La foule au Zénith pour débattre du superbus de Lardenne

Transcription

La foule au Zénith pour débattre du superbus de Lardenne
La foule au Zénith pour débattre du superbus de
Lardenne
TRANSPORTS
Le projet de bus, contesté à Lardenne, a attiré hier soir au Zénith 1 200 personnes./Photo DDM, Michel Labonne
Mille deux cents personnes ont participé hier soir au Zénith à la réunion publique sur le projet de
bus qui traversera Lardenne. Une réunion houleuse mais sans dérapage.
Une ligne de bus a-t-elle déjà suscité une telle mobilisation ? Hier soir, dans un Zénith quasi
comble, mille deux cents personnes ont assisté à la réunion publique sur le projet de bus express
Plaisance-Toulouse qui traversera Lardenne. Et, oui, cette réunion précédée d'un climat
électrique, faite pour les habitants du quartier, majoritairement hostiles, a pu se tenir. Houleuse,
ponctuée de piques et de quelques sifflets mais sans dérapage. Une réunion de 2 h 30.
C'est même dans une ambiance silencieuse que Pierre Cohen, président de Tisséo, s'est lancé,
debout et sans discours, dans la justification du projet. «On a l'impression qu'en 2013, on peut
continuer à avoir de la voiture partout. Ce n'est pas possible !» s'est-il exclamé en plaidant l'idée
d'un «maillage» et d'une «vision d'agglomération».
Dans la foulée, Joël Carreiras, en charge des transports à la communauté urbaine, a tenté de
désamorcer la bronca toujours latente. Les propositions faites par les habitants lors des ateliers ?
«Nous disons oui», a-t-il avancé. Oui à une liaison vers la ligne ferroviaire C, à une desserte vers
Basso-Cambo, et à la création d'une ligne structurante aux Pradettes. Mais tout cela, toujours à
partir de la ligne Plaisance-Toulouse.
«Nous sommes ici pour parler de Lardenne ! Ce n'est pas un débat politique. Qu'est-ce qui se fait
? À quel endroit ? Où sont les parkings ? Et le passage devant l'école ?», lance une habitante. Le
jeu des questions avec la salle à peine commencé, le débat a vite été recadré. Parlez nous de
Lardenne ! demandent les Lardennais qui exigent du concret. Studieux quand les techniciens
parlent stationnement et arbres, ils chambrent quand les élus, au-dessus de la mêlée,
démontrent. «Est-ce que je peux aller chez Robert, mon petit coiffeur ? Au tabac ?», s'inquiète un
habitant. «J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de fantasmes. Le premier risque, c'est de ne rien
faire», veut rappeler, en cours de soirée, Joël Carreiras.
Quelques pro-bus se sont exprimés, comme la présidente de la FCPE. Mais avec le président
des commerçants, Yannick Cazaux, c'est un «non» clair au projet qui a été à nouveau signifié à
la fin de la réunion. «Allez-vous passer en force ?», s'inquiète-il alors. Pour Pierre Cohen, s'«il y a
du vrai» dans les objections, « nous avons commencé à répondre», assure-t-il, considérant que
le projet reste à bâtir. «Travaillons !», propose-t-il en conclusion, avant de dégainer, sous les
quolibets, la carotte des indemnisations.
Permanences dans les quartiers
Et maintenant ? La première réunion publique du secteur de Lardenne passée, quelle est la suite
? Des ateliers ont été annoncés par le maire et des études (sur le stationnement notamment) par
les maîtres d'ouvrage. Quatre permanences vont être tenues dans autant de secteurs. A
Lardenne, ce sera du 25 au 29 mars, de 14 heures à 17 heures, dans la salle de réunion du
complexe sportif. Aux Pradettes, du 25 au 29 mars, de 9 heures à 12 heures, à la mairie annexe.
A Etienne-Billières, du 17 au 20 avril, de 9 heures à 12 heures, à la maison de la citoyenneté
(place Jean-Diébold). Et pour le secteur Lombez, du 17 au 19 avril, de 14 heures à 17 heures,
dans la même maison de la citoyenneté. Une réunion publique aura lieu salle Jean Mermoz, pour
le secteur Saint-Cyprien, le 16 avril.
Jean-Noël Gros