LE SECTEUR DE L`HÔTELLERIE Les revues de
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Les revues de Presse de 3E Consultants LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE CONSTUCTEURS D’ALTERNATIVES 3e Consultants BP 90448 57008 Metz Cedex 01 Tél. 03 87 17 32 60 - Fax : 03 87 15 79 56 Juillet 2009 L’hôtellerie française s’est installée dans la crise .......................................................................................... 4 Starwood Capital reprend le néerlandais Golden Tulip ................................................................................. 5 Hôtels de luxe : le pari français du cheikh Jaber ........................................................................................... 6 « En dépit de la crise, nous allons continuer d’investir en France » ............................................................. 6 Plan de départs volontaires chez Accor en France ....................................................................................... 7 Juin 2009 L’hôtellerie économique s’offre un sérieux lifting ........................................................................................... 7 Loi tourisme : ce qui va changer.................................................................................................................... 8 Starwood Capital s’apprête à absorber le groupe hôtelier Golden Tulip ....................................................... 8 Accor cède la quasi-totalité de sa part dans le ClubMed au Crédit Agricole ................................................. 8 Mai 2009 Accor : Gilles Pélisson resserre son état-major............................................................................................. 9 Effondrement de l’investissement immobilier hôtelier au premier trimestre .................................................. 9 Avril 2009 Accor relève ses mesures d’économie après un premier trimestre difficile................................................. 10 Le plan d’aide à la modernisation de l’hôtellerie pourrait être revu à la hausse .......................................... 11 Accor, première capitalisation boursière mondiale dans l’hôtellerie ............................................................ 12 La dégradation de l’activité des chaînes hôtelières se confirme ................................................................. 13 Le groupe américain Starwood Hotels internationalise sa chaîne W .......................................................... 13 Sommaire - 3 L'hôtellerie française s'est installée dans la crise Les Echos - 08/07/09 Les statistiques sont sans appel : l'hôtellerie française s'est installée dans la crise au premier semestre. Autrement plus symptomatique de l'activité du secteur que le début de l'année, la période avril-juin a même été marquée par une accentuation de la baisse du revenu unitaire par chambre disponible (RevPAR), indicateur de référence des professionnels, selon la dernière étude de MKG Hospitality. Le cabinet spécialisé, qui s'appuie sur les données des chaînes établies dans l'Hexagone, fait état d'un recul de 9,8 % du RevPAR moyen pour l'ensemble des catégories hôtelières par rapport à son niveau du deuxième trimestre 2008, soit une dégradation de 0,7 point par rapport à la tendance du premier trimestre (- 9,1 %). En conséquence, son repli s'établit à - 9,4 % pour les six premiers mois de l'année, et dépasse le haut de la « fourchette » des prévisions annuelles de MKG Hospitality. Révisant en février son pronostic, et ce, pour la troisième fois pour cause de nouvel abaissement des estimations de PIB, son président, Georges Panayotis, avait alors tablé sur une baisse du RevPAR moyen comprise entre - 6 % et - 9 % en 2009. Au-delà de cette dégradation manifeste, la dernière étude du cabinet spécialisé confirme que Paris, en manque de touristes, et le créneau haut de gamme souffrent tout particulièrement. Pour les 4 étoiles, la chute de la recette unitaire a toutefois ralenti d'un trimestre à l'autre : - 18,5 % au deuxième, contre - 20 % sur la période janvier-mars. A contrario, la tendance s'est aggravée pour les 3 étoiles et la catégorie 2 étoiles. Celle-ci voit son RevPAR fléchir de 3,7 % au deuxième trimestre, soit quasiment deux fois plus qu'au premier (- 1,9 %), la revalorisation des prix (+ 4 %) n'ayant pu compenser la régression du taux d'occupation (- 5,5 points). Seul le segment 0-1 étoile connaît une progression, certes modeste, du RevPAR (+ 1 % au deuxième semestre et + 0,6 % pour l'ensemble du semestre), la hausse de plus de 6 % des prix effaçant la détérioration, de l'ordre de 4 points, des taux d'occupation. Stabilisation du marché En dépit de tous ces mauvais chiffres, le président de MKG Hospitality veut croire à une « stabilisation » du marché, tout en renvoyant, prudemment, à la fin septembre pour y voir plus clair. A moins d'une nouvelle secousse, que l'on ne peut exclure, l'effet de base est a priori favorable à partir de l'automne, puisque coïncidant au retournement du marché un an auparavant. Mais pour les professionnels, le rendez-vous à court terme, c'est la saison estivale, qui ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Pour le syndicat patronal Synhorcat, elle « s'annonce morose et en décroissance »,alors que l'été 2008 avait été bon. Le secrétaire d'Etat au Tourisme, Hervé Novelli, la qualifie de « défi ». Cependant, le phénomène de réservation de dernière minute brouille la visibilité. CHRISTOPHE PALIERSE, Les Echos LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juillet 2009 4 LUNDI 6 JUILLET 2009 LES ECHOS HÔTELLERIE Starwood Capital reprend le néerlandais Golden Tulip Golden Tulip Hospitality passe sous la coupe de Starwood Capital. Annoncé le 12 juin (« Les Echos » du 15 juin), le protocole d’accord portant sur la reprise du groupe néerlandais, spécialiste de la franchise hôtelière et plutôt positionné moyen de gamme, par la société de capital-investissement américaine, a en effet été finalisé vendredi dernier. La transaction, dont le montant n’a pas été communiqué, devrait être effective d’ici au 27 juillet, une fois réglées certaines formalités. Celle-ci