HEPATITES VIRALES
Transcription
HEPATITES VIRALES
HEPATITES VIRALES DAUMAS Aurélie HIA LAVERAN COURS IFSI INTRODUCTION • Hépatite = inflammation du foie • Le signe biologique caractéristique de l’hépatite est une cytolyse • Foie = organe vital • Fonction d’épuration et de synthèse de nombreuses substances , stockage du glycogène et de vitamines • Distinction entre l’hépatite aiguë et chronique • Nombreuses causes d’hépatite : – Virus – Médicaments – Substances toxiques – Alcool – Surcharge en graisse HEPATITE AIGUE • La majorité des hépatites aigües dues aux virus des hépatites est asymptomatique • Tous les virus des hépatites peuvent donner une hépatite aigüe symptomatique HEPATITE AIGUE • Incubation silencieuse • PHASE PRE-ICTERIQUE asthénie, syndrome pseudogrippal, troubles digestifs parfois une urticaire • PHASE ICTERIQUE ictère avec urines foncées et selles décolorées, parfois hépato-mégalie sensible • BIOLOGIE cytolyse, cholestase associée avec une élévation de la bilirubine totale au profit de la conjuguée accompagnée d’une élévation des gamma GT et des phosphatases alcalines TP et facteur V normaux pas d’insuffisance hépatocellulaire HEPATITE CHRONIQUE • Les virus A et E jamais de forme chronique • Les virus B, C et D peuvent persister de façon chronique (+ de 6 mois) dans l’organisme après l’infection aigüe Portage sain chronique (le sujet reste porteur du virus mais celui-ci n’entraîne pas de lésion hépatique) Hépatite chronique persistante (les lésions hépatiques sont minimes) Hépatite chronique active (les lésions hépatiques s’aggravent avec risque de cirrhose et/ou carcinome hépato-cellulaire) HEPATITE CHRONIQUE • Asymptomatique • asthénie, anorexie, douleurs hypochondre droit, hépatomégalie.. • Parfois découverte au stade de cirrhose ou de carcinome hépato-cellulaire • Biologiquement cytolyse modéree • Examen histologique hépatique (ponction biopsie hépatique) pour évaluer l’atteinte hépatique HEPATITE A • Contamination par l’intermédiaire des mains ou par ingestion d’eau ou d’aliments souillés • Maladie toujours aiguë, pas de forme chronique • Asymptomatique dans 90% des cas • Anticorps anti-VHA de type IgM apparaissent lors des premières manifestations cliniques puis disparaissent, leur présence signe une hépatite récente HEPATITE A • Prévention de la transmission Précautions alimentaires, précautions d’hygiène dans entourage • Vaccination Indications : employés secteur alimentaire, professions d’entretien des eaux usées, professions de santé, voyages en zone de forte endémie, post-contage…. • Sérothérapie : après contage, Ig anti-VHA (protection passive de 3 mois) en association avec vaccination Traitement de l’hépatite aiguë • Aucun traitement spécifique • Repos, éviter les médicaments hépatotoxiques, alcool contre-indiqué • Vérifier la guérison biologique et sérologique HEPATITE E • • • • • • • • • Contamination identique à l’hépatite A Endémo-épidémique dans pays défavorisé Cas en France = cas importés Maladie toujours aiguë, pas de forme chronique Anticorps anti-VHE de type IgM Prévention de la transmission Pas de vaccination ni de sérothérapie Aucun traitement spécifique Repos, éviter les médicaments hépatotoxiques, alcool contre-indiqué • Vérifier la guérison biologique et sérologique HEPATITE B • Virus se retrouve dans les liquides biologiques d’une personne infectée (sang, sécrétions sexuelles surtout mais aussi les urines, la salive etc…) * Transmission sexuelle l’hépatite B est l’ IST la plus fréquente * Transmission par contact avec du sang ou dérivés (l ’échange de seringues contaminées entre toxicomanes) * Transmission mère-enfant transplacentaire ou au moment de l’accouchement * Transmission directe Rôle de la salive, de l’échange d’objets personnels de toilette… HEPATITE B • Après une hépatite B aigüe, 10 % de patients restent porteurs chroniques du virus • Parmi ceux-ci 30% porteurs sains 70% hépatite chronique (persistante/active) • 90% des nouveaux-nés restent porteurs chroniques du virus SEROLOGIE HEPATITE B • Antigène HBs traduit la présence du virus • La présence d’ Anticorps anti-HBc de type IgM signe le diagnostic d’hépatite HBV aiguë, l’absence d’IgM élimine une hépatite B aigüe • La disparition de l’Ag HBs concomittante avec l’apparition d’Ac anti-HBs indiquent la guérison • la persistance de l’Ag HBs pendant plus de 6 mois définit une infection chronique à HBV • Dans le cas d’une hépatite chronique, recherche des marqueurs de réplication virale (Antigène HBe et ADN viral par PCR témoin de réplication, Ac anti-HBe indice de non réplication) TRANSMISSION MERE ENFANT • Dépistage obligatoire au 6ième mois de