les recettes
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les recettes
e ecette médiévale ` orue en aillée. Extraite d’un écrit en latin d’origine incertaine, mais dont l’auteur a de grandes ambitions culinaires (il déclare avoir recueilli ses recettes aux quatre coins du monde) cette préparation de morue semble être l’ancêtre de la brandade provençale. Cependant, pas de lait de vache ici, mais du lait d’amandes. Le poisson, et surtout la morue, symbole de la cuisine maigre, se doit d’être accommodé avec des produits végétaux. Façons : La veille : faire dessaler la morue en la faisant tremper pendant une nuit entière ; en changeant l’eau au moins une fois. Le jour même : couper le pain en petit morceaux et faire tremper dans le lait d’amandes. Éplucher et émincer les oignons, les faire frire et très légèrement colorer dans l’huile d’olive. Faire pocher la morue dans un bon court-bouillon à feu très, très doux pendant 20 minutes. Désaréter et effeuiller. Écraser le pain à la fourchette, de manière obtenir une pate avec le lait. Porter sur le feu. Ajouter les oignons, puis l’ail écrasé. Incorporer la morue et laisser mijoter pendant un petit quart d’heure. Rectifier l’assaisonnement si nécessaire puis servir. Ingrédients : 500g de morue séchée et salée 60g de mie de pain sec ½ l de lait d’amandes (recette n°151) 3 gousses d’ail 2 oignons Huile d’olive Sel (si nécessaire) e ecette médiévale c âté de lapin. Le « connis », au Moyen-âge, est un lapin de garenne. Nous avons choisi une recette typique de ces pâtés médiévaux en croute, dont la pate enferme une pièce de viande entière non désossée. L’enveloppe, qui doit être solide, était conçue comme un espèce de four permettant de rôtir l’animal en douceur. Le pâté de lapin peut être l’occasion d’un bel amusement. Choisissez un lapereau bien gras et dressez-le pour lui donner la pose d’un lièvre aux aguets. Ce n’est pas facile, de petites brochettes en bois étant indispensables pour faire tenir la tête. Entourez-le d’une pate ferme qui épousera bien ses formes et, avec les restes, confectionnez des oreilles et une queue ; ouvrez lui les yeux avec deux haricots noirs et faites cuire au four jusqu’à ce qu’il soit bien doré. Votre sculpture fera forte impression sur vos invités. Façons : Préparer une pate ferme à l’avance et laisser reposer 1 à 2 heures au frais, ou encore mieux la veille au soir. Hacher le lard et préparer le mélange d’épices et de sel. Faire une grande abaisse épaisse (environ 1,5 centimètre) rectangulaire, et poser sur la plaque de cuisson. Parer le lapin et le poser en position de « lièvre aux aguets » sur la partie de l’abaisse se trouvant devant l’opérateur, laissant libre de l’autre coté du lapin la plus grande partie de l’abaisse que l’on repliera par la suite. La tête sera maintenue en position haute par de petites brochettes de bois (des baguettes chinoises coupées et des piques font très bien l’affaire). Enduire le lapin de lard haché sur toute sa surface. Saupoudrez généreusement d’épices et de sel. Envelopper le lapin dans l’abaisse en soudant les deux bords sous le lapin. Appliquer sur les formes du lapin, pour qu’elles apparaissent au travers de la pate qui doit coller au plus prés de la chair. Enlever les excédents de pate et ressouder en mouillant avec de l’eau. Dessiner l’emplacement de la bouche. Découper les oreilles dans un restant de pate et coller les sur les cotés. Procéder de même pour la queue. Mettre des haricots noir sen guise d’yeux. Faire cuire au four chaud, environ 1h30. Le lapin cuit très bien dans son enveloppe. Il est inutile de le faire trop cuire, car il dessèche. Lorsque que la croute a acquis un beau hale, c’est prêt. Porter entier à table, ouvrir par le dos devant les invités, et découper comme un lapin rôti. N’offrir la pate qu’à ceux des convives qui en feront la demande, car elle est plus que nourrissante. Ingrédients : Pate à pâté (recette n°153-3) 1kg de farine 250g de beurre 1 œuf Sel et eau en proportion Farce 1 jeune lapin avec son foie 300g de lard de gras salé 1 pincée de clou de girofle en poudre 1 cuillérée à café de gingembre en poudre 1 cuillérée à café de graines (maniguette) pilées ou 1 cuillérée à café de poivre gris moulu 1 petite cuillérée à soupe de sel fin. e ecette médiévale g ourte du roi Manfred Façons : Faire la pate brisée quelques heures auparavant ou même la veille et laisser reposer au frais. Par ailleurs, hacher les viandes. Saler et poivrer suivant votre gout et faire revenir dans du saindoux. Réserver et laisser refroidir. Incorporer un à un les œufs dans la préparation refroidie. Faire une abaisse et foncer un moule à cake ou une terrine à pâté, y verser l’appareil et recouvrir d’une seconde abaisse de pate. Cuire à four chaud (225 degrés ou thermostat 6) pendant ¾ d’heure à 1 heure. Servir chaud ou froid. Ingrédients : Pate brisée (recette n°153-2) 200g de farine 100g de beurre Sel et eau en proportion Appareil 250g de foi de volailles 250g de gésier de volailles 250g de ventrêche ou de poitrine de porc fraiche 2 noix de saindoux 4 œufs 1 cuillérée à café de poivre moulu Sel. e ecette médiévale g ourte d’ail La plupart des livres de cuisine proposent, parmi le grand nombre des tourtes, des confections à l’ail, à l’oignon, à l’échalote. Dans la présente recette les façons sont tout à fait classiques, et comme l’ail est cuit, il ne domine pas ; le gout est fin et équilibré entre ail, safran, et fromage. Façons : Préparer la pate quelques heures auparavant ou même la veille, et réserver au frais. Éplucher l’ail et faire cuire dans l’huile bouillante pendant un quart d’heure. Égoutter et mettre à tremper dans de l’eau froide. Piler les gousses