Sur 59 candidats qui ont composé, la plus mauvaise

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Sur 59 candidats qui ont composé, la plus mauvaise
ECOLE NORMALE SUPERIEURE DE CACHAN
Concours Economie et Gestion
Option II, III et IV
RAPPORT DU JURY
Année 2010
ECOLE NORMALE SUPERIEURE DE CACHAN
Concours Economie et Gestion – Option II-III-IV – Année 2010.
RAPPORT DU JURY
Par Nicolas Drouhin - Directeur du département Economie et Gestion
L’Ecole normale supérieure de Cachan offre aux meilleurs élèves
issus des classes
préparatoires économiques et commerciales, l’opportunité de continuer l’aventure
intellectuelle au plus haut niveau.
Les options II, III et IV du concours d’entrée au département Economie et Gestion sont
réservées aux élèves des classes préparatoires économiques et commerciales des voies
Scientifique (II), Economique et Sociale (III) et Technologique (IV). Ces options sont dotées
globalement de 10 places, pour lesquelles les candidats des différentes voies sont interclassés.
L’admissibilité à l’Ecole normale supérieure de Cachan est acquise avec l’admissibilité à
l’une des trois « parisiennes » (HEC, ESSEC, ESCP-Europe).
Pour cette session 2010, sur les 10 élèves admis au département trois ont renoncé à HEC pour
venir à Cachan, 6 ont renoncé à l’ESSEC. Nous nous situons donc au niveau des meilleures
écoles de commerce tout en offrant une formation différente par son contenu, ses débouchés,
son ambition scientifique.
Le département Economie et Gestion offre une formation "à" et "par" la recherche en
Economie et en Gestion, sur un large spectre disciplinaire. Cela signifie simplement que les
élèves du département reçoivent une formation qui leur permet de comprendre et de proposer
des solutions à des problèmes qui n’en n'ont pas encore. Or aujourd'hui, dans le domaine
économique, que ce soit au niveau de la société dans son ensemble ou au niveau de
l'entreprise, beaucoup de problèmes restent mal compris et sont en attentes de solutions.
Les élèves du département ont pour vocations principales : 1) l’enseignement supérieur et la
recherche en France et à l’étranger ; 2) les fonctions de cadre « à très haut niveau
d’expertise » du secteur public ou du secteur privé.
Pour toutes ces vocations, le standard international de qualification est le doctorat. Comme
pour tous les départements de l’Ecole, l’objectif est donc d’amener au moins 80 % de chaque
promotion au doctorat. Par rapport aux formations concurrentes en Economie ou en Gestion,
en Université ou en Ecole de commerce, formations dans lesquelles une proportion très faible
d’élèves poursuivra des études doctorales, nous avons mis en place une pédagogie spécifique
originale donnant une place importante à la recherche dès le niveau L3, ce qui distingue
clairement les normaliens parmi les élèves des Grandes Ecoles françaises. Si les
enseignements d'Economie et de Gestion au département reprennent les bases disciplinaires à
zéro, nous allons assez vite puisqu’à la fin de la première année (niveau L3) seront
considérées comme acquises des connaissances qui ailleurs sont enseignées au niveau M1
voir M2. Les élèves qui souhaitent passer le concours d’entrée à l’Ecole normale
supérieure de Cachan doivent donc être conscients que le cursus y est sensiblement plus
dense que dans les autres écoles auxquels ils candidatent, mais qu’en contrepartie nous
les emmèneront sensiblement plus loin, en conciliant le goût des choses de l’esprit et la
volonté de développer des connaissances utiles pour résoudre des problèmes concrets. .
Pour profiter au mieux de cette formation, les élèves doivent posséder une grande palette de
qualités complémentaires qui vont être testées dans chacune des épreuves orales. L’épreuve
d’entretien à partir d’un texte (coefficient 2) va tester la capacité d’intelligence (au sens de
comprendre et s’adapter), la faculté à discuter des idées en acceptant les réfutations qu’elles
soient logiques ou empiriques ; l’épreuve de spécialité (Coefficient 1) (qui dépend de
l’option) va tester les capacités à analyser un problème en s’appuyant sur des connaissances
disciplinaires approfondies. Enfin l’oral de Mathématiques (Coefficient 2) (sur un programme
spécifique à chaque option) va tester les capacités d’abstraction. Dans ce domaine, l’objectif
est clairement de s’assurer que les étudiants possèdent un niveau minimal et surtout un
potentiel suffisant pour pourvoir suivre l’ensemble des cours dispensés au département. La
modélisation et le traitement des données sont aujourd’hui une composante essentielle des
disciplines de la Gestion et de l’Economie.
