Journal d`un voyage en Thaïlande Anne Bitran Aujourd`hui

Transcription

Journal d`un voyage en Thaïlande Anne Bitran Aujourd`hui

Journal
d'un
voyage
en
Thaïlande
Anne
Bitran
Aujourd'hui
2
décembre
2013,
début
du
voyage.
Il
est
10h50,
nous
décollons
dans
cinq
minutes.
Dans
neuf
jours
cela
fera
trois
mois
qu'Olivier
s'est
cassé
la
hanche.
Aujourd'hui
il
boite
encore
mais
peut
marcher
sans
béquilles.
Beaucoup
d'embûches
à
ce
voyage.
En
Thaïlande
un
coup
d'Etat
se
prépare.
Les
bâtiments
officiels
sont
occupés,
l'armée
est
de
la
partie.
Jeudi
5
c'est
l'anniversaire
du
roi,
jour
où
tout
devrait
être
rentré
dans
l'ordre...
Pour
l'instant
c'est
plutôt
le
chaos
!
Juste
avant
le
départ,
j'ai
perdu
mes
clefs,
mon
téléphone,
mon
pic
à
cheveux
et
mon
bonnet.
sensation
mélangée
d'angoisse
et
d'excitation.
On
part
envers
et
contre
tout
!
4
décembre
Première
journée
d'atelier
avec
30
maitresses
de
maternelle,
dans
une
salle
de
la
fac
d'économie
de
Hat
Yai.
Nous
sommes
accueillis
par
Ajarn
Pbu,
directrice
of
the
Art
and
Cultural
Center,
prince
of
Songkla
University.
Le
matin,
présentation
et
monstration
de
nos
marionnettes
:
Ginette
guirolle,
Josef
le
soldat,
le
prince
Prospéro,
Choucroute,
la
femme
àbarbe
et
l'homme
tronc,
les
petites
marionnettes‐freaks
à
tête
d'os,
quelques
petites
marionnettes
en
mousse...
Présentation
des
techniques
de
fabrication
et
de
manipulation,
puis
les
stagiaires
esaient
chaque
marionnette,
par
petits
groupes.
A
midi
déjeuner
dans
le
hall
ouvert
de
l'université,
par
ailleurs
en
effervescence
autour
des
événements
de
BKK.
l'après‐midi,
avec
les
objets
qu'elles
ont
apportés,
les
stagiaires
fabriquent
des
marionnettes
avec
pour
contrainte
la
nécessitė
de
prévoir
une
prise
pour
la
tête
et
une
articulation
souple
du
cou,
pour
pouvoir
donner
toute
son
expression
à
la
tête.
puis,
chacune
leur
tour,
à
une,
deux
ou
trois,
elles
jouent
une
petite
scène.
elles
ont
travaillé
à
la
construction
assises
à
même
le
sol.
Elles
sont
très
habilesnde
leurs
mains
et
ont
réalisé
leurs
marionnettes
assez
rapidement
(en
une
heure
et
demi
environ).,
avec,
pour
une
dizaine
d'entre
elles,
de
très
jolis
résultats,
libres
et
inventifs.
En
fin
d'après‐midi,
nous
sommes
allés
sur
un
petit
marché
organisé
par
la
fac,
où
nous
avons
acheté
des
merveilles
pour
le
dîner
:
beignets
de
fruits
de
mer,
brochettes
de
poulet,
champignons
et
tofu,
délicats
petits
desserts
à
l'oeuf,
spécialités
du
sud...
que
nous
avons
dégustées
avec
Tom,
Thomorn
et
Gao
sa
femme,
sur
le
campus.
Celui‐ci
est
immense
:
il
accueille
15000
étudiants
et
forme
comme
une
petite
ville
dans
la
grande
(Hat
Yai,
2
millions
d'habitants),
cernée
par
de
hauts
grillages
et
des
check‐points
qui
contrôlent
entrées
et
sorties.
En
fin
de
journées,
nous
avons
rencontré
le
vice‐président
de
la
fac,
parlé
politique
et
des
evts
en
cours.
Un
homme
jeune,
intéressant
et
passionné.
5
décembre
Anniversaire
du
roi
!