portera notamment sur la reprise des marques de l’opérateur, en premier lieu Golden Tulip et Tulip Inn, ses réseaux de représentation, et son activité de franchiseur, soit 240 hôtels sous enseignes dans une quarantaine de pays à travers le monde. A ce stade, le sort d’une vingtaine d’autres établissements – situés pour moitié aux Pays-Bas, pour l’autre en Allemagne –, reste par ailleurs en suspens. Exploités dans le cadre de contrats de location, leur devenir dépendra de leurs propriétaires, à charge pour eux d’opter ou non pour la franchise. Synergies avec Louvre Hôtels Pour Golden Tulip Hospitality, cette reprise par Starwood Capital s’apparente à un plan de sauvetage. En proie à de graves difficultés, le groupe avait récemment étudié une éventuelle fusion avec un autre néerlandais, Apollo Hotels & Resorts. En mai, il avait déclaré en faillite un portefeuille de 13 hôtels, situés aux Pays-Bas, détenus et exploités en direct. Interrogé par « Les Echos », le Golden Tulip, les dates clefs 1962. Création de Golden Tulip par six hôteliers indépendants néerlandais. 1975. Rapprochement avec KLM, l'opérateur hôtelier devient une filiale du groupe aérien. 1990. Séparation avec KLM. 2001. Certains hôtels passent sous l'enseigne espagnole NH Hotels. 2004. Rapprochement avec l'australien THL. 2009. Reprise par Starwood Capital. responsable des opérations Europe de Starwood Capital, Desmond Taljaard, fait état d’une volonté du repreneur de relancer Golden Tulip sur son marché domestique, mais aussi de poursuivre son développement en Amérique du Sud (10 implantations, 27 en préparation) et au MoyenOrient. Mais la reprise du néerlandais doit également se traduire par des synergies avec la filiale française de Starwood Capital, Louvre Hôtels, l’ancien pôle hôtellerie économique de l’ex-Société du Louvre, plus connu sous ses marques Première Classe, Campanile, Kyriad et Kyriad Prestige (833 hôtels de 1 à 3 étoiles, soit plus de 54.000 chambres, en France et dans 8 pays européens). Complémentaires sur les plans géographique et commercial, les deux sociétés resteront juridiquement séparées, précise Desmond Taljaard. LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juillet 2009 C. P. 5 VENDREDI 3 ET SAMEDI 4 JUILLET 2009 Hôtels de luxe : le pari français du cheikh Jaber Trois milliards d’euros investis d’ici à mi-2010 LES ECHOS Louvre, dont le palace parisien le Crillon. En dépit de la crise économique, son groupe va continuer d’investir en France, où il aura engagé 3 milliards d’euros au total courant 2010. Par ailleurs, le cheikh Mohamed bin Issa al-Jaber travaille à la création, avec BNP Paribas Real Estate, d’un fonds d’investissement de 1 milliard d’euros, dédié à l’immobilier de bureau en Europe. DR Dans une interview donnée aux « Echos », le cheikh saoudien Mohamed bin Issa al-Jaber, le président-fondateur du groupe MBI, actif dans l’immobilier et l’hôtellerie, fait le point sur ses projets en France. Il indique, notamment, que les discussions avec la société de capital-investissement américai n e St a rw o od C a pi t al « avancent », en vue d’une reprise du pôle hôtellerie de prestige de l’ex-Société du Lire page 24 VENDREDI 3 ET SAMEDI 4 JUILLET 2009 ENTRETIEN CHEIKH MOHAMED BIN ISSA AL-JABER PRÉSIDENT-FONDATEUR DU GROUPE SAOUDIEN MBI « En dépit de la crise, nous allons continuer d’investir en France » D a n s u n e n t r e t i en au x « Echos », le cheikh saoudien Mohamed bin Issa al-Jaber, le président-fondateur du groupe MBI (9 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2008), fait le point sur ses projets en France, où il aura « engagé 3 milliards d’euros au total courant 2010 » . Il indique, notamment, que les discussions menées avec Starwood Capital en vue d’une reprise du pôle hôtellerie de prestige de l’exSociété du Louvre, dont le palace parisien le Crillon, « avancent » . Par ailleurs, il travaille à la création, avec BNP Paribas Real Estate, d’un fonds d’investissement dédié à l’immobilier de bureau en Europe. Vous négociez depuis plusieurs mois l’acquisition du pôle luxe de l’ex-Société du Louvre. Où en sont vos discussions avec Starwood Capital ? Je ne peux pas vraiment m’exprimer sur le sujet car je suis soumis à une clause de confidentialité. Mais je tiens à vous dire, car il y a Nous souhaitons croître et mettre en œuvre des synergies en France, au Royaume-Uni, au Portugal et en Autriche. beaucoup de fausses rumeurs, que nos discussions avancent, même si la crise financière les a forcément perturbées. Notre objectif est d’aboutir à un accord le plus tôt possible. Mohamed bin Issa al-Jaber On parle d’une transaction de 2 milliards d’euros… Pour moi, c’est plus de 1 milliard ! Mais, je me répète, je ne peux pas en parler. Pour la financer, vous avez décidé de mettre sur le marché 20 % du capital de votre société JJW Hotels. Où en est cette opération ? MBI doit apporter le principal du financement pour l’acquisition du pôle luxe de l’ex-Société du Louvre. Quant à la cession des 20 % de JJW Hotels, JP Morgan mène le processus. Des institutionnels du monde entier sont sur les rangs. Nous prévoyons de lever 1 milliard d’euros, mais avec un mélange d’actions et d’obligations. Vous avez repris l’an dernier un gros projet immobilier à Levallois. Que devient-il ? Les travaux ont démarré avec BNP Paribas Real Estate pour la gestion du projet et la construction devrait commencer en décembre, pour une livraison fin 2012. Nous avons les permis de construire et le programme est bien défini. Il s’agit de réaliser deux tours jumelles pour un total de 125.000 mètres carrés, composées de bureaux, d’un hôtel de catégorie 4 étoiles luxe d’une capacité d’approximativement 250 chambres, enfin d’une cen- Cinquante ans. PDG-fondateur du groupe MBI International (BTP, immobilier, agroalimentaire, hôtellerie, services pétroliers). Envoyé spécial de l’Unesco pour l’éducation et la culture du Moyen-Orient. taine d’hébergements pour des séjours de longue durée. Concernant la promotion immobilière proprement dite, nous avons déjà sécurisé la vente de 25 % des surfaces concernées et avons des intentions pour 25 % autres. Par ailleurs, l’hôtel nous vaut