une aile a été transformée en chambres d’hôtes. - A Coutouvre, patrie du poète Louis Mercier, la tour de Morland, les vestiges du château de la Varenne (16ème siècle), l’église du 19ème qui abrite un retable sculpté 17ème siècle et une belle chaire du 19ème. - A Combre et Montagny, églises néogothiques du 19ème siècle. Source : CCI - Observatoire du Commerce 2003. MARS 2004 >Roanne Éco< 31 RUBRIQUE HISTOIRE ÉCONOMIQUE Saint-Alban-les-Eaux, une commune bien plus récente que ses sources Au XIX ème siècle, Saint-Alban n’était encore qu’un ensemble de hameaux appartenant à Saint-Andréd’Apchon et Villemontais. Leur station hydrominérale ayant pris de l’importance, de plus en plus de Saint-Albanais souhaitèrent avoir leur propre commune. Pour y parvenir, il leur avait été conseillé, en haut lieu, de d’abord obtenir le statut de paroisse indépendante. Les Saint-Albanais firent une pétition en ce sens, sous le premier Empire. Ils l’envoyèrent au Cardinal Fesch(1). Ses services transmirent ce document au curé de Saint-André-d’Apchon, pour avis. Le prêtre répondit que la requête des Saint-Albanais était “sans motif d’intérêt”. Dès lors, cette revendication ne connut pas d’autre suite. Sous le second Empire, les Saint-Albanais réitérèrent leur demande auprès de Monseigneur de Bonald, archevêque de Lyon, de passage à Perreux, en juillet 1862. Le prélat fit connaître son acceptation dans le mois qui suivit. Il fallut cependant attendre mars 1865 pour que Saint-Alban-les-Eaux soit officiellement érigée en paroisse par décret impérial. Forts de cette reconnaissance, les Saint-Albanais entreprirent sans tarder les démarches conduisant à la création d’une commune. Ils avaient bon espoir d’aboutir parce qu’ils bénéficiaient du soutien de l’administration, de leur député et du Conseil Général, présidé par le Duc de Persigny(2), ami personnel et Ministre de Napoléon III. Consultés sur la question de la naissance d’une commune Saint-Albanaise, les élus et la population de Saint-André-d’Apchon et de Villemontais exprimèrent leur opposition. En revanche, le Conseil Général et le Conseil d’Etat émirent un avis favorable. Persigny plaida, en personne, la cause de Saint-Alban auprès de Napoléon III lui-même. En conséquence de quoi, Saint-Alban-les-Eaux fut élevée au rang de commune par le décret impérial du 28 avril 1866. ( 1) Archevêque de Lyon et oncle de Napoléon Ier . (2) Persigny était originaire de St-Germain-Lespinasse, à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de St-Alban-les-Eaux. Rubrique réalisée par Eric Billoir 32 >Roanne Éco< MARS 2005 Le pétillant passé des eaux de Saint-Alban-les-Eaux Saint-Alban-les-Eaux est une commune de neuf cent quatre vingt six habitants, située à une dizaine de kilomètres à l’Ouest de Roanne. Son nom est attaché à une eau minérale gazeuse bien connue en France. Cette eau fut consommée dès l’Antiquité. A partir des XVIIème et XVIIIème siècles, elle donna naissance à une importante activité thermale, aujourd’hui disparue. aint-Alban-les-Eaux fournit une eau froide, bicarbonatée, sodique, ferrugineuse et fortement chargée en gaz carbonique. Cette eau a officiellement le droit d’être qualifiée de minérale. Elle répond aux critères de cette appellation tels qu’ils ont été définis par le Ministère de la Santé. En clair, cela signifie que sa composition reste constante et qu’elle possède une teneur définie en sels et en gaz. A l’origine, l’eau remontait du sous-sol par des failles naturelles. Avant l’époque gallo-romaine, elle fut puisée par les habitants des alentours grâce à des captages sommaires. Les Gallo-Romains creusèrent des puits de captage sur quatre sources. L’un d’eux finit par disparaître avec le temps et ne revit le jour qu’au XIXème siècle. De l’histoire des eaux de SaintAlban au Moyen-Age, peu de choses nous sont parvenues. Au cours de cette période, les sources seraient devenues la propriété de l’ordre de Malte, selon certains auteurs. Cependant, il n’existe aucune preuve pouvant corroborer leurs dires. Par contre, il est presque certain qu’au XVème siècle les sources étaient du ressort de la seigneurie de Saint-André(1), qui appartenait à la prestigieuse famille des d’Albon. Plusieurs membres de cette lignée furent des familiers des rois de France auprès desquels ils jouèrent un rôle éminent. Le dernier des d’Albon mourut sans descendance. La seigneurie de Saint-André, et les sources furent transmises à la famille des Apchon, puis à celle des Saint-Georges et enfin à celle des Vichy. S Une eau souveraine contre la mélancolie Au XVIème siècle, sous la Renaissance, les eaux de Saint-Alban commencèrent à être citées dans divers écrits pour leurs propriétés médicinales. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, ces mentions devinrent courantes dans les ouvrages médicaux. Cela donna aux eaux de Saint-Alban une véritable notoriété qui leur amena de nombreux curistes. Le séjour des malades était pourtant loin d’être com- mode. Le chemin de Roanne à Saint-Alban était souvent impraticable. Sur place, rien n’était vraiment prévu pour loger les curistes. Ils devaient souvent se contenter de résider chez les habitants. Les sources ne bénéficiaient d’aucun aménagement spécial et n’étaient même pas protégées des insectes et des impuretés apportées par le vent. La renommée acquise par les eaux saint-albanaises fut également à l’origine de l’organisation de leur transport vers Lyon et Villefranche-surSaône. Les médecins les recommandaient pour leurs qualités purgatives, apéritives, digestives, diurétiques, pour leur efficacité contre certaines fièvres et contre la mélancolie. Pierre Gontier, médecin de l’hôpital de Roanne, trouvait “que leur saveur agréable invite et engage à en boire, car elles flattent le palais très agréablement”. A cette époque, les sources étaient toujours possession des seigneurs de Saint-André. Ils en assuraient les réparations avec soin, mais pas l’exploitation qui était affermée(2). Le fermier ne faisait payer que les “eaux enlevées”. Les eaux consommées sur place restaient gratuites. A partir de 1781, comme toutes les sources du royaume, celles de Saint-Alban furent décrétées propriété du roi et placées sous la responsabilité d’un médecin-inspecteur. La Révolution de 1789 perturba la fréquentation de Saint-Alban par les curistes. Quant aux sources, elles furent déclarées biens nationaux. A l’occasion d’un changement de législation, elles furent rendues à Gaspard-Félix de Vichy, fils du seigneur de Saint-André. HISTOIRE ÉCONOMIQUE Cent cinquante mille curistes par an En 1800, l’administration nomma au poste de médecin-inspecteur des eaux, le médecin thermaliste de Saint-Alban, Cartier. Il fit adopter un règlement régissant l’accès et l’utilisation des sources afin de préserver leur pureté. En 1803, Gaspard-Félix de Vichy vendit les sources au notaire de Saint-Haon, Adrien-François-Marie Lamurette. Ce dernier céda une partie de ses droits à Cartier et à son adjoint, Jacques-Marie Burnichon. Par la suite, Benoît Bouttet, propriétaire du Grand Hôtel à Saint-Alban-les Eaux, succéda à Adrien-François-Marie Lamurette. Après son décès, Benoît Bouttet, fut remplacé par son beau frère, Pierre Jailly. Ce négociant lyonnais décida immédiatement de rénover le Grand Hôtel pour recevoir convenablement les curistes. Puis, il adjoignit aux sources les bains qui leur faisaient défaut. Il porta la vente des eaux en bouteilles à plusieurs milliers d’unités par an. Les curistes affluèrent de nouveau à partir des années 1810. Ils venaient de Lyon, Paris et de bien d’autres villes encore. Leur effectif annuel atteignit bientôt 150 000 personnes. A cette affluence venait s’ajouter celle des Roannais pour qui Saint-Alban était devenu un lieu de flânerie apprécié. Il faut dire que l’accroissement des curistes avait poussé à l’amélioration du cadre, ainsi qu’à la multiplication de commerces et d’hébergements de qualité. Ainsi par exemple, au début des années 1830, Saint-Alban comptait une vingtaine de pensions de famille et six hôtels. L’un des plus importants d’entre eux, l’Hôtel des eaux minérales, disposait de salons, de salles de bal, de jeu et de billard. Une vaste promenade fut aménagée autour des sources et un établissement de bain fut construit à leurs abords, en 1832. Jusque-là, les curistes prenaient des bains dans les hôtels où des installations étaient spécialement prévues à cet effet. Cette pratique subsista encore longtemps malgré l’exis- Les sources au siècle dernier. RUBRIQUE tence de l’établissement de bain. Un casino vit le jour, en 1847. Les raisons qui poussaient les curistes à fréquenter Saint-Alban n’étaient plus les mêmes qu’aux XVIIème et XVIIIème siècles. Désormais, Saint-Alban était réputé guérir les maladies de peau, la gale, la syphilis, les jaunisses chroniques, la stérilité féminine et une bonne vingtaine d’autres maux. Pour bénéficier des effets de l’eau, il fallait s’y baigner, la boire et l’appliquer en lotion. Un régime sobre et des exercices modérés accompagnaient ces indications. La grande époque de la Société civile des eaux thermales En 1843, le docteur Goin, médecin-inspecteur des eaux de Saint-Alban depuis 1828, devint propriétaire des sources et du Grand Hôtel. Jugeant que le statut de propriétaire n’était pas compatible avec les fonctions de médecin-inspecteur, l’administration obligea Goin à démissionner. Goin eut de nombreux différents avec le nouveau médecin-inspecteur des eaux. Ils prirent de telles proportions qu’ils engendrèrent l’intervention du Ministre de l’Intérieur. En 1859, Goin vendit le Grand Hôtel, les sources et leurs dépendances, à la Société civile des eaux thermales de St-Alban. Cette société avait été constituée par CharlesFerdinand de Bourbon, comte de