LE SECTEUR DE L`HÔTELLERIE Les revues de

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LE SECTEUR DE L`HÔTELLERIE Les revues de
Les revues de Presse
de 3E Consultants
LE SECTEUR DE
L’HÔTELLERIE
CONSTUCTEURS D’ALTERNATIVES
3e Consultants
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Juillet 2009
L’hôtellerie française s’est installée dans la crise .......................................................................................... 4
Starwood Capital reprend le néerlandais Golden Tulip ................................................................................. 5
Hôtels de luxe : le pari français du cheikh Jaber ........................................................................................... 6
« En dépit de la crise, nous allons continuer d’investir en France » ............................................................. 6
Plan de départs volontaires chez Accor en France ....................................................................................... 7
Juin 2009
L’hôtellerie économique s’offre un sérieux lifting ........................................................................................... 7
Loi tourisme : ce qui va changer.................................................................................................................... 8
Starwood Capital s’apprête à absorber le groupe hôtelier Golden Tulip ....................................................... 8
Accor cède la quasi-totalité de sa part dans le ClubMed au Crédit Agricole ................................................. 8
Mai 2009
Accor : Gilles Pélisson resserre son état-major............................................................................................. 9
Effondrement de l’investissement immobilier hôtelier au premier trimestre .................................................. 9
Avril 2009
Accor relève ses mesures d’économie après un premier trimestre difficile................................................. 10
Le plan d’aide à la modernisation de l’hôtellerie pourrait être revu à la hausse .......................................... 11
Accor, première capitalisation boursière mondiale dans l’hôtellerie ............................................................ 12
La dégradation de l’activité des chaînes hôtelières se confirme ................................................................. 13
Le groupe américain Starwood Hotels internationalise sa chaîne W .......................................................... 13
Sommaire - 3
L'hôtellerie française s'est installée dans la
crise
Les Echos - 08/07/09
Les statistiques sont sans appel : l'hôtellerie française s'est installée dans la crise au premier
semestre. Autrement plus symptomatique de l'activité du secteur que le début de l'année, la
période avril-juin a même été marquée par une accentuation de la baisse du revenu unitaire par
chambre disponible (RevPAR), indicateur de référence des professionnels, selon la dernière
étude de MKG Hospitality. Le cabinet spécialisé, qui s'appuie sur les données des chaînes
établies dans l'Hexagone, fait état d'un recul de 9,8 % du RevPAR moyen pour l'ensemble des
catégories hôtelières par rapport à son niveau du deuxième trimestre 2008, soit une dégradation
de 0,7 point par rapport à la tendance du premier trimestre (- 9,1 %). En conséquence, son repli
s'établit à - 9,4 % pour les six premiers mois de l'année, et dépasse le haut de la « fourchette »
des prévisions annuelles de MKG Hospitality. Révisant en février son pronostic, et ce, pour la
troisième fois pour cause de nouvel abaissement des estimations de PIB, son président, Georges
Panayotis, avait alors tablé sur une baisse du RevPAR moyen comprise entre - 6 % et - 9 % en
2009.
Au-delà de cette dégradation manifeste, la dernière étude du cabinet spécialisé confirme que
Paris, en manque de touristes, et le créneau haut de gamme souffrent tout particulièrement. Pour
les 4 étoiles, la chute de la recette unitaire a toutefois ralenti d'un trimestre à l'autre : - 18,5 % au
deuxième, contre - 20 % sur la période janvier-mars. A contrario, la tendance s'est aggravée pour
les 3 étoiles et la catégorie 2 étoiles. Celle-ci voit son RevPAR fléchir de 3,7 % au deuxième
trimestre, soit quasiment deux fois plus qu'au premier (- 1,9 %), la revalorisation des prix (+ 4 %)
n'ayant pu compenser la régression du taux d'occupation (- 5,5 points). Seul le segment 0-1
étoile connaît une progression, certes modeste, du RevPAR (+ 1 % au deuxième semestre et
+ 0,6 % pour l'ensemble du semestre), la hausse de plus de 6 % des prix effaçant la
détérioration, de l'ordre de 4 points, des taux d'occupation.
Stabilisation du marché
En dépit de tous ces mauvais chiffres, le président de MKG Hospitality veut croire à une
« stabilisation » du marché, tout en renvoyant, prudemment, à la fin septembre pour y voir plus
clair. A moins d'une nouvelle secousse, que l'on ne peut exclure, l'effet de base est a priori
favorable à partir de l'automne, puisque coïncidant au retournement du marché un an
auparavant. Mais pour les professionnels, le rendez-vous à court terme, c'est la saison estivale,
qui ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Pour le syndicat patronal Synhorcat, elle
« s'annonce morose et en décroissance »,alors que l'été 2008 avait été bon. Le secrétaire d'Etat
au Tourisme, Hervé Novelli, la qualifie de « défi ». Cependant, le phénomène de réservation de
dernière minute brouille la visibilité.
CHRISTOPHE PALIERSE, Les Echos
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juillet 2009
4
LUNDI 6 JUILLET 2009 LES ECHOS
HÔTELLERIE
Starwood Capital
reprend le néerlandais
Golden Tulip
Golden Tulip Hospitality passe
sous la coupe de Starwood Capital. Annoncé le 12 juin (« Les
Echos » du 15 juin), le protocole
d’accord portant sur la reprise du
groupe néerlandais, spécialiste de
la franchise hôtelière et plutôt positionné moyen de gamme, par la
société de capital-investissement
américaine, a en effet été finalisé
vendredi dernier. La transaction,
dont le montant n’a pas été communiqué, devrait être effective
d’ici au 27 juillet, une fois réglées
certaines formalités.
Celle-ci portera notamment sur
la reprise des marques de l’opérateur, en premier lieu Golden Tulip
et Tulip Inn, ses réseaux de représentation, et son activité de franchiseur, soit 240 hôtels sous enseignes dans une quarantaine de
pays à travers le monde. A ce
stade, le sort d’une vingtaine
d’autres établissements – situés
pour moitié aux Pays-Bas, pour
l’autre en Allemagne –, reste par
ailleurs en suspens. Exploités dans
le cadre de contrats de location,
leur devenir dépendra de leurs
propriétaires, à charge pour eux
d’opter ou non pour la franchise.
Synergies avec Louvre Hôtels
Pour Golden Tulip Hospitality,
cette reprise par Starwood Capital
s’apparente à un plan de sauvetage. En proie à de graves difficultés, le groupe avait récemment
étudié une éventuelle fusion avec
un autre néerlandais, Apollo Hotels & Resorts. En mai, il avait
déclaré en faillite un portefeuille
de 13 hôtels, situés aux Pays-Bas,
détenus et exploités en direct.