Le
matin,
visite
à
Nakarin
Chathong,
"National
Artist",
maître
du
théâtre
d'ombres
thaï.
nous
avons
regardé
des
vidéos
et
il
nous
a
expliqué
l'importance
des
premières
scènes
d'introduction
avant
le
spectacle
proprement
dit
:
l'ermite
avec
son
grand
bâton
vient
chasser
les
mauvais
esprits,
puis
Shiva
sur
son
buffle
apporte
sa
protection.
il
a
parfois
le
cou
noir,
en
souvenir
de
la
fois
où,
pour
protéger
les
humains,
il
a
avalé
tout
le
poison
que
Naga,
le
serpent
leur
destinait.
Les
ombres
sont
en
cuir
translucide,
certaines
sont
en
peau
de
tigre,
particulièrement
résistante.
Nakarin
Chathong
est
un
monsieur
âgé
(65
ans
environ,
ce
qui,
en
Thaïlande,
est
déjà
un
âge
vénérable)
très
heureux
d'avoir
de
la
visite
et
désireux
de
transmettre
son
savoir‐faire.
Il
nous
montre
les
multiples
cahiers
dans
lesquels
il
consigne
ses
connaissances
et
les
textes
de
ses
spectacles.
Son
cabinet
est
rempli
de
portraits
de
ses
professeurs
de
théâtre
d'ombres
et,
sur
un
autel
composé
d'une
multitude
de
petites
statues
de
Bouddha,
figure
en
bonne
place
une
silhouette
de
singe
qui
lui
vient
d'un
de
ses
maîtres.
vers
15h,
un
Pad‐Tai
sur
une
jolie
place
de
Hat
Yai
faisant
penser
à
un
décor
de
western.
Mais
nous
avons
peu
d'appétit
car
le
somptueux
petit
déjeuner
traditionnel
chinois
offert
par
Ajarn
Pbu,
nous
avait
tous
rassasiés
!
6
décembre
Jour
de
la
première
du
BELLY
PUPPET
SHOW.
Matinée
tranquille,
petite
répète
des
chansons
dans
la
chambre
d'hôtel.
On
retrouve
Toto,
Tom
et
Gao
au
Tempo
Café
(chez
Ek)
à
13h.
Montage
dans
l'après‐midi
et
répètes.
Tom
nous
regarde
et
nous
fait
ses
retours.
Nous
parlons
de
la
nécessité
d'une
discussion
avec
le
public
après
le
spectacle
et
du
contenu
des
chansons
:
la
Goualante
du
Pauvre
Jean,
J'ai
rendez‐vous
avec
vous,
J'ai
deux
amours,
Que
je
t'aime,
Les
femmes
ça
fait
pédé,
L'amour
c'est
du
pipeau,
Fernande.
A
19h,
la
salle
est
pleine
(environ
30‐35
personnes.
le
spectacle
n'est
pas
encore
rôdé
mais
on
s'amuse
bien
et
manifestement
le
public
aussi.
Après
le
spectacle,
la
discussion
dure
une
bonne
demi‐heure
avec
le
public,
curieux
de
connaître
le
contenu
des
chansons
et
d'en
savoir
plus
sur
nous.
L'échange
est
très
intéressant.
Le
contenu
musclé
de
certaines
chansons
(les
femmes
ça
fait
pédé
et
Fernande
bien
sûr,
mais
aussi
la
charge
érotique
de
Que
je
t'aime.
Nous
parlons
de
Joséphine
Baker,
de
Brassens
et
de
Gainsbourg,
qui
ils
étaient,
ce
qu'ils
voulaient
dire,
ce
qu'ils
ont
apporté...
Nous
traduisons
aussi
les
mots
de
Ginette
(‐Minyana)
en
début
de
spectacle
:
l'histoire
des
sourcils.
Cela
fait
beaucoup
réagir
l'audience
!
7
décembre
Visite
de
la
vieille
ville
de
Songkla.
Très
beau
musée
dans
l'ancienne
maison
chinoise
du
gouverneur
chinois
de
la
ville.
Bois
vernissés,
splendide
architecture,
sûrement
le
plus
intéressant
du
musée
!
Le
soir,
deuxième
du
BPS.
