Au nom du pere et du fils et de JM

Transcription

Au nom du pere et du fils et de JM
Titre
Au nom du père et du fils et de J.M. Weston
de Julien Mabiala BISSILA (2011)
Présentation de
l'auteur
Auteur, conteur, comédien et metteur en scène, Julien Mabiala Bissila est
né le 30 août 1976 à Brazzaville au Congo. Son parcours de comédien, de
créateur et de dramaturge est interrompu en 1997 pendant la guerre civile
du Congo. Il passera plusieurs mois comme prisonnier des soldats angolais,
avant de s’échapper et de vivre deux ans dans la forêt. Il réside désormais
à Lyon. Il est régulièrement invité sur les scènes et festivals africains. Il a
présenté son texte Crabe rouge à Limoges dans le cadre des Nouvelles
Zébrures en 2010. En octobre 2011, il achève une résidence d’écriture de
deux mois à la Maison des auteurs de Limoges. En septembre 2012, sa
pièce Au nom du Père du fils et de J.M. Weston est lue à l'occasion des
29eme Francophonies en Limousin puis, en mars 2013, dans le cadre de
Nouvelles Zébrures. Cette œuvre a été récompensée par le Prix des
journées de Lyon des auteurs de théâtre (2011). Julien Mabiala Bissila a
traversé les pires barbaries durant la guerre civile congolaise de 1997.
Cette expérience est devenue la source d'inspiration de ses pièces, hantées
par le chaos et la perte.
Cadre spatiotemporel
Il s'agit d'un contexte actuel sur la terre d'enfance des deux protagonistes,
au Congo qu'ils projettent sur la scène.
Résumé
Deux frères, reviennent sur les lieux ravagés de leur enfance, dans leur ville
d'origine, là où ont été assassinés leurs parents afin de récupérer les
chaussures Weston de leur père. Les chemins labyrinthiques qu'ils
empruntent leur permettent ainsi de faire leur deuil, de se reconstruire et
de reconstruire un passé massacré par la violence de conflits fratricides et
absurdes.
Structure
Composition en 6 souffles comme autant de respiration vers le regain, la
reconstruction et la vie
Thématiques
Importance de la notion de voix qui évoque, qui transmet, qui n'oublie
1
PREAC « Ecritures Francophones et Théâtre » - 2014
pas pour dire la guerre civile au Congo en 1997 : devoir de mémoire et
thème du souvenir
Quête de soi, quête d'identité et quête du passé pour mieux bâtir le
présent (abolition vivants/morts)
Dépassement des souffrances et du traumatisme, des conflits et des
exactions, de la fuite et de l'exode
Question du deuil : vide de l'anéantissement des lieux, dissémination des
corps, tombe perdue des chaussures comme symbole d'un passé glorieux
révolu
Insistance sur la notion de jeu théâtral
Personnages
Criss et Cross : deux frères qui représentent le chaos, la confusion totale ;
personnage double de l'autre
L'homme à la contrebasse et la voix off : spectre du père qui évoque le
temps qui passe et la douleur vécue, en plus d'être la voix intérieure des
deux frères
Bayouss : un ivrogne, témoin d'une époque révolue et des atrocités de la
guerre civile. Seul repère après la destruction de la ville
Langue
Mélange de styles et de rythmes (liens avec la danse)
Caractère dynamique et humoristique (jeux de mots, glissements
sémantiques) de la langue qui peut se révéler crue et directe : écriture
violente, sensible et poétique
Éléments scéniques
Présence de didascalies externes mais peu de didascalies internes pour
situer lieux, décors, incarnations des voix... : personnages qui parlent en
solo, duo et échos ; dialogue en choralité qui pulvérise la parole en faisant
éclater les voix
Jeu sur l'illusion théâtrale et ses ruptures
Niveau de difficulté
Peu de difficultés de langue mais compréhension d'ensemble peu aisée (le
texte se clôt sur l'idée qu'il n'y a rien à comprendre)
A partir de la 3eme
Extraits significatifs
« Mon corps
Où est passé ce corps ?
Je ne me souviens plus.
Les yeux ouverts
Il fait noir.
Mon corps est absent.
Une forte douleur est assise à sa place. »
« Parce que la femme, ses entrailles ont ricoché sur le mur blanc bien que
son corps ait continué la course, mais sans les entrailles qui sont restées
sur le mur, donc devant nous, avant que la voiture ne rentre dans le même
mur en même temps. »
« La chose la plus frappante dans cette ville c'est quand tu revois les lieux
de ton enfance dans tes souvenirs en même temps en face de toi... J'ai
grandi ici. Mon père habitait là. Avant ce n'était pas encore une avenue.
Bref, ils ont fait sauter la serrure. »
2
PREAC « Ecritures Francophones et Théâtre » - 2014
Liens utiles
3
http://www.lesfrancophonies.com/maison-des-auteurs/bissila-julien
http://www.theatre-video.net/video/Entretien-avec-Julien-Mabiala-Bissilapour-Au-nom-du-pere-du-fils-29e-Francophonies-en-Limousin
http://www.lesfrancophonies.fr/BISSILA-MABIALA-Julien
http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=11652
http://julien-bissila.eklablog.com
http://www.rfi.fr/afrique/20130729-julien-mabiala-bissila-nom-pere-filsjm-weston-lecture-multimedia/
PREAC « Ecritures Francophones et Théâtre » - 2014