d’ail cuites, puis ajouter le fromage, le lard préalablement haché, les épices, le safran, les œufs et les raisins secs lavés. Bien lisser le mélange. Faire une abaisse de pate et foncer un moule à tarte. Verser l’appareil, couvrir d’une seconde abaisse de pate en soudant bien les bords. Cuire au four chaud (200 degrés) pendant ¾ d’heure à 1 heure. Ingrédients : Pate brisée (recette n°153-2) 250g de farine 125g de beurre Sel et eau en proportion Appareil 5 têtes d’ails 200g de poitrine de porc fraiche ou salée 300g de fromage frais bien égoutté et pressé 3 œufs 80g de raisins secs 1 dizaine de filaments de safran sel (si vous avez utilisé du lard non salé) ou à votre gout Mélange d’épices en poudre Clous de girofle Noix de muscade Cannelle Gingembre Poivre 1 cuillérée à café de chacune. e ecette médiévale g arte blanche. Cette tarte d’une couleur qui, au Moyen-âge, évoque la pureté et l’ascétisme est l’une des plus grandes réussites gourmandes de Maitre Martino. Elle est toujours plébiscitée lors de nos repas médiévaux, obtenant un grand succès auprès de la gente féminine. Elle constitue le meilleur exemple d’une possible réhabilitation de l’eau de rose dans notre pâtisserie. La subtile nuance de cette eau florale s’accorde parfaitement avec la pointe de gingembre et l’onctuosité à peine sucrée du fromage frais. Façons : Préparer la pate et laisser reposer au frais de 1 à 2 heures. Pendant ce temps, écraser le fromage et mélanger avec les blancs d’œufs légèrement battus. Incorporer le sucre, le beurre et le gingembre. Bien mélanger. Délayer cette composition avec un peu de lait jusqu’à consistance d’une belle crème. Faire une abaisse fine et foncer un moule à tarte à bord haut. Verser l’appareil et faire cuire à four chaud (225 degrés) pendant 1 heure au plus. Surveiller la cuisson : le dessous de la tarte doit être bien cuit tandis que le dessus doit être légèrement coloré – il s’agit d’une tarte blanche ! La protéger d’un papier d’aluminium si elle dore trop vite. Au sortir du four, saupoudrer de sucre et asperger d’eau de rose. Ingrédients : Pate brisée (recette n°153-2) 250g de farine 125g de beurre Sel et eau en proportion Appareil 300g de fromage frais très égoutté, type saint-florentin, ou un autre moins salé (tomme fraiche, brie de Meaux frais, carrés Gervais) 6 blancs d’œufs 125g de sucre 125g de beurre en pommade ¾ cuillérée à café de gingembre en poudre Finition 2 cuillérée à soupe de sucre 1 filet d’eau de rose. e ecette médiévale W ariole. Aujourd’hui chez les quincaillers, spécialistes d’articles en pâtisserie, on vend toujours des moules à darioles, petites formes en métal à bord très haut, ressemblant à des gobelets. Tous les livres de cuisine ou de pâtisserie contenaient encore jusque très récemment une recette de ce petit flan au lait ou aux amandes parfumé à toutes sortes d’essence. La dariole était l’un des classiques du répertoire traditionnel de la pâtisserie française. Au Moyen-âge, cependant, ce ne sont pas les traités français qui nous renseignent à son sujet. C’est tout juste si son apparaît dans certains menus du Ménagier de Paris ; la seule recette française dont on dispose est incompréhensible et provient de l’édition du XVe du Viandier de Taillevent. Pourtant l’auteur du Ménagier de Paris rapporte la diction « à nos françaises convient darioles ». En revanche, les textes anglais contiennent toutes des instructions variées sur la manière de confectionner des darioles, darials, ou daryols. Quant aux auteurs italiens, ils ne semblent pas en soupçonner l’existence sauf le grand Martino, naturellement, dont nous avons choisi la recette, car elle donne un résultat exceptionnel et est d’une grande précision. Comment précuire l’abaisse en l’emplissant de farine pour qu’elle ne se déforme pas ; comment savoir si le flan est bien cuit : il doit trembler comme une « jonchée » dit-il ; sa consistance ressemble alors à celle d’un fromage tout frais caillé dans son moule en jonc, d’où l’appellation de « jonchée » ! On notera d’ailleurs que la « diriola » de maitre Martino est une tarte de grande dimension et que ce mot ne désigne pas encore des pièces individuelles. Façons : Préparer la pate et laisser reposer au frais de 1 à 2 heures. Faire une abaisse et foncer un moule à tourte à bord très haut. Faire cuire l’abaisse à blanc à four chaud (220 degrés) pendant 20 minutes environ, en l’emplissant avec des haricots – ou même de la farine, comme le préconise maitre Martino ! Pendant ce temps, battre les jaunes d’œufs avec le sucre, leur ajouter le lait, et fouetter de nouveau. Parfumer avec la cannelle. Ajouter une pincé de sel. Verser l’appareil dans l’abaisse prés cuite, et faire cuir à four chaud (220-250 degrés) pendant environ une heure, en surveillant bien la cuisson. Si la tarte se colore trop sur le dessus, la protéger avec un morceau de papier aluminium. Quand l’appareil est pris, c’est-à-dire qu’il tremble légèrement d’une seule pièce lorsqu’on bouge la dariole, elle est prête. Sortir du four et asperger de 2 ou 3 cuillérée à soupe d’eau de rose. Remarque : nous ne suivons pas exactement la procédure de maitre Martino qui prescrit de tourner l’appareil lors de la cuisson avec une cuiller. L’usage de nos fours fermés exclut quasiment cette possibilité. Ingrédients : Pate brisée (recette n°153-2) 250g de farine 125g de beurre Sel et eau en proportion Appareil 75cl de lait frais 6 jaunes d’œufs 300g de sucre en poudre 1 bonne cuillérée à café de cannelle en poudre Eau de rose. e ecette médiévale g ourte à étages de fruits secs. Cette tourte à étage entrerait sans équivoque dans notre catégorie des desserts sucrés. Elle contient des fruits secs que les