grossesse : recherche de l’Ag HBs • Risque : hépatite néonatale • Si mère hépatite aiguë risque de transmission majeur réplication virale majeure • Si mère hépatite chronique risque dépend de la charge virale HEPATITE B • Prévention de la transmission *Voie sexuelle : préservatifs *Dépistage hépatite B et dosage des transaminases obligatoire pour tout don du sang ou d’organe *Utilisation de matériel à usage unique, désinfection correcte de tout matériel réutilisable *Précaution pour le personnel de santé, l’entourage de patients infectés HEPATITE B • Vaccination nouveau-né de mère Ag HBs positif, entourage sujet Ag HBs positif, toxicomanes par voie parentérale, hémophiles, polytransfusés, hémodialysés, patient bénéficiant d’une transplantation, sujets voyageant en pays de forte endémie, professions de santé, piqûre accidentelle avec matériel contaminé… • Crise de confiance à l’égard de cette vaccination qui est mise en cause dans l’apparition de scléroses en plaque • Actuellement, le vaccin est déconseillé lors d’antécédents familiaux ou personnels de sclérose en plaque ou de maladies auto-immunes sévères Intérêt de vacciner le jeune enfant : Aucun accident neurologique n’est survenu chez l’enfant vacciné de moins de 7 ans Le passage à la chronicité très fréquent chez l’enfant Réponse vaccinale proche de 100% Population plus facile à vacciner HEPATITE B • Sérothérapie : Ig anti-HBs (protection passive pendant 4 semaines) Nouveau-né de mère porteuse de l’AgHBs, partenaire sexuel d’un patient découvert porteur d’AgHBs, piqûre accidentelle avec matériel contaminé……….en association avec la vaccination Traitement de l’hépatite aiguë • Aucun traitement spécifique • Repos, éviter les médicaments hépatotoxiques, alcool contre-indiqué • surveillance biologique et sérologique car risque de chronicité Traitement de l’hépatite B chronique • Traitement indiqué si hépatite chronique active (cytolyse, histologie, Ag Hbe + et ADN viral+) • But du traitement : suppression durable de la multiplication virale • 2 stratégies : – Stimuler la réponse immunitaire pour aider l’organisme à éliminer le virus (cytokines comme l’Interféron alpha) – Bloquer la réplication virale (analogues Nucléosidiques comme lavimudine) INTERFERON • Roféron® ou Introna® • Activités antivirale et immunostimulante • IFN α recombinant, utilisé en SC, 3 fois/semaine, pendant 4 à 6 mois • Dans 30 à 40 % des cas, réponse positive au traitement : négativation de l’ADN viral, normalisation des transaminases, amélioration histologique • très nombreux effets secondaires LAMIVUDINE • Zeffix® • Analogue nucléosidique bloquant la réplication virale • Utilisation par VO, très bien toléré mais échappement thérapeutique du à l’apparition de mutants résistants • En première intention? Décision personnelle au cas par cas • Essai de bithérapie en cours HEPATITE D • N’est possible que chez un patient infecté par le virus B rare • Modes de contamination idem VHB • Co-infection : infection simultanément par les virus B et D • Surinfection : patient porteur chronique du virus B secondairement contaminé par le virus D • IgM anti-HD affirment le diagnostic d’hépatite D • Prévention de la transmission idem VHB HEPATITE C • Modes de transmission *Nette prédominance de la voie sanguine *Transmission de la mère à l'enfant : moins de 3% des cas, dépistage maternel pas obligatoire, risque infection néonatale d’autant plus élevé que la charge virale est importante *Transmission sexuelle est rare SEROLOGIE HEPATITE C • Il n’existe pas de test pour mettre en évidence les anticorps anti-VHC de type IgM • Ac anti-VHC de type IgG souvent absent en phase aiguë, leur présence ne permet pas de différencier un patient guéri d’un patient porteur chronique • Recherche ARN de l’VHC par PCR • Charge virale et étude du génotype si on envisage un traitement TRAITEMENT • Bien peser indication parfois traitement au stade hépatite aiguë • Bithérapie: Interféron pégylé-Ribavirine • 50% des patients répondent • Nombreux effets indésirables: Fièvre, nausées, diarrhées, anorexie, dépression… • Coût du traitement (25000 euros / an /patient) • Transplantation hépatique stade cirrhose ou CHC parfois……risque de rechute sur le greffon PREVENTION • Prévenir transmission • Pas de vaccin • Pas de sérothérapie HEPATITE FULMINANTE • Virus B parfois en association avec virus D+++, autre cause la plus fréquente : les médicaments • Encéphalopathie 3 stades : flapping, confusion, coma • Troubles de l’hémostase : TP<50%, diminution des facteurs de la coagulation notamment facteur V pouvant entrainer des symptômes hémorragiques • Réanimation transplantation