Meilleure
que
la
veille..
Les
gens
ne
partaient
plus
!
Longue
séance
de
photos
avec
Ginette
et
les
marionnettes.
Dédicaces,
45mn
de
discussion.Jaer
(fille
d'Ajarn
Pbu)
adoré
le
spectacle.
Elle
me
dit
que
nous
abordons
des
sujets
totalement
abous
en
Thailande
et
que
c'est
vraiment
bien
!
Gallia
et
Jérôme
sont
arrivés
par
le
train
de
7.12
am.
8
dėcembre
Voyage
de
Hat
Yai
à
Trang
(3heures)
Nous
avons
trouvé
un
surnom
au
conducteur
de
notre
minibus
:
"Mort
Imminente".
À
Trang
nous
sommes
logés
dans
le
campus
universitaire
en
dehors
de
la
ville.
Gallia,
Jérome
et
Julien
dorment
dans
un
hotel
du
centre
ville.
Nous
jouons
le
BPS
dans
une
grande
salle
de
cours
de
l'université
de
Trang,
un
peu
trop
grande
pour
nous.
Mais
les
étudiants
sont
ravis
et
veulent
tous
être
pris
en
photo
avec
Ginette
Guirolle.
Ce
sont
des
étudiants
en
art
et
management.
Ils
nous
posent
des
questions
sur
la
production
d'un
spectacle,
combien
à
coûté
celui‐ci...etc.
Avant
la
représentation,
Gallia,
Jérôme
et
Julien
ont
répondu
à
quelques
questions
des
étudiants
très
intimidés.
Jérôme
plait
beaucoup
aux
jeunes
fille
thais.
9
décembre
Voyage
de
Trang
à
Nakhon
Si
Thammarat
(2h30)
Notre
conducteur
est
cette
fois‐ci
plus
doux.
Nous
le
baptisons
"Douceur
Thaï".
Nous
jouons
dans
un
centre
d'éducation,
sorte
de
grande
MJC.
Le
festival
de
Khiriwong
s'y
déroule,
car
les
habitants
de
ce
petit
village
redoutaient
de
fortes
pluies
et
ont
préféré
qu'il
se
déroule
en
ville.
Les
nombreux
enfants
présents
participent
à
toutes
sortes
d'activités
:
peinture
sur
tissu,
fabrication
de
marionnettes
et
d'instruments
de
musique,
représentation
de
petits
spectacles
d'ombres
qu'ils
ont
eux‐
mêmes
réalisés.
Nous
jouons
dans
la
petite
salle
de
spectacle.
L'accueil
est
toujours
très
chaleureux.
L'hôtel
est
délicieux.
10
décembre
Voyage
de
Nakhon
Si
Thammarat
à
Khiriwong
(30mn)
Nous
sommes
immédiatement
sous
le
charme
de
ce
village
!
Très
soigné,
fleuri,
on
sent
que
les
villageois
y
sont
heureux.
Les
rues
sont
en
terre
battue,
seulement
300
familles
y
vivent
(contre
7
à
sa
création)
en
quasi
auto‐suffisance.
Tous
sont
agriculteurs
ou
artisans.
Ils
ont
de
grandes
plantations
de
fruits
et
de
légumes
(mangoustines,
durian...)
et
exportent
même
vers
la
Corée
ou
le
Japon.
Un
fort
esprit
d'indépendance
et
d'autonomie,
voire
même
de
contestation,
par
rapport
au
pouvoir
en
place
y
règne.
Une
réflexion
de
chaque
instant
sur
les
modes
de
production,
la
moralité
en
agriculture,
le
partage,
un
mode
de
vie
communautaire,
une
économie
villageoise
basée
sur
l'échange
et
la
solidarité,
la
nécessité
de
vivre
avec
la
modernité
tout
en
se
protégeant
de
ses
travers.
Ce
village
est
admiré
et
considéré
comme
un
exemple
par
d'autres
villages
dont
les
habitants
y
viennent
pour
s'en
inspirer,
nous
dit
Tom.
Nous
repartons
de
Khiriwong
en
regrettant
de
ne
pas
y
rester
plus
longtemps...
11
décembre
Voyage
de
Khiriwong
à
Amphawa
(10
heures).
