Les douleurs hepatiques
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Les douleurs hepatiques
Les douleurs hépatiques (2ième partie) Les douleurs hépatiques sont principalement dues à la présence de calculs biliaires au niveau de la vésicule biliaire. Une grande partie des personnes présentant des calculs biliaires en sont porteuses sans aucun symptôme. On parle alors de « calculs silencieux ». Ils sont parfois décelés de manière fortuite lors d’examens effectués pour une autre raison, et n’ont généralement pas besoin d’être traités. Les problèmes apparaissent lorsqu’une crise survient. Lorsque des douleurs de colique hépatique se manifestent pour la première fois, il ne faut pas hésiter à calmer cette douleur au plus vite à l’aide, de préférence, d’un antispasmodique qui permet de lever les contractions à l’origine de la douleur. On peut aussi prendre un antidouleur classique ou un antiinflammatoire non stéroïdien (AINS) pour diminuer la douleur. Lorsque la crise douloureuse se répète de manière régulière parfois sur plusieurs semaines, mois voire des années, il faut craindre que des calculs biliaires restent bloqués en raison de leur taille dans la vésicule, le cholédoque ou le canal cystique. Dans ce cas, il est impératif de consulter un médecin. Il faut en effet diagnostiquer la cause précise de ces douleurs et évaluer la nécessité d’un traitement médical ou chirurgical pour éliminer ces calculs vésiculaires car ils ne se résorberont pas d’eux-mêmes. Complications possibles. Sans traitement dans ces circonstances, des complications peuvent survenir lorsque les calculs biliaires finissent par bloquer l’écoulement de la bile en obstruant l’un des canaux qui la transportent du foie et de la vésicule vers l’intestin grêle. Les calculs biliaires ainsi emprisonnés peuvent entraîner une inflammation de la vésicule biliaire (cholécystite) et une inflammation des canaux (cholangite). Il peut également arriver que les calculs biliaires se bloquent au niveau du canal de Wirsung ce qui peut provoquer une pancréatite (inflammation douloureuse du Pancréas). Il importe de porter attention à certains symptômes comme une jaunisse (coloration jaune de la peau et du blanc des yeux), de la fièvre, l’apparition de selles de couleur pâle, d’urine de couleur thé ou café. Diagnostic. Lorsque les symptômes semblent indiquer des calculs biliaires, le médecin peut demander une échographie de l’abdomen. Cet examen est réalisé à jeun, il est indolore et consiste à passer sur l’abdomen un dispositif manuel. Il s’agit d’une technique d'imagerie médicale utilisant les ultrasons afin de visualiser les organes internes. L'échographie du foie permet d'identifier ou de surveiller une lésion évolutive du foie ou des voies biliaires situées dans cet organe. Elle a pour but de vérifier l’état de la vésicule biliaire, de voir la présence de calculs biliaires, l’existence d’une complication : cholécystite (inflammation des parois de la vésicule biliaire), gonflement aigu de la vésicule biliaire (hydrocholécyste)... Elle est complétée par un dosage sanguin des enzymes hépatiques (transaminases) et de la lipase (enzyme pancréatique). En cas de jaunisse, de douleurs abdominales dans la région du foie, ou d'augmentation de la taille de cet organe entre autres causes, une pathologie hépatique peut être suspectée: les pathologies recherchées sont une tumeur bénigne, une cirrhose, un calcul biliaire, un cancer, un kyste... D’autres examens peuvent fournir des renseignements supplémentaires nécessaires à l’établissement du diagnostic, notamment une tomodensitométrie et diverses techniques radiologiques réalisées à l’aide d’un agent de contraste opaque aux rayons X ou d’un colorant qui met en évidence les conduits biliaires. Traitement. Dans certains cas (rares) un traitement médicamenteux peut suffire à dissoudre le ou les calculs biliaires. Il est également possible d’envisager la pulvérisation (fragmentation par ondes de choc) des calculs biliaires par une technique utilisant les propriétés physiques des ultrasons (la lithotripsie). Mais la plupart du temps, il faut pratiquer une intervention chirurgicale qui consiste soit à : - ôter le ou les calcul(s) en réalisant une incision abdominale, sous anesthésie locale, lorsque le ou les calcul(s) bloque(nt) le canal cholédoque, c’est ce qu’on appelle une cholangio-pancréatographie. - réaliser une ablation de la vésicule biliaire pour éliminer tous les calculs biliaires et les risques de complications (inflammation des voies biliaires et infection). Cette intervention est majoritairement réalisée par laparoscopie sous anesthésie générale (petites incisions abdominales). La plupart des gens peuvent retourner chez eux après l’intervention, mais certaines personnes doivent passer la nuit à l’hôpital pour une surveillance en post-opératoire. Dans certains cas (infection, présence d’anciennes cicatrices, personnes obèses) une cholécystectomie ouverte traditionnelle sous anesthésie générale doit être réalisée. Cette intervention n’entraîne heureusement pas de conséquence majeure sur la digestion puisque la bile s’écoule du foie par les canaux biliaires directement dans l’intestin grêle. Il est donc possible de vivre tout à fait normalement. Le seul désagrément est que l’écoulement de bile étant parfois plus fréquent peut provoquer à certains moments de la diarrhée. Prévention. Certains des facteurs favorisant la formation des calculs dans la vésicule peuvent être modifiés : - avoir une alimentation saine, variée, équilibrée et combattre la sédentarité (faire des exercices physiques, marcher, pratiquer un sport…) afin de maintenir un « poids santé » et lutter contre l’obésité. - les personnes diabétiques sont susceptibles de présenter davantage des calculs vésiculaires, une alimentation à faible teneur en glucides et une activité physique régulière sont fortement recommandés. - les régimes amaigrissants entraînant une perte de poids rapide sont aussi à éviter car il augmente le risque de formation de calculs biliaires. WOWO 11/2014