26 janvier – 18 mars 2007 - Institut d`art contemporain
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26 janvier – 18 mars 2007 - Institut d`art contemporain
Informations pratiques Jens Haaning Exposition du 26 janvier au 18 mars 2007 Institut d’art contemporain 11 rue Docteur Dolard 69100 Villeurbanne Accès Bus n° 1 (arrêt Cité-Nouveau Musée) Métro ligne A (arrêt République) À proximité de la gare TGV de Lyon Part-Dieu Station vélo’v à 1 minute à pied Ouverture Le mercredi et le vendredi de 13h à 18h, le week-end de 13h à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h Visites commentées gratuites pour tous le samedi et dimanche à 15h et sur rendez-vous Tarifs Entrée 4 €, tarif réduit 2,50 € Renseignements 04 78 03 47 00 www.i-art-c.org L’Institut d’art contemporain bénéficie de l’aide du ministère de la Culture (Drac Rhône-Alpes), de la région Rhône-Alpes et de la ville de Villeurbanne Jens Jens Haaning Haani 26 janvier – 18 mars 2007 Jens Haaning est né en 1965 à Copenhague (Danemark) où il vit et travaille. Il est souvent question de frontières dans le travail de Jens Haaning, qu’elles servent de ligne de partage entre des états, entre les différentes communautés ethniques cohabitant au sein d’un même pays, entre les différentes classes sociales, ou encore entre les domaines de la légalité et de l’illégalité. Jens Haaning considère que l’artiste et l’immigré sont dans une situation équivalente au regard des normes sociales : l’immigré parce qu’il est exclus du champ des représentations, ou enfermé dans des stéréotypes, l’artiste parce que son travail vise à mettre en doute les représentations habituelles afin d’activer un regard critique sur le monde. Jens Haaning réalise ses projets dans le contexte d’institutions artistiques, tout en les plaçant ouvertement dans les champs du social et du politique. Revendiquant une économie de moyens, Jens Haaning intervient directement dans le réel sous forme d’actions dans l’espace public documentées par des photographies. Institut d’art contemporain 11 rue Docteur Dolard 69100 Villeurbanne T. 0033 (0)4 78 03 47 00 www.i-art-c.org Institut d’art contemporain, Villeurbanne www.i-art-c.org À l’Institut d’art contemporain, où il est invité par François Curlet, Jens Haaning présente une sélection d’œuvres récentes qui questionnent les représentations nationales et renversent ou transfèrent les modalités d’usages et de regard. FRANCE (2007), peint au pochoir monumental sur le mur, énonce sans fioriture la présence temporaire de l’artiste dans le pays. Il s’agit de la sixième occurrence de ce type d’intervention – après LITUANIA, GERMANY, HOLLAND, HUNGARIA, DANMARK – qui n’a cependant aucun caractère systématique chez Jens Haaning, mais s’affirme comme une information factuelle susceptible d’activer des histoires collectives et individuelles. Que signifie habiter quelque part, ici plutôt que là ? C’est l’interrogation que l’artiste souhaite générer, à travers la simple inscription du nom du pays. d’un pays occidental ou d’un pays du que. Ce panneau de circulation indiquant d’art contemporain de Sydney sont cette tiers-monde. Ainsi, toute décontextua- la distance de la frontière afghane a été fois-ci échangées avec celles du restaurant lisation ou toute forme d’échange chez placé aux Pays-Bas en 2003, dans un con- Phuong Tao in Doson à Hai Phong au Jens Haaning visent à souligner les pré- texte de coalition internationale qui, sous Vietnam. supposés idéologiques de l’ordre social l’égide américaine, a renversé le régime En décontextualisant ainsi deux objets ou dans son ensemble. Taliban. La précision kilométrique du deux usages, Haaning opère un télesco- panneau est ironiquement liée au flou page de deux univers, qui, bien qu’à la Une large part des travaux de l’artiste du projet européen de défense commune limite du visible, s’affirme dans sa réalité. repose sur un acte d’échange et / ou de dans cette stratégie des états. Jens Haaning qualifie sa pratique comme déplacement, et inverse, a contrario des coutumes, les modalités d’attribution de Si la frontière est l’entité qui sépare étant de « l’art public ». Les moyens de privilèges. différents mondes, il est possible pour réalisation mis en œuvre pour chacun Dans cet esprit, Arabic Jokes (en 1996 à Haaning d’opérer des micro-déplacements de ses projets ne sont jamais déterminés Copenhague ; en 2006 à Manhattan, New entre les territoires. à l’avance, mais répondent à des situa- York) est une série d’affiches reproduisant Redistribution (London – Karachi) (2003) tions précises. À l’occasion de sa venue des blagues en langue arabe, placardées fait partie de la série des « swapping à Villeurbanne, Jens Haaning conçoit dans différents quartiers de grandes villes works » (« travaux d’échange »). Les chaises Yerevan Time (2007). Tenant compte européennes à forte densité arabophone. du café d’une institution artistique londo- de la forte présence de la communauté Les « autochtones », à moins de pratiquer nienne sont déplacées dans une rue de arménienne dans la ville, il règle à l’heure l’arabe, se retrouvent donc exclus de la Karachi au Pakistan. Dans le café, une de la capitale de l’Arménie une horloge compréhension du texte. Jens Haaning photographie témoigne de l’absence des située dans l’espace public central de retourne ainsi avec humour à l’encontre chaises et de leur « délocalisation ». Ce Villeurbanne, à la pharmacie des Gratte- de la population d’accueil l’image de ses travail questionne les codes et valeurs Ciel, 28 avenue Henri Barbusse. Ainsi, propres procédures de ségrégation. culturelles occidentales et pointe leur pendant toute la durée de l’exposition difficile transposition dans les pays plus à l’Institut d’art contemporain, cette pauvres. horloge sera avancée en permanence de Les déplacements opérés par Jens Haaning trois heures par rapport à l’horaire français, peuvent être discrets ou spectaculaires. Avec Danish Passport (2005), le propre Avec 10 Biennial Catalogues sent to Africa Dans les exemples précédents, « l’échange » évoquant subtilement leurs racines aux passeport de l’artiste est exposé, sous (2006), l’artiste invité à participer à une est univoque. Dans Kassel – Hanoi (Light immigrés arméniens passant au centre- verre, au titre d’une œuvre d’art. Cette exposition prestigieuse a envoyé des Bulb Exchange) (2002), il donne réelle- ville, tout en déstabilisant, l’air de rien, permutation d’objets courants en objets catalogues de cette exposition en Afrique. ment lieu à une réciprocité. La totalité les repères temporels de la population. d’art est récurrente chez Haaning. Exhibée L’œuvre subsiste à nouveau essentielle- des ampoules des lampadaires d’une rue comme objet de valeur, à travers le docu- ment en tant que trace et interroge de de Kassel sont interverties avec celles ment / passeport, la nationalité apparaît manière imperceptible l’utilité à échelle d’une rue de Hanoi. La lumière de Hanoi comme une « propriété » parmi d’autres, mondiale d’une institution artistique, parti- se déplace à Kassel et vice-versa. dans un monde de circulation globalisée culièrement dans les rapports Nord / Sud. Syd n ey – D o S o n , H a i P h o n g ( C h a i r des marchandises, sauf qu’elle n’aura pas Au contraire, Afghanistan 5012 km (2003) Exchange) (2004) fonctionne sur le même la même plus-value selon qu’elle est issue est une œuvre plus directement politi- principe. Les chaises du café du musée