Busset, Gaspard-Louis-Joseph de Bourbon, comte de Châlus, et Charles-Louis-Marie de Bourbon, vicomte de Cusset. Ces trois acquéreurs étaient aussi, depuis peu, propriétaires de l’Hôtel Saint Louis. En 1847, ils achetèrent l’établissement de bain, puis, en 1851, l’Hôtel des Princes, et enfin le casino, en 1875. Entre temps, dans les années 1860, une salle d’inhalation de gaz carbonique, une salle de pulvérisation et un établissement hydrothérapique, avaient été créés. L’établissement hydrothérapique était doté de piscines et de cabines de douches. Peu auparavant, en 1858, lors de la restauration intégrale des captages, le quatrième puit, datant de l’époque gallo-romaine, fut redécouvert. Il reçut le nom d’Antonin, tandis que les trois autres puits étaient respectivement rebaptisés César, Faustine et Julia. Pour boire l’eau des sources, les buveurs étaient obligés de plonger leurs verres dans ces puits. En 1878, il fut mis un terme à ce procédé peu hygiénique en munissant les sources de robinets. Dans les dernières années du XIXème siècle, elles furent entourées d’une grille de fer. Elles furent également recouvertes d’un chapiteau de toile, repliable comme un parapluie. Il était destiné à protéger les buveurs de la pluie ou du soleil. Quant à la production d’eau minérale en bouteille, ce fut dans les années 1860 qu’elle connut une forte croissance grâce à la modernisation des techniques. Entre 1864 et 1875, le nombre de bouteilles produites par an passa de deux cent Robert Van Der Elst, un grand médecin aux multiples talents Robert Van Der Elst fut le médecin thermaliste de Saint-Alban-les-Eaux de 1912 à 1947. Il était né en 1876. Sa mère, Aline-Jenny Baye, était française et son père belge. Ce dernier devint l’un des principaux actionnaires de la Banque Belge pour l’étranger. Le siège de cet établissement étant à Paris, il y acheta un petit hôtel particulier. Son fils, Robert, poursuivit ses études à Janson de Sailly. Excellent élève, il quitta le lycée en sachant couramment le latin, le grec ancien et l’allemand. A l’âge de dix-huit ans, il opta pour la nationalité française. A l’issue de ses études universitaires, il obtint les titres de docteur en médecine et de docteur ès lettres. Il choisit la profession de médecin où il se fit rapidement une réputation. En 1902, il se maria avec Marguerite Marie Gaume, fille de l’éditeur du même nom et nièce d’un grand diamantaire parisien. De cette union naquirent treize enfants. Robert Van Der Elst ne fut pas que médecin. Il fut également un chercheur, un auteur d’ouvrages et un conférencier renommé. Il donna de nombreuses conférences à Paris, dans la Loire, en Allemagne, au Maroc, en Tunisie. Sa bibliographie montre la diversité et l’étendue de ses talents : “Contribution apportée à la notion d’hystérie par l’étude de l’hypnose”, “Les anomalies psychiques de l’enfance”, “Guérisons miraculeuses, hypnotisme, hystérie”, “Lourdes, les guérisons”, “Phénomènes surnaturels et phénomènes nerveux”. Robert Van Der Elst écrivit aussi dans de nombreux journaux et revues. Enfin, il fut le premier traducteur français du “Traité de l’âme et des erreurs”, du grand médecin grec ancien Galien. MARS 2005 >Roanne Éco< 33 RUBRIQUE HISTOIRE ÉCONOMIQUE L’affaire du prince et de la princesse du Siam Le prince Prajatipok, héritier du trône du Siam, et son épouse arrivèrent en voiture à Saint-Alban-les-Eaux, le 2 septembre 1923. Le couple princier venait de Saint-Cloud, où le prince avait suivi des cours à l’école de guerre. Aux journalistes qui l’interrogèrent, le royal héritier du Siam répondit qu’il venait en villégiature. Il avait fait le choix du Roannais parce qu’il considérait cette région “comme une petite Suisse”. La simplicité et la bienveillance naturelles du couple princier séduirent la population locale et les curistes. Le prince et de son épouse logèrent au Grand Hôtel sur lequel, pour l’occasion, flottait le drapeau du Siam. Le séjour des deux hôtes de marque se déroula parfaitement jusqu’à ce qu’un incident ne vienne le troubler. Celui-ci survint le dimanche suivant l’arrivée du couple princier. Ce jour-là, la fanfare de l’Harmonie de la Solidarité effectuait sa sortie annuelle. Vers vingt-deux heures, quelques-uns de ses membres passèrent devant l’hôtel où résidaient le prince et son épouse. Pour des raisons qui restent toujours à définir, ces musiciens s’arrêtèrent sous les fenêtres du couple princier pour y chanter l’Internationale à gorge déployée. Leur bruyante sérénade achevée, les chanteurs auraient ensuite proféré des insultes et des grossièretés à l’encontre du prince héritier et de sa femme. Particulièrement surpris et choqué par cette manifestation des plus discourtoises, le prince décida de quitter St-Alban-lesEaux au plus tôt. Les propos qui lui furent tenus pour expliquer et s’excuser de l’attitude des musiciens le firent revenir sur sa décision. Cependant, ils n’auraient pas été suffisants pour l’empêcher d’écourter son séjour. De plus, l’incident n’aurait vraiment été clos qu’après une intervention diplomatique. Cette histoire fut largement rapportée par les journaux de l’époque. 34 >Roanne Éco< MARS 2005 Il abandonna son excellente situation à Paris et partit vivre à Saint-Albanles-Eaux. Il se lia immédiatement d’amitié avec le médecin du lieu, le docteur Henri Reure. Ce praticien n’était pas seulement médecin thermaliste, il exerçait également la médecine générale. D’un dévouement extrême, il était débordé par sa tâche. Il fut donc très La promenade des sources au XIXème. satisfait qu’un confrère huit mille à un million sept cent cinquante trois parisien lui offre la possibilité de se décharger mille. Les consommateurs se trouvaient principa- du poids des thermes. Dès son installation à lement dans les départements de la Loire, de Saint-Alban, Robert Van Der Elst fit analyser l’Allier et du Rhône. A eux seuls, les Lyonnais l’eau des sources. Il voulait connaître avec précision buvaient, chaque année, huit cent mille bou- toutes ses vertus. Il envoya des échantillons à deux teilles. Afin d’acheminer la totalité d’une telle grands scientifiques, le docteur Cuguillière et le production dans de bonnes conditions, il apparut professeur Garrigou. Ces spécialistes conclurent indispensable de disposer de nouveaux moyens que l’eau de Saint-Alban possédait à la fois les de transport. C’est pourquoi, en 1877, fut déposé caractéristiques des eaux de Vichy et de Spa (la le projet d’une ligne de chemin de fer entre plus grande station thermale, située en Belgique). Roanne et Saint-Alban-les-Eaux, avec un Comme l’eau de Vichy, elle contenait du bicarboembranchement vers l’usine d'embouteillage. Il nate de soude et comme celle de Spa, elle était fallut attendre 1901 pour que cette liaison soit ferrugineuse. A partir de ces résultats et de l’exeffective. périence qu’il acquit par la suite, Robert Van Der Elst fit la liste complète des indications de l’eau Le coup de foudre de Robert Van Der Elst de Saint-Alban. Cette liste prend près de trois A partir des années 1880, la Société civile des pages. En résumé, elle montre que l’eau de Sainteaux thermales de Saint-Alban se concentra avant Alban est efficace contre les problèmes de l’aptout sur la vente d’eau embouteillée, beaucoup pareil digestif, du foie, de l’obésité, contre les plus rentable que les activités médicales. Elle maladies de peau et contre certains troubles nern’investit plus dans les installations hydrother- veux, comme par exemple la neurasthénie. males qui se détériorèrent. La Société des eaux minérales de Saint-Alban-les-Eaux, qui remplaça Les thermes meurent avec leur docteur la Société civile des eaux thermales de Saint-Alban, Lorsque le premier conflit mondial éclata, Robert en 1890, ne changea rien à cette situation. Il en Van Der Elst fut mobilisé dès 1914. Bien qu’il ait résulta que médecins et malades se détournèrent alors six enfants, il fut envoyé en première ligne. de plus en plus de Saint-Alban. Il fallut toute la Il fut ensuite nommé directeur d’un hôpital pour passion et l’énergie du docteur Robert Van Der prisonniers allemands, à Saint-Renan, près de Elst pour mettre un terme à ce déclin. Robert Van Brest. Il reçut cette affectation parce qu’il parlait Der Elst exerçait à Paris depuis dix ans déjà, lors- allemand, qu’il avait une famille nombreuse et qu’il s’intéressa à Saint-Alban-les-Eaux. Il apprit qu’il avait dépassé l’âge des obligations militaires. son existence par l’intermédiaire de ses nom- Après sa démobilisation, en 1919, il retourna breuses relations parisiennes, et en particulier par aussitôt à Saint-Alban et se remit immédiatement le marquis de Castellane, propriétaire du château au travail. Avant la guerre, il n’avait pas eu la de Chazelles, à Saint-Alban. Tous les interlocu- possibilité de réellement développer ses projets. teurs de Robert Van Der Elst se désolaient de la Financièrement, la situation était même assez triste situation de la station saint-albanaise. En médiocre. Durant l’entre-deux-guerres, il put 1912, il finit par décider de s’y rendre. Lorsqu’il donner toute sa mesure. Grâce à lui, les thermes découvrit la cité thermale, il éprouva un véritable connurent un nouveau souffle et une véritable coup de foudre. De plus, il eut la certitude qu’elle prospérité. Cela permit à Robert Van Der Elst correspondait parfaitement à ce qui était sa véri- d’acheter trois petites maisons. Il transforma table vocation. Dès lors, il n’eut plus qu’une idée l’une d’elles en maison de repos. Sa réussite lui en tête, consacrer son existence à relever cette valut quelques jalousies, d’autant plus qu’à son station qui n’était plus que l’ombre d’elle-même. arrivée, ses projets avaient fait l’objet de railleries, HISTOIRE ÉCONOMIQUE voire d’hostilité. En 