Fiche Solidarité républicaine
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Fiche Solidarité républicaine
Réinventer la Solidarité Républicaine Samedi 5 septembre 2015 à 14h30 Le modèle social français est un acquis considérable, plébiscité par les Français. Mais, face à l’évolution démographique, aux nouveaux défis économiques et sociaux, force est de constater que notre modèle, en l’état actuel, n’est plus viable. Tout en réaffirmant notre attachement à la solidarité républicaine, il s’agit de réinventer un nouveau modèle qui réponde aux enjeux actuels et futurs : - Comment organiser et financer une protection sociale pérenne, s’adaptant aux évolutions de la société, alliant les exigences de solidarité publique et de responsabilité individuelle ? - Comment rendre les politiques sociales plus proactives et faire de l’investissement social un facteur de compétitivité et de développement économique ? - Comment adapter notre marché du travail pour apporter une souplesse nécessaire aux entreprises tout en garantissant la protection des salariés ? Vers un nouveau modèle de protection sociale Contribution de la Commission des finances et de l’économie générale présidée par Jérôme LEJEUNE Le modèle de protection sociale français est souvent décrié pour son inefficacité ou son coût trop élevé dans un contexte de crise budgétaire et de compétition internationale exacerbée. Pourtant celui-ci est plébiscité par les français, et il a encore démontré son utilité lors des dernières crises économiques. Grâce à lui la France n'a pas connu les mêmes épisodes de récession que ses voisins européens. Le Parti Radical, porteur d'une vision humaniste de l'économie ne peut que souscrire aux objectifs de solidarité et de progrès social issus des réformes de l'après-guerre, mais cela ne signifie pas de rester figé dans des dispositifs techniques devenus caduques et illisibles. Nous proposons ici un certain nombre de réformes de nature à pérenniser le système de protection sociale tout en lui redonnant son rôle de justice sociale et de développement économique. Le modèle que nous présentons ici répond à un certain nombre de principes : Un modèle juste qui préserve les solidarités en répondant aux évolutions sociales. Un modèle simple et lisible pour les citoyens Un modèle pérenne au financement équilibré et cohérent avec les différents types de protections. Un modèle qui est garanti par la responsabilité de chacun. Propositions : Principes généraux : 1. Financement des mécanismes d'assurances sociales basé sur les cotisations salariales : les cotisations employeurs deviennent des cotisations salariales et les syndicats deviennent responsables devant les salariés de la gestion des caisses de retraites, de chômage et d'une partie de l'assurance maladie. 2. Financement de la solidarité et de l'investissement social basé sur l’impôt sur les revenus progressif et universel : fusion des impôts CRDS + CSG + IR. La branche vieillesse : 3. Liberté individuelle dans le choix de son âge de départ à la retraite et du taux de remplacement grâce à un système d'indice. 4. Définition de l'âge d'ouverture des droits à la retraite en proportion de l’espérance de vie (80% révisé tous les 5 ans). Aujourd’hui, 80% de l’espérance de vie correspond à un âge de 65 ans. 5. Solidarité intergénérationnelle par le maintien d'un système de retraite par répartition et par une indexation des retraites sur les salaires. 6. Solidarité intragénérationnelle par la convergence des différents régimes de retraites et par des mécanismes d'ajustement en fonction du nombre d'année d'études et de la pénibilité des emplois occupés. La branche accident du travail et maladie professionnelle : 7. Mise en place d'un bonus-malus sur les cotisations employeurs, récompensant les entreprises socialement responsables. La branche maladie : 8. Mise en place d'un bouclier sanitaire prenant en charge l’intégralité des soins pour les français les plus modestes et les frais de santé au-delà d'un certain seuil des revenus pour les autres. 9. Financement de l'essentiel de l'assurance maladie par la solidarité nationale. Mise en place d'un mécanisme de remboursement à trois paliers : responsabilisation des patients, assurances privées définie en fonction des préférences individuelles et enfin, solidarité publique au-delà d'un certain seuil de revenus. Modification de la généralisation du tiers payant, la carte vitale devient un moyen de paiement : fin des avances de frais et fin des démarches administratives. 