l’intérêt de grands groupes internationaux, mais nous étudions son exploitation sous nos propres couleurs. A vous entendre, la crise ne LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juillet 2009 semble pas affecter votre développement… Nous avons terminé 2008 sur un profit, certes moindre qu’en 2007, mais nous avons mieux fait que beaucoup d’autres. Mais, ce qui est important, c’est que nous voulons continuer à nous développer. L’Europe, où nous avons 62 hôtels, est prioritaire. Nous souhaitons croître et mettre en œuvre des synergies en France, au Royaume-Uni, au Portugal et en Autriche. Nous n’avons pas d’objectif global car nous voulons continuer à bien cibler les actifs, rechercher et saisir les opportunités, enfin, prendre notre temps, comme nous le faisons depuis vingt ans. Chaque année, nous augmentons nos volumes d’acquisition (250 millions de dollars en 2008). En dépit de la crise, nous allons donc continuer d’investir en France, où nous aurons engagé 3 milliards d’euros au total courant 2010. Au-delà du projet à Levallois, quelles sont ambitions dans l’immobilier en Europe ? Si Levallois est une très belle opportunité, nous travaillons en réalité dans un tout autre domaine avec BNP Paribas Real Estate. Nous contribuerons à la création d’un fonds qui sera dédié à l’immobilier de bureau en Europe. Avec ce fonds, intitulé MBI-BNP Paribas Real Estate Fund, nous souhaitons lever 1milliard d’euros auprès des marchés français et londonien en priorité. PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE PALIERSE 6 MERCREDI 1 ER JUILLET 2009 Plan de départs volontaires chez Accor en France CHRISTOPHE PALIERSE LES ECHOS MARDI 30 JUIN 2009 L’hôtellerie économique s’offre un sérieux lifting DR Le groupe hôtelier et de services Accor a annoncé hier, après la clôture de la Bourse de Paris, étudier un plan de départs volontaires portant sur son siège parisien, mais aussi sur le siège de son pôle hôtellerie France situé à Evry (Essonne). Confirmant des informations de l’édition électronique des « Echos », l’entreprise a indiqué que ce projet concernerait « environ » 230 postes au total,soit 10 % des effectifs concernés (2.300 personnes). De sources concordantes, Evry serait touché pour 100 postes, le siège parisien pour 130 autres. Le plan, qui fait l’objet d’un protocole d’accord signé par certaines organisations syndicales, doit être présenté aux comités d’établissement idoines. De son côté, la CFDT, qui s’affiche comme le deuxième syndicat du groupe Accor France − après FO −, « dénonce ne pas avoir été informée de ce projet et déplore l’absence de dialogue social ». Dans un contexte de retournement du marché hôtelier, Accor a déjà engagé un plan d’économies sur les coûts de support de 125 millions d’euros (après deux réajustements), dont 80 millions en 2009 et 45 millions en 2010. Signe des temps, la société réduit aussi ses investissements dans l’hôtellerie. Le montant consacré à la rénovation a ainsi été abaissé de 170 millions d’euros cette année, l’envelopp e consacrée au développement devant diminuer de 100 millions à partir de 2010, avec un ajustement des priorités : réduction pour le haut et moyen de gamme mais légère hausse pour l’hôtellerie économique ; baisse de régime momentanée sur les pays émergents, dont la Chine, et focalisation sur l’Europe. Patrick Jouin pour Campanile signe un nouveau concept de chambre aux matériaux naturels et un espace restaurant réorganisé façon « lounge bar ». Louvre Hôtels rénove entièrement le concept de Campanile et prévoit des évolutions pour Kyriad et Première Classe. B ranle-bas de combat dans l’hôtellerie économique. Rénovation de concepts et bataille marketing sont au menu du secteur. Chez Louvre Hôtels, c’est l’enseigne Campanile qui connaît la plus grande mutation. Elle est en train de tout changer. Ou presque. Elle s’est offert, pour l’occasion, la caution de deux signatures. En design, celle de Patrick Jouin. Il signe un nouveau concept de chambre plus spacieuse, aux matériaux naturels, à l’éclairage repensé ainsi qu’un espace accueil et restaurant réorganisé façon « lounge bar ». En cuisine, c’est Pierre Gagnaire qui a été mis à contribution. Le chef à l’imagination fertile a apposé sa patte sur la carte, sans toucher pour autant à la formule de buffet à volonté qui a fait la renommée de la marque et attire dans les restaurants 50 % de clients ne séjournant pas à l’hôtel. Les présentations en verrine tendent à remplacer les grands contenants et les produits utilisés respectent le plus possible les saisons. « La marque Campanile fait partie du patrimoine français mais était un peu vieillissante et donc fragile. Il fallait donc faire appel à des noms connus pour frapper les esprits et marquer le changement », estime MariePierre Mottin, directrice marketing de Louvre Hôtels. But du jeu : associer des valeurs de mieux-vivre à celles de proximité et d’authenticité figurant dans l’ADN de la marque. « Bed blitz » L’enseigne a aussi pratiqué un « bed blitz » avec un changement de literie dans 80 % des établissements. Elle a opté pour des matelas haut de gamme, troqué les couvertures, à l’image peu dynamique, contre des couettes et remplacé les serviettes par des modèles plus moelleux. Dans le même esprit de modernité, elle propose depuis un moment le Wi-Fi gratuit dans les chambres. Autre signal envoyé aux clients : une application spécifique créée pour réserver via son iPhone. Conçue au départ pour son effet d’image, elle se révèle être aussi un levier commercial tandis qu’une version pour BlackBerry est en cours de réalisation. Pour accompagner ces changements, le logo a également connu un sérieux toilettage, migrant vers le gris et le vert anis tout en rendant la référence au clocher de village plus subtile. Quant à la nouvelle signature publicitaire « Vos envies changent, nous aussi », elle se charge de marquer la transition en concentrant les investissements sur Internet. Il s’agit de ne pas aller trop loin dans les promesses car, pour l’instant, seuls 15 hôtels ont été rénovés. Le lifting des 380 sites devrait se faire dans les trois ans. Propriété de Starwood Capital depuis 2005, Louvre