1939, trois des fils et les deux gendres de Robert Van Der Elst furent mobilisés. N’ayant pas oublié les horreurs de 14-18, le docteur vécut dans une terrible angoisse tout le temps de leur absence. Les hostilités et l’occupation entraînèrent une forte réduction des activités de la station thermale. Ces épreuves ébranlèrent à un tel point la santé de Robert Van Der Elst, qu’il fut victime d’une apoplexie en 1943. Il survécut mais garda des séquelles qui s’agg ravèrent jusqu’à la fin de sa vie. Malgré cela, avec l’aide de son épouse et de sa f ille Colette, il continua à s’occuper de la maison de repos. Elle était la seule installation de la station thermale à encore fonctionner. Le docteur Robert Van Der Elst décéda en 1947. Les thermes de Saint-Albanles-Eaux disparurent avec lui car personne ne prit sa succession. Une usine unique au monde Si la seconde guerre mondiale avait durement touché les thermes de Saint-Alban, elle n’épargna pas non plus la production d’eau minérale. La Société des eaux minérales de Saint-Alban-les-Eaux fut obligée de mettre son exploitation en veilleuse pendant toute la durée du conflit. Après la Libération, la production resta toujours très loin des résultats qui étaient les siens avant 1939. La Société des eaux fut finalement rachetée par l’une des plus grandes compagnies françaises d’eau minérale. Cette entreprise n’entreprit jamais rien pour relancer la production saint-albanaise. Apparemment, son objectif était simplement de s’assurer du contrôle de Saint-Alban afin d’en éviter la concurrence. En 1983, elle revendit la Société des eaux à un particulier parisien. La municipalité lui proposa sa collaboration afin de l’aider à développer sa production. Il en allait de la survie de la commune. Malheureusement, le nouveau propriétaire de la Société des eaux refusa toujours cette coopération. Le sort du village ne l’intéressait pas. Cette situation était d’autant plus difficile à supporter pour SaintAlban que la Société des eaux possédait plus du tiers des terrains de la commune. En 1994, la Société des eaux fut mise en redressement judiciaire. Le hasard voulut qu’au même moment, Jacques Heymans, Pdg du groupe belge Sun Beverages Compagny, vienne à Saint-Alban-lesEaux. Il parcourait alors la France à la recherche de sources exploitables. Il en avait déjà visité 22 avant d’arriver à Saint-Alban. La municipalité rencontra Jacques Heymans afin de connaître ses intentions. L’industriel belge fit part de son grand intérêt pour les sources. Malheureusement, il ne pouvait pas envisager leur exploitation à cause de problèmes de surface et d’accessibilité du site. La commune offrit de lui vendre de vastes terrains situés en bordure de la départementale. Pour y amener l’eau des sources, il suffisait d’installer une conduite de mille mètres. Il subsistait cependant un obstacle de taille : les terrains proposés n’appartenaient pas à la la municipalité mais à Les sources de nos jours. cinq habitants de Saint-Alban. En compagnie de l’un d’eux, les élus locaux expliquèrent aux quatre autres que l’avenir de la commune était entre leurs mains. Chacun des quatre propriétaires comprit parfaitement la situation et céda sans difficulté ses terres. Entre la rencontre de Jacques Heymans avec la municipalité et la signature des compromis de vente des terrains, il s’était à peine passé trois jours. En 1996, après avoir repris la Société des eaux minérales, Jacques Heymans fit bâtir, au lieu dit les Verchères, une usine de 28 000 m2 qui fut inaugurée en 1997. Aujourd’hui, cette entreprise emploie jusqu’à 210 personnes. Technologiquement, elle est un modèle de sophistication qui attire des visiteurs de tous les pays. Ses chaînes sont capables de remplir et de conditionner, à l’heure, 20 000 bouteilles et 72 000 boîtes d’eau minérale ou autres boissons. Cela représente une performance unique au monde. La production totale atteint 300 millions de bouteilles par an. L’usine fournit également l’eau nécessaire à l’élaboration de 47 produits, tels que Ice Tea, Liptonic, ou encore Pepsi-Cola. En ce domaine, Saint-Alban occupe la première place européenne. La part des exportations atteint 15%. Elles se font en direction de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal. Cette importante production n’a aucunement entraîné une surexploitation de la ressource. En effet, au maximum, seuls 20% de l’eau des sources sont utilisés. RUBRIQUE La renaissance du thermalisme à Saint-Alban-les-Eaux est-elle possible ? Pour Marc Van Der Elst, l’un des fils de Robert Van Der Elst, dernier médecin thermaliste de Saint-Albanles-Eaux, la réponse était oui. A partir des années 1960, Marc Van Der Elst entreprit des recherches sur l’histoire de son père et de Saint-Albanles-Eaux(*). Ce faisant, il devint un ardent défenseur du thermalisme. Jusqu’à son décès survenu en juillet 2003, il se battit pour la renaissance de la station thermale Saint-albanaise. En 1997, il organisa à Saint-Alban, une conférence sur le passé et les possibilités d’avenir de la station thermale. Sa prestation fit salle comble. Il réussit ensuite à sensibiliser les enseignants et les élèves de l’école de Saint-Alban. Une radio roannaise s’intéressa bientôt à sa démarche et le convia à venir s’exprimer sur ses ondes. Marc Van Der Elst s’adressa à toutes les autorités du pays, allant jusqu’aux plus hauts niveaux. Il reçut en réponse de nombreux et éminents soutiens. Malheureusement, ceux-ci ne furent jamais suivis de geste concret. Marc Van Der Elst n’obtint jamais aucun moyen pour relancer la station thermale de Saint-Alban. Pourtant, ailleurs en France, d’autres stations avaient reçu des aides qui leur avaient permis de rouvrir leurs portes. Cela a par exemple été le cas pour la Chaldette et Bagnols-les-Bains, en Auvergne. Ces deux stations ont bénéficié d’un soutien très actif de la Région Auvergne et du plan thermal Etat/Région. Marc Van Der Elst soulignait que le thermalisme n’avait pas qu’un intérêt médical. Il expliquait que les activités directes et annexes de ce secteur pouvaient être une source de richesses et d’emplois non négligeable. Pour lui, le thermalisme pouvait ainsi se révéler un excellent moyen de revitaliser une partie des campagnes et des petites villes du Roannais. (*) Robert Bouiller et Marc Van Der Elst ont écrit un ouvrage intitulé “St-Albanles-Eaux, histoire d’une station hydrothermale”. (1) aujourd’hui Saint-André-d’Apchon. (2) données à bail à un particulier appelé fermier. MARS 2005 >Roanne Éco< 35 RUBRIQUE CULTURE Musée de la Soierie 9, Bd Général Leclerc 42190 Charlieu Tel : 04 77 60 28 84 Fax : 04 77 60 14 16 Stages “A la découverte des étoffes d’ameublement” : ils constituent un lieu de rencontre pour les professionnels et amateurs de belles étoffes de tous horizons. Ils sont organisés par Paul Duperray, ingénieur textile. “De futurs conservateurs du patrimoine ou des conservateurs en poste viennent se former ici, tout comme des personnes des Monuments historiques, des tapissiers, des décorateurs, architectes d’intérieur, professionnels du patrimoine, des inconditionnels des beaux tissus”. Paul Duperray dirige les stages et reverse la totalité des frais d’inscription au fonds d’acquisition du musée de la Soierie. Les stages se déroulent sur trois jours et regroupent, au maximum, dix personnes. Cependant, il existe une possibilité de stage pour des groupes “pré-formés”, comme c’est le cas tous les ans pour l’Institut National du Patrimoine. Dates des stages en 2005 : - 23, 24 et 25 mars - 12, 13, et 14 septembre - 6, 7, et 8 octobre. Frais d'inscription : 90 euros (à régler par chèque à l’ordre de Société des Amis des Arts de Charlieu - Musée). Musée Barthélémy Thimonnier Place de l’Hôtel de Ville 69550 Amplepuis Tél / Fax : 04 74 89 08 90 Ouvert tous les jours de 14h30 à 18h30. Visite possible toute la journée pour les groupes et sur rendezvous. Tarif : 4 euros - Enfants de 10 à 18 ans : 1,50 euro - Gratuit pour les moins de dix ans. Groupe à partir de 10 personnes. Musée de la cravate 42360 Panissières Tél. 04 77 28 77 86 Le musée est ouvert tous les premiers dimanches du mois de 14h30 à 18h30. Visite libre gratuite. En semaine, pour les groupes, ouverture sur rendez-vous. Pages réalisées par Béatrice Perrod-Bonnamour 36 >Roanne Éco< MARS 2005 Les musées textiles de Rhône-Loire tissent leur toile de mémoire Dans la région, les musées textiles sont les héritiers du patrimoine textile d’hier, auquel des familles entières ont œuvré, souvent par un travail à domicile. Le façonnier tissait des séries haute-nouveauté avec son métier à bras, tandis que son épouse brodait, frangeait, ourlait, fabriquait des chemises ou du linge de table pour des maisons de confection. Afin que l’on soit à l’écoute de ce passé textile, Yves Delorme, président de l’Ecomusée, Musée de la Maille de Roanne milite pour la reconnaissance de ces lieux, qui témoignent d’un savoir-faire exceptionnel. os ancêtres gallo-romains cultivaient le chanvre utilisé pour l’habillement. Mais aucune étoffe rescapée n’en subsiste. Pas le moindre petit fil accroché aux sarcophages mérovingiens récemment exhumés. Cependant, au Musée Joseph Déchelette, deux pièces d’un métier à tisser (ler siècle Ap.J.C.) attestent d’une activité textile dans le Roannais. La soie n’arrive en France, en provenance de l’Orient Extrême, qu’au Moyen-Age. Et dans la Loire, elle se développe au début du XIXème. Le textile ne cessera ensuite de s’effilocher dans les années 1950, jusqu’en 1970. Il renaîtra grâce à la créativité des textiliens. “Les heures de gloire du textile, en une véritable mémoire collective, figurent dans les musées textiles de RhôneLoire”, rappelle Yves Delorme. Poussons, avec le président de l’Ecomusée, Musée de la Maille, la