Les Liaisons dangereuses
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Les Liaisons dangereuses
Les Liaisons dangereuses de Laclos d’après une adaptation de Christopher Hampton par la Grenade Spectacle soutenu par : DISTRIBUTION D’après une adaptation de Christopher Hampton… Mise en scène et scénographie de Soizic de la Chapelle Dramaturgie de Pauline Picot Musiques originales de Guillaume de la Chapelle Interprétation de : Elisa Bernard : Emilie Clémence Blaser : Cécile Volanges Alice Cancé : Madame de Volanges Aurélie Camus : la Présidente de Tourvel Thomas Ferrut/Adrien Saouthi : le Chevalier Danceny Amélie Hennes : la Marquise de Merteuil Jean-Baptiste Lanne : Azolan Maxime Pambet : le Vicomte de Valmont Anne-Céline Trambouze : Madame de Rosemonde Costumière : Xenia Auther Régisseur : Alban Eichenlaub NOTE D’INTENTION « Eh bien, rions ! » Il y a quatre ans, j’ai trouvé Les Liaisons dangereuses, perdues entre les quatre murs d’une salle de classe. J’essaie aujourd’hui de les reconduire dans les salons. Leurs longs siècles d’errance les ont décolorées et craquelées. Il nous a fallu gratter le vernis, pour essayer de leur rendre leurs premières nuances. Les libertins renouent ainsi avec les traits d’un jeu sadique et romanesque, et reprennent progressivement des couleurs. De détours dérisoires en retournements burlesques, l’œuvre retrouve ses contrastes : éclat cynique, vibrations sensuelles et taches obscures. Mais toutes les lignes de fuite convergent vers une scène de groupe où brille la culpabilité, enfermée dans les appartements de la Marquise de Merteuil. Les personnages resteront-ils à la merci d’un coup de pinceau, ou finiront-ils par sortir du cadre ? « Notre métier à nous est de tuer le temps, il faut nous y consacrer tout entier, il y en a trop. » (Quartett, Heiner Müller) Soizic de la Chapelle DESCRIPTIF J’ai monté Les Liaisons dangereuses, via l’adaptation scénique de Christopher Hampton. C’est le texte qui a servi de scénario à Stephen Frears pour son film, que je trouve très exact dans son rapport à l’œuvre de Laclos. Un travail collectif théâtral a permis de redonner une vie à ce roman épistolaire, de proposer, sous une nouvelle forme quelque chose de nouveau au public. La mise en scène de cette pièce est déterminée par le dispositif scénique adopté, assez proche de celui de la commedia : la scène est une estrade, un énorme livre : Le Sofa (roman libertin de Crébillon). Tout simplement parce qu’il n’y a dessus qu’un sofa, où se passent toutes les scènes. Unité de lieu, donc : les personnages ne sont plus qui chez Valmont, qui à Paris, qui chez Rosemonde, mais tous ensemble, chez Merteuil. Tout comme dans la commedia, le hors scène, encombré lui aussi de nombreux livres, est à vue, il permet de montrer l’implication de la communauté des Liaisons dans l’action, leur culpabilité commune ; tous sont témoins de ce qui se passe sur scène, un peu à la manière du film Dogville, de Lars Von Trier. J’aime l’idée de huis clos, qui amène selon moi la tension tragique. L’ambiance y est en outre malsaine, puisque tout se passe sur le même sofa, les commérages, les duels aussi bien que le libertinage sexuel. De plus, les entrées et sorties se chevauchant nécessairement grâce à ce dispositif, le « montage » met en exergue la manipulation des corps opérée par les libertins et fait ainsi naître, très cyniquement, le rire. Il y a en outre de la musique, qui intervient aux moments clés, non pas comme commentaire de l’action, mais comme guide. En fond de scène, un chef d’orchestre qui dirige ses comédiens comme des instruments. La musique dicte leurs mouvements, pour la chute de Tourvel par exemple. Ce chef d’orchestre signifie également l’écrivain. Je mets en effet l’accent sur le processus d’écriture, pour éviter les topos concernant les trois personnages principaux. Lorsque Merteuil et Valmont entrent en scène, ils ne sont pas encore les deux libertins monstres sacrés de l’œuvre de Laclos. La représentation montre cette ascension vers le mythe, illustrée par les costumes des comédiens : ils apparaissent d’abord simplement en blanc, puis s’habillent pour finir en costumes d’époque. Nous partons donc du début : l’écriture, symbolisée par quelqu’un tapant constamment à la machine à écrire, dans la pénombre. En outre, ce Laclos ouvre du sens : joué par une femme, il entretient un rapport privilégié avec la marquise qui est la seule à le voir. L’interprète de l’écrivain n’est autre que la metteure en scène, ce qui ouvre également une interprétation métathéâtrale de ce rôle qui me questionne, notamment dans son rapport à l’écrivain mais surtout aux comédiens : sont-ils réellement ses instruments, comme l’affirmait André Antoine ? Soizic de la Chapelle LA RECEPTION « Alors même que je ne suis pas un spectateur très patient, je n'ai pas vu passer l'heure quarante-cinq de ces "Liaisons dangereuses". La mise en scène rend vraiment compte de l'humour du texte, de ses plaisirs de langage, puis de son assombrissement tragique. Hier soir, Laclos était bien servi. » Tristan Vigliano (professeur de Lettres à l’Université Lumière Lyon II) « C’était du vrai théâtre, cela a été un grand plaisir. Davantage : une vraie émotion, liée à cette capacité de don que n'ont que les vrais amateurs... quand ils sont bien dirigés.» Dominique Lurcel (metteur en scène) « Une distribution très équilibrée, avec d'excellentes têtes d'affiche... Un spectacle agréable à suivre et très bien joué" Christine Vulliard (professeur de Lettres en classes préparatoires au Lycée Edouard Herriot) « Très bon moment de découverte d'une jeune troupe de comédiens prometteurs et d'une lecture intéressante de ce classique. L'humour injecté dans l'œuvre m'a ravi. Tout cela est fort moral sans être moraliste, et la force des situations est toujours respectée. Bravo !" Jacques Bozon (professeur de philosophie) « Vous avez là une bien jolie troupe. Valmont a une présence toute intérieure qui saisit, Cécile a une justesse de ton absolument irrésistible… Mais j'avoue surtout avoir été subjugué par la Marquise de Merteuil : sa voix extraordinaire, la subtilité et l'intensité diabolique de son jeu, sa cruauté bouleversante de femme blessée… L'omniprésence du texte et de son auteur débordé, dépassé par les choix de ses personnages, m'ont semblé très justes. Tout part à vaul’eau, mais c’est l’histoire des hommes, et c’est très beau." Franck Tisserand (professeur d'espagnol en classes préparatoires à Edouard Herriot) CALENDRIER DE TOURNEE Le 19 avril à 21h et le 21 avril à 19h, au campus de Bron de Lyon 2, arrêt T2 Europe université, salle polyvalente, à la MDE, dans le cadre du Festival Coups de théâtre, entrée gratuite. Les 2 et 8 mai à 20h30, chez les Maristes, 15 montée des Carmes, dans le 5°, entrée 5 euros, au profit de l’école Sainte Christine à Kinshasa. Le 13 mai, à 20h30, au théâtre de Champagne, Centre Paul Morand, place de la Mairie, entrée libre. Le 1 juin, à 18h30 à la Casa Jaurès 300 avenue Jean Jaurès, Lyon 7° entrée libre.