Nous
regardons
un
DVD
du
groupe
mythique
Thai
Karabao.
12
décembre
Jour
off
à
Amphawa
dans
le
joli
home
stay
Baanrak.
Le
soir
nous
jouons
le
BPS
devant
une
assemblée
d'enfants,
villageois
et
touristes
mélangés.
Vendredi
13
décembre
Voyage
de
Amphawa
à
Maha
Sarakham
(7‐8heures)
14
décembre
Atelier
marionnette
avec
5
adolescents
des
villages
alentour.
Ils
auraient
dû
être
plus
nombreux,
mais
beaucoup
ne
sont
pas
venus
à
cause
des
distances,
du
week
end.
Ils
construisent
une
marionnette
avec
des
matières
trouvées
dans
la
nature
:
branchages,
feuilles,
noix
de
coco,
fleurs...etc.
Nous
ferons
une
petite
expo
pendant
le
festival
de
mardi
soir.
Yod
n'est
pas
content
parce
que
les
ados
lui
semblent
peu
motivés
et
que
beaucoup
ne
sont
pas
venus.
Je
les
trouve,
pour
ma
part,
beaucoup
plus
patients
que
les
mêmes
chez
nous
!
Quelques
très
jolies
marionnettes.
Dans
l'apres‐midi,
cérémonie
d'accueil
d'un
nouveau
moine.
Les
parents
sont
très
émus,
assis
sur
la
première
marche
du
petit
temple,
face
a
leur
fils
et
dos
au
moine
qui
va
guider
celui‐ci
dans
sa
nouvelle
vie.
Nous
dansons
avec
la
foule
des
villageois
autour
du
temple,
nous
sommes
l'attraction,
la
curiosité
!
Ensuite,
en
attendant
que
les
enfants
aient
réalisé
leurs
marionnettes,
nous
partons
visiter
une
ferme
où
l'on
cultive
les
melons
d'eau.
il
y
a
un
très
joli
système
d'arrosage
pour
le
jardin
potager
:
un
vélo
relié
à
une
pompe
et
puisant
dans
l'étang.
De
retour
nous
concluons
l'atelier
par
une
présentation
des
marionnettes
realisées
par
les
enfants.
puis
nous
faisons
un
tour
sur
le
petit
marché
qui
s'est
monté
pour
la
fête
d'intronisation
:
beaucoup
d'insectes
et
de
tripes
sur
les
étals,
ainsi
que
des
rats
grillés.
15
déc.
Le
matin,
visite
guidée
des
fresques
du
temple
(Sim
:
temple
particulier
accueillant
les
nouveaux
moines).
Construit
en
1917
par
des
travailleurs
vietnamiens
qui
s'échappaient
de
l'occupation
française
et
ont
construit
ce
temple,
particulièrement
des
artistes
vietnamiens
qui
s'échappaient
et
venaient
travailler
ici
pour
ramener
leur
salaires
à
la
résistance
Viet.
L'artiste
qui
a
peint
les
fresques
était
un
paysan
du
village.
Certaines
écritures
sont
un
mélange
entre
du
Thai,
cambodgien
et
birman.
Si
on
met
une
offrande
dans
la
bouche
des
deux
Naga
à
l'entrée
des
escaliers,
on
accède
à
une
meilleure
vie.
la
femme
est
pratiquement
effacée,
notamment
à
l'endroit
de
ses
seins
et
son
sexe
car
les
gens
jugent
celà
indécent.
Ces
fresques
relatent
la
vie
et
les
épreuves
des
héros
Sang
Sin
et
Chai.
La
deuxième
fresque
a
été
réalisée
par
un
autre
artiste
local.
Elle
représente
la
vie
de
Buddha
et
Indra.
Cet
arbre
s'appelle
un
Makhanaripum
:
ses
fruits
sont
des
femmes
!
Ses
graines
viennent
du
paradis.
C'est
l'arbre
de
la
tentation
pour
"tester"
les
moines.
On
y
voit
des
petits
démons
en
érection.
Les
femmes‐fruits
ont
une
espérance
de
vie
de
7
jours
seulement.
Puis
elles
tombent
de
l'arbre.