Pour l’année 2010, 97 candidats se sont présentés aux oraux (65 ECS, 30 ECE, 2 ECT), 96
ont participé à chacune des trois épreuves. 12 candidats ont été classés en liste principale
(dont deux candidats étrangers hors Union Européenne et donc non fonctionarisables) et 32 en
liste supplémentaire. Sur les 10 élèves intégrés à l’issue de ce concours 8 étaient issus de la
voie scientifique et 2 de la voie économique et sociale. La candidate classée première a
obtenu 16,8 de moyenne. Le dernier candidat intégré était 23ème sur la liste d'attente. Il obtenu
une moyenne de 13,12.
EPPREUVE ORALE D’ENTRETIEN
Epreuve orale d'admission
Durée : 30 mn - Préparation : 30 mn - Coefficient : 2
Sur 96 candidats présents, la moyenne s’est établie à 12,94. La note la plus basse obtenue par
un candidat a été de 8, la meilleure de 19. L’écart type s’est fixé à 2,55.
Comme on peut le voir l’épreuve d’entretien a permis de nettement discriminer entre les
candidats et elle a significativement contribué à l’évolution du classement du concours.
Rappelons tout d’abord le déroulement de l’épreuve. Les candidats disposent d’une demiheure pour préparer un exposé de 10 mn maximum à partir d’un texte court tiré au sort par les
candidats. L’exposé doit nécessairement faire ressortir les idées principales du texte, les
discuter et les mettre en perspective, notamment en faisant le lien avec l’actualité et l’histoire
générale des idées. A l’issue de cet exposé le jury va interroger le candidat sur sa présentation
et la compréhension du texte pendant environ dix minutes. Enfin le temps restant est consacré
à des questions générales permettant d’apprécier l’ouverture d’esprit du candidat, sa
connaissance de l’actualité économique et sociale, ainsi que divers éléments de vocation et de
personnalité.
L’épreuve d’entretien est surtout une épreuve d’intelligence, au sens de capacité à comprendre
et à s’adapter. Ce n’est pas une épreuve d’érudition ou de culture générale. Cela ne signifie
pas que ces qualités ne soient pas utiles, mais elles ne le sont qu’en tant que moyen d’assoir
son raisonnement et jamais comme une fin. L’exposé doit être structuré et faire ressortir la
clarté de la pensée du candidat. Les questions posées par le jury ont pour but de tester la
capacité des candidats à soutenir leur raisonnement, à reconnaître parfois la contradiction, soit
au regard d’une incohérence, soit au regard de faits. Tester la capacité des candidats à entrer
dans une discussion critique est un objectif de cette partie de l’entretien.
Le jury a eu le très grand plaisir d'entendre de nombreux exposés de qualité, intéressants,
riches et originaux.
Les principaux défauts rencontrés ont été:
-Le manque de précision dans le langage. Trop de candidats emploient le vocabulaire de
manière approximative et ont du mal à donner une définition précise des mots qu'ils ont euxmêmes employés lorsque le jury leur demande. Il s'agit certainement d'un handicap lorsqu'il
s'agit d'approfondir.
-Une forme de superficialité souvent accompagnée d'une absence d'honnêteté intellectuelle.
Le Jury ne demande en aucun cas aux candidats d'avoir réponse à tout. Savoir délimiter
précisément les frontières entre ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas est certainement une
des qualités les plus précieuses pour celui qui veut progresser dans la voie de la connaissance.
MATHÉMATIQUES ET STATISTIQUES
Epreuve orale d’admission
Préparation : 30 mn - Durée : 30 mn - Coefficient : 2
Cette année, 97 candidats étaient présents à l’oral, avec une moyenne de 11,84.
Dans la voie scientifique, il y avaient 65 candidats, les notes s’échelonnant de 7 à 18.