Interrogé par « Les Echos », le
Golden Tulip,
les dates clefs
1962. Création de Golden Tulip
par six hôteliers indépendants
néerlandais.
1975. Rapprochement avec KLM,
l'opérateur hôtelier devient une
filiale du groupe aérien.
1990. Séparation avec KLM.
2001. Certains hôtels passent sous
l'enseigne espagnole NH Hotels.
2004. Rapprochement avec
l'australien THL.
2009. Reprise par Starwood Capital.
responsable des opérations Europe de Starwood Capital, Desmond Taljaard, fait état d’une volonté du repreneur de relancer
Golden Tulip sur son marché domestique, mais aussi de poursuivre son développement en Amérique du Sud (10 implantations,
27 en préparation) et au MoyenOrient.
Mais la reprise du néerlandais
doit également se traduire par
des synergies avec la filiale française de Starwood Capital,
Louvre Hôtels, l’ancien pôle hôtellerie économique de l’ex-Société du Louvre, plus connu sous
ses marques Première Classe,
Campanile, Kyriad et Kyriad Prestige (833 hôtels de 1 à 3 étoiles,
soit plus de 54.000 chambres, en
France et dans 8 pays européens). Complémentaires sur les
plans géographique et commercial, les deux sociétés resteront
juridiquement séparées, précise
Desmond Taljaard.
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juillet 2009
C. P.
5
VENDREDI 3
ET SAMEDI 4 JUILLET 2009
Hôtels de luxe : le pari
français du cheikh Jaber
Trois milliards d’euros investis d’ici à mi-2010
LES ECHOS
Louvre, dont le palace parisien
le Crillon. En dépit de la crise
économique, son groupe va
continuer d’investir en France,
où il aura engagé 3 milliards
d’euros au total courant 2010.
Par ailleurs, le cheikh Mohamed bin Issa al-Jaber travaille
à la création, avec BNP Paribas
Real Estate, d’un fonds d’investissement de 1 milliard
d’euros, dédié à l’immobilier
de bureau en Europe.
DR
Dans une interview donnée
aux « Echos », le cheikh saoudien Mohamed bin Issa al-Jaber, le président-fondateur du
groupe MBI, actif dans l’immobilier et l’hôtellerie, fait le
point sur ses projets en France.
Il indique, notamment, que les
discussions avec la société de
capital-investissement américai n e St a rw o od C a pi t al
« avancent », en vue d’une reprise du pôle hôtellerie de
prestige de l’ex-Société du
Lire page 24
VENDREDI 3 ET SAMEDI 4 JUILLET 2009
ENTRETIEN
CHEIKH MOHAMED BIN ISSA AL-JABER
PRÉSIDENT-FONDATEUR DU GROUPE SAOUDIEN MBI
« En dépit de la crise, nous allons
continuer d’investir en France »
D a n s u n e n t r e t i en
au x
« Echos », le cheikh saoudien
Mohamed bin Issa al-Jaber, le
président-fondateur du groupe
MBI (9 milliards de dollars de
chiffre d’affaires en 2008), fait le
point sur ses projets en France, où
il aura « engagé 3 milliards d’euros au total courant 2010 » . Il
indique, notamment, que les discussions menées avec Starwood
Capital en vue d’une reprise du
pôle hôtellerie de prestige de l’exSociété du Louvre, dont le palace
parisien le Crillon, « avancent » .
Par ailleurs, il travaille à la création, avec BNP Paribas Real Estate, d’un fonds d’investissement
dédié à l’immobilier de bureau en
Europe.
Vous négociez depuis plusieurs
mois l’acquisition du pôle luxe de
l’ex-Société du Louvre. Où en
sont vos discussions avec Starwood Capital ?
Je ne peux pas vraiment m’exprimer sur le sujet car je suis soumis
à une clause de confidentialité.
Mais je tiens à vous dire, car il y a
Nous souhaitons
croître et mettre
en œuvre des
synergies en
France, au
Royaume-Uni,
au Portugal
et en Autriche.
beaucoup de fausses rumeurs,
que nos discussions avancent,
même si la crise financière les a
forcément perturbées. Notre objectif est d’aboutir à un accord le
plus tôt possible.
Mohamed
bin Issa al-Jaber
On parle d’une transaction de
2 milliards d’euros…
Pour moi, c’est plus de 1 milliard !
Mais, je me répète, je ne peux pas
en parler.
Pour la financer, vous avez décidé
de mettre sur le marché 20 % du
capital de votre société JJW Hotels. Où en est cette opération ?
MBI doit apporter le principal du
financement pour l’acquisition
du pôle luxe de l’ex-Société du
Louvre. Quant à la cession des
20 % de JJW Hotels, JP Morgan
mène le processus. Des institutionnels du monde entier sont sur
les rangs. Nous prévoyons de lever 1 milliard d’euros, mais avec
un mélange d’actions et d’obligations.
Vous avez repris l’an dernier un
gros projet immobilier à Levallois. Que devient-il ?
Les travaux ont démarré avec
BNP Paribas Real Estate pour la
gestion du projet et la construction devrait commencer en décembre, pour une livraison fin
2012. Nous avons les permis de
construire et le programme est
bien défini. Il s’agit de réaliser
deux tours jumelles pour un total
de 125.000 mètres carrés, composées de bureaux, d’un hôtel de
catégorie 4 étoiles luxe d’une capacité d’approximativement
250 chambres, enfin d’une cen-
Cinquante ans. PDG-fondateur du
groupe MBI International (BTP,
immobilier, agroalimentaire,
hôtellerie, services pétroliers).
Envoyé spécial de l’Unesco pour
l’éducation et la culture du
Moyen-Orient.
taine d’hébergements pour des
séjours de longue durée. Concernant la promotion immobilière
proprement dite, nous avons déjà
sécurisé la vente de 25 % des
surfaces concernées et avons des
intentions pour 25 % autres. Par
ailleurs, l’hôtel nous vaut l’intérêt
de grands groupes internationaux, mais nous étudions son exploitation sous nos propres couleurs.
A vous entendre, la crise ne
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juillet 2009
semble pas affecter votre développement…
Nous avons terminé 2008 sur un
profit, certes moindre qu’en 2007,
mais nous avons mieux fait que
beaucoup d’autres. Mais, ce qui
est important, c’est que nous voulons continuer à nous développer.
