document-presse
Transcription
document-presse
Musée d'art moderne Collioure Villa Pams - Route de Port-Vendres 66190 Collioure Tél et fax : +33 (0)4 68 82 10 19 [email protected] www.collioure.net/museedartmoderne François Bernadi, œuvres de 1945 à 2013 18 janvier - 31 mars 2014 Musée d’art moderne de Collioure François Bernadi, Collioure 1922 Pêcheurs sur fond jaune (halage), 1947 Huile sur toile, 76 x 59 cm Collection particulière Les trois pêcheurs, 1947 Huile sur toile, 55 x 38 cm Collection particulière François Bernadi est sans conteste une des dernières figures et la mémoire du Collioure mythique, immortalisé par les plus grands artistes, Matisse, Derain, Marquet, Camoin, Survage, Foujita, Pignon et tant d’autres…. Depuis son plus jeune âge, déjà sur les bancs de l’école communale, grâce à l’intelligence et la complicité des instituteurs, messieurs Combeau, Puig et Panin, François et les enfants de sa génération purent profiter des leçons de peinture sur le motif avec Augustin Hanicotte, qui les emmenait sur les sites peints par Matisse et leur faisait partager son savoir. Hanicotte remarqua la facilité de François et l’encouragea. Fils de pêcheur, François n’avait accès ni à la culture, ni à la littérature, et encore moins à la peinture, cependant lorsqu’il trouvait des livres jetés à la mer, car à cette époque les ordures partaient en mer, il les ramassait, les séchait et les lisait. Mousse à partir de 11 ans pendant les vacances scolaires sur le bateau de son père, il apprenait le rude métier de la mer. .. Il rentra à l’école des mousses à Brest en 1937, suivit des cours de timonier en 1938 à Toulon et embarqua en 1938 sur l’Espadon, direction Bizerte, il avait 16 ans. Lors de la déclaration de la guerre de 1940, il fera le tour de la Méditerranée et assistera au débarquement Allié en 1942 à Alger. Puis vint le temps du travail obligatoire en Allemagne et son évasion. Dès 1945, il reprendra la pêche avec son oncle sur les petits canots, le monde avait changé et les rêves d’enfant allaient se concrétiser, grâce aux hasards de la vie. René Pous propriétaire des Templiers à Collioure, lui offre cinq tubes de peinture à l’huile, qu’il mélange avec l’essence siphonnée dans le réservoir du bateau de pêche de son père, et il peint sur des supports de récupération, parfois recto-verso pour optimiser tout l’espace, car il est en manque de matériaux. Les œuvres créées sont le plus souvent offertes à ses amis. Peintures qui racontent la vie de dur labeur des habitants de Collioure, pêcheurs, ravaudeuses de filets, teinture des filets, arrivées des bateaux de pêche, anecdotes... Au fil des jours, Bernadi raconte sa vie et celle de sa communauté à travers peinture, dessin et sculpture. Il commence à découvrir des œuvres sur les murs des Templiers…. Sur l’Indépendant, il lit une annonce publiée pour le concours d’affiches pour la première foire exposition à Perpignan, il s’inscrit, réalise l’affiche et rafle le prix attribué par Dufy ! Pour le remercier, il apporte souvent les plus beaux poissons de sa Pêche au lamparo, vers 1990 Huile sur toile, 90 x 75 cm Collection particulière Le poisson à la mer, 1950 Huile sur toile, 48 x 57 cm Collection particulière pêche à Dufy, qui réside alors place Arago à Perpignan, et bien sûr, il regarde avec avidité les tableaux posés au sol, mais aussi ceux qui tapissent les murs… Il veut peindre, mais la famille lui fait savoir que l’on ne gagne pas sa vie en peignant… François a 25 ans, et depuis son enfance il souhaite aussi écrire un livre, ce qu’il fait sur un grand registre qu’on lui offre. Il écrit « Rue du soleil » et en décore toutes les pages de dessins. C’est ainsi que cet ouvrage, devient « Le » grand roman de Collioure, juste et émouvant, il retrace le village ancestral que tous les peintres de Signac à Pignon ont connu, empreint de cette tradition antique méditerranéenne, immuable, qui a survécu au temps passé. Le grand changement de l’après-guerre avec l’arrivée du tourisme de masse et des Trente Glorieuses, efface irrémédiablement tout archaïsme et bon vivre. La sensibilité inouïe de Bernadi, écrivain, poète, artiste peintre, s’exprime sur tous les supports. Son manuscrit Rue du soleil, grâce au journaliste André Esnault qui passait ses vacances au Racou, est donné à lire à Albert Camus, qui le fera éditer par Gallimard dès 1955. François intègre alors la Dépêche du Midi à Toulouse et devient reporterdessinateur, sa chronique est publiée toutes les semaines. Mais cet enfant de Collioure, cet « héritier » d’Hanicotte en quelque sorte, entretiendra toute sa vie des liens intenses sur la représentation de ce Collioure qui parlait vrai, qui s’occupait des siens, dont la communauté malgré la dureté du labeur avançait dans les fondements de l’expression méditerranéenne la plus pure. François a capté, avec infiniment de précision et poésie cette vérité, transcrite aussi par les artistes de passage à Collioure. Il a immortalisé Collioure à travers la nostalgie des temps passés. Inlassablement il continue à représenter la ville qui l’a vu naître, telle qu’il l’a connue dans sa jeunesse, avec des images puissantes qui sont restées gravées dans sa mémoire profonde. François est un artiste à multi facettes, écrivain, peintre, sculpteur, conteur, il a su saisir les grands moments de son village, ceux où les êtres se reconnaissaient et avançaient ensemble vers le meilleur, avec un profond respect pour le monde du travail. Les trois pêcheurs, 1947 Huile sur toile, 55 x 38 cm Collection particulière L’exposition-hommage que lui dédie le musée d’art moderne de Collioure autour de 130 pièces des années 1945 à nos jours, est un moment fort pour la communauté de cette ville, qui année après année, avec des artistes différents tels que Matisse, Derain, Survage ou Pignon , retrouve son histoire prestigieuse et la transmet à son tour aux plus jeunes générations. Le futur ne peut pas se construire sans la connaissance du vécu. Par ailleurs, les visiteurs du musée venus des quatre coins du monde, eux, lisent sur les cimaises la magnifique et prestigieuse histoire plastique de cette ville, immortalisée par des œuvres majeures, qui la représentent aussi dans le monde entier. J Matamoros Toutes les images sont libres de droit Contacts presse : Horaires et jours d’ouverture : Musée d’art moderne de Collioure De 10H à 12H et de 14H à 18H Joséphine Matamoros Fermé le mardi Nadine Skilbeck et Marion Serra Tarifs : Tél : 04 68 82 10 19 Plein tarif : 3 € – Tarif réduit : 2 € Mail : [email protected] Gratuit jusqu'à 12 ans.