médecins du Moyen-âge considéraient les plus sains et elle est en effet fort tonique. Très dense, elle se mange en petites quantités. On la fait mieux l’hiver quand les fruits secs sont de meilleures qualités, et elle convient bien à cette saison. C’est une recette, qui ale mérite de donner presque toutes les proportions et qui recueille toujours un grand succès . Façons : Préparer la pate brisée quelques heures auparavant et laisser reposer au frais. Laver les raisins secs. Faire une abaisse de pate, la saupoudrer de sucre et de clou de girofle que l’on incrustera dans la pate au moyen du rouleau à pâtisserie. Foncer un moule à tarte. Disposer les noix sur l’abaisse et arroser de lait d’amandes. Recouvrir d’une seconde abaisse de pate très fine, toujours roulé avec sucre et clou de girofle. Disposer les dates coupées en petits morceaux et arroser le lait d’amandes. Recouvrir d’une nouvelle abaisse de pate. Disposer les raisins secs et recouvrir d’une dernière abaisse de pate. Faire cuir à four chaud (220 degrés ou thermostat 6) pendant une bonne heure au plus. Servir en dessert. Ingrédients : Pate brisée (recette n°153-2) 450g de farine 200g de beurre Sel et eau en proportion Lait d’amandes (recette n°150) 150g d’amandes 1l d’eau Appareil 25g de sucre 75g de raisins secs 18 noix 13 dattes 1,5g de clou de girofle en poudre. e ecette médiévale T illée L’aillée était servie régulièrement avec les viandes bouillies et aussi avec les poissons cuits en court bouillon. Folgore de Saint Gimignano qui, à la fin du XVIe siècle, chante les mois toscans dans des sonnets courtois bruissant de courses à cheval, de parties de chasse, de tournois, tous achevés en banquets, propose l’aillé en juillet, « pour ceux qui l’aiment », avec les chapons bouillis et les chevreaux, après les gelées, les perdrix rôties et les jeunes faisans. L’ail n’est donc pas rejeté des grandes tables, à condition d’etre corrigé par une judicieuse préparation culinaire, car dans un autre contexte son odeur désigne le rustre. Cette aillée est plus simple que les autres, de gout franc et adaptée aux viandes fortes, comme bœuf, venaison. Façons : Faire cuire dans la braise, ou au four, pendant 30 minutes, 18 grosses gousses d’ail, non épluchés, enveloppées dans une feuille de papier d’aluminium (200 degrés ou thermostat 6). Faire tremper la mie de pain dans un peu de bouillon. Éplucher l’ail cuit et deux gousses d’ail cru. Écraser le tout, y ajouter la mie de pain et piler l’ensemble en ajoutant les épices et le bouillon au fur et à mesure jusqu’à obtenir une consistance onctueuse. Saler, porter à ébullition et laisser bouillir pendant quelques minutes. Servir chaud. Ingrédients : 20 gousses d’ail 40g de mie de pain sec 1/4l de bouillon (recette n°152) Mélange d’épices en poudre ¼ cuillérée à café de gingembre ¼ cuillérée à café de cannelle 1 pincée de clou de girofle e ecette médiévale f auce cameline fort excellente La sauce cameline est un classique des tables médiévales et, avec l’aillée et quelque sauce verte, elle accompagne presque obligatoirement tout service bouilli ou de rôti, en France, en Angleterre, en Italie, en Catalogne ou ailleurs. Le nom de cameline peut se rapporter à la cannelle ou à la couleur « poil de chameau » de cette confection, puisque les sauces étaient souvent nommées d’après leur couleur ou suivant l’épice dominante. Mais, comme pour le blanc-manger, il est difficile de trouver, sous l’unité du nom, les éléments surs d’une définition, sauf l’exigence de cannelle. Les camelines italiennes lui associent le clou de girofle alors que les françaises l’accompagnent de gingembre ; les anglaises et catalanes peuvent diversifier davantage les épices, clou de girofle, gingembre, noix muscade, toujours autour de la cannelle. La sauce cameline que nous proposons ici est aigre-douce et, pour laisser prédominer le gout de la cannelle, il faut être assez modéré sur le clou de girofle. Façons : Laver, puis faire tremper pendant une heure les raisins secs. Piler ou passer mixer les amandes, puis délayer dans un peu d’eau. Filtrer le mélange obtenu. Passer les raisins au mixer avec les épices et la mie de pain préalablement trempée dans un peu d’eau. Mélanger le lait d’amandes et les raisins, puis leur ajouter le verjus. Bien amalgamer, saler légèrement et rectifier l’assaisonnement si nécessaire. La consistance doit être fluide, la couleur blond soutenu. Ingrédients : 70g d’amandes mondées 40g de raisins secs 40g de mie de pain sec 30cl de verjus ou 20cl de vinaigre de cidre mélangé à 10cl d’eau 1 cuillérée à café de cannelle en poudre ¼ cuillérée à café de clou de girofle en poudre Sel e ecette médiévale b melette verte Voici deux versions d’une omelette aux herbes et feuilles vertes : la première, confectionnée avec la liqueur exprimée des plantes, est d’un jade éclatant tandis que la seconde est marbrée de jaune et de vert. Nous vous conseillons de les essayer toutes les deux et de les présenter ensemble. Leur association sur un même plat est du plus bel effet. Si nous avons choisi cette version parmi les nombreuses recettes d’omelettes médiévales, c’est qu’elle s’approche au plus prés de notre omelette baveuse cuite au beurre. Et contrairement à son appellation italienne fritata, qui désigne aujourd’hui une espèce de galette d’œufs bien sèche, elle doit être parfaitement moelleuse et dorée d’un seul coté, comme on le ferait pour une bonne omelette à la française. Dans les traités français, ces préparations sont appelées « alumelles », mot qui par altération donnera « omelette » ; mais les omelettes aux herbes portent le joli nom de « arboulastre », terme provenant probablement « d’herbes ». Nous