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Chroniques bleues
Pas de doute, c’est le mois d’août
lundi 1er août 2011, par Bruno Colombari
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A l’heure de la rentrée des clubs, les Bleus retrouvent eux aussi les pelouses avec un amical contre le Chili le 10 août
à Montpellier. Dernier bilan mensuel de l’équipe de France avec un mois d’août méticuleusement râtissé.
Pour une grande partie des Français, le mois d’août est synonyme de vacances, de camping, de bord de mer et autres joyeusetés
estivales. Pas pour les footballeurs. Ces derniers ont depuis longtemps repris l’entraînement, et pour eux le huitième mois de
l’année est aussi le premier de la saison avec leur club.
En ce qui concerne l’équipe nationale, c’est autre chose. A une exception près, celle des jeux olympiques d’Anvers en 1920, les
Bleus n’ont pas disputé le moindre match officiel en août avant le début des années 80. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne jouaient
jamais : entre 1973 et 1984 (hormis le 0-4 contre la Pologne en 1982), la rentrée des Bleus se faisait contre une équipe de club, à
domicile. Elle ne comptait pas pour une sélection et n’apparaît donc pas dans les statistiques. C’est ainsi que la France a battu, avec
la manière, des grandes équipes de l’époque comme le Real Madrid de Netzer, Breitner, Santillana et Camacho (3-1), le Borussia
Mönchengladbach de Bonhof, Simonsen et Vogts (5-0), le Hambourg de Kaltz, Keegan et Magath (4-2) ou le Bayern de Hoeness et
Rummenigge (4-1). La recette du match était reversée à l’UNFP (syndicat des joueurs), sans retransmission télévisée – ce qui
n’empêchait pas le spectacle.
Triplé de Platini contre Hambourg en août 1977 (4-2). Non-officiel, le match ne comptera pas dans les statistiques.
Si ces rencontres ne sont pas entrées dans l’histoire, l’une d’elles mérite qu’on s’y arrête. Le 18 août 1981, les Bleus reçoivent au
Parc le VfB Stuttgart que Didier Six allait bientôt rejoindre. Au bout d’une heure de jeu, Michel Platini sort sous la bronca du public
parisien et cède sa place à Genghini. Après le match (perdu 1-3), Michel Hidalgo déclare : « Michel Platini a raté son match. Il est
certain que s’il ne retrouve pas rapidement les énormes moyens qui sont les siens, l’équipe de France devra se passer de lui ».
C’était pour rire, bien sûr : trois mois plus tard, tout le monde était bien content que Platini soit là pour battre les Pays-Bas et aller
en Espagne.
À noter en passant que sur les cinq matches contre des clubs qu’il a disputés sous le maillot bleu, le futur triple Ballon d’Or a
marqué cinq buts, dont un triplé tête-gauche-droit contre Hambourg en 1977 (prémonitoire de ceux réussis contre la Belgique et la
Yougoslavie en 1984). Si ces matches avaient été officiels (comme le sera le bizarre France-FIFA All Stars d’août 2000), Platini
compterait aujourd’hui 77 sélections et 46 buts.
Août 1982 : un mois après le Mundial espagnol, les Bleus retrouvent la Pologne au Parc (0-4). Ettori et la défense sont encore en
vacances.
Revenons à ces fameux 28 matches officiels du mois d’août. Cinq d’entre eux ont été disputés dans le cadre d’une compétition. Les
29 et 31 août 1920 à Anvers (Belgique), l’équipe de France participe aux Jeux Olympiques et bat l’Italie (3-1) avant de se faire sortir
par la Tchécoslovaquie (1-4). Il faudra attendre 73 ans pour voir le troisième match de compétition, face à la Suède à Stockholm
pour la qualification de la coupe du monde 1994. Les Bleus obtiennent un bon match nul (1-1) qui sera balayé par les deux défaites
de l’automne contre Israël et la Bulgarie.
Deux ans plus tard, les hommes d’Aimé Jacquet reçoivent la Pologne au Parc et n’obtiennent qu’à l’arraché un nul (1-1) grâce à un
but en fin de match de Youri Djorkaeff, sans lequel les portes de l’Euro 96 se seraient prématurément fermées. Enfin le dernier date
de 2009, avec la microscopique victoire aux Féroé (1-0, but de Gignac).
Les 23 matches amicaux, heureusement, ont donné de meilleurs résultats. il est vrai qu’à cette époque de l’année, les Bleus ne
rencontrent quasiment jamais de grandes nations, exceptés l’Uruguay en 1985 (2-0, sans doute le plus beau match des Bleus en
août), l’Allemagne en 1987 (1-2) et le Brésil en 1992 (0-2). D’où le faible nombre de défaites en amical, cinq seulement : aux deux
citées ci-dessus, on ajoutera trois autres ayant (curieusement) suivi de près une phase finale de coupe du monde : 0-4 contre la
Pologne au Parc en 1982, 0-2 face à la Suisse à Lausanne en 1986 et 1-2 à Oslo contre la Norvège en 2010. Cette dernière mettait
un terme à 18 ans d’invincibilité en août (10 victoires, 6 nuls).
Août 1994 : doublé de Zidane contre la Républque tchèque pour sa première sélection.
On retiendra enfin que c’est le 17 août 1994, à Bordeaux, qu’Aimé Jacquet lancera deux nouveaux joueurs qui vont marquer
durablement l’histoire des Bleus : le futur recordman des sélections Lilian Thuram, et le futur triple buteur en finales de coupe du
monde Zinédine Zidane. Son entrée en jeu à la place de Corentin Martins à une demi-heure de la fin n’est pas passée inaperçue,
puisqu’il allait marquer deux fois et permettre à l’équipe de France d’arracher le nul face à la République tchèque (2-2). Comme
quoi, les matches du mois d’août ont parfois du bon...

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