porte de six musées de la région… N Sa majesté la soie En Pays de Charlieu, hommage à sa majesté la soie, logée dans l’ancien Hôtel-Dieu du XVIème. La soie est à l’honneur pour la Fête de NotreDame de Septembre, qui voit défiler dans la ville l’antique corporation des tisserands. En place royale, au musée, s’impose le portrait de Jacquard. Tout le matériel de préparation du tissage, bobinoirs, déviYves Delorme, président de l’Ecomusée - Musée de la Maille de Roanne. doirs, ourdissoirs sont là et parlent du labeur des hommes qui ont travaillé dur sur les métiers à bras, “dans la boutique ou somptueuse étoffe façonnée. Des échantillons de soiecabine”, pièce attenante à la ferme, puis sur des métiers ries ou de tissus d’ameublement rappellent que Charlieu Jacquard dans des ateliers. Les flottes de soies scin- la soyeuse lance ses fils de lumière dans le monde tillent. Le fil d’écheveau s’étire entre le dévidoir jus- entier. “Le sultan de Bruneï ne jure d’ailleurs que par qu’à la bobine. “L’ourdissoir a été abandonné. Quant à les brocards d’une maison de Quinzié”. Quant aux la canetière, elle sert à la confection de la trame”, robes, griffées Kenzo, Yves Saint Laurent, Lacroix, elles explique Danièle Miguet, conservateur du musée. Au font une haie d’honneur aux visiteurs. Mais il en est cœur de la salle d’exposition, un métier à bras de plus d’autres “ravissantes, cousues simplement par des de deux mètres de haut annonce le métier mécanique. ouvrières de la région aux doigts d’or”, rappelle le Une gigantesque machine Jacquard, avec son système conservateur, à l’origine de stages intitulés “A la de cartons perforés, transmute les fils de soie en une découverte des étoffes d’ameublement”. Et Danièle CULTURE Miguet d’insister : “soutenu par les Musées de France, le Musée de la soierie tient à s’inscrire dans le réseau Musée de Rhône-Alpes, Loire”. La soie s’inscrit encore au cœur des Montagnes du Matin, qui abrite à Bussières un charmant petit musée du tissage et de la soierie. Né en 1998, on peut le considérer comme le petit frère du Musée de Charlieu. Ses racines, il les puise dans la tradition agricole et textile du village, qui avait le monopole du lin et du chanvre au XVIIIème avec Panissières et Lay. La soie et le voile viendront de Lyon et de Tarare. Aménagé par la municipalité et les industriels de la commune, en 2000, le musée a reçu le prix de la “mention de la meilleure réalisation 1999” par l’association Patrimoine Rhônalpin. Quant à l’âme du musée, elle est due à Pierre Berchoux, ancien tisseur (trente ans de métier), fondateur du musée et président de l’association. L’homme donne vie à deux machines à filer les cocons, rarissimes, et à tout un parc de sept métiers à tisser : métier à bras, mécanique, métier Béridot de Voiron pour le velours rasé, métier pour tisser les serviettes éponges, métier à tisser le voile, métier Diederriches, pour tissu cravate. L’histoire se poursuit ensuite à Panissières, dans l’ancienne usine Piquet : “Outre une collection de cravates, l’on trouve un patrimoine fantastique de linge de maison, du damassé, grande production du territoire. Nous attendons le soutien de la DRAC pour la rénovation du musée”, espère Mme Veillon, ancien maire et présidente de l’association. Un musée de la machine à coudre unique en Europe La trame de l’histoire du textile se joue aussi en HautBeaujolais. L’Ecomusée se loge à Thizy dans une ancienne manufacture de couvertures. En réfection, il abrite effilocheuses, cardes (dont une de 16 m de long), métiers à tisser foulons, gazes. “Elles fonctionneront dès la réouverture du musée en juin prochain”, explique Catherine Salardon, chargée de projets auprès de la communauté du Pays d’Amplepuis, ThizyMarnand, en vue de la labellisation Musée de France pour l’Ecomusée et le musée de la Machine à coudre. Le musée Barthélemy Thimonnier est abrité dans la chapelle de l’ancien hôpital-hospice d’Amplepuis, construite en 1875, et transformée en musée de la machine à coudre et du cycle un siècle plus tard. Dans ce musée unique en Europe, trois cents machines à coudre piquent le regard. Dès l’atelier du tailleur franchi, l’on découvre la première machine à coudre, brevetée en 1831. Qui sera éditée ensuite par Singer et Peugeot en France, en Allemagne, aux USA, en Suisse. Utilitaire au quotidien, élégante, avec sa tablette incrustée de nacre pour le salon, discrète dans un meuble de rangement art-déco, légère pour le voyage, jusqu’à devenir un véritable ordinateur. Elle se fait aussi jouet. RUBRIQUE Ecomusée La manufacture 69240 Marnand Thizy Tél : 04 74 64 06 48 Fax : 04 74 64 06 85 Réouverture en juin avec une rétrospective Maurice Montet, le maître de Thizy. Ouvert du jeudi au dimanche, et les jours fériés de 14h à 18h. Toutes les visites sont guidées. Tarifs : 3 euros - 6/18 ans : 1,5 euro étudiants : 1,50 euro - Groupes de plus de 15 personnes : 2,50 euros. Gratuit pour les moins de 6 ans. Ecomusée du Roannais. A quand l’installation de l’Ecomusée au Musée Joseph Déchelette Tous ces musées autour du Roannais sont vivants, soutenus par les municipalités, et en voie de labellisation “Musée de France”. A Roanne, l’Ecomusée, Musée de la Maille, impasse G. Giraud, semble en sommeil. Mais cette léthargie n’est qu’apparente, car son président Yves Delorme œuvre à sa renaissance. “L’Ecomusée se révèle : une véritable bibliothèque du tissage à Roanne où est valorisé le patrimoine textile du Roannais”. Tapissent les murs, répertoriés dans des classeurs, des milliers d’échantillons de soie, cotonnade à carreaux filetés, zéphyr bob, le fameux carreaux de Vichy, inspirés par les costumes des hôtesses des établissements thermaux, et réalisés uniquement en Roannais. Carreaux de Vichy dont Brigitte Bardot fut le portedrapeau, sans oublier les éponges, les voiles pour ne nommer que ces matières. On trouve ici tout le matériel d’origine, devenu high-tech aujourd’hui, pour réaliser tissage et tricotage. Bien entendu, figure le fameux métier Jacquard. En bonne place l’évocation de l’ingénieux Langénieux (1880-1964). Ce Roannais déposa le brevet d’invention servant à remplacer automatiquement les canettes dans les métiers à tisser à plusieurs navettes. En vitrine, toutes les étapes du tissage du produit naturel aux produits synthétiques dérivés du pétrole, aux textiles dits intelligents (antibactérie, anti-froisse, anti-tâche, anti-odeur, anti-transpiration…) en passant par la petite robe en papier dont le règne fut éphémère. Toutes les grandes entreprises sont présentes, et une exposition de leurs produits démontre que notre région a été et restera, malgré des soubresauts, une région phare du textile. Un souhait pour Yves Delorme que l’Ecomusée, Musée de la Maille, à la fois musée de mémoire, scientifique et d’avenir, travaille en réseau avec les autres Musées textiliens de Rhône-Alpes et qu’il trouve enfin sa place au Musée Joseph Déchelette. Ce qui n’en doutons pas, ne pourrait déplaire à son fondateur, qui appartint à la grande famille des tisseurs roannais. Musée du tissage et de la soierie Place Vaucanson 42510 Bussières Tél/Fax : 04 77 27 33 95 Réouverture au printemps. Musée ouvert du 1er mars au 31 octobre, de 15h à 18h, tous les jours en juillet et août. Fermé les lundis et mardis les autres mois. Ouvert pour les groupes de mars à novembre, sur rendez-vous. Tarifs : Individuels : 4,50 euros Gratuit pour les moins de 12 ans. Tarif groupes : 3,50 euros à partir de 15 personnes - Tarif groupes scolaires/ primaires : forfait de 40 euros. Collèges, étudiants : 2,50 euros. Dates des prochaines démonstrations de la filature de la soie : samedis 23 avril, 18 juin, 20 août, 15 octobre, de 15h à 18h. Ecomusée du Roannais, Musée de la Maille Impasse Général Giraud 42300 Roanne Tél : 04 77 71 31 88 Fax 04 77 70 78 56 Ouvert sur rendez-vous pour visite aux écoles ou associations. Pour en savoir plus... La collection “Les patrimoines”, des Editions Le Dauphiné Libéré, consacre son 44ème titre au textile en RhôneAlpes (à paraître en mai 2005). Il portera le titre “Textiles en RhôneAlpes - De la soie aux nanotechnologies”. L’auteur, Valérie Huss, est diplômée en histoire de l’art et attachée de conservation du patrimoine au Musée dauphinois de Grenoble. Elle est l’auteur de plusieurs publications sur l’art, l’histoire et le patrimoine industriel, et collabore régulièrement à des revues scientifiques. Les Musées de Rhône-Loire sont tous répertoriés dans cet ouvrage. Prix : 6 euros. MARS 2005 >Roanne Éco< 37 Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises 17 au 24 octobre 2005 eurs 00 visit + de 30 2004 en 87% des entreprises du Roannais participantes souhaitent renouveler leur participation. A ROANNE UN HÔTEL, UN RESTAURANT Rejoignez-les ! Le rendez-vous des AFFAIRES et des LOISIRS 75 chambres climatisées Hôtel ouvert 24 H/24 * Parking fermé Restaurant 7 J/7 * 3 salles séminaires 53, bd Charles de Gaulle - 42120 LE COTEAU Tél. 04 77 68 36 22 - Fax 04 77 71 24 99 E-mail : [email protected] Renseignements : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais Tél. 04 77 44 54 64 [email protected] avec le concours de : Philippe DESMOLLES Pierre JARRY TAXE D’APPRENTISSAGE www.roanne.cci.fr (rubrique : Entreprise) L’authenticité du Frais Fromage blanc faisselle - Yaourt sur lit de fruit - Lait frais Les Millets - BP 1 - 42155 LENTIGNY Tél. 04 77 63 11 66 - Fax 04 77 63 14 87 Avec la CCI du Roannais la déclaration de la taxe d’apprentissage c’est un jeu d’enfant ! Tout est fait pour vous simplifier la vie LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU ROANNAIS* [email protected] aide les entreprises à calculer leur taxe, à établir et à envoyer leurs documents libératoires à la recette des impôts en toute simplicité et