vi jens haaning - D+T Project Gallery

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vi jens haaning - D+T Project Gallery
VI
D+T Project
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Contemporary Art Gallery
JENS HAANING
KABUL TIME AND OTHER WORKS
10 September – 29 October 2011
OPENING 10-11 SEPTEMBER 11.00 – 19.00
Jens Haaning, Danish Passport, 2011
Press release
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JENS HAANING
11 september - 29 october 2011
Opening 10-11 september 12.00-19.00
It is a great pleasure for gallery D+T Project to present the first solo show by Jens
Haaning in Belgium.
Concerned about the issues around borders, nationalities, and cultural differences, Jens
Haaning has been working for a few years at deploying projects that allow meetings and
exchanges between diverse communities. For this reason, he's often been involving
immigrants, marginals and clandestines to his projects. Not only is violence expressed
in his creations, but also power relations and the social space violence that he wants to
highlight. If the recent works produced by Jens Haaning always demonstrate some
radicalism, to which the artist is loyal and by his disobedience to rules, they however
seem to tend towards a more positive vision, giving hope for a true relational and social
construction.
Jens Haaning (Denmark) has exhibited extensively, e.g. Documenta XI (Kassel), the 9th Istanbul
Biennial (Istanbul), and Traffic at CAPC Musée d'art contemporain (Bordeaux), Migros Museum
(Zürich), Museum Ludwig (Cologne), ICA (London), Le Consortium (Dijon), Biennale des Arts
(Dakar, Senegal), De Apple (Amsterdam), Moderna Museet (Stockholm), Gwangju Biennale
(Gwangju) Apexart (New York). During the last couple of years Haaning has had solo exhibitions at
San Francisco Art Institute (San Francisco), IAC Institut d'art Contemporain (Villeurbanne), and
Wiener Secession (Vienna).
La galerie D+T Project est heureuse de présenter la première exposition solo de Jens
Haaning en Belgique.
Préoccupé par les questions de frontières, de nationalités et de différences culturelles,
Jens Haaning s’emploie depuis quelques années à mettre en oeuvre des projets qui
permettant la rencontre, l’échange, entre diverses communautés. C’est ainsi qu’il
associe le plus souvent à ses projets des immigrés, des marginaux et des clandestins.
La violence que sous-tendent ses oeuvres est à la mesure des rapports de pouvoir et
de la violence de l’espace social qu’il tient à mettre en évidence. Si les oeuvres
récentes de Jens Haaning manifestent toujours une certaine radicalité, fidèle à l’artiste
et à son insoumission aux normes, elles semblent cependant s’orienter vers une vision
critique plus positive, laissant espérer une véritable construction sociale relationnelle.
Jens Haaning (Danemark) a exposé à travers le monde, Documenta XI (Kassel), la 9ème Biennale
d’Istanbul (Istanbul), Traffic au CAPC Musée d'art contemporain (Bordeaux), Migros Museum
(Zürich), Museum Ludwig (Cologne), ICA (London), Le Consortium (Dijon), Biennale des Arts
(Dakar, Senegal), De Apple (Amsterdam), Moderna Museet (Stockholm), Gwangju Biennale
(Gwangju) Apexart (New York). Ces deux dernières années, Jens Haaning a expposé en solo au
San Francisco Art Institute (San Francisco), à l’IAC Institut d'art Contemporain (Villeurbanne), et à
la Secession de Vienne.
Works
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Selected works,
Arabic Joke, 2006
- framed catalogue page and poster
Afghanistan 5012, 2003
- framed catalogue page and road sign
Kabul Time, 2010
- wall clock running on kabul time
Danish Passport, 2011
- framed passport
unique
Kabul Time, 2010
Afghanistan 5012, 2003
Other works are avalaible at the Gallery
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Barbare
: adj. et n. (gr. barbaros, étranger)
“Outre que l'artiste agit dorénavant sur le terrain de la réalité, il s'implique à présent à l'intérieur
d'un périmètre qui est aussi celui, en direct, de la politique.”
Paul Ardenne, in L’Art même
Arabic Jokes (1996)
Lorsque Jens Haaning évoque ses jeunes années militantes, il ne peut s’empêcher d’esquisser
un sourire, expliquant ainsi les motifs de sa reconversion : « If you do politics, you have to say
the same things everyday, even though you think something new. Politics are for solutions, and I
want to rise questions ». Ayant abandonné l’expression publique de ses convictions intimes, il
compose depuis une vingtaine d’années une œuvre au sein de laquelle chaque création agit
comme un agent perturbateur, un élément parasitant le bon fonctionnement de la sphère
publique. D’une discrétion à la fois humble et étudiée, ses travaux narguent les a priori qui
assurent le fonctionnement de toute société humaine, les mécanismes plus ou moins visibles de
l’inclusion et de l’exclusion qui permettent de définir l’identité individuelle et collective, par
opposition à l’Autre.
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Les pièces présentées dans le cadre de l’exposition mettent ainsi à contribution deux
mécanismes récurrents dans l’œuvre de Jens Haaning : l’expropriation et l’absurdité.