Hôtels dynamise aussi le marketing de ses autres enseignes. Pour Kyriad, il fait travailler des cabinets d’ar- chitecte qui ont créé des cahiers de tendance dans lesquels les hôteliers franchisés pourront piocher. Venant de se doter, eux aussi, d’une nouvelle signature (« Plus de confort pour moins de conformisme »), ces établissements sont en effet tous différents, tout en répondant à des normes. Totem lumineux Positionné en entrée de gamme, Première Classe, dont la notoriété est loin derrière celle de Formule1 d’Accor − devenu Hôtel F1 −, insiste, lui, sur le fait que, contrairement à son plus proche concurrent, ses chambres intègrent une douche. Enfonçant le clou avec un slogan proclamant « Premier prix sans compromis ». « Nous avons choisi un territoire de communication en noir et blanc, qui tranche avec ce qui existe dans le monde de l’hôtellerie, tout en misant sur l’humour », souligne Marie-Pierre Mottin. Un nouveau concept doit également être validé d’ici à la fin de l’année, des prototypes intégrant des couleurs toniques ayant été réalisés. Si l’hôtellerie économique souffre moins que l’hébergement de luxe, le secteur n’en a pas moins besoin de séduire de nouveaux types de visiteurs. B&B, qui a réalisé une bonne année 2008, continue à déployer son nouveau concept. Le groupe Accor n’est pas en reste dans les rénovations. Hotel F1 a accéléré sa mutation, prévoyant d’avoir fini de refaire une beauté à son réseau français d’ici à 2010. Outre son nom, il a changé ses chambres et espaces d’accueil, mais aussi son logo, autour du slogan « Payez moins, bougez plus ». LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juin 2009 Etap Hotel a inauguré en mars à Toulouse le premier établissement présentant ses nouvelles chambres construites autour d’un totem lumineux. Quant à Ibis, à côté d’une campagne promotionnelle d’été classique baptisée « Les somnambules », il lance un concours de création vidéo. Son thème : « tous en pyjama ». Un rêve que tous les hôteliers partagent à la veille des vacances. CLOTILDE BRIARD 7 LES ECHOS MERCREDI 24 JUIN 2009 TOURISME L’Assemblée nationale a adopté hier le projet de loi portant diverses réformes du secteur touristique. Le texte repassera devant le Sénat en juillet avant d’être promulgué. Loi tourisme : ce qui va changer l Vente de voyages et séjours Il s’agit là d’un volet important du projet de loi. Parmises dispositions, il met fin à l’exclusivité dont bénéficiaientlesagents devoyages,conséquence directe de la nécessaire transposition de la directive européenne sur les services. En conséquence, est créé un régime unique : à l’avenir, les opérateurs seront immatriculés à un registre national. Les détenteurs d’une licence d’agent de voyages et les bénéficiaires d’une dérogation devront se LES ECHOS internationales. Autre motif de satisfaction pour lesyndicat, les impératifs liés à la vente de forfaits s’imposent également aux concepteurs de coffrets cadeaux. l Mychele Daniau/AFP Le projet de « loi de développement et de modernisation des services touristiques » entre dans sa dernière ligne droite. Le texte a été adopté hier par l’Assemblée nationale et va désormais repasser une seconde fois devant le Sénat − ce dernier l’avait déjà examiné début avril − courant juillet. Il est porteur de diverses réformes et témoigne aussi de la forte implication du secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, qui a fait preuve d’écoute et de pragmatisme. « C’est un texte abouti qui a fait l’objet d’une intense concertation », observait d’ailleurs Hervé Novelliaprès levotedel’Assemblée, soulignant, au passage, l’abstention des députés PS. Hervé Novelli. mettre en conformité au plus tard troisansaprèslapromulgationdela loi. En l’état, celle-ci prendra largement en compte les desiderata du Syndicat national des agents de voyages (SNAV). Le dispositif reprend les principes régissant l’actuelle licence avec l’obligation d’unegarantiefinancière,deformation, et de responsabilité civile professionnelle. En la matière, le SNAV, qui déploraitune responsabilisation plus forte en France qu’à l’étranger, a obtenu que les dédommagements n’excédent pas les limites prévues par les conventions Agence de développement touristique de la France Le projetde loi encadre les missions d’Atout France, la nouvelle agence de développement touristique de l’Etat.Néedurapprochemententre Odit France et Maison de la France et constituée sous la forme d’un GIE, l’agencea enchargelapromotion de la destination France, la réalisation d’opérations d’ingénierie touristique, « la mise en œuvre d’une politique de compétitivité et de qualité des entreprises » et le suivi statistique du secteur. Elle doit en outre superviser le classement des hébergements touristiques et gérer le nouveau registre d’immatriculation pour la vente de voyages. l Classification hôtelière En la matière, le texte encadre la refontedelaclassificationhôtelière, dont le référentiel a déjà été publié le 22 décembre 2008 sous la forme d’un arrêté paru au « JO ». Outre la remise à plat de la classification, la réforme instaure une cinquième étoile, désormais attribuée à une dizaine d’établissements. l TVA dans la restauration La mise en œuvre de la mesure TVAréduiteauservicederestauration à table, à compter du 1 er juillet, nécessitait le recours à la loi. D’où l’insertion d’un amendement au projet de loi sur ce thème. l Chèques vacances Le projet de loi pose la première pierre d’une réforme annoncée de la politique de l’Etat en matière de tourisme social en facilitant l’accès des salariés des PME aux chèques vacances. L’accroissement attendu de leur émission, avec leur distribution par des tiers, en parallèle à l’Agence Nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV), doit permettre à l’ANCV d’augmenter ses moyens à allouer au tourisme social. L’ANCV va être le pivot de l’action de l’Etat dans ce domaine. Cette dernière fera l’objet de grandes orientations lors des prochaines Assises nationales du tourisme qui se tiendront en octobre. CHRISTOPHE PALIERSE i Retrouver l’intégralité du projet de loi sur www.lesechos .fr/documents LUNDI 15 JUIN 2009 EN BREF Starwood Capital