sécurité HORLOGERIE des bijoux si proches de vous Tissot Seiko Yema Festina Pulsar Adidas Clyda Esprit Fossil Casio Calypso Certus Spirit Chipie DDP BIJOUTERIE Julien d’Orcel Augis Charles Jourdan Ted Lapidus Chipie Dolce Vita Centre Commercial Régional - 42300 MABLY Tél. 04 77 71 92 06 - Fax 04 77 72 03 92 04 77 44 54 72 CCI du Roannais Service collecte taxe d’apprentissage 4, rue Marengo - 42334 ROANNE Cedex *Par délégation de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes. De valeur émergente à leader : comment gravir les sommets ? De grands noms de l’industrie française ont marqué la région et continuent à écrire son histoire. A côté de ces entreprises souvent citées en exemple, des valeurs montantes ont tout pour leur emboîter le pas : savoir-faire unique, croissance soutenue, dirigeant visionnaire… Quelles sont ces futures grandes ? Et quels sont les secrets de la réussite de leurs illustres aînées ? Par Fabienne Combier A l’évidence, en économie comme en sport, on ne devient pas numéro un mondial du jour au lendemain. On ne décroche pas une place de leader incontesté sans un dur labeur, une stratégie finement menée par un patron entouré d’une solide équipe. Quand Albert-Pierre Raymond fonda son atelier de mécanique en 1865 à Grenoble, il ne se doutait pas que l’entreprise familiale deviendrait le groupe mondial que l’on connaît. Les débuts des grands bâtisseurs. Le succès d’A.Raymond a démarré avec l’invention du boutonpression, utilisé dans la ganterie, la maroquinerie et la chaussure. Elle est peu à peu devenue experte dans les systèmes de fixation et a étendu ses marchés au textile, à la radio et surtout à l’automobile. “Après la Seconde Guerre mondiale, nous avons suivi l’histoire de l’automobile, relate l’actuel cogérant Antoine Raymond. Aujourd’hui, ce secteur représente 95 % de notre activité.” Numéro deux mondial sur le marché automobile, A.Raymond s’est développé parallèlement à ses donneurs d’ordre. “Notre succès s’est poursuivi grâce à la concentration des acteurs, note Antoine Raymond, les constructeurs réduisant le “Inventeur de la première fixation de ski moderne, Salomon détient la place de leader mondial depuis 1972”, souligne Jean-Luc Diard, DG de Salomon. Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Info CCI, Haute-Savoie (27 500 ex.) - Informations Économiques, Saint-Etienne-Montbrison (20000 ex.) - L’Économie Drômoise (16000 ex.) - Nord-Isère Économie (13000 ex.) - Partenaires Savoie (23000 ex.) - Présences, Grenoble (37000 ex.) - Roanne Éco (10000 ex.). Photos : Thierry Beguin (Roanne), Pierre Borasci (Grenoble), Box et Fred (Lyon), JeanPhilippe Rony (Saint-Etienne), Studio Lattard (Drôme) - Tous droits réservés. Contact : Elisabeth Ballery. Tél. : 04 76 28 28 66. MARS 2005 Roanne Éco 39 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE DOSSIER STRATÉGIE de valeur émergente à leader : comment gravir les sommets ? nombre de leurs fournisseurs. Il s’explique aussi par notre stratégie d’innovation ainsi que notre volonté de développement international.” Autre grande figure régionale, Salomon. L’histoire débute à Annecy en 1947. François Salomon et son fils, Georges, fabriquent alors des carres de ski pour les détaillants de la région. Au Salon des sports d’hiver de Grenoble en 1954, la rencontre avec un ingénieur, inventeur d’une fixation à tendeur, et le champion de ski, Emile Allais, va marquer véritablement le début de l’aventure. L’explosion des sports d’hiver pousse Georges Salomon à poursuivre dans cette voie et, en 1966, il met au point la première fixation de ski “moderne”. En 1972, l’entreprise familiale devient leader mondial des fixations de ski. Quelques années après, en 1980, elle sort ses premières chaussures de ski alpin avant de se lancer progressivement dans d’autres activités sportives. Des patrons et des hommes. La pérennité et la réussite d’une société sont inévitablement liées à un patron, à la fois ambitieux et raisonnable, charismatique, meneur d’hommes, fin stratège, capable de saisir les opportunités. Comme souvent leurs aînés, les successeurs qui poursuivent l’aventure ont su tisser un réseau relationnel fort. Antoine Raymond a ainsi choisi d’occuper “des fonctions utiles pour son entreprise”. Vice-président de l’Association des fabricants de fixation en France (Affix), il est également conseiller au commerce extérieur Rhône-Alpes. Cogérant, il tient les rênes de l’entreprises avec Pascal Destremeau, lui-même président du Groupement industriel plasturgie Rhône-Alpes/Auvergne (Gipra). Mais ces grands patrons savent aussi bien s’entourer et reconnaissent ce qu’ils doivent à leurs équipes. “Georges Salomon a marqué son empreinte par les valeurs qu’il a transmises, reconnaît le directeur général, Jean-Luc Diard. L’honnêteté, la rigueur et le travail d’équipe, des valeurs simples mais qui ont contribué au succès du groupe. Le fondateur a toujours su créer des équipes qui fonctionnaient parfaitement bien ensemble et a insufflé cette culture à ses descendants.” La pérennité d’une société tient aussi à la gestion des hommes, à la qualité et au travail des équipes qui bâtissent peu à peu ces empires. L’importance des valeurs familiales. Antoine Raymond le sait : “L’entreprise ne serait rien sans les hommes qui la portent. C’est leur motivation et la confiance qu’ils placent dans leur entreprise qui la font avancer. Il faut bien reconnaître que les entreprises familiales s’inscrivent toutes sur le long terme, avance-t-il. Le fait qu’A.Raymond soit conduite par la cinquième génération lui assure indiscutablement une plus grande continuité.” Du côté des valeurs montantes de la région Rhône-Alpes, c’est également la cinquième génération de pâtissiers qui tient aujourd’hui les commandes des nougats Chabert et Guillot, société fondée en 1848, à Montélimar. Présidée par Didier Chabert depuis 1985, NCG+ (la raison sociale actuelle) a été vendue en 1997 au premier sucrier de Belgique. “Malgré la vente, nous sommes toujours là”, se réjouit le PDG. NCG+ réalisait en 2003 18 M€ de chiffre d’affaires pour 150 salariés. Les valeurs familiales marquent également l’aventure de Sab, dans la Loire. Créée en 1975 par Jean Grosselin, la société spécialisée dans la sous-traitance mécanique regroupe aujourd’hui neuf sociétés, compte 400 salariés pour 45 M€ de chiffre d’affaires. A 60 ans, le PDG a passé le relais à ses enfants, Jean-François et Véronique. “J’ai choisi de trans- “Notre histoire suit celle de l’automobile, un marché sur lequel nous nous positionnons au second rang mondial”, précise Antoine Raymond. 40 Roanne Éco MARS 2005 mettre plutôt que de vendre, afin de conserver les valeurs familiales, soutient-il. Mais la réussite tient dans la communion de toute une équipe : il faut du personnel qui vous suive, qui soit mobilisé.” Installée en pleine campagne, Sab a recruté la maind’œuvre là où elle se trouvait et l’a formée sur place. “Les gens qui ont choisi de vivre en milieu rural ont une motivation différente, constate Jean Grosselin. Ils viennent chercher une qualité de vie et un bien-être dans leur emploi.” Une forte implication locale. Certains territoires ont conservé la marque de ces grands bâtisseurs. Tout d’abord parce qu’ils ont joué un rôle de principal employeur, voire de formateur. Jean Grosselin l’affirme : “Nous avons été formateurs pour beaucoup de salariés, qui ont ensuite pu trouver du travail ailleurs, à Roanne. En cela, Sab a joué un rôle très positif dans l’économie locale. Rien que pour la commune de Belmont, nous avons créé 100 emplois.” Et ces groupes continuent à faire prospérer leur région. “Par la sous-traitance, nous générons trois emplois pour un emploi interne, estime Pierre Saubot, le PDG de Pinguely-Haulotte. Etre implanté dans la Loire, loin d’avoir constitué un handicap, m’a permis de recruter une main-d’œuvre disposant d’une longue tradition de production mécanique.” “Nous sommes enracinés à Grenoble depuis toujours, nous n’avons aucune raison de changer, assure pour sa part Antoine Raymond. Nous faisons partie de l’histoire économique locale depuis 140 ans. De plus, Grenoble est reconnue, bien localisée, et attire la population pour sa qualité de vie. Nous bénéficions d’un pôle de recherche et d’entreprises dynamiques. Nous serons peut-être amenés à travailler ensemble avec Minatec”, lance même le dirigeant. Pour Cécile Réal, jeune dirigeante de Bioprofile, le pôle de recherche Minatec, notamment le CEA dont elle est directement issue, et le dynamisme économique de Grenoble constituent des atouts indéniables pour sa PME-PMI promise à un fort développement. Dans l’ascension de Salomon aussi, la situation géo- STRATÉGIE DOSSIER reprise titre graphique a incontestablement compté. “Nous étions implantés au pied des montagnes, nous bénéficions ainsi d’un formidable laboratoire d’essai, rappelle Jean-Luc Diard. A cela s’ajoutait le savoir-faire local lié à la métallurgie de précision et au décolletage. Salomon reste toujours un des plus gros employeurs de la région et contribue à véhiculer dans le monde une image dynamique et sportive de son territoire.” Comme pour Salomon, Annecy n’est pas étrangère au succès foudroyant de la valeur montante Jonathan & Fletcher, dont l’activité est directement en lien avec les sports d’hiver. Quant à Didier Chabert, “l’histoire du nougat est forcément associée à Montélimar. Même rachetée, la société continuera à fabriquer son nougat ici. Nous travaillons pour obtenir rapidement avec la profession une indication géographique protégée (IGP)”. Avec cinq magasins d’usine, NCG+ est bien assise sur son territoire : “Nous sommes étroitement liés à la nationale 7 et au passage des touristes”, reconnaît Didier Chabert. Ce qui n’empêche pas le dirigeant de