10. Remboursements des médicaments et des actes plus sélectifs : 100% dans le cas d'une efficacité thérapeutique avérée, 0% dans le cas contraire (soins de confort) : contribution des facultés de médecine et pharmacie pour une plus grande transparence dans la définition de l'efficacité thérapeutique. 11. Création de maisons publiques de santé afin de lutter contre les déserts médicaux et désengorger les hôpitaux. 12. Développement des politiques de prévention par une prise en charge intégrale et sans conditions de ressources. La branche famille : 13. Remplacement des allocations familiales par des prestations directes en faveur de la famille : baisse des frais d'accueil des jeunes enfants, aides à la scolarité (fournitures scolaires), meilleure prise en charge de la dépendance. 14. Mise en place d'une allocation unique de lutte contre la pauvreté. Définie en fonction des autres revenus du foyer, elle est un complément afin de sortir chacun du seuil de pauvreté. Elle implique des contreparties de la part des bénéficiaires en termes de formation, de recherche d'emplois et de travail d’intérêt public. 15. Remplacement progressif et plus juste des APL par une politique d'aménagement du territoire plus efficace. Cet ensemble de réformes garantirait un niveau de protection sociale de qualité tout en améliorant notre compétitivité. Il entraînerait des changements importants en actant d’une part la prépondérance de l’état, contrôlé par le parlement, en matière de santé et de politiques familiale et d’autre part la prépondérance des syndicats en matière de gestion des assurances sociales. La France pourrait ensuite « exporter » ce nouveau modèle au niveau Européen, pour relancer la coopération entre les états et construire l’ « Europe Sociale ». Retrouvez le document dans son intégralité sur le site www.partiradical.net Vers un marché du travail plus souple et plus efficace Contribution du Club des Entrepreneurs républicains présidé par Grégory BERKOVICZ Comment adapter notre marché du travail pour y apporter la souplesse nécessaire aux entreprises tout en garantissant la protection des salariés ? 1. Problématiques - Un Droit du travail complexe et partisan Le droit du travail tel qu’il est issu du code est un droit clivant et inéquitable. C’est un droit qui devrait protéger le salarié contre les abus des employeurs et concilier leurs intérêts, mais qui en fait privilégie le salarié vis-à-vis du demandeur d’emploi, et qui éloigne le salarié des nécessités de l’emploi. Comment vouloir faire prospérer nos entreprises dans un tel climat de défiance ? Comment réformer un droit qui présume le conflit et la divergence irréductible d’intérêts entre salariés et employeurs ? Afin d’évoluer au sein d’un marché fluide et efficace deux éléments doivent impérativement être pris en compte : - La sécurité et l’intelligibilité du droit : D’un texte de loi ayant pour but d’encadrer les relations sociales, nous arrivons à une législation obscure, et complexe pour l’ensemble de ses acteurs, donc nocif pour le marché du travail et la compétitivité française. - Un droit du travail pacifié : Nous devons sortir de cet affrontement entre employeur et salarié, et c’est au droit qu’il appartient de rétablir cette confiance. - Des contrats de travail inadaptés à la nécessaire fluidité du marché La France doit revoir sa conception du marché du travail ; les employés ne sont plus interchangeables, désormais le salarié est recruté pour son savoir-faire, mais aussi et surtout pour son savoir-être. Il faut donc que notre droit s’adapte et soit plus flexible (embauche/licenciement) pour permettre aux entreprises d’adapter leur offre à la demande et dynamiser la compétitivité. Alors que les CDD se multiplient chez les jeunes et débouchent de moins en moins sur un emploi stable, la protection accordée aux salariés en CDI est bien trop importante et constitue un frein à la mobilité et la flexibilité du travail. Le CDD, l’intérim ou l’auto-entrepreneuriat sont désormais devenus la norme. - La crainte du contentieux et ses incertitudes : véritable frein à l’embauche Qu’il s’agisse des procédures de conciliation trop rares, du coût et du temps engagés mais encore et surtout des incertitudes quant aux conséquences du litige, parfois fatales pour les PME. La judiciarisation du licenciement est en effet particulièrement néfaste pour les petites entreprises, qui, devant l’incertitude de ce que représentera le coût du licenciement rechignent à embaucher. Notre justice sociale ne doit pas être un obstacle insurmontable à notre compétitivité. 