s’apprête à absorber le groupe hôtelier Golden Tulip Starwood Capital est sur le point de se renforcer dans l’hôtellerie moyenne gamme. La société de capital-investissement américaine a en effet conclu un protocole d’accord visant à reprendre l’essentiel du groupe Golden Tulip. Le protocole d’accord, annoncé vendredi et à finaliser le 26 juin, porte notamment sur la reprise des marques de l’opérateur d’origine néerlandaise − en premier lieu Golden Tulip et Tulip Inn −, ses franchises (soit 240 de ses 265 hôtels), et ses réseaux de représentation. Objectif affiché : rapprocher Golden Tulip et Louvre Hôtels, le pôle hôtellerie économique de l’ex-Société du Louvre. Ce nouvel ensemble réunirait plus de 1.000 hôtels dans une quarantaine de pays, soit 82.000 chambres. Le projet témoigne de l’évolution de la stratégie hôtelière de Starwood Capital qui négocie, depuis plusieurs mois, la cession des établissements de prestige de l’ex-Société du Louvre au saoudien MBI-JJW. MERCREDI 10 JUIN 2009 Accor cède la quasi-totalité de sa part dans le Club Med au Crédit Agricole Le groupe d’hôtellerie Accor a cédé la quasi-totalité de sa participation dans le Club Méditerranée, soit environ 4 %, au Crédit Agricole pour un montant de 10 millions d’euros, a annoncé Accor hier dans un communiqué. « Accor a cédé ce jour 1.063.830 actions Club Méditerranée, environ 4 % du capital du groupe, à Groupe Crédit Agricole SA » au prix de 9,40 euros pièce, soit un montant total de 10 millions d’euros, est-il précisé. Accor conserve 98.800 actions qu’il cèdera ultérieurement sur le marché, précise t-il également. L’opération s’est faite « en accord » avec le Club Méditerranée, ajoute encore le groupe. Le nouveau tour de table recherché par la direction de l’exploitant de villages de vacances se concrétise. Avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), CréditAgricole fait partie des soutiens du patron, Henri Giscard d’Estaing, qui fait l’objet de critiques acerbes de Bernard Tapie. Critiques de Bernard Tapie La Banque verte avait apporté sa garantie à l’augmentation de capital de 102 millions d’euros réalisée au mois de mai par la société. Par ailleurs, la garantie de la Caisse des Dépôts n’ayant pas non plus été exercée à cette occasion, un renforcement de sa participation, de l’ordre de 2 % aujourd’hui, n’est pas à exclure. Bernard Tapie n’a pas encore décidé s’il deviendrait actionnaire ou pas. Son arrivée n’est pas franchement désirée par la direction. L’homme d’affaires-comédien critique sévèrement la montée en gamme du Club Med. Cet affrontement hors du commun intervient dans un contexte peu favorable au tourisme, affecté par la crise financière. LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Juin 2009 8 mais à Jean-Luc Chrétien qui supervisait déjà la distribution hôtelière. ACCOR : GILLES PÉLISSON RESSERRE SON ÉTATMAJOR 12/05/09 Les Echos Le comité exécutif du groupe hôtelier et de services ne compte plus que 9 membres, au lieu de 13. Le PDG d’Accor en attend plus de réactivité face à la crise. Philippe Adam et Eric Lepleux s’en vont. Le PDG d’Accor, Gilles Pélisson, confirme qu’il a le sens de la communication : à 48 heures de son assemblée générale, prévue mercredi matin, le groupe hôtelier et de services a en effet dévoilé hier, en interne puis en externe, après la clôture de la Bourse de Paris, un resserrement de son comité exécutif (comex), désormais ramené de 13 à 9 membres, qui fait écho à la simplification de la gouvernance de l’entreprise. Car celle-ci sera l’un des thèmes forts de l’assemblée générale de demain (lire ci-dessous), d’autant que le cumul des fonctions de Gilles Pélisson avait suscité un débat controversé au sein du conseil, provoquant même son éclatement le 24 février. A l’instar de la simplification de la gouvernance, le resserrement du comex est d’ailleurs justifié par la nécessité de raccourcir les circuits de décision afin de renforcer la réactivité d’Accor dans un contexte de crise. Pour mémoire, sa configuration de début 2006 visait à mieux refléter les métiers du groupe et à mieux coller à leur dimension internationale. Indépendamment du contexte actuel, ce nouveau pilotage opérationnel ramassé traduit aussi des évolutions dans les jeux de pouvoir au sein de la direction et même des divorces à l’amiable. Philippe Adam et Eric Lepleux, que Gilles Pélisson avait appelés à ses côtés quand il prit les commandes d’Accor, sont en effet partants. Ancien de Compass Group mais aussi exAccor, le premier s’était vu confier la stratégie et le développement de l’hôtellerie, puis, à partir de septembre dernier, de la conception et de la construction pour l’hôtellerie, des achats et du dévelop- pement durable. Ce changement de rôle n’était d’ailleurs pas passé inaperçu puisque donnant lieu simultanément au renforcement des prérogatives de Jacques Stern, véritable numéro deux depuis sa désignation, il y a deux mois, en tant que directeur général délégué. Quant à Eric Lepleux, débauché chez Singapore Airlines, il avait en charge le marketing hôtelier et les marques et il a, à ce titre, contribué à la remise à plat du portefeuille de marques et notamment au lancement de Pullman et de MGallery. « Je pars avec le sentiment du devoir accompli », a déclaré aux « Echos » Eric Lepleux qui, précise-t-il, « souhaite évoluer vers des postes de direction générale ». Ses responsabilités incombent désor- Celles de Philippe Adam reviennent pour partie à Jacques Stern, qui récupère à nouveau les achats, et à Yann Caillère pour le bloc conception-construction hôtellerie. Ce dernier prend d’autant plus de poids qu’il élargit aussi son champ d’action dans le cadre d’un redécoupage géographique du management de l’hôtellerie d’Accor. Yann Caillère chapeaute désormais toute l’Europe et non plus sa seule partie sud, tout en gardant la main sur le Moyen-Orient et l’Afrique, et la chaîne de luxe Sofitel. En parallèle, Michael Flaxman, jusqu’alors patron pour l’Europe du Nord, dirige désormais une nouvelle zone « Amériques », et coiffe donc Olivier Poirot, toujours responsable de l’Amérique du Nord, mais qui ne fait plus partie du comex. Il en est de même pour