nourrir des ambitions internationales. NCG+ réalise aujourd’hui 15 % de son chiffre d’affaires à l’export. ro un mondial des fixations, en 1972, il installa des filiales à l’étranger alors que l’idée d’export cheminait à peine dans les esprits.” Depuis 30 ans, Salomon affiche près de 90 % de son chiffre d’affaires à l’export. Même chose pour le numéro trois mondial des nacelles, Pinguely-Haulotte, qui exporte 90 % de son activité. De même, le secteur d’activité très spécifique a conduit très tôt certaines valeurs montantes sur les marchés internationaux. Jonathan & Fletcher, Bioprofile, PMT ou Solid Dynamics (voir encadré) surfent ainsi déjà sur la vague mondiale. Innovation et diversification. Devancer l’attente du client, flairer les nouvelles tendances et sortir le bon produit au bon moment : l’innovation fait partie des secrets du succès. C’est elle qui permet de grignoter des parts de marché et de faire face à la concurrence. Le succès se construit cependant sur un engagement permanent. “Les fondamentaux de notre stratégie reposent sur quatre points, souligne le directeur général de Salomon. Un regard constant sur le monde ; l’innovation ; la mise en œuvre de stratégie de rupture, il faut savoir parier sur un rachat, par exemple ; et un large portefeuille de produits et de marques.” Salomon va suivre ainsi l’évolution des pratiques sportives, se lançant tour à tour dans le golf puis la randonnée et l’outdoor. Avec les années 90 et l’apparition du snowboard et du roller, Salomon ne rate pas l’occasion de se diversifier. Elle s’implante également sur le marché des cycles et du textile avec le rachat de sociétés. Déjà leader mondial des sports d’hiver, le groupe (CA consolidé de Salomon et de Taylor Made Golf : 1 300 M€, 2 850 salariés) détient la troisième place dans les chaussures outdoor et le roller. La stratégie de développement de Sab a également reposé sur la croissance externe. “Le rachat de plusieurs fonderies dans les années 1990 a permis d’allier des compétences complémentaires dans la mécanique et la fonderie”, note Jean Grosselin. La diversification, par rachat ou par développement interne, fait partie des outils de la croissance. Devant son succès grandissant auprès des firmes sportives et dans les vêtements de haut niveau, le bureau de style annecien, Jonathan & Fletcher, ne s’est pas endormi sur ses lauriers. Depuis les années 1990, il a développé une troisième activité : les vêtements professionnels pour le personnel des remontées mécaniques et les clubs de sport. La société équipe déjà une centaine de clubs français, mais le gérant, Georges Pessey, a désormais des visées européennes. Gérer la réussite. Pour durer, il faut enfin savoir digérer les victoires et rebondir sur les échecs. Même lorsque l’on atteint une taille critique, que l’on devient un groupe international, il faut rester prévoyant. Jean-Luc Diard, chez Salomon, le rappelle : “Innover, c’est bien, mais il faut aussi réaliser des profits !” “Chez Pinguely-Haulotte, nous veillons à ce qu’un client ne représente pas plus de 5 % de notre chiffre d’affaires”, affirme, pour sa part, Pierre Saubot. Même philosophie chez Bioprofile. Après seulement cinq ans d’existence, rien ne semble arrêter la jeune pousse grenobloise. “Sur un marché en pleine expansion, il est cependant indispensable de sélectionner les projets. Il faut savoir maîtriser sa croissance”, admet Cécile Réal. “Vingtcinq salariés, cela me paraît une taille raisonnable, mais ne constitue pas un objectif final, avoue de son côté Fabien Chojnowski, dirigeant de Solid Dynamics, à Roanne. Qui sait, dans dix ans, peut-être serons-nous une centaine de personnes avec des bureaux à l’étranger ?” Ne pas brûler les étapes, mais avancer pas à pas, rester réaliste, sans manquer d’ambition, ce pourrait être la devise des valeurs montantes. Futurs leaders ? RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Pas de leadership sans présence mondiale. Fondée en 1865, A. Raymond disposait dès 1898 d’une filiale en Allemagne ! Cette prise de conscience, très en avance sur son temps, l’entreprise familiale l’a conservée au fil des ans. “Mais cette position sur les marchés extérieurs s’est considérablement accrue ces 12 dernières années”, reconnaît Antoine Raymond. Aujourd’hui, la société grenobloise compte 3 000 salariés répartis dans plus de 16 pays. Pour Salomon, “la situation d’Annecy, à proximité de la Suisse et de l’Italie, a donné dès le départ aux fondateurs une prise de conscience internationale”, explique Jean-Luc Diard. “Et si nous voulons avoir des ambitions mondiales, il faut raisonner mondialement, ajoute-t-il. Georges Salomon a maîtrisé très tôt cette stratégie. En 1970, il créait une filiale française indépendante du siège. Quand la firme devint numé- “Le marché des nacelles électromotrice offre de belles perspectives”, se réjouit Pierre Saubot, PDG de Pinguely-Haulotte, numéro trois mondial. MARS 2005 Roanne Éco 41 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE DOSSIER STRATÉGIE de valeur émergente à leader : comment gravir les sommets ? Bioprofile : une technologie unique et prometteuse aventure de Bioprofile a débuté au sein de SICN, filiale de la Cogema, à Grenoble. “SICN disposait d’un département biomédical qui travaillait essentiellement sur le développement des valves cardiaques en pyrocarbone, explique Cécile Réal, ingénieur en biomatériaux et cofondatrice de Bioprofile. Le hasard des rencontres m’a poussée à m’intéresser à un projet de prothèse pour la main dans ce même matériau. Quand SICN a décidé de fermer son département biomédical en 1998, j’ai racheté cette entité avec deux autres associés et nous avons créé Bioprofile. Les premiers résultats obtenus chez les patients étaient très prometteurs et nous croyions fortement au potentiel de développement de ce marché.” Bioprofile compte aujourd’hui 15 salariés, cinq recrutements supplémentaires devraient intervenir d’ici à la fin de l’année. Spécialiste du pyrocarbone, l’équipe de Cécile Réal a développé cinq prothèses, mais se limite pour l’heure à la chirurgie du bras. Elle a dû se battre pour faire reconnaître la technologie par la communauté scientifique avant de devenir leader européen. “Aujourd’hui, le pyrocarbone a fait ses preuves et nous affichons une forte croissance”, poursuit Cécile Réal. Le chiffre d’affaires de 2003 établi à 600 k€ devrait doubler en 2004 pour atteindre 1,2 M€. 70 % est réalisé à l’export, en Europe et en Australie notamment. La société est actuellement en cours d’accréditation pour les Etats-Unis et le Japon. L’ Thabora devance les tendances Solid Dynamics : un succès discret mplantée à Roanne, Solid Dynamics est née, en 1992, de l’idée de deux frères, Fabien Chojnowski, ingénieur en mécanique, et Laurent, informaticien. Leurs compétences complémentaires les ont incités à se lancer sur un marché en progression très rapide : les logiciels de simulation mécanique. “Nous intervenons auprès de bureaux d’études indépendants ou de grandes sociétés de l’automobile, de l’aéronautique, de la défense, de l’électromécanique, du nucléaire”, explique Fabien Chojnowski, le PDG. Leurs références : Renault, EADS, Valéo, Schneider, Dassault. Présents partout en France, leurs logiciels s’exportent aussi via des partenaires revendeurs d’outils de CAO. Solid Dynamics tient tête à trois ou quatre concurrents américains. “Pour cela, nous développons une forte politique d’innovation et nous restons focalisés sur un seul métier, la simulation mécanique.” Fabien Chojnowski se refuse pour l’heure à l’autosatisfaction : “Nous évoluons sur un marché porteur et nous progressons plus rapidement en Europe que nos concurrents. Mais notre ambition est de poursuivre notre implantation en France et de nous développer à l’étranger.” Solid Dynamics (CA 2003 : 1,1 M€, 15 salariés) envisage de doubler sa taille d’ici deux à trois ans en atteignant un chiffre d’affaires de 3 M€ avec 25 salariés. “Là, nous serons alors plus proches du succès”, affirme le PDG. I 42 Roanne Éco MARS 2005 entreprise Thabora a été fondée en 1998 par deux frères, Thierry (président) et Christian Basquin (DG). Fabricants de bijoux, ils vendent leurs créations (3000 références) à plus de 1600 bijoutiers à travers la France ainsi que dans trois importantes chaînes de magasins. Leur originalité tient à leur positionnement sur l’argent et le plaqué or, et à la palette de services associés : gravure et personnalisation sous 24 h express, développement de collections mode et jeune. Thabora (CA 2003-2004 : 7,35 M€, 33 à 38 salariés) a su se faire une réputation dans le milieu. “Nous communiquons sur une image jeune et dynamique et, surtout, sur la mode et le service que nous apportons”, soutient Thierry Basquin. La PME-PMI basée à Bourgoin-Jallieu a connu, pour le dernier exercice, une croissance de 19 % et prévoit une augmentation de plus de 30 % pour l’an prochain. “Notre objectif est de multiplier par deux notre clientèle de bijoutiers d’ici à trois ans”, annonce le président. Les deux frères inventent sans cesse de nouveaux modèles pour lesquels ils prennent soin de déposer des brevets. Ils savent flairer les nouvelles tendances, anticiper la mode. Pas question alors de faire fausse route. Depuis septembre, Thabora détient la licence exclusive de distribution des bijoux Disney en argent. “Les bijoux pour enfants semblent être un marché en expansion”, se félicitent les frères Basquin. En plus de l’activité bijouterie, un nouveau créneau a été créé : les bijoux pour la lingerie féminine, destinés pour l’heure uniquement à l’export. L’ STRATÉGIE DOSSIER First : une stratégie mûrement réfléchie réée en février 2000 par Franck Vega, à Montélimar, la SARL First Software et Telecom connaît depuis une “croissance progressive et maîtrisée”. La société est divisée en trois entités. First Conseil accompagne les entreprises et collectivités locales dans la mise en œuvre de leur projet informatique et dans l’optimisation de leur communication. First Matériel s’occupe de la fourniture et de l’installation de matériel informatique le mieux adapté au client. Enfin, First Logiciel intègre et adapte les logiciels aux besoins du client. La SARL d’une dizaine de salariés travaille essentiellement pour les PME-PMI sur les plans national et international. Franck Vega souhaite d’ailleurs maintenant renforcer son activité localement. “Ce qui nous différencie sur le marché tient à notre capacité d’adaptation aux demandes de la PME-PMI. Nous pouvons apporter une chaîne complète de compétences, mais nous nous intégrons à celle du client.” First est en phase de pleine croissance, mais “notre stratégie est celle des petits pas. Nous ne sommes pas une start-up !”, prévient le dirigeant. Issue d’un essaimage, First a su diversifier ses clients et ses compétences. Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 1,2 M€ pour 2004, la SARL est sur le point de doubler le revenu de l’an dernier. C Jonathan & Fletcher : un compétiteur d’avant-garde ureau d’études textile spécialisé dans le sport, Jonathan & Fletcher (CA : 2 M€, 18 salariés) est une “entreprise atypique”, comme le souligne son fondateur et gérant, Georges Pessey. Styliste free lance, il décide, en 1984, de créer sa société pour concrétiser ses propres modèles. Et, depuis 20 ans, la renommée internationale de Jonathan & Fletcher n’est plus à faire ! “Nous sommes un des rares bureaux de style spécialisés dans le sport, certaines marques disposant de leur propre équipe R&D.” Jonathan & Fletcher confectionne ainsi les collections de grands noms du sport : Rossignol, Sun Valley, Babolat, Cleveland, Intersport… Cela représente un tiers de l’activité. Dès 1986, il s’est attelé avec succès à un autre marché de niche : la compétition sportive de haut niveau. “Tout a commencé avec le kilomètre lancé, se souvient Georges Pessey, Aujourd’hui, 90 % des coureurs de KL s’équipent chez nous !” Le ski, le snowboard, le tennis, l’outdoor…, le bureau annecien se diversifie peu à peu vers d’autres disciplines sportives et réalise 50 % de son chiffre à l’export. Il habille ainsi les skieurs des équipes de France, d’Allemagne, de Finlande ou encore de Suède. Sa force ? La recherche avant-gardiste et le sur-mesure avec des échanges constants entre coureurs et entraîneurs pour affiner les réglages. “Bien présents en Europe, nous affichons désormais des ambitions mondiales”, annonce le gérant. B Pinguely-Haulotte : au sommet uand Pierre Saubot rachète, en 1985, les entreprises Pinguely et Haulotte, vouées à la fermeture, il est difficile d’imaginer l’avenir. Et pourtant, leader européen et numéro trois mondial des nacelles électromotrices, Pinguely-Haulotte compte aujourd’hui 800 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 220 M€, dont 90% à l’export. Le groupe dispose de trois sites industriels en France (L’Horme, Reims, Le Creusot) et de 14 filiales internationales. “La réussite, explique le PDG, tient à certaines conditions : l’humilité, la chance, le travail, une bonne connaissance du métier et du marché.” Spécialiste des engins de BTP, la société ligérienne s’est recentrée, il y a dix ans, sur le secteur des nacelles électromotrices. “Ce marché connaissait une forte progression et annonçait de belles perspectives, analyse Pierre Saubot. Les nacelles représentent 90 % de notre chiffre d’affaires. Depuis deux ans, nous nous diversifions dans les appareils de levage et de manutention. Et puis, nous nous sommes lancés dans la location, une vraie innovation de service.” L’écoute du client, la diversification et l’innovation : voici les trois piliers sur lesquels repose le groupe. “Il faut écouter, anticiper les demandes du client pour surprendre la concurrence, reprend Pierre Saubot, développer la R&D pour trouver de nouvelles applications, se positionner sur des marchés avant même qu’ils n’émergent.” Le groupe consacre 5 % de son chiffre d’affaires à l’innovation. Q eul fabricant français de disques biologiques pour les stations d’épuration, PMT a su améliorer une technologie apparue dans les années 1960. Travaillant dans le secteur du traitement de l’eau, en Allemagne, Nathalie Schmitt a souhaité fonder sa propre entreprise à Grésy-sur-Aix (Savoie), en 1998. “Nous concevons et fabriquons des bio-disques pour les stations d’épuration, explique-t-elle. Nos systèmes sont vendus aux professionnels du traitement de l’eau qui équipent les communes rurales, stations de montagne, hôtels ou campings.” Compacts, simples à installer, les bio-disques s’intègrent au paysage et ont le précieux avantage de gérer les fluctuations de charges, notamment les variations de population. PMT compte déjà une centaine d’installations en France et réalise 42 % de son chiffre d’affaires à l’international (CA 2003 : 1,4 M€, CA 2004 : 1,9 M€ pour huit salariés). Elle dispose également d’une filiale en Allemagne pour faire face aux commandes qui affluent. “Trois conditions expliquent sans doute notre réussite actuelle, reconnaît Nathalie Schmitt. Tout d’abord, il a fallu revaloriser le produit. La première génération de bio-disques des années 1960 s’était en effet soldée par un échec. Ensuite, nous nous concentrons sur un seul produit, sans nous éparpiller. De la même manière, nous nous attachons à rester exclusivement fabricant, toute l’ingénierie des projets de stations d’épuration est laissée aux distributeurs.” S RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE PMT remet les bio-disques au goût du jour MARS 2005 Roanne Éco 43 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE EN VUE TÊTES D’AFFICHE Nouvelle direction LE BLÉ SUIVI De de design fer à lamain Cité du PAR GPS e uand directeur il a repris généralDécodrôme de la Cité QL duDesign, designpetite a prisentreprise ses fonctions spécialisée ledans 1er septembre. le fer forgé,François Pedro Molina, 50 Mouly ans,a possédait une longueuneexpérience solide expérience dans du monde le secteur du design. du meuble Aprèsenunetant que commercial. collaboration“Décodrôme de 10 ans avec a étéleplacée fabricant en liquidation de mobilierjudiciaire contemporain quatreitalien ans après Tecno,sa création, il a été pendant raconte-t-il. 12 ans J’ai directeur senti que l’entreprise du design dese JCsituait Decaux, sur un le fameux créneau porteur, fabricant etdej’aimobiliers relevé leurbains défi de la reprise”. et affichage. Implantée Ce quinquagénaire dans un petit village du s’estDiois, également à Recoubeau, investi dans la société conçoit du la formation mobilier etendesintervenant articles de décoration incorporant notamment du à laferDomus forgé Academy : tables, chaises, tringles de Milandeetrideaux, en animant lustres, desbougeoirs. sessions Les créations dédiées à mélangent l’esthétiquelesurbaine matériaux. Elles associent par exemple le ferdeaul’école bois à la pour les élèves ingénieurs pierre ou au verre. fabrication des ingénieurs de laLaville de Paris.est réalisée Saint-Etienne par des Métropole sous-traitants, l’a chargé Décodrôme assurant de deux ensuite missions.lesOptimiser finitions. “Nous commercialisons la préfiguration du nos projet produits en auprès réalisantde magasins une maquette spécialisés organisationnelle en mobilier et décoration et fonctionnelle sur toute de lalastructure, France. Nous exportons et établir des 30%liens de laavecproduction de futursen Allemagne partenairesetdeaulaBénélux. Cité en France La société réalisait et à l’étranger. la moitié■ de son chiffre d’affaires à l’international quand je l’ai reprise, mais je souhaitais d’abord asseoir l’activité sur des bases saines avant de reprendre le marché à l’export.” L’objectif de Pedro Molina est maintenant de développer l’ameublement et le mélange des matériaux pour répondre à un marché encore plus large. Grâce à sa marque Arte Viva qui propose des articles de qualité, Décodrôme est désormais bien connue. Depuis son renouveau, la petite entreprise du Diois a accru ses effectifs de six à dix salariés. Le premier exercice Rubrique Sylviane Doise, s’est terminéréalisée sur un par chiffre d’affaires de Fabienne Combier Mathieuatteindre Massip 1,07 M€. En 2002, iletpourrait 1,83 M€. ■ 44 Roanne Éco MARS 2005 A rrivé chez Berthoud en 1996 comme directeur industriel, Georges Cornaton en a pris la direction générale en 1999. Leader français sur le marché des pulvérisateurs agricoles, Berthoud emploie, sur son site de Belleville, 196 permanents et une quarantaine de saisonniers. Cette entreprise plus que centenaire réalise les trois quarts de son activité (43 M€ en 2003) dans les machines de traitement pour céréales, le reste pour la vigne et les vergers. “Nous disposons de plus de 1000 références de pulvérisateurs, mentionne Georges Cornaton, sans compter le nombre presque infini d’options. Nous misons beaucoup sur l’innovation. Les utilisateurs exigent des pulvérisateurs de plus en plus techniques, précis, ergonomiques et respectueux de l’environnement.” A la pointe de la technologie, la société Berthoud est capable désormais d’équiper ses engins de GPS. Parmi les autres points forts de la société beaujolaise : le service client, grâce à la formation dispensée aux concessionnaires, et la livraison sous 24 h des pièces de rechange. Georges Cornaton envisage, par ailleurs, d’accroître sa part à l’export, passant, à terme, de 26 à 50 % de son activité. “Avec l’entrée des pays d’Europe centrale et orientale, le marché potentiel s’avère considérable, mais restera dépendant de la politique agricole commune et de la capacité