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Chroniques bleues Juin, le mois le plus long lundi 20 mai 2013, par Bruno Colombari Voir l'article en ligne Un match sur six a eu lieu en juin, et la moitié de ceux-ci ont été disputés ces seize dernières années : depuis l’Euro 1996, les Bleus débarquent régulièrement sur les côtes du mois le plus long. [mise à jour d’un article de mai 2011] Le mois où les jours sont les plus longs est aussi celui où les Bleus se produisent le plus souvent : 129 matches pour le mois de juin, dont 65 sur les 17 dernières années. C’est bien simple, depuis 1996, les Bleus jouent en juin tous les ans, sauf en 2005. L’explication de cette inflation récente est simple : en seize ans, l’équipe de France a enchaîné neuf phases finales (5 euros, 21 matches en juin, 4 coupes du monde, 13 matches) auxquelles il faut ajouter deux coupes des confédérations (9 matches) soit 47 matches de compétition (en ajoutant cinq matches de qualifications pour l’Euro en 1999, 2007 et 2011). Le total est plutôt bon, surtout en compétition, puisqu’on vient de voir que compétition en juin veut presque toujours dire phase finale : hormis un match de jeux olympiques de 1924 (à une époque où la coupe du monde n’existait pas), un match de qualifications en 1957 pour la coupe du monde, neuf matches de coupe des confédérations en 2001 et 2003 et six matches de qualifications pour l’Euro en 1987, 1999, 2007 et 2011 tous les autres concernent un Euro (84, 92, 2000, 2004, 2008, 2012) ou une coupe du monde (38, 54, 58, 78, 82, 86, 98, 2002, 2006 et 2010). Autrement dit, dans ces cas-là, les défaites se paient au prix fort : par une élimination de la compétition la plupart du temps, exception faite de certains matches du premier tour (Yougoslavie 1958, Angleterre 1982, Pays-Bas 2000, Suède 2012). Quand ça ne compte pas, c’est mieux Le chiffre qui fait peur, un sur onze : le nombre de victoires en juin depuis 2008 en compétition. Depuis le beau doublé de juin 2007 (victoires contre l’Ukraine à Saint-Denis et la Géorgie à Auxerre en qualifications de l’Euro 2008), les Bleus ont enchaîné avec un nul et deux défaites en juin 2008 en Suisse, encore un nul et deux défaites en juin 2010 en Afrique du sud, un nul en Biélorussie en juin 2011 et une victoire, un nul et deux défaites en Ukraine en juin 2012. Les matches amicaux sont plus favorables sur la même période, avec quatre victoires contre la Turquie (2009), l’Ukraine et la Pologne (2011) et l’Estonie (2012) pour deux défaites contre le Nigéria (2009) et la Chine (2011). Le crash-test danois L’adversaire le plus souvent rencontré en compétition en juin, c’est le Danemark. L’histoire est récente, et instructive : depuis 1984, quand les Bleus rencontrent les Danois au premier tour, le résultat du match nous donne une indication infaillible sur le dénouement du tournoi. 12 juin 1984 : le Parc des Princes accueille le match d’ouverture de l’Euro français. Pays organisateur, la France ouvre le tournoi face au Danemark, contre lequel elle a perdu neuf mois plus tôt en amical (1-3 à Copenhague). Méfiance donc. Le match est tendu, fermé, les Bleus ne trouvent aucune faille dans la défense blanche. Juste avant la mi-temps, Allan Simonsen percute Yvon Le Roux et sort sur blessure. A douze minutes de la fin, une passe de Giresse est renvoyée par les Danois, le ballon arrive sur Platini dont le tir est dévié par la tête de Busk et trompe le gardien Qvist. A trois minutes de la fin, Amoros est expulsé pour avoir mis un coup de tête à Jesper Olsen. Soulagés par cette victoire étriquée, les Bleus réalisent ensuite un tournoi splendide en battant la Belgique (5-0), la Yougoslavie (3-2), le Portugal (3-2) et l’Espagne (2-0) avec un Platini intouchable qui inscrit neuf buts. 17 juin 1992 : à Malmö, Platini est sur le banc et la victoire est impérative pour les Bleus face au Danemark après deux nuls piteux contre la Suède (1-1) et l’Angleterre (0-0) au premier tour de l’Euro. Un nouveau nul peut toutefois suffire, mais les Danois (qualifiés de dernière minute suite à l’exclusion de la Yougoslavie en guerre) ont besoin de la victoire. Henrik Larsen ouvre très vite le score, des Bleus maladroits et lents parviennent à égaliser par Papin mais une bourde de Basile Boli offre le second but à Elstrup (1-2). Fin du voyage. Amoros et Fernandez ont joué leur dernière sélection, Platini jette l’éponge mais la France obtient l’organisation de la coupe du monde 1998. Trois protagonistes de ce triste Danemark-France seront sacrés six ans plus tard : Laurent Blanc, Didier Deschamps et le remplaçant Emmanuel Petit. C’est d’ailleurs le 24 juin 1998 que Français et Danois se retrouvent à Lyon pour le dernier match du premier tour de la coupe du Monde. Déjà qualifiés, les Bleus font tourner mais tiennent à la victoire. Djorkaeff ouvre le score sur pénalty, les Danois égalisent par Michael Laudrup et c’est Petit qui donne la victoire sur une frappe du gauche un peu avant l’heure de jeu (2-1). Victoire sur le Danemark et donc victoire finale dix-huit jours plus tard à Saint-Denis. Deux ans après, on prend les mêmes et on recommence le 11 juin 2000 à Bruges pour débuter l’Euro. Henry et Anelka jouent en pointe, mais c’est Laurent Blanc qui marque le premier après un quart d’heure, son dernier but en équipe de France. En deuxième période, Henry place une accélération fulgurante et va battre Schmeichel sans être rattrapé, et Wiltord conclura les débats par un but inscrit en position de hors-jeu sur un centre de Vieira (3-0). Les Bleus ont marqué leur territoire et finiront champions d’Europe. France - Danemark Euro 2000 par forsaken24 Lorsque le tirage au sort attribue le Danemark pour le premier tour du Mondial 2002, les sourires sont de sortie. Excellent présage, n’est-ce pas ? Sauf que le 11 juin 2002 à Incheon, les Bleus doivent l’emporter pour aller en huitièmes après avoir perdu face au Sénégal et partagé les points avec l’Uruguay. Mieux même, il faut au moins deux buts d’écart pour se qualifier. 2-0 donc, mais pour le Danemark, qui profite des largesses défensives de Candela et de la déveine noire de l’équipe de France (tirs de Desailly et Trezeguet sur la barre).