Fiche de lecture 2 - Psychanalyse des contes de fées

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Fiche de lecture 2 - Psychanalyse des contes de fées
Le 12.12.10
Mémoire
Fiche de lecture 2
Psychanalyse des contes de fées,
B. BETTELHEIM,
Edition : ROBERT LAFFONT,
1976
Introduction P° 13
La maturité psychologique consiste à « acquérir une compréhension solide de ce peut ou doit être le sens de
la vie ».
Aider à donner un sens à la vie de l’enfant est une tâche difficile de l’éducation. Il y a deux aspects dans
cette expression : se comprendre soi-même et comprendre les autres.
C’est une évolution qui est liée au développement de l’intelligence. Ainsi, on ne peut pas demander le même
travail, la même activité ou proposer le même livre à un enfant de 2 ans et à un autre de 10 ans.
L’auteur aborde la question « d’héritage culturel » qui est accessible selon lui grâce aux livres. En revanche,
il émet une critique sur le contenu de la littérature de jeunesse qui ne permet pas de former l’esprit et la
personnalité de l’enfant car elle :
- Stimule peu,
- Alimente peu les ressources existantes pour faire face à leurs problèmes d’enfants.
Souvent, l’objectif de la littérature est :
- D’enseigner des techniques (ex : manuels de lecture pour apprendre à lire…),
- D’amuser,
- D’informer (ex : magazine Mon quotidien)
Or, il est nécessaire que celle-ci apporte quelque chose en allant au-delà des savoirs et des techniques c'est-àdire « la connaissance du sens profond de la vie et de ce qui est significatif pour lui au niveau de
développement qu’il a atteint ».
Certes, pour « accrocher » l’enfant, le livre doit le divertir et éveiller sa curiosité mais aussi l’enrichir
(développement intellectuel + aider dans la gestion des émotions) en stimulant son imagination : « elle doit
[…] se mettre en accord avec tous les aspects de sa personnalité sans amoindrir, au contraire, en
reconnaissant[…] la gravité de la situation de l’enfant et en lui donnant […] confiance en lui et en son
avenir ».
Cette réflexion peut être approfondit en l’adaptant aux contes : la lecture superficielle d’un conte n’apporte
pas grand-chose sur les conditions de vie de société de masse actuelle mais le conte peut être riche
concernant l’intérieur de l’être humain et des solutions à ses problèmes.
Pérennité et caractéristiques du conte :
Comme il a un caractère séculaire, le conte est de plus en plus « affiné » et chargé de significations
(implicites et explicites).
Il s’adresse à tous les niveaux. Ce qui varie est le degré de lecture lié au « conscient », « pré-conscient » et
« inconscient ».
Question de l’auteur : Pourquoi les contes de fées sont beaucoup plus satisfaisants que les autres histoires ?
Selon l’auteur, les contes éveille l’imagination de l’enfant que ce dernier ne pourrait pas faire seul.
Ils répondent notamment aux questions et problèmes « psychologiques de croissance » (déception
narcissique, dilemme œdipien, rivalités fraternelles, affirmation de se personnalité, prendre conscience de
Auteur : Anne-Julie DUFOUR
ses valeurs et obligations morales…). L’enfant a besoin de comprendre ce qui se passe dans être conscient
mais aussi inconscient.
La majorité des parents pense que l’enfant doit être « protégé » des peurs, angoisses, questions existentielles
c'est-à-dire « exposé par le côté ensoleillé des choses » (omission de certains aspects de la réalité).
Le risque est que de cette façon, on développe l’esprit sous un seul aspect et non sous toutes les facettes de
la vie. L’auteur illustre par la notion de «d’homme bon ». Or, l’enfant sait que ce n’est pas toujours el cas
(agressivité, égoïsme, colère…) et cette fausse image de l’homme peut développer un sentiment de
culpabilité : « cela contredit ce que leur raconte leurs parents, et l’enfant apparaît comme un monstre à ses
propres yeux ». Cette tendance à faire penser que le « côté sombre » n’existe pas renvoie à un « méliorisme
optimiste ». Je traduis cette idée : comme l’homme est bon à l’origine, la possibilité de s’améliorer est
réduite à néant).
Selon Freud, « l’homme ne peut parvenir à donner un sens à son existence que s’il lutte […] contre ce qui lui
paraît être des inégalités écrasantes ». Si tout est beau et tout rose, cette quête est irréalisable. C’est donc le
message des contes de manière générale : « la lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable et fait
partie intégrante de l’existence humaine » et si on affronte ces obstacles au lieu de les éviter, on obtient le
revers de la médaille : la victoire, la récompense.
L’enfant a besoin de pistes sur la façon de gérer les difficultés et c’est ce que propose le conte de fées. Il
rend accessible notamment les questions existentielles en simplifiant sa trame :
- Profils des personnages clairs,
- Détails mis de côté,
- Profil des personnages récurrents (ex : matérialisation du bien et du mal par la présence du héros et
de ses ennemis, les méchants). Ainsi, les « personnages correspondent à un type ; ils n’ont rien
d’unique ». C’est ce dualisme de Bien /mal qui pose le problème moral.
La portée morale ne vient pas du fait que c’est le méchant qui est puni mais plus parce que l’enfant
s’identifie au héro (séduction du héro) donc l’enfant partage ses sentiments, ses émotions, ses difficultés
« luttes intérieures et extérieures ».
Pourquoi les personnages ne sont pas ambivalents ? (traits de caractère mixte. Ex : personnage bon avec un
peu de méchanceté). Le contraste permet la mise en évidence des différences. De cette façon, l’enfant peut
voir ces différences et choisir, décider de ce qu’il sera (construction de sa personnalité). Pour cerner
l’ambigüité et la complexité d’un personnage, il faudrait que l’enfant est construit « sa propre personnalité
sur la base d’identification positive ».
Auteur : Anne-Julie DUFOUR

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