Calculs biliaires : fréquents mais rarement graves

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Calculs biliaires : fréquents mais rarement graves
La Santé d’Abord
Calculs biliaires :
fréquents mais rarement graves
13h00
Samedi 18 octobre
Depuis l’Antiquité, on prête à la bile un grand
rôle sur le caractère comme en témoignent les
termes “mélancolie”, “colère”, “se faire de la
bile” etc. Mais en fait, la bile sert à la digestion
des graisses et elle élimine certaines substances
toxiques. Le Dr François André, président de
l’Union Régionale des Médecins Libéraux de La
Réunion (URMLR) nous en dit plus.
Des Lithiases biliaires
L
a bile est fabriquée par les cellules du foie (les hépatocytes),
stockée en dehors des repas
dans la vésicule. Au moment du
repas, la vésicule se contracte et
s’évacue dans le canal cholédoque
puis à travers le sphincter d’Oddi
dans le tube digestif, où la bile se
mélange aux aliments. Les acides
biliaires, une fois qu’ils ont servi à
la digestion sont réabsorbés à la fin
de l’intestin grêle ; ils peuvent servir
plusieurs fois au cours du même
repas, suivant ce qu’on appelle le
cycle entero-hépatique.
Calcul et lithiase sont des synonymes qui veulent dire petit caillou.
Ils se forment dans la vésicule, là où
la bile est concentrée, à partir des
cristaux, comme les grains de sel
dans un marais salant. Si la vésicule se vide complètement, tous les
cristaux en formation sont évacués
et l’évolution est stoppée. Souvent
il reste un résidu et c’est dans ce
résidu que les cristaux vont servir
d’amorce de fixation pour agglutiner d’autres cristaux et grossir de
plus en plus. La grande majorité
des lithiases biliaires sont formées
de cholestérol.
L’origine des calculs de cholestérol
◗ les antécédents familiaux de lithiases
biliaires
◗ le sexe féminin
◗ les grossesses
◗ l’obésité et l’augmentation du cholestérol sanguin
◗ les opérations au cours desquelles on
a enlevé la fin de l’intestin grêle (là où
les acides biliaires sont réabsorbés pour
être réutilisés.)
À 60 ans, plus d’une femme sur cinq a des
lithiases biliaires.
La deuxième sorte de calcul est à
base de bilirubine, ces calculs peuvent survenir dès l’enfance.
- Les calculs peuvent boucher le
canal d’évacuation de la vésicule,
celle-ci n’arrive plus à se vidanger
et force sur un obstacle ce qui
entraîne des douleurs intenses.
C’est la colique hépatique qui se
traduit par des crises douloureuses
sous les côtes, à droite, pliant le
malade en deux, accompagnées de
nausées et de vomissements. Elles
surviennent volontiers la nuit ; elles
sont provoquées surtout par des
repas lourds, qui ont entraîné une
vidange vésiculaire complète.
- Quand les calculs irritent la paroi
de la vésicule, ils peuvent provoquer une inflammation puis une
infection.
Quand cette infection dure quelques jours, on parle de cholécystite
aiguë, on a une douleur plus sourde, et plus prolongée, associée à
des signes d’infection : petite fièvre
entre 38 et 39° et parfois frissons.
Quel traitement mettre en œuvre ?
L
e traitement est
principalement chirurgical.
L’opération de base
consiste à enlever la
vésicule avec tous les
calculs qu’elle contient.
C’est ce qu’on appelle la
cholécystectomie.
Depuis une quinzaine
d’années, cette opération
se fait principalement par
voie cœlioscopique.
C’est une opération très
courante, qui se fait
dans tous les services de
chirurgie générale.
La durée d’hospitalisation est en général inférieure à une semaine.
Les lithiases sont très
fréquentes, on n’opère
que celles qui ont fait
parler d’elles.
Mais parfois l’inflammation évolue
de façon silencieuse et sournoise
pendant des mois voire des années, on parle alors de cholécystite
chronique.
Au bout de plusieurs années ou décennies de cholécystite chronique,
on a même un risque de cancer de
la vésicule.
- Si les calculs passent dans la voie
biliaire principale, ils peuvent y rester piégés, remonter dans les voies
biliaires intra-hépatiques donnant
une angiocholite avec douleurs
intenses du côté droit, suivies de
fièvre à 40°, puis une jaunisse.
C’est une urgence !
- s’ils vont dans le canal pancréatique, ils entrainent une pancréatite
aigüe gravissime.
On a des douleurs hyper intenses
qui, cette fois-ci, vont plutôt sur la
gauche et l’omoplate gauche, avec
des vomissements et une altération
franche de l’état général.
Dr François André
président de l’URML Réunion.

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