Dans la voie économique, il y avaient 30 candidats, les notes s’échelonnant de 5 à
17. Enfin, 2 candidats en voie technologique était présents.
Nous rappelons le déroulement de l’épreuve : les candidats préparent pendant 30
minutes un sujet sur lequel ils sont interrogés pendant 20 minutes. Ce sujet peut-être
un exercice, avec éventuellement une question de cours. Enfin, pendant 10 minutes,
le candidat est interrogé sur des questions sans préparations. Nous signalons que le
jury tient compte, lors de son évaluation, de la voie du candidat.
De manière générale, on attend du candidat qu’il expose de manière concise
et claire le contenu de sa préparation, sans attendre une confirmation du jury sur
chaque question. Néanmoins, le jury peut s’il le désire interrompre le candidat pour
lui demander de corriger une erreur, en particulier quand celle-ci est préjudiciable à
l’ensemble de l’exercice.
Cette année, on note un bon niveau général, et une bonne connaissance du cours.
Nous avons en particulier apprécié les efforts de rigueur et de présentation de certains
candidats, qui ont parfois fait d’excellentes prestations.
Le jury a relevé les points suivants :
1) On note encore trop d’erreurs de calculs (par exemple de calcul matriciel ou
de calcul intégral) : on incite les candidats à trouver des moyens de vérifier leur
calculs.
2) Le jury a remarqué les difficultés de quelques candidats face à des questions
de type ensembliste, faisant par exemple intervenir des applications (injectivité, surjectivité, ...).
3) Plusieurs candidats ont eu des difficultés face à des questions de base de
dénombrement (telle que le calcul du nombre de mots que l’on peut former avec
certaines lettres).
4) Les fonctions à plusieurs variables posent encore des problèmes à certains
candidats (exemple d’une question relative à la dérivation, par rapport à t, d’une
fonction du type f (tx, ty)).
1
Histoire, Géographie et Géopolitique du monde contemporain
OPTIONS II
Epreuve orale – Préparation: 30mn - Présentation:30mn
Coefficient : 1
Le jury a entendu 65 candidats de la filière ECS, la note moyenne a été de 12,5, la plus basse
note a été de 6 et la meilleure de 19.
L’épreuve dure 30 minutes, réparties entre 15 minutes d’exposé et 15 minutes de questionsdiscussion. Ces éléments sont précisés avec chaque sujet tiré par chaque candidat ainsi que
trois autres recommandations : il n’y a pas de « plan-type » attendu, il faut développer des
exemples à l’appui de la démonstration et enfin utiliser les fonds de cartes disponibles.
Les sujets proposés portent davantage, dans leur formulation, sur la géographie et la
géopolitique du monde contemporain, mais, dans tous les cas, les connaissances d’histoire,
notamment d’histoire économique mondiale contemporaine, doivent être mobilisées pour
replacer l’analyse dans une perspective historique et bien répondre à la question posée.
En général les exposés ont été soit corrects soit très bons. Il s’agissait de construire un
raisonnement de façon structurée à partir du sujet en faisant preuve d’esprit critique et en
évitant les réponses-type apprises et convenues. En général les candidats sont bien rôdés à ce
genre d’exercice même si parfois ils se réfugient dans des réponses toutes faites, voire des
clichés. Il arrive aussi qu’une partie reste exsangue ou redondante, donc inutile.
Les candidats maîtrisent bien l’histoire économique, qu’ils savent réutiliser très à propos dans
les sujets proposés. En revanche, ils ont tendance à oublier la diversité des acteurs en jeu dans
les
situations
économiques,
sociales,
politiques,
géographiques
et
géopolitiques
contemporaines et à n’envisager que le seul acteur étatique. Les rôles des niveaux infraétatique et supra-étatique, des entreprises, des ONG, des mouvements sociaux, voire même
des individus restent trop souvent ignorés. L’entretien permet en général de se rattraper.
De même les connaissances de géographie mobilisées, même avec des données factuelles
généralement à jour renvoient à des conceptions souvent datées, où priment davantage les
inventaires de richesses que l’analyse de l’espace structuré par des échanges de tous types,
matériels et immatériels.
Une bonne partie des candidats n’était pas très à l’aise avec l’utilisation des exemples. Soit
l’exposé n’était fait que de remarques très générales jamais illustrées par des exemples et dans
ce cas l’exposé devenait rapidement creux. Soit, à l’inverse, l’exemple est pris pour l’idée
principale et le raisonnement se dissout et se perd dans la succession des faits. Une bonne
articulation conceptuel/factuel, éléments du raisonnement/exemple précis (localisé, daté etc) a
produit les bonnes et très bonnes notes.