2. Propositions Proposition 1 : Assouplir, simplifier et alléger le Code du travail en privilégiant la négociation collective La réforme du Code du travail doit passer par le biais du dialogue social en s’appuyant sur des branches professionnelles puissantes puisque celles-ci sont l’expression du travail des acteurs dans sa globalité. En ce sens, le CER rejoint la proposition formulée par Robert BADINTER et Antoine LYON-CAEN de tracer les grands principes du droit du travail en privilégiant la négociation pour ensuite le décliner ses principes de façon législative, via le Parlement, ou conventionnelle, c’est-à-dire par la négociation entre partenaires sociaux/négociation collective de branche. Enfin, le CER propose d’en finir avec les 35 heures et hebdomadaires. de fixer la durée légale de travail à 39h/40 heures Proposition 2 : Mettre en place un contrat de travail unique Préconisé par Jean TIROLE, Prix Nobel d'économie, la création d’un contrat de travail unique permettrait plus de sécurité pour les travailleurs et plus de flexibilité pour les entreprises. Ainsi serait instauré un contrat unique à durée indéterminée dont les coûts et les procédures de résiliation seraient les mêmes, en contrepartie de quoi les licenciements seraient facilités avec des indemnités calculées selon l’ancienneté. Ce contrat serait donc à la fois simple et progressif, les protections apportées aux salariés augmenteraient avec leur ancienneté, et selon un rythme égal pour tous. Ainsi la rupture serait plus facile qu'avec le CDI actuel. Mais les licenciés conserveraient un certain nombre de droits (formation, mutuelle...). Son régime de protection varierait aussi en fonction de la taille des entreprises. Proposition 3 : Sécuriser la rupture du contrat de travail La loi MACRON a permis de s’atteler à une partie du problème, mais le CER considère qu’il est nécessaire d’aller plus loin en limitant autant que possible la judiciarisation du licenciement. Le CER propose de supprimer la justification de cause réelle et sérieuse du licenciement, notion incertaine laissée à l’entière appréciation du juge [excepté dispositions d’ordre public] ; Tout en maintenant l’obligation d’information des salariés et de motivation du licenciement. Cette suppression serait dès lors compensée par un accompagnement renforcé du demandeur d’emploi dans sa recherche. Proposition 4 : Remédier à l’absence de représentativité actuelle des syndicats, en rendant obligatoire le vote pour ses représentants par les salariés de l’entreprise. Aujourd’hui les syndicats sont constitués pour l’essentiel de professionnels qui entretiennent leur propre système. Il faut renforcer et dégripper la représentation syndicale pour lui donner plus de force et la libérer des dogmatismes qui la paralyse, et l’ont ainsi transformée en un élément majeur du conservatisme social dans notre pays. Le vote obligatoire aux élections professionnelles renforcera la crédibilité des syndicats, rendra effective la participation des salariés dans le monde des entreprises et permettra de dénouer les conflits qui aujourd’hui opposent les syndicats de salariés les uns aux autres pour des motifs souvent dogmatiques. Proposition 5 : En finir avec la gestion paritaire actuelle, qui est un anachronisme de la reconstruction. La gestion paritaire est aujourd’hui un système coûteux, illisible, irresponsable et qui favorise toutes sortes de privilèges et rentes de situation. Il convient donc de réformer les mécanismes actuels et de réintégrer les cotisations sociales obligatoires et leur gestion dans le champ naturel qui est le leur : celui de l’impôt et de la solidarité nationale. Ces mécanismes pourraient être envisagés pour partie au plan territorial pour en assurer une gestion décentralisée, c’est-à-dire plus transparente et plus responsable. Proposition 6 : Impliquer davantage les salariés dans la vie de l’entreprise en mettant en place une participation obligatoire et systématique des salariés aux résultats financiers de leur entreprise. Alors que les mécanismes actuels sont irréductiblement freinés par les URSSAF pour des motifs pécuniaires (exemptions de charges sociales), l’implication des salariés dans l’entreprise et la mise en place d’une convergence d’intérêts entre employeurs, salariés et capitaux investis, plaide pour un système simple et obligatoire de participation des salariés aux résultats financiers de leurs entreprises. Témoigne de cette nécessité le succès des SCOP.