L’Europe, où nous avons 62 hôtels, est prioritaire. Nous souhaitons croître et mettre en œuvre
des synergies en France, au
Royaume-Uni, au Portugal et en
Autriche. Nous n’avons pas d’objectif global car nous voulons
continuer à bien cibler les actifs,
rechercher et saisir les opportunités, enfin, prendre notre temps,
comme nous le faisons depuis
vingt ans. Chaque année, nous
augmentons nos volumes d’acquisition (250 millions de dollars
en 2008). En dépit de la crise,
nous allons donc continuer d’investir en France, où nous aurons
engagé 3 milliards d’euros au total courant 2010.
Au-delà du projet à Levallois,
quelles sont ambitions dans l’immobilier en Europe ?
Si Levallois est une très belle
opportunité, nous travaillons en
réalité dans un tout autre domaine avec BNP Paribas Real
Estate. Nous contribuerons à la
création d’un fonds qui sera dédié
à l’immobilier de bureau en Europe. Avec ce fonds, intitulé
MBI-BNP Paribas Real Estate
Fund, nous souhaitons lever
1milliard d’euros auprès des marchés français et londonien en
priorité.
PROPOS RECUEILLIS PAR
CHRISTOPHE PALIERSE
6
MERCREDI 1
ER
JUILLET 2009
Plan de départs volontaires
chez Accor en France
CHRISTOPHE PALIERSE
LES ECHOS
MARDI 30 JUIN 2009
L’hôtellerie économique s’offre
un sérieux lifting
DR
Le groupe hôtelier et de services
Accor a annoncé hier, après la
clôture de la Bourse de Paris,
étudier un plan de départs volontaires portant sur son siège parisien, mais aussi sur le siège de son
pôle hôtellerie France situé à Evry
(Essonne). Confirmant des informations de l’édition électronique
des « Echos », l’entreprise a indiqué que ce projet concernerait
« environ » 230 postes au total,soit
10 % des effectifs concernés
(2.300 personnes). De sources
concordantes, Evry serait touché
pour 100 postes, le siège parisien
pour 130 autres.
Le plan, qui fait l’objet d’un
protocole d’accord signé par certaines organisations syndicales,
doit être présenté aux comités
d’établissement idoines. De son
côté, la CFDT, qui s’affiche
comme le deuxième syndicat du
groupe Accor France − après
FO −, « dénonce ne pas avoir été
informée de ce projet et déplore
l’absence de dialogue social ».
Dans un contexte de retournement du marché hôtelier, Accor a
déjà engagé un plan d’économies
sur les coûts de support de 125 millions d’euros (après deux réajustements), dont 80 millions en 2009 et
45 millions en 2010. Signe des
temps, la société réduit aussi ses
investissements dans l’hôtellerie.
Le montant consacré à la rénovation a ainsi été abaissé de 170 millions d’euros cette année, l’envelopp e
consacrée
au
développement devant diminuer
de 100 millions à partir de 2010,
avec un ajustement des priorités :
réduction pour le haut et moyen
de gamme mais légère hausse
pour l’hôtellerie économique ;
baisse de régime momentanée sur
les pays émergents, dont la Chine,
et focalisation sur l’Europe.
Patrick Jouin pour Campanile signe un nouveau concept de chambre aux matériaux naturels et un espace restaurant réorganisé façon « lounge bar ».
Louvre Hôtels rénove
entièrement le concept
de Campanile et prévoit
des évolutions pour
Kyriad et Première Classe.
B
ranle-bas de combat dans
l’hôtellerie économique.
Rénovation de concepts
et bataille marketing sont au
menu du secteur. Chez Louvre
Hôtels, c’est l’enseigne Campanile qui connaît la plus grande
mutation. Elle est en train de tout
changer. Ou presque. Elle s’est
offert, pour l’occasion, la caution
de deux signatures. En design,
celle de Patrick Jouin. Il signe un
nouveau concept de chambre
plus spacieuse, aux matériaux naturels, à l’éclairage repensé ainsi
qu’un espace accueil et restaurant réorganisé façon « lounge
bar ». En cuisine, c’est Pierre Gagnaire qui a été mis à contribution. Le chef à l’imagination fertile a apposé sa patte sur la carte,
sans toucher pour autant à la
formule de buffet à volonté qui a
fait la renommée de la marque et
attire dans les restaurants 50 %
de clients ne séjournant pas à
l’hôtel. Les présentations en verrine tendent à remplacer les
grands contenants et les produits
utilisés respectent le plus possible les saisons.
« La marque Campanile fait
partie du patrimoine français
mais était un peu vieillissante et
donc fragile. Il fallait donc faire
appel à des noms connus pour
frapper les esprits et marquer le
changement », estime MariePierre Mottin, directrice marketing de Louvre Hôtels. But du
jeu : associer des valeurs de
mieux-vivre à celles de proximité
et d’authenticité figurant dans
l’ADN de la marque.
« Bed blitz »
L’enseigne a aussi pratiqué un
« bed blitz » avec un changement
de literie dans 80 % des établissements. Elle a opté pour des
matelas haut de gamme, troqué
les couvertures, à l’image peu
dynamique, contre des couettes
et remplacé les serviettes par des
modèles plus moelleux. Dans le
même esprit de modernité, elle
propose depuis un moment le
Wi-Fi gratuit dans les chambres.
Autre signal envoyé aux clients :
une application spécifique créée
pour réserver via son iPhone.
Conçue au départ pour son effet
d’image, elle se révèle être aussi
un levier commercial tandis
qu’une version pour BlackBerry
est en cours de réalisation.
Pour accompagner ces changements, le logo a également
connu un sérieux toilettage, migrant vers le gris et le vert anis
tout en rendant la référence au
clocher de village plus subtile.
Quant à la nouvelle signature
publicitaire « Vos envies changent, nous aussi », elle se charge
de marquer la transition en
concentrant les investissements
sur Internet. Il s’agit de ne pas
aller trop loin dans les promesses
car, pour l’instant, seuls 15 hôtels
ont été rénovés. Le lifting des
380 sites devrait se faire dans les
trois ans.
Propriété de Starwood Capital
depuis 2005, Louvre Hôtels dynamise aussi le marketing de ses
autres enseignes. Pour Kyriad, il
fait travailler des cabinets d’ar-
chitecte qui ont créé des cahiers
de tendance dans lesquels les hôteliers franchisés pourront piocher. Venant de se doter, eux
aussi, d’une nouvelle signature
(« Plus de confort pour moins de
conformisme »), ces établissements sont en effet tous différents, tout en répondant à des
normes.