Parmi ses travaux les plus célèbres, Arabic Jokes (1996) se présente comme une série
d’affiches aux couleurs vives sur lesquelles sont imprimées, en arabe, des blagues relativement
ordinaires. Exposées initialement dans les rues de grandes villes occidentales, sur les panneaux
d’affichage mis à disposition par les municipalités, ces dernières ne sont pas traduites et nul ne
permet de dire s’il s’agit d’œuvres d’art. Elles privent ainsi la plupart des autochtones de toute
compréhension possible de telle sorte que ces derniers se retrouvent exclus d’un contexte qui
est a priori le leur. En injectant ce « corps étranger » dans l’espace public, Jens Haaning rend
visible une communauté sous-représentée, et joue en même temps sur la peur de l’Autre (figure
abstraite qui cristallise, dans la grande majorité des cultures, l’essentiel des représentations
négatives de la différence). Le propos n’est pas tant à la morale qu’à la volonté de susciter des
réactions, lesquelles varient nécessairement selon les individus et les contextes d’exposition. La
présence des Arabic Jokes dans les rues de New-York, en 2006, a très certainement déchaîné
les passions compte-tenu du climat anxiogène dans lequel baignent les Etats-Unis depuis les
attentats du 11 septembre. L’espace public porte en effet la promesse d’une transparence totale,
d’une lecture immédiate, de la même manière que chaque citoyen grec était en mesure de lire
les lois écrites et disposées sur l’agora. En créant un espace de communication opaque, Jens
Haaning transforme d’une part ces blagues en objets menaçants, et d’autre part, amène
l’arabophone à s’interroger sur les motifs de cette campagne d’affichage.
La notion d’expropriation repose sur la reconnaissance de la propriété, et s’il est une propriété
souveraine, inaliénable dans le jeu politique, il s’agit de l’identité. Individuelle ou collective, elle
est difficilement qualifiable – le débat français sur l’identité nationale le démontre assez bien –
mais traverse pourtant l’ensemble du corps politique, notamment au travers des documents qui
en attestent. Lorsque Jens Haaning propose de vendre son passeport par l’intermédiaire d’une
galerie (Danish Passport (1997)), il provoque l’un des paradoxes fondamentaux des sociétés
libérales : si l’identité est une propriété qui trouve son expression sur des documents officiels,
alors, en tant que propriétaire, il est en mesure d’échanger ou vendre ces documents. En tant
que possession, l’identité peut donc avoir un prix, mais l’individu en est-il réellement possesseur
? Laissant la question en suspend, l’artiste replace la figure de l’humain au centre des
dynamiques abstraites qui assurent la stabilité de nos quotidiens et les rend, de la sorte, visibles.
Ainsi que le souligne Nicolas Bourriaud, son œuvre loge dans l’espace de l’échange, elle
substitue une situation à une autre de manière fort visible, et cette frontalité presque impertinente
finit par révéler l’absurdité de nos croyances et certitudes. L’absurdité trouve sans doute sa plus
belle expression au travers de ses œuvres Kabul Time (2010) et Afghanistan 5012 km (2003),
œuvres dont la simplicité formelle est susceptible de dérouter. En effet, Kabul Time se présente
comme une simple horloge, archétypale, anachronique, qui donne l’heure de la capitale afghane.
De la même manière que bon nombre de ses consoeurs donnent, dans les bureaux, l’heure des
principales capitales boursières de la planète, cette dernière tente de nous connecter à un lieu
lointain. Par analogie, le regardeur essaie certainement de projeter son quotidien dans cet
ailleurs, il s’imagine des lieux et des scènes qui lui sont communs – à l’heure où j’écris, les bars
se remplissent certainement à Tokyo – mais les représentations généralement liées à Kaboul le
placent dans une projection trop incertaine, voire impossible – à quoi ressemble une fin d’aprèsmidi dans l’Afghanistan en guerre ?
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A la fois ironique et tragique, cette œuvre nous invite à un voyage impossible, et il en va de
même pour Afghanistan 5012 km, panneau de signalisation initialement posé à Utrecht donnant
la distance exacte entre le lieu d’accrochage et la frontière afghane. Là encore, si le panneau
kilométrique contient habituellement la promesse d’une aventure à venir, à la manière du fameux
Tombouctou de Zagora, il revêt ici un caractère irréel. Renversé et appuyé contre le mur dans le
cadre d’expositions, il semble avoir été ramassé à même la route, comme décroché par un acte
à la fois violent et ravageur. Cette invitation pour un voyage qui ne promet que le danger est,
encore une fois, paradoxale, elle loge le regardeur dans l’espace de la communication pour
provoquer une réaction, puis une réflexion, sans qu’aucune indication supplémentaire ne vienne
étayer une thèse ou un point de vue. Jens Haaning tente de nous substituer à la place de l’Autre
sans que cela ne soit réellement possible, ne laissant comme seule certitude que celle d’une
incompréhension impérieuse, inéluctable, cette incompréhension qui pourtant donne tout son
charme à l’inconnu.
Anthoni Dominguez, août 2011
CATALOGUE
HELLO, MY NAME IS JENS HAANING
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intéressés par son contenu vous pouvez le télécharger
gratuitement à l’adresse suivante :
WWW.JENSHAANING.COM
Programm
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Please note,
D+T Project will present a solo show with Elena Bajo
Frieze Art Fair, London, UK, 13-16 October
th
11 september : D+T Project’s first Birthday
November – 23 December
Group Show
Arabic Joke, 2006
VI
D+T Project
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Contemporary Art Gallery
Elena Bajo |ES|
Jens Haaning |DK|
Gianni Motti |I|
Nicoline van Harskamp |NL|
Mona Vatamanu & Florin Tudor |RO|
D+T Project
Sebastien Delire
Gregory Thirion
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www.dt-project.com
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