Un
autre
arbre
s'appelle
Gallapapu.
C'est
un
arbre
à
trésors.
La
troisième
fresque
parle
de
l'histoire
du
boudhisme.
En
bas
il
y
a
des
scènes
de
la
vie
rurale
locale.
La
4ème
fresque
représente
aussi
des
scènes
de
la
vie
locale
:
hommes
et
femmes
se
courtisant,
des
visiteurs
chinois
venant
faire
des
affaires,
la
culture
du
riz...
En
Isan,
les
femmes
n'ont
pas
le
droit
d'entrer
dans
les
temples.
Deuxième
temple
antérieur
au
premier.
Le
leader
des
moines
s'appelle
Jan
DI
et
celui
d
l'autre
temple
Jan
Si.
ils
sont
lies
et
se
rassemblent
pour
les
intronisations
de
nouveaux
moines.
Encore
des
images
de
la
vie
locale
mêlées
aux
scènes
de
la
mythologie
du
Ramayana
:
la
princesse
Sitha
enlevée
par
les
démons
et
sauvée
par
les
deux
frères
aidés
par
les
singes
(menés
par
Ranuman)
et
l'oiseau
Garuda.
On
voit
des
musiciens
jouant
du
Khaen
et
du
Sau
(instrument
à
archet).
Le
roi
sur
un
éléphant
blanc.
Une
ribambelle
de
petits
fantômes
bruns
(fantômes
locaux)..
Des
hommes
se
cachent
sous
des
feuilles
de
lotus
pour
regarder
les
femmes
nues.
On
voit
Sitha
bébé
caché
dans
un
panier
à
riz
et
mis
dans
la
rivière.
Il
arrive
ensuite
chez
les
Yogis
(ermites).
Hanuman
crache
des
étoiles
quand
il
baille
ou
rugit.
L'après‐
midi,
nous
commençons
à
apprendre
à
fabriquer
des
ombres
avec
la
peau
de
bœuf
tannée
et
séchée.
Yod
nous
demande
de
nous
inspirer
d'un
personnage
de
notre
choix
provenant
des
fresques
du
temple
et
de
le
dessiner
en
respectant
tous
les
détails
et
surtout
l'esprit
du
personnage,
puis
de
le
reporter
sur
du
carton
et
de
découper
chacune
des
parties
en
prévoyant
les
articulations.
ensuite,
et
seulement
lorsqu'on
est
satisfait
des
mouvements
du
personnage,
onreporte
sur
la
peau,
que
l'on
découpe
et
ouvrage
avec
des
poinçons
et
de
l'encre
transparente.
sur
les
baguettes
de
bambous
remettant
la
manipulation,
on
réalise
de
petites
encoches
pour
que
la
ficelle
de
nylon
tienne.
Lundi
16
décembre
Le
matin,
visite
du
village
où
nous
vivons,
Nangkong.
Il
y
a
beaucoup
de
tisserandes
dans
ce
village.
Toute
la
chaine
de
fabrication
de
la
soi
y
est
pratiquée
jusqu'au
tissage
de
splendide
sarongs.
on
y
élève
les
vers
à
soie,
puis
on
file,
on
teind,
on
tisse
sur
de
grands
métiers,
on
noue
la
chaine
pour
réaliser
des
motifs
compliqués
en
trois
ou
quatre
couleurs...
il
y
a
des
bœufs
sous
les
maisons,
les
rues
sont
en
terre
battue,
les
maisons
sont
très
fleuries
et
les
plantes
poussent
dans
des
jardinières
réalisées
dans
de
gros
pneus
de
camion
retournés.
Nous
passons
l'après‐midi
à
finir
nos
marionnettes.
Je
crois
que
nous
avons
tous
attrapé
le
virus
des
ombres
en
peau
et
nous
commençons
à
envisager
d'en
ramener
plusieurs
feuilles.
Au
repas
du
soir,
Jae
nous
parle
des
différents
insectes
consommés
en
Thailande
et
nous
précise
que
les
meilleurs
sont
ceux
que
l'on
cueille
directement
dans
la
bouse
de
vache.
Mais
celà
se
fait
de
plus
en
plus
rare,
l'élevage
devenant
plus
répandu.