L’entretien visait à la fois à approfondir des points omis ou évoqués trop rapidement dans
l’exposé et à ouvrir une discussion plus générale de quelques minutes sur le thème, la période
ou l’espace étudié. Libérés d’un formalisme qu’ils continuent à s’imposer, certains candidats
ont été brillants à l’entretien, d’autres manquant de connaissances, d’entrainement ou de
repères sur l’épreuve n’en ont pas su en tirer parti.
Les fonds de cartes vierges à disposition des candidats pour utilisation libre à l’appui de leur
exposé, ont été très peu utilisés. Il ne s’agit absolument pas de réaliser une carte ou un schéma
mais de s’appuyer sur le fonds de carte pendant l’exposé et surtout pendant l’entretien. Ceux
qui l’ont fait en ont tiré bénéfice. La localisation des pays et des lieux était parfois
approximative.
ANALYSE ECONOMIQUE
OPTIONS III et IV
Epreuve orale – Préparation: 30mn - Présentation:30mn
Coefficient : 1
Cette épreuve orale mobilise le candidat durant 1 heure. Dans un premier temps, celuici dispose de 30 minutes de préparation sur le sujet d’analyse économique qui lui est soumis.
Il lui est alors demandé une présentation orale d’une durée de 15 à 20 minutes, complétée par
une dizaine de minutes de questions et d’échanges de vues avec le jury.
Les sujets choisis par le jury doivent pouvoir être traités par les candidats préparés aux
épreuves d’Analyse économique et historique des sociétés contemporaines (Concours HEC,
option économique) ou d’Economie (Concours HEC, option technologique). Toutefois, le jury
s’attache généralement à des problématiques d’actualité, des réflexions concrètes, qui mêlent
concepts théoriques et applications empiriques. Il s’agit non seulement d’apprécier l’aptitude
du candidat à expliquer les mécanismes fondamentaux de l’économie, mais aussi et surtout sa
capacité de les illustrer à l’aide d’exemples appropriés qu’il convient d’intégrer dans le
raisonnement développé.
Durant cette session 2010, les sujets tirés au sort par les candidats ont été les suivants :
1. Faut-il supprimer les niches fiscales ?
2. Effets de cliquet et dépenses publiques.
3. Troisième révolution industrielle et nouveau modèle d’entreprise.
4. Réforme des systèmes de retraites et vieillissement démographique.
5. Les conséquences économiques du vieillissement démographique.
6. Les politiques de natalité aujourd’hui.
7. Le malthusianisme vous semble-t-il encore d’actualité ?
8. Droits de propriété et politiques de l’environnement.
9. Les barrières à l’entrée.
10. L’Etat minimal.
11. La maximisation du profit passe-t-elle nécessairement par la minimisation des coûts ?
12. La problématique des dettes souveraines en Europe.
13. Les justifications économiques du rôle de l’Etat.
14. Les enjeux économiques du principe de précaution.
15. A quoi sert le traité de Maastricht ?
16. Risque systémique et prêteur en dernier ressort.
17. Les enseignements de la crise de 1929 ont-ils servi à mieux gérer la crise actuelle ?
Pour cette session 2010, le jury a auditionné 32 candidats lors de cette épreuve. La
moyenne des notes a été de 12.77, pour un écart-type de 2.69. Les notes se sont échelonnées
entre un minimum de 7 et un maximum de 18. Seuls trois candidats ont obtenu une note
strictement inférieure à la moyenne.
Compte tenu de la difficulté de l’exercice demandé, ces résultats paraissent assez
positifs et soulignent le niveau globalement satisfaisant des candidats préparés à ce concours.
Ces bons résultats s’expliquent par la rigueur et la structuration des exposés : la plupart des
candidats délivrant un plan structuré autour d’une problématique cohérente. Compte tenu de
la présence d’une réelle maîtrise des techniques orales chez la plupart des candidats
auditionnés, ces derniers s’avèrent, au final, départagés principalement par leur capacité à
utiliser les outils économiques fondamentaux afin d’éclairer les questions qui leurs sont
soumises.