Totem lumineux
Positionné en entrée de gamme,
Première Classe, dont la notoriété est loin derrière celle de
Formule1 d’Accor − devenu Hôtel F1 −, insiste, lui, sur le fait que,
contrairement à son plus proche
concurrent, ses chambres intègrent une douche. Enfonçant le
clou avec un slogan proclamant
« Premier prix sans compromis ».
« Nous avons choisi un territoire
de communication en noir et
blanc, qui tranche avec ce qui
existe dans le monde de l’hôtellerie, tout en misant sur l’humour »,
souligne Marie-Pierre Mottin.
Un nouveau concept doit également être validé d’ici à la fin de
l’année, des prototypes intégrant
des couleurs toniques ayant été
réalisés.
Si l’hôtellerie économique
souffre moins que l’hébergement
de luxe, le secteur n’en a pas
moins besoin de séduire de nouveaux types de visiteurs. B&B,
qui a réalisé une bonne année
2008, continue à déployer son
nouveau concept. Le groupe Accor n’est pas en reste dans les
rénovations. Hotel F1 a accéléré
sa mutation, prévoyant d’avoir
fini de refaire une beauté à son
réseau français d’ici à 2010. Outre
son nom, il a changé ses chambres
et espaces d’accueil, mais aussi
son logo, autour du slogan
« Payez moins, bougez plus ».
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juin 2009
Etap Hotel a inauguré en mars à
Toulouse le premier établissement présentant ses nouvelles
chambres construites autour d’un
totem lumineux.
Quant à Ibis, à côté d’une campagne promotionnelle d’été classique baptisée « Les somnambules », il lance un concours de
création vidéo. Son thème :
« tous en pyjama ». Un rêve que
tous les hôteliers partagent à la
veille des vacances.
CLOTILDE BRIARD
7
LES ECHOS
MERCREDI 24 JUIN 2009
TOURISME
L’Assemblée nationale a adopté hier le projet de loi portant diverses
réformes du secteur touristique. Le texte repassera devant le Sénat
en juillet avant d’être promulgué.
Loi tourisme : ce qui va changer
l
Vente de voyages et séjours
Il s’agit là d’un volet important du
projet de loi. Parmises dispositions,
il met fin à l’exclusivité dont bénéficiaientlesagents devoyages,conséquence directe de la nécessaire
transposition de la directive européenne sur les services. En conséquence, est créé un régime unique :
à l’avenir, les opérateurs seront immatriculés à un registre national.
Les détenteurs d’une licence
d’agent de voyages et les bénéficiaires d’une dérogation devront se
LES ECHOS
internationales. Autre motif de satisfaction pour lesyndicat, les impératifs liés à la vente de forfaits s’imposent également aux concepteurs
de coffrets cadeaux.
l
Mychele Daniau/AFP
Le projet de « loi de développement et de modernisation des services touristiques » entre dans sa
dernière ligne droite. Le texte a été
adopté hier par l’Assemblée nationale et va désormais repasser une
seconde fois devant le Sénat − ce
dernier l’avait déjà examiné début
avril − courant juillet. Il est porteur
de diverses réformes et témoigne
aussi de la forte implication du
secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, qui a fait preuve d’écoute et
de pragmatisme. « C’est un texte
abouti qui a fait l’objet d’une intense
concertation », observait d’ailleurs
Hervé Novelliaprès levotedel’Assemblée, soulignant, au passage,
l’abstention des députés PS.
Hervé Novelli.
mettre en conformité au plus tard
troisansaprèslapromulgationdela
loi. En l’état, celle-ci prendra largement en compte les desiderata du
Syndicat national des agents de
voyages (SNAV). Le dispositif reprend les principes régissant l’actuelle licence avec l’obligation
d’unegarantiefinancière,deformation, et de responsabilité civile professionnelle. En la matière, le
SNAV, qui déploraitune responsabilisation plus forte en France qu’à
l’étranger, a obtenu que les dédommagements n’excédent pas les limites prévues par les conventions
Agence de développement
touristique de la France
Le projetde loi encadre les missions
d’Atout France, la nouvelle agence
de développement touristique de
l’Etat.Néedurapprochemententre
Odit France et Maison de la France
et constituée sous la forme d’un
GIE, l’agencea enchargelapromotion de la destination France, la
réalisation d’opérations d’ingénierie touristique, « la mise en œuvre
d’une politique de compétitivité et de
qualité des entreprises » et le suivi
statistique du secteur. Elle doit en
outre superviser le classement des
hébergements touristiques et gérer
le nouveau registre d’immatriculation pour la vente de voyages.
l
Classification hôtelière
En la matière, le texte encadre la
refontedelaclassificationhôtelière,
dont le référentiel a déjà été publié
le 22 décembre 2008 sous la forme
d’un arrêté paru au « JO ». Outre la
remise à plat de la classification, la
réforme instaure une cinquième
étoile, désormais attribuée à une
dizaine d’établissements.
l
TVA dans la restauration
La mise en œuvre de la mesure
TVAréduiteauservicederestauration à table, à compter du 1 er juillet,
nécessitait le recours à la loi. D’où
l’insertion d’un amendement au
projet de loi sur ce thème.
l
Chèques vacances
Le projet de loi pose la première
pierre d’une réforme annoncée de
la politique de l’Etat en matière de
tourisme social en facilitant l’accès
des salariés des PME aux chèques
vacances. L’accroissement attendu
de leur émission, avec leur distribution par des tiers, en parallèle à
l’Agence Nationale pour les
Chèques-Vacances (ANCV), doit
permettre à l’ANCV d’augmenter
ses moyens à allouer au tourisme
social. L’ANCV va être le pivot de
l’action de l’Etat dans ce domaine.
Cette dernière fera l’objet de
grandes orientations lors des prochaines Assises nationales du tourisme qui se tiendront en octobre.
CHRISTOPHE PALIERSE
i Retrouver l’intégralité
du projet de loi sur
www.lesechos .fr/documents
LUNDI 15 JUIN 2009
EN BREF
Starwood Capital s’apprête à absorber
le groupe hôtelier Golden Tulip
Starwood Capital est sur le point de se renforcer dans l’hôtellerie moyenne
gamme. La société de capital-investissement américaine a en effet conclu
un protocole d’accord visant à reprendre l’essentiel du groupe Golden
Tulip. Le protocole d’accord, annoncé vendredi et à finaliser le 26 juin,
porte notamment sur la reprise des marques de l’opérateur d’origine
néerlandaise − en premier lieu Golden Tulip et Tulip Inn −, ses franchises
(soit 240 de ses 265 hôtels), et ses réseaux de représentation. Objectif
affiché : rapprocher Golden Tulip et Louvre Hôtels, le pôle hôtellerie
économique de l’ex-Société du Louvre. Ce nouvel ensemble réunirait plus
de 1.000 hôtels dans une quarantaine de pays, soit 82.000 chambres. Le
projet témoigne de l’évolution de la stratégie hôtelière de Starwood Capital
qui négocie, depuis plusieurs mois, la cession des établissements de prestige
de l’ex-Société du Louvre au saoudien MBI-JJW.