remplaçons ici la bourrache par des épinards, mais il est entendu que ce plat peut se préparer avec n’importe quelles herbes aromatiques ou feuilles vertes, en fonction de la saison, et de l’approvisionnement du marché ou du jardin. C’est leur dosage qui donne son gout à l’omelette. - - ere Façons : 1 façon : battre les œufs avec le lait, l’eau et le fromage râpé. Saler modérément à cause du fromage. Nettoyer et laver les feuilles et les herbes. Hacher très finement ou passer au mixer, de manière à obtenir un bon bol de hachis vert. Piler ce hachis au mortier avec une pincée de gros sel, de manière à faire sortir le jus des légumes. Mélanger et battre de nouveau. Les œufs doivent être d’un très beau vert. Faire fondre le beurre dans la poêle à feu doux et, lorsqu’il est à peine noisette, verser les œufs battus et procéder comme pour une omelette ordinaire. Bien faire cuire au-dessous, en laissant le dessus encore moelleux. Faire glisser l’omelette en la repliant sur le plat de service. 2ème façon : battre les œufs, le lait, l’eau et le fromage comme précédemment et saler si nécessaire. Hacher les herbes et les feuilles très finement. Faire fondre le beurre dans la poêle, et quand il est presque noisette, ajouter le hachis d’herbes. Saler et faire cuire pendant 7 à 8 minutes, puis ajouter les œufs battus et procéder comme pour une omelette ordinaire. Laisser cuire au-dessous, en laissant le dessus bien moelleux, puis faire glisser sur le plat de service en la repliant. On peut, si l’on veut, séparer mes œufs battus en deux parties et procéder pour chacune d’entre elles différemment, de manière à obtenir deux petites omelettes, l’une selon la première façon, l’autre selon la seconde. Ingrédients : 6 œufs bien frais 15cl de lait 5cl d’eau 2 cuillérées à soupe de parmesan frais ou de comté râpé 50g de beurre 1 petite poignée de petites feuilles de blettes (env.100g) 1 petite poignée d’épinards jeunes (env.100g) 1 petite poignée de persil 4 feuilles de sauge fraiche 4 ou 5 feuilles de menthe selon le gout désiré 5 ou 6 branches de marjolaine fraiche Sel e ecette médiévale c ipefarces. Un joli nom pour ces beignets que les enfants vont bien apprécier. Sous une croûte dorée, le fondant tiède d’un bon fromage se répand dans la bouche. Mais attention à ne pas trop laisser cuire, sinon le fromage, se liquéfiant sous l’effet de la chaleur, perce l’enveloppe et se disperse dans la friture ! Ce genre de beignet est encore populaire dans certaines régions d’Italie où on le prépare avec du fromage appelé provolone dolce. Façons : Préparer la pâte à beignets une heure à l’avance en mélangeant bien au fouet tous les ingrédients pour obtenir un appareil assez consistant, mais bien onctueux. Couper le fromage en bâtonnets de la grosseur d’un doigt, long de 3 à 4 centimètres. Faire chauffer la friture. Pendant ce temps, mettre les bâtonnets de fromage dans la pâte à beignets. Lorsque la friture est fumante, plonger dedans 5 ou 6 bâtonnets à la fois et, dès qu’ils sont dorés de tous les côtés, les retirer sur un papier absorbant. L’opération prend à peine une minute. Servir bien chaud, en ayant soin de ne pas les empiler les uns sur les autres. Ingrédients : Pâte à beignets 125g de farine 2 jaunes d’œufs 2dl de vin blanc 1 bonne pincée de sel 400g de tout type de fromage doux du genre de la raclette Saindoux ou huile pour friture e ecette médiévale U lanc-manger italien à la Catalane. Le mot de blanc-manger fait peur, surtout aux Anglais qui imaginent aussitôt les crèmes gélatineuses et flageolantes qui leur étaient imposées dans leur enfance, et pourtant le blanc-manger était un moment quasi indispensable dans un banquet médiéval de n’importe quel pays d’Europe. Il était le plus souvent servi en écuelles, sans doute au début du repas, au moins en Italie. Mais, soyez tranquilles, il ne ressemble pas forcément aux fantasmes évoqués plus haut. L’exigence du blanc y est première et conduit à l’usage d’ingrédients de même couleur, riz ou farine de riz, blanc de volaille, lait ou lait d’amandes, sucre. En règle générale, le blanc-manger est peu épicé et pour cette raison les médecins le conseillaient aux malades. Et, comme les convives ne pouvaient jamais s’en passer, les cuisiniers ont inventé des versions de carême où quelque poisson à chair blanche remplaçait la poule ou le chapon. Mais comme l’absolu n’existe pas en cuisine, le blanc-manger peut dans certaines recettes être fort en épices, ou privé de sucre comme dans la recette de Martino que nous proposons ici. Mais il y a un problème autour de cette absence de sucre, et de l’étrange formule : « une demi-livre et un blanc de chapon ». Le mot « sucre » aurait pu être sauté à la copie. Mais le même manque se retrouve dans les deux manuscrits connus, celui édité par E. Faccioli et celui de la Bibliothèque vaticane découvert par Bruno Laurioux. Nous nous sommes donc tenus à la lettre de notre texte. Avouerons-nous qu’elle nous arrangeait puisque, ne sucrant pas la volaille, elle se trouvait plus conforme à nos goûts modernes ? Façons : Prélever les blancs de la poule qui a servi à la préparation du bouillon, sinon faire cuire 150g de blanc de poulet dans un peu d’eau salée. Hacher très fin. Monder et piler les amandes, les délayer avec la farine de riz dans un demi-litre de bouillon tiède et filtrer. Faire bouillir le lait obtenu et saler. Ajouter le hachis de chair de poule ; faire cuire en tournant jusqu'à épaississement. La consistance doit être celle d’une crème assez dense. En fin de cuisson ajouter l’eau de rose. Servir tiède, dans une coupe ou dans des coupelles individuelles, après avoir saupoudré d’un mélange d’épices douces. Ingrédients : 