d’investissement de ces pays”, concède-t-il. ■ LA PASSION Un leader de haut D’ENTREPRENDRE niveau omme d’action, Guy epuis 15 ans, Pramac Group (CA : 160 M€, 600 salariés) a pris une dimension mondiale. Quelque 120000 transpalettes manuelles et électriques sont assemblées chaque année en Italie, le berceau du groupe, et 9000 groupes électrogènes de 15 à 2500 KVA dans sa filiale espagnole. Créée en 1997, Pramac France (CA : 35 M€, 40 salariés à Saint-Nizier-sur-Charlieu, dans la Loire) assemble pour sa part 70000 groupes électrogènes de 1 à 12 KVA par an. 12000 sont vendus en France, et 58000 par l’intermédiaire de 15 filiales commerciales du groupe basées sur les cinq continents. Mais Pramac France distribue également les produits italiens et espagnols. Le directeur général, Pascal Verrière, a été séduit par cette multinationale en plein développement qui a investi 5,6 M€ en six ans en France. Actuellement leader européen sur le matériel de manutention, Pramac Group détient le second rang mondial pour les petits groupes électrogènes. “Le challenge : renforcer notre position sur les gros groupes, et poursuivre l’élargissement de la gamme Manutention”, souligne Pascal Verrière. Le groupe a conforté son image jeune et dynamique grâce à son partenariat avec Honda, en rachetant deux écuries Moto GP qui véhiculent son image sur tous les circuits du championnat du monde avec ses deux pilotes vedettes : Max Biaggi et Makoto Tamada. ■ D H Cappeau avance par passion : celle de l’enseignement, de l’organisation, de l’entreprise, de l’écriture aussi. Ingénieur au sein de groupes internationaux, il enseigne parallèlement la physique au Cesi, tout en poursuivant ses études. Professeur au Cnam, puis à l’Institut supérieur commercial des arts et métiers, il en prend la direction pendant six ans. Après plus de 20 ans au sein de grandes entreprises, Guy Cappeau rejoint en 1995 la PME-PMI berjalienne Pelissier-Miard (CA 2003 : 1,5 M€, 17 salariés), spécialiste depuis 1948 de la transmission mécanique. Le PDG affiche des ambitions claires : développer les bandes transporteuses à haute technologie, trouver des niches techniques à haute valeur ajoutée, apporter davantage de services, mutualiser les efforts. “Ma priorité, c’est mon entreprise”, avoue-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre d’autres activités. D’ici à la fin octobre, il ouvrira, à Lyon, une école pour les repreneurs et créateurs de PME-PMI de moins de 50 salariés, une première en France, semble-t-il. “Etre chef d’entreprise est un métier qui s’apprend”, annonce-t-il. Jamais à court d’idées, l’homme s’est attelé à l’écriture d’un ouvrage sur le management : “A la fois philosophique, historique, symbolique, voire ésotérique, ce livre a pour ambition d’aider les patrons à regarder leur entreprise sous un prisme différent.” ■ TÊTES D’AFFICHE EN VUE A toute épreuve O I ssu du monde de l’imprimerie, Jean-Luc Gastaldello crée, en 1984, avec Jean-Pierre Dherse, ColorPress Communication, à Cran-Gevrier (Haute-Savoie). “Notre volonté de départ : nous positionner comme imprimeurs-conseils auprès des agences de communication”, explique Jean-Luc Gastaldello. Pour se développer, la PME-PMI doit néanmoins étendre ses prestations. Elle offre bientôt toute une palette de services, de la conception jusqu’à l’impression finale du document. En 1994, elle se dote d’un studio graphique afin d’intégrer tous les métiers de la communication. ColorPress Communication travaille alors en direct avec le client. Elle réalise 60 % de son chiffre d’affaires (CA 2003 : 6,8 M€) avec les industriels de la région et 40 % avec les collectivités locales et organismes de tourisme. En 2001, ColorPress Communication a donné naissance à une nouvelle entité ColorPress On-line, chargée de la gestion de base de données et de fichiers numériques. “C’est un marché entièrement nouveau qui correspond à un réel besoin, note Jean-Luc Gastaldello. Le groupe Seb vient ainsi de nous confier la création et la gestion de sa médiathèque internationale. Tous leurs documents iconographiques (75000 images actives) seront téléchargeables par les filiales du groupe, via un portail Internet consultable dans le monde entier.” Avec une croissance de 10 à 12 % en 2003, la PME-PMI (48 salariés) haute-savoyarde a su tirer partie de sa diversification. ■ S’adapter ou disparaître 12 ans, Daniel Ferroux allait cueillir les champignons dans la forêt. 35 ans plus tard, son entreprise “La Champignonnière” (La Motte-Servolex) produit 25 tonnes par mois de cet organisme vivant et emploie 14 personnes. C’est en 1990 que Daniel, ancien des sirops Routin, décide de monter son affaire en nom propre. A l’époque, il axe sa première activité sur le shii-take, une variété parfumée quasiment inconnue en France. Hélas, le compost (l’humus) contracte une maladie. Daniel Ferroux rebondit en se formant plusieurs mois chez d’autres artisans. L’expérience aidant, il ne se limite plus au shii-take, mais y adjoint le classique champignon de Paris et la pleurote. Il devient le deuxième champignonniste en France à produire en serre et non plus dans des grottes. Depuis les débuts de l’aventure, son chiffre d’affaires a connu une progression de 20 à 30 % par an, et il a investi près de 1 M€. “Nous avons évolué en nous conformant aux nouvelles normes.” Aujourd’hui, Daniel est à la croisée des chemins. “Je ne veux plus grandir en production, mais je souhaite me diversifier.” La concurrence est rude : “A mes débuts, nous étions 600. Aujourd’hui il reste 90 producteurs. Je ne veux pas me heurter de plein fouet aux Polonais. Leurs coûts de production sont très inférieurs aux nôtres.” La solution pourrait bien passer par des conserves haut de gamme que Daniel vient de lancer : “Il s’agit de champignons apéritif, l’adaptation d’une recette transmise par une cliente sur le marché. Nous sommes dans la phase de stratégie commerciale.” S’adapter ou disparaître, toute l’histoire des “mycètes”, ces champignons présents sur terre depuis 3,6 milliards d’années. ■ A L’IDÉE EST DANS LE SAC J ean Rico s’est construit un parcours hors des sentiers battus. Electrotechnicien à Perpignan, il est parti exercer son métier en Indochine, au Laos et en Afrique, avant de devenir… éleveur de bétail au Zaïre durant 18 ans. De retour en France, en 1997, il cherche à se lancer sur le marché des meubles coloniaux, déjà très exploité. Il a alors l’idée de concevoir des sacs en toile de jute pour les emballages cadeaux, une idée rapportée d’Inde où les sacs en jute sont utilisés pour les courses. “Le jute est une matière très agréable à travailler, de plus c’est une plante naturelle. Elle permet de concevoir un produit solide et écologique en lien avec le terroir”, explique le créateur. En juin 2000, Jean Rico fonde Ecobag, à Livron, dans la Drôme. “Je me suis limité d’abord aux sacs pour les bouteilles de vin, le tourisme viticole étant très important en France. Aujourd’hui, je dispose d’une cinquantaine de références, notamment une gamme pour les produits régionaux. Si la fabrication est réalisée en Inde, là où se trouve la matière première, la conception me revient. Je crée 10 à 15 nouveaux modèles et vends entre 100 et 120000 sacs chaque année. Par ailleurs, 15 à 20 % du chiffre d’affaires (280 k€) est réalisé à l’export.” Devant le succès de ses produits, Ecobag cherche désormais à conquérir d’autres marchés. Après les viticulteurs, les fleuristes constituent sa prochaine cible. ■ RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE ptim technologies se complaît dans les situations délicates. Au fin fond des abysses ou au cœur des centrales nucléaires, Optim intervient toujours sur des chantiers hostiles. Créée en 2002 par Christian Clerc, la PME-PMI de Voiron (Isère) conçoit et fabrique des machines particulières et uniques spécialisées dans l’usinage. Déjà à l’origine d’une dizaine de projets, elle compte parmi ses clients, EDF, les CEA, la Défense nationale et intervient dans l’industrie nucléaire, la pétrochimie, la grosse mécanique, la marine, la chaudronnerie. Son dernier chantier de taille, mené avec d’autres partenaires européens : le pompage des quelque 14000 tonnes de fuel encore enfermées au sein du Prestige à 4000 m de profondeur. “Après la conception des plans, nous avons fait appel à une société iséroise PRM pour la fabrication de la machine, précise Christian Clerc. Plus qu’un bureau d’études, nous assurons toujours l’intégralité du suivi de la fabrication, effectuons les tests et assurons l’installation et la maintenance sur place de nos machines.” Avec quatre salariés, Optim a réalisé pour son deuxième exercice 840 k€ de chiffre d’affaires. “Notre type de structure est très demandée, constate Christian Clerc, car notre petite taille nous offre une grande réactivité et une implication totale dans chacun de nos projets.” ■ IMPRESSION CONFIRMÉE MARS 2005 Roanne Éco 45 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE Aider les entreprises à réussir et devenir leader, Commerçants, industriels, prestataires de services, quels que soient vos projets > > > > > > > > > > > Innovation Développement à l'international Diversification Recherche de partenariats Développement commercial Démarche Qualité Création, transmission, reprise d'entreprise Démarche environnementale Management de l'information Formation professionnelle Formalités administratives Les conseillers des CCI de Rhône-Alpes vous accompagnent et vous proposent des solutions en faveur du développement de votre entreprise. Entrez en contact avec un conseiller de votre CCI Rubrique "un réseau de proximité à votre écoute" LES CCI DE RHONE-ALPES, LE RESEAU DE PROXIMITE AU SERVICE DES ENTREPRISES ET DES TERRITOIRES DE RHONE-ALPES 46 Roanne Éco MARS 2005