Les Liaisons dangereuses
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Les Liaisons dangereuses
Les Liaisons dangereuses : un homme, trois femmes et 175 lettres. Les Liaisons dangereuses paru en 1782 est un roman épistolaire mettant en scène deux libertins de la haute société, le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil. Tous deux, anciens amants et toujours complices, excellent dans les manœuvres manipulatrices et perverses ; Madame de Merteuil demande à Valmont, pour se venger du futur mari de Cécile de Volanges (qui fut un de ses amants), de débaucher la jeune fille à peine sortie de son couvent. Mais Valmont s’est lancé de son côté un nouveau défi: séduire la Présidente de Tourvel, une jeune femme pieuse et vertueuse... La conquête va se révéler longue et délicate, d’autant que le libertin semble se prendre à son propre piège et éprouver pour sa victime des sentiments troubles. Madame de Merteuil, qui a senti Valmont lui échapper, a conclu avec lui un pacte : elle se donnera de nouveau à lui dès que le Vicomte lui aura apporté les preuves de la chute de Madame de Tourvel. Madame de Merteuil est un personnage extraordinaire qui se rebelle contre la place réservée dans la société à la femme, toujours soumise à l’homme et dépendante de lui, qu’il soit son mari ou son amant. Dès sa jeunesse, elle s’oblige à une totale maîtrise de soi, à la fois pour dissimuler ses propres sentiments et pour mieux abuser les autres en passant pour une femme respectable. Ayant la chance d’être veuve très jeune, et riche, donc relativement libre et indépendante, elle se lance dans une véritable « guerre des sexes » – « Née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre » écrit-elle à Valmont –, voulant « faire de ces hommes si redoutables le jouet de [ses] caprices ou de [ses] fantaisies » (Lettre 81). La séduction devient alors pour elle un enjeu vital et un instrument de domination sur les hommes. Toutes ses manœuvres de dissimulation et de manipulation visent à sauvegarder son indépendance et sa liberté de conduite, apanages traditionnellement masculins Mais Les Liaisons dangereuses sont aussi un roman qui critique l’Education de l’époque ou qui critique l’Esclavage des femmes. Laclos est un des écrivains du XVIIIe siècle qui s’est prononcé sur la question de l’éducation des femmes et sur la condition féminine. C’est dans les années 1780, qu’il écrit son œuvre Les Liaisons Dangereuses et le publie en 1782. A travers cet unique roman Laclos dénonce les mœurs de la société de son époque. L’auteur présente trois personnages féminins : Cécile, une jeune fille, juste sortie du couvent pour être mariée, qui est jetée dans la vie mondaine sans aucun guide dans ses nouvelles expériences, Mme de Tourvel, une jeune femme avec une éducation monastique aussi, qui est très dévote, fidèle à son mari et qui souffre de l’impossibilité de résister à ses désirs et à ses passions, et Mme de Merteuil, un des personnages principaux qui est le centre du roman autour duquel tournent les intrigues et qui les dirige selon sa volonté, elle n’a jamais été au couvent, son éducation est celle d’une autodidacte, elle éprouve la nécessité de s’instruire: « la crainte de l’ennui fit revenir le goût de l’étude ». La Marquise, fréquentant le monde et sachant exactement ce qu’elle a besoin d’apprendre, a la possibilité d’adapter ses connaissances à la pratique. Elle s’est armée parfaitement pour la vie. Selon Laclos, à travers l’histoire, les femmes ont été soumises par les hommes et elles dépendent de leur bon vouloir. Elles naissent libres mais la société les rend esclaves. La femme n’est pas libre, et sans liberté il n’y a pas de moralité, et sans moralité l’éducation est impossible : « partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation ». L’auteur tire la conclusion que la femme sociale ne peut pas être éduquée. Les victimes de ce contrat social perverti sont les trois personnages féminins des Liaisons dangereuses. De la jeunesse jusqu’à l’âge mûr, les femmes ne sont ni libres ni heureuses. Cécile, jeune fille, n’est pas libre ni d’acquérir les connaissances dont elle a besoin, ni de connaître l’amour, ni de choisir son mari. Mme de Tourvel est une femme mariée et n’est plus libre dans sa vie sentimentale, elle reste attachée aux vertus apprises au couvent et à l’opinion de la société. Même la liberté de la Marquise est très conditionnelle car, mal dirigée, elle est prise au piège de ses propres intrigues et obligée de s’exiler.