150g d’amandes 25g de farine de riz 150g du blanc de la poule du bouillon ou de chair de poulet. ½ l de bouillon de poule 5cl environ d’eau de rose Épices douces Sel e ecette médiévale coudre et vin d’Hypocras. L’unité de mesure appelée « lot » valait généralement 4 pintes dans les régions situées au nord de la Loire ; la pinte équivalait à 93 centilitres à Paris ; un lot correspond donc à 3,72 litres. Une once correspond à 1/16 de l’ancienne livre pour Paris, c'est-à-dire à un peu plus de 30 grammes. L’hypocras et le claré sont des vins épicés, miellés ou sucrés que l’on servait surtout en fin de repas avec des confitures, des confiseries, des gaufres (cf. « Quelques menus »). Aujourd’hui on peut les boire comme digestifs ou apéritifs, mais attention, il ne faut pas en abuser car ils sont corsés. Mais rien de tel qu’un petit verre d’hypocras réchauffé pour dissiper les vapeurs d’un mauvais rhume ! L’hypocras, à base de vin rouge, et le claré, à base de vin blanc, doivent être préparés à l’avance et conservés au frais – sinon ils fermentent. Les proportions données dans cette recette valent pour environ 5 bouteilles de 75 centilitres, mais nous vous indiquerons les quantités d’ingrédients nécessaires pour 1 litre d’hypocras ou de claré. Si vous l’appréciez, il vous suffira pour une prochaine fois de multiplier nos chiffres par la quantité désirée. Façons : Broyer finement les épices ou mélanger ensemble si elles sont déjà broyées. Mettre le vin dans un saladier. Ajouter le sucre en poudre et les épices. Bien mélanger et laisser reposer pendant 2 heures environ. Filtrer plusieurs fois de suite dans une gaze en double épaisseur, jusqu'à ce que le liquide soit parfaitement clair. Mettre en bouteille et entreposer au frais. Laisser reposer quelques jours avant de consommer. Ingrédients : 1 l de vin rouge de bonne qualité ou 1 l de vin blanc sec type sauvignon … 150g de sucre en poudre 8g de cannelle en poudre 8g de gingembre en poudre ou 1 petit morceau de gingembre sec 1 petit morceau de galanga sec ou de gingembre e ecette médiévale ` istembecs Que peut bien signifier cet étrange « mistembec » qui n’a rien de latin et que l’on cherche en vain dans les dictionnaires de français ancien ? Ici, l’expression « latin de cuisine » n’est pas de mise, car les spécialistes s’accordent pour dire que la langue de l’auteur du Tractatus est plutôt raffinée, ce qui l’empêche pas d’insérer parfois dans son texte des mots vernaculaires. Aucun autre traité en latin, français ou italien ne nous renseigne sur les mistembecs. Pour Marianne Mulon, l’éditrice de ce manuscrit, ce mot fait image : « mise en bec », « croquenbouche », tel est le sens de « mistembecs ». Pourtant, il n’est pas inutile de rapprocher les mistembecs des myncebek ou autre nysebek dont on relève les recettes dans les textes anglais et qui sont eux aussi des beignets de pâte levée. Certains commentateurs anglo-saxons suggèrent qu’un nom aussi bizarre et inexplicable pourrait bien provenir de l’arabe. Les mistembecs, beignets brillants de miel ou de sirop, sagement empilés dans une vitrine, n’évoquent-ils pas en effet les devantures alléchantes des pâtisseries orientales exilées sous nos cieux gris ? Façons : Délayer la levure avec 10 centilitres d’eau et laisser gonfler pendant une dizaine de minutes. Incorporer ce mélange à 100 grammes de farine et pétrir pendant environ 7 à 8 minutes jusqu’à obtenir une pâte lisse. Laisser reposer et lever pendant 1 heure, dans une terrine couverte d’un torchon. Délayer la fécule avec 20 centilitres d’eau et ajouter une bonne pincée de sel. Puis bien mélanger avec la pâte levée. On doit obtenir une pâte de consistance épaisse. Laisser reposer et lever pendant 1 heure au minimum. La pâte doit être criblée de petites bulles. Faire cuire le sucre et le sirop pendant environ 8 minutes jusqu’à ce que le mélange épaississe un peu. Faire chauffer la friture et laisser tomber dans l’huile chaude de petites cuillerées de l’appareil à beignets. Égoutter sur papier essuie-tout, puis mettre dans le sirop de sucre encore chaud. Retourner, égoutter et disposer sur un plat de service. Ingrédients : Pâte à beignets 20g de levure fraîche de boulanger ou 2 cuillerées à café de levure de boulanger lyophilisée 30cl d’eau 100g de farine de blé 150g de fécule Sel Sirop 200g de sucre 10cl d’eau e ecette médiévale _ es beignets de l’Empereur Ces beignets évoquent par l’or de la cuisson les richesses de l’Empire et, par la blancheur du sucre, l’éclat de la souveraineté. En France ils auraient sûrement été dédiés au roi. L’évocation de l’Empereur dans ce réceptaire qui, ailleurs, réveille la mémoire du roi Manfred de Sicile, fils bâtard du grand Frédéric II, doit-elle faire penser à des sympathies impériales de l’auteur dans le conflit qui ne cessa de déchirer l’Italie médiévale entre les deux puissances romaines et universelles de l’Église et de l’Empire ? Façons : Écraser avec une fourchette le fromage et incorporer les blancs d’œufs pour faire un mélange bien homogène. Ajouter la farine et les pignons. Faire chauffer une bassine à friture. Quand elle est bien chaude, laisser tomber dans l’huile de petites boules de cette composition à base de fromage. Retirer et poser sur papier absorbant lorsqu’elles sont bien dorées. Saupoudrer de sucre et servir immédiatement. Ingrédients : Pour une quinzaine de petits beignets 260g de fromage frais très égoutté, type saint-florentin ou brie de Meaux frais 3 blancs d’œufs 40g de pignon de pin 50g de farine Sucre pour saupoudrer e ecette médiévale g ourte du Roi Manfred Le titre est étrange. Il évoque sans doute, la tourte de fèves fraîches du roi Manfred, roi de Sicile, fils