Lucien Hervé - Galerie Maubert

Transcription

Lucien Hervé - Galerie Maubert
Lucien Hervé
Photographe
Lucien Hervé
1910-2007
“Vous avez l’âme d’un architecte et savez voir l’architecture.” Le Corbusier
Lucien Hervé est une des figures majeures de la photographie d’architecture.
De son vrai nom Laszlo Elkan, Lucien Hervé est né en 1910 à HódmezőVásárhely
en Hongrie. Jeune, Lucien Hervé s’intéresse à tout : peinture, musique,
mode, sport... En 1928, il étudie l’économie politique à Vienne ainsi que
le dessin à l’Académie des Beaux-Arts. En 1929, il arrive à Paris. Il est
alors recruté par une banque. Son travail en tant que dessinateur lui donne
l’occasion de vendre ses modèles à des couturiers de renom comme Chanel,
Rochas, Worth… Lucien Hervé se rapproche également du journalisme : en
1938, il réalise des clichés pour le magazine Marianne où il collabore avec
le photographe Müller. Lucien Hervé, naturalisé français en 1937, devient
photographe de l’armée sous l’autorité du colonel de Lattre de Tassigny. Fait
prisonnier en 1940, il est détenu dans un camp à Hohenstein et condamné
en conseil de guerre. Il parvient à s’évader, rejoint la résistance française et
réintègre le PCF sous le nom de Lucien Hervé. Il participe à la libération du
pays. En 1947, il reprend son Rolleiflex maniable et entame des collaborations
avec les magazines France Illustration, Regards et Point de vue et débute sa
série PSQF (Paris Sans Quitter ma Fenêtre). C’est en 1949 que Lucien Hervé fait la connaissance de Le Corbusier. Une
rencontre qui va littéralement changer le cours de son existence. Lucien Hervé est désormais photographe d’architecture.
Il devient le photographe officiel de Le Corbusier. Le travail et l’œil visionnaire de Lucien Hervé suscitent rapidement
l’intérêt d’autres architectes comme Alvar Aalto, Marcel Breuer, Pier Luigi Nervi, Richard Neutra, Oscar Niemeyer, Jean
Prouvé... En 1955, il accompagne Le Corbusier à Chandigarh et Ahmedabad. En 1961, on le retrouve au Brésil. En
1962, il photographie des sites archéologiques au Liban, en Syrie ou encore en Iran. En 1965, diminué par la maladie,
il expérimente le photomontage à partir de ses tirages. Tout au long de sa carrière, Lucien Hervé a su allier philosophie
humaniste et pensée architecturale dans une photographie aux franges de l’abstraction.
Lucien Hervé donne à la photographie d’architecture ses lettres de noblesse. Exploitant la capacité de la
photographie à générer un langage formel autonome, Lucien Hervé pousse la photographie d’architecture jusqu’à
l’abstraction. Il construit des images résolument modernes, aux lignes dynamiques et aux éléments minimalistes. Son
jeux d’ombre et lumière, la perfection de cette géométrie, touche au sacré.Composant ses photographies autant avec son
sujet qu’avec des ciseaux, Lucien Hervé taille dans le bâtit et saisit l’esprit d’une création. Il donne à voir sans artifice.
Le tirage est un moment important dans l’élaboration du cliché, c’est là que le photographe façonne l’image, travaille
les ombres, sculpte les détails. Lucien Hervé appréhende les bâtiments sous l’angle du détail. Une vision fragmentée
et parcellaire. Ses images restituent la perception humaine grâce à un travail de cadrage singulier : des plans resserrés,
des vues en contre-plongée et une construction minutieuse de l’image rythmée par les lignes. Dans un jeu, sans cesse
renouvelé, de dissimulation et de mise en lumière, il confère à ses images mystère et étrangeté.
«Dans les photographies de Lucien Hervé, l’ombre et la lumière forment des contrastes riches et parfois violents,
des compositions où se retrouvent sans doute les traces proches ou lointaines des recherches du Bauhaus ou des
constructivistes, en tous cas le goût de réinterprétation et de structuration du monde, de l’invention permanente.»,
selon Pierre Puttemans. Si son œuvre apparaît si singulière, c’est que Lucien Hervé est un précurseur, un visionnaire qui
sublime l’anecdote pour traiter frontalement la question du mystère de l’esthétique, celle du dialogue entre l’ombre et la
lumière.
Lucien Hervé a été distingué par de nombreux prix, notamment la Médaille des Arts Plastiques (Académie
d’Architecture de la Ville de Paris en 1993) et le Grand Prix de photographie de la Ville de Paris en 2000. Ses œuvres sont
entrées dans les plus grandes collections internationales et sont montrées dans les musées du monde entier. En France,
sa patrie d’adoption, où on l’honore de rétrospectives au Centre Pompidou (1987, 2010), au Musée des Arts Décoratifs
(1963, 1966), à la Bibliothèque Nationale (1964 et 2007), à la Fondation Le Corbusier (2007), au Musée Carnavalet
(2005), à l’Espace Louis Vuitton (2006), au Musée Réattu à Arles (1985), à la Maison de la Photographie Robert
Doisneau, Gentilly (2011). Dans son pays natal et notamment Budapest, où l’on multiplie les expositions personnelles
: Musée des Arts Décoratifs (1963), Musée des Beaux-Arts (2010) et Musée Vasarely (2007 et 2010). Et partout en
Europe (Collection Berardo à Lisbonne (2008), CIVA à Bruxelles (2005), musée de l’Architecture à Liège (1986), Musée
d’architecture de Finlande à Helsinki (1963, 1976, 1987)...) et dans le monde (India Habitat Center à New Delhi
(2007), Fine Arts Museum à Chandigarh (2007), Ullens Center for Contemporary Art à Pékin (2009), Museu de Arte
Contemporânea de Niterói (2009)...).
Galerie Maubert
20 rue Saint Gilles - 75003 PARIS
www.galeriemaubert.com