On
apprécie
aussi
beaucoup
les
boyaux
encore
pleins
des
déjections
sur
le
point
d'être
expulsées
et
prélevées
sur
l'animal
avant
qu'il
ne
chie.
Le
soir,
les
enfants
du
village
répètent
jusque
fort
tard.
Mardi
17
décembre
Préparation
du
festival.
Les
enfants
du
village
sont
très
autonomes.
Ils
construisent
l'écran,
jouent,
chantent,
fabriquent
leurs
ombres...
Le
festival
se
déroule
sur
l'herbe
devant
le
temple.
De
petits
stands
sont
installés
:
fripe,
fabrication
de
nattes
et
de
petits
objets
en
osier,
stand
de
fabrication
d'ombres
en
carton
de
Jae,
notre
expo
des
marionnettes
réalisėes
en
atelier,
marchande
de
crèpes,
feu
de
bois...
Les
villageois
arrivent
peu
à
peu.
Vers
19h,
La
fête
commence
avec
un
petit
concert
d'instruments
traditionnels,
puis
c'est
à
nous.
L'assemblée
est
nombreuse
pour
nous
voir
:
tout
le
village
est
là
!
Les
gens
sont
ravis,
rient
beaucoup
et
applaudissent
chaque
chanson.
ils
ont
l'air
enchantés
!
Nous
sommes
un
peu
les
freaks
de
la
soirée,
l'attraction
principale.
Dès
que
l'un
de
nous
s'assied
dans
le
public
pour
assister
au
spectacle
d'ombres
des
enfants
du
village,
un
cercle
se
forme
autour
de
lui
et
il
est
assailli
de
questions
!
L'ambiance
est
très
fraternelle
et
c'est
beau
de
voir
tous
ces
visages
de
paysans
et
de
villageois
rayonnants
de
gaieté.
La
soirée
se
termine
par
des
danses
tous
ensemble
autour
de
l'orchestre
(très
bon
par
ailleurs).
Super
soirée
!
Le
"chef
du
village"
qui
tient
avec
sa
femme
le
petit
restaurant
où
nous
dînons
tous
les
soirs
est
venu
aussi
avec
sa
femme.
Mercredi
18
Journée
de
tourisme...
Visite
d'un
village
typique
reconstitué,
d'une
tristesse
folle
!
Puis
nous
sommes
allés
à
Roy
Et,
une
grande
ville
du
Maha
Sarakham
pour
acheter
un
Khaeng
et
quelques
instruments
de
percussion.
Délicieux
pad
Thai
dans
un
petit
resto
de
rue.
Jeudi
19
Adieux
très
émouvants
à
notre
ami
"le
chef
du
village"
et
sa
femme.
Gallia
leur
offre
un
dessin
et
ils
nous
offre
un
pot
de
bambou
plein
de
riz
gluant
!
Voyage
vers
Surin.
Nous
retrouvons
Yod
dans
son
magnifique
village
de
Phanom
Dongrak.
Plusieurs
maisons
le
long
d'un
chemin
en
terre
habitées
par
des
membres
d'une
même
famille.
Les
gens
sont
très
accueillants.
Nous
dormons
dans
une
jolie
maison,
tous
ensemble
à
l'étage.
Les
enfants
nous
ont
gentiment
laissé
la
seule
chambre
séparée.
le
maitre
de
maison
a
son
atelier
de
réparation
de
motos
et
mobylettes
juste
en
face
de
la
maison.
Nous
mangeons
chez
sa
belle
sœur
qui
est
aussi
la
maman
de
la
femme
de
Yod.
Tous
ces
gens
sont
absolument
adorables
et
aux
petits
soins
avec
nous.
Vendredi
20
Yod
nous
emmène
sur
un
grand
marché
à
la
frontière
cambodgienne.
Jae
nous
rejoint
avec
Am
et
un
ami
bonze.
Noi
est
là
aussi.
beaucoup
de
produits
chinois.
Prix
incroyablement
bas.
Samedi
21
Le
matin,
nous
partons
à
vélo
avec
une
trentaine
d'enfants
pour
aller
planter
des
arbres
et
participer
aux
jeux
en
pleins
champs.
celà
fait
partie
d'une
campagne
d'éducation
et
de
sensibilisation
au
problème
de
la
déforestation.