illégitime de l’empereur Frédéric II. Le poète Dante qui le voit au purgatoire parle de lui dans ces termes : « il était blond et beau et de noble prestance mais un coup avait fendu un de ses sourcils… » Ingrédients : Pâte brisée 200g de farine 100 g de beurre Sel et eau en proportion Appareil 250g de foies de volailles 250g de gésiers de volailles 250g de ventrèche 2 noix de saindoux 4 œufs 1 cuillère à café de poivre moulu Sel Façons : Faire la pâte brisée quelques heures auparavant ou même la veille et laisser reposer au frais Par ailleurs, hacher les viandes. Saler et poivrer suivant votre goût et faire revenir avec du saindoux. Réserver et laisser refroidir. Incorporer un à un les œufs dans la préparation refroidie. Faire une abaisse et foncer un moule à cake ou une terrine à pâté, y verser l’appareil et recouvrir d’une seconde abaisse de pâte. Cuire à four chaud (225° ou Th.6) pendant 45 minutes à 1 heure. Servir chaud ou froid. e ecette médiévale g ourte Bolognaise dite tourte potagère Voilà une tourte délicieuse à la farce délicate aromatisée au safran. Cette épice peut cependant être supprimée au cas où la saveur ne plairait pas à vos invités. Ingrédients : Pâte brisée 250g de farine 150g de beurre Sel et eau en proportion Appareil 450g de tomme fraîche (sèche comme celle pour l’aligot, ou plus humide comme le saint florentin, des petits carrés frais Gervais conviennent aussi très bien) 200g de feuilles de blettes 1 poignée de persil 1 cuillérée à café de marjolaine ou origan séché 50g de beurre 4 œufs 1 jaune d’œuf Safran Poivre gris, sel Façons : Préparer la pâte et laisser reposer au frais de 1 à 2 heures Râper la tomme ou écraser le fromage frais Eplucher et laver les herbes. Hacher finement avec un hachoir, une moulinette ou un mixer. Mélanger avec le fromage pour obtenir une belle farce verte. Battre les oeufs et les ajouter à la farce. Saler et poivrer généreusement. Ajouter 3 ou 4 filaments de safran, puis le beurre bien ramolli. Faire une première abaisse et foncer le moule. Etaler une deuxième abaisse et réserver. Verser l’appareil dans le moule et couvrir de la deuxième abaisse. Cuir à four chaud (225°) pendant 15 minutes. Pendant ce temps, battre le jaune d’œuf avec quelques filaments de safran émiettés. Sortir la tourte du four et dorer le dessus au pinceau avec ce mélange. Mettre de nouveau au four et faire cuir encore 45 minutes à 1 heure. e ecette médiévale c âté de Lapin Ingrédients : Pâte à pâté 1kg de farine 250g de beurre 1 œuf Sel et eau en proportion Farce 1 lapin avec son foie 300g de lard gras salé 1 pincée de clou de girofle en poudre 1 cuillérée à café de gingembre en poudre 1 cuillérée à café de graines de paradis (maniguette) pilées ou 1 cuillérée à café de poivre moulu 1 cuillérée à soupe de sel fin Façons : Préparer une pâte ferme à l’avance et laisser reposer 1 à 2 heures au frais, ou encore mieux la veille au soir Hacher le lard et mélanger le mélange d’épices et de sel Faire une grande abaisse épaisse (1,5 cm environ) rectangulaire, et poser sur la plaque de cuisson Parer le lapin et le poser en position de « lièvre aux aguets » sur la partie de l’abaisse se trouvant devant l’opérateur, laissant libre de l’autre côté du lapin la plus grande partie de l’abaisse que l’on repliera par la suite. La tête sera maintenue en position haute par des brochettes de bois (des baguettes chinoises font très bien l’affaire). Enduire le lapin de lard haché sur toute la surface. Saupoudrez généreusement d’épices et de sel. Envelopper le lapin dans l’abaisse en soudant les deux bords sous le lapin. Appliquez sur les formes du lapin pour qu’elles apparaissent au travers de la pâte qui doit coller au plus près de la chair. Enlever les excédents de pâte et ressouder en mouillant avec de l’eau. Dessiner l’emplacement de la bouche. Découper des oreilles dans un restant de pâte et coller sur les côtés. Procéder de même pour la queue. Mettre des haricots noirs en guise d’yeux. Faire cuire à four chaud, environ 1h30. Lorsque la croûte a acquis un beau hâle, c’est prêt. Porter entier à table, ouvrir par le dos devant les invités, et découper comme un lapin rôti. N’offrir la pâte qu’à ceux des convives qui en feront la demande car elle est plus que nourrissante ! e ecette médiévale c urée de lentilles Extraite d’un traité culinaire toscan, cette recette est représentative d’une série de préparations de légumineuses, pois chiches, pois, fèves qui s’achèvent par une liaison aux œufs battus additionnés le plus souvent de fromage. Ingrédients : 500g de lentilles vertes 1 bouquet garni (persil, sauge, romarin, thym, basilic…) 3 cuillérées à soupe d’huile d’olive 5 ou 6 filaments de safran 6 cuillérées à soupe de parmesan fraîchement râpé 4 oeufs battus Sel Façons : Faire cuire à feu doux les lentilles dans 4 fois leur volume d’eau avec l’huile, le safran et le bouquet garni. Saler en fin de cuisson. S’il reste beaucoup d’eau, les égoutter, sinon passer au moulin à légumes ou écraser avec un pilon. Mélanger les œufs battus et le fromage. Faire chauffer une nouvelle fois les lentilles, puis retirer du feu. Ajouter la composition oeufs et fromage et mélanger bien. Le plat devient une belle purée onctueuse et ferme, forte en saveur. e ecette médiévale c oires au sirop Les traités anglais donnent d’excellentes recettes de poires cuites dans du vin avec des épices alors que l’on n’en trouve pas encore dans les textes français. On distinguait nettement les poires à manger crues de celles qui étaient à cuire. Celles à cuire étaient accommodées en légumes « comme les navets » commente l’auteur du Ménagier de Paris. Pourtant nombre de menus français et italiens mentionnent « les