MERCREDI 10 JUIN 2009
Accor cède la quasi-totalité de sa part
dans le Club Med au Crédit Agricole
Le groupe d’hôtellerie Accor a
cédé la quasi-totalité de sa participation dans le Club Méditerranée,
soit environ 4 %, au Crédit Agricole pour un montant de 10 millions d’euros, a annoncé Accor
hier dans un communiqué. « Accor a cédé ce jour 1.063.830 actions
Club Méditerranée, environ 4 %
du capital du groupe, à Groupe
Crédit Agricole SA » au prix de
9,40 euros pièce, soit un montant
total de 10 millions d’euros, est-il
précisé. Accor conserve 98.800 actions qu’il cèdera ultérieurement
sur le marché, précise t-il également. L’opération s’est faite « en
accord » avec le Club Méditerranée, ajoute encore le groupe.
Le nouveau tour de table recherché par la direction de l’exploitant de villages de vacances se
concrétise. Avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC),
CréditAgricole fait partie des soutiens du patron, Henri Giscard
d’Estaing, qui fait l’objet de critiques acerbes de Bernard Tapie.
Critiques de Bernard Tapie
La Banque verte avait apporté sa
garantie à l’augmentation de capital de 102 millions d’euros réalisée
au mois de mai par la société. Par
ailleurs, la garantie de la Caisse
des Dépôts n’ayant pas non plus
été exercée à cette occasion, un
renforcement de sa participation,
de l’ordre de 2 % aujourd’hui,
n’est pas à exclure.
Bernard Tapie n’a pas encore
décidé s’il deviendrait actionnaire
ou pas. Son arrivée n’est pas franchement désirée par la direction.
L’homme d’affaires-comédien
critique sévèrement la montée en
gamme du Club Med. Cet affrontement hors du commun intervient dans un contexte peu favorable au tourisme, affecté par la
crise financière.
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juin 2009
8
mais à Jean-Luc
Chrétien qui supervisait déjà la
distribution hôtelière.
ACCOR : GILLES PÉLISSON
RESSERRE SON ÉTATMAJOR
12/05/09 Les Echos
Le comité exécutif du groupe hôtelier et de services ne compte plus
que 9 membres, au lieu de 13. Le
PDG d’Accor en attend plus de
réactivité face à la crise. Philippe
Adam et Eric Lepleux s’en vont.
Le PDG d’Accor, Gilles Pélisson,
confirme qu’il a le sens de la communication : à 48 heures de son
assemblée générale, prévue mercredi matin, le groupe hôtelier et
de services a en effet dévoilé hier,
en interne puis en externe, après la
clôture de la Bourse de Paris, un
resserrement de son comité exécutif (comex), désormais ramené
de 13 à 9 membres, qui fait écho
à la simplification de la gouvernance de l’entreprise. Car celle-ci
sera l’un des thèmes forts de l’assemblée générale de demain (lire
ci-dessous), d’autant que le cumul
des fonctions de Gilles Pélisson
avait suscité un débat controversé
au sein du conseil, provoquant
même son éclatement le 24 février.
A l’instar de la simplification de
la gouvernance, le resserrement
du comex est d’ailleurs justifié
par la nécessité de raccourcir les
circuits de décision afin de renforcer la réactivité d’Accor dans un
contexte de crise. Pour mémoire,
sa configuration de début 2006 visait à mieux refléter les métiers du
groupe et à mieux coller à leur dimension internationale.
Indépendamment du contexte actuel, ce nouveau pilotage opérationnel ramassé traduit aussi des
évolutions dans les jeux de pouvoir au sein de la direction et même
des divorces à l’amiable. Philippe
Adam et Eric Lepleux, que Gilles
Pélisson avait appelés à ses côtés
quand il prit les commandes d’Accor, sont en effet partants. Ancien
de Compass Group mais aussi exAccor, le premier s’était vu confier
la stratégie et le développement de
l’hôtellerie, puis, à partir de septembre dernier, de la conception
et de la construction pour l’hôtellerie, des achats et du dévelop- pement durable.
Ce changement de rôle n’était
d’ailleurs pas passé inaperçu
puisque donnant lieu simultanément au renforcement des prérogatives de Jacques Stern, véritable
numéro deux depuis sa désignation,
il y a deux mois, en tant que directeur général délégué. Quant à Eric
Lepleux, débauché chez Singapore
Airlines, il avait en charge le marketing hôtelier et les marques et il
a, à ce titre, contribué à la remise
à plat du portefeuille de marques
et notamment au lancement de
Pullman et de MGallery. « Je pars
avec le sentiment du devoir accompli », a déclaré aux « Echos »
Eric Lepleux qui, précise-t-il,
« souhaite évoluer vers des postes
de direction générale ». Ses responsabilités incombent désor-
Celles de Philippe
Adam
reviennent pour partie
à Jacques Stern,
qui
récupère
à nouveau les
achats, et à Yann
Caillère
pour
le bloc conception-construction hôtellerie.
Ce dernier prend
d’autant plus de
poids qu’il élargit
aussi son champ d’action dans le
cadre d’un redécoupage géographique du management de l’hôtellerie d’Accor.
Yann Caillère chapeaute désormais
toute l’Europe et non plus sa seule
partie sud, tout en gardant la main
sur le Moyen-Orient et l’Afrique, et
la chaîne de luxe Sofitel. En parallèle, Michael Flaxman, jusqu’alors
patron pour l’Europe du Nord, dirige désormais une nouvelle zone
« Amériques », et coiffe donc
Olivier Poirot, toujours responsable de l’Amérique du Nord, mais
qui ne fait plus partie du comex.
Il en est de même pour le patron
d’Accor Services au Brésil.
EFFONDREMENT DE
L’INVESTISSEMENT
IMMOBILIER HÔTELIER AU
PREMIER TRIMESTRE
11/05/09 Les Echos
Selon Jones Lang LaSalle Hotels,
la baisse du marché immobilier
hôtelier a atteint 81 % en Europe
et 76 % en France au premier
trimestre 2008.Mais de grosses
transactions de portefeuilles restent en suspens.