Les
enfants
sont
tous
très
motivés
et
nous
défrichons
tous
ensemble
une
partie
d'un
champ
:
il
s'agit
d'expliquer
aux
enfants
ce
qu'il
faut
faire
pour
empêcher
le
feu
de
gagner
la
forêt.
L'après‐midi
:
préparation
du
festival.
Nous
répétons
Après
la
sieste.
Nous
avons
prévu
une
grande
discussion
le
soir
après
les
festivités
avec
toute
l'équipe
Thai
+
Noi.
Julien
fait
un
petit
numéro
de
motocycle‐jonglage
et
clown
avant
notre
spectacle.
Il
a
beaucoup
de
présence,
mais
son
numéro
est
trop
court
!
Yod
a
aussi
organisé
une
remise
de
prix/loterie
et
des
vélos
sont
offerts
à
six
enfants.
Nous
jouons
aux
alentours
de
20h.
Très
bel
accueil,
beaucoup
de
monde.
Vers
22h30
nous
nous
rassemblons
avec
Yod,
Jae,
Tom
et
Noi
autour
d'un
feu
de
bois
et
avons
enfin
une
discussion
à
cœurs
ouverts
tous
ensemble.
Dimanche
22
Gallia
a
une
rage
de
dents
épouvantable
et
nous
l'emmenons
en
urgence
à
Surin.
Olivier
et
Bérénice
assurent
l'atelier.
La
dentiste
voit
tout
de
suite
qu'il
faut
opérer
les
dents
de
sagesse.
À
notre
retour,
l'atelier
est
fini
:
les
enfants
ont
fabriqué
de
très
belles
marionnettes
et
appris
par
cœur
"l'amour
c'est
du
Pipo"
!
Lundi
23
Nous
allons
visiter
le
temple
Khmer
de
Phnom
Run.
Lieu
de
résidence
du
roi.
Il
y
a
deux
bibliothèques
dans
l'enceinte.
J'aurais
aimée
les
voir
lorsqu'elles
étaient
pleines
de
livres
!
Mardi
24
Nous
accompagnons
Gallia
et
Jérôme
à
la
gare
de
Surin
puis
prenons
la
route
vers
Uttaradit
:
11
heures
de
trajet
!
Nous
traversons
deux
parcs
naturels.
Le
premier
est
très
sauvage,
montagne
et
jungle
et
de
nombreux
panneaux
"attention
aux
éléphants".
Le
deuxième
s'appelle
Khao
Kho
et
est
plus
touristique
avec
des
zones
hôtelières
immondes
au
milieu
de
nulle
part...
Nous
arrivons
vers
19h30
au
théâtre
Gigganbai
et
sommes
accueillis
par
l'equipe
du
lieu
qui
nous
a
préparé
un
festin.
Mercredi
25
Atelier
de
fabrication
de
marionnettes
avec
une
quinzaine
d'adultes
très
motivés.
De
belles
marionnettes
sont
nées
des
objets
de
récup
qu'ils
avaient
apportés.
Ils
nous
posent
de
nombreuses
questions
sur
notre
démarche.
Le
soir,
une
petite
fête
de
Noël
est
organisée
à
notre
intention.
Chacun
est
venu
avec
un
cadeau
puis
ceux‐ci
sont
redistribués
par
tirage
au
sort.
Jeudi
26
Journée
off
Vendredi
27
Visite
du
village
Laplae.
Le
temple
renferme
une
caméra
oscura.
Ou
plutôt
:
un
phénomène
de
camera
oscura
y
ayant
été
observé
par
les
moines,
ceux
ci
ont
ménagé
une
partie
blanche
sur
le
mur
pour
la
mettre
en
valeur
:
l'extérieur
du
temple
s'y
reflète
donc
à
l'envers.
La
légende
veut
que
les
premiers
habitants
de
ce
village,
arrivés
il
y
a
1500
ans,
étaient
des
femmes.
Ces
femmes
ne
mentaient
jamais
et
ignoraient
le
mensonge
jusqu'à
l'arrivée
du
premier
homme.