poires à l’hypocras», c'est-à-dire cuite dans du vin épicé mais il faut attendre l’édition du Viandier de Taillevent au 15e siècle pour en relever la recette. Ingrédients : 1kg de poire à peine mûres d’une variété ferme 75 cl d’un bon vin rouge 50g de sucre en poudre 1 cuillérée en soupe de cannelle en poudre ½ cuillérée à café de graine d’anis 3 morceaux de macis 2 clous de girofle ½ cuillérée à café de gingembre en poudre 60 g de raisins secs 1 dizaine de dattes dénoyautées Façons : Faire légèrement cuire les poires à l’eau jusqu’à ce qu’elles perdent de leur fermeté. Eplucher et couper en quartiers. Mélanger la poudre de cannelle avec le vin et passer au tamis après une dizaine de minutes de repos. Ajouter le sucre et les autres épices sauf le gingembre. Ajouter les fruits secs. Porter à ébullition sur le feu, écumer si nécessaire, puis baisser le feu pour obtenir un léger bouillonnement. Ajouter les quartiers de poires et achever leur cuisson. Lorsque la compote vous paraît à la fois translucide et d’une belle couleur ambré, ajouter le gingembre et laisser refroidir. e ecette médiévale _ imonia ou poulet au citron Le mot limonia dérive de l’arabe : emprunt au mot arabe laymun d’où dérive le terme italien limone. Cette recette est bien acclimatée aux façons culinaires de l’occident médiéval. Si le lait d’amandes évoque le monde arabe, il est aussi couramment employé en France. Quand au lard qui sert à dorer le poulet, gageons qu’il ne figurait pas dans la recette originale, si l’on se souvient que les adeptes de Mahomet ont exclu le porc de leur consommation. Ingrédients : 1 beau poulet fermier 150g d’amandes ½ litre de bouillon de viande 2 oignons moyens 60g de lard gras Le jus d’un citron 1 cuillérée à café d’épices fortes : 16g de poivre, 16g de cannelle, 16g de gingembre, 4g de safran, 2g de clous de girofles Façons : Monder les amandes et préparer un lait d’amandes avec le bouillon. Il en faut 30 cl. Vider et nettoyer le poulet. Le couper en morceaux. Couper le lard en dès et faire fondre dans une cocotte. Faire revenir les morceaux de poulet avec des oignons jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Retirer les morceaux d lard restant. Saler et saupoudrer d’épices. Ajouter le lait d’amandes. Porter à ébullition, puis baisser le feu et laisser cuire à feu doux pendant 30-40 minutes. Lorsque le poulet est cuit, rectifier l’assaisonnement, ajouter le jus de citron. Donner un ou deux bouillons, puis servir. La sauce de ce plat reste assez claire. Si on la désire plus épaisse, on peut ajouter un peu moins de lait d’amandes. e ecette médiévale coulet au verjus D’après la recette d’Hochepot de poulaille, d’après le Viandier de Taillevent, vers 1380. Ingrédients : 1 poulet fermier (2.9 kg) 120 g de foie frais 70 g de saindoux ou du lard 300 g de pain campagne grillé 800 g de vin 800 g de bouillon de boeuf 400 g de verjus 3 cfé de cannelle 2 cfé de gingembre 1/2 cfé de maniguette 5 g de sel. Façons : Couper le poulet en morceaux (garder le foie) et le faire revenir le saindoux ou le lard. Dégraisser. Passer le pain au mixer avec le foie, le vin, le bouillon. Mélanger avec le poulet, saler et faire mijoter 1h. Ajouter ensuite les épices broyées et délayées dans une cuillère de verjus (gingembre, cannelle, maniguette) et le reste de verjus. Finir de cuire (15mn). e ecette médiévale c oires au sirop parfumé de cannelle et de gingembre selon Wardonys in syryp (Poires au sirop), Harleian (15e siècle) et autres recettes anglaises. Ingrédients : 1 kg net de poires à cuire 600 g de vin rouge 200 g de sucre 2 cfé de cannelle 1/2 cfé de gingembre 1 cfé de vinaigre 1/8 cfé de clou de girofle une pincée de safran Recette (cuisson = 30 mn) Façons : Mélanger le vin et la cannelle, laisser reposer (1/2h) et passer plusieurs fois à l'étamine. Faire chauffer le vin avec le sucre, pour faire le sirop. Éplucher les poires, les couper en quartiers puis les pocher (30mn) dans ce sirop frémissant (si poires de type Williams pocher 10mn). Ajouter gingembre, safran et clou de girofle (éventuellement le vinaigre) et laisser refroidir les poires dans leur sirop. Remarques et variantes Des recettes indiquent cannelle, anis, clou de girofle et macis, le gingembre étant ajouté à la fin de la cuisson. On peut ajouter des dattes et des raisins secs. On peut faire confire les poires dans un sirop plus léger, avec tous les ingrédients, pendant plusieurs heures à four doux. e ecette médiévale [ ypocras 1 litre de vin rouge 350 gr de miel 1 bâton de cannelle 3 tranches de gingembre frais 12 clous de girofle 2 feuilles de macis Noix de muscade 1 pomme reinette coupée en tranches 12 amandes douces non pelées Broyez ensemble la cannelle, le gingembre, les clous de girofle, le macis et la noix de muscade. Pendant ce temps faites chauffer dans une casserole le vin avec le miel. Ajoutez doucement la poudre d'épices et mélangez. Quand l'ensemble est bien mêlé, sortez la casserole du feu. Concassez, sans les peler, les amandes douces et passez le vin dans une chausse en tissu où vous aurez déposé les amandes et la pomme reinette coupée. L'hypocras devient alors clair et rouge. Mettez en bouteille et conservez en cave à l'abri de la lumière. e ecette médiévale cotage d’herbes fraîches Excellente recette de soupe aux herbes, surprenante par son arôme légèrement mentholé. Ingrédients : ½ litre de bouillon de bœuf 500g de feuilles de blettes une bonne poignée d’épinards, de romaine, de scarole,… un bouquet de persil un bouquet de menthe fraîche sel poivre Façons : Éplucher et laver les blettes (si l’on dispose de blettes à côtes, ne garder que les feuilles). Laver les épinards ou autres « herbes ». Les faire