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Mai 2009
9
Dans un contexte de crise du financement et de récession économique, l’investissement immobilier hôtelier en Europe, et en France
en particulier, s’est à nouveau effondré au premier trimestre. Les
professionnels du secteur avaient
toutefois prévenu que la chute du
marché, déjà amorcée l’an dernier,
allait se poursuivre en 2009. Cela
étant, le début d’année est pour le
moins mauvais.
Jones Lang LaSalle Hotels, qui
vient de dresser un nouvel état
des lieux, évalue ainsi le montant
total des transactions sur la zone
Europe-Moyen-Orient-Afrique à
700 millions d’euros - intégralement réalisé sur le Vieux Continent
- pour les trois premiers mois, soit
une chute de 81 % par rapport au
cumul du premier trimestre 2008.
De fait, la tendance va au-delà de
ses attentes pour l’ensemble de
l’année : en février, la société de
conseil spécialisée avait, en effet,
indiqué que le recul du marché immobilier hôtelier européen devrait
atteindre 32 % en 2009 - après une
chute de près de 64 % l’an dernier -,
avec un cumul de ventes de portefeuilles hôteliers et de transactions
individuelles (actifs d’une valeur
d’au moins 10 millions d’euros)
estimé à 5,3 milliards d’euros, soit
son niveau de 2002 !
L’effondrement du premier trimestre 2009 est cependant à nuancer, souligne le directeur général
Europe du Sud de Jones Lang
LaSalle Hotels, Yves Marchal :
« il faut attendre juin-juillet pour
se faire véritablement une idée
de l’évolution du marché », indique-t-il avant de rappeler que
« de grosses transactions de portefeuille restent en suspens », certaines d’entre-elles concernant la
France. Y figure notamment le pro-
jet de reprise du pôle hôtellerie de
luxe de l’ex-Société du Louvre par
le groupe saoudien MBI/JJW auprès de Starwood Capital, soit une
douzaine d’établissements, dont le
Crillon, le célèbre palace parisien.
ACCOR RELÈVE SES
MESURES D’ÉCONOMIE
APRÈS UN PREMIER
TRIMESTRE DIFFICILE
17/04/09 Les Echos
Activité bloquée
Dans l’immédiat, le marché immobilier hôtelier français tourne
également au ralenti, Jones Lang
LaSalle Hotels évaluant son recul
à 76 % au premier trimestre, avec
un total de 50 millions d’euros.
De son côté, le directeur général France du groupe britannique
de conseil en immobilier hôtelier
Christie + Co, Thomas Lamson,
avance le chiffre de 75 millions.
« Le premier trimestre est dans la
continuité du quatrième trimestre
2008 », constate-t-il. A l’instar
d’Yves Marchal, ce dernier ne croit
pas à une reprise significative avant
2010 tant en France qu’en Europe.
L’activité reste bloquée, même si
les clients et les actifs cessibles
sont bien là, pour cause d’un attentisme général. Thomas Lamson
souligne aussi que « la capacité de
certains propriétaires à faire face
à leur endettement déterminera en
partie l’évolution du marché ».
La crise se révèle encore plus brutale que prévue pour Accor. Le
groupe hôtelier et de services a
annoncé hier après Bourse de nouvelles mesures d’économie pour
faire face à « un contexte sans précédent » : le plan de réduction de
coûts - jusque-là chiffré à 100 millions d’euros en 2009 et 2010 - va
être revu à la hausse, et les investissements de rénovation vont être
réduits de 175 millions par rapport
à 2008, alors que la baisse avait
été chiffrée à 150 millions il y a à
peine deux mois.
Ces annonces sont la conséquence
du très difficile premier trimestre
que le groupe vient de traverser.
Ainsi, son chiffre d’affaires total a
chuté sur la période de 9,6 % en
données brutes (- 5,8 % en comparable) par rapport au premier trimestre 2008, à 1,616 milliard d’euros. C’est en dessous du consensus
des analystes de Bloomberg, qui
tablaient sur 1,71 milliard. Dans
le détail, l’activité de services prépayés a certes connu une croissance de 8,3 % en comparable, à
231 millions. Mais pour le reste,
l’activité hôtellerie - qui représente
75 % des revenus totaux - a connu
une forte détérioration, avec une
chute de 8,7 % en comparable du
chiffre d’affaires, à 1,182 milliard.
Tous les marchés ont été touchés.
L’hôtellerie économique américaine inscrit ainsi une baisse de
11,5 % en données comparables.
Dans le segment haut et milieu
de gamme (Enseignes Sofitel,
Novotel et Mercure) le repli est
ressorti à 9,2 %, contre - 6,8 % à
données comparables dans l’économique (Formule 1, Ibis,
Etap Hotel). Accor précise
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009
10
toutefois que « l’hôtellerie milieu
de gamme est relativement moins
affectée que l’hôtellerie haut de
gamme ».
LE PLAN D’AIDE À LA
MODERNISATION DE
L’HÔTELLERIE POURRAIT
ÊTRE REVU À LA HAUSSE
07/04/09 Les Echos
Hervé Novelli.
Dans un entretien aux « Echos »,
le secrétaire d’Etat au Tourisme
analyse l’incidence du retournement de conjoncture sur le secteur.
Il révèle que le gouvernement envisage de renforcer le dispositif
d’aide à la modernisation de l’hôtellerie. Concernant la restauration
et la TVA à 5,5 %, il indique que le
gouvernement veut des « contreparties importantes » sur l’apprentissage des jeunes, mais aussi l’attractivité du secteur.
Quel est l’impact de la
crise sur le secteur du
tourisme ?
Le secteur résiste à la crise, mais
cela ne veut pas dire qu’il ne la
ressent pas. Cette industrie est ancrée dans la réalité économique,
française d’abord puisque 80 %
des Français passent leurs vacances en France. Nous sommes
d’ailleurs le pays européen qui retient le mieux ses compatriotes, ce
qui permet aux professionnels de
faire face. Par ailleurs, le tourisme
international reste actif même si
le nombre de visiteurs étrangers a
diminué de 3 % l’an dernier, pour
s’établir à 79,3 millions. Cette
baisse s’est surtout focalisée sur
les visiteurs en transit. Hors transit, la fréquentation est stable, à
68 millions de personnes. Le recul
est de 4 % à 7 % pour les arrivées
d’Européens - la clientèle la plus
importante (68,1 millions) - par
la route, mais de 1 % hors transit.
