Toulouse. Manif au village irréductible contre le BHNS

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Toulouse. Manif au village irréductible contre le BHNS
Toulouse. Manif au village irréductible
contre le BHNS
Publié le 28/03/2014 à 03:51, Mis à jour le 28/03/2014 à 10:15
Lardenne
Les commerçants ont manifesté en voiture contre le bus./ Photo DDM, N. St-A
Les demeures cossues et les jolis jardins de l'élégante avenue de Lardenne, aux grilles
pavoisées de panneaux jaunes stigmatisant le «tracé incohérent» du BHNS, n'avaient sans doute
jamais connu pareille animation. Une vraie manif, banderoles déployées, slogans criés au
mégaphone, sirènes et coups de klaxon. Le cortège de 150 véhicules, du camion de chantier au
4X4 en passant par la 2cv, manquait croiser, de peu, un convoi funéraire devant l'église, hier
matin vers 10 heures. Funeste présage ? Les manifestants étaient bien décidés à enterrer ce
projet de BHNS qui inquiète et mobilise, depuis des mois, les commerçants du quartier.
Les habitants ne veulent surtout pas qu'on taxe leur quartier de «ghetto de riches», selon la
formule malheureuse d'un adjoint au maire (qui parlait de ses craintes en matière d'urbanisme et
pas du projet de bus express). Lardenne, ce serait plutôt, pour eux, un «village gaulois» un peu
rebelle. «Il paraît que vers 1700, les gens d'ici ont carrement réclamé leur indépendance», lance
Robert, le coiffeur de l'avenue, sorti sur le pas de la porte de sa petite boutique.
Au bar d'à côté, patron et clients, en terrasse malgré le froid, regardent passer la manif comme
on suit une étape du Tour de France, seuls spectateurs à l'heure plutôt creuse choisie par l'Acapl
(association des commerçants, artisans et professions libérales de Lardenne) pour «ne pas
gêner».La manif motorisée, partie de la Cépière devait, en principe, rejoindre Tournefeuille. Une
contre-manif des partisans du bus express, à pied, réunis autour du maire Claude Raynal,
«scandalisé par cette manif d'entre deux tours», l'y attendait. Pour les Tournefeuillais et les
Plaisançois, la voie la plus courte pour Toulouse, et Matabiau, passe par Lardenne, en bus, tram
ou métro ! Mais à Lardenne, on serait tenté de répondre : «Lardenne aux Lardennais».
Philippe Emery