CP Survage Musee Collioure 2012 - Tourisme Pyrénées

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CP Survage Musee Collioure 2012 - Tourisme Pyrénées
 Musée d’Art Moderne de Collioure Villa Pams Route de Port-­‐Vendres 66190 Collioure Tél : +33 (0)4 68 82 10 19 [email protected] COMMUNIQUÉ DE PRESSE Exposition SURVAGE Les Années Collioure : 1925-­‐1932 16 Juin 2012 – 30 Septembre 2012 Musée d’art Moderne de Collioure Horaires et jours d’ouverture : De 10H à 12H et de 14H à 18H Tous les jours du 16 juin au 30 septembre 2012 Tarifs exposition temporaire été 2012 : Plein tarif : 5 € – Tarif réduit : 3 € Gratuit jusqu'à 12 ans. Tarif hors exposition de l’été : Plein tarif : 2 € – Tarif réduit : 1,50 € Contact Presse : Nadine Skilbeck Adjoint qualifié du patrimoine Assistante de l’exposition Mail : [email protected] Tél : 04 68 82 10 19 1/3 Survage, les années Collioure 1925-1932 La cosmogonie que Survage entreprit, à la fin des années 30 de célébrer comme l’une des clés de
l’espace métaphysique, pourrait prendre racine dans le plus ancien souvenir du peintre :
« Le 31 juillet 1879 je venais au monde. Le premier réveil de ma conscience s’est fait un an après. Je
vois encore une bande étroite et scintillante au loin, entrecoupée par des raies verticales noires qui se
réunissaient en haut à une voûte sombre. De toutes mes forces, je me précipitais vers ce mirage. Sous
mes pieds, je voyais le sol d’une coloration brun rouge, mais quelque chose qui me soutenait sous mes
bras m’empêchait d’avancer. Plus tard, j’ai su que cet événement s’était produit à Zikovo, à quelques
kilomètres de Moscou ; dans un petit bois de pin au bord d’un étang, on m’apprenait à marcher à
l’aide d’une serviette passée sous mes bras et tenue en arrière par ma mère. »
La terre, le ciel, l’eau, le feu scintillant du soleil, sont, sans
doute, l’une de ces images premières qui déterminent le
sens de son œuvre. Il n’est pas étonnant que la lumière méditerranéenne,
d’abord à Nice où il s’était réfugié pendant les années
de la première guerre mondiale ; puis à Collioure qui fut le
principal sujet de son travail De 1925 à 1932, est été une
révélation pour le jeune Russe aux ascendances
finlandaises qui n’avait connu que les lumières du Nord.
La petite piéta, 1932, Mine de plomb sur papier, 21,7 x 28 cm,
Collection privée
On a mal mesuré ce que pour ces peintres de l’Europe du Nord a représenté la révélation de la lumière
méditerranéenne et son paramètre d’intensité colorée. Ce
n’est pas de l’atelier de Matisse qu’il fréquenta brièvement
que Survage tire soudain l’extraordinaire subtilité de ses
roses, la densité de ses bleus, l’éclat de ses oranges et de ses
rouges, mais de la découverte en 1915, à son arrivée à Nice,
loin du fracas de la guerre, du bleu du ciel et de la mer, des
façades ocrées de la Place Masséna, du vert profond et du
jaune strident des citronniers. Comme Paul Klee arrivant
quelques années plus tôt à Tunis, il pourrait dire : Et
dorénavant je suis peintre.
Femme a la fenêtre, 1932, mine de plomb sur papier, 21,7 x 28cm,
Collection privée
2/3 C’est grâce à une autre lumière, celle de Collioure, que Survage put trouver l’échappatoire à ce
« retour à l’ordre » qui saisit –après le cubisme et l’abstraction des Rythmes colorés- en 1922 sa
peinture. Si la lumière de Nice avait produit un ensemble de
toiles sereines (où les années de guerre ne se marquaient qu’au
nombre des galons sur les manches des personnages), rêve rose
et bleu d’un oriental ébloui ; c’est d’abord l’intensité des
contrastes, l’importance accordée aux terres et aux ocres, la
lumière violente et la dimension tragique qui retiennent Survage
dès qu’alentour de 1927 il renonce au style d’emprunt et aux
contraintes néo-classiques qu’il s’était imposés. A Collioure,
dans l’intensité des couleurs qui avaient marqué le début du
Fauvisme de Matisse, il perçoit le resurgissement de la tragédie
antique, la présence vivante des mythes. Ses pêcheuses sont des
pleureuses, son taureau évadé s’inscrit entre le corps des femmes
affolées comme en un labyrinthe, ses baigneuses monumentales,
son joueur de balle, son
bouvier cessent d’être les
Pêcheuses, 1925, Huile sur toile, 92 x 72 cm,
figures familières du village pour
Collection Privée
se transformer en idoles, en acteurs
rituels d’un drame sans action, entre ombre et soleil. Est-ce
alors un hasard si la lumière de la Catalogne ressuscite pour lui,
comme pour Picasso, le mythe grec ?
Car la lumière, dans ces toiles, est déterminante. C’est elle qui
scande le rythme souple de la ligne, fil continu qui tisse l’unité
du monde, joignant d’un même mouvement êtres et animaux,
fenêtres et paysages. La couleur obéit à ces rythmes, tour à tour
les épousant étroitement ou jouant en contrepoint avec eux
selon des principes que Léger reprendra dans ses œuvres des
années 40. Ce que Survage intuitivement avait perçu à ses
débuts revient ici dans une lumière définitive, celle qui situe Pêcheuses, 1925, Huile sur toile, 100 x 81 cm,
l’homme dans un théâtre de forces qui le dépassent et le Collection privée
traversent, acteur momentané d’une pièce dont aucun ne
connaît le début ni le terme, porteur de signes – paniers, poissons ou voiles – renvoyant tout
ensemble à la réalité quotidienne et à un passé immémorial.
D.A
Le vagabond, 1929, Huile sur toile, 73 x 92 cm
Collection privée
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