le patron d’Accor Services au Brésil. EFFONDREMENT DE L’INVESTISSEMENT IMMOBILIER HÔTELIER AU PREMIER TRIMESTRE 11/05/09 Les Echos Selon Jones Lang LaSalle Hotels, la baisse du marché immobilier hôtelier a atteint 81 % en Europe et 76 % en France au premier trimestre 2008.Mais de grosses transactions de portefeuilles restent en suspens. LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Mai 2009 9 Dans un contexte de crise du financement et de récession économique, l’investissement immobilier hôtelier en Europe, et en France en particulier, s’est à nouveau effondré au premier trimestre. Les professionnels du secteur avaient toutefois prévenu que la chute du marché, déjà amorcée l’an dernier, allait se poursuivre en 2009. Cela étant, le début d’année est pour le moins mauvais. Jones Lang LaSalle Hotels, qui vient de dresser un nouvel état des lieux, évalue ainsi le montant total des transactions sur la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique à 700 millions d’euros - intégralement réalisé sur le Vieux Continent - pour les trois premiers mois, soit une chute de 81 % par rapport au cumul du premier trimestre 2008. De fait, la tendance va au-delà de ses attentes pour l’ensemble de l’année : en février, la société de conseil spécialisée avait, en effet, indiqué que le recul du marché immobilier hôtelier européen devrait atteindre 32 % en 2009 - après une chute de près de 64 % l’an dernier -, avec un cumul de ventes de portefeuilles hôteliers et de transactions individuelles (actifs d’une valeur d’au moins 10 millions d’euros) estimé à 5,3 milliards d’euros, soit son niveau de 2002 ! L’effondrement du premier trimestre 2009 est cependant à nuancer, souligne le directeur général Europe du Sud de Jones Lang LaSalle Hotels, Yves Marchal : « il faut attendre juin-juillet pour se faire véritablement une idée de l’évolution du marché », indique-t-il avant de rappeler que « de grosses transactions de portefeuille restent en suspens », certaines d’entre-elles concernant la France. Y figure notamment le pro- jet de reprise du pôle hôtellerie de luxe de l’ex-Société du Louvre par le groupe saoudien MBI/JJW auprès de Starwood Capital, soit une douzaine d’établissements, dont le Crillon, le célèbre palace parisien. ACCOR RELÈVE SES MESURES D’ÉCONOMIE APRÈS UN PREMIER TRIMESTRE DIFFICILE 17/04/09 Les Echos Activité bloquée Dans l’immédiat, le marché immobilier hôtelier français tourne également au ralenti, Jones Lang LaSalle Hotels évaluant son recul à 76 % au premier trimestre, avec un total de 50 millions d’euros. De son côté, le directeur général France du groupe britannique de conseil en immobilier hôtelier Christie + Co, Thomas Lamson, avance le chiffre de 75 millions. « Le premier trimestre est dans la continuité du quatrième trimestre 2008 », constate-t-il. A l’instar d’Yves Marchal, ce dernier ne croit pas à une reprise significative avant 2010 tant en France qu’en Europe. L’activité reste bloquée, même si les clients et les actifs cessibles sont bien là, pour cause d’un attentisme général. Thomas Lamson souligne aussi que « la capacité de certains propriétaires à faire face à leur endettement déterminera en partie l’évolution du marché ». La crise se révèle encore plus brutale que prévue pour Accor. Le groupe hôtelier et de services a annoncé hier après Bourse de nouvelles mesures d’économie pour faire face à « un contexte sans précédent » : le plan de réduction de coûts - jusque-là chiffré à 100 millions d’euros en 2009 et 2010 - va être revu à la hausse, et les investissements de rénovation vont être réduits de 175 millions par rapport à 2008, alors que la baisse avait été chiffrée à 150 millions il y a à peine deux mois. Ces annonces sont la conséquence du très difficile premier trimestre que le groupe vient de traverser. Ainsi, son chiffre d’affaires total a chuté sur la période de 9,6 % en données brutes (- 5,8 % en comparable) par rapport au premier trimestre 2008, à 1,616 milliard d’euros. C’est en dessous du consensus des analystes de Bloomberg, qui tablaient sur 1,71 milliard. Dans le détail, l’activité de services prépayés a certes connu une croissance de 8,3 % en comparable, à 231 millions. Mais pour le reste, l’activité hôtellerie - qui représente 75 % des revenus totaux - a connu une forte détérioration, avec une chute de 8,7 % en comparable du chiffre d’affaires, à 1,182 milliard. Tous les marchés ont été touchés. L’hôtellerie économique américaine inscrit ainsi une baisse de 11,5 % en données comparables. Dans le segment haut et milieu de gamme (Enseignes Sofitel, Novotel et Mercure) le repli est ressorti à 9,2 %, contre - 6,8 % à données comparables dans l’économique (Formule 1, Ibis, Etap Hotel). Accor précise LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009 10 toutefois que « l’hôtellerie milieu de gamme est relativement moins affectée que l’hôtellerie haut de gamme ». LE PLAN D’AIDE À LA MODERNISATION DE L’HÔTELLERIE POURRAIT ÊTRE REVU À LA HAUSSE 07/04/09 Les Echos Hervé Novelli. Dans un entretien aux « Echos », le secrétaire d’Etat au Tourisme analyse l’incidence du retournement de conjoncture sur le secteur. Il révèle que le gouvernement envisage de renforcer le dispositif d’aide à la modernisation de l’hôtellerie. Concernant la restauration et la TVA à 5,5 %, il indique que le gouvernement veut des « contreparties importantes » sur l’apprentissage des jeunes, mais aussi l’attractivité du secteur. Quel est l’impact de la crise sur le secteur du tourisme ? Le secteur résiste à la crise, mais cela ne veut pas dire qu’il ne la ressent pas. Cette industrie est ancrée dans la réalité économique, française d’abord puisque 80 % des Français passent leurs vacances en France. Nous sommes d’ailleurs le pays européen qui retient le mieux ses compatriotes, ce qui permet aux professionnels de faire face. Par ailleurs, le tourisme international reste actif même si le nombre de visiteurs étrangers a diminué de 3 % l’an dernier, pour s’établir à 79,3 millions. Cette baisse s’est surtout focalisée sur les visiteurs en transit. Hors transit, la fréquentation est stable, à 68 millions de personnes. Le recul est de 4 % à 7 % pour les arrivées d’Européens - la clientèle la plus importante (68,1 millions) - par la route, mais de 1 % hors transit. Quant au nombre de touristes hors Union européenne, il a progressé avec des évolutions contrastées selon les lieux de provenance. La fréquentation chute de 16 % pour les Japonais, mais augmente de 5 % pour le bloc Asie-Océanie, à 3,9 millions. Le nombre de NordAméricains s’est de son côté réduit de 2 % (4,3 millions). En ce qui concerne l’hébergement, l’hôtellerie termine finalement l’année sur une contraction de 0,6 % des nuitées (197,6 millions), alors que leur nombre a progressé pour les campings (+ 1,2 %, à 98,8 millions) et les résidences de tourisme. A ce stade, comment se présente la saison estivale 2009 ? Sentezvous monter une inquiétude chez les professionnels ? C’est indéniable, mais j’aimerais nuancer. La saison de ski s’annonce au moins aussi bonne que celle de 2007-2008 et cela n’est pas simplement dû à un enneigement exceptionnel. Il y a aussi des arbitrages en faveur de la France. Cela étant, la fréquentation hôtelière a baissé de 2 % à 3 % au premier trimestre, et la restauration est également en recul. Cela montre une dégradation économique relative. A ce stade, il est difficile de faire un pronostic sur l’été, même si les réservations s’inscrivent en recul. Le phénomène de ventes de dernière minute peut compenser une baisse attendue. L’an dernier, on nous avait prédit une saison catastrophique, l’activité a été finalement étale. Dans ce contexte, envisagez-vous des initiatives au-delà du projet de loi portant diverses réformes du secteur touristique, examiné à partir d’aujourd’hui au Sénat ? Au-delà des quatre grandes réformes - classification hôtelière, chèque vacances, agences de voyages, création de l’Agence du développement touristique -, ce texte s’accompagne d’éléments favorisant directement la relance. La réforme de la classification hôtelière s’accompagne ainsi d’un dispositif d’aide à la modernisation des établissements avec le concours de la Caisse des Dépôts et d’Oséo. L’effet levier permet de mobiliser 1,5 milliard d’euros d’investissements sur trois ans, en mobilisant également les banques. Selon la réaction du secteur, il pourra être envisagé d’augmenter ce total en revoyant à la hausse la contribution de la Caisse qui a dit être prête à suivre la demande des entreprises. De même, en dynamisant la diffusion du chèquevacances nous allons augmenter les recettes et donc les moyens de l’Agence nationale des chèques vacances, dont nous voulons faire le pivot d’une nouvelle politique en matière de tourisme social. Il s’agit de faire une politique de 2010, pas celle des années 1960. La concertation que j’ai lancée avec les principaux acteurs du tourisme social vise justement à définir une nouvelle politique. Par ailleurs, le chèque vacances peut être un élément de la relance du tourisme antillais. Reste à convaincre les touropérateurs à s’intéresser à ce levier. LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009 11 Les restaurateurs sont certains d’obtenir la TVA à 5,5 %. Quelles contreparties pouvezvous obtenir en termes d’emploi, de salaires et de prix ? ACCOR, PREMIÈRE CAPITALISATION BOURSIÈRE MONDIALE DANS L’HÔTELLERIE 07/04/09 Les Echos Nous souhaitons que les restaurateurs fassent plus que la hausse de l’emploi mécanique observée chaque année (+ 1,2 % en 2008). Nous allons également demander des contreparties importantes sur l’apprentissage des jeunes. La restauration a besoin d’embaucher davantage de jeunes en apprentissage. Les métiers doivent être aussi plus attractifs : nous souhaiterions, par exemple, que les salariés de ce secteur puissent bénéficier d’une meilleure protection sociale. Les baisses de prix, enfin, ne seront pas les mêmes selon les gammes de restaurant. On ne peut pas demander des efforts identiques aux restaurants haut de gamme, à la restauration traditionnelle et à la restauration rapide. Ce qui implique que la baisse des prix pourra être segmentée par produits, mais aussi par types de restauration. La TVA restauration peut-elle être mise en oeuvre avant cet été, pour soutenir l’activité touristique ? Juridiquement, cela est possible. La directive européenne devrait être adoptée d’ici là. Mais ce n’est pas acquis, tout dépendra des contreparties proposées par les restaurateurs. Le groupe français, numéro cinq mondial de l’hôtellerie par son parc, mais aussi leader pour les titres et cartes prépayés, est devenu la première valeur cotée de son secteur à l’échelle mondiale, avec une capitalisation de plus de 6 milliards d’euros. Un atout de plus pour Accor, déjà placé dans une position enviable malgré la crise. cinq mondial de l’hôtellerie par son parc, mais aussi leader - et de loin - pour les titres et cartes prépayés, affichait à la clôture de vendredi une capitalisation de 6,43 milliards d’euros, alors que celle de l’américain Marriott International, que les analystes ont maintes fois marié à Accor dans le passé - compte tenu de la forte complémentarité des deux sociétés -, atteignait 5,07 milliards de dollars, soit 3,78 milliards d’euros. De même, celle du britannique InterContinental Hotel Group, numéro un mondial de l’hôtellerie, s’élevait à 1,92 milliard de livres, soit 2,12 milliards d’euros. A l’aune de la capitalisation d’Accor, les opérateurs espagnols Sol Melia et NH Hoteles apparaissent même comme des nains avec des montants respectifs, toujours en fin de semaine dernière, de 484 millions et 324 millions d’euros. Modèle économique solide L’effondrement des marchés boursiers a masqué un fait sans précédent dans l’hôtellerie : Accor est devenu la première capitalisation de son secteur. Le constat est même sans appel au vu d’un comparatif des opérateurs hôteliers cotés établi à la clôture de vendredi par la Société Générale et qui confirme l’un des enseignements d’une récente étude sectorielle de son bureau d’analyse. Ce constat inédit amène à une question tout autant inattendue à première vue : et si, en dépit de cette crise que l’on dit sans précédent, Accor n’avait jamais été aussi fort qu’aujourd’hui ? De fait, le groupe français, numéro Lors de la présentation