Quant au nombre de touristes hors
Union européenne, il a progressé
avec des évolutions contrastées
selon les lieux de provenance. La
fréquentation chute de 16 % pour
les Japonais, mais augmente de
5 % pour le bloc Asie-Océanie, à
3,9 millions. Le nombre de NordAméricains s’est de son côté réduit
de 2 % (4,3 millions). En ce qui
concerne l’hébergement, l’hôtellerie termine finalement l’année sur
une contraction de 0,6 % des nuitées (197,6 millions), alors que leur
nombre a progressé pour les campings (+ 1,2 %, à 98,8 millions) et
les résidences de tourisme.
A ce stade, comment
se présente la saison
estivale 2009 ? Sentezvous monter une
inquiétude chez les
professionnels ?
C’est indéniable, mais j’aimerais
nuancer. La saison de ski s’annonce au moins aussi bonne que
celle de 2007-2008 et cela n’est
pas simplement dû à un enneigement exceptionnel. Il y a aussi des
arbitrages en faveur de la France.
Cela étant, la fréquentation hôtelière a baissé de 2 % à 3 % au premier trimestre, et la restauration est
également en recul. Cela montre
une dégradation économique relative. A ce stade, il est difficile de
faire un pronostic sur l’été, même
si les réservations s’inscrivent en
recul. Le phénomène de ventes de
dernière minute peut compenser
une baisse attendue. L’an dernier,
on nous avait prédit une saison catastrophique, l’activité a été finalement étale.
Dans ce contexte,
envisagez-vous des
initiatives au-delà du
projet de loi portant
diverses réformes du
secteur touristique,
examiné à partir
d’aujourd’hui au Sénat ?
Au-delà des quatre grandes réformes - classification hôtelière,
chèque vacances, agences de
voyages, création de l’Agence du
développement touristique -, ce
texte s’accompagne d’éléments
favorisant directement la relance.
La réforme de la classification hôtelière s’accompagne ainsi d’un
dispositif d’aide à la modernisation des établissements avec le
concours de la Caisse des Dépôts
et d’Oséo. L’effet levier permet
de mobiliser 1,5 milliard d’euros
d’investissements sur trois ans, en
mobilisant également les banques.
Selon la réaction du secteur, il
pourra être envisagé d’augmenter
ce total en revoyant à la hausse
la contribution de la Caisse qui a
dit être prête à suivre la demande
des entreprises. De même, en dynamisant la diffusion du chèquevacances nous allons augmenter
les recettes et donc les moyens de
l’Agence nationale des chèques vacances, dont nous voulons faire le
pivot d’une nouvelle politique en
matière de tourisme social. Il s’agit
de faire une politique de 2010, pas
celle des années 1960. La concertation que j’ai lancée avec les
principaux acteurs du tourisme
social vise justement à définir une
nouvelle politique. Par ailleurs, le
chèque vacances peut être un élément de la relance du tourisme antillais. Reste à convaincre les touropérateurs à s’intéresser à
ce levier.
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009
11
Les restaurateurs sont
certains d’obtenir la
TVA à 5,5 %. Quelles
contreparties pouvezvous obtenir en termes
d’emploi, de salaires et
de prix ?
ACCOR, PREMIÈRE
CAPITALISATION
BOURSIÈRE MONDIALE
DANS L’HÔTELLERIE
07/04/09 Les Echos
Nous souhaitons que les restaurateurs fassent plus que la hausse
de l’emploi mécanique observée
chaque année (+ 1,2 % en 2008).
Nous allons également demander
des contreparties importantes sur
l’apprentissage des jeunes. La restauration a besoin d’embaucher
davantage de jeunes en apprentissage. Les métiers doivent être aussi
plus attractifs : nous souhaiterions,
par exemple, que les salariés de ce
secteur puissent bénéficier d’une
meilleure protection sociale.
Les baisses de prix, enfin, ne seront
pas les mêmes selon les gammes
de restaurant. On ne peut pas demander des efforts identiques aux
restaurants haut de gamme, à la
restauration traditionnelle et à la
restauration rapide. Ce qui implique que la baisse des prix pourra
être segmentée par produits, mais
aussi par types de restauration.
La TVA restauration
peut-elle être mise en
oeuvre avant cet été,
pour soutenir l’activité
touristique ?
Juridiquement, cela est possible.
La directive européenne devrait
être adoptée d’ici là. Mais ce n’est
pas acquis, tout dépendra des
contreparties proposées par les restaurateurs.
Le
groupe
français,
numéro cinq mondial
de l’hôtellerie par son
parc, mais aussi leader
pour les titres et cartes
prépayés, est devenu la
première valeur cotée de
son secteur à l’échelle
mondiale,
avec
une
capitalisation de plus de
6 milliards d’euros. Un
atout de plus pour Accor,
déjà placé dans une
position enviable malgré
la crise.
cinq mondial de l’hôtellerie par son
parc, mais aussi leader - et de loin
- pour les titres et cartes prépayés,
affichait à la clôture de vendredi
une capitalisation de 6,43 milliards
d’euros, alors que celle de l’américain Marriott International, que
les analystes ont maintes fois marié à Accor dans le passé - compte
tenu de la forte complémentarité
des deux sociétés -, atteignait 5,07
milliards de dollars, soit 3,78 milliards d’euros.
De même, celle du britannique
InterContinental Hotel Group, numéro un mondial de l’hôtellerie,
s’élevait à 1,92 milliard de livres,
soit 2,12 milliards d’euros. A
l’aune de la capitalisation d’Accor,
les opérateurs espagnols Sol Melia
et NH Hoteles apparaissent même
comme des nains
avec des montants
respectifs, toujours
en fin de semaine
dernière, de 484
millions et 324 millions d’euros.
Modèle
économique
solide
L’effondrement des marchés boursiers a masqué un fait sans précédent dans l’hôtellerie : Accor est
devenu la première capitalisation
de son secteur. Le constat est même
sans appel au vu d’un comparatif
des opérateurs hôteliers cotés établi à la clôture de vendredi par la
Société Générale et qui confirme
l’un des enseignements d’une récente étude sectorielle de son bureau d’analyse. Ce constat inédit
amène à une question tout autant
inattendue à première vue : et si,
en dépit de cette crise que l’on dit
sans précédent, Accor n’avait jamais été aussi fort qu’aujourd’hui
?