Celui‐ci
ayant
commencé
à
semer
la
discorde
dans
le
village
à
cause
de
ses
mensonges
en
fut
chassé,
avec
un
sac
plein
de
racines
de
gingembre,
que
son
épouse
aimante
lui
avait
donné
pour
qu'il
ait
une
chance
de
s'en
sortir.
Mais
comme
le
sac
était
très
lourd,
l'homme
s'est
peu
a
peu
débarassė
de
ses
racines
de
gingembre
au
fil
du
chemin
jusqu'à
n'en
avoir
plus
qu'une
seule.
Il
s'aperçoit
alors
que
celle‐ci
s'est
transformée
en
or
et,
comprenant
son
erreur,
rebrousse
chemin
pour
tenter
de
retrouver
les
racines
de
gingembre
qu'il
a
semé
sur
le
chemin.
Mais
celles‐ci
ont
disparu
ainsi
que
le
village
et
on
perd
la
trace
de
l'homme.
À
17h,
représentation
du
Belly
Puppet
Show
devant
une
belle
assemblée
d'une
soixantaine
de
personnes
dans
la
petite
salle
du
Giggenbai.
Gros
succès,
suivi
d'une
longue
discussion
avec
l'audience.
Samedi
28
Visite
du
Wat
Chang
Lom.
Époque
Sukhothai,
fin
13ème
siècle.
Très
beau
site
ombragé.
Seuls
les
temples
sont
encore
debouts,
la
ville
constituées
de
maison
en
bois
a
été
désertée
suite
à
une
défaite
contre
les
Khmers
et
a
complètement
disparu.
Déjeuner
avec
toute
l'équipe
et
le
gang
à
la
cascade
de
Laplae,
puis
représentation
à
17.30.
Dernière
et
neuvième
de
la
tournée
!
Pendant
le
dîner,
une
discussion
s'engage
au
sujet
des
événements
en
cours
en
Thailande
et
de
la
situation
politique.
Long
échange
avec
Diao,
Gao
et
Kay,
notamment,
qui
sont
étonnés
par
notre
connaissance
de
l'imbroglio
politique
thai
et
curieux
de
notre
avis
sur
la
question.
On
sent
un
grand
désarroi
chez
ces
jeunes
qui
ne
se
reconnaissent
dans
aucune
des
formations
politiques,
s'interrogent
sur
le
bien
fondé
de
la
royauté,
tout
en
hésitant
à
remettre
en
cause
ce
fondement
de
la
cohésion
nationale...
les
heurts
s'amplifient
à
Bangkok
et
Suthep,
le
principal
opposant,
appelle
ses
partisans
à
rejoindre
puis
boucler
la
capitale
en
janvier...
Dimanche
29
Départ
pour
Chiang
Mai.
Les
parents
de
Ap
habitent
dans
la
campagne
près
d'Amphun.
Un
beau
lieu
à
claire‐voie
qu'ils
ont
acheté
à
leur
retraite
et
où
ils
mènent
une
vie
très
simple
avec
poules,
poissons
dans
lle
petit
bassin,
chiens,
arbres
fruitiers...
Lundi
30
et
mardi
31
décembre
Nous
apprenons
quelques
recettes
de
desserts
Thai
et
notamment
les
"seins
de
jeune‐fille"
boules
de
riz
gluant
à
la
noix
de
coco
cuites
dans
des
feuilles
de
bananier...
un
long
et
délicat
processus
!
nous
réalisons
aussi
le
riz
gluant
à
la
noix
de
coco
dans
des
bambous,
plat
de
fête
:
ce
soir
c'est
le
réveillon
!
Karaoké
tout
l'aprés‐midi
du
31...
J'avoue
que
je
fatigue
côté
tolérance
à
la
musak
!
Les
sœurs,
beau
frère
et
nièces
de
Ap
sont
venus
passer
le
réveillon
avec
nous.
Ils
sont
de
Chiang
Mai
et
très
sympas.
Nous
avons
cuisiné
français
:
caponata,
galettes
de
pommes
de
terre
et
crèpes
flambées,
le
tout
arrosé
de
ti
punch.
Gros
succès
!
mercredi
1er
janvier
Direction
Empty
Space
à
San
Pa
Thong.


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