cuire à l’eau bouillante salée pendant environ 5 à 7 minutes sans couvrir pour en conserver la couleur verte. Égoutter et essorer soigneusement. Hacher finement avec un grand couteau ou un hachoir sur une planche à découper, ou passer au mixer. Hacher le persil, la menthe et les passer au mixer l’un après l’autre. Attention à ne pas hacher la menthe trop à l’avance sinon elle noircit et perd son arôme ! Porter le bouillon à ébullition. Ajouter les herbes cuites puis environ 3 cuillerées à soupe de persil et selon le goût 2 ou 3 cuillerées à soupe de menthe. Attendre que l’ébullition reprenne. Rectifier l’assaisonnement. Poivrer. Servir. e ecette médiévale corée noire Voici le noir que donne la friture dans le lard. Ingrédients : 1,5 kg de feuilles de blettes 200 g de poitrine de porc séchée salée très grasse 1 litre d’eau sel Façons : Laver puis émincer finement les blettes. Ébouillanter pendant quelques minutes (plonger dans l’eau bouillante salée et attendre que le bouillon reprenne). Égoutter et essorer. Pendant ce temps, couper la poitrine en petits lardons et faire fondre doucement dans une casserole. Ajouter les blettes bien essorées et faire revenir pendant un bon quart d’heure. Ajouter l’eau, porter à l’ébullition et laisser mijoter pendant une dizaine de minutes. Rectifier l’assaisonnement, puis servir. e ecette médiévale V hampignons sautés aux épices A l’origine la recette est réalisée avec des champignons sauvages dont on ne connaît pas le nom. Ingrédients : 500 g de champignons de paris rosés un petit oignon huile d’olive une pincée de poivre fraîchement moulu une pincée de gingembre en poudre une pincée de noix de muscade fraîchement râpée 2 pincées de coriandre en poudre sel Façons : Éplucher et laver les champignons. S’ils sont gros, les couper en deux ou en quatre morceaux. Les faire cuire à l’eau bouillante pendant 10 minutes, puis les égoutter soigneusement. Pendant ce temps, hacher finement l’oignon, puis le faire fondre dans un filet d’huile d’olive. Ajouter les champignons et faire revenir à feu vif pendant quelques instants. Saler et ajouter les épices, baisser le feu et laisser mijoter à couvert pendant environ 15 minutes. Surveiller la cuisson et remuer de temps en temps, et, lorsqu’ils sont bien dorés, servir. e ecette médiévale f alade d’oignons rôtis Cette salade inattendue est succulente, surtout servie à peine tiède. Ingrédients : 800 g d’oignons de taille moyenne d’une variété douce (rouges d’Italie ou autres) huile d’olive bon vinaigre de vin 1/3 cuillerée à café d’épices fines (16 g de poivre, de cannelle et de gingembre, 4 g de safran et 2 g de clou de girofle) sel poivre Façons : Si l’on dispose d’une cheminée, faire cuire les oignons sous la braise jusqu’à ce qu’ils soient très tendres. Sinon, les faire cuire au four très chaud (250 degrés) pendant environ 1 heure après les avoir enveloppés un à un dans du papier aluminium. Les sortir du four, ouvrir le papier et laisser refroidir un peu. La pelure des oignons est noire et caramélisée. Les éplucher dès qu’ils ne brûlent plus trop et émincer finement. Mettre dans un saladier. Saler, poivrer, saupoudrer avec 1/3 de cuillerée à café de poudre d’épices. Arroser d’un filet d’huile d’olive et de vinaigre. Mélanger et servir. e ecette médiévale V ôte de bœuf Il s’agit d’un rôti de bœuf dont la recette figure parmi toute une liste de pièces à rôtir : oie entière, longe de porc, épaule de mouton,… Ingrédients : une belle côte de bœuf de 1 à 1,4 kg 2 cuillerées à soupe de poivre gris en grains 15 cl d’eau sel Façons : Parer la côte et embrocher de manière à bien repartir le poids également autour de la broche. Si l’on ne dispose pas de broche, poser la côte sur une grille pas trop près du gril du four. Faire cuire pendant 20 à 30 minutes en la tournant régulièrement, ou en la retournant une fois en milieu de cuisson si on la fait simplement au gril. Pendant ce temps, écraser au mortier, ou avec un rouleau à pâtisserie, ou au mixer les grains de poivre. Faire bouillir pendant quelques minutes avec l’eau. Saler légèrement. Quand la côte est cuite, laisser reposer quelques instants à l’entrée du four, pour que le sang des chairs se répartisse également. Découper en tranches régulières, saupoudrer de sel et servir avec le poivre bouilli. e ecette médiévale b ie rôtie L’oison ou jeune oie est très appréciée au Moyen Âge, mais elle est peu courante. C’est pourquoi cette recette d’origine italienne est tout aussi bonne avec un canard bien gras. Ingrédients : une belle oie jeune de 2,5 à 3 kg ¼ litre de bon vinaigre 2 citrons juteux ou 2 oranges amères un bouquet de persil 3 ou 4 feuilles de laurier frais une branche de sauge une branche de romarin 4 ou 5 grosses gousses d’ail sel Façons : Vider et trousser l’oie comme pour n’importe quelle volaille. Écraser les gousses d’ail. Hacher grossièrement toutes les herbes. Mélanger avec l’ail et mettre dans un récipient avec le vinaigre. Bien mélanger le tout. Saler l’intérieur de l’oie, puis placer le mélange d’herbes vinaigrées dans son ventre. Recoudre l’ouverture. Faire rôtir à four chaud à raison de 15 à 18 minutes par livre pour une oie jeune et 20 minutes par livre pour une oie grasse. Lorsque l’oie est rôtie, poser la lèchefrite sur le feu. Enlever une partie de la graisse si l’oie en a perdu une grande quantité. Porter à ébullition le jus de la lèchefrite, puis ajouter 15 centilitres d’eau. Faire bouillir en décollant avec une cuillère en bois les dépôts caramélisés et laisser réduire du tiers. Ajouter ensuite le jus d’agrume et donner encore quelques bouillons. Goûter et rectifier l’assaisonnement si nécessaire. Découper l’oie et la servir avec sa sauce.