De fait, le groupe français, numéro
Lors de la présentation de ses résultats
annuels, fin février, la direction
d’Accor avait souligné, non sans
arguments, la solidité de son modèle économique, et de rappeler
ses deux grands métiers peu ou
moins exposés au retournement
de conjoncture, à savoir l’hôtellerie économique hors Etats-Unis
et les titres et cartes prépayés, qui
ensemble ont généré 70 % de son
résultat d’exploitation en 2008.
L’entreprise présente de surcroît
une situation financière appréciable avec un ratio d’endettement de 30 % à la fin 2008, hors
impact de la montée au capital de
l’exploitant de casinos et d’hôtels
de prestige Groupe Lucien
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009
12
Barrière, récemment officialisée
(l’impact sur sa dette nette sera de
270 millions d’euros). En outre,
elle avait, à la fin de l’année dernière, 1,3 milliard de lignes de crédit non consommées.
En raison de tous ces éléments,
mais aussi de la sous-valorisation
d’Accor, la plus faible du secteur
avec un multiple de valeur d’entreprise sur excédent brut d’exploitation attendu pour 2009 de
6,9 - elle est ainsi quasiment deux
fois moindre que celle de Marriott
-, la Société Générale en fait sa
valeur favorite. A contrario, ses
analystes, qui viennent d’entamer
la « couverture » des opérateurs
américains cotés, sont à la vente
sur Marriott et Choice Hotels
International, jugés survalorisés
faute de perspectives de reprise
à moyen terme, la banque étant à
l’achat sur Starwood Hotels parce
que jugé sous-valorisé.
Compte tenu de sa position de
force, la direction d’Accor n’a
pas caché, fin février, être à l’affût
d’éventuelles acquisitions. Pour
sa part, l’analyste de la Société
Générale Sébastien Valentin estime
qu’une reprise d’InterContinental
serait « l’opération parfaite sur le
plan opérationnel ». L’opération
en ferait sans conteste le numéro
un mondial de l’hôtellerie économique et moyen de gamme avec
1 million de chambres pour 8.000
hôtels environ.
LA DÉGRADATION DE
L’ACTIVITÉ DES CHAÎNES
HÔTELIÈRES SE CONFIRME
07/04/09 Les Echos
Les chaînes hôtelières ont enregistré une baisse de leurs performances pour le deuxième trimestre
consécutif de janvier à mars 2009,
selon la dernière étude de MKG
Hospitality, publiée hier. Le revenu
par chambre disponible (RevPAR),
indicateur de référence, a ainsi di-
minué de 8,3 %, précise le cabinet
spécialisé. Les catégories économiques continuent de mieux résister avec des baisses de RevPAR de
0,4 % pour les 0 et 1 étoile et de
1,9 % pour les 2 étoiles, la hausse
des prix compensant partiellement
le recul de fréquentation. En revanche, l’impact du retournement
de conjoncture est très sensible
pour les 3 étoiles (- 8 %) et les 4
étoiles (- 18,3 %), ainsi qu’à Paris
(- 19,7 %, toutes catégories confondues), particulièrement affecté par
la chute du tourisme international.
MKG précise aussi que l’hôtellerie
française est « la plus résistante en
Europe ».
LE GROUPE AMÉRICAIN
STARWOOD HOTELS
INTERNATIONALISE SA
CHAÎNE W
04/03/09 Les Echos
Le nombre d’établissements de
la chaîne doit plus que doubler
d’ici à 2011 pour être porté à 60
unités. Outre l’Asie, l’Europe
constitue l’une des zones prioritaires avec notamment l’ouverture d’un hôtel à Paris.
L’heure de l’internationalisation a
sonné pour W, même si le contexte
ne s’y prête guère. Alors que l’hôtellerie subit de plein fouet le retournement de la conjoncture, le
groupe américain Starwood Hotels
& Resorts accélère en effet l’expansion de sa chaîne haut de gamme
et « branchée », créée en 1998, en
dehors de son marché domestique.
W, qui réunit aujourd’hui 27 établissements, dont 21 aux EtatsUnis, doit en regrouper 60 d’ici à
2011, 27 implantations nouvelles,
pour l’essentiel à l’international
donc, étant déjà annoncées.
« Nous travaillons pour le long
terme. Les projets sont lancés,
il faut les mener à bien », souligne Eva Ziegler, responsable
depuis peu de la marque W au
sein de Starwood Hotels, fonction
qu’elle cumule avec la supervision de l’enseigne Le Méridien.
L’opérateur américain limite toutefois les risques car l’expansion de
W s’effectue par l’intermédiaire de
contrats de management.
Les grandes métropoles
ciblées
W, qui dispose depuis dimanche
dernier d’un hôtel à Doha (Qatar),
doit prendre pied dans de grandes
agglomérations européennes et
asiatiques, et se doter également de
nouveaux complexes de détente.
Sur le Vieux Continent, sont prévues des ouvertures à Barcelone,
en octobre prochain, à SaintPétersbourg, Athènes, Milan,
Londres et Manchester, l’an prochain, enfin, à Verbier, l’une des
grandes stations de ski suisses, et à
Paris, en 2011.
Indispensable pour une chaîne
à vocation mondiale, cette implantation parisienne a été rendue possible grâce à un accord
avec Meridia Capital, un groupe
espagnol spécialisé dans l’investissement immobilier hôtelier.
Concrètement, W gérera, dans
le cadre d’un contrat de management, un hôtel de 90 chambres
qui doit être réalisé dans un immeuble de bureaux haussmannien,
rue Meyerbeer, à côté de la place
de l’Opéra. Le coût des travaux de
transformation du bâtiment, qui
seront a priori lancés cet été, est de
l’ordre de 25 à 30 millions d’euros.
Meridia Capital, qui avait acquis
les murs au début 2008 pour 80 à
85 millions d’euros, table sur une
ouverture de l’établissement au
premier trimestre 2011.
En parallèle à l’expansion internationale de W, l’heure est aussi au
développement pour Le Méridien,
dont Starwood Hotels & Resorts
avait repris la marque et la gestion du parc fin 2005. La
chaîne, qui rassemble 105
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009
13
unités - une trentaine de moins
qu’au moment de sa reprise -, devrait en compter une douzaine de
plus d’ici à 2011. Son extension,
qui concerne en particulier l’Asie,
s’effectue par l’intermédiaire de
contrats de management, mais
aussi en franchise aux Etats-Unis.
Enfin, Starwood Hotels & Resorts
apparaît d’autant plus offensif que
sa chaîne Sheraton, la plus importante de ses enseignes, est engagée
dans un programme de développement sans précédent avec 64 ouvertures sur la période 2008-2010,
soit 20.000 chambres supplémentaires.
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009
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