de ses résultats annuels, fin février, la direction d’Accor avait souligné, non sans arguments, la solidité de son modèle économique, et de rappeler ses deux grands métiers peu ou moins exposés au retournement de conjoncture, à savoir l’hôtellerie économique hors Etats-Unis et les titres et cartes prépayés, qui ensemble ont généré 70 % de son résultat d’exploitation en 2008. L’entreprise présente de surcroît une situation financière appréciable avec un ratio d’endettement de 30 % à la fin 2008, hors impact de la montée au capital de l’exploitant de casinos et d’hôtels de prestige Groupe Lucien LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009 12 Barrière, récemment officialisée (l’impact sur sa dette nette sera de 270 millions d’euros). En outre, elle avait, à la fin de l’année dernière, 1,3 milliard de lignes de crédit non consommées. En raison de tous ces éléments, mais aussi de la sous-valorisation d’Accor, la plus faible du secteur avec un multiple de valeur d’entreprise sur excédent brut d’exploitation attendu pour 2009 de 6,9 - elle est ainsi quasiment deux fois moindre que celle de Marriott -, la Société Générale en fait sa valeur favorite. A contrario, ses analystes, qui viennent d’entamer la « couverture » des opérateurs américains cotés, sont à la vente sur Marriott et Choice Hotels International, jugés survalorisés faute de perspectives de reprise à moyen terme, la banque étant à l’achat sur Starwood Hotels parce que jugé sous-valorisé. Compte tenu de sa position de force, la direction d’Accor n’a pas caché, fin février, être à l’affût d’éventuelles acquisitions. Pour sa part, l’analyste de la Société Générale Sébastien Valentin estime qu’une reprise d’InterContinental serait « l’opération parfaite sur le plan opérationnel ». L’opération en ferait sans conteste le numéro un mondial de l’hôtellerie économique et moyen de gamme avec 1 million de chambres pour 8.000 hôtels environ. LA DÉGRADATION DE L’ACTIVITÉ DES CHAÎNES HÔTELIÈRES SE CONFIRME 07/04/09 Les Echos Les chaînes hôtelières ont enregistré une baisse de leurs performances pour le deuxième trimestre consécutif de janvier à mars 2009, selon la dernière étude de MKG Hospitality, publiée hier. Le revenu par chambre disponible (RevPAR), indicateur de référence, a ainsi di- minué de 8,3 %, précise le cabinet spécialisé. Les catégories économiques continuent de mieux résister avec des baisses de RevPAR de 0,4 % pour les 0 et 1 étoile et de 1,9 % pour les 2 étoiles, la hausse des prix compensant partiellement le recul de fréquentation. En revanche, l’impact du retournement de conjoncture est très sensible pour les 3 étoiles (- 8 %) et les 4 étoiles (- 18,3 %), ainsi qu’à Paris (- 19,7 %, toutes catégories confondues), particulièrement affecté par la chute du tourisme international. MKG précise aussi que l’hôtellerie française est « la plus résistante en Europe ». LE GROUPE AMÉRICAIN STARWOOD HOTELS INTERNATIONALISE SA CHAÎNE W 04/03/09 Les Echos Le nombre d’établissements de la chaîne doit plus que doubler d’ici à 2011 pour être porté à 60 unités. Outre l’Asie, l’Europe constitue l’une des zones prioritaires avec notamment l’ouverture d’un hôtel à Paris. L’heure de l’internationalisation a sonné pour W, même si le contexte ne s’y prête guère. Alors que l’hôtellerie subit de plein fouet le retournement de la conjoncture, le groupe américain Starwood Hotels & Resorts accélère en effet l’expansion de sa chaîne haut de gamme et « branchée », créée en 1998, en dehors de son marché domestique. W, qui réunit aujourd’hui 27 établissements, dont 21 aux EtatsUnis, doit en regrouper 60 d’ici à 2011, 27 implantations nouvelles, pour l’essentiel à l’international donc, étant déjà annoncées. « Nous travaillons pour le long terme. Les projets sont lancés, il faut les mener à bien », souligne Eva Ziegler, responsable depuis peu de la marque W au sein de Starwood Hotels, fonction qu’elle cumule avec la supervision de l’enseigne Le Méridien. L’opérateur américain limite toutefois les risques car l’expansion de W s’effectue par l’intermédiaire de contrats de management. Les grandes métropoles ciblées W, qui dispose depuis dimanche dernier d’un hôtel à Doha (Qatar), doit prendre pied dans de grandes agglomérations européennes et asiatiques, et se doter également de nouveaux complexes de détente. Sur le Vieux Continent, sont prévues des ouvertures à Barcelone, en octobre prochain, à SaintPétersbourg, Athènes, Milan, Londres et Manchester, l’an prochain, enfin, à Verbier, l’une des grandes stations de ski suisses, et à Paris, en 2011. Indispensable pour une chaîne à vocation mondiale, cette implantation parisienne a été rendue possible grâce à un accord avec Meridia Capital, un groupe espagnol spécialisé dans l’investissement immobilier hôtelier. Concrètement, W gérera, dans le cadre d’un contrat de management, un hôtel de 90 chambres qui doit être réalisé dans un immeuble de bureaux haussmannien, rue Meyerbeer, à côté de la place de l’Opéra. Le coût des travaux de transformation du bâtiment, qui seront a priori lancés cet été, est de l’ordre de 25 à 30 millions d’euros. Meridia Capital, qui avait acquis les murs au début 2008 pour 80 à 85 millions d’euros, table sur une ouverture de l’établissement au premier trimestre 2011. En parallèle à l’expansion internationale de W, l’heure est aussi au développement pour Le Méridien, dont Starwood Hotels & Resorts avait repris la marque et la gestion du parc fin 2005. La chaîne, qui rassemble 105 LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009 13 unités - une trentaine de moins qu’au moment de sa reprise -, devrait en compter une douzaine de plus d’ici à 2011. Son extension, qui concerne en particulier l’Asie, s’effectue par l’intermédiaire de contrats de management, mais aussi en franchise aux Etats-Unis. Enfin, Starwood Hotels & Resorts apparaît d’autant plus offensif que sa chaîne Sheraton, la plus importante de ses enseignes, est engagée dans un programme de développement sans précédent avec 64 ouvertures sur la période 2008-2010, soit